Sodomie et plaisir anal?

Il s’agit d’une étude récente publiée dans le Journal of Sexual Medecine ( 7 août 2023).

Selon cette étude portant sur 975 hommes essentiellement Gays et Bisexuels (moyenne d’âge : 32 ans, 1 rapport sexuel par semaine), le plaisir anal augmenterait avec la fréquence des rapports.

Ainsi à mesure que la fréquence des sodomies étaient plus importantes, de moins 10 expériences à plus de 500, les sensations de plaisirs augmentaient et passaient de 42% à 92% alors que les douleurs de pénétrations et de gênes intestinales diminuaient respectivement de 39% à 13% et de 21% à 6%.

Il semble évident que l' »entrainement » puisse jouer un rôle favorable au plaisir lors de la pénétration anale. Celui-ci nécessite une urètre postérieure, donc une prostate présente et en » bonne santé ». En effet c’est la stimulation de ce fameux point P (pour prostate) qui est responsable de la jouissance.

Il est néanmoins évident qu’un sphincter anal non préparé et non entrainé puisse être douloureux et donc parasiter le plaisir. Bien que chez certains sujets, une petite douleur augmenterait l’excitation sexuelle.

Qu’en est-il chez la femme?

Il est tout à fait possible d’extrapoler. En effet chez la femme, le plaisir anal est le même que le plaisir vaginal ( à condition d’être « vaginale »). C’est la même stimulation de l’urètre postérieure (le point G); en effet la paroi entre le vagin et le rectum est suffisamment fine pour que sa stimulation puisse se faire lors de la sodomie.

Quant aux désagréments « anodyspareunie », ils sont les mêmes que ceux des hommes.

Pratique de plus en plus courante lors de jeux sexuels, la sodomie nécessite quelques précautions, sans parler du consentement.

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Fréquence des rapports sexuels et ménopause

D’après une étude publiée en 2020 dans la revue Royal Society Open Science , les femmes qui à l’approche de la ménopause ont des rapports sexuels fréquents, auraient une survenue plus tardive de leur ménopause.

Une moyenne d’1 rapport sexuel par semaine réduirait le risque de survenue de 28% par rapport à celles qui ont des rapports 1 fois par mois.

L’étude a été réalisée chez des femmes hétérosexuelles âgées en moyenne de 46 ans, non ménopausées avec une moitié en péri-ménopause (quelques petits symptômes mineurs).

Il eut été intéressant de connaître l’influence de l’orgasme sur cette ménopause retardée. Il est, en effet probable, selon mon expérience de clinicien que celui-ci puisse jouer un rôle favorable.

Le plaisir sexuel joue très certainement un rôle important par l’intermédiaire des neuro-transmetteurs.

Selon une autre étude portant sur 3000 femmes, les femmes mariées auraient une ménopause plus tardive par rapport aux divorcées et célibataires.

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« La chair est triste, hélas »mais pas que…

Je me permet de reprendre le titre du dernier ouvrage d’Ovidie.

Oui, en effet, la chair peut être triste! Surtout quand on l’a réduite à un produit de consommation dont on a usé et abusé! Le sexe et par extension, l’individu qui le porte n’est pas un consommable dont on va pouvoir se débarrasser après usage.

Il est, au même titre que la mains par la gestuelle, la bouche par la parole, les yeux par le regard, un instrument de communication. Il permet d’exprimer ses sentiments, ses affects, et ses émotions. Il devient ainsi source de plaisirs incomparables et surtout d’épanouissement.

Ovidie, comme beaucoup n’a pas compris cela. Jolie et séduisante, il lui fallait plaire, être désirable. Le désir féminin est avant tout « narcissique »avant d’être sexuel. Et elle l’exprime fort bien dans son livre: « J’ai l’impression qu’il faudrait quasiment poser une RTT pour être désirable, avec ces ongles à vernir, ces jambes à épiler, ces rides à effacer, ce poids à perdre, ces racines des cheveux à cacher. Et puis toutes ces minauderies, cette danse de la relation qui occupe une telle place ». Mais pour plaire à qui? Si ce n’est à elle-même! Même si elle n’est pas indifférente au regard de l’autre qui n’est que le miroir d’elle-même.

