Plus de partenaires sexuels = plus de risques de cancer?

Une étude récente publiée dans le British Médical Journal semble montrer que le fait de changer fréquemment de partenaire pourrait avoir une influence sur les risques de cancer.

Réalisée en Grande Bretagne, cette étude portant sur 5722 personnes dont 2537 hommes et 3187 femmes (âge moyen 64ans) a montré l’existence d’une corrélation statistique entre le nombre de partenaires sexuels au cours de la vie et le risque de survenue de cancer dans les deux sexes.

Ainsi les femmes qui ont eu plus de 10 partenaires sexuels auraient 91% plus de risque de cancer que celles n’en ayant qu’un seul. Chez les hommes le risque est augmenté de 57%.

En ce qui concerne d’autres affections (maladies de longue durée), il n’a été retrouvé aucune corrélation chez les hommes , par contre le risque est augmenté (hépatite C par exemple) de 64 % chez les femmes.

Explications

On ne peut émettre que quelques hypothèses.

  • Corrélation avec le tabagisme et une plus grande consommation d’alcool?
  • Surveillance médicale insuffisante en rapport avec les connaissances de l’époque?
  • Peu de précautions lors des rapports sexuels (l’usage du préservatif s’est développé avec les années SIDA)
  • Lien probable avec le papillomavirus (HPV).
  • Variété des pratiques sexuelles: fellation, sodomie, cunnilingus, etc….
  • C’est toujours multifactoriel.

Mieux vaut prévenir…

  • Préservatif
  • Frottis régulier
  • Prise de sang
  • Consultation gynécologique, urologique et ORL si doute ou inquiétude

Le HPV chez l’homme.

Une autre étude récente, publiée dans le Lancet (méta-analyse de 65 études dans 35 pays) ont montré que 31% des hommes de plus de 15 ans étaient porteurs de papillomavirus. Si tous ne sont pas cancéreux, 21% sont oncogènes! Il est estimé, toujours par le Lancet à 69400 le nombre de cancer dû au HPV chez l’homme en 2018. Ce sont essentiellement des cancers de la gorge, du rectum et de la verge.

La vaccination avant l’âge des premiers rapports (avant 15 ans en moyenne) est sans aucun doute la meilleure prévention.

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Sodomie et plaisir anal?

Il s’agit d’une étude récente publiée dans le Journal of Sexual Medecine ( 7 août 2023).

Selon cette étude portant sur 975 hommes essentiellement Gays et Bisexuels (moyenne d’âge : 32 ans, 1 rapport sexuel par semaine), le plaisir anal augmenterait avec la fréquence des rapports.

Ainsi à mesure que la fréquence des sodomies étaient plus importantes, de moins 10 expériences à plus de 500, les sensations de plaisirs augmentaient et passaient de 42% à 92% alors que les douleurs de pénétrations et de gênes intestinales diminuaient respectivement de 39% à 13% et de 21% à 6%.

Il semble évident que l' »entrainement » puisse jouer un rôle favorable au plaisir lors de la pénétration anale. Celui-ci nécessite une urètre postérieure, donc une prostate présente et en » bonne santé ». En effet c’est la stimulation de ce fameux point P (pour prostate) qui est responsable de la jouissance.

Il est néanmoins évident qu’un sphincter anal non préparé et non entrainé puisse être douloureux et donc parasiter le plaisir. Bien que chez certains sujets, une petite douleur augmenterait l’excitation sexuelle.

Qu’en est-il chez la femme?

Il est tout à fait possible d’extrapoler. En effet chez la femme, le plaisir anal est le même que le plaisir vaginal ( à condition d’être « vaginale »). C’est la même stimulation de l’urètre postérieure (le point G); en effet la paroi entre le vagin et le rectum est suffisamment fine pour que sa stimulation puisse se faire lors de la sodomie.

Quant aux désagréments « anodyspareunie », ils sont les mêmes que ceux des hommes.

Pratique de plus en plus courante lors de jeux sexuels, la sodomie nécessite quelques précautions, sans parler du consentement.

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Fréquence des rapports sexuels et ménopause

D’après une étude publiée en 2020 dans la revue Royal Society Open Science , les femmes qui à l’approche de la ménopause ont des rapports sexuels fréquents, auraient une survenue plus tardive de leur ménopause.

