Sexologie magazine vous emmène aux confins de vos fantasmes :

Que révèlent nos fantasmes?

Ils révèlent que l’on a su développer une sexualité récréative. Une sexualité exclusivement reproductive ne permet pas de les produire, sauf à qualifier de fantasme un désir d’enfant. Ce qui explique en partie l’absence de ceux-ci chez certaines populations féminines. Quelques études récentes semblent montrer leur absence chez les asiatiques! (à vérifier)

Jusqu’où peut-on aller ?

Le discours sur la sexualité semble de plus en plus libéré et affranchi de toute contrainte, de tout tabou. Or, le mot « fantasme », bien que souvent prononcé dans nos discussions, reste entouré d’un halo de mystère et de pudeur. Ainsi, certains taisent avec honte le contenu de leurs fantasmes, craignant de choquer leur partenaire ; d’autres redoutent la perte de contrôle et la dégringolade dans un monde de vices et de perdition. Mais qu’en est-il réellement de nos fantasmes ? Diffèrent-ils entre un homme et une femme ? Faut-il les partager ? Et surtout, leur réalisation comporte-t-elle un risque ?

Un inconnu vous hèle de son taxi et vous embarque dans les ténèbres, une fois repu, il vous confie à son chauffeur… Un beau brun au regard ténébreux qui vous fait découvrir une nouvelle facette de la vie nocturne romaine… dévergondée et décadente… et vous goûtez pleinement à ces délices quand votre conjoint se met en mode ronflements et vous ramène à l’amère réalité… Mais lui au fait ? De quoi rêve-t-il bien lové dans les bras de Morphée ? Est-il dans le même club échangiste que vous ou ordonne-t-il à sa secrétaire de lui prodiguer une gâterie sous le bureau tandis qu’il est en réunion ? Or, nous le savons tous, notre quotidien ne se déroule pas tout à fait – voire pas du tout –  de la sorte… Nos fantasmes cependant, ces douces « caresses de l’esprit » pilotées par notre inconscient, cette faculté de notre imaginaire à nous plonger dans notre cinéma érotique intérieur, réussissent quand tout échoue à booster notre désir et pimenter notre vie sexuelle, un peu trop routinière. Ils nous ont accompagné depuis notre adolescence, nous aidant à surmonter les déceptions en palliant à nos manques. Or notre éducation souvent imprégnée de religion s’est construite sur le postulat que la sexualité, surtout féminine, est de nature dévorante et surtout impossible à assouvir. Cette croyance basée sur la peur et la culpabilisation du plaisir, bride par ses interdits notre imagination et limite notre capacité au fantasme. Pourtant, fantasmer, tout comme rêver, est une faculté saine et naturelle de l’esprit ayant pour but de nous permettre de garder un certain équilibre à condition de ne pas se réfugier en permanence dans cet univers imaginaire et  dans la fuite de l’autre et de certaines réalités. Ainsi, normalement, tout le monde aurait des fantaisies secrètes même s’ils en n’ont pas conscience, de même que tout le monde rêverait même si certains ne s’en rappellent pas. Il n’y a pas de règle en la matière. Rien n’est obligatoire. Mais le fantasme est non seulement un facilitateur d’une sexualité récréative, mais aussi le meilleur moyen de se connaître et d’avoir du plaisir. Nous passerons au crible les fantasmes les plus fréquents des hommes et de femmes à l’aide de vos précieux témoignages.

Grande et blonde, Cynthia 23 ans, étudiante en philosophie avoue sa grande timidité et les envies secrètes qui se cachent derrière sa pudeur : 

« Je suis du genre timide. Même avec mon fiancé, je n’accepte de faire l’amour qu’une fois la lumière éteinte. Une fois déshabillée je me glisse passivement sous les draps et je le laisse faire le reste dans l’obscurité. Ce qui m’exciterait vraiment c’est de complètement changer de look. Dans mon fantasme, je m’achète une perruque rousse, très courte, avec une frange. Je porte un manteau noir en cuir  et des cuissardes cloutées aux talons aiguilles. En dessous, j’ai des bas résilles, un porte-jarretelles, un string en cuir et un soutien-gorge aux bonnets fendus. Mon homme m’attend dans le salon. Je mets une musique sensuelle, ma préférée : « you give me fever de Madonna », et je commence à danser langoureusement en déboutonnant lentement mon manteau. Quand je sens qu’il est à l’apogée de l’excitation, je l’immobilise sur un siège, lui arrache sa chemise et ses vêtements et le titille jusqu’à ce qu’il hurle de plaisir…On finit par s’aimer de façon fusionnelle et sauvage!…Soupirs…si seulement j’osais lui en parler… »

Motus et bouche cousue

Ils ont beau faire partie de notre vie sexuelle, ils symbolisent non seulement notre liberté et notre imaginaire érotique, mais aussi nos tabous. Ce « rêve de l’esprit, commun à tous les hommes et à toutes les femmes » reste souvent enfoui dans notre jardin secret car en parler reste toujours très difficile. Et d’ailleurs, faut-il toujours en parler ? 