C’est ce qu’elle a cru et pratiqué jusqu’à « l’écœurement ».

Bien faire l’amour est un art qui nécessite un apprentissage. Découvrir son corps, son plaisir par les caresses, la masturbation est nécessaire. Mais se limiter à cette dernière seul(e) ou à deux devient rapidement lassant. Il faut dire que la plupart des rapports sexuels se rapprochent plus de la masturbation où chacun se doit d’être un bon et beau sextoy!

Ce consumérisme sexuel est sans issu et Ovidie par son livre « La chair est triste, hélas » en est un bon exemple.

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Les « brouteurs ou arnacœurs, ces escrocs à la romance

Comment s’en prémunir avec quelques conseils simples.

Quelque soit le réseau social: Facebook, Instagram, WhatsApp, si vous êtes contacté par une personne que vous ne connaissez pas, il est préférable de ne pas répondre. Vous êtes au moins sûr de ne pas vous faire piéger par un brouteur ou « arnacœur ». (définition en cliquant sur le lien)

Si malgré tout vous êtes curieux (se), l’approche est souvent la même « coucou, je suis célibataire ou divorcé (e) avec un ou deux enfants, j’aimerais faire ta connaissance… est-ce que je peux te tutoyer ». Il n’est pas rare de constater une faute d’orthographe à chaque ligne si ce n’est à chaque mot. Regardez attentivement les photos: elles ne sont pas très nombreuses et se ressemblent beaucoup. On y trouve souvent des indices qui indiquent que la personne n’habite pas ou ne connaît pas l’endroit où la photo a été prise ni le lieu qu’elle est censée habiter. Et pour cause, elles ont été dérobées. En général le physique est plutôt agréable et suggestif. Il est vrai que les brouteurs aiment bien les poitrines généreuses. Sur leurs contacts, ils ont de nombreux abonnements, mais peu d’abonnés. La date de création de leur compte est souvent récente.

Lorsque vous voulez avoir quelques précisions sur l’endroit où elles habitent afin de mieux les connaître, il est très fréquent de constater de nombreuses incohérences. Ce qui est normal car elles n’y ont jamais mis les « pieds »! Quant à la profession, lorsqu’il s’agit de pseudo femmes, elles travaillent presque toutes dans les produits de beauté et viennent d’être licenciées. Quant à ceux qui cherche à arnaquer des femmes en mal de solitude, ils jouent sur la corde sensible de l’amour et de la santé. Ils ne peuvent pas payer les médicaments pour eux-mêmes ou pour des proches…

Très rapidement votre générosité financière va être mise à contribution, et vos ennuis commencer.

Ne rêvez pas! aucune âme sensible inconnue va brutalement être prise d’un irrésistible amour ou désir sexuel pour vous.

Quant aux sites de rencontres, si on y trouve moins de « brouteurs », ils sont le siège de nombreuses usurpations d’identité quand ce n’est pas le site lui-même qui crée de faux profils pour attirer « l’esseulé(e) ». Le développement de l’IA permet de créer des avatars au physique très séduisant et correspondant bien sûr aux critères de la recherche. Ce n’est pas très nouveau, le minitel rose était à l’époque entretenu par de nombreuses animatrices payées pour ce service.

Le sexe anal « mode d’emploi »

De nos jours, le sexe anal ou la sodomie est devenu une pratique de plus en plus courante, presque banale. Cela semble être devenu un « rituel » obligé pour être sexuellement séduisant(e) et performant(e). S’il peut être source de plaisir voire de jouissance pour l’homme et pour la femme, il doit être, avant toute chose, désiré et surtout consenti. Il nécessite néanmoins quelques précautions.

