Ces croyances qui bloquent le plaisir

Les représentations mentales

En matière de sexualité, il est un thème que l’on n’aborde presque jamais et qui se révèle pourtant crucial, en particulier chez les femmes : les représentations mentales. La jolie Claire, notre aimable cobaye, se décrit spontanément comme « libre, pas coincée et sans trop de préjugés. » Une jeune femme tout ce qu’il y a de plus normale, menant une vie sexuelle heureuse. Elle en a été d’autant plus surprise lorsqu’elle a découvert qu’elle se connaissait nettement moins bien qu’elle le pensait… Une source de blocages dont elle n’avait aucune conscience.

En tant que femmes modernes vivant au XXIè siècle, nous pouvons nous considérer comme relativement libérées dans notre sexualité, du moins en comparaison avec nos grand-mères. Abreuvées de littérature en tout genre, nous disposons d’un vaste savoir technique sensé faire des merveilles avec les plus sportives d’entre-nous. D’où la croyance bien ancrée que la femme moderne grimpe aux rideaux tous les samedis soirs, excepté les jours de foot (là elle ne grimpe plus mais descend, et ce avec la poubelle remplie de cannettes vides).

Il a fallu attendre quelques-unes des très récentes études sur la sexualité des Français pour découvrir que la plupart d’entre-nous ne s’élevait même pas au dessus de la tête de lit. Culpabilité oblige, nous potassons donc avec une ardeur décuplée les magazines féminins, les sites internet et les réseaux sociaux, afin de découvrir quelle peut bien être la formule magique qui nous échappe…
Pourtant, il faut bien savoir que ce n’est pas dans le gadget ou la technique que l’on parviendra à mieux maîtriser sa sexualité, et c’est précisément pour cela que nous avons souhaité livrer une expérience très révélatrice.

Une Jeune femme branchée et sexuellement « épanouie »

A 22 ans, Claire correspond en tous points à la description qu’elle donne d’elle-même. Étudiante coquette et branchée, elle entame son neuvième mois de relation avec Sébastien, un peu plus âgé qu’elle.  » Notre couple fonctionne bien et nous sommes très épanouis sexuellement. J’ai beaucoup de plaisir à faire l’amour avec lui. » Elle n’a pas d’orgasme lors de la pénétration :  » Mais souple comme je suis, avec un peu d’entraînement… » 
Or il y a quelques mois, Claire découvre par hasard qu’elle avait une ou deux croyances dont, tout compte fait, elle se serait bien passée. « Ça a commencé le jour où j’ai voulu tester un appareil pour faire travailler le muscle du périnée : j’avait un peu de mal à faire rentrer dans mon vagin les boules que j’était sensée retenir par contraction. » Bizarrement, elle s’est dit qu’il n’y avait peut-être pas la place pour ces petites boules de trois ou quatre centimètres de diamètre. « J’avais peur de toucher quelque chose à l’intérieur et de me faire mal. » Ce qui est un peu paradoxal si l’on considère que pour Sébastien, il y a toute la place qu’il faut. 
L’histoire des boules en plastique rose l’ayant un peu amusé, elle en parle plus tard à sa gynécologue; laquelle trouve cela assez curieux. « Elle m’a dit que mon vagin n’était pas si fragile, et m’a demandé si j’y avais déjà mis les doigts pour le connaître bien. J’ai dit oui parce que je sais très bien comment je suis faite « .

Qui cependant a « horreur » de son vagin

En réalité, il se trouve que non! Claire ne savait pas si bien que cela ce qu’il y avait là-dedans. Parce que lorsque sa gynécologue lui demande de décrire la forme de son vagin, sans s’appuyer sur les schémas que nous avons toutes en tête, elle ne peut sortir qu’une réponse très évasive. «  J’ai du faire allusion à une espèce de tube avec un truc mou au bout…« . Pas très fière de sa réponse, et pour ne pas rester bête, elle tente une exploration rentrée chez elle.  » …et ça m’a fait un peu mal, je sentais que ça résistait. C’est comme quand il faut mettre un tampon : j’ai horreur du contact de mon vagin avec mes doigts « . 
Contrairement à ce qu’elle croyait, il n’est pas normal du tout d’avoir ce genre de phénomène de répulsion, assorti d’une petite contraction, signe qu’elle ne savait pas franchement où elle mettait les doigts.

Au final il s’est avéré que notre charmante Claire, un peu inquiète mais soulagée de ne pas avoir de  » truc mou qui s’ouvre sur un espace indéfini« , avait une représentation plus que brumeuse du haut de son vagin. Qu’y a-t-il au dessus du truc mou ? L’utérus certainement, mais d’après les schémas et pas selon son expérience. Parce que, après réflexion, elle a finalement compris qu’elle avait très peur de toucher le dit organe. «  J’ai réalisé que j’avais des représentations qui dataient d’une classe de bio en 4ème. Je croyais que l’utérus était un organe d’assez grande taille et très sensible. Je me souviens avoir adopté à ce moment là l’image d’une éponge pour décrire mes règles. Au final je me représentais un phénomène assez violent d’un organe ultra sensible, l’utérus, qui se presse jusqu’à détruire une partie interne de lui-même « .

De là l’élaboration de constructions mentales erronées du vagin, mal connu, débouchant sur l’utérus, organe blessé et vulnérable, qui fait mal par définition. On comprend pourquoi notre Claire n’aimait pas trop y mettre les doigts. Depuis cette épisode, et maintenant qu’elle a une connaissance d’elle-même digne d’une gynécologue, le problème ne se pose plus. Elle sait qu’elle ne risque pas de se faire mal et trouve encore plus de plaisir à faire l’amour.