« C’est impossible, continue Cynthia, bien qu’on soit très proche et qu’on se confie tout, je suis toujours incapable de lui avouer ce fantasme. Ça le frustre et moi aussi car je suis certaine que notre vie sexuelle en pâtit »

Sans doute, mais Cynthia est loin d’être seule dans ce cas. Pourtant, 60% des hommes et 47% des femmes avouent en avoir et même monter au septième ciel en y ayant recours. S’ils sont soigneusement tus, c’est par peur de choquer l’autre ou d’être taxé d’anormal ou de pervers. Et puis, il faut avoir aussi une immense confiance en soi et en l’autre, car un fantasme n’est pas nécessairement un désir de passage à l’acte. D’où ce décalage entre les hommes et les femmes, les premiers considérant à 60% que la réalisation des fantasmes est une bonne chose, alors qu’en général, les femmes préfèrent les garder en l’état.

« L’idée, en fait, a dû me venir dès que j’ai rencontré Elise, se confie Gérard, 41ans. Ou plutôt me traverser l’esprit… Moi je vivais à Paris, elle à Lille avec sa sœur. Et dès le premier week-end que j’ai passé chez elle, j’ai rencontré Lisa, sa jumelle. Deux beautés magnifiques : même allure, même douceur, même façon de parler. Et, surtout, tellement complices … J’étais troublé, par cette ressemblance et ce lien fusionnel. Pendant deux ans, nous nous sommes donc croisés régulièrement tous les trois, sans la moindre ambiguïté. Puis Elise s’est installée avec moi, à Paris. C’est au cours d’un week-end que Lisa passait chez nous que mon univers fantasmatique a secrètement basculé. Ce soir-là, on l’avait invitée chez  nous en compagnie de son petit ami. Dès le début du repas, il y avait quelque chose d’électrique dans l’air. Lui, très beau mec, elles, divinement sexy ; la lumière tamisée ; les vapeurs de champagne pour couronner le tout… Bref, sans que personne n’aborde le sujet, un feeling érotique s’est lentement distillé entre nous. Dans mon esprit, il était clair que j’aurais aimé qu’il se passe quelque chose. Et j’attisais le feu. Mais en même temps, pour moi, on était dans le fantasme absolu, le tabou, et je n’imaginais pas que cela puisse aller plus loin qu’un petit jeu…Fantasme que vous avez sans doute deviné: On commence à flirter, chaque duo de son côté, en échangeant des regards. Puis, comme deux aimants, Elise et Lisa tombent dans les bras l’une de l’autre. Nous, les hommes, sommes spectateurs. Plus tard, nous nous mélangeons tous les quatre, et je m’imagine le corps de Lisa contre le mien. Evidemment faire voler un tel tabou en éclats n’est possible que par la fantaisie et le fantasme. Je ne franchirai jamais un tel interdit. Ce soir-la, ce fantasme s’est imposé spontanément à moi. Et je soupçonne le reste du groupe d’avoir vécu la même fantasmatique que moi. Bien que ne nous soyons contentés de quelques bisous et caresses chaque couple de son coté, nous étions tous comme transcendés, exaltés. Chaque duo s’est ensuite retiré dans une chambre. Entendre leurs soupirs et halètements à travers les cloisons a donné un tel coup de fouet à mon désir que j’étais super excité. Je me souviendrai toujours de cette nuit unique où j’ai gouté à la puissance érotique de mon imaginaire. Imaginaire que je n’ai jamais confié à Elise, et ne le ferai jamais. Bien qu’elle aie, elle aussi, savouré cet instant magique, y mettre des mots serait nommer l’innommable, l’inconcevable et fracasser nos vies. A mon avis les fantasmes contribuent à la richesse de notre monde intérieur.  Tels nos rêves, leur sens nous échappe, le sens d’un contenu que nous ne choisissons pas consciemment. Contenu qui n’a pas de place dans le monde réel et qui s’appauvrirait atrocement s’il venait à se concrétiser… »

Fabienne, quant à elle, 26 ans, raconte :

 « J’ai vécu un coup de foudre pour un collègue, un homme très grand, très musclé, très viril. Et sa virilité déclenchait en moi une extrême féminité. Il m’inspirait des fantasmes incroyables. J’avais envie qu’il m’admire, me reluque…J’ai donc fait de petites tentatives afin qu’il me confie ses propres fantasmes. Il m’a avoué alors en me fixant droit dans les yeux qu’il était prêt à me mater mais à une condition : habillée d’une guêpière en m’amusant avec une fille…Je me croyais prête à tout pour le satisfaire, j’ai donc acheté la guêpière avec une excitation mal dissimulée. Il s’était mis d’accord avec une de ses copines. Une fois chez lui j’étais au comble de l’excitation et du malaise en même temps, j’ai bloqué, impossible. La fille était de trop et ce jeu ne m’amusait que dans l’imagination… »

Fantasmes féminins et masculins se rejoignent-ils ? 

Il est bien évident que quelques différences notoires existent entre les imaginaires féminin et masculin. Nous ne fantasmons pas de la même façon et pas toujours dans le même but. La femme utilisera souvent son fantasme pour s’exciter juste avant ou au moment de la relation, voire au moment même de l’orgasme. L’homme, lui, le vivra très en dehors de la relation, et son objet sera beaucoup plus immédiat, moins construit, moins imagé.