Les précautions

Il faut bien comprendre que l’anus n’est pas à priori préparé à l’intromission d' »instruments »de taille et consistance variable. Donc avant de s’aventurer et lui faire subir une dilatation trop importante qui risquerait de le blesser, il vaut mieux l’entrainer. Pour cela le doigt fait très bien l’affaire. A défaut, on peut utiliser des  » plugs »de petite taille pour commencer.

Un gel lubrifiant est nécessaire car la muqueuse anale n’est pas naturellement destiné à cet usage. Il ne faut utiliser que des gels compatibles avec les préservatifs. Ce sont des gels qui ne contiennent pas de substance grasse, à base d’eau ou de silicone.

Une bonne hygiène est indispensable. Il est donc préférable, lorsque la sodomie est anticipée, de procéder à un lavement de l’ampoule rectale quelques heures auparavant. Et pour les adeptes, une alimentation pauvre en résidu dans les jours qui précèdent s’avère souvent très utile. On comprend pourquoi!

Lorsque l’anus est près à recevoir l’organe mâle ou son substitut (un god ou plug), il est impératif d’utiliser un préservatif avec une bonne dose de lubrifiant. La muqueuse anale est fragile et le risque d’IST (infection sexuellement transmissible) plus grand. Syphillis, Gonocoque, Chlamidiae, Herpès, Hépatite C, HPV (papillomavirus) et bien sûr le VIH sont les principaux risques infectieux. En cas de pratique avec partenaires multiples, il est utile d’associer au préservatif la « Prep ». Il est bon de préciser qu’une érection de bonne qualité facilite « la chose ».

Quant aux jouets utilisés, il ne faut utiliser que ceux destinés à cette usage et en vente dans le commerce si on ne veut pas se retrouver à l’hôpital dans une situation quelque peu humiliante! Ils doivent être lavés soigneusement avant et après usage. Les recouvrir d’un préservatif est un plus…

La sodomie masculine n’est pas réservée qu’aux « gays ». Certains couples hétéros pratiques le pegging au plus grand plaisir des deux partenaires, (la femme pénétrant son partenaire à l’aide d’un god-ceinture).

User n’est pas abuser, au risque de devenir incontinent

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Le cancer du pénis

Bien que peu fréquent: 0,94 cas pour 100 000 hommes en Europe, sa prise en charge doit être précoce car les conséquences autant sur le plan psychologique que physique sont très invalidantes. On imagine fort bien les effets d’une pénectomie! (ablation chirurgicale partielle ou entière du pénis)

On constate malheureusement une augmentation de ce cancer dans la population masculine. Celle-ci est la conséquence de la fréquence plus importante des cas de HPV (le papillomavirus humain), le même responsable des cancers du col de l’utérus chez la femme.

On retrouve également ce HPV dans certains cancers de la gorge et du rectum en rapport avec la fellation et la sodomie.

Fort heureusement, il existe un vaccin qui s’il est fortement conseillé chez la jeune femme avant toute activité sexuelle, devrait l’être tout autant chez le garçon.

Une absence de libido inexpliquée

Un trouble sexuel souvent méconnu est la survenue d’une absence totale de désir sexuel. Si elle n’est pas fréquente chez les femmes avant 4O ans et les hommes avant 50 ans, elle l’est beaucoup plus après. Souvent masquée, elle finit par provoquer d’importantes difficultés conjugales, voire même une rupture. En effet, il est assez rare que les deux partenaires souffrent en même temps de cette absence.

Explications

La sexualité humaine est ambivalente. En effet il existe naturellement une sexualité pulsionnelle orientée vers la reproduction. Inscrite dans nos gènes afin d’assurer la survie de l’espèce. Cette pulsion sexuelle est à son maximum d’intensité entre 15 et 25 ans.

Chez les deux sexes, les masturbations sont fréquentes; elles vont progressivement diminuées. Les rapports deviennent moins fréquents. Cette dernière est réactivée à l’initiative de la femme lorsqu’il y a désir de grossesse.

