Mais a-t-il vraiment une fonction?
Une majorité de femmes et d’hommes répondra que sa seule fonction est de donner du plaisir, de jouir.
Ce n’est pas tout à fait exact comme l’écrit fort bien mon ami Gérard Verroust.
« Je voudrais ajouter un commentaire scientifique sur la fonction du clitoris.
Nous sommes les héritiers d’une lignée de primates, et donc de mammifères. Chez le primate humain, sexuellement actif en permanence, la sexualité a deux fonctions biologiques : relation interindividuelle et reproduction. Alors que chez les animaux à œstrus (rut) la sexualité est uniquement la fonction de reproduction. Le primate humain est biologiquement un animal social.
Chez les mammifères (y compris ceux à œstrus), la période d’excitation de la femelle en ovulation s’accompagne d’une sécrétion de goût agréable qui attire la langue du mâle, l’odeur des phéromones l’ayant fait venir (parfois de loin). La sécrétion vulvaire attire la langue du mâle. Léchant la vulve, il lèche le clitoris et ce plaisir provoque l’ouverture du vagin que le mâle pénètre. La fonction du clitoris est bel et bien d’être léché (le cunnilingus ou cunnilinctus). Et la cyprine a un goût agréable et personnel. (d’où le gentil nom de « goudous » – goût doux – que se donnent les lesbiennes).
On sait que le coït prend des formes diverses chez les divers mammifères après ce préliminaire. Chez le chien par exemple, un gros bulbe situé à la base du pénis se gorge de sang et coince le pénis dans le vagin de la chienne pendant la durée de l’éjaculation.
Marie Bonaparte, groupie de Freud, s’était fait déplacer le clitoris afin qu’il soit excité par le coït qui selon Freud était le seul acte légitime. C’est à peu près comme si un physicien truquait une expérience pour rendre ses résultats conformes à sa théorie… »
Son excitation favorise la lubrification et donc la pénétration.
Le cunnilinctus
Ce sont des caresses bucco-linguales du clitoris et de la vulve ayant pour but de donner du plaisir et parfois un orgasme. Fréquent dans les préliminaires, il peut être pratiquer à n’importe quel moment de la relation sexuelle.
Il aurait une triple signification
Selon les anthropologues, il permettrait comme chez certains animaux, la prise de possession du corps féminin en le marquant par sa salive. Ce serait une survivance du stade oral où on goûte sa partenaire avant se s’en servir. (Peut-être à l’époque préhistorique!) Pour la femme , il représenterait une offrande totale de son corps.
Selon les sexologues, il a pour but du donner du plaisir soit de manière altruiste, soit par ce désir « machiste » de faire jouir sa partenaire dans une optique dominatrice très excitante pour beaucoup d’hommes.
Pour les psychanalystes, ce serait une pulsion libidinale fondamentale de l’homme. Il exprimerait son désir de retourner dans les eaux calmes du liquide amniotique maternel. En plongeant sa tête entre les cuisses de la femme, il simulerait une accouchement à l’envers, un sorte de retour aux sources: de la mère à la mer, origine de toute vie. Chez les lesbiennes il serait l’expression de la relation mère-fille.
À chacun(e) de trouver son bonheur!
Mode d’emploi
Chaque femme et chaque clitoris étant différent, il est difficile de donner des règles précises, mais la délicatesse est de mise. Ainsi selon l’intensité de l’excitation (ce qui nécessite d’être à l’écoute), il peut être léché, sucé, aspiré, mordillé. Sa langue sera d’autant plus efficace (parfois trop)qu’il est toujours excité. Il est donc préférable qu’il n’ait pas joui. Certaines femmes aiment être « bue », d’autres (mais c’est plus rare) qu’il nettoie sa vulve rempli de ce mélange de cyprine et de sperme de sa langue et de sa bouche.
Pour le plaisir des mots, un peu de culture: LE PETIT CITATEUR (curiosités érotiques 1881)
CLITORISER (se): se branler entre femmes; se chatouiller le clitoris, seule ou à deux, réciproquement. » La nature le veut; c’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser. » MERCIER DE COMPIÈGNE
» Quelle vision! grand Dieu!…Ma mère sur le dos, les cuisses repliées vers sa poitrine et les jambes en l’air, d’une main tenant un livre et de l’autre… se chatouillant le clitoris avec la plus belle vivacité… » JOIES DE LOLOTTE