La véritable clé du plaisir féminin

Ce qui est vrai pour la douleur l’est aussi pour le plaisir. Les représentations mentales qui transforment le sexe féminin en une zone très sensible, ou susceptible de faire mal, créent une douleur ou une gêne, dans tous les cas un blocage. Le plaisir féminin est en grande partie psychologique (exception faite, en partie, du clitoris qui fonctionne un peu comme le sexe masculin), et dépend beaucoup de la façon dont une femme se connaît et se perçoit. En l’occurrence, il est nécessaire de savoir d’où vient précisément son propre plaisir pour être capable de l’augmenter.

Il faut donc construire une image de son sexe comme une zone ouverte et agréable, source de plaisir.

Cela paraît logique, mais comme a pu le constater notre adorable cobaye, ça ne va pas de soi. Claire, qui n’avait «  aucun problème sexuel  » a expérimenté malgré elle l’influence de ses représentations mentales, qui lui paraissaient banales, sur ses sensations, sur la douleur et le plaisir de faire l’amour.

Malgré tout, la jeune femme a eu de la chance car elle aurait pu développer des problèmes plus graves. Une méconnaissance de soi peut conduire, par exemple, à un vaginisme; c’est une contraction qui rend la pénétration douloureuse, voir impossible. Mais qui n’est rien de plus qu’un mécanisme de défense.


Ainsi avons-nous presque toutes, à des degrés divers, des représentations plus ou moins erronées. Elles nous viennent parfois de notre éducation, de croyances ou de lectures, elles sont parfois conscientes, mais le plus souvent inconscientes.

Le plaisir féminin se situe alors à un tout autre niveau, dans le mental plus que dans la technique. Dès lors il n’est plus question de nouveaux gadgets à acquérir, mais bien de tout reprendre depuis le début par un indispensable bilan de ses connaissances et de ses croyances :  » Comment est-ce que je perçois mon sexe ? « . Si ce n’est pas lencore la ligne droite vers un plaisir délirant (ce serait trop facile, non ?), du moins on est une bonne voie !

Jasmine Saunier

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LA VIRGINITÉ: SES CONSÉQUENCES

Une étude américaine  de 2016 réalisée par Amanda N. GesselmanThe Kinsey Institute, Indiana University, Bloomington Gregory D. Webster Department of Psychology, University of Florida Justin R. Garcia

The Kinsey Institute and Department of Gender Studies, Indiana University, Bloomington et publiée dans le Journal of Sex research,  a montré que sur le marché du « dating » la virginité est plutôt considérée comme un inconvénient.Aux USA, (comme dans l’ensemble des pays occidentaux, d’ailleurs) l’activité sexuelle débute chez le jeune adulte à la fin de l’adolescence. 

Cette étude tente d’évaluer les répercussions de la virginité chez l’adulte lors d’une rencontre amoureuse. 

La prévalence, c-a-d le nombre de vierges aux USA  est évaluée à 1,1 million hommes et 800 000 femmes âgés de 25 à 45 ans, d’orientation hétérosexuelle; compte tenu des difficultés de celle-ci, ces chiffres sont probablement sous-évalués. 

Quant au nombre d’homosexuels, la prévalence est difficile à évaluer; mais il est fort probable qu’ils et elles soient moins nombreux(ses).

A la suite de trois études, nous observons que la virginité est responsable d’un sentiment de dévalorisation.  En effet les vierges se sentent stigmatisés du fait de leur inexpérience sexuelle et vont mettre en place une stratégie d’évitement alors qu’ils auraient pu rencontrer un partenaire identique. Même s’il semble que l’absence d’activité sexuelle puisse apporter quelques avantages sur la santé, l’étude montre qu’un retard dans ses relations sexuelles est responsable d’une  mauvaise image de soi d’une perte de confiance, d’un sentiment de défaite et  va avoir des conséquences négatives, en limitant les possibilités de rencontres amoureuses.

Il serait intéressant de refaire cette étude aujourd’hui en 2024 et d’en  comparer les résultats.

Qu’en est-il en France et dans les pays de culture latine, musulmane, asiatique? Quelle est l’influence de la religion?

Le débat est ouvert

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Les mots d’amour

1)      Est-il important de se parler durant l’acte sexuel, d’exprimer ses envies, son plaisir, où à l’inverse, le langage des corps se suffit à lui-même ?

Tout dépend des références sensorielles ! Si vous privilégiez la parole pour vous exprimer alors vous ressentez le besoin de parler en faisant l’amour. Si la vue est votre sens de référence pour communiquer, alors vous devrez donner à voir à votre chéri ce que vous voulez qu’il comprenne, et si les gestes, les mouvements, bref tout ce qui touche aux sensations représente votre meilleur moyen d’expression, alors vous ne ressentez pas nécessairement le besoin de parler.

L’amour fait partie de l’intimité du couple, peu à peu se construisent des codes de communication, de comportement, les mots peuvent en faire partie.Ensuite, il y a aussi l’histoire personnelle de chacun, quand on apprend à communiquer surtout en échangeant des mots, cela formate aussi le comportement amoureux. Voilà pourquoi on ne peut pas affirmer qu’il est toujours important de se parler, l’important c’est de se comprendre. Il ne faut pas oublier non plus que le sexe est un organe de communication, du moins si on a su évoluer vers un niveau relationnel de sa sexualité. 

2)      Que peut-on dire des couples qui ont besoin de se rassurer en se disant des mots doux durant l’acte, mais qui ne s’en disent pas forcément en dehors ?