L’autre dimension de la sexualité, essentiellement humaine est la sexualité récréative, ludique, relationnelle. Elle se développe dans l’interaction des partenaires.

Celle-ci doit être mise en place dès le début de la vie sexuelle. Elle a, en effet, besoin de la dimension pulsionnelle pour se mettre en place et se développer. La complicité, le consentement, l’affection, l’imaginaire et les fantasmes en sont des ingrédients essentiels.

C’est le cas par exemple de Julie, la quarantaine , trois enfants qui vient consulter pour une absence de libido depuis plusieurs mois. Auparavant, il n’y avait pas de problème, même si elle cherchait surtout à faire plaisir. La fréquence lui convenait. Les orgasmes étaient possibles. Elle vient surtout consulter car elle sent que son couple est en danger. Elle na pas de problème de santé. Elle est un peu anxieuse, mais n’est pas dépressive.

Pierre 50 ans vient consulter car il n’a plus aucune libido. Auparavant, les rapports n’étaient pas très fréquents. Mais ils étaient tous les deux satisfaits de leur vie sexuelle. Il aime sa femme, mais n’a plus envie de rapport sexuel. Il sent qu’elle est inquiète, malheureuse et qu’elle se pose des questions. Il craint lui aussi la rupture. Je précise que tous ses examens sont dans les limites de la normale. A part un petit traitement pour la tension, il n’a pas d’antécédent particulier médical ou psy.

Julie et Pierre ont laissé faire la nature. Il est parfaitement normal que le désir sexuel s’éteigne progressivement puisqu’il n’a plus de raison d’être.

Une sexualité épanouie et satisfaisante toute au long de sa vie a besoin de jeux consentis et partagés dans la complicité.

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Intersexualités: Il ou elle?

Pour illustrer ce sujet et bien comprendre avec la transexualité, nous allons faire un petit retour en arrière dans le temps.

La championne mondiale du 800 mètres, Caster Semenya, 18 ans, a fait parler d’elle dans les media, il y a une dizaine d’année, car sa féminité a été mise en doute en raison de son apparence masculine et de ses capacités athlétiques.

Son problème c’est son intersexualité, en effet, la Sud-Africaine serait dépourvue d’utérus et d’ovaires, mais posséderait des testicules internes produisant de la testostérone. Est-elle une femme? Le journal que tient sa mère sur la photo ci-dessus lui intime avec une choquante brutalité de prouver qu’elle n’est pas un garçon.
il s’agit d’une anomalie de l’action des androgènes appelée Syndrome de féminisation testiculaire complet. Dans ce cas, la réceptivité périphérique aux androgènes est anormale, il s’agit bien d’une anomalie génétique (aujourd’hui, pour rester correct, on ne parle plus de maladie) récessive liée au chromosome X. Le génotype est XY, les gonades sont mâles. Le phénotype (c’est-à-dire l’apparence physique) est féminin dès la naissance et le reste à la puberté ; les seins se développent et la morphologie féminine apparaît (hanches rondes, taille marquée). Les testicules sont intra-abdominaux. La personne qui souffre de cette anomalie est pourtant bien une femme, sa différence est invisible et rien n’indique qu’elle doive être considérée comme un garçon. Il existe aussi des formes incomplètes.
Caster Semenya aura du attendre le mois de Novembre pour connaître l’avis d’une commission d’experts mandatée par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) qui tranchera le problème et décidera de son identité sexuelle réelle. L’athlète ne sera pas officiellement reconnue comme étant bien une femme à l’époque. Par la suite, ayant, subi une orchidectomie, elle pourra de nouveau concourir, à condition que son taux de Testostérone soit inférieur à la limite normale pour les hommes. Le monde du sport ne peut en effet s’embarrasser d’ambiguïtés sexuelles, faudra-t-il désormais une carte d’identité sexuelle pour prétendre participer aux compétitions?

