Les mutilations sexuelles féminines 

Une tradition cruelle pour s’assurer de la virginité et la fidélité de la femme

La peur de perdre est sans conteste l’une des force les plus puissantes qui s’exerce sur les choix individuels et collectifs, qu’il s’agisse de ce qu’on possède ou qu’on croit posséder. Les biens, les terres, la patrie, passent encore… Mais quand on dit « ma femme », « mon épouse », « mon mari », « mes enfants » , cela ne signifie pas qu’on en soit propriétaire ce qui impliquerait qu’on pourrait vendre, échanger, acquérir, femmes, maris ou enfants… Pourtant, cette façon d’envisager les relations, n’a jamais disparu. Certaines cultures n’accordent que très peu d’importance à la femme, elles sont considérées ni plus ni moins comme des esclaves, et surtout des utérus. Dans beaucoup de sociétés traditionnelles, la virginité de la fiancée, est une valeur inestimable qui justifie des sacrifices, enfin, surtout de la part de la jeune fille.


C’est ainsi que, pour s’assurer que la virginité sera préservée jusqu’au mariage, et que l’abstinence totale sera observée, a-t-on recours à des pratiques telles que l’excision et l’infibulation. Ces mutilations ont pour but d’entraver tout plaisir sexuel, en associant douleur et sexe, afin de garantir la chasteté la plus rigoureuse. 

Mutilation des organes génitaux féminins.

Il s’agit de l’excision rituelle d’une partie ou de l’intégralité des organes génitaux externes d’une femme ou d’une fille, explique le Dr Kintega Boulma dans sa thèse soutenue à l’Université de Casablanca. Il poursuit :  » C’est une pratique culturelle ancienne qui subsiste aujourd’hui principalement dans certaines régions d’Afrique. Très souvent appelé « circoncision féminine » par analogie à la circoncision masculine,  la circoncision féminine n’est pratiquée ni par tous les musulmans ni par tous les arabes. » Il convient de savoir qu’aucun texte religieux n’exige de telles pratiques : pas plus la Bible que le Coran. Les mutilations sexuelles féminines sont pratiques courantes dans 28 pays africains et quelques régions du Moyen-Orient et d’Asie. Plus de 120 millions de femmes en sont victimes. Dans la plupart des cas, cette soi-disant circoncision féminine est exécutée sans anesthésie, par des barbiers ou des sages-femmes, avec des instruments rudimentaires. Des complications qui mènent parfois à la mort ne sont pas exceptionnelles.

On distingue trois sortes de « circoncisions féminines « :

La circoncision féminine dite sunnah

ou en conformité à la tradition de Mohamed, bien qu’on ne puisse pas se référer à un ordre précis du Coran. Selon un auteur classique, Al-Mawardi, elle consiste à couper la peau en forme de noyau qui se trouve au sommet de l’organe. On doit donc en couper l’épiderme protubérant, sans aller jusqu’à l’ablation. Pour le docteur Hamid Al-Ghawabi , il s’agit de couper aussi bien le capuchon du clitoris que les petites lèvres. Et selon le docteur Mahran , on excise le capuchon du clitoris ainsi  que les parties postérieures les plus importantes des petites lèvres.

La clitoridectomie ou excision

C’est l’ablation du clitoris et des petites lèvres. C’est l’opération pratiquée le plus fréquemment en Egypte.

L’infibulation ou circoncision pharaonique

Le terme « infibulation » provient d’un mot latin signifiant « bouclé ensemble ».  Elle est pratiquée notamment au Soudan et en Somalie et consiste en l’ablation totale du clitoris, des petites lèvres et d’une partie des grandes lèvres. Les deux parties de la vulve sont alors cousues ensemble au moyen de points de suture de soie ou de catgut (au Soudan) ou au moyen d’épines (en Somalie) pour que la vulve soit fermée à l’exception d’un minuscule orifice pour le passage de l’urine et du flux menstruel. Au cours de la nuit de noces, l’époux devra « ouvrir» sa femme, le plus souvent à l’aide d’un poignard à double tranchant. Dans certaines tribus , la femme est recousue à chaque départ du mari et « réouverte » à chaque retour de celui-ci. On ferme l’ouverture en cas de divorce pour éviter que la femme ait des rapports sexuels. 

Une pratique illégale mais persistante

Il faut savoir que cette pratique est dénoncée et rendue illégale dans de nombreux pays occidentaux et africains, mais se heurtant au poids des traditions, aujourd’hui encore, en Somalie et à Djibouti, 98% des petites filles sont mutilées. En Égypte, au Burkina-Faso, au Mali, en Gambie, ce taux dépasse 80%. Au Tchad, au Bénin, au Togo, au Libéria, en Côte-d’Ivoire, une fillette sur deux subit cette mutilation. Dans les pays du Magreb, on ne pratique pas ces mutilations.
En Occident, l’infibulation a été longtemps pratiquée, associée à une ceinture de chasteté. On faisait passer des anneaux dans les lèvres et fermait ensuite la vulve par un fil de fer ou par un cadenas dont le mari gardait la clef même et surtout quand il s’absentait. 

Toute pratique peut aussi être détournée de son intention. On sait que les mutilations sexuelles féminines ont pour but d’interdire les relations sexuelles et la découverte du plaisir. Pourtant, une certaine forme de circoncision féminine, pratiquée dans la tribu des Kikuyu du Kenya, serait effectuée aujourd’hui dans certains hôpitaux de Paris pour accroître la capacité de jouissance de certaines femmes aisées. On dégage le clitoris et on le rabat à l’intérieur du vagin. Une telle pratique augmenterait la jouissance sexuelle des femmes…

Répression du désir sexuel

Il reste que l’objectif des mutilations sexuelles féminines est bien de réprimer le désir sexuel, et donc de s’assurer de la chasteté. L’intervention provoque un traumatisme violent, qui va marquer à jamais toute l’existence.
Samia, musulmane, née dans un petit village égyptien près de la frontière soudanaise et qui vit au Caire témoigne: « J’avais sept ans lorsque j’ai été excisée. Je me souviens des récits des femmes de mon village qui parlaient de cette opération comme si leur vie s’était arrêtée là. L’atrocité de leurs descriptions et en même temps le sentiment d’une fatalité à laquelle je ne pourrais pas échapper, avaient provoqué en moi une telle panique que lorsque arriva le jour tant redouté, je fus prise de vomissements. Ce qui se passa alors est encore si brûlant dans ma chair qu’il m’arrive souvent de me réveiller en pleine nuit en hurlant et d’appeler ma mère ».

