L’amour…

Il y a de l’animal, du spirituel, du social, du mythologique dans l’amour. L’ensemble forme un “ complexe ” et toute réduction à l’une de ces dimensions mutilerait sa richesse et son mystère. Pour autant, il n’est pas indéchiffrable… Edgar Morin* D’autres comme Eva Illouz et Alain Badiou dans cet excellent article de Usbek &Rica y mêlent le politique et son influence sur la notion d’amour. Mais le problème quand on parle d’amour c’est de mélanger ou plutôt confondre des sentiments différents représentés par Eros, Storgé, Phylia et Agapè. Aussi l’amour est-il complexe. Il ne persiste que dans sa perpétuelle évolution et transformation.

Quelques extraits du dossier: l’amour un ensemble complexe

L’amour est enraciné dans notre être corporel et dans ce sens, on peut dire que l’amour précède la parole.

Il sera de plus en plus possible d’avoir l’expérience mystique, extatique, l’expérience du culte, du divin, à travers la relation avec un autre être individuel.

Voilà le problème de l’amour : nous sommes doublement possédés et nous possédons ce qui nous possède, le considérant physiquement et selon le mythe comme notre bien propre.

Il y a des moments bienheureux où à la fois la plénitude du corps et la plénitude de l’âme vont se rencontrer.

Mais le véritable amour se reconnaît en ce qu’il survit au coït, alors que le désir sans amour se dissout dans la fameuse tristesse post-coïtale. Vous connaissez l’adage “ homo triste post coitum”, alors que celui qui est sujet de l’amour est “ felix post coitum ”.

Le problème de l’attachement dans l’amour est souvent tragique, car l’attachement s’approfondit souvent au détriment du désir.

L’amour est un très beau mythe. Évidemment, il est condamné à l’errance et à l’incertitude : “ Est-ce bien moi ? Est-ce bien elle ? Est-ce bien nous ? ”

C’est là, effectivement, une des tragédies de l’amour : l’incompréhension de soi et de l’autre. Mais la beauté de l’amour, c’est l’interpénétration de la vérité de l’autre en soi, de celle de soi en l’autre, c’est de trouver sa vérité à travers l’altérité.

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Genres, un homme peut-il devenir femme?

La réponse n’est pas simple. Si on s’en tient à l’expression des gènes, c’est à dire aux phénotypes, notre apparence physique,( exception faite de quelques cas l’ambiguïté sexuelle d’origine génétique) il n’existe classiquement que deux sexes le masculin et le féminin, ou deux aspects corporels masculin et féminin. La majorité des sociétés a fonctionné ainsi depuis la nuit des temps, associant le genre à l’aspect physique. Il existe néanmoins des sociétés où a pu se développer un troisième genre: en Inde avec Hijras et en polynésie avec les RaeRae ou Manu. S’il n’y a pas de justification, il faut comprendre que dans des temps pas si lointain, la survie de l’espèce était l’objectif de toute société. Ne pouvait être reconnu par celle-ci que ceux qui y contribuaient. Les autres étaient marginalisés pour ne pas dire éliminés.

La construction du genre

La construction de l’individu est un processus complexe. Il y a bien sûr les gènes qui façonnent et déterminent notre apparence physique et des potentialités positives ou négatives. Ils ne s’exprimeront que dans certains contextes individuels (son histoire depuis sa naissance) et des influences socio culturelles. Nous ne ferons pas tous le même métier et nous n’aurons pas tous les mêmes maladies. J’ai été amené à découvrir grâce à un outil qui provoque un état mental dissociatif, en l’occurrence l’hypnose, que notre cerveau n’enregistrait pas toutes les informations acquises depuis notre naissance au même endroit et ceux gràce à l’imagerie fonctionnelle cérébrale. Ainsi pour simplifier les informations concernant les éléments factuels comme notre apparence physique, notre anatomie, notre physiologie sont enregistrés dans certaines parties de notre cerveau et resteront pour l’essentielles conscientes. Ces informations font appels à notre raison. Nous savons ainsi que nous avons un penis, un vagin, une poitrine, etc… Mais c’est là où tout se complique! Notre corps n’est qu’une « habitation » pour notre esprit. Alors comment l’habite-t-on?

La construction symbolique

Nos sensations et émotions, nos affects sont enregistrés dans d’autres structures cérébrales. Elles vont déterminer nos représentations qui n’ont rien de rationnelles. Ces représentations sont très variables d’une personne à une autre car issues de sensations et émotions éprouvées dans un contexte, une situation donnée. Elles ne sont pas conscientes. Nous pouvons ainsi avoir développé depuis notre enfance des sensations et émotions en rapport avec le genre féminin tout en habitant un corps masculin, la sensation d’être une femme dans un corps d’homme. Pour donner une image informatique: le « hard » est masculin et le « soft » féminin! L’interaction ou l’incongruence entre le contenant et le contenu va être plus ou moins source de problèmes en fonction de son acceptation personnelle et de celle de la société. C’est valable dans les deux sens. Quelque soit le sexe anatomique, nous possédons tous les deux genres. Mais en fonction de la position du curseur, nous pouvons nous orienter vers tel ou tel sexe. Il ne faut pas oublier que l’influence de l’environnement familial et socio-culturel, inscrit dans le temps va jouer aussi un rôle important.

Donc pour répondre à la question posée dans le titre. La réponse est NON, on ne devient pas, on EST d’un genre différent. Il existe une grande variété de genres: gay, trans, cis, etc…Nos sociétés ne sont pas adaptés à cette richesse.

L’hypnose

Elle n’a rien de bien mystérieux, ni de magique, elle existe sous divers noms depuis la nuit des temps. Ce n’est qu’un outil ou une technique qui permet de faciliter l’entrée dans un état particulier: EMC* (état modifié de conscience). Elle permet de créer un état mental dissociatif. Ce n’est donc pas un pouvoir, mais simplement un savoir. L’humain est un être de sens et d’émotions, aussi dès son enfance, il se construit en accumulant un nombre considérables d’informations qui vont aller enrichir nos différentes bases de données cérébrales. Il y a les éléments factuels qui resteront conscients accessibles à la raison et les affects inaccessibles en tant que tels et qualifiés d’inconscients et irrationnels. Seul le langage de l’hypnose qui variera en fonction de son contexte socio-culturel permettra d’y avoir accès, mais sous une forme particulière, analogique, métaphorique, voire poétique. Une maladie comme l’eczéma qui a une forte composante psychosomatique pourra être, en partie, l’expression d’un conflit avec un supérieur hiérarchique. La peau lésée sera en quelque sort la représentation symbolique, métaphore de l’agression (ce n’est qu’une composante). Le mariage non consommé est le plus souvent dû à une absence de représentation du vagin. La patiente en a le savoir (dessins anatomiques, mais pas la connaissance, c-a-d l’expérience). En état modifié de conscience, le conscient aura accès aux données contenues dans l’inconscient sous forme d’analogies ou de métaphores. En agissant sur ces dernières, le patient va trouver lui-même la solution à son problème. Ayant eu l’occasion d’accompagner un certain nombre de personne dans leur changement d’identité, l’hypnose leur a permis de mieux se comprendre et de s’accepter dans cette « originalité », dans cette différence.

*L’état modifié de conscience est un état psychique particulier. Il peut être plus ou moins spontané comme dans l’hystérie et les extases mystiques ou provoqué par différentes techniques: hypnose, EMDR, relaxation, sophrologie, méditation, méditation de pleine conscience, subspace etc…Ce qui va les différencier c’est la profondeur de l’EMC, c-a-d de la dissociation. Ensuite c’est une question de mode et de croyances aux vertus d’une technique particulière. L’avantage de l’hypnose, c’est qu’elle n’est pas inscrite dans une époque donnée et qu’elle s’adapte à la personne et au contexte socio-culturel en vigueur à un certain moment. Ainsi parler aujourd’hui d’hypnose ericksonnienne en France est assez incongru. Milton Erickson est mort en 1980 et ses techniques très intéressantes et efficaces sur sur des patients américains de son époque doivent être adaptées à la nôtre. La mode, de nos jours est plus au Mindfullness (Méditation de pleine conscience) ou à l’EMDR, jusqu’à ce qu’elles ne deviennent, comme bien d’autres, obsolètes ou plus vraiment à la mode…

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L’amour en plein air

C’est un des fantasmes les plus fréquents et les plus populaires aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Un rapide survol des magazines féminins confirme cet engouement et prodigue tous les conseils nécessaires à la bonne réalisation de ce fantasme.