Par ailleurs, on a tendance à oublier que le mot fantasme a vu le jour avec la psychanalyse, pour laquelle il traduisait l’expression d’un manque inconscient. Or ces scènes idéales, que nous nous projetons les yeux clos, nous les bâtissons à partir de notre personnalité et de notre histoire, parfois très archaïque. Il n’est donc pas étonnant de constater que les fantasmes masculins sont généralement centrés sur la puissance (pour contrebalancer l’angoisse de castration) et ceux de la femme sur la relation (en écho au complexe d’Œdipe). Globalement, les femmes se racontent plus souvent un scénario amoureux, tandis que les fantasmes masculins rarement aussi élaborées que ceux des femmes et surtout bien plus visuels, s’attardent sur un bout de peau, une cuisse, un sein, un sexe…Ainsi, l’univers fantasmatique masculin relève d’une affirmation de sa puissance sexuelle (être avec plusieurs femmes), d’une composante agressive (soumission d’une partenaire pas vraiment consentante), de l’exhibitionnisme, de l’érotisme buccal… Chez la femme, l’on retrouve le plus souvent la personnalisation du partenaire (scènes romantiques), la séduction (être désirée par plusieurs hommes ou par une autre femme) et la déresponsabilisation du plaisir (subir et être maîtrisée permettant de s’autoriser la jouissance). L’on en déduit que si l’homme aime voir et agir, la femme se satisfait dans la durée et dans l’émotion qu’elle a besoin de sentir autour d’elle. On note que les fantasmes les plus fréquemment retrouvés chez les femmes sont des fantasmes masochistes de soumission et de viol. C’est que ce type de fantasmes a deux fonctions : il permet de déresponsabiliser la femme quant au fait d’être coquine puisque dans la soumission on lui impose de l’être ; elle a tellement à lutter pour être respectable dans la société que parfois, même dans l’intimité, elle a du mal a laisser tomber le masque. Un tel fantasme lui permet de se laisser aller. Pour en revenir au fantasme de Cynthia (cf. 1er témoignage), il va lui servir à “s’érotiser” en prenant pour modèle l’archétype de la séductrice déguisée avec des accessoires fétiches. Elle qui  rêve d’un corps à corps amoureux sans pouvoir oser l’exprimer et qui cache son désir sous les draps, dans le noir en laissant à son partenaire l’entière responsabilité de la sexualité du couple, son fantasme lui permet d’accepter son corps, de découvrir ses sens et d’accepter enfin d’être désirée et désirante.

Enfin, les fantasmes de sexualité de groupe et les fantasmes homosexuels sont ceux qui reviennent le plus souvent, pour les deux sexes. Ainsi, quand un couple rêve d’ouvrir son duo à d’autres bras, c’est une manière d’introduire une sorte d’amant ou de maitresse idéal(e) qui devinerait nos désirs les plus secrets et qui correspondrait à un certain idéal érotique.

Certains prétendent ne jamais fantasmer. Est-ce possible ?

« Je n’ai jamais eu de fantasmes, explique Maya, ou alors ils surgissent pendant mon sommeil et tout comme mes rêves, je ne m’en souviens jamais. Mon partenaire se plaint de mon manque de créativité lors de nos ébats amoureux. Pourtant je prends du plaisir lors de chacune de ses initiatives… Pour ma part, il me semble que je n’ai aucune fantaisie… » 

Maya énonce clairement une problématique dont se plaignent de nombreuses femmes. En fait, chacun de nous a un sommeil jalonné de rêves, mais ne s’en souvient pas nécessairement. Cela s’applique aussi pour les fantasmes: tout le monde en a mais pour des raisons diverses et personnelles, certaines personnes en sont moins conscientes que d’autres. Evidemment, stimuler et user de leur imaginaire leur est moins aisé par la suite. Lire des livres, regarder des films, en s’attardant sur les passages érotiques et noter ses émois, ses réactions, sont d’autant de moyens de nourrir son imaginaire. Il faudra accepter ensuite ces sensations afin d’appréhender ce qui les déclenche. La prochaine étape étant de repasser ces stimulants autoérotiques pendant le rapport amoureux, afin de ré expérimenter ce plaisir. Néanmoins, fantasmer n’est point une obligation, juste un atout.

Judith, 23 ans, étudiante en médecine, est de celles qui ont osé  franchir le pas :

« Nous étions très jeunes. Nous vivions tous les deux chez nos parents, et les opportunités de faire l’amour étaient encore rares. Un samedi après-midi, nous avions décidé d’aller voir un vieux film dans un petit cinéma de Versailles, la salle était quasiment déserte. Nous nous sommes installés au dernier rang. Le film n’étant pas passionnant, j’ai décidé d’égayer un peu tout ça. Et j’ai commencé à caresser David. Bien sûr, il a été surpris mais ravi ! Puis, de fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés à faire l’amour dans cette salle obscure. Nous faisions attention à ne pas faire trop de bruit pour que le son couvre nos ébats. Mais j’étais quand même stressée à l’idée qu’on puisse nous découvrir ! Avec le recul, cela reste un bon souvenir, mais je me rends compte que c’était un plan assez facile. Je ne suis pas du genre à prendre trop de risques ! »

Camille, 35 ans a fait de même en allant au-delà de ses tabous :