L’hymen, voile de chasteté ou d’hypocrisie? Vécu des femmes orientales

Si en occident, et à quelques rares exceptions près, la virginité prénuptiale n’effleure même pas l’esprit des futurs conjoints, dans nos contrées en revanche, la question est autrement plus sensible. En effet, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes ou autre, de nombreuses femmes du Moyen-Orient se retrouvent confrontées à une obligation d’« hymen saignant à point » lors de la nuit de noce… Et pour cela, tous les moyens sont bons, quitte à remplir les poches des gynécologues ou à emprunter la porte de derrière… La virginité, conception largement éculée voire rétrograde en occident est toujours un sujet d’actualité dans la plupart des milieux orientaux traditionnels. Ce prérequis (qui en plus ne s’applique qu’aux femmes et non aux hommes célibataires qui eux n’ont de cesse de se vanter de leurs exploits sexuels !) nous laisse bien perplexe… En effet, si les hommes de ces sociétés sont actifs sexuellement et que les femmes sont vierges au mariage, il manque nécessairement un membre à notre équation ! Mais pour mieux appréhender tous les éléments de notre problématique actuelle, essayons de délimiter les contours du concept de virginité au 21e siècle.

Un hymen faussement sacralisé

D’après le petit Larousse, la virginité est l’état d’une personne vierge, qui n’a jamais eu de relations sexuelles. L’hymen, quant à lui, est une membrane plus ou moins épaisse et souple, formant un diaphragme entre le vagin et la vulve. Il est perforé d’un orifice qui permet au sang menstruel de s’écouler. Il n’a aucune utilité physiologique réelle et peut même être absent à la naissance. Au cours du premier rapport sexuel, l’orifice hyménéal est élargi par des déchirures plus ou moins importantes qui peuvent saigner. Mais ces déchirures peuvent tout aussi bien survenir durant l’enfance, à la suite d’une chute ou d’autres activités physiques usuelles, comme faire de la bicyclette, de la gymnastique ou de l’équitation, ou durant l’âge adulte du fait de l’utilisation maladroite d’un tampon, etc… Par ailleurs, certains hymens sont dits complaisants (voir schémas). Ils permettent la pénétration sans déchirures ni saignements, du fait de leur élasticité. D’autres sont scléreux et épais, rendent la pénétration extrêmement douloureuse voir impossible. La défloration (ou dépucelage) désigne donc le premier rapport sexuel pénétrant de la verge dans le vagin.Il provoque habituellement la déchirure de l’hymen. Ce dernier, une fois défloré, persiste en tant que lambeaux tout autour de l’orifice vaginal.

L’on déduit de ces définitions et descriptions anatomiques,

que la présence ou l’absence de l’hymen ne prouve en aucune façon l’absence de rapports sexuels vaginaux préalables au premier acte. Et par suite ne prouve rien non plus quant à la soi-disant pureté et innocence de la femme non mariée… Malheureusement, virginité et hymen sont abusivement confondus, puisqu’une femme peut tout à fait avoir été sexuellement active tout en préservant son hymen, notamment en cas de pénétration anale ou de pratiques bucco-génitales. Ainsi, hymen intact et chasteté sont loin d’être synonymes. Les conservateurs de tout poil peuvent penser ce qu’ils veulent, ces pratiques existent et sont largement répandues.

Une définition controversée

Si au moyen orient, virginité rime avec hymen, le concept de virginité en occident résulte d’un mélange, voire d’un amalgame de critères paradoxaux et subjectifs. Les conservateurs américains parlent plutôt d’une virginité émotionnelle non liée à l’acte proprement dit. Ainsi, on peut avoir été sexuellement actif (ou active) par le passé, le regretter (ou pas), et s’abstenir à nouveau dans une nouvelle «virginité». En d’autres termes, abstinence, chasteté et virginité convergent plus ou moins vers une même échelle de valeurs, valeurs personnelles, choisies et soi-disant non religieuses. Cependant, si certaines églises occidentales ont réussi à convaincre leurs ouailles du choix éclairé et assumé de la chasteté à l’aide d’un subterfuge moral, la femme orientale n’a souvent d’autre choix que de falsifier sa virginité.

Une virginité qu’il faut prouver

Quand elle ne se marie plus à seize ans et qu’elle suit des études universitaires dans les grandes villes, il est parfois difficile pour cette jeune femme de résister aux tentations de la chair ou aux pressions du petit ami qui, comble de l’hypocrisie, ne l’épousera sans doute pas par la suite puisqu’elle a perdu sa virginité…avec lui ! On marche véritablement sur la tête ! Déflorées par amour, par contrainte morale, ou même parfois accidentellement. Certaines d’entre elles ont la possibilité d’avouer en confiance leur passé au fiancé et de démarrer leur vie maritale sur les bases solides de la franchise et du partage, d’autres les plus nombreuses n’ont d’autre issue que le mensonge. Ces femmes écartelées entre leur épanouissement dans un monde sexualisé à outrance et leur respects des traditions optent bon gré mal gré pour la chirurgie, dans le but d’éviter la mort sociale qui plane au-dessus de leur tête comme une épée de Damoclès moralisatrice. Ayant en tête tant de mariages annulés, de jeunes femmes répudiées et de scandales familiaux du fait même d’un hymen manquant à l’appel, cette solution pourtant si hypocrite leur semble être leur seule planche de salut. Ne nous voilons pas la face : les rapports prénuptiaux ne sont pas un phénomène nouveau comme certains voudraient nous le faire croire en arguant d’un poncif pointant du doigt la « dépravation occidentale ». Même les anciens avaient leurs recettes et remèdes afin de masquer la « faute de l’impure » et déclencher un saignement lors de la fameuse pénétration nuptiale.

Des produits corrosifs tels que l’écorce de grenadine ou l’alun étaient préparés en décoction et appliqués avec de la laine de mouton au niveau du vagin ! Cette préparation asséchait tellement les muqueuses et induisait une irritation si intense que l’intromission de la verge provoquait nécessairement un saignement…De nos jours, même si l’idée de gruger son mari afin de sauver son mariage reste la même, les moyens utilisés sont moins dangereux mais plus coûteux.

La chirurgie réparatrice de l’hymen, la voie du salut

Répertoriée parmi les chirurgies plastiques, la chirurgie réparatrice de l’hymen est un acte médical simple et anodin, qui est de plus en plus facturé à la tête du client… Abus de la médecine peut-être, comme beaucoup de chirurgies esthétiques, cette intervention est de plus en plus en vogue dans le bassin méditerranéen… Elle permet la reconstruction naturelle de l’hymen sans traces visibles.