Les lieux

Un site canadien a dressé une liste qui se veut exhaustive des lieux les plus chauds. Tout commence dans l’abribus, tard le soir en attendant le bus qui nécessairement n’arrive pas. Très sérieusement on conseille à la femme de porter une mini jupe et de s’asseoir sur les genoux de son amant, mine de rien, et voilà, le tour est joué! Si ce n’est attendre l’été!
On trouve ensuite les mérites des escaliers, des voitures décapotables, de la forêt, encore que, peu fréquentée le jeu en soit moins piquant. On pourra se rabattre sur les kermesses, les repas de noces et les places le jour du marché si on ne peut se passer de la foule. Un grand absent, le métro aux heures de pointe avec l’équipement vestimentaire adéquate.
Pour les amateurs de sensations, on choisira de faire l’amour sous une pluie battante, et pourquoi pas l’orage (mais attention au coup de foudre!), le rafting a aussi ses adeptes, de même que les parcs de stationnement, bien à l’abri entre deux voitures, quoi de meilleur en effet, excepté peut-être le motoneige si l’on en croit les commentaires enthousiastes de lectrices… Les puristes bouderont la tente de camping, trop banale, mais se laisseront titiller par les festivals western réputés fort ennuyeux par ailleurs.
Enfin, pour pimenter le tout, pourquoi ne pas jouer à l’écolière coquine et choisir une salle de classe? Ou une gondole à Venise? Sans oublier le vol long courrier!

Ce tour d’horizon s’arrête enfin sur le parc zoologique, où parait-il la vue des singes en train de copuler pourrait donner des idées lubriques aux humains, toutefois, il est conseillé de ne pas se livrer à ses ébats amoureux sous le regard des animaux, qui sait…. Gare au gorille! eut sans doute conclu Georges Brassens…

Un fantasme?

Pourquoi ce fantasme tient-il une si grande place dans l’imaginaire érotique? En examinant les choses de façon vraiment terre à terre, ces lieux d’élection n’offrent ni confort ni intimité généralement indispensables à la jouissance féminine… Tout au contraire, on se met en danger d’être vu, on prend le risque d’exposer son corps à des inconvénients gênants: piqûres d’insectes, animaux indésirables, sable qui gratte, herbes, sol souillé, et autres contrariétés.
L’intérêt d’un fantasme, c’est bien sûr la transgression d’un interdit, l’idée de braver les convenances a un côté terriblement excitant. Mais il y a plus, alors que bien d’autres fantasmes demeurent sagement rangés dans les cartons de l’imaginaire, celui-ci ne s’en contente pas, le passage à l’acte est fréquent et devient ensuite une sorte de jalon dans un parcours érotique. On se vante d’avoir fait l’amour perché sur un arbre, ou dans une barque au milieu d’un lac, voire dans le bus… On devient héros ou héroïne d’une aventure érotique et on complète peu à peu son palmarès… 

Il semble aussi que ce fantasme soit propre aux amours débutantes car sa mise en œuvre requiert de la souplesse, de l’endurance et un fort appétit sexuel de chaque partenaire. Qui plus est, tant que l’on habite chez ses parents, il n’est pas toujours facile d’y recevoir son copain ou sa copine, les lieux extérieurs sont alors perçus comme propices ou non aux ébats amoureux. Quoique faire l’amour dans sa chambre avec son copain pendant que maman prend le thé avec ses copines dans le salon voisin… je vous laisse imaginer!

Passablement idéalisées, ces situations érotiques figurent en bonne place dans le paysage fantasmatique… Jusqu’à ce que bien sûr, une autre les remplace…

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Sexualité et mariage. Font-ils toujours bon ménage ?

La sexualité à l’épreuve de l’engagement.

Le sexuel devient de plus en plus l’acte fondateur du couple marié et l’élément primordial à sa survie, alors qu’il y a seulement quelques décennies, il n’en était qu’une conséquence et ne constituait pour l’essentiel qu’un devoir matrimonial. Pourtant – et paradoxalement pour certains – à la lune de miel si prometteuse en délices et plaisirs, se substitue une lune de fiel où ardeur et désir sexuels font dramatiquement défaut. Est-ce la peur de l’engagement juré devant l’autel qui tétanise et anéantit leur libido ?

La vie sexuelle du couple s’articule habituellement autour d’un certain engagement affectif liant explicitement ou plus implicitement les partenaires. Or, pour certains, le terme « engagement » résonnerait avec contrainte, obligation voire emprisonnement. Ainsi, bien qu’ils s’engagent l’un envers l’autre officiellement par le truchement des liens du mariage, ils s’en désengagent inconsciemment en se défilant sexuellement. Leur frayeur de s’engager empoisonne sournoisement l’intimité de leur couple et laisse maints troubles sexuels prendre les devants et envahir la scène de leurs ébats. 

Danielle et Henri font partie de ces couples incapables de s’investir sexuellement dans leur engagement à l’autre. Mariés depuis six mois, Henri est un fonctionnaire âgé de 38 ans et possède beaucoup de temps libre tandis que Danielle est architecte et enchaîne projet sur projet, sans répit. Son rythme effréné de travail l’amène à se rendre sur les chantiers dès le petit jour pour ne rentrer qu’à la nuit tombée, et parfois même plus tard. Henri, quant à lui, s’occupe des courses et vaque à ses diverses occupations. Quand Danielle rentre épuisée d’une journée stressante de travail, le dîner est prêt et Henri l’attend docilement, fidèle au poste. Pourtant, quand dans la soirée, Danielle exprime le désir de faire l’amour, Henri bien que frais et dispos s’esquive la plupart du temps. Tous les prétextes sont bons : un genou qui fait mal après un match de foot, une douleur au dos, une émission à la télé. Même quand il se laisse convaincre ou qu’il cède à la pression de son épouse, les érections sont souvent absentes au rendez-vous. Désemparée et excédée, Danielle envisage la rupture.

La sexualité est un engagement en soi

Le déroulement du rapport sexuel place systématiquement ses protagonistes dans « l’ici et le maintenant ». Donc un positionnement dans le moment présent nécessaire au plaisir sexuel. Par ailleurs, cette disponibilité sine qua non à la jouissance des partenaires quand ils font l’amour se marie mal avec leurs projections dans l’avenir. Et pourtant, qui dit « faire l’amour » sous-entend bien un certain engagement qui unit les deux amants, qu’il s’agisse d’un engagement physique ou psychique, sentimental ou émotionnel, relationnel ou social. L’acte sexuel s’inscrit ainsi presque toujours dans une trajectoire de vie, dans un projet futur. Sans oublier que la sexualité exige des ses acteurs un vrai don de soi et une union à l’autre répété à chaque rencontre. L’on comprend donc que toute crainte de l’avenir et de l’engagement qu’implique la sexualité peut perturber son déroulement dans l’instant T présent. Saboter sa relation intime à l’autre revient donc à refuser inconsciemment cet engagement implicite. 

« Je suis mariée depuis maintenant près de 6 ans, explique Loubna, 33 ans, franco-libanaise. Avant le mariage, tout se passait très bien entre nous. Nous n’avions pas attendu de nous marier pour consommer, et ce fut sans regrets. Nous avions une bonne entente sexuelle et nous étions tout deux satisfaits. Avec le mariage, Nous avons vécu beaucoup de problèmes de couple sans pouvoir vraiment communiquer. Ce manque de dialogue a causé beaucoup de frustrations, spécialement pour mon conjoint, Hassan.  Il a eu le sentiment de ne pas avoir le contrôle dans notre mariage et que finalement j’avais toujours le dernier mot. Au lieu d’en parler, il a accumulé cette frustration et a progressivement décidé de nous priver de sexe… Je ne crois pas que cette décision fut consciente, cet éloignement s’est installé insidieusement.  Malheureusement, à chaque fois que j’essayais de lui en parler, il explosait et me faisait des reproches. Et ceci dure depuis !  Dernièrement, nous avons finalement eu une bonne discussion ou plusieurs choses se sont révélées…et il m’a exprimé le désir de vouloir poursuivre ce mariage. Malheureusement, je commence à perdre espoir et à penser que je suis la seule à faire des efforts. Selon mon conjoint, il n’a pas de problème d’attirance mais ça fait tellement longtemps que le sexe ne fait plus partie de notre vie qu’il dit ne pas être en manque, alors que pour moi c’est totalement différent. En plus, il semble être sur la défensive chaque fois que j’essaie d’aborder une discussion portant sur le sexe et sur son désir sexuel. Je ne sais pas si nous pourrons surmonter ce cap et réussir à avoir une vie de couple normale… je doute fort que ça soit possible mais j’aimerais vraiment trouver la solution miracle car nous nous aimons quand même…. Bien sur, pour les quelques personnes a qui j’en ai parlé, c’est cause perdue !  …  Jusqu’a cette date, je ne l’ai pas trompé et je ne crois pas qu’il l’ait fait non plus… mais je suis totalement insatisfaite.  Je suis en âge de vouloir des enfants et je crains de passer à côté si ça continue comme ça… de son côté, je ne comprends pas que se soit un si grand blocage et que ce soit si difficile de changer, s’il le veut, et de retrouver un désir sexuel pour moi !!….. »

Les engagements sous-tendus par la sexualité

Nombreux sont ceux qui, tel Hassan, réussissent à se désengager d’une union mal assumée par le biais d’un désistement sexuel, comme si symboliquement, sans relation sexuelle, le « contrat » de mariage n’était plus valide. Si cela est paradoxalement vrai légalement, puisque l’on peut obtenir un divorce pour non-consommation, souvent, les conjoints impliqués dans ce scénario de sabotage n’en sont pas conscients, bien au contraire, ils revendiquent leur amour et la légitimité de leur mariage. 