L’intersexualité un phénomène rare qui pose de nombreux problèmes.

On estime à 1 pour 10 000 la proportion d’enfants qui naissent porteurs d’organes génitaux ambigus, ce qui ne représenterait qu’une minorité des personnes dites intersexuées. En effet, l’intersexualité ne se voit pas nécessairement car elle englobe de très nombreuses situations, beaucoup d’individus ne seraient même pas conscients de leur intersexualité. On estime qu’environ une personne sur 2000 est intersexuée en ce qu’elle présente des variantes du développement sexuel. D’anecdotique et médical, la question devient sociologique, voire politique.
L’anthropologue Katrina Katrasis explique: «L’intersexualité, aussi appelée troubles du développement sexuel, englobe une panoplie de conditions où les organes génitaux, les chromosomes, les gènes et les hormones sont atypiques à un sexe».
Katrina Katrasis, experte reconnu au plan international précise qu’à ses yeux, l’intersexualité n’est pas une pathologie, la plupart des personnes intersexuées se considèrent comme appartenant à l’un ou l’autre sexe, mais très rarement les deux.
Toutefois, l’intersexualité fait souvent l’objet d’un traitement chirurgical afin d’assigner un sexe à l’enfant qui présente une ambiguïté. Cette attitude soulève aujourd’hui de nombreuses critiques.
«On a peu d’information sur ce qu’implique cette option parce que, pendant 50 ans, la chirurgie était une affaire de routine, déclare Katrina Karkazis. On sait néanmoins que les intersexués opérés sont nombreux à se plaindre des conséquences de la chirurgie. Certains auraient préféré vivre avec des organes génitaux non conformes, même si cela peut signifier des problèmes d’adaptation sociale.»
Aujourd’hui la tendance est à attendre pour intervenir si l’ambiguïté est légère, peu visible. Les parents de l’enfant intersexué doivent être associés à la décision et parfaitement éclairés à propos des enjeux et des conséquences. Pourtant, il faudrait se garder de leur faire porter à eux seuls le fardeau d’une décision que la pression sociale et culturelle inspire largement. De nombreux intersexués opérés dans leur petite enfance arrivent à l’âge adulte et disent qu’ils auraient préféré assumer une ambiguïté sexuelle. C’est sur ces témoignages que des groupes d’intersexués se fondent pour s’opposer à toute intervention chirurgicale précoce.
«Plusieurs caractéristiques biologiques doivent être considérées, mais lesquelles doit-on retenir en priorité? Il y a beaucoup de confusion», conclut Katrina Karkozis, chercheuse au centre d’éthique biomédicale de l’Université de Stanford en Californie. Quelle qu’elle soit, la décision devra être basée sur la science, la transparence et soumise à la critique des pairs
Ces questions doivent donner à réfléchir car elles mettent en évidence plusieurs problématiques actuelles, notamment:
La nécessité de porter une étiquette, de choisir son camp, le choix d’adhérer à un groupe d’opinion en fait évidemment partie.
La tendance à vouloir imposer comme norme des phénomènes qui au final n’affectent qu’une minorité de gens. Faut-il banaliser la singularité ou adhérer au « wokisme »?
Du coup, on change les critères permettant de définir une particularité, et on finit par douter de la normalité. Il reste à se demander à qui profite la tendance.

Sources:
Katrina Karkasis Fixing Sex: Intersex, Medical Authority and Lived Experience Éditions Duke University Press.

L’obésité et la vie sexuelle

Entretien avec Patrice Cudicio, médecin, ancien responsable d’enseignement pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie du Grand Ouest.