Des rituels de couple ne sont pas rares, la relation amoureuse devient le cadre d’échange de paroles, de mots doux, de réaffirmation de l’engagement mutuel. Beaucoup de gens ont besoin d’un certain niveau d’émotion pour arriver à s’exprimer. En outre, dire « je t’aime » à un moment intense compte sans doute davantage pour certains que s’ils prononçaient cette affirmation à un moment plus neutre… Pour certains couples, c’est important de se choisir en permanence, rien n’est jamais définitivement acquis à commencer par les sentiments et surtout le désir. Ces couples naviguent sur une vague de séduction qui leur permet de garder intact tout l’attrait de leur relation : chaque moment ensemble est précieux, et mérite qu’on s’y investisse… Il y a aussi une valeur ajoutée dans la répétition de ces formules magiques, ce sont des déclencheurs pour l’excitation, le désir, et chaque fois que ces formules sont prononcées, c’est comme si c’était la première fois : chaque moment est unique !

3)      Certains témoignages indiquent que beaucoup de couples aiment instaurer un rapport de soumission avec les mots, et prennent du plaisir en entendant des mots très crus ? est ce que cela est le signe d’un  « problème » ? cela va-t-il forcément rejaillir sur le quotidien du couple ? et pourquoi a-t-on besoin aussi d’être vulgaire parfois durant l’acte ?

Certains couples raffolent de la salade de crudités, l’amour n’est pas toujours un conte de fées en blanc et rose, loin s’en faut. Il ne faut pas voir dans ces propos de volonté de soumission mais bien plutôt une recherche d’excitation assortie d’un petit frisson, teinté de l’attrayante frayeur de l’incorrect ou de l’interdit. Plus le décalage est important entre la personne dans la vie réelle et les mots qu’elle prononce et plus l’effet s’accroît. Le cinéma et la littérature ont largement fait usage de ce clivage. Certains couples inventent des scénarii fantasmatiques, cela fait partie de leur créativité érotique, de leur intimité, sans que cela rejaillisse sur leur vie quotidienne.

4)      A l’inverse, ne pas parler du tout et jamais est-il signe d’un problème de communication au sein du couple, même si les rapports sont satisfaisants pour les deux personnes?

Il n’y a de véritable problème que si les attentes de l’un restent insatisfaites, incomprises. Il s’agit d’éviter de confondre ce qu’on veut dire avec la forme pour le faire, deux personnes qui s’aiment sont capables de comprendre que leur mode de communication puisse différer, et de faire quelques efforts pour aller vers l’autre au lieu de s’enfermer dans une frustration permanente qui culpabilise le (la) partenaire.

Quelques témoignages commentés

« j’ai demandé à mon compagnon de me dire des choses douces lorsque nous faisons l’amour comme par exemple ce qu’il pense de moi et il m’a dit je ne parle pas quand je fais l’amour! Est ce que je peux le faire changer d’avis ? »

Au lieu de lui demander de dire ce qu’il pense, pourquoi ne pas lui demander tout simplement « dis moi que tu m’aimes… »

« j’ai très envie que mon partenaire me dise des choses très cochonnes durant l’acte, comme « tu aimes ça, salo** » etc, mais je n’ose pas lui demander. Moi de mon côté, je tente quelques : prends moi plus fort, fais moi mal, mais il ne réagit pas vraiment »
.

Oui, c’est très difficile parfois de demander ce genre de choses, surtout si on redoute que le partenaire n’en comprenne pas la dimension ludique. Le risque d’être incomprise suffit à inhiber la requête.

« mon mari et moi ne nous disons rien durant l’acte. J’avoue parfois que cela m’angoisse. J’aimerais dire des choses mais je n’y arrive pas. Rien ne sort. »

Beaucoup de femmes ressentent ce sentiment de solitude et d’angoisse en faisant l’amour parce que l’acte n’est pas vécu dans une perspective de communication. L’acte sexuel semble dépourvu de sens, les échanges y sont limités au contact et c’est certainement insuffisant pour celle qui voudrait aussi y mettre son cœur.

« j’aime insulter ma femme pendant l’amour, et elle aime ça aussi. Je ne sais pas comment c’est venu, mais ça nous plait ! peu importe si cela traduit quelque chose de malsain, nous on s’en sort très bien comme ça ! »

Oui, cela fait partie d’une culture intime qui en l’occurrence n’a rien de malsain. Jouer un personnage qui tient des propos grossiers peut aussi avoir un effet désinhibiteur…

« ça ne me viendrait pas à l’idée de traiter ma femme de sale chienne, ou d’autres choses de ce genre ! je trouve que ça renvoie aux films x et ça ne traduit pas de l’amour, mais de la bestialité ; en revanche, j’aime lui sussurer des mots doux, et elle aussi »

Bien sûr que les insultes sexuelles renvoient aux films X, à des pratiques dites « cochonnes », bien sûr que cela n’entre pas dans l’univers érotique de tous les couples. Le critère majeur c’est le respect de l’autre…

« j’aimerais pouvoir dire à mon homme ce qui me plait, ce dont j’ai envie pendant qu’on fait l’amour, mais j’ai un blocage ; Alors tout ce que j’arrive à dire, c’est : c’est bon, oui encore ! »

Serait-elle partante pour demander à son homme ce qui lui plaît et l’excite ? 

« ma femme et moi on ne se dit rien, et j’avoue que ça me plait comme ça ; c’est un moment justement ou les mots ne servent plus à rien. Les regards, les caresses, suffisent à faire passer le message. Cette tension silencieuse m’excite »

 Comme quoi les mots ne sont pas nécessairement les meilleurs moyens de communiquer…

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Qui a peur des minorités sexuelles ?