Mais quelles formes d’engagement sous-tend la sexualité ? A travers la crise que traverse Loubna et Hassan, nous pouvons relever les trois formes d’engagement imposés par la sexualité : érotique, relationnel et génital.

 « Nous sommes mariés depuis maintenant trois ans, nous raconte Marie-Josée, 36 ans. Nous avons un rapport sexuel par mois, parfois tous les deux mois. Il en a toujours été ainsi depuis notre mariage. Pourtant, avant de nous marier, nous flirtions beaucoup plus fréquemment.  Au début, je pensais qu’il fallait prendre patience. J’avais des problèmes familiaux, et j’étais peu démonstrative. Je lui parlais de mon manque, bien sûr, mais il était timide et avait du mal à parler de ce genre de chose. Avec les années, cette routine sexuelle s’est installée. J’ai décidé de prendre les choses en main et de pimenter notre relation. Malheureusement, c’est toujours à mon initiative : lingerie sexy, jeux de rôle, dîner aux chandelles ou bains agrémentés de pétales de roses… Lorsque nous avons des rapports, cela se passe bien, même s’ils peuvent être un peu douloureux pour moi au début. Mais je me sens très frustrée. J’en parlais tellement pendant une période, que ça déclenchait chez lui des pannes à répétition et qu’il a fallu qu’il prenne des produits érectiles pour arriver au bout de l’acte. La patience et l’amour sont venus à bout de ce problème mais le nombre de rapports est resté le même. C’est l’homme de ma vie, je l’aime. À part le sexe, notre relation est parfaite, c’est vraiment la seule chose qui me manque. Je n’ai jamais eu besoin de faire autant d’efforts avec mes précédents partenaires, ils avaient toujours envie de moi. Il y a eu une période où j’ai douté de moi, me disant que je n’en faisais pas assez, que je n’étais pas assez jolie, pas assez sexy. Nous en parlons avec beaucoup plus de liberté à présent, il me désire, me trouve sexy, mais il est fatigué : pour lui, c’est un effort. On pourrait croire qu’en vacances, nous aurions plus de rapports mais non, pas du tout. J’essaie de faire sans. J’espère qu’avec le temps, je n’irai pas chercher ailleurs ce manque de passion et de désir. Il est conscient de ça aussi ; c’est comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il ne veut pas me perdre pour ça, je ne veux pas le quitter. Je m’y résous car nous nous aimons et c’est ça qui compte. Mais jusqu’à quand ? »

Un engagement érotique

L’érotisme est un engagement ludique fondé sur l’excitation, qui est essentielle à la poursuite du rapport sexuel. Cette dimension érotique de la sexualité, fortement connotée dans l’imaginaire de nouveauté, de passion et de levée de l’interdit, est l’apanage des ébats fougueux propres aux amours naissantes. Les couples mariés s’en rappellent souvent avec nostalgie comme témoin de leurs élans endiablés dans une liberté insouciante, en l’absence des responsabilités pesantes du mariage. Liberté qui selon eux est perdue à jamais depuis leur entrée dans le monde des adultes responsables. Cet essoufflement de l’érotisme conjugal sème souvent la graine de la discorde dans le couple comme dans le cas de Loubna et de Marie-Josée. Quand cet engagement des sens fait défaut, les corps s’éloignent et les plus lésés se réfugient dans leurs fantasmes et la fissure qui n’était que fêlure au début s’approfondit… jusqu’à ce que les cœurs chavirent à leur tour.

Valérie 28 ans, et Bernard, 38 ans, sont mariés depuis deux ans. Depuis leur mariage, leurs rapports sexuels se sont faits de plus en plus rares, puis inexistants. Après un an d’abstinence, ils ont décidé de suivre une sexothérapie.

« J’ai toujours eu du mal à me laisser aller dans le désir, à l’écouter et à l’exprimer, se confie Valérie. Mais après le mariage, cela s’est aggravé au point que je ne voulais plus du tout faire l’amour. Nous avons essayé d’en parler mais, comme on ne trouvait pas de solutions, nous nous sommes résolus à aller consulter une sexothérapeute. Pendant près d’un an, nous avons eu une séance tous les quinze jours. Nous avons commencé par parler de nos peurs, de ce qui n’allait pas, dans notre sexualité mais aussi dans les situations quotidiennes. Au début, ç’a été difficile, puis, au fur et à mesure des séances, j’ai réussi à m’exprimer avec plus de confiance et de liberté face à Bernard. Après le travail des mots, nous sommes passés à celui du corps, avec des massages, de simples effleurements ou des caresses plus sensuelles. L’étape la plus difficile a été d’observer le sexe de l’autre de façon très anatomique. Jamais je ne m’étais autorisé une telle chose ni n’avais laissé un homme m’ausculter de la sorte ! C’était comme si j’étais “nue” devant lui pour la première fois. Cette thérapie m’a permis de dire ce que je ressentais. Elle m’a libérée : en apprenant à dire mes envies et mes sensations, j’ai appris à identifier mon désir. Si je n’ai pas envie, j’ose le dire. Mais si j’ai “envie d’avoir envie”, je sais, et mon conjoint également, comment m’y prendre. Je sais de quels préliminaires, de quelles caresses j’ai besoin. En fait, la thérapie n’a pas augmenté mon désir, elle m’a appris à y accéder à travers ma relation à l’autre. »

Bernard quant à lui nous raconte sa version des faits : « Après le mariage, nous n’avons pas eu de relations sexuelles pendant un an. Je l’ai très mal vécu. Je pensais que si elle ne voulait plus de moi, c’était ma faute, que je m’y prenais mal. J’essayais de m’adapter à ce que je croyais être ses envies. Mais ça ne marchait pas davantage. Quand elle m’a proposé de voir une sexothérapeute, je n’ai pas hésité parce que je voulais vraiment que l’on retrouve une sexualité normale. Pour moi, c’est le fait d’avoir repris contact par la parole qui a été capital. De séance en séance, j’ai réappris à l’écouter, à entendre ses envies, ses gênes, ses désirs. Oui, je crois que le travail s’est davantage fait au niveau de la tête que du corps. Qu’est-ce qui fait que l’on soit arrivé à cette situation ? Pourquoi m’évite-t-elle ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à lui en parler ? Comment est-ce que je dois interpréter ses comportements ? J’ai trouvé des réponses à toutes ces questions. Cela m’a aussi aidé à mettre des mots sur ce que je ressentais, ma culpabilité, ma honte… Chaque fois que l’on ressortait d’une séance, on avait des tonnes de choses à se dire. En fait, le travail continuait à la maison. Aujourd’hui, tout n’est pas réglé, et ce n’est pas parce que l’on a fait une thérapie que l’on va se mettre à faire l’amour tous les jours et indéfiniment. En revanche, on ne s’évite plus, et on sait que l’on peut parler de nos envies ou de nos refus sans redouter les conséquences. Bien au contraire. Avec cette thérapie j’ai appris à parler en profondeur, pas seulement de sexualité mais de moi, de mes peurs, de mes envies, de mes projets… Prendre le temps de se montrer en toute liberté dans la parole est une manière très efficace d’exciter le désir. L’intimité que l’on retrouve dans la discussion en tête à tête donne envie de se rapprocher davantage l’un de l’autre. »

Un engagement relationnel

Les rencontres charnelles entre deux amants, cet échange de liquides mais aussi de lâcher prise et d’émotions, viennent compléter la communication verbale et explicite du couple. Ainsi l’on peut exprimer son amour ou au contraire son désamour, ses craintes et ses angoisses, sa confiance ou son insécurité, son positionnement dans le couple, par la manière dont on fait l’amour et via l’intensité de notre investissement personnel dans l’acte. Le dialogue continue donc et se traduit à un autre niveau, plus implicite, plus physique que l’on appelle le langage non verbal. De plus, faire l’amour c’est aussi s’inscrire dans une relation à l’autre et accepter d’introduire cet autre dans sa vie. Cette insertion se fait par le biais de ce langage corporel mais aussi grâce à la parole, si précieuse à l’épanouissement sexuel. La morale que l’on pourrait retenir de l’histoire de Valérie et Bernard se résumerait bien en deux mots : reprendre contact.

« Cela fait 2 ans et demi que je suis mariée, nous explique Michèle 32 ans. Sexuellement tout allait bien dans notre relation au début. Même si je n’avais pas spontanément envie de faire l’amour avec lui, j’arrivais finalement à prendre beaucoup de plaisir pendant nos rapports. Depuis que nous avons décidé d’avoir un enfant, je n’ai plus aucune envie ni aucun plaisir durant les rapports sexuels, et c’est une corvée pour moi. Nous en parlons beaucoup et il semble comprendre ce qui m’arrive même s’il continue à avoir très envie de moi. Nous sommes allés consulter un sexologue, mais celui-ci nous a beaucoup déçu en nous disant que je n’avais pas envie de faire l’amour parce que je n’assumais pas mon désir d’enfant. Seulement ce n’est pas aussi simple car j’ai réellement envie d’avoir un enfant, et pour moi ces relations qui me donnaient beaucoup de plaisir avant me manquent, même si je n’en ai plus envie.