 « J’ai toujours rêvé d’être réduit à l’état d’homme-objet. De n’être qu’un corps pour une femme… Pas de sentiments, pas de caresses. Etre juste utilisé. J’ai eu un nombre impressionnant de petites amies, mais aucune d’entre elles ne se prêtait vraiment aux jeux sexuels. Sauf, il y a cinq ans, Liliane, avec qui j’étais marié depuis deux ans et avec qui je parlais souvent de ces choses-là… Un matin, j’ai donc osé. Je lui ai simplement dit : ‘Utilise-moi !’. Elle m’a immédiatement attaché avec deux ceintures et deux foulards aux pieds du lit. Puis elle a joué avec mon sexe, ma langue, ma bouche… Elle se donnait du plaisir avec mon corps et ça m’excitait. Mais au fond, j’étais déçu. Mon fantasme n’est pas d’être utilisé comme un godemiché. J’aurais voulu plus de sensualité, plus de magie. Mais c’est peut-être la limite de tout fantasme. La réalisation est rarement à la hauteur de ce qu’on en attendait. »

En parler, oui mais…

Ainsi, d’autres comme Judith et Camille ont pris l’initiative et le risque d’en parler à leur partenaire. Dans le cas de Judith, il est toujours plus aisé de se livrer en pleine action, l’état de détente et de lâcher prise que favorise le coït permet de faire sauter les verrous de l’inconscient et de l’imaginaire parfois même à notre insu. D’ailleurs de plus en plus d’hommes se plaignent que leurs partenaires ont des fantasmes trop assumés, trop exprimés, et qu’elles leur en fassent part en employant des mots trop crus. En quelques années, l’équilibre s’est profondément modifié, tant en paroles qu’en actes. Il reste donc délicat d’en parler. Et certaines précautions sont de mise.

D’abord, prendre le temps de trouver un langage commun est nécessaire. Puisque hommes et femmes n’usent pas tout à fait du même vocabulaire, l’apprentissage et la mise en place de la communication doit se faire en douceur. En effet, le fantasme est un sujet délicat qu’on ne peut révéler à l’autre de façon trop crue et abrupte. C’est le moi le plus intime de chacun qui est mobilisé. Etre trop direct ou trop technique risque de rebuter l’autre et de l’inhiber. Le dialogue est alors interrompu et sa reprise difficile. Permettre un échange progressif, respectueux de l’autre est nécessaire. C’est une aventure que l’on vit à deux, à mesure que les liens se tissent et que la confiance se met en place. D’insinuations en allusions, le passage d’un imaginaire à l’autre se fait graduellement. La construction d’un univers fantasmatique commun requiert patience et prudence et surtout le respect du rythme de l’autre. Un faux pas, une parole précipitée et la magie n’opère pas. Inversement, quand le jeu est enclenché, un mot va en entrainer un autre jusqu’à ce que la parole ne suffise plus. À deux, la puissance érogène du fantasme risque de s’étioler. On va vouloir concrétiser … Et pour tenir le coup du passage à la réalité, avec ses risques de désillusions, il faut savoir préserver son intégrité. Sans oublier qu’à son tour, un fantasme en enclenche un autre. Le dérapage et l’escalade constituent de véritables dangers. Il faut être à la hauteur du jeu et être conscient des risques. Et surtout ne pas dépasser ses propres limites.

L’histoire de Clara 31 ans et Eric 53 ans :

Clara est une jeune femme ambitieuse, ayant monté sa propre agence d’hôtesses d’accueil. Elle a un coté rebelle qui n’est pas pour déplaire aux hommes. Mais surtout, très sexy, elle n’hésite pas à user de ses charmes afin d’établir des contacts précieux pour son business. Elle rencontre Eric, de 22 ans son ainé, célibataire endurci, dragueur et hyper médiatique.

«J’ai tout fait pour qu’il me repère, sa réputation d’homme fatal m’excitait, j’avais envie qu’il tombe dans mes bras et j’ai réussi. La première fois, on a fait l’amour dans son bureau. C’était troublant parce qu’il avait éteint les lampes et que l’espace était seulement éclairé par les décorations de Noel de l’avenue qui nous plongeaient dans des lumières multicolores ou dans l’obscurité. J’avais l’impression d’être dans un bar ce qui ajoutait à mon excitation. On s’est revu plusieurs fois  avant qu’il ne me demande de le retrouver un soir vêtue uniquement de mon long manteau noir avec rien au dessous. Intriguée, j’ai obéi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me laisse une demi-heure poireauter au bas de son appartement, dans la rue, dans cet accoutrement, avant qu’il ne m’ouvre la porte d’entrée de l’immeuble. A peine ai-je franchie le pas de sa porte, fatiguée et frigorifiée qu’il me prit dans ses bras pour me faire longuement l’amour. Ce fut une nuit très forte en émotions. Nos petits jeux qui nous plaisaient autant l’un qu’à l’autre (moi plus chavirée par l’inconnu que part le plaisir, je dois l’avouer), ont atteint leur paroxysme. En réalité, je tombais amoureuse et Eric, l’indomptable, s’attachait à moi, enfin, surtout sexuellement. Chez lui, cela devenait une obsession, je n’étais pas très bien, mais j’avais peur de le perdre. On ne faisait plus jamais l’amour classiquement. Il y avait toujours un préambule ou même des tierces personnes. On a fini par des parties fines avec des couples qui partageaient les mêmes fantasmes. J’avais l’impression que je tombais bien bas. D’être une prostituée en quelque sorte. Je ne tolérais plus cette situation et n’y prenait plus aucun plaisir mais en même temps, je ne pouvais me passer de lui, alors je continuais. Un jour, un ami nous a proposé de passer un week-end organisé pour des couples dans une villa. Au programme, ripailles et orgies. La proposition m’a laissée muette. Je prétextais un malaise et m’éclipsait. Le lendemain, je n’ai pas répondu au téléphone et puis le soir venant, j’ai craint qu’Eric ne vienne frapper à ma porte, alors j’ai composé son numéro… J’ignore ou j’ai puisé le courage pour lui avouer que j’étais à bout de forces, que je ne voulais plus jouer. Je savais qu’il tiquerait à ces mots, il a raccroché avec un « tu vas le regretter, tu peux dire au revoir à tes ambitions, D’ailleurs en avais-tu la carrure ? Ce que tu es gourde ! ». Je regrettais déjà les paroles que je venais de prononcer mais c’était trop tard, je savais qu’un homme de son envergure n’offrait jamais de session de rattrapage. Eric ne m’a jamais rappelé mais il n’a pas oublié de me tailler une réputation d’enfer. J’ai des clients qui m’ont vraiment fermé leurs portes. Détruite, j’ai quitté Paris pour Londres, où j’ai rencontré mon mari dont j’ai eu une petite fille. La vie sereine dure depuis cinq ans, il m’en a fallu trois pour me reconstruire, pour ne plus me sentir salie. Mon mari m’a vraiment aidée. Avec lui c’est du bonheur en barre. Le seul problème c’est qu’il n’a aucun fantasme… »