Il existe deux techniques possibles : l’hymenorraphie et l’hymenoplastie.

La première est une réfection de l’hymen à l’aide de fil résorbable qui encercle l’hymen et sur lequel on tire. Mais elle est provisoire et doit être faite quelques jours avant le jour J selon le type de fils utilisés. L’autre opération consiste à placer une greffe de peau à la place de l’hymen déchiré, sorte d’hymen artificiel. Elle est durable et doit être pratiquée bien avant la nuit de noces. Si, parmi celles qui ont recours à ce genre de simulacre, certaines sont vraiment en situation de détresse, menacées par leur famille ou en quête d’une réparation suite à un viol, d’autres trouvent plus simples de jouer à la sainte n’y touche que de devoir justifier leur passé. Certains gynécologues beyrouthins( l’autrice est libanaise n.d.r.) ont de très bonnes «clientes », qui reviennent les voir plusieurs fois avant leur jour J !

Nombre d’entre eux témoignent d’une demande en hausse de la part d’une clientèle chrétienne comme musulmane, ayant goûté à tous les plaisirs «branchés » de la capitale et qui souhaite « se racheter une conduite » pour une vie bien rangée avec un époux à tendance macho-conservatrice, qui recherche une vierge à épouser. Paradoxalement, les hommes concernés sont tout à fait au courant de telles pratiques, mais préfèrent vivre dans le fantasme de l’épouse pure et innocente qui ne connaîtra qu’eux…

La sodomie, la deuxième issue de secours

Quant à celles qui désirent préserver leur hymen sans avoir recours à la chirurgie, mais sans perdre leur amoureux du moment, elles en viennent à adopter des comportements sexuels alternatifs (sodomie, fellation, etc…) et souvent même à les proposer… Il est curieux de constater combien la sodomie est une chose courante dans nos sociétés « conservatrices », tandis qu’elle ne conserve qu’une place assez particulière et marginale pour les couples occidentaux débutants. Par ailleurs, si le coït anal préserve une certaine virginité vaginale, il présente un haut risque de transmission d’IST, d’autant que l’usage du préservatif est loin de s’être généralisé dans nos contrées.

«Ni-Putes Ni-soumises » ??? Difficile de discerner entre les victimes de leurs sociétés paradoxales, déchirées entre traditions et modernisme, et les actrices consentantes de ce jeu de dupe basé sur les apparences trompeuses et factices… Mais pour jouer, il faut être deux… si les hommes orientaux étaient fair-play, les femmes ne le seraient-elles pas également ? Il ne s’agit pas ici d’amorcer un débat sociétal, sexiste, religieux ou moral sur le sujet. Force est cependant de constater que sous les apprêts d’une société relativement ouverte d’esprit et égalitaire, transparaît en filigrane un nombre incalculable de barrières, de frontières invisibles, et de passages obligées ayant trait à la sexualité, dont on fait semblant de se départir tout en continuant à les appliquer, voire à les subir.

Dr Sandrine Atallah

Le sexe mâle serait-il fragile?

Pas si sûr!

Depuis quelques années, de nombreux articles dressent le portrait d’un homme affaibli, fragilisé dans sa sexualité.

Beaucoup se plaisent à le dire, l’émancipation de la femme n’est pas source d’épanouissement pour l’homme. Il fut un temps où ce dernier était «puissant». A tel point que lorsque la femme ne le trouvait pas assez, elle se devait de simuler son plaisir pour ne pas heurter la sensibilité de son partenaire. A cette époque, l’homme était une machine à faire l’amour, machine du tout biologique sans raté (mais pas sans à-coups). A tel point qu’il pouvait appréhender son sexe comme un prolongement de sa personne voire une entité extériorisée (un objet ?) source de plaisir inconditionnel pour ses dames. Un problème ? Rien de plus facile, il suffisait de réparer la mécanique.

La prise de conscience pour l’homme de la sexualité des femmes pouvait être aussi ludique l’a fait redescendre de son nuage. Les femmes veulent autre chose, elles veulent jouir pour de vrai : on s’engage alors sur la voie de la performance. Aïe ! Mais comment faire si ce sont elles qui demandent ? Le corps médical a résolu en partie le problème : mise sur le marché des IPDE5 (Viagra, Cialis, Levitra et génériques…. Ces messieurs sont rassurés, leur belle mécanique peut repartir sur commande.

Mais rien n’y fait, ce n’est toujours pas la solution miracle tant attendue. Les difficultés persistent. Sauf que là, Monsieur n’est plus d’accord, il sent le piège : dévoilement de son intimité, préoccupation de sa partenaire, demande de performance et de résultat…

Mais où va-t-on ? Veut-on lui retirer sa virilité ?

Pour vous, Mesdames, vos conjoints ne sont plus un tout mais seulement un sex-toy organique. Vous vous en contentez à moins qu’ils ne défaillent. Les magazines féminins construisent la figure d’une femme doublement «libérée » : elle veut jouir dans les cadres inchangés de la sexualité sexiste et être une consommatrice « décomplexée » . La femme castratrice, la femme couguar fait peur, les fait fuir.

Quel revirement de situation, l’homme devient proie et objet sexuel à son tour.

Ainsi, les partenaires sont devenus adversaires sur le terrain de la sexualité. C’est à celui qui jouira le plus fort. La sexualité se pratique en solo, chacun dans son coin :

 » je dois bander pour qu’elle jouisse! » « je dois jouir pour qu’il bande! » .

Cela dit, l’homme a de la ressource et sait apprendre du passé. Il ne va pas lâcher aussi facilement sa position de « dominant ». Si on regarde autour de soi, ne voit-on pas poindre les Mouvements de Défense des Hommes Fragiles ? La migraine du soir ou l’abstinence masculine émerge dans les ménages. Pour se protéger d’éventuelles désillusions ? Ou tout simplement pour affirmer, de nouveau, leur pouvoir de domination comme le rapporte Michelle Boiron. Après avoir perverti les hommes pendants des siècles, les femmes les fragiliseraient à présent. Que certains se sentent le devoir de trouver des explications aux menus tracas de leurs semblables est compréhensible. Par contre, que certaines trouvent leurs justifications acceptable, est plus discutable. N’ouvrons pas la porte à de nouvelles polémiques délétères pour le couple (8).