Un engagement génital

Derrière tout acte sexuel se cache le désir – ou la crainte – d’une grossesse. Il suffit de réfléchir à la capacité reproductrice d’une simple pénétration sexuelle afin de cerner l’ampleur de l’angoisse qui peut l’accompagner. Toute grossesse, désirée ou appréhendée, marque le début d’un changement, d’un chamboulement du quotidien inévitable. Le désir peut donc, terrorisé par une telle éventualité, prendre ses jambes à son coup et disparaître de la vie du couple. Le mariage est déjà un tel engagement en soi, qu’il est plus sage de ne pas en souder définitivement les liens par la naissance irréfléchie d’un enfant. Michèle et Loubna expriment toutes deux ce désir d’enfant se heurtant à l’absence de désir sexuel dans leur couple. Problématique sur laquelle leur couple respectif devrait se pencher.

« J’ai 32 ans, et je viens de me séparer de mon conjoint avec lequel j’étais mariée depuis trois ans et demi. Caroline prend une profonde inspiration, semble prendre son courage à deux mains afin de continuer : Le divorce est très difficile à gérer car je l’ai quitté malgré l’amour que je lui portais. La vie en couple m’était devenue insoutenable et mon quotidien un cauchemar. Depuis notre mariage, mon mari a perdu sa libido. Cela a commencé par des rapports très longs qui ne se terminaient jamais c’est à dire sans éjaculation puis par l’abstinence totale. Malgré la rupture je continue de me remettre en question, mais je n’ai pas réponse et lui non plus d’ailleurs. Avec la frustration, j’ai commencé à être attirée par d’autres hommes pour me rassurer. Je ne l’ai jamais trompé, je l’aimais trop pour ça, mais j’ai décidé de me séparer de lui. Je me sentais piégée et n’en pouvait plus de souffrir, de ne pas trouver de solution, de ne rien comprendre, de passer mes nuits à attendre qu’il me touche, à pleurer, à croire que mon corps le dégoûte, à avoir l’impression de n’être plus une femme. Je souffre encore aujourd’hui beaucoup de son absence. J’ai appris il y a quelque temps par ses amis proches que son problème n’était pas d’aujourd’hui et qu’avec toutes ses partenaires, le problème s’était posé. En fait, aucune de ses anciennes relations n’ont abouti pour cette raison-là. Or, nous n’avions jamais eu de rapports sexuels avant le mariage comme je désirais préserver ma virginité. Souvent j’ai essayé de discuter de ça avec lui, il disait me comprendre, me disait qu’il m’aimait mais qu’il ne comprenait pas pourquoi il n’y arrivait pas. Tous ses amis me disent qu’il a un problème et qu’il préfère se rassurer comme ça plutôt que d’aller consulter un spécialiste. »

Les risques de l’engagement : une liberté en péril

L’un des freins les plus fréquents à l’engagement est la hantise de se retrouver privé de sa liberté. Liberté de « mener sa barque » comme on l’entend sans entraves ni obstacles dressés par un tiers ou par une famille. C’est ainsi que certains fuient cet engagement par des échecs répétés même après un mariage. La fin justifiant les moyens, tout symptôme sexuel pourrait servir d’alibi à l’inconscient pour se défaire de l’engagement et des dangers qu’il recèle. Or la vraie liberté, dans le sens adulte du terme, n’est point de « faire ce que l’on veut » mais bien au contraire de « vouloir ce que l’on fait », en d’autres termes d’assumer ses choix dans ses défaites et ses réussites. 

Karine, âgée de 39 ans, est secrétaire et son époux Pascal, âgé de 44 ans, agent SNCF. Du fait des absences répétées de Pascal, Karine a décidé de laisser les reproches prendre le dessus sur leur sexualité : « Je lui en veux pour tant de choses que je n’arrive pas à lui pardonner. Il suffit qu’il y ait un petit incident qui me contrarie, je m’énerve, je ne peux plus lui adresser la parole, ni le laisser parler. Encore moins faire l’amour. Il m’insupporte. Et il en est responsable : il n’est plus le même depuis notre mariage. Il a beaucoup changé. Tant de manies que je ne tolère plus. Par exemple, il refuse de se raser et ça m’exaspère. J’ai beau le lui répéter mais il fait la sourde oreille. Pour moi, un homme devrait être propre, bien coiffé et surtout bien rasé. D’ailleurs mon père fut toujours irréprochable ! »

L’engagement réveille aussi les images infantiles

Certaines personnes telle Karine se refusent de quitter le monde qui a peuplé leur enfance, avec ses règles rassurantes, ses rituels sécurisants, même s’ils ont franchi le cap de l’age adulte. Ils n’interagissent pas nécessairement sur un mode infantile avec les autres mais ont besoin de leurs repères d’enfants transmis par leur famille d’origine afin de se sentir en sécurité et en équilibre… De ce fait, l’engagement vers un autre, que la sexualité implique, est grandement perturbant et déstabilisant car éloigné des repères connus. Ils tentent alors de réinstaurer et d’imposer au sein de leur conjugalité leurs repères familiaux …

Les répercussions sur la vie sexuelle 

La crainte de l’engagement peut ainsi avoir un profond impact sur le désir et la vie sexuelle du couple aboutissant à maintes difficultés et dysfonctions sexuelles… L’un des principaux risques et dangers impliqués par l’engagement qu’est le mariage serait l’éventualité d’une grossesse malgré un bon usage des méthodes contraceptives, surtout si la méthode utilisée implique une haute probabilité d’échec tel un retrait (ou un calcul de dates pour les plus religieux !). Fuir ou faire échouer inconsciemment sa capacité reproductrice et donc l’acte sexuel en lui-même reste le moyen le plus efficace pour préserver un équilibre au sein d’un engagement contraignant.

S’engager pour le meilleur non pour le pire

De prime abord, le concept d’« engagement » évoque pour beaucoup un emprisonnement ou un devoir : tout choix impliquerait une notion d’obligation qui contraindrait de se soumettre afin de maintenir intact ce qui spontanément tendrait à se développer, à muer… On en déduit qu’une telle perspective n’emballe point, et que la stabilité à gagner ne fait pas le poids face aux sacrifices nécessaires à la survie de l’engagement… Pourtant, il est possible de s’engager envers l’autre, différemment, sous un autre point de vue. Tels Bernard et Valérie, nous pouvons tous envisager de nous engager avec l’autre et non contre l’autre, et de chercher ainsi avec cet autre des solutions aux divers obstacles rencontrés. Il s’agit aussi de se rappeler que « s’aimer pour la vie », ne veut pas nécessairement signifier s’enchaîner « pour toute une vie » mais peut ouvrir sur la notion se « s’aimer par amour » afin de vivre plus et mieux à deux, dans une recherche constante de qualité de vie et non de quantité. Il nous est donc possible de nous engager ensemble dans un parcours d’épanouissement et de découverte de soi et de l’autre. Afin de pouvoir au final s’ouvrir à une sexualité enrichissante et source de vie. 

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La Fidélité

Le projet génétique qui nous régit.

Qu’est-ce que la fidélité?

Au sein d’une relation dite amoureuse, c’est le fait de se limiter à un unique partenaire. Mais encore faut-il s’entendre sur la définition de “relation amoureuse”: celle-ci peut être sexuelle, affective, ou les deux ensemble. Et c’est la modulation entre ces différents paramètres qui fait la complexité de la question, du moins dans ce qu’on appelle le “vécu”.

Car si on s’en tient à la théorie, on peut à juste raison tenir pour avéré que l’infidélité ne porte en rien atteinte au couple. En premier lieu, il faut se garder de confondre la fidélité et l’exclusivité. N’avoir de relation sexuelles qu’avec son conjoint (son partenaire habituel), c’est préserver une exclusivité sexuelle réciproque qui n’a rien à voir avec la fidélité.  Posons cet axiome, quitte à le mettre plus tard en débat: on peut rester parfaitement fidèle, dans l’ordre des sentiments, sans se croire obligé à l’exclusivité sexuelle.

Pour l’accepter, il faut admettre que la réussite et l’harmonie d’une relation sexuelle ne sont pas tributaires de l’attachement sentimental particulier généralement désigné sous le nom d’” amour”.

Pour peu qu’on tente d’approfondir la question, on s’apercevra rapidement que la réponse qu’on lui apporte diffère selon le sexe qu’on a. Pour être clair, voire brutal, l’expérience montre qu’un homme peut parfaitement multiplier les aventures sexuelles, sans que cela affecte la nature et l’intensité de ses sentiments profonds.

Et qu’une femme ne le peut généralement pas parce que pour elle le sexe et le sentiment sont intimement liés, et ceci dans les deux sens. D’une part, elle se déclare incapable de “faire l’amour sans amour”, et lorsqu’elle le fait la jouissance qu’elle atteint est proportionnelle à la force du sentiment amoureux qu’elle éprouve pour son partenaire. D’autre part le plaisir sexuel, légitime ou non, peut faire naître en elle un sentiment amoureux.