Une moyenne d’1 rapport sexuel par semaine réduirait le risque de survenue de 28% par rapport à celles qui ont des rapports 1 fois par mois.

L’étude a été réalisée chez des femmes hétérosexuelles âgées en moyenne de 46 ans, non ménopausées avec une moitié en péri-ménopause (quelques petits symptômes mineurs).

Il eut été intéressant de connaître l’influence de l’orgasme sur cette ménopause retardée. Il est, en effet probable, selon mon expérience de clinicien que celui-ci puisse jouer un rôle favorable.

Le plaisir sexuel joue très certainement un rôle important par l’intermédiaire des neuro-transmetteurs.

Selon une autre étude portant sur 3000 femmes, les femmes mariées auraient une ménopause plus tardive par rapport aux divorcées et célibataires.

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Sexologie magazine vous emmène aux confins de vos fantasmes :

Que révèlent nos fantasmes?

Ils révèlent que l’on a su développer une sexualité récréative. Une sexualité exclusivement reproductive ne permet pas de les produire, sauf à qualifier de fantasme un désir d’enfant. Ce qui explique en partie l’absence de ceux-ci chez certaines populations féminines. Quelques études récentes semblent montrer leur absence chez les asiatiques! (à vérifier)

Jusqu’où peut-on aller ?

Le discours sur la sexualité semble de plus en plus libéré et affranchi de toute contrainte, de tout tabou. Or, le mot « fantasme », bien que souvent prononcé dans nos discussions, reste entouré d’un halo de mystère et de pudeur. Ainsi, certains taisent avec honte le contenu de leurs fantasmes, craignant de choquer leur partenaire ; d’autres redoutent la perte de contrôle et la dégringolade dans un monde de vices et de perdition. Mais qu’en est-il réellement de nos fantasmes ? Diffèrent-ils entre un homme et une femme ? Faut-il les partager ? Et surtout, leur réalisation comporte-t-elle un risque ?

Un inconnu vous hèle de son taxi et vous embarque dans les ténèbres, une fois repu, il vous confie à son chauffeur… Un beau brun au regard ténébreux qui vous fait découvrir une nouvelle facette de la vie nocturne romaine… dévergondée et décadente… et vous goûtez pleinement à ces délices quand votre conjoint se met en mode ronflements et vous ramène à l’amère réalité… Mais lui au fait ? De quoi rêve-t-il bien lové dans les bras de Morphée ? Est-il dans le même club échangiste que vous ou ordonne-t-il à sa secrétaire de lui prodiguer une gâterie sous le bureau tandis qu’il est en réunion ? Or, nous le savons tous, notre quotidien ne se déroule pas tout à fait – voire pas du tout –  de la sorte… Nos fantasmes cependant, ces douces « caresses de l’esprit » pilotées par notre inconscient, cette faculté de notre imaginaire à nous plonger dans notre cinéma érotique intérieur, réussissent quand tout échoue à booster notre désir et pimenter notre vie sexuelle, un peu trop routinière. Ils nous ont accompagné depuis notre adolescence, nous aidant à surmonter les déceptions en palliant à nos manques. Or notre éducation souvent imprégnée de religion s’est construite sur le postulat que la sexualité, surtout féminine, est de nature dévorante et surtout impossible à assouvir. Cette croyance basée sur la peur et la culpabilisation du plaisir, bride par ses interdits notre imagination et limite notre capacité au fantasme. Pourtant, fantasmer, tout comme rêver, est une faculté saine et naturelle de l’esprit ayant pour but de nous permettre de garder un certain équilibre à condition de ne pas se réfugier en permanence dans cet univers imaginaire et  dans la fuite de l’autre et de certaines réalités. Ainsi, normalement, tout le monde aurait des fantaisies secrètes même s’ils en n’ont pas conscience, de même que tout le monde rêverait même si certains ne s’en rappellent pas. Il n’y a pas de règle en la matière. Rien n’est obligatoire. Mais le fantasme est non seulement un facilitateur d’une sexualité récréative, mais aussi le meilleur moyen de se connaître et d’avoir du plaisir. Nous passerons au crible les fantasmes les plus fréquents des hommes et de femmes à l’aide de vos précieux témoignages.