Au-delà des limites

A l’instar de Clara, il nous arrive parfois de jouer le fantasme de l’autre de peur de le perdre mais finalement, c’est le lien avec nous-même qui est rompu.

Il ne faut donc ne pas oublier qu’un fantasme n’est pas fait structurellement pour être vécu, vouloir le vivre peut exposer à la déception voire même à l’angoisse, si ce n’est plus. Si le fantasme est utile quand il développe notre imagination et vient mettre de la fantaisie dans une vie sexuelle trop tranquille, il n’est cependant viable que s’il ne devient pas une addiction chez les partenaires, ou pire, chez l’un deux seulement.

En conclusion, nos fantasmes devraient demeurer une fantaisie. Le problème surgit lorsque chez l’un des deux partenaires, ce jeu devient un besoin systématique. Si l’autre ne parvient pas à entendre que son attitude est trop destructrice psychiquement, c’est souvent la fin de l’histoire. Il est toujours important de garder un certain lien avec la réalité afin de ne pas tomber dans un jeu pervers et non sans dégâts.

Vous voulez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute

Un peu de lecture: Le couple et la communication (format kindle sur amazon)

Histoires de couples (fin)

Le seuil

Alexis termine sa journée de travail, il est sur le point de rentrer quand un de ses copains l’appelle pour l’inviter à une sortie entre amis. Il accepte et rejoint le groupe. Il ne téléphone pas pour prévenir Véronique qu’il ne sera pas là ce soir, cela ne lui vient même pas à l’idée, une scène de plus ou de moins, il ne se sent plus concerné par leur relation, il n’a même plus l’impression de faire partie d’un “couple”, il ressent surtout de la lassitude et espère que la séparation ne sera pas trop pénible…


Quand les griefs atteignent un certain seuil, le contrat est rompu en ce sens que le membre du couple qui a franchi cette limite passe dans une perception toute différente de l’autre. Des paroles ou des actes irréparables viennent séparer le présent de l’avant et interdisent tout espoir de renouer une relation: le couple se sépare, et bien que ce soit facilité en regard des moeurs et des lois, le vécu de la rupture renvoie à un sentiment d’échec, une meurtrissure de l’ego…

La rupture est d’autant plus difficile que chaque membre du couple n’a pas le même schéma de seuil. Un décalage entre les deux accroît la souffrance et le ressentiment, celui qui n’a pas atteint le seuil veut croire qu’un retour en arrière reste possible. Celui qui a franchi le seuil se sent désormais étranger à ce qui fut son couple, l’autre lui semble trop prévisible et trop différent de l’âme soeur qu’il avait cru trouver. Un sentiment d’incompréhension et d’abattement s’installe face à l’absence de réponse à la question: “comment en est-on arrivé là?”

Deux possibilités s’offrent alors au couple dont au moins l’un des membres a dépassé le seuil: la rupture, ou le nouveau départ. Cette seconde chance s’appuie sur le deuil de sa quête initiale et sur la capacité de chacun à réaliser une remise en question réaliste. Pour beaucoup de couples, c’est à partir de ce deuil qu’une relation véritablement authentique s’est mise en oeuvre, les tempêtes du seuil ont fait apparaître les valeurs essentielles de chacun, on mis à nu les caractères, ont révélé les facettes sombres de chaque personnalité. Chaque partenaire soudain devenu étranger à son couple peut du même coup bénéficier d’un nouveau potentiel d’intérêt, rendu plus sage par la traversée des chaos, on est capable d’énoncer clairement les règles d’un nouveau contrat, d’autant plus qu’on aura mesuré concrètement les risques du non-dit.