Sculpture de Botero

Les obèses renoncent-ils à leur vie sexuelle en raison de leur problème?
Pour les obèses, la sexualité représente un problème qui vient s’ajouter aux autres. Maintenant, dans le cas d’obésités qui s’installent progressivement, on peut à juste titre se demander s’ils n’avaient pas renoncé à leur vie sexuelle avant. 
Généralement, on observe que les personnes en surpoids se sentent dévalorisés au niveau de leur image sociale, les relations aux autres s’en trouvent donc compliquées. Actuellement, on assiste à un vaste mouvement de culpabilisation des obèses, ils sont désignés comme fautifs, le renoncement à une vie sexuelle peut aussi être compris comme une punition.
Maintenant, il y a aussi des obèses qui s’acceptent dans leur volume et leur poids, et sont satisfaits de leur vie sexuelle.

– Qu’est-ce qui justifie ce renoncement?
L’image de soi, la peur d’être rejeté, le malaise qui accompagne l’obésité, le sentiment d’échec face à la difficulté de perdre du poids. L’habitude de compenser ses frustrations dans l’acte de manger, l’oralité devient la seule source de plaisir.

– Quels sont les problèmes sexuels les plus fréquents chez les femmes obèses?
Dans les cas d’obésité très importante, l’acte sexuel n’est pas possible pour des raisons évidentes, le volume corporel au niveau des cuisses et du ventre interdit la pénétration.
L’absence de désir et de plaisir est également très fréquente.
Il ne semble pas, le plus souvent, exister chez la femme de cause organique à ces troubles sexuels comme des problèmes hormonaux. Toutefois, il est important de les rechercher, surtout un problème thyroïdien comme une hypothyroïdie.

– Chez les hommes?
Les Dysfonctions érectiles sont la principale difficulté de l’homme obèse; et elles peuvent avoir une origine organique surtout si cette obésité entre dans le cadre d’un syndrome métabolique qui associe à la surcharge pondérale un indice de masse corporel élevé, supérieur à 30, une hypercholestérolémie, une hypertension artérielle, un diabète.
Il est également fréquent que cette obésité s’accompagne d’apnées du sommeil évoquées en cas de troubles du sommeil et de ronflements. Ces apnées représentent un risque de dysfonction érectile, mais aussi et surtout un risque cardio-vasculaire, coronarien ou autre.
Il est aussi possible de découvrir une augmentation des œstrogènes (hormones féminines) chez l’homme obèse. Nous savons que ces hormones vont avoir un effet tout à fait négatif sur le désir et l’érection de l’homme.
Enfin la taille du pénis peut sembler diminuée du fait du plastron graisseux pubien qui absorbe une partie de la longueur du pénis. Et quand on sait l’importance que l’homme attache à son instrument, nous pouvons comprendre qu’il puisse se développer un sentiment de dévalorisation et donc “d’impuissance”.
Maintenant, il y a aussi le cas des couples dont seul l’un est obèse. L’absence de désir du partenaire non obèse est également très fréquente.

Bronze de Botero

– Est-ce l’obésité interdit la séduction?
Oui si l’image de soi est très altérée; pour séduire, il faut se sentir désirable. La prise de risque de l’attitude séductrice peut aussi interdire toute démarche en ce sens. Beaucoup de jeunes femmes obèses se sentent humiliées à l’idée d’entrer dans une démarche de séduction, en effet, elles considèrent que, vu leur physique, elles doivent accepter n’importe quel partenaire. Le BDSM est parfois une alternative: maîtresse ou soumise devient un moyen de séduire.
La peur du rejet, de la solitude peut aussi déclencher une attitude qu’on pourrait qualifier de consumériste. La quantité remplace la qualité dans une sorte de fuite en avant qui, au finale n’apporte que peu de satisfaction.


– Dans un couple, si l’un des deux devient obèse, est-ce que cela peut éteindre le désir de l’autre?
C’est en effet une raison fréquemment invoquée pour justifier l’extinction du désir. Il faut mettre cela en perspective avec une vie sexuelle auparavant peu gratifiante. Voir son compagnon (sa compagne) devenir obèse peut refroidir le désir, d’autant que l’acte sexuel devient difficile à accomplir. L’obésité de l’un constitue bientôt une barrière infranchissable et le plaisir sexuel devient inaccessible. Cet état de fait peut contribuer à renforcer la recherche d’autres moyens de gratification. 