Grande et blonde, Cynthia 23 ans, étudiante en philosophie avoue sa grande timidité et les envies secrètes qui se cachent derrière sa pudeur : 

« Je suis du genre timide. Même avec mon fiancé, je n’accepte de faire l’amour qu’une fois la lumière éteinte. Une fois déshabillée je me glisse passivement sous les draps et je le laisse faire le reste dans l’obscurité. Ce qui m’exciterait vraiment c’est de complètement changer de look. Dans mon fantasme, je m’achète une perruque rousse, très courte, avec une frange. Je porte un manteau noir en cuir  et des cuissardes cloutées aux talons aiguilles. En dessous, j’ai des bas résilles, un porte-jarretelles, un string en cuir et un soutien-gorge aux bonnets fendus. Mon homme m’attend dans le salon. Je mets une musique sensuelle, ma préférée : « you give me fever de Madonna », et je commence à danser langoureusement en déboutonnant lentement mon manteau. Quand je sens qu’il est à l’apogée de l’excitation, je l’immobilise sur un siège, lui arrache sa chemise et ses vêtements et le titille jusqu’à ce qu’il hurle de plaisir…On finit par s’aimer de façon fusionnelle et sauvage!…Soupirs…si seulement j’osais lui en parler… »

Motus et bouche cousue

Ils ont beau faire partie de notre vie sexuelle, ils symbolisent non seulement notre liberté et notre imaginaire érotique, mais aussi nos tabous. Ce « rêve de l’esprit, commun à tous les hommes et à toutes les femmes » reste souvent enfoui dans notre jardin secret car en parler reste toujours très difficile. Et d’ailleurs, faut-il toujours en parler ? 

« C’est impossible, continue Cynthia, bien qu’on soit très proche et qu’on se confie tout, je suis toujours incapable de lui avouer ce fantasme. Ça le frustre et moi aussi car je suis certaine que notre vie sexuelle en pâtit »

Sans doute, mais Cynthia est loin d’être seule dans ce cas. Pourtant, 60% des hommes et 47% des femmes avouent en avoir et même monter au septième ciel en y ayant recours. S’ils sont soigneusement tus, c’est par peur de choquer l’autre ou d’être taxé d’anormal ou de pervers. Et puis, il faut avoir aussi une immense confiance en soi et en l’autre, car un fantasme n’est pas nécessairement un désir de passage à l’acte. D’où ce décalage entre les hommes et les femmes, les premiers considérant à 60% que la réalisation des fantasmes est une bonne chose, alors qu’en général, les femmes préfèrent les garder en l’état.

« L’idée, en fait, a dû me venir dès que j’ai rencontré Elise, se confie Gérard, 41ans. Ou plutôt me traverser l’esprit… Moi je vivais à Paris, elle à Lille avec sa sœur. Et dès le premier week-end que j’ai passé chez elle, j’ai rencontré Lisa, sa jumelle. Deux beautés magnifiques : même allure, même douceur, même façon de parler. Et, surtout, tellement complices … J’étais troublé, par cette ressemblance et ce lien fusionnel. Pendant deux ans, nous nous sommes donc croisés régulièrement tous les trois, sans la moindre ambiguïté. Puis Elise s’est installée avec moi, à Paris. C’est au cours d’un week-end que Lisa passait chez nous que mon univers fantasmatique a secrètement basculé. Ce soir-là, on l’avait invitée chez  nous en compagnie de son petit ami. Dès le début du repas, il y avait quelque chose d’électrique dans l’air. Lui, très beau mec, elles, divinement sexy ; la lumière tamisée ; les vapeurs de champagne pour couronner le tout… Bref, sans que personne n’aborde le sujet, un feeling érotique s’est lentement distillé entre nous. Dans mon esprit, il était clair que j’aurais aimé qu’il se passe quelque chose. Et j’attisais le feu. Mais en même temps, pour moi, on était dans le fantasme absolu, le tabou, et je n’imaginais pas que cela puisse aller plus loin qu’un petit jeu…Fantasme que vous avez sans doute deviné: On commence à flirter, chaque duo de son côté, en échangeant des regards. Puis, comme deux aimants, Elise et Lisa tombent dans les bras l’une de l’autre. Nous, les hommes, sommes spectateurs. Plus tard, nous nous mélangeons tous les quatre, et je m’imagine le corps de Lisa contre le mien. Evidemment faire voler un tel tabou en éclats n’est possible que par la fantaisie et le fantasme. Je ne franchirai jamais un tel interdit. Ce soir-la, ce fantasme s’est imposé spontanément à moi. Et je soupçonne le reste du groupe d’avoir vécu la même fantasmatique que moi. Bien que ne nous soyons contentés de quelques bisous et caresses chaque couple de son coté, nous étions tous comme transcendés, exaltés. Chaque duo s’est ensuite retiré dans une chambre. Entendre leurs soupirs et halètements à travers les cloisons a donné un tel coup de fouet à mon désir que j’étais super excité. Je me souviendrai toujours de cette nuit unique où j’ai gouté à la puissance érotique de mon imaginaire. Imaginaire que je n’ai jamais confié à Elise, et ne le ferai jamais. Bien qu’elle aie, elle aussi, savouré cet instant magique, y mettre des mots serait nommer l’innommable, l’inconcevable et fracasser nos vies. A mon avis les fantasmes contribuent à la richesse de notre monde intérieur.  Tels nos rêves, leur sens nous échappe, le sens d’un contenu que nous ne choisissons pas consciemment. Contenu qui n’a pas de place dans le monde réel et qui s’appauvrirait atrocement s’il venait à se concrétiser… »