Désormais, on apprend à se contenter de ce que l’autre apporte et l’on cesse de vouloir rendre la réalité conforme à ses illusions, surtout qu’on découvre dans le calme qui suit la tempête combien il est sécurisant de naviguer avec une carte fidèle des courants, des écueils, des havres de paix et des zones à risque qui jalonne l’océan de la vie à deux…

Après la déconstruction

Véronique a décidé de partir, ou plutôt, elle s’est laissé convaincre que la rupture était nécessaire, malgré sa peine, elle a repris ses habitudes, juste un peu amère de temps en temps… Pourtant, quelque part en elle, elle a la certitude qu’elle l’aime encore, qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer, elle a beau se dire que c’est absurde…

Plusieurs mois ont passé, Alexis s’est d’abord senti comme soulagé après le départ de Véronique, il a multiplié les rencontres, les sorties, sans jamais parvenir à se sentir pleinement satisfait. Véronique lui manque, et il ose enfin se l’avouer. Le “hasard” va s’en mêler… Un soir ils se croisent en faisant leurs courses, ils échangent quelques banalités, rien de plus, mais décident de se revoir… Ce qui les lie l’un à l’autre a plus de force que ce qui les sépare, au prix de quelques recadrages, Véronique et Alexis forment un couple uni où chacun parvient à s’épanouir.


Tout se passe comme si on se redécouvrait, mais cette fois, on se montre tel qu’on est. On a fait le deuil de l’inaccessible image, on a cessé de jouer un rôle pour s’accepter avec ses qualités et ses défauts, une relation solide peut à présent se construire. La première fois, on avait voulu bâtir un somptueux château, mais le terrain manquait de stabilité, on avait sacrifié les fondations et tout misé sur la décoration. Aujourd’hui, le couple élabore un projet qui lui ressemble, construit à partir de ce que chacun apporte réellement. Il faut aussi redéfinir un véritable contrat de couple, en indiquer clairement les valeurs fondatrices, et spécifier les transgressions qui conduiraient à la rupture. Cela demande du courage et de la détermination, construire une alliance avec l’autre, c’est accepter le risque du dévoilement de soi dans le regard de l’autre comme vis-à-vis de soi. C’est une chose de connaître ses faiblesses, c’en est une autre que d’accepter leur visibilité.

Être deux n’implique ni de renoncer à ses idéaux, ni à son identité mais de les accomplir ensemble.

Pour consulter: Jasmine Saunier

Histoires de couples (2)

Les attentes

Alexis regarde sa montre, et il prend congé de ses amis, il se hâte de rentrer retrouver sa chérie, de la prendre dans ses bras, l’embrasser et l’entraîner vers la chambre… En même temps, il éprouve une légère tension, il n’aime pas beaucoup la tenue jogging informe qu’elle porte “à la maison”, il rêve de la trouver ardente et passionnée… Peut-être aura-t-elle allumé les bougies, mis une musique douce… Ah, non, on est lundi, aucune chance pour ça.

La fête c’est le jeudi soir…

Quand la relation s’installe dans la durée, survient une phase de construction d’habitudes, d’attentes, d’une sorte de culture “nous deux”. Le couple fonctionne sur les présupposés que chacun attribue à la “belle image” , sans toutefois vérifier qu’ils lui appartiennent. Plus le système de valeurs du couple repose sur un idéal d’égoïsme à deux et plus facilement le quotidien se jalonne d’habitudes et d’attentes. Or, quand s’installent les routines, l’autre finit par perdre de son attrait, de son mystère, et les attentes deviennent si présentes qu’elles remplacent peu à peu le goût de la surprise, la spontanéité. Le couple en vient à s’organiser des plaisirs et les rituels remplacent peu à peu les improvisations créatives, palliant l’extinction de la découverte. Répéter à l’infini les mêmes gestes, les mêmes mots prend une allure incantatoire, comme s’il fallait conjurer la menace de l’extinction d’une flamme vacillante.

Elle parle de “son couple” comme d’une entité virtuelle mise à distance, il évoque “sa chérie” comme une sorte de tyran et feint de craindre ses reproches s’il fait un écart de conduite ou manque à ses “devoirs”. Le couple peut s’installer très durablement dans cette logique relationnelle: chacun prend ses distances, mais reste relié à l’autre par un fil invisible fait de divers intérêts partagés, et le couple vogue sur un océan ou se succèdent tempêtes et calme plat, faisant escale dans des ports connus à l’abri des surprises. Le couple n’évolue pas, il garde la nostalgie des premiers temps, et tente avec plus ou moins de réussite de recréer l’ambiance.

L’accumulation

Le 3, puis le 4 Février ont passé, Alexis n’a même pas pensé à lui souhaiter sa fête, Véronique est déçue, du coup, elle n’a pas envie de faire le moindre effort, d’ailleurs, en fait-il lui des efforts? Combien de fois lui a-t-elle demandé d’être à l’heure quand ils se donnent rendez-vous et combien de fois a-t-elle attendu en vain, avant qu’il l’avertisse pas sms qu’il ne viendrait pas? Véronique ne compte plus les détails, ce qui n’était qu’un vague doute, est devenu une intuition et tout le prouve: il ne l’aime pas! Du moins pas comme elle voudrait être aimée, au fil des habitudes, il ne fait plus attention à elle.


La phase de construction des attentes peut aussi évoluer vers une attitude comptable des manquements de l’autre: l’accumulation. La substitution de l’improvisation par les rituels minimise sans aucun doute le risque des surprises, mais pousse bientôt chacun à observer impitoyablement les fautes de l’autre. Et tous deux de guetter l’erreur, l’oubli, le manquement pour mieux justifier les reproches qu’ils s’adressent. Les justifications, même fondées seront désormais comprises comme de nouvelles hypocrisies, des mensonges de mieux en mieux élaborés. Le couple est entré dans une logique d’affrontement, l’autre n’est plus un partenaire mais un ennemi, et l’enjeu de la relation se centre désormais sur les victoires d’amour-propre.