Aussi, Mesdames, puisqu’on vous attribue la cause de tous les maux de tête à venir de vos partenaires plus «fragiles », laissez-leur le temps de s’habituer à votre sexualité qu’ils découvrent bien malgré eux.

Sébastien Philippe psycho-sexologue

VIOLS ORDINAIRES

Le fait est devenu si banal que la publicité s’en empare avec une volonté délibérée de provocation, comme cette marque de vêtements de luxe

Comment expliquer la recrudescence des violences sexuelles à l’encontre des femmes?

Les deux tiers des délits commis par les mineurs sont d’ordre sexuel. Le viol serait-il devenu un des modes d’affirmation privilégié d’une adolescence en dérive? Il est vrai que les valeurs morales qui encadraient le développement sexuel du jeune homme sont plutôt tombées en désuétude! L’image pornographique confidentielle en d’autres temps, est devenue de fait la référence en matière de sexualité. «Toutes les femmes ne seraient plus que des salopes offrant leurs orifices à de jeunes mâles en rut, en mal d’identité».

La femme à travers son sexe est devenue un produit de consommation presque banal et lorsqu’on ne peut la posséder de manière légale ou officielle (mariages parfois sous contrainte), on la viole comme on vole tout objet de ses désirs. La jeune femme en est parfois la complice involontaire. Le désir de séduire, d’être reconnue d’un homme dont elle espère l’amour l’entraîne souvent vers une complaisance sans limites. À 13 ans, il est de bon ton pour une fille de savoir faire une fellation et de faire semblant de l’apprécier; à quand la sodomie à 15 ans? Cette soi-disante liberté sexuelle n’est qu’apparence entretenue par des magazines féminins qui cultivent l’hypocrisie: elle doit séduire à tout pris et à bas prix.

La pilule est dure à avaler, alors on la prend avec une bonne dose d’alcool ou autre substance anesthésiante et desinhibante (chemsex) permettant de passer outre le minimum de respect de soi qui persisterait encore. Le réveil matinal dans un lit inconnu est souvent douloureux au sens propre et figuré, à moins que sauvée du coma éthylique de son partenaire de rencontre, elle puisse encore donner le change.

Le sexe devient un produit de consommation

La libération sexuelle des années 70 en est souvent tenue pour responsable, ou du moins le commencement du commencement.

En effet la «marchandisation» du sexe a débuté, à cette époque par la légalisation de l’image pornographique essentiellement sous deux formes: apparaissent d’une part une multitude de magazines à caractère libertin et d’autre part se multiplient les salles de cinéma spécialisées dans le film porno. La porte était ouverte……


Nombreux étaient les intellectuels de l’époque qui vantaient les mérites de cette libération sexuelle, jusqu’à la pédophilie. Si cela semblait être un progrès pour un esprit critique évolué capable de faire la part des choses entre fantasme et réalité, la démocratisation de la pornographie allait entraîner celle-ci vers une régression sociale et humaine pour un esprit éclairé.
Bientôt une TVA pour produit de luxe appliquée aux films pornos et le développement de nouvelles technologie comme la cassette video permettent à ceux-ci d’envahir chaque foyer. Réservée normalement à des adultes «avertis», elle devient facilement accessible à l’adolescent en l’absence des parents. Sa prolétarisation s’accélère, le minitel en France (le journal « Libération » est à l’époque un des principaux producteurs de minitel rose), internet ailleurs rendent l’image porno de plus en plus visible, banale, ordinaire. La provocation étant de mise, les publicitaires s’en emparent eux, aussi jusqu’aux magazines masculins puis féminins grand public. On en vient même à parler de porno chic…Il est de bon ton de posséder un sextoy dans son sac à main ou dans le tiroir de la table de nuit!


On peut facilement se rendre compte que ce qui est peut être conçu comme une liberté pour un esprit adulte au sens critique développé devient un modèle de comportement sexuel pour un ado qui n’a pas encore appris à penser.

Avoir une tête bien pleine comme semble le prôner notre système d’éducation est une chose, quant à avoir une tête bien faite, c’en est une autre. Sans vouloir trop caricaturer, on peut se demander à la lecture désolante de certains propos adolescents si celui-ci ne possèdent pas moins de «langage» qu’un berger allemand (j’évoque bien entendu l’animal).

Pourtant la liberté de l’homme c’est le langage et sa capacité à l’organiser correctement, je veux dire ici la grammaire, qui va permettre de transformer une pensée agie en une pensée symbolique. Ainsi l’individu libéré de ses pulsions par le langage peut enfin commencer à devenir un être humain.
On comprend mieux ainsi la dégradation actuelle des mœurs de notre société plus sensibles encore chez des mineurs qui manquent de références du fait d’un absence d’éducation familiale et d’insuffisances scolaires.


Il ne doit pas exister d’entrave à la liberté sexuelle à partir du moment où elle concernent des adultes consentants respectueux les uns des autres.

LA CHIRURGIE PLASTIQUE DES PETITES LÈVRES ou LABIAPLASTIE

Qu’est-ce qui incite les femmes à demander une chirurgie plastique des petites lèvres?

La chirurgie plastique des petites lèvres est devenue ces derniers temps une demande plus fréquente que par le passé.
Une étude américaine publiée en 2008, mais réalisée entre 2005 et 2007 dans un centre américain a montré qu’au cours de cette période 131 femmes avaient subi une réduction chirurgicale des petites lèvres.
La moyenne d’âge de ces femmes était de 35,7 ans et étaient mère de 1 à 2 enfants.
À la suite de cette étude, 3 groupes de femmes ont été définis, en fonction du motif de la demande.
Le premier groupe recouvrant 37% de celles-ci l’avait demandé pour des motifs purement esthétiques.
Le 2ème groupe de l’ordre de 32 % recouvrait les femmes dont la demande était purement fonctionnelle comme une gêne ressentie au port de certains vêtements trop seyants, ou lors de certaines activités physiques ou sportives: jogging, velo, ou lors de rapport sexuel (une ou deux lèvres s’invaginant au moment de la pénétration et lors des mouvements de va et vient pendant le coït).
Le 3ème groupe de 31 % rassemblait un mélange des deux motifs précédents.
Dans le 3ème groupe, il a pu être noté l’influence d’éléments extérieurs comme le ou la partenaire: 7,5 % des cas pour les premiers et 5 % des cas pour les secondes.
Il est noté que pour l’ensemble du groupe 93,1% des femmes l’on fait pour des raisons purement personnelles alors que 6, 9 % des femmes admettaient avoir été influencées par leur partenaire.
La saillie des petites lèvres débordant ainsi les grandes lèvres semble pouvoir concerner de nombreuses femmes aussi bien sur un plan fonctionnel qu’esthétique. Il peut concerner l’une ou les deux lèvres, être symétrique ou asymétrique et d’importance variable. L’origine peut être congénitale, ou acquise, d’origine hormonale, essentiellement sous une influence androgénique (la testostérone), manuelle provoquée par des étirements volontaires ou involontaires, ou encore irritative.