La libération sexuelle

Le lent cheminement de la femme vers sa “libération”, théorisée dans les années 60/70 par le mouvement féministe, dans la lignée d’auteurs prémonitoires comme Simone de Beauvoir, et mythifiée au cinéma dès l’explosion d’une Bardot dans “Et Dieu créa la femme” (1956), laisse à penser qu’on en aurait terminé avec une millénaire distribution des rôles entre le masculin et le féminin, que la femme pourrait désormais se conduire “comme un homme”. Probablement cela représenterait-il un progrès dans un long combat pour la réduction des inégalités.

Mais tout laisse à penser qu’il s’agit d’une illusion. L’homme et la femme sont programmés génétiquement depuis les débuts de l’humanité, et ils ne fonctionnent pas selon le même programme. Il est donc naturel que l’infidélité conjugale ne soit pas considérée par l’homme comme une affaire d’importance, alors que la femme y est viscéralement attachée.

Pendant toute une période, une bonne décennie qui a débuté vers 1967, on a estimé, par souci d’égalité entre les sexes, que les membres du couple devraient fonctionner sur le même pied. En se révoltant contre une conception qui avait toujours prévalu (la fidélité conjugale obligatoire), on est passé à une utopie (infidélité acceptée à égalité de part et d’autre). Pourquoi utopie? Parce que l’ancien système était viable au prix de quelques tricheries: la fidélité correspondant mieux à la nature féminine (et encore renforcée par le danger de grossesse et de donc drame en cas d’entorse). L’utopie de l’infidélité réciproque exclut au contraire la tricherie comme le mensonge et, du coup, heurte profondément cette même nature féminine. Elle ne saurait donc perdurer.

Les raisons?

Mais au-delà de ce constat historique récent, on peut s’interroger sur les véritables raisons de ce hiatus entre les sexes sur la question de la fidélité. Comme tous les êtres vivants, nous sommes régis par deux instincts fondamentaux: l’instinct de conservation et l’instinct de reproduction (instincts de survie et de vie). Nous sommes programmés génétiquement pour obéir à ces deux instincts qui sont l’effet d’une seule et unique nécessité: la perpétuation de notre espèce. Je ne traiterai pas ici de l’instinct de conservation, qui s’exprime par la quête de la nourriture et (paradoxalement?) par l’agressivité et la violence à l’égard des autres membres de l’espèce dès qu’ils apparaissent comme des concurrents dans ce domaine (le paradoxe n’est qu’apparent, car il s’agit alors d’un mode de «sélection naturelle »). Par ailleurs, dans nos sociétés évoluées, on assiste à une collectivisation de cet instinct primitif, qui n’est plus une charge individuelle.

L’instinct de reproduction

Il n’en va pas de même pour l’instinct de reproduction, qui reste une affaire privée et, suppose-t-on, intime. Il faut alors parler de mâle et de femelle. Recevant le patrimoine génétique qui lui est légué dès sa naissance, le mâle est censé ne répondre qu’à un mot d’ordre: la multiplicité des relations sexuelles, dont le but est la fécondation du maximum de femelles, afin que son “rendement” soit le meilleur possible. Au fil du temps et des progrès de la “civilisation”, l’homme ne perçoit évidemment plus le sens de cette frénésie copulatrice, mais il en éprouve toujours les symptômes, et tout individu “normalement constitué”, comme on dit, est en fait soumis à ce désir qui dissimule une nécessité. Traduisons: le mari qui “trompe sa femme”, selon le langage courant (et il est ironique de constater que cette supposée “tromperie” est en réalité un ralliement inconscient à la vérité de l’espèce), ne trompe personne. Il ne fait qu’obéir à un programme qui échappe à toute considération morales, psychologiques, affectives, etc.

La femme (et plus généralement, la femelle) n’obéit pas à ce programme-là, mais à un autre: l’enfantement. D’abord, il suffit d’une seule copulation pour obtenir le résultat recherché, et ce sans difficulté particulière, vu le pouvoir de séduction dont la nature l’a dotée. Ceci pourrait ne pas empêcher la femme de rechercher cette copulation avec la même frénésie en multipliant les partenaires, quitte à cesser brusquement cette chasse lorsque le but est acquis. Mais alors que l’instinct sexuel est simple (voire simpliste) chez le mâle, il suppose chez elle une dualité: il n’est pas seulement d’enfanter, mais de savoir s’organiser pour que l’enfant, encore vulnérable, puisse parvenir à l’âge adulte dans des conditions de sécurité maximum. Cette seconde partie de l’instinct femelle explique, par exemple, ces nombreuses histoires de petit humain recueilli et élevé par des louves, des hyènes, ou autres.

Pour parvenir à cette fin, la logique d’un monde féroce – et, a priori, inhospitalier – veut que la femme soit “aidée” dans sa tâche, d’où la formation du couple autour duquel s’articule la famille. Ceci conditionne pour elle, sans qu’elle le sache formellement (même si elle le pressent) le choix de son partenaire. A l’époque préhistorique, c’est pour la protection et l’élevage du futur rejeton qu’elle “choisit” le plus fort de la tribu, le meilleur chasseur, etc. Avec le temps, on passe à d’autres critères physiques parfois trompeurs: le culte de la beauté n’est souvent qu’un leurre (le plus beau est souvent, dans les apparences, celui qui est en meilleure santé – toujours la sélection naturelle). Enfin, à l’époque moderne, rien d’étonnant si on s’oriente vers le choix du futur mari dont la situation financière semble la plus florissante. Le goût du lucre n’est pas en cause, ou bien collatéralement; c’est l’impératif génétique qui est déterminant.

Un dogme?

La transformation en dogme de la fidélité conjugale est un des effets majeurs de la christianisation de nos sociétés. Partout où il passe, le christianisme s’emploie d’abord à en finir avec la polygamie, pourtant l’état le plus naturel de l’humanité. L’instauration de la monogamie obligatoire accompagne la sacralisation de l’amour: cet indéfinissable mélange de désir sexuel et d’attachement particulier à une personne est alors l’objet d’une mythification qui n’est pas sans rapport avec la “foi”, l’adhésion à une divinité qui se définit, elle, très simplement (“Dieu est amour”). 

Cet amour est défini comme un absolu – il faut donc que le mariage unisse l’homme et la femme pour l’éternité, qu’il soit lié à la notion de vie éternelle. Le divorce devient aberrant, et l’infidélité un grave péché.

Il faudrait certes se pencher sérieusement sur cette mythification d’un sentiment comme productrice de règles de vie qui vont dominer notre société occidentale… Le résultat est là. Il n’est pas indifférent, par ailleurs, que la “révolution sexuelle” qui a effleuré, dans le dernier quart du XXe siècle, une crète de cette société, se soit faite, en partie, contre une tradition de moralisme liée aux préceptes de la religion dominante.

Au cours de cette histoire, la religion a agi comme une idéologie pour contraindre la nature à se renier. Bien sûr, je ne fais pas abstraction de l’affectivité et de ses complications. Si on glisse dans la dimension morale, on se rend compte que l’infidélité est génératrice de souffrance pour l’être trompé et en conséquence de culpabilité chez le trompeur. Cette souffrance, qui en réalité n’a pas de “raison d’être”, n’en est pas moins réelle (Cf. la dépression, qui n’a pas de vraie raison, mais qui n’est pourtant pas illusoire). On pourra cependant se demander si cette souffrance, qui passe forcément par les arcanes de l’affectivité, n’est pas aussi le symptôme d’une sourde angoisse, celle de ne pas être conforme au vaste plan génétique dont nous ne sommes que les pantins.

La vraie souffrance de l’homme “trompé” serait alors une diminution peu significative du nombre de ses proies sexuelles, tandis que celle de la femme “trompée” résulterait de l’inquiétude lancinante sur la possibilité d’élever sa progéniture dans les meilleures conditions.

Tout le reste est littérature.

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Le Tao et la sexualité

Dans le Taoïsme, l’activité sexuelle permet de conserver une bonne santé et de vivre longtemps en grande forme.

Qu’est-ce que le taoïsme?

Il est très difficile de comprendre l’essence même du taoïsme, car cette philosophie ne se focalise pas sur des objets tels que l’homme, la terre, les dieux, le bien ou le mal, mais sur les relations entre ces objets. Ainsi, le “je”, le “moi”, “l’ego” n’ont aucun sens en regard du taoïsme. Le Tao pourrait se concevoir comme une pure force transcendante sans dessein, caractérisée par le “non agir”. Le Tao absorbe toutes les contradictions, et tend à annuler les divergences qui peuvent perturber son équilibre. Autrement dit, tout ce qui est accessible à nos sens, et éventuellement ce qui ne l’est pas, peut cohabiter dans le Tao. 

Le Taoïsme se rapproche de l’idée qu’on se fait d’une religion, mais ce n’en est pas tout à fait une, plutôt une philosophie pratique d’où le spirituel n’est jamais absent, et dont la portée se veut universelle.

Dès lors, l’homme doit s’appliquer sa vie durant à opérer sa fusion avec le Tao, en protégeant sa vie, cultivant sa force et son esprit. La sexualité fait donc partie intégrante de cette  pratique.

Le tao et la sexualité

A la différence des cultures monothéistes, le taoïsme considère la sexualité comme une source de bonheur, elle dépasse le projet procréatif, et s’oriente vers la recherche du plaisir, du bien-être. Dans le Taoïsme, l’activité sexuelle permet de conserver une bonne santé et de vivre longtemps en grande forme.