Là encore, cela peut durer très longtemps, chacun campe sur sur son terrain, les conflits deviennent le mode de communication dominant, et, si on parvient de temps en temps à se réconcilier sur l’oreiller, la trêve n’est que momentanée, les hostilités reprennent dès que l’apaisement bienfaisant de l’orgasme se dissipe. Tout s’articule autour d’un contrat tacite que l’autre transgresse d’autant mieux que poser clairement les termes de l’accord risquerait de rencontrer un refus de l’accepter.

Alors, pour mieux éviter de confronter pacifiquement ses attentes, on a préféré faire comme si elles étaient connues et acceptées, et se laisser croire que l’autre aurait du le savoir… Pour éviter de reconnaître ses torts, son manque de courage, et surtout d’admettre qu’on s’est trompé, on trouvera plus économique pour l’orgueil de faire porter à l’autre la responsabilité de la dérive conflictuelle de la relation.

À suivre…

Vous avez besoin d’aide… Jasmine SAUNIER

Contrainte à faire l’amour…

Pour continuer notre tour d’horizon des fantasmes les plus fréquents…

Témoinages

Véronique témoigne: « J’adore que mon copain m’attache pour me faire l’amour, je me sens entièrement à sa merci, en quelque sorte contrainte et cela me fait jouir très intensément.» avant de préciser: « Bien sûr c’est un jeu, parce que s’il cherchait à me contraindre réellement, alors là ça me ferait fuir…« 

Roxanne avoue « j’admets que je ne jouis vraiment bien que si je suis attachée; si en plus j’ai les yeux bandés , alors là c’est top! Je peux me laisser aller à jouir , puisque je n’ai pas le choix! Ainsi contrainte, je peux aussi rêver, imaginer que c’est un beau prince charmant qui me fait l’amour, ou encore qu’il me prête à un complice… Autrement, je n’oserais jamais exprimer de tels désirs ajoute-t-elle pudiquement…»

Edouard raconte : « avec ma copine on a des jeux érotiques, et celui qu’elle préfère, c’est quand je la poursuis, l’attrape avant de l’attacher pour l’obliger à me prodiguer des caresses ou me faire une fellation. Cette situation l’excite au plus haut point et moi aussi. Mais précise Edouard, je ne suis pas un prédateur! j’admets que j’apprécie aussi beaucoup quand on inverse les rôles!»

Une stratégie désinhibitrice?

Attacher, contraindre pour mieux jouir fait partie des jeux érotiques les plus appréciés des libertins.

Ces pratiques n’ont absolument rien à voir avec un viol même si elles en organisent une forme de simulacre. Mais, elles permettent de passer outre certaines inhibitions. Certaines femmes s’interdisent psychologiquement le plaisir quand elles font l’amour avec leur partenaire, jouir c’est en quelque sorte se rendre, se soumettre, donner à l’autre un pouvoir ce qui, pour des raisons variées peut être inacceptable. Mais, cette inhibition a quelque chose de bien gênant puisqu’elle prive du plaisir! Donc, pour contourner l’obstacle, la femme choisit parfois de se la jouer «prisonnière à la merci de l’homme». Ce dernier en la privant de sa liberté, lui interdit de s’inhiber, elle peut donc jouir à l’insu de son plein gré!

Un remède aussi contre les difficultés éjaculatoires.

Paul et Karine viennent consulter pour une un problème souvent difficile à résoudre en sexologie. Lorsqu’il font l’amour, Paul n’arrive pas à éjaculer. Le rapport peut ainsi s’éterniser…Karine a déjà eu son orgasme. Elle n’est pas contre le fait que cela dure un peu, mais pas trop… Cela fini par être désagréable, voire douloureux. Idem lorsqu’elle le masturbe, par contre il n’a aucun problème s’il le fait seul. On ne retrouve aucune cause médicale. Uniquement des difficultés à se laisser aller. On conseille donc à Karine (en précisant bien le but du jeu) d’attacher les mains de Paul avec la ceinture de la robe de chambre et de lui bander les yeux avec un foulard ou des bas et de s’amuser avec son sexe. Résultat: 5 à 10 mn après, il avait éjaculé.

À savoir

Il est souvent difficile pour un homme de contrôler le moment de survenue son éjaculation, les mains attachées et les yeux bandés.

Un heureux événement?

La venue d’un enfant dans un couple semble être, à priori, un heureux événement, sauf que dans les deux ans qui suivent 25% des couples concernés se séparent! Seule une poignée, de nos jours, arrive à surmonter «ces moments de bonheur»! 

Explications…

Avant la grossesse de Madame on imagine que la venue d’un enfant va consolider le couple, le renforcer, le solidifier…On n’imagine jamais qu’une personne aussi petite puisse provoquer autant de chamboulements sur ce couple qui devient une famille. Auparavant tout semblait se passer pour le mieux: les yeux dans les yeux, l’amour et le désir étaient presque toujours au rendez-vous. Puis brutalement, elle sent son désir diminuer, l’amour est présent, mais elle ressent plus de fatigue, de nausées. Des changements hormonaux sont en cours ; ils vont modifier profondément la sexualité du couple.  En effet si la femme toujours amoureuse ressent moins de désir, son partenaire ne comprend pas qu’elle ait moins envie de faire l’amour, c’est le début des frustrations. 