– Est-ce l’obésité peut être un bon prétexte pour refuser d’avoir des relations sexuelles?
C’est en effet une raison qui semble suffisamment forte, et ce d’autant plus que l’image de l’obèse est lourdement pénalisée. 


– L’idée de perdre du poids provoque souvent une angoisse, pourquoi?
Perdre du poids a pour conséquence de replacer la personne dans la “concurrence”. Ce qu’on s’interdit en raison de son poids devient désormais possible, plus l’obésité est ancienne et plus l’image de soi est dévalorisée. La perte de poids ne résout pas à elle seule les difficultés d’ordre psychologique et social. Si l’obésité peut être comprise comme une barrière, cela signifie aussi, qu’une fois levée, on se sente vulnérable. De nombreuses personnes ayant été obèses sont longtemps, voire toujours incapables de se visualiser “normales”, elles continuent de se sentir “grosses”. Devenir mince ne représente qu’une sorte de parenthèse. La perte de poids, pour demeurer stable devrait s’accompagner d’un travail psychologique afin de s’identifier “mince”, “léger”, au lieu de se penser “gros” et “lourd”.


– Quand on est obèse, peut-on avoir une sexualité épanouie?
Heureusement, oui! Certaines personnes sont davantage attirées par les silhouettes rondes, rassurantes, protectrices. Les artistes ont souvent représenté des femmes plantureuses dont le corps semble voué au plaisir charnel. De telles silhouettes ne sont peut-être moins à la mode en regard de certaines tendances grossophobes, cela ne veut pas dire qu’elles aient disparu de l’univers érotique.
– Quels conseils donneriez-vous à une femme obèse? Un homme? 
D’abord éliminer une cause organique (physique) à ces problèmes.
Ensuite:
D’apprendre à se regarder avec bienveillance, à aimer son corps. Il faut ensuite découvrir ou redécouvrir des plaisirs sensuels.

Une histoire de lubrifiant!

Encore une étude qui va révolutionner la sexualité féminine!

Des lubrifiants vaginaux à base d’eau (ce sont ceux qui sont recommandés par l’OMS car n’attaquant pas le latex des préservatifs) feraient mieux que de soulager une sécheresse vaginale; ils permettraient à la femme d’avoir plus de désir et de plaisir!

On ne doute pas que le plaisir et l’orgasme puissent être difficile à obtenir lorsque le vagin est sec, peu lubrifié. Les mouvements du pénis, s’ils se prolongent un peu finissent par irriter la muqueuse vaginale qui devient douloureuse. Le manque d’excitation, certains médicaments, le tabac, la ménopause sont souvent responsables de cette sécheresse. Le préservatif n’arrange pas les choses; en effet sa lubrification n’est pas suffisante pour un rapport d’une durée supérieure à 3 mn.

Il est donc évident qu’une femme aura plus de facilité à avoir du plaisir et à jouir lorsque son vagin est bien lubrifié (ne pas hésiter donc à les utiliser si nécessaire), mais ce n’est pas suffisant la plupart du temps pour « grimper aux rideaux ». Car s’il existe une composante physique, les « secrets » du désir, du plaisir et de l’orgasme se trouvent dans la tête et le chemin qui y mène est propre à chacune.

Pour ceux qui veulent en savoir plus: cette étude a été publiée dans le Journal of Sexual Médicine. (C’est malheureux à dire, mais ils n’ont toujours pas compris le fonctionnement particulier du sexe).

A randomized trial on the effectiveness and safety of 5 water-based personal lubricants 

Santiago Palacios, MD,  Sarah Hood, Bsc,  Temitayo Abakah-Phillips, BscNina Savania, Bsc,  Michael Krychman, MD, MPH, FACOG

The Journal of Sexual Medicine, Volume 20, Issue 4, April 2023, Pages 498–506, https://doi.org/10.1093/jsxmed/qdad005