Reflexions sur le genre

Sur le thème de « qui a peur du grand méchant loup », la question des minorités sexuelles semble banale, presque autant que le chômage, et la réponse qui nous vient tout naturellement à l’esprit est « personne ». Il faut en effet préciser que le loup ayant connu 68, les questions sexuelles ne terrorisent plus grand monde. Chacun de nous se targue d’avoir un ami homosexuel et discute en toute liberté de vibromasseurs et de fétichisme. L’image est plaisante d’un monde où la sexualité, acceptée et libérée des carcans moraux et sociaux, ne serait plus un tabou mais un facteur d’épanouissement collectif. Ainsi les enfants croient-ils au père Noël et les adultes à la libération sexuelle… Malheureusement, il faut bien se rendre à l’évidence : ils sont aussi légendaires l’un que l’autre. Pour s’en convaincre, retrouvons dans nos mémoires la stupeur du simple citoyen se trouvant tout à coup face à un être dont il ne parvient pas à déterminer le genre, féminité sulfureuse montée sur d’interminables talons aiguilles, travesti épanoui et transsexuel accompli…

Sexe, culture et tabous

Identité et rapport à l’autre

De tous temps, les hommes ont cherché à encadrer et à limiter la sexualité dont le pouvoir les renvoyait un peu trop à leur animalité. L’histoire de la morale et des questions sexuelles est donc avant tout l’histoire de l’hominisation. Les questions sexuelles interviennent dès notre plus jeune age, notre identité se construisant autour du genre et des valeurs qui y sont associées. Pendant des siècles, moraliser le sexe a permis de créer des cadres rassurants si nécessaires à la construction de l’individu, tels que la famille ou le couple. Le sexe touche donc au cœur même de notre identité, ce qui en fait un sujet si sensible. Lorsque ces cadres tombent, ce sont tous nos repères qui s’effondrent en même temps, et d’avoir voulu se libérer l’individu se retrouve seul, flottant au milieu d’un monde changeant qui n’offre plus aucune prise auxquelles se raccrocher. Transformer nos représentations sexuelles revient ainsi à relativiser une donnée sur laquelle toute notre personnalité s’est construite, et qui contribue à fonder notre culture. L’homophobie qui touche certains hommes se comprend ainsi comme un ébranlement profond des schémas socio-sexuels qui forgent l’identité masculine. L’homosexualité devient alors une preuve insupportable de la relativité du genre, et il paraît moins déstabilisant de stigmatiser une « erreur de la nature » que d’envisager que sa propre identité sexuelle puisse être déstabilisée. 

Le genre et l’identité sexuelle, c’est aussi le rapport à l’autre. Une société partage des codes et un langage, ce qui nous permet de communiquer et nous rassure. Lorsque ces codes se trouvent détournés, comme dans le cas de l’homosexualité, l’autre devient un étranger puisque nous ne partageons plus le même langage. Pour certains, il est même à peine humain. Face à l’incommunication, la réaction naturelle de tout être humain est de se raccrocher à ses repères et à sa « normalité », incapable que nous sommes de comprendre un langage qui en détourne les codes. 

De la morale et de la normalité…

Mais qu’est-ce que la normalité ? Toute société en a naturellement élaboré sa propre conception, qui lui paraît tout à fait inattaquable, parce qu’une culture a aussi besoin de repères stables pour se construire et se projeter dans l’avenir. La culture occidentale, par son caractère dominant dans l’histoire, a construit une morale qu’elle est parvenue à imposer tout autour d’elle. Au temps de la colonisation, les « sauvages » pouvaient avoir d’autres valeurs, mais parce que, précisément, ils n’étaient pas « civilisés ». De même, parmi ses propres citoyens, la société occidentale a-t-elle tout fait pour réprimer ce que l’on appelle aujourd’hui des « minorités sexuelles », mais que l’on a appelé pendant très longtemps des maladies mentales. Seul un dérangement mental pouvant en effet conduire quelqu’un à narguer les principes même de la nature qui s’imposent si facilement à chacun de nous. 

Cette morale, on le sait, s’enracine dans la religion chrétienne, fondement incontestable de la culture occidentale. Au fil du temps, elle a érigé une conception essentialiste, mêlant volonté de Dieu et principes naturels, qui s’est efficacement implantée dans les consciences pour des générations. La morale du couple occidental moderne est donc encore fortement marquée, et c’est naturel, par cet héritage culturel et historique. La notion de couple, unique et solidaire, s’enracine dans la tradition du peuple hébreux. Le mariage ayant pour but la procréation, l’homme et la femme prolongeaient l’œuvre de Dieu. De ce fait, toute pratique n’ayant pas cet objectif sera renvoyée pour longtemps à une volonté délibérée de contrarier les desseins de Dieu.  Ainsi en est-il de l’homosexualité et de toutes les pratiques jugées « bestiales » telles que la sodomie, la fellation, ou le coït interrompu. Le christianisme va encore durcir ce point de vue et Saint Augustin n’hésitera pas à dénoncer la sexualité comme le mal suprême. Une conception qui connaîtra plus ou moins de succès mais qui saura fort bien s’implanter pour durer. 

Le modèle majoritaire hétérosexuel repose cependant sur des bases beaucoup plus solides que simplement religieuses. En effet, ainsi que Marx le théorisera, il a surtout été valorisé, non pas parce que les Occidentaux étaient exceptionnellement pieux, mais parce qu’il correspondait à un modèle économique et social susceptible de faire fonctionner la société. Ainsi en va-t-il des mécanismes de transmission du patrimoine, de limitation de la charge des familles par l’abstinence, etc.