La vision hédoniste et spirituelle de la sexualité existait aussi en Inde avec le Tantrisme, discipline centrée sur l’individu et visant à le libérer de ses entraves pour s’éveiller à une conscience de soi et du monde différente, épanouissante, gage de la plaine réalisation de soi. Le Tantra aide à dépasser la condition humaine et à transcender la sexualité. L’aspect spirituel voire mystique du Tantra le distingue du Taoïsme, plus pragmatique.

Le Yin et le Yang

Ces notions dépassent le cadre des simplistes juxtaposition de contraires. Le masculin est Yang et le féminin Yin, le Tao les réunit sans donner de supériorité à l’un ou l’autre, ce sont deux aspects d’un même être vivant, complémentaires et indissociables. Penser Yin-Yang ne doit pas aller vers une opposition bipolaire mais vers un idéal d’union, de fusion, c’est pourquoi la sexualité a tant d’importance dans le Taoïsme. 

Une sexualité épanouie, c’est le meilleur moyen de garder le moral, la santé et de garantir une heureuse longévité.

Bien entendu, certaines recettes peuvent améliorer les choses. Dans un article précédent, on a évoqué les antiques “manuels de sexe” de la Chine Ancienne, destinés à “nourrir le principe vital”. Les découvertes archéologiques, notamment celles de tombes effectuées à Mawangdui en Chine, attestent d’un extrême raffinement des pratiques gymniques et sexuelles, reflets de la culture et de l’érudition de leurs habitants.

Les recettes pour le sexe et la santé

  • Le Qigong, émanation de la médecine traditionnelle chinoise, comprend de nombreux exercices destinés à maintenir l’être en bonne santé dans tous ses aspects. Les livres découverts dans les tombes de Mawangdui contenaient des dessins descriptifs de ces exercices. à cela il faut ajouter le Taï Chi Chuan, art martial antique aux formes variées à la portée de tous. Enfin, les massages, qui procurent détente, bien-être et permettent de soigner de nombreux maux.
  • La diététique taoïste, véritable hygiène alimentaire, constitue la base des principes de longue vie (Yangshen), là encore, on trouve des écrits explicites:  “les règles prescrivent de se conformer aux saisons de l’année, d’offrir des repas du pays où l’on est, de s’accommoder aux désirs de l’esprit, aux inclinaisons de l’homme, à la nature des choses…” (Chapitre 8, article 1 du Livre du Rituel de Confucius). Les principes diététiques sont adaptés en fonction de l’âge et des situations particulières: maladies, déficiences sexuelles, manque de vitalité. 
  • La pharmacopée de la médecine traditionnelle: en effet, à partir d’un certain âge, les chinois craignent par dessus tout de voir baisser leur puissance sexuelle. Ils sont donc prêts à prendre toutes sortes de remèdes. Certaines de ces substances possèdent en effet des vertus stimulantes de par leur nature même, comme le ginseng pour citer le plus connu, d’autres agissent par leur aspect évocateur de phallus, comme la corme de cerf ou les serpents macérés dans l’alcool de riz. 
  • Enfin, pour stimuler la dimension érotique, le Tao préconise différentes postures amoureuses portant des noms poétiques.

Les postures amoureuses du Tao

Le Martin Pêcheur

On en distingue quatre principales.

  1. Position supérieure de l’homme
  2. Position supérieure de la femme
  3. Position latérale de l’homme et de la femme face à face
  4. Position où la femme tourne le dos à l’homme

A partir de ces quatre positions de base, découlent 26 variantes. Il appartient à chaque couple de les adapter à ses désirs et ses possibilités pour en profiter pleinement.

Le Kung Fu sexuel

Pour l’homme

L’éjaculation reste pour les taoïstes une question centrale, les manuels préconisent la plus grande économie en ce domaine puisque selon ceux-ci. Sun Su Miao, médecin chinois de l’antiquité parvint à l’âge de 101 ans tout en conservant une activité sexuelle satisfaisante, toutefois sans jamais éjaculer, il établit ainsi une norme:

à 20 ans, un homme peut éjaculer 1 fois tous les 4 jours, 

à  30 ans, tous les 8 jours, 

à 40 ans tous les 10 jours, 

à 50 ans tous les 20 jours

et cesser d’éjaculer après 60 ans.

Pour arriver à ce résultat, il convient donc d’apprendre à maîtriser son excitation et les manuels donnent des conseils très détaillés et très précis: respiration, comptage des va et vient de la pénétration, le moindre détail est envisagé, jusqu’au choix de la partenaire…

Pour la femme

Le kung fu sexuel de la femme consiste en exercices destinés à stimuler son énergie sexuelle. L’idée c’est que l’orgasme libère une énergie qui se répand dans l’univers. La pratique des exercices taoïste permettra à la femme de rediriger cette énergie vers l’intérieur de son corps et avoir des orgasmes encore bien plus intenses. Méditations, respirations et exercices destinés à entretenir le tonus des muscles qui entourent le vagin. Il s’agit du fameux oeuf dans le vagin: un petit oeuf en bois que la femme peut presser en contractant ses muscles, un raffinement de l’objet consiste à le relier à un petit poids, le but étant de maintenir l’oeuf en place grâce à la contraction des muscles. en question.

La vie sexuelle de Mao Zedong

Le Docteur Li, médecin personnel de “l’empereur communiste” a vécu plus de vingt ans auprès du grand timonier qui, bien qu’il professât une pudibonderie toute socialiste, fut, toute sa vie durant, animé d’une véritable fringale sexuelle. Mao consommait de très jeunes filles rigoureusement sélectionnées pour leur physique et leur totale dévotion au dictateur. Le Docteur Li, nous dépeint l’homme se “reposant” des soucis révolutionnaires, entouré de ses charmantes concubines et ne dédaignant pas au passage les charmes d’un jeune éphèbe. Il mettait ainsi en pratique un précepte taoïste qui affirme que l’homme vieillissant a besoin de ressourcer son énergie grâce à “l’eau du yin” (les fluides sexuels des jeunes femmes).

Les concubines de Mao Zedong vivaient une expérience inoubliable près de ce personnage quasi divinisé. Pour mettre pleinement en pratique les exercices taoïstes, il demandait à ses concubines de trouver d’autres jeunes femmes afin d’organiser des orgies,   supposées régénérer sa vitalité et lui assurer  la longévité.

Arrivé à la soixantaine, le vénérable personnage avait besoin de se faire préparer au sommeil, pour cela, il avait recours aux services de fringants jeunes gens qui le massaient et lui prodiguaient des caresses érotiques. Le Docteur Li explique qu’il ne s’agissait pas d’une tendance homosexuelle, mais d’une des manifestations de son insatiable appétit de sexe.

Ref:

Jolan Chang Le Tao de l’art d’aimer Robert Van Gulik La vie sexuelle dans la Chine Ancienne, Gallimard 1971 Daniel Laurent Précis de Sino Harmonie, Editeur Guy Trédaniel, 1990Daniel Laurent L’énergie vitale des cinq éléments, Editeur Guy Trédaniel, 2006 Marcel Granet La pensée chinoise, Editions Albon Michel, 1999 Mantak Chia L’homme multi orgasmique, Editeur Guy Trédaniel, 1997 Mantak Chia Le Tao de l’amour retrouvé Editeur Guy Trédaniel, 1990  Mantak Chia et Antona Leibovici, la chemise de fer, Editeur Guy Trédaniel, 2005 Li Zhi Sui The private life of Chairman Mao: the memoirs of Mao’s personnal physician, Random House Inc1994 Nguyen Van Hiep Interprétations Orientales et occidentales de l’Acupuncture: Thèse de Doctorat en Médecine, 1984 Nguyen Van Hiep La sexualité dans le Taoïsme, Mémoire pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie, 1999

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Modifications corporelles: le piercing

Guerrier de Papouasie

Le piercing ou plus exactement “body piercing” désigne à la fois le procédé: percer la peau, le résultat et l’objet bijou mis en place. De nombreuses sociétés traditionnelles pratiquent le piercing, notamment du nez, des oreilles ou de la lèvre, pour des raisons le plus souvent ornementales, pour reconnaître la personne en tant que membre de la communauté, ou dans des perspectives magiques ou initiatiques… Le piercing s’accompagne souvent d’autres modifications corporelles, peintures rituelles, scarifications, tatouages…

Jeune femme Masaï

Aujourd’hui dans le monde occidental, le piercing est devenu une mode. Pourtant, il a longtemps été considéré comme un indice de marginalité. Les marins portaient un anneau dans le lobe de l’oreille, l’imagerie populaire représente toujours le pirate avec cette parure. De même les gens du voyage, éternels proscrits, arboraient-ils des boucles d’oreille.  La réprobation culturelle envers le piercing prendrait, selon Jacques Berlioz, Directeur de recherches au CNDS, son origine au Moyen âge. La religion chrétienne interdit formellement toute modification du corps que l’on considère comme une création divine, donc sacrée. En 1299, Le pape Boniface VIII interdit de démembrer le cadavre des suppliciés, et les châtiments mutilants sont rares. On n’hésite cependant pas à percer la langue des menteurs ou des parjures…

Jacques Berlioz cite l’historien de l’art, Denis Bruna, qui analyse le tableau de Jérôme Bosch “le portement de la Croix” (1564, Musée de Vienne) et souligne la présence de personnages arborant sur leur visages divers bijoux, anneaux, chaînettes, broches et autres pendentifs. Ces personnages, une sage femme incrédule, un vieillard lubrique, des infidèles, des noirs, représentent autant d’ennemis de la religion… Au moyen âge, il est fréquent que certaines catégories sociales, ethniques ou professionnelles soient tenues de se rendre visibles par des marques d’infâmie: tissu à rayures pour les bourreaux, robes vertes pour les prostituées, anneaux d’oreilles pour les femmes juives, etc.