Une autre étude portant sur 163 femmes interrogées après avoir subi une réduction chirurgicale des petites lèvres a montré que c’était dans 87% des cas pour une raison esthétique, dans 65% des cas pour des raisons d’inconfort au port de certains vêtements, dans 26% pour une gêne lors de pratiques sportives et 43% pour dyspareunie orificielle (douleur lors de la pénétration).

Qu’est-ce qui justifie cette intervention?

Beaucoup considère que la réduction de taille des petites lèvres est justifiée lors qu’il s’agit de douleur ou d’inconfort lors du port de certains vêtements ou lors de certaines activités physiques ou sexuelles, celle-ci leur semble moins justifiée sur des critères purement esthétiques.
Une autre étude toujours américaine portant sur 3627 femmes a montré que les femmes qui avaient une meilleure image d’elle-même avaient une plus grande activité sexuelle, prenaient plus d’initiatives , avaient plus d’orgasmes, plus de relations sexuelle lumière allumée, n’étaient pas gênées d’être nues devant leur partenaire et étaient plus à l’aise pour expérimenter des positions moins classiques.
Malheureusement, il existe peu d’études sur l’éventuelle relation entre l’image qu’à la femme de son sexe et son activité sexuelle.
Il est possible de comprendre que certaines femmes puissent être gênées si elles ne se sentent pas à l’aise devant l’image qu’elles ont de leur appareil génital externe, vulve et vagin. On peut de demander si le modèle pornographique (vulve épilée, petites lèvres masquées par les grandes ) n’est pas devenu la norme?

Quels critères permettent-ils d’évaluer la « bonne » taille des petites lèvres?

Existent-t-ils des critères esthétiques objectifs qui puissent déterminer une norme quant à la taille et la morphologie des petites lèvres? 
Doit on considérer que des petites lèvres débordant des grandes lèvres soient anormales?
Et quelle doit être la saillie minimale ou maximale?
Enfin cela joue-t-il un rôle dans l’épanouissement sexuel de la femme?

Si nous prenons comme référence l’Atlas du sexe de la femme du Dr Zwang: il y décrit 3 types principaux selon leur taille (la plus grande largeur se situant au niveau du méat urétral: 
Le type court est de 15 à 20 mm
Le type moyen qui serait le plus fréquent varie de 25 à 40 mm; il peut être de forme semi-lunaire ou triangulaire.
Le type aliforme, ressemblant aux ailes déployées d’un papillon peut dépasser les
50 mm.

Chez les Hottentotes tribu du sud-ouest de l’Afrique, une coutume consistait à étirer les petites lèvres afin de les allonger jusqu’à atteindre ainsi une taille assez considérable! Et cela en fonction de critères esthétiques culturels!

Critères culturels, conformismes…

La réduction de taille des petites lèvres fait probablement plus appel à des critères esthétiques fonction d’une culture, d’un groupe social ou encore d’un effet de mode. D’ailleurs à ce propos, la mode du piercing n’a pas oublié les nymphes dont l’effet produit va plutôt dans le sens de l’allongement de ces dernières.
Ainsi il existe actuellement une mode aux USA qui consiste en l’ablation des petites lèvres voire même du capuchon du clitoris: la circoncision féminine très différente de l’excision puisque le but en serait d’augmenter le plaisir.
À quel conformisme, la femme, est-elle obligée de se soumettre pour correspondre à la norme? Et d’ailleurs de quelle norme parle-t-on? S’agit-il de devenir une actrice du porno? Et encore il n’est pas certain qu’elles aient toutes subi un lifting vulvaire! Doit-on considérer ce débordement nymphéal comme indécent et à partir de quelle taille l’est-il?

Phénomène de mode

Ce phénomène de mode, car il s’agit de mode relève plus d’une certaine image féminine véhiculée par les médias ou tout «débordement» doit être gommé, afin de tendre vers l’image parfaite, lisse. Il est vrai que l’usage du string, passé de mode, ne facilite pas les choses! Sans doute l’épilation intégrale ou le «maillot» ont été révélateurs d’une «disgrâce» auparavant masquée. Car doit-on parler de disgrâce lorsqu’une légère protubérance fait saillir l’entrecuisse du maillot de bain!
À moins qu’il s’agisse de plaire à un partenaire qui n’a rien demandé et qui ne passe probablement pas son temps, les yeux rivés sur cette partie intime de l’anatomie féminine. Ce qui est bien montré dans l’étude américaine, puisqu’ils ne sont que 6,9% à avoir influencé leur partenaire.
Il est amusant par ailleurs de constater que chez les hommes, c’est plutôt l’opération inverse qui est effectué: il ne cherche surtout pas à réduire, mais au contraire à augmenter. 

D’ailleurs si certains hommes apprécient un pubis glabre, dépourvu de la moindre pilosité, d’autres le préfèrent bien poilu!

Par contre il est concevable qu’une saillie importante puisse représenter une gêne fonctionnelle et encore faudrait-il le prouver car bon nombre de femmes ayant cette particularité anatomique ne semblent pas en être gênée que ce soit lorsqu’elles portent certains vêtements, pratiquent certaines activités physiques ou lors de leurs rapports sexuels. 
On ne peut nier néanmoins que dans quelques cas particuliers comme une taille vraiment très excessive, ou une asymétrie importante, il soit utile voire nécessaire d’intervenir chirurgicalement et surtout s’il y a gêne fonctionnelle.

En ce qui concerne le dernier point, il est probablement exact qu’une femme ayant une bonne image d’elle-même puisse être plus à l’aise avec son corps, sa sensualité et sa sexualité, mais fait-elle intervenir comme critère de cette bonne image la morphologie de sa vulve et la taille de ses petites lèvres? Il est difficile d’y répondre et une enquête sur ce sujet serait déjà en soi une influence sur la réponse.