Essentialisme et culturalisme : la précarisation du genre

L’essentialisme traditionnel occidental

L’essentialisme et le culturalisme sont les deux théories des genres qui s’affrontent. La théorie essentialiste considère que le genre est lié aux caractéristiques biologiques. De fait, l’essentialisme ne peut guère faire autrement que d’assimiler minorités sexuelles et anomalies biologiques ou psychologiques. L’homosexualité, les transgenres (travestis, transsexuels), apparaissent comme une incongruité peu susceptible de déstabiliser la société, à condition que l’intérêt qu’on leur porte reste médical… La culture occidentale s’est construite dans ce sens. N’oublions pas qu’il faudra attendre 1984 pour que l’homosexualité disparaisse du DSM (diagnostic officiel et manuel statistique des désordres mentaux). 

Si la laïcisation de la société renforçait la tolérance vis-à-vis des minorités sexuelles, la médicalisation entretiendrait encore longtemps une grande méfiance vis-à-vis des « perversions ». Freud introduira un facteur de profonde déstabilisation en affirmant l’existence de différents degrés de bisexualité en chacun de nous, remettant ainsi en question le lien jusque là « naturel » entre biologie et expression du genre. Plusieurs tendances contribueront par la suite à faire évoluer les mentalités, et les mouvements homosexuels se développeront souvent avec les mouvements féminismes, en particulier à partir des années 1960 et 1970. Leur visibilité, surtout aux Etats-Unis, rendra de plus en plus difficile l’affirmation d’une norme sexuelle inaltérable. D’ailleurs, à cette même époque, toutes les normes sont remises en question puisque mai 1968 se chargera de libérer la société de ses carcans : famille, couple, religion, … La « libération sexuelle » permettant à tous les particularismes sexuels de s’affirmer, les transgenres, les mouvements SM, les différents courants lesbiens et gay accèdent à une large visibilité. Leurs revendications porteront un coup mortel à l’essentialisme, pourtant si stable et rassurant…

Culturalisme et relativisme modernes

A ce stade de notre histoire, le culturalisme reste la seule option possible. Ainsi que l’affirment les mouvements gay et les transgenres, le sexe biologique n’a correspondu au genre que tant que la culture l’a imposé, fournissant les carcans d’une sexualité obligatoirement hétérosexuelle. 

En vérité, cette affirmation toute simple et qui porte un parfum de liberté si agréable, est à l’origine d’un profond désarroi. Toutes les personnalités ne sont pas si affirmées et libérées qu’elles puissent envisager cette angoissante libération. Il reste une « ex-majorité sexuelle », inquiète, déstabilisée, qui ne parvient plus à trouver les cadres nécessaires à son équilibre. L’homosexualité masculine n’en finit pas d’être inquiétante car une certaine virilité reste valorisée dans la vie quotidienne et constitue un support essentiel d’identification collective. La libération de tout ce qui s’est appelé « valeurs », puis « carcans », montre aujourd’hui son mauvais côté : une relativisation générale, un monde flottant ou l’individu isolé, débarrassé des cadres traditionnels de sociabilité se retrouve seul, confronté à une panoplie de choix dont il n’a que faire. Pour se rassurer, les plus fragiles d’entre nous se raccrochent à des lambeaux de morale, productrice d’une normalité qui les rassurent…

Ainsi assiste-t-on aujourd’hui à l’aboutissement logique d’un vaste mouvement individualiste, qui a produit chez nous mai 68, et de ce que l’on a appelé la « libération sexuelle ». Devant un phénomène sociologique général de perte de ses repères*, la société en vient à une recherche désespérée de nouveaux cadres, de communautés de pensées et de solidarité. Les associations se développent, les sectes également, et les gens ne se sont jamais autant mariés… Dans ce contexte propice, le modèle binaire hétérosexuel connaît un regain de sacralisation que l’on assimile à un retour du conservatisme sexuel. L’hétérosexualité est une norme à réinventer, mais une norme néanmoins et les société se découvrent en attente de cela. 


La politisation des questions sexuelles

La question des minorités et la remise en cause du modèle universaliste

Du reste, si les questions sexuelles sont des constructions sociales, elles engagent nécessairement des choix et des définitions qui sont politiques. C’est au nom de l’égalité que le débat public se porte sur le Pacs, le mariage homosexuel et la parité, mais c’est au nom de la liberté que s’élèvent de nouvelles critiques : peut-on laisser le droit et la politique s’emparer des questions sexuelles alors même que celles-ci relèvent de la vie privée et de la liberté de chacun ?

Les années 1970 sont la période faste de développement et de politisation des mouvements engageant les minorités : mouvements gay et lesbien, mouvements féministes, mouvement des minorités ethniques, etc. En France, ceux-ci s’inscrivent d’abord, en toute logique, dans une perspective universaliste : ils réclament que soit enfin appliquée l’universalité des droits et l’égalité de reconnaissance et de traitement. Leur approche n’est pas encore spécifiquement identitaire comme elle l’est aux Etats-Unis, et ils ne se réclament pas encore de « communautés ».