Cependant, le piercing n’a jamais totalement disparu au cours de l’histoire, et la boucle d’oreille a été de nouveau très à la mode à partir du XVe siècle. Certains rois de France, tel Henri III en ont porté ostensiblement ou fait porter à leurs proches. L’idée de mutilation a disparu laissant place au désir de parure…

Le piercing  fait un retour en force depuis les années 80, le mouvement punk. Il symbolise alors la rébellion et la revendication d’utiliser son corps à sa guise, quitte à le mutiler. Aujourd’hui la pratique s’est banalisée. Il faut savoir que jusqu’à une époque récente, la législation française l’interdisait car toujours considéré comme une mutilation corporelle; le piercing des oreilles était toutefois toléré.

Ce sont généralement des jeunes qui se font poser un piercing, on peut comprendre cela comme une conduite d’affirmation de soi, de provocation, de volonté d’appropriation de soi à travers la modification corporelle. Le piercing oblige à effectuer des soins d’hygiène, une fois effectué, il faut souvent plusieurs semaines avant que la cicatrisation soit complète, ensuite il faut continuer de faire attention à l’état de propreté du piercing. Le piercing rend le corps plus présent à la conscience, et c’est probablement un de ses plus secrets avantages. 

Porter un piercing c’est être aussi une marque d’affiliation qui permet d’afficher son appartenance à un groupe de référence.

Dans d’autres cas, le piercing symbolise une appartenance affective et ou sexuelle.

Le sens du piercing, comme celui du tatouage dépend aussi de sa localisation sur le corps qui détermine qui pourra le voir. Les piercings intimes sont rarement portés et demandés par les très jeunes, mais bien davantage par des personnes qui assument leur sexualité avec ses choix personnels.

Les piercings génitaux

Les piercings génitaux de la femme sont réalisés au niveau du capuchon du clitoris, qui peut être percé sur un plan horizontal ou vertical, les grandes et les petites lèvres. La grande majorité des professionnels refusent de percer le clitoris car, outre la douleur provoquée par l’intervention, on risque une perte totale ou partielle de la sensibilité clitoridienne.

Le piercing génital féminin apparaît comme une affirmation de l’identité personnelle: le corps est un terrain d’expression de soi, porteur de marques volontairement décidées, le piercing témoigne, raconte, donne à ressentir.  Des raisons esthétiques sont souvent invoquées, mais, pour le piercing du capuchon du clitoris, beaucoup cherchent à améliorer la qualité de leurs sensations. Porter un piercing génital c’est aussi une affaire de “propriété” et “d’appartenance”.  Le piercing représente un moyen de revendiquer la “propriété” de son corps dans ce qu’il a de plus intime et par là même se libérer de l’emprise masculine. Mais le contraire existe aussi car le piercing peut être un signe d’appartenance.

Prince Albert

Le piercing génital masculin le plus connu est le Prince Albert. La légende raconte que l’époux de la Reine Victoria s’était fait poser un tel bijou afin de pouvoir fixer son pénis le long de sa jambe pour le dissimuler lorsqu’il portait les pantalons très moulants et la redingote ouverte à la mode à cette époque. D’autres sources affirment que le Kama soutra fait lui aussi référence à ce genre de bijou . Bien que le résultat soit assez impressionnant, la pose d’un Prince Albert n’est pas nécessairement très douloureuse selon les témoignages, les professionnels du piercing, quant à eux affirment que le Prince Albert cicatrise et guérit rapidement. 

Le Piercing dit apadravya est une tige qui traverse verticalement le gland et passe par l’urètre. Il existe d’autres sortes de piercing: Ampallang, Afada, Guiche, etc…

Si le port d’un tel bijou modifie les sensations, il ne semble cependant pas les améliorer de façon importante ni pour le porteur ni sa (son) partenaire…

Le piercing du téton

Les hommes comme les femmes choisissent parfois de porter un piercing des tétons. Selon les perceurs, l’une intervention provoque une douleur très vive, mais de très courte durée. Ce piercing est à la limite de l’intime, la femme peut choisir de le dévoiler à la plage, de le laisser deviner sous un vêtement léger ou de le garder secret.  Une fois cicatrisé, ce piercing peut être une source de sensations agréables, mais, chaque cas est particulier. 

Le pouvoir érotique, la recherche de sensations sont les principales motivations, la crainte de la douleur ne fait pas obstacle, mais représente quelque fois le “prix” à payer pour s’offrir une allure plus “sexy”….

Les modifications corporelles comprennent aussi d’autres pratiques comme le branding ou marquage au fer rouge, les scarifications, et l’implantation de petits éléments sous la peau. Il s’agit du “body art”. Apparu dans les années 70 en Californie, la mise en scène de ces pratiques donnait lieu à des spectacles souvent assez sanglants. Si la tatouage et le piercing sont clairement compris et généralement bien acceptés,  les autres pratiques du body art restent largement minoritaires.

REF: Denis Bruna, Piercing. Sur les traces d’une infamie médiévale, Paris, Textuel, 2001. Michel Pastoureau, Rayures : une histoire des rayures et des tissus rayés, Paris, Le Seuil, 1995. Agostino Paravicini Bagliani, Le Corps du pape, Paris, Le Seuil, 1997. Aglaja Stirn Body piercing: medical consequences and psychosocial motivation, The Lancet 2003; 361, 1205-15, Francfort Jacques Berlioz Le « piercing » aussi a une histoire, L’histoire N°259

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Modifications corporelles

Le tatouage est un dessin “gravé” dans la peau, grâce à l’injection d’encres dans le derme. Les techniques varient selon les traditions, mais le principe reste le même

Le tatouage

Le tatouage est un dessin “gravé” dans la peau, grâce à l’injection d’encres dans le derme. Les techniques varient selon les traditions, mais le principe reste le même. Les tatoueurs actuels utilisent un dermographe électrique qui permet de réaliser des oeuvres très raffinées. Depuis les années 70, le tatouage connaît une vogue très importante dans les sociétés occidentales. 

Il s’agit cependant d’une pratique très ancienne dont témoignent de nombreux indices dès la Préhistoire. Le plus ancien, Otzi,( 5300 ans avant notre ère) “l’homme de glace” retrouvé dans les Alpes Autrichiennes portait des tatouages, de même certaines momies égyptiennes datant de – 4000 ans, on note à ce sujet qu’il s’agit toujours de femmes, que les tatouages sont exclusivement situés sur le bas ventre ce qui laisse imaginer une relation avec la sexualité et la reproduction. Au Japon et dans le Pacifique, on trouve la trace de ces ornements dès -3000 ans. Dans les sociétés traditionnelles, le tatouage a une valeur magique, prophylactique, voire thérapeutique et sociale. Le tatouage correspond  généralement à un rite d’initiation et de passage, la pratique est douloureuse elle prouve le courage et l’endurance de la personne qui le porte. 

On peut aussi citer le cas de sociétés traditionnelles dans lesquelles le tatouage a une portée cosmétique et spirituelle. Chez les Mentawais, chacun doit embellir son corps afin d’y retenir son âme, le tatouage est un de ces moyens. Chez les Maoris (Nouvelle Zélande) le tatouage est intimement lié, entre autres, au mariage. Le tatouage du visage est considéré comme un signe de noblesse, et chez la femme comme un puissant attrait érotique. (Anehana, chef maori porte un Moko, tatouage facial intégral, la photo, prise en 1900 provient de la bibliothèque nationale de Nouvelle Zélande ).

 Claude LÉVI-STRAUSS écrit à propos du tatouage maori « il est destiné à graver, non seulement un dessin dans la chair, mais aussi dans l’esprit toutes les traditions et la philosophie de la race » (Anthropologie structurale, Plon, 1996, p.283).

Dans l’Antiquité grecque et romaine, le tatouage a aussi une fonction d’identification: on marque les esclaves et les centurions… Il sert aussi à punir, les criminels sont tatoués et proscrits. L’utilisation infamante du tatouage a perduré, au cours de la seconde guerre mondiale, les nazis tatouaient un numéro matricule sur le bras des déportés à leur arrivée dans les camps de concentration. Les connotations péjoratives du tatouage sont très fréquentes dans de nombreuses cultures. Au Japon, marque d’infâmie, il identifie les prostituées et les criminels. Malgré l’opprobre et l’interdiction temporaire qui frappe le tatouage en 1872, la tradition persiste pour atteindre son apogée du 17e au 19e siècle. Pompiers ou charpentiers dont le métier est risqué se font tatouer des animaux symbolisant la force et la puissance. Les membres de sociétés maffieuses, les yakusas, affirmer leur appartenance par des tatouages qui peuvent revêtir l’intégralité du corps.