Ainsi peu de femmes dans mes consultations apportent une réponse positive. Elles ne placent pas leur vulve comme moyen de séduction que celle-ci soit narcissique ou altruiste .
Ne s’agirait-il pas plutôt d’une projection toute masculine; en effet nous savons très bien pour y avoir été confronté que la taille du pénis joue un rôle important dans la perception que l’homme a de sa virilité. Quant à affirmer que la femme place sa féminité dans son sexe, c’est beaucoup moins certain, alors que pour sa poitrine, cela semble beaucoup plus évident.

La chirurgie esthétique dénoncée comme un tue l’amour.

Selon un article paru il y a quelques années dans un journal suisse.


Désormais, une sexualité correcte devra assumer les fesses tristounettes, les seins rabougris, les grandes petites lèvres et les maigres zigounettes. Selon une enquête publiée à la même époque 71 % des hommes disent ne pas aimer les seins refaits et 87 % les lèvres repulpées. Pourtant, les belles qui hantent leurs fantasmes possèdent à la fois des lèvres pulpeuses, des seins et des fesses aux arrondis sensuels… suivant en cela le modèle véhiculé sur les réseaux sociaux.

Un plaisir narcissique!


Un peu plus loin un sexologue parisien rapporte le témoignage de clientes aux seins remodelés qui affirment être sexuellement épanouies, malgré une modification de la sensibilité. Et l’éminent spécialiste de conclure que ces femmes éprouvent en réalité un plaisir narcissique qui remplacerait le vrai plaisir…
Comme quoi, ce que disent les femmes est toujours compris de travers, car après tout au nom de quelle norme devrait-on dire que tel plaisir est plus correct qu’un autre?
C’est une totale hypocrisie de prétendre que l’aspect du corps ne compte pas en amour. Que l’on soit homme ou femme, le désir du corps de l’autre passe par les yeux. Dans un monde où les images sont partout présentes, et en particulier celles de corps idéalisés, comment ne pas être tenté par ces remodelages corporels qui, par ailleurs, sont habilement présentés comme des solutions à la déprime, au sentiment de dévalorisation, et bien sûr au manque de séduction, mais qui frise parfois et malheureusement à la caricature.


Les réponses ne sont ni dans les discours moralisateurs prétendant définir le sexuellement correct, ni dans le recours obligé à la chirurgie esthétique, laquelle, comme tout acte chirurgical présente de vrais risques. Quant à dire que le corps ne compte pas parce que tout se passe dans la tête, cela revient à se concevoir comme des êtres chimériques dépourvus de corps, mais muni d’une tête et parfois d’organes sexuels.

D’ailleurs les hommes ne sont pas en reste cherchant à rajeunir leur apparence ou allonger et gonfler un penis jugé trop petit!

Sexualité et cancer

Un sujet douloureux et difficile qui peut toucher aussi bien les hommes que les femmes.

La maladie et ses traitements peuvent perturber la sexualité et aggraver une relation de couple préalablement fragile.

Le dossier que vous trouverez en suivant le lien et réalisé avec le concours du Dr Sandrine Atallah permet de mieux comprendre ses conséquences et solutions.

Résoudre ses problèmes sexuels par la pensée analogique

Après avoir résolu les problèmes sexuels d’origine physique, il reste tous les autres. La pensée analogique nous offre un outil d’une efficacité remarquable.

La pensée utilise différentes formes d’expression.

Il ne faut pas se limiter aux  « dialogues intérieurs »

Essayons de comprendre ce qu’est la pensée analogique. Beaucoup de gens réduisent leur pensée à la «petite» voix de leur dialogue intérieur. Or, nous savons que la pensée ce sont aussi des images, des sons, des sensations et des émotions. La pensée analogique utilise les représentations mentales qui font appel à des sensations ou des émotions et non à la raison logique.  Elle est à l’origine de ce que l’on appelle les manifestations ou symptômes psychosomatiques.
C’est l’hypnose qui a permis de mettre en évidence cette forme de pensée. Elle peut aussi s’utiliser en dehors de l’état hypnotique.

Prenons l’exemple de l’amitié : n’importe quel dictionnaire en donne une définition logique; par contre s’il s’agit de se la représenter, il sera nécessaire de faire appel à ses souvenirs, à ses expériences d’amitié en évoquant des moments partagés avec un ami. Chacun détient une certaine représentation de l’amitié qui varie en fonction de son expérience vécue. La plupart du temps, nous ne sommes pas conscient de ce processus mental et pourtant, celui-ci, bien davantage que la raison exerce une influence déterminante sur notre comportement et notre ressenti.

Se représenter son sexe

En ce qui concerne les problèmes sexuels, la représentation que chacun a de son sexe, du sexe de l’autre, de leur interaction et du rapport sexuel en général sera déterminante sur le vécu sexuel.


Il existe un problème sexuel féminin relativement fréquent que l’on appelle Vaginisme : il est responsable à 90% des cas des unions non consommées, le rapport sexuel est très douloureux, voire impossible. Certaines études ont montré qu’il existait encore de nos jours de 1 à 2% de mariages ou unions non consommées.

Le Vaginisme est une contracture involontaire et réflexe de muscles (releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve) entourant l’entrée du vagin interdisant ainsi toute pénétration ou la rendant très douloureuse.
Nous nous apercevons que la plupart du temps, la femme qui présente ce problème n’a pas de représentation de son vagin : elle est incapable de décrire son vagin en utilisant des informations d’ordre sensoriel. Elle peut bien sûr, en faisant appel à sa raison, décrire ce qu’elle a vu dans un livre
.

Une expérience et non un savoir théorique

Dans l’expérience intime de cette femme, tout se passe comme si son vagin n’existait pas bien que la raison lui dise le contraire. Si le vagin n’existe pas dans sa représentation mentale, la tentative de pénétration sera vécue comme si un objet, en l’occurrence l’organe sexuel masculin allait pénétrer (par effraction) dans son corps et non dans une cavité.
Un réflexe naturel vient alors interdire cette intrusion : la contraction des muscles.