De fait, jusque dans les années 1990, la France défendra avec opiniâtreté ce modèle universaliste dans un partage clair entre les sphères privée et publique, élément essentiel de l’ordre républicain. Au contraire, le modèle américain intégrera très tôt les questions sexuelles et les politiques minoritaire, faisant ainsi longtemps figure de repoussoir. Ainsi la France opposera-t-elle à la société américaine, jugée puritaine et communautariste, l’universalisme des Lumières. Les années 1990 viennent pourtant brouiller ce schéma, car la France connaît à son tour la nécessité d’engager un débat sur les politiques minoritaires. En 1997, le retour de la gauche au pouvoir introduira la nationalisation nécessaire des questions sexuelles. S’attachant simplement à poursuivre son travail contre les discriminations, ainsi que François Mitterrand l’avait amorcé, elle ne comprendra que plus tard la portée symbolique des mesures sur le Pacs et la parité. Car la politisation des questions sexuelles n’est alors autre chose que l’expression des enjeux sociaux sous-jacents : les discriminations des femmes au travail, l’immigration et les jeunes. Autant de questions qui surgissent au travers des débats sur la pornographie, le harcèlement et la parité. Portée par des débats sociaux, la France aura donc finalement accepté d’effacer la frontière sacrée entre public et privé.

Ainsi la République, toujours progressiste, se fait-elle désormais un devoir de défendre les politiques minoritaires qu’elle méprisait si bien il y quelques années, et rien n’est plus à la mode aujourd’hui que de parler de « discrimination positive » …

 La réaction libertaire

Cependant, cette nationalisation de questions traditionnellement privées ne fait pas l’unanimité. En effet, il apparaît que le désarroi d’une certaine population, face à des libertés qu’elle ne maîtrise pas, s’exprime politiquement par une demande de sécurité et, parfois, de moralisation (en général, l’on n’est alors pas bien loin des questions d’immigration…). C’est tout le sens de la loi sur la sécurité de 2002 et des débats qui ont suivi.Sur ce point, gauche et droite ne se différencient guère, et les critiques émanant de mouvements « libertaires » portent sur toute la politisation des questions sexuelles, au nom du principe de liberté. Directement inspirés des années 1970, ils voient clairement le danger qu’il peut y avoir à laisser l’État s’occuper de questions privées. Il n’est pas exclu, en effet, que s’exerce une certaine répression au nom de l’ordre public.  Cependant certains auteurs, tels Marcela Iacub **, dénoncent la criminalisation du désir d’une curieuse façon. Elles publient alors force romans et autobiographies dont l’objet est un témoignage libéré (de quoi ?) de leur sexualité quelque peu débridée. « Courageux » a-t-on entendu, pourquoi pas, bien que l’on ne voie pas très bien où se situe le risque, simplement l’objectif de ces manifestations n’est pas très clair. En vérité, toute l’ambiguïté de ces revendications est que, finalement, tout se passe comme si elles cherchaient en fait à évacuer la question angoissante de la relation derrière une sexualité un peu instinctive. Car l’hétérosexualité devient, paradoxalement, le cœur du problème. De plus en plus compliquée, elle est confrontée à l’acquisition de libertés bouleversantes qui laissent l’individu impuissant face à une infinité de choix et autant de possibilités d’échec…

La revendication libertaire traverse les courants féministes et homosexuels qui hésitent encore entre « embourgeoisement » et « marginalisation » volontaire. Le mouvement queer est le plus représentatif de cette quête de liberté absolue. Né aux Etats-Unis en 1991, il est la plus révolutionnaire et la plus déstabilisante des revendications sexuelles minoritaires. Les queers ne se contentent pas de contester l’hétéro-normativité car ils remettent également en cause tous les postulats sur l’identité et la culture. Ils déconstruisent totalement tous les liens entre genre et sexualité et s’ouvrent à toutes les formes de minorités sexuelles (transsexualisme, fétichisme, sado-masochisme, etc.), mais aussi à toutes les autres minorités (féministes, ethniques, etc.). Les queers refusent l’existence du genre et de tout ordre social imposé par l’État, ébranlant par là toutes les croyances que nous avons sur l’identité et sur la société.

Ainsi donc les minorités sexuelles, par leur marginalité et leur visibilité, sont avant tout un facteur de déstabilisation sociale. Bien que l’ordre publique cherche à les intégrer de son mieux, elles restent porteuses d’un malaise qui plonge les identités les plus fragiles dans un profond désarroi. Éternellement subversifs, certains de ces mouvements ne cessent de provoquer angoisse et repli sur une moralité traditionnelle. Cette réaction un peu confuse que l’on observe face aux minorités sexuelles touche, on l’aura compris, tout spécialement les hommes. En vérité, il faut bien admettre (à regret) que certains d’entre eux ne semblent pas encore prêts à s’assumer scintillants et emplumés, montés sur talons aiguille et réalisant enfin leur fantasme secret de danseuse de cabaret…

 *Gilles Lipoveski est à ce titre l’auteur d’un ouvrage qui analyse parfaitement cette évolution :  L’ère du vide 

 **Auteur  de  Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? 

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Hypnose et Sexologie

Il faut savoir que la plupart des difficultés sexuelles sont d’origine psychosomatique et même celles qui ont un caractère organique c-a-d physique sont aggravées par le psychisme. L’hypnose est sans aucun doute une des meilleures techniques en psychosomatique.

Comment fonctionne l’hypnose.

C’est un état particulier, dissociatif, qui permet au cerveau conscient d’avoir accès aux informations enregistrées dans le cerveau inconscient. Lorsque nous vivons un évènement quelqu’il soit notre cerveau va le décomposer avant de l’enregistrer. Les faits dont nous allons nous souvenir sont enregistrés dans le conscient, par contre toutes les sensations ou émotions associées le sont dans le cerveau inconscient (je simplifie). Le souvenir est donc toujours une reconstruction. Si le conscient s’exprime à travers des actes volontaires, l’inconscient le fait à l’aide d’analogie, de métaphore ou de symptôme. Si nous prenons l’exemple d’un eczéma. Il peut être l’expression cutanée d’un climat agressif dans son entreprise. Il faut bien comprendre que ces structures cérébrales qui contiennent les affects agissent sur le corps essentiellement en utilisant les neuro-transmetteurs (Adrénaline, Sérotonine, Dopamine, etc…).