Le tatouage aujourd’hui

Pourquoi se fait-on tatouer?

Cynthia, 20 ans arbore un petit lézard sur l’épaule, à la question “pourquoi un tatouage?” elle répond qu’elle ne sait pas trop, j’insiste “vous aimez les lézards?”, là elle proteste: “ah non alors!” Je reste un peu perplexe, elle m’explique qu’elle s’est fait tatouer l’été dernier, comme sa copine Elodie, c’est à la mode, elle se sent plus attirante…

Niko, tatoueur à Paris affirme sur son site internet qu’il trouve cet effet de mode plutôt attristant. Il conçoit le tatouage comme une oeuvre qui s’élabore à deux et doit avoir un sens. 

Il témoigne: « Cinquante pour-cent de mes clients n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent … si ce n’est un tatouage. Ils poussent la porte de mon studio et j’essaie d’ouvrir leur esprit sur les possibilités du tatouage. » L’artiste accueille ces  porteurs d’un désir, il  va les aider à le préciser et le concrétiser dans leur peau. L’idée c’est que le tatoueur est là pour réaliser une oeuvre qui doit parfaitement s’intégrer à la personne: refléter son identité et son expression. Il n’est pas simple de cerner les motivations de celui ou celle qui demande un tatouage, mais, dans tous les cas, le fait de le porter inscrit sur soi, de le donner à voir ne peut pas être seulement une quête destinée à soi-même. La personne tatouée délivre un message par son motif et son lieu corporel. Le tatouage témoigne à la fois d’une intention de communiquer et de l’épreuve qui y a conduit.

La symbolique occupe une place importante, certaines personnes se font tatouer des signes en mémoire d’une expérience vécue: amour, engagement, et aussi parfois un deuil. Certains motifs relèvent de l’imaginaire traditionnel: dragons, griffons, sirènes, donnent-ils au porteur de ces tatouages une parcelle du pouvoir attribué à ces animaux mythiques? En le donnant à voir, le tatouage va interpeller, peut-être effrayer ou attirer, mais toujours questionner le spectateur… C’est à ce niveau que le tatouage peut avoir une justification de séduction, les tatouages maoris traditionnels confèrent à leur porteur un pouvoir d’attraction. L’attirance pour les peaux tatouées relèverait-elle ainsi du fétichisme?

Pas si simple… Le tatouage n’a pas le même sens selon l’endroit où il siège, les bras et les épaules sont aisément dénudés, le dos, le thorax et les jambes ne le sont qu’à la plage, à la piscine, au gymnase, le reste du corps ne se montre qu’en privé. Aussi le motif inscrit au bas du dos et révélé par un tee shirt un peu court peut-il être lu comme un indice sexuel car il attire le regard vers une zone intime.

Mais une question se pose: En se banalisant, ne perd-il pas de sa valeur symbolique?

à suivre avec le piercing…

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Faire l’amour avec des robots!

Les robots vont ressembler de plus en plus à des humains, tant sur le plan de l’apparence physique que sur celui de l’intelligence

Les robots vont ressembler de plus en plus à des humains, tant sur le plan de l’apparence physique que sur celui de l’intelligence et à partir de là, tout est possible… Dans son livre Love and Sex with robots , David Neil Lawrence Levy explique que c’est pour demain.

David Levy , né en Angleterre en 1945, s’affirme d’abord comme un génial touche à tout, champion d’échecs, spécialiste de l’intelligence artificielle, agent littéraire, chef d’entreprise, ses travaux rencontrent le plus vif succès jusqu’à sa très récente thèse de doctorat, soutenue à l’Université de Maastricht en Janvier 2008 , à propos des rapports entre humains et robots…

Son livre Love + Sex With Robots: The Evolution of Human-Robot Relationships, publié par Harper &Collins en 2007, en est la version grand public. « Selon mes prévisions, aux alentours de 2050, l’état du Massachussets sera le premier à légaliser le mariage entre humain et robot ». Levy s’appuie sur la tradition libérale de cet état, son statut de pionnier en matière de législation et sa forte culture technologique ( MIT). Avant d’en arriver là, il estime que les robots vont évoluer jusqu’à devenir des partenaires amoureux exceptionnels . « j’ai fait l’amour avec un robot et c’était merveilleux », David Levy imagine que les journaux en feront leurs gros titres, puis que suivra l’engouement du public pour ces nouvelles pratiques, le perfectionnement des machines et des logiciels fera le reste…

On peut dire que l’humanité rêve depuis fort longtemps de donner vie à ses créations, Pygmalion et Galatée, mais aussi Frankenstein et sa créature. Plus près de nous, beaucoup ont été nombreux à apprécier la compagnie du robot chien, l’aquarium virtuel ou le Tamagoshi… Les robots peuvent devenir si attractifs qu’il sera inévitable d’en tomber amoureux ! Levy affirme qu’il existe tout au mieux cinq ou six raisons pour expliquer la naissance du sentiment amoureux, et que les progrès en intelligence artificielle permettent de les programmer entièrement. Il est vraisemblable de tomber amoureux de personnes qui nous ressemblent : niveau d’instruction, milieu social, opinions… et qui nous renvoient des signes d’amour… L’IA est déjà à l’œuvre sur les réseaux sociaux ou les sites de rencontres, (voir à ce sujet l’excellent article d’Aurélien Defer dans Usbek &Rica). D’ailleurs certaines travailleuses du sexe se sont déjà emparées de l’IA: « L’influenceuse Amouranth, qui publie des vidéos érotiques sur la plateforme OnlyFans, a inauguré début janvier de cette année une intelligence artificielle la représentant, dont les premiers résultats ont de quoi impressionner. « Mon équivalent IA a généré plus de 34 000 dollars de revenus au cours de ses premières 24 heures », s’est-elle exclamée sur le réseau social X. »Certes, ce n’est pas encore un robot en « chair et en os », mais on a déjà le programme. Et il est fort probable qu’elle permette déjà de supprimer totalement la personne physique moins facile à gérer et devenue inutile. Si c’est le chômage annoncé pour tous les « acteurs »du X, ce devrait une aubaine pour l’industrie pornographique.

Henrik L Christensen, professeur de sciences informatiques et spécialiste des systèmes autonomes s’accorde avec Levy pour prédire qu’avant 10 ans, les relations sexuelles avec des robots seront devenue pratiques courantes. Aujourd’hui, certains fabricants proposent sur le marché des poupées réalistes qu’il suffit d’équiper d’un peu d’électronique pour en faire des partenaires sexuels accomplis. « La question n’est pas de savoir si c’est possible, mais quand cela va arriver ! » Et là David Lévy est formel , les relations sexuelles avec des partenaires mécaniques seront courantes dans très peu de temps…

Ronald Arkin, professeur de robotique à Atlanta abonde en ce sens, mais émet quelques réserves quant à l’éthique des relations entre humains et robots. « Si on permet aux robots de devenir partie intégrante de notre vie quotidienne, on ne pourra pas faire l’impasse sur ce qui pourrait changer dans notre société ». Cette interrogation n’a pas encore trouvé de réponse, faute d’expérience et de recul. L’inévitable question des pervers revient : faudra-t-il imaginer des robots enfants pour pédophiles ? L’usage des robots sexuels fera-t-il diminuer les viols ? Va-t-on proposer des services sexuels robotisés pour remplacer la prostitution ? Evidemment, ce serait un pas de plus vers la totale sécurisation de la transaction sexuelle, et plus de problème de consentement. « Non chéri, pas ce soir, j’ai la migraine… Amuse toi plutôt avec le robot ! » Voici un autre exemple de la totale sécurisation de la conjugalité, on n’a plus à craindre le rival, ou la ruineuse maîtresse, plus aucune raison de sombrer dans la jalousie, ni la crainte d’une IST. Les robots n’auront pas de panne sexuelle, ne simuleront jamais le plaisir et n’auront pas d’autre exigence que de plaire à leur maîtres… Que demander de plus ? David Levy sans doute inspiré par les romans d’Asimov, prépare un ouvrage d’éthique pour apprendre à traiter humainement nos futurs esclaves…..

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Mal aux poignets?

Vous pensiez que cela venait du maniement acharné du clavier et de la souris, ou encore d’une masturbation intensive?

Détrompez-vous, ce serait l’abus de sexe en position du missionnaire qui en serait responsable. C’est du moins ce qu’affirme le Docteur John Zenian qui va même jusqu’à attribuer le syndrôme du canal carpien à ce dangereux abus.

Ce n’est que pure mécanique, le poids que supportent les malheureuses articulations lors de l’acte sexuel serait donc un terrible facteur de risque. Le bon Docteur incrimine aussi le Viagra qui, par son action peut contribuer à augmenter la fréquence des rapports.

Faut-il donc s’abstenir des bienfaits d’une sexualité épanouie pour préserver ses poignets?

Sexologie Magazine suggère de garder la ligne et de changer de position.

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