Un répit provisoire…

Fort heureusement, un répit survient: le deuxième trimestre de grossesse s’annonce sous de meilleurs auspices: l’augmentation de sécrétion de la progestérone et de la testostérone associée redonne un coup de vigueur au désir féminin, sauf que son ventre rond commence à troubler Monsieur. Ce n’est plus vraiment sa femme, mais une future mère qu’il a devant lui. Ce n’est plus la même, aussi séduisante et puis ne craint-t-il pas de détraquer quelque chose, de blesser l’enfant à naître. Il n’est plus le seul avec elle

Et de courte durée…

Le troisième trimestre est là: le ventre devient plus gros, la fatigue s’accentue ainsi que tous les petits problèmes liés à la grossesse, douleurs, insuffisance de lubrification, gênes, etc… Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails. 

Un conflit conjugal latent…

Monsieur commence à se sentir en situation de manque. Il contient sa frustration, en se disant que dans quelques semaines tout sera revenu dans l’ordre…sauf qu’après avoir accouché, les choses ne vont pas s’améliorer. L’appareil génital féminin a besoin de temps pour retrouver sa configuration normale. Et par ailleurs, elle déprime (le fameux baby blues), indifférente, totalement centrée sur son enfant. Les nuits sont plus difficiles, entrecoupées des biberons ou de la tétée. Il se réveille de mauvaise humeur surtout que les rapports sexuels n’ont toujours pas repris: «excuse moi, je suis fatiguée, soit patient; cela ira mieux dans quelques temps».

Les illusions perdues

Déçu ne pas retrouver la femme des débuts, il regarde les autres femmes. À la maison, elle lui demande de l’aider, de s’occuper un peu plus de l’enfant. Il le fait avec plus ou moins bonne grâce; mais c’est vraiment pas trop son truc! Peut-être plus tard quand il pourra s’en faire un copain ou une amie, les choses seront différentes. Quant à elle? Elle se sent incomprise, son désir devient de moins en moins important. Déjà avant la grossesse, ce n’était pas extraordinaire, mais elle était amoureuse et avait envie de lui faire plaisir de lui montrer son amour. Comme si faire l’amour fabriquait de l’amour. Il devient désagréable, toujours en train de critiquer la moindre chose. Ayant repris son travail, fatiguée, voire épuisée, elle doit s’offrir en plus les corvées ménagères. 

Une caricature?

Pas tant que cela! C’est un reflet très proche de la réalité vécue par de nombreux couple. « Il est bien sûr simple, voire simpliste d’en attribuer l’entière responsabilité à cet «heureux événement« . On ne peut nier que la grossesse, l’accouchement, le post-partum, l’ »élevage » et l’éducation d’un ou de plusieurs enfants ne puissent transformer le couple. En fait les «difficultés» inhérentes à la vie ne sont la plus part du temps que les révélateurs d’une situation préexistante. L’euphorie de l’amour naissant masque la réalité de chacun. C’est la phase de séduction. On ne voit et ne montre que les choses qui nous plaisent. Bien sûr les défauts de chacun sont présents, mais avec le temps, cela s’arrangera. Il ou elle finira bien par changer!

La solution

Passé les premiers feux de l’amour, les voiles commencent à s’entrouvrir ; on découvre que l’autre n’est pas l’homme ou la femme idéale. Les choses semblent subtiles et sans importances et pourtant, elles seront le terreau sur lequel le couple risque d’aller à sa destruction. La première chose à faire est donc de jouer carte sur table ; s’il y a erreur de casting il vaut mieux agir dès maintenant car la naissance d’un enfant  qui devrait symboliser l’union du couple ne va pas arranger les choses mais plutôt les compliquer.  L’amour devrait nous permettre d’accepter l’autre dans ses différences à condition d’en être conscient. Avant la rencontre chacun avait sa propre histoire, son propre système de référence, un dictionnaire différent, il va falloir en construire un commun où mes mots, les expressions, les attitudes auront le même sens et ne seront plus source d’interprétation et de distorsion.

Une rupture nécessaire

Il ne faut jamais perdre de vue non plus que créer un couple puis une famille, c’est « rompre » les liens avec celle d’où on est issu. Si nos parents sont « aimables », nous ne sommes plus les enfants de… Facile à dire mais pas toujours facile à faire quand sa compagne passe chaque jour 1h au téléphone avec sa mère ou quand Monsieur va bricoler tous les samedis avec son père. Ne parlons pas des déjeuners dominicaux hebdomadaires! Cette rupture qui n’est pas un manque d’affection est  indispensable si on désire vraiment construire sa propre vie. Se parler, communiquer, échanger, se respecter, s’accepter dans ses différences, rompre avec son passé permettront au couple de se construire et d’envisager toutes les perturbations  naturelles de la grossesse, de la maternité et l’arrivée d’une nouvelle personne avec le maximum de sérénité.

D’OÙ L’IMPORTANCE DE FAIRE LE DEUIL DE CE QUE L’AUTRE N’EST PAS. C’est à partir de cet instant que le couple pourra ne pas se construire pour le pire, mais pour le meilleur.

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