En sexologie.

Beaucoup de mariages non-consommés (impossibilité d’avoir un rapport sexuel) sont provoqués par un vaginisme. La contraction involontaire de certains muscles du périnée va empêcher la pénétration ou la rendre très douloureuse. Si le conscient sait que le vagin existe, l’inconscient n’en a pas construit une représentation. Toute tentative de pénétration est vécue comme quelque chose qui va pénétrer dans le corps, comme une piqure et non dans une cavité du corps. D’où la contraction qui est un réflexe de défense. L’hypnose va permettre de modifier ses représentations. Et, en général, ce problème peut se résoudre en quelques semaines avec un bon hypnothérapeute. Il en est de même pour la jouissance, l’orgasme, fruit d’un mélange d’innée et d’acquis.

Les représentations.

Nous avons tous des représentations inconscientes de notre corps dans ses aspects physiques et psychologiques. Elles se sont construites depuis notre enfance, influencées par des facteurs familiaux, environnementaux et socio-culturels. Elles sont ainsi très variables d’une personne à une autre et d’une époque à l’autre. Ainsi dans le domaine de la sexualité, les représentations que nous en avons aujourd’hui sont différentes de celles d’il y a 10 ans, 20 ans, etc…Il en est de même pour l’hypnose qui doit s’adapter à son temps. L’hypnose éricksonienne peut être considérée comme dépassée ou pas adaptée à notre époque. Il en est de même pour de nombreuses psychothérapies qui pour être efficaces doivent être adaptées aux croyances et cognitions du patient. Pour résumer, il faut la bonne technique avec le bon patient.

Retour à l’hypnotisme

Il correspond plus à cet état modifié de conscience qui doit être pour le maximum d’efficacité être aussi profond que possible et adapté à chaque personne d’où sa difficulté; il est donc nécessaire pour le praticien d’en posséder une grande expérience. Je ne citerai pas les techniques à la « mode » apparentées à l’hypnose qui finiront par disparaître, remplacées la nouveauté. Ce qui n’est pas le cas de l’hypnotisme qui existe sous différentes formes depuis la nuit des temps: transes chamanismes, magnétisme, hypnotisme, hypnose ericksonienne, etc… Elles sont été efficaces tant qu’elles ont été adaptées à leur époque et aux connaissances et croyances du patient.

Réponses au courrier reçu

Apprenez à bien connaître votre corps et à l’aimer

« J’ai 21 ans, je vis avec un homme de 23 ans. Nous nous aimons beaucoup, mais nous ne sommes pas heureux, car je n’arrive pas à le satisfaire sur le plan sexuel. J’ai toujours eu une peur bleue de l’amour, surtout de la pénétration. J’aime bien les caresses et les baisers, mais j’ai rarement envie de faire l’amour et je ne ressens pratiquement jamais de plaisir. Pourtant, mon ami est très doux et patient avec moi. Je ne veux pas le perdre. J’ai l’impression de ne pas être comme les filles de mon âge. Que faire? Mlle J.R. Corbeil Essonne

Vous n’êtes pas la seule à ressentir une peur presque panique au moment de la pénétration. Sur le plan inconscient, la pénétration peut représenter le risque d’une blessure, donc être douloureuse (c’est ce qu’on appelle) un vaginisme. Vous pouvez déjà apprendre à mieux connaître votre anatomie et votre physiologie sexuelle. Un miroir et vos doigts suffisent pour voir et explorer votre région génitale aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. N’hésitez pas à toucher votre clitoris afin de découvrir le plaisir qui est un excellent stimulant à cette exploration et un bon préliminaire à une sexualité partagée. Très souvent les jeunes femmes qui vous ressemblent ont des idées préconçues, dévalorisant leur sexe et souvent, même, leur corps. Toutes ces inhibitions trouvent leur origine dans l’enfance et l’adolescence. Commencez donc par faire connaissance avec vous-même et chaque fois que vous vous dites : »ne fais pas cela, ce n’est pas bien, c’est sale » posez vous la question: POURQUOI? Vous comprendrez que vous véhiculez de fausses croyances et que ce sont celles-ci qui sont la source de vos peurs, de vos angoisses, de votre inhibition. Il est parfois utile de consulter.

Frigidité

Ce mot n’est pratiquement plus utilisé, du moins, dans le milieu professionnel. Il désigne, surtout chez la femme, car il est rare qu’un homme soit frigide, l’absence de désir et de plaisir. Les causes en sont multiples, isolées ou associées. Une altération de l’état général retrouvée dans de nombreuses maladies comme le cancer peut en être responsable. Il existe des maladies hormonales comme l’hypo ou l’hyper thyroïdie. Bon nombre de médicaments peut avoir un impact négatif sur la libido: des psychotropes comme les antidépresseurs, les dérivés opiacés, etc…

Mais la plupart du temps, la frigidité est la conséquence d’une problématique psychique personnelle ou relationnelle: anxiété, inhibition, dépression, mésentente conjugale.

La frigidité est rarement irréversible. Elle nécessite souvent une « sexothérapie ». Car il n’existe, à ce jour aucun médicament efficace. La Flibansérine a eu malgré tout son autorisation sur le marché américain, bien que les résultats ne soient pas probants. Elle n’est pas autorisée en France.