Nous connaissons tous ce réflexe au niveau des muscles abdominaux.
Au niveau des représentations mentales, de la pensée analogique, une pénétration à l’intérieur du corps ne peut être que douloureuse, dangereuse voire mortifère ; il faut donc la rendre impossible. Ce qui est en contradiction avec la raison qui dit que cela est possible. Nous comprenons ainsi que, par association d’idées, le pénis ou le phallus évoque une arme blessante. Chacun ou plutôt chacune pourra en fonction de son vécu développer un fantasme ou plutôt une métaphore qui aura comme constante : une forme évoquant le pénis en érection associée à la douleur ou à la mort, d’où le serpent, le poignard, le glaive , etc…

Des découvertes déterminantes

À la différence du garçon qui découvre son sexe très tôt et de manière involontaire et non consciente, la fille va découvrir le sien que beaucoup plus tard ; le plus souvent lors de son premier rapport sexuel. On comprend ainsi que ce qui détermine la douleur du premier rapport n’est pas comme on le pense, le plus souvent, la déchirure d’un hymen en réalité insensible.
La jeune fille devra donc découvrir ce lieu vaginal par sa propre expérience sensorielle : essentiellement la vue et le toucher : introduire un doigt dans son vagin va lui permettre de s’explorer, de donner une forme donc une réalité représentative de toutes les caractéristiques physiques du lieu : forme, souplesse, élasticité, humidité, chaleur, etc…
À partir de cette connaissance qui est bien autre chose qu’un savoir, elle pourra accéder à son sexe et commencer à l’utiliser. Pour atteindre le plaisir , il faudra s’engager dans un autre parcours.

Il existe une petite expérience très simple à réaliser. Il s’agit en se représentant un rapport sexuel d’essayer de faire la différence entre la notion de pénétration, d’intromission et de préhension.
La femme commence par se représenter pénétrée. Elle essaye en même d’entrer en contact avec les émotions ressenties à cet instant, puis elle fait la même chose en se représentant l’intromission et de percevoir ce qui est différent puis la notion de préhension, imaginant son vagin était sa main enveloppant le sexe de son partenaire.
Connaître cela, c’est accéder à ses ressources personnelles et au plaisir recherché.
La pensée analogique est donc responsable de nombreuses difficultés sexuelles masculines et féminines , mais, une fois comprise et maîtriser, elle permet aussi de les résoudre avec une efficacité inégalée.

Il est souvent nécessaire de faire appel à un hypnothérapeute pour développer cette outil remarquable.

Passion Désir Affection, les ingrédients de l’Amour

Dire « je t’aime », reconnaître qu’on aime, se savoir aimé, recouvrent des sens différents qui se complètent. Qualité de la relation, durée de celle-ci, attentes mutuelles personnalisent le sens du mot « aimer ».
Le sens attribué à ce mot « aimer » prend ses origines dans les modèles éducatifs, et socio culturels. Ainsi on s’autorise ou on s’interdit d’exprimer son sentiment et on en limite les manifestations. L’amour ne se dit ni ne s’exprime de la même façon selon le sexe, la culture, l’âge de la relation, et celui des partenaires.

Les questions suivantes font apparaître ces différences.
Comment savez-vous qu’on vous aime?
Comment voulez-vous qu’on vous aime?
Comment lui montrez-vous que vous l’aimez?

Les réponses à ces questions révèlent les ingrédients de l’amour: Désir, Passion, et Affection les trois contextes dans lesquels il s’exprime.

Le désir concerne le sexe, la passion le coeur et l’affection la tête …

On dit que l’on aime, mais on ne distingue pas nécessairement entre l’amour passionnel, le désir ou l’affection. Ces trois ingrédients de l’amour coexistent chez la même personne, mais pas dans les mêmes proportions ni simultanément…Ce qui rend les choses encore plus compliquées c’est que les partenaires de la relation ne vivent pas nécessairement la passion, le désir et l’affection d’une façon parfaitement synchronisée, pourtant, ils disent chacun qu’ils s’aiment.

Comment aimez-vous votre partenaire ?

Imaginez un cercle et divisez le en trois zones à la manière de ces « camemberts statistiques », une zone pour le désir, une pour la passion et une autre pour l’affection. Quelle est la zone la plus importante ? 

Toutes les combinaisons sont possibles, quand le couple est parfaitement synchronisé, tout va pour le mieux, le moindre décalage qui fait dire « tu ne m’aimes pas », illustre un changement dans la répartition du désir de la passion et de l’affection.

Les femmes ont tendance à se montrer plus altruistes que les hommes, plus autonomes quant à eux. Les femmes mélangent davantage les contextes de l’amour car elles ont l’habitude de jouer plusieurs rôles : épouse, mère.

En parlant de l’amour, elles évoquent plus volontiers une expérience globale, et de ce fait tendent à vouloir installer une relation dans laquelle tous les ingrédients sont mêlés.


Les hommes, plus souvent d’un naturel conquérant et chasseur, laissent le désir piloter ses choix. Ils mettent en oeuvre des stratégies d’approche, de séduction pour parvenir à leurs fins. La femme est « l’objet du désir », et le désir est synonyme d’élan vital. Quand le moral est en baisse et que la déprime s’installe, la vigueur du désir sexuel est la première victime. 


Ces traits ne s’appliquent pas à toutes les femmes ni à tous les hommes, d’autant que la tendance à la bisexualité bouleverse les rôles habituellement dévolus à l’un et l’autre sexe.

La passion rassemble les hommes comme les femmes dans une sorte de délire ou la réalité habituelle cède le pas à une autre dimension qu’ils ont construite, habitent et peuplent de leurs rêves ou leurs cauchemars amoureux. 
Vivre une passion partagée conduit plus ou moins à un enfermement rarement durable, sauf si le quotidien demeure préservé. La promiscuité et l’intimité tuent la passion en portant atteinte à l’image idéalisée et qu’on essaie de faire coller au réel.

Dans son ouvrage, Belle du Seigneur, Albert Cohen décrit avec une cruelle précision l’attaque et les ravages du quotidien et du trivial sur la passion.


L’affection, sincèrement partagée est un gage de fiabilité relationnelle car elle s’installe dans la durée et s’accompagne d’autres attitudes positives, telles que la tolérance, et la disponibilité. L’affection installe la relation dans un climat de confiance et permet de surmonter les épreuves, le quotidien n’a pas de prise sur elle : les gens qui s’aiment de la sorte se voient et s’apprécient tels qu’ils sont.