Certaines substances, drogues et médicaments sont utilisés (chemsex) pour leur action désinhibitrice sur la sexualité afin d’améliorer les « capacités » ou « performances » sexuelles. Mais ne résout en rien l’absence de désir ou de plaisir. Il n’est pas sans danger.

Ejaculation

L’émission rapide du sperme après la pénétration est loin d’être anormale. C’est un mécanisme réflexe qui survient la plupart du temps lorsque l’excitation sexuelle a atteint une certaine intensité. L’homme est en effet programmé physiologiquement pour éjaculer en 30 à 60 secondes. Malheureusement, compte tenu que sa finalité n’est plus essentiellement procréatrice, la partenaire n’y trouve vraiment pas son compte.

L’éjaculation prématurée ou rapide est excessivement fréquente. Quatre hommes sur dix souffriraient de ce problème. Ce qui ne veut pas dire que les autres maîtrisent tous bien le moment de survenue de l’éjaculation. Maîtriser son éjaculation n’est pas naturel, mais le fruit d’un apprentissage qui demande un peu de temps et fréquemment l’aide du sexotherapeute.

L’éjaculation retardée ou même l’absence d’éjaculation sont souvent retrouvés chez des personnalités rigides qui ne supportent pas l’idée de ne pas maîtriser cet acte réflexe. Mais elles sont aussi secondaires, à une maladie du système nerveux, à la prise de certains médicaments comme les anti-dépresseurs, et aux interventions chirurgicales sur la prostate. Lors des suites d’intervention pour adénome de la prostate (assez fréquente chez l’homme vieillissant), l’éjaculation est souvent rétrograde s’effectuant dans la vessie.

Il est important de savoir qu’éjaculation n’est pas synonyme de jouissance ou d’orgasme chez l’homme. Certains mécanismes réflexes comme une forte émotion (une peur intense) peuvent la provoquer.

Il ne faut oublier de mentionner l’éjaculation féminine qui est bien une réalité pas très fréquente. Elle a pu faire couler beaucoup d’encre (suivez le lien ci-dessus pour en savoir plus.

D: Dyspareunies

La dyspareunie est une douleur dont vont se plaindre certaines femmes au moment de la pénétration.

Il peut s’agir d’une dyspareunie orificielle. Lors d’une tentative de pénétration, certaines femmes vont contracter involontairement des muscles situés à l’entrée du vagin: les releveurs de l’anus et les constricteurs de la vulve. La pénétration va être impossible ou douloureuse. C’est ce que l’on appelle un vaginisme. Il peut être responsable de mariages ou d’unions non consommées. Une sexothérapie utilisant l’hypnose permet, en général, de résoudre ce problème en quelques séances.

Le vaginisme est fréquent voire habituel chez la jeune femme lors de son premier rapport sexuel. Ce n’est pas la déchirure éventuelle de l’hymen qui en est responsable. En effet celui-ci n’est pas innervé et peu vascularisé. C’est l’appréhension ou l’anxiété qui provoque une contraction réflexe des muscles du périnée.

La dyspareunie profonde est une douleur ressentie, non pas lors de la pénétration, mais plutôt au fond du vagin. Les causes les plus fréquentes sont la rétroversion utérine (l’axe de l’utérus est dans l’axe du agin, alors qu’habituellement ils forment un coude, l’extrémité du pénis va heurter le col de l’utérus lors de la pénétration) et l’endométriose.

L’endométriose est une invasion ou diffusion du tissu endométrial (qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus) en dehors de celui-ci, plus particulièrement dans le petit bassin. Elle est responsable de dysménorrhées (douleurs au moment des règles), mais aussi lors des rapport sexuels. La solution à ce problème est médicale ou chirurgicale et nécessite souvent des examens complémentaires (échographie, IRM).

Il existe d’autres causes de dyspareunies comme les vulvodynies, vaginites infectieuses, cancers, etc… . Il est préférable de consulter son médecin.

On a aimé la Maison Souquet (et leurs cocktails)

« Tu vas voir, la Maison Souquet est un ancien bordel, c’est un lieu magnifique! » L’enthousiasme de mon amie avait de quoi piquer ma curiosité, d’autant plus que j’associe rarement ces deux mots « bordel » et « magnifique » (Botticelli est magnifique, mais le bordel, lui, est juste bordélique.) Bref, passons.

C'est tout doré et tout beau
C’est tout doré et tout beau

La Maison Souquet s’ouvre sur une discrète devanture, non loin du métro Blanche, dans le 9è, mystérieux et bohème arrondissement de Paris. Derrière une porte qui pèse un âne mort, dixit mon amie, apparait une entrée d’inspiration orientale et baroque. L’or des décors le dispute au cramoisi des fauteuils, le tout dans une pénombre feutrée. On cherche le toc, on ne trouve pas. L’érotisme du lieu réside dans son opulence. La beauté suggère à peine, mais ne montre rien du tout. Aucun tableau de foufounette pour nous gratter le nez, pas l’ombre d’un string en polyester, merci-mon-dieu on peut se concentrer sur les cocktails.

La carte s’ouvre sur trois collections: les « sans alcools » sont renommés les « cocottes ». Les mélanges au champagne portent le nom de « demi-mondaines » (elles coûtent cher, mais les bulles s’évaporent vite, VDM*, comme dirait une autre de mes amies). Entre les deux, je vous recommande vivement les courtisanes. Gin, sirop de jasmin maison, vodka infusée à la framboise fraîche… les mélanges sont originaux et très raffinés. Le premier verre en appelle un deuxième, et même que si on pouvait, on habiterait là.

Aurore Pérignon

  • « Vie De Merde », vous l’aviez compris bien sûr, mais ceux du fond n’écoutaient pas.