Le désir est la pièce maîtresse de l’amour, la relation amoureuse débute par le désir, même s’il se dissimule dans des voiles romantiques. On ne décide pas qu’on aime, on « tombe » amoureux. Le désir c’est le trouble perturbateur qu’inspire Aphrodite, qui abolit les différences et sème le désordre. Le désir peut être à l’origine de la passion. Il est souvent symbolisé par le feu, qui détruit en même temps qu’il anime et demande sans arrêt du combustible pour continuer de briller et de réchauffer…

Une aide est souvent nécessaire pour rétablir l’équilibre…

Anatomie sexuelle interne de la femme

Dans son livre L’orgasme et l’Occident, l’historien Robert Muchembled, rappelle que les savants du XVIème et XVII ème siècle, reprenant les savoirs antiques , pensaient que les organes sexuels de la femme étaient les mêmes que ceux de l’homme, mais demeuraient cachés . Le célèbre anatomiste André Vésale, dans son ouvrage De humani corporis machina (1543) montre un dessin représentant un vagin dont la forme est exactement celle d’un pénis..mais retourné comme un doigt de gant!

Le Vagin et l’hymen

Comme le pénis de l’homme, c’est un véritable organe et non une simple cavité ; nous verrons qu’il possède des propriétés bien particulières. Ses parois délimitent grossièrement un cône cylindrique dont le diamètre extérieur correspondant à son entrée est plus petit que le diamètre interne correspondant au col de l’utérus. Sa longueur moyenne est d’une dizaine de cms environ avec des variations individuelles. L’examen digital réalisé par la femme lui permet de constater que sa paroi n’est pas toujours lisse ; il existe ainsi de petites stries transversales dans son premier tiers au niveau de la face antérieure ou supérieure selon la position debout ou allongée.

L’hymen

L’hymen est une cloison membraneuse normalement incomplète qui obture l’entrée du vagin appelée encore vestibule. Il n’a d’importance que sur les plans culturel, idéologique ou religieux, mais peu ou pas sur les plans anatomiques ou physiologiques. Il est visible chez la jeune femme vierge ou « pucelle » en écartant légèrement les petites lèvres.
Il n’est pas innervé et peu vascularisé puisque sa destinée est de disparaître ; il peut présenter différents aspects aux noms plus ou moins poétiques : falciforme, cribiforme, annulaire, labié, etc.


Si lors du premier rapport, sa déchirure peut saigner légèrement, ce n’est pas une généralité, et la douleur ressentie par la jeune femme, n’en est pas la conséquence. Mais c’est la contraction réflexe et involontaire de certains muscles du périnée, les releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve qui en est responsable.
Un grand écart lors d’exercices sportifs ou de danses peut avoir pour effet de le réduire à sa plus simple expression ! On peut comprendre que l’usage de tampons avant « la première fois » aura le même effet.

En explorant son vagin

Au fond du vagin, la femme peut percevoir avec l’extrémité de ses doigts une masse plus dure qui correspond au col de l’utérus. Il faut savoir que sa longueur d’une dizaine de cms ne varie pas habituellement avec l’âge, sauf en cas de prolapsus. Ce qui correspond à une descente de l’utérus dans l’espace vaginal. La déficience des muscles suspenseurs de l’utérus est souvent la conséquence de nombreux accouchements.

Le diamètre externe varie un peu de quelques cms en fonction des accouchements par voie naturelle ; il répond à une plus ou moins grande tonicité de certains muscles du périnée et plus particulièrement du releveur de l’anus et du constricteur de la vulve . Il est donc plus étroit chez la jeune femme que chez celle qui a eu de nombreux enfants.

1.trompe de Fallope
2.vessie
3.symphyse pubienne
4.ligaments vésico-pubiens
5.clitoris
6.petites lèvres
7.vagin

8. ovaire
9. péritoine sigmoïde
10. utérus
11. cul-de-sac vaginal
12. col de l’utérus
13. rectum
14. anus

Nous comprenons l’importance de la rééducation de la musculature périnéale à la suite de l’accouchement. En l’absence de pénétration les parois du vagin sont accolées dans son 1/3 externe comme une porte à deux battants fermée. Le schéma ci-dessous ne rend pas compte de cette disposition et, comme la plupart des représentations de l’anatomie sexuelle féminine, il présente le vagin comme une sorte de tube ce qui, nous l’avons vu est faux… Plus large au fond, plus, étroit à l’entrée, il a globalement la forme d’une poire. Sa paroi antérieure est naturellement plissée, lui permettant de s’adapter, entre autre, à la tête du bébé lors de l’accouchement.

Lors d’une excitation importante, le fond du vagin s’agrandit, augmente de volume: c’est la ballonisation permettant d’éviter un contact direct du pénis avec le col de l’utérus souvent désagréable, lors des rapports sexuels.

Zone « G »

Les parois du vagin et plus particulièrement la zone en regard de l’urètre (la zone G et non pas le point G) sont richement vascularisées et innervées. Du tissu spongieux entoure l’urètre, comme chez l’homme mais avec une disposition légèrement différente.

La lubrification vaginale

Lors de l’excitation sexuelle, il y aura une vasodilatation des artères entourant le vagin, provoquant la lubrification de celui-ci ; ce n’est pas pour l’essentiel une sécrétion glandulaire, mais une véritable sudation de la paroi vaginale. Cependant, il existe à l’entrée du vagin deux petites glandes : les glandes de Bartholin qui lubrifient légèrement son entrée. Cette lubrification (sudation) est plus ou moins importante selon les femmes et leur excitation. Une lubrification très importante caractérisera ce que l’on nomme : « la femme fontaine ». Certains auteurs définissent la femme fontaine comme étant celle qui aura une éjaculation lors de l’orgasme… Il existe en effet, chez certaines, des reliquats embryonnaires de la prostate entourant l’urètre féminine responsables de cette éjaculation. Il est souvent difficile de connaître l’origine de cette abondante émission lorsqu’elle survient.
Une absence ou insuffisance d’excitation, certains médicaments, un tabagisme important et quelques maladies peuvent être responsables d’une sécheresse vaginale.

Toutes les femmes peuvent accéder à l’orgasme vaginal

Il est essentiel que la femme ait une bonne connaissance de son organe vaginal qui bien qu’étant en creux, concave est tout à fait comparable dans sa réalité et sa fonction à la verge masculine.
Cette représentation formelle sera déterminante pour que la femme puisse accéder à l’orgasme lors des rapports sexuels, c’est-à-dire à l’orgasme à point de départ vaginal qui est différent de l’orgasme clitoridien. Et il est important de savoir que toute femme possède le potentiel de ressentir les deux à condition de mettre en œuvre certaines conditions.

À savoir:
S’il est facile d’accéder à une sexualité destinée à la reproduction de l’espèce, à sa survie car inscrite dans nos gènes, la sexualité ludique n’est pas innée et nécessite un apprentissage qui n’est pas toujours simple et facile…

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