Fabienne, quant à elle, 26 ans, raconte :

 « J’ai vécu un coup de foudre pour un collègue, un homme très grand, très musclé, très viril. Et sa virilité déclenchait en moi une extrême féminité. Il m’inspirait des fantasmes incroyables. J’avais envie qu’il m’admire, me reluque…J’ai donc fait de petites tentatives afin qu’il me confie ses propres fantasmes. Il m’a avoué alors en me fixant droit dans les yeux qu’il était prêt à me mater mais à une condition : habillée d’une guêpière en m’amusant avec une fille…Je me croyais prête à tout pour le satisfaire, j’ai donc acheté la guêpière avec une excitation mal dissimulée. Il s’était mis d’accord avec une de ses copines. Une fois chez lui j’étais au comble de l’excitation et du malaise en même temps, j’ai bloqué, impossible. La fille était de trop et ce jeu ne m’amusait que dans l’imagination… »

Fantasmes féminins et masculins se rejoignent-ils ? 

Il est bien évident que quelques différences notoires existent entre les imaginaires féminin et masculin. Nous ne fantasmons pas de la même façon et pas toujours dans le même but. La femme utilisera souvent son fantasme pour s’exciter juste avant ou au moment de la relation, voire au moment même de l’orgasme. L’homme, lui, le vivra très en dehors de la relation, et son objet sera beaucoup plus immédiat, moins construit, moins imagé.

Par ailleurs, on a tendance à oublier que le mot fantasme a vu le jour avec la psychanalyse, pour laquelle il traduisait l’expression d’un manque inconscient. Or ces scènes idéales, que nous nous projetons les yeux clos, nous les bâtissons à partir de notre personnalité et de notre histoire, parfois très archaïque. Il n’est donc pas étonnant de constater que les fantasmes masculins sont généralement centrés sur la puissance (pour contrebalancer l’angoisse de castration) et ceux de la femme sur la relation (en écho au complexe d’Œdipe). Globalement, les femmes se racontent plus souvent un scénario amoureux, tandis que les fantasmes masculins rarement aussi élaborées que ceux des femmes et surtout bien plus visuels, s’attardent sur un bout de peau, une cuisse, un sein, un sexe…Ainsi, l’univers fantasmatique masculin relève d’une affirmation de sa puissance sexuelle (être avec plusieurs femmes), d’une composante agressive (soumission d’une partenaire pas vraiment consentante), de l’exhibitionnisme, de l’érotisme buccal… Chez la femme, l’on retrouve le plus souvent la personnalisation du partenaire (scènes romantiques), la séduction (être désirée par plusieurs hommes ou par une autre femme) et la déresponsabilisation du plaisir (subir et être maîtrisée permettant de s’autoriser la jouissance). L’on en déduit que si l’homme aime voir et agir, la femme se satisfait dans la durée et dans l’émotion qu’elle a besoin de sentir autour d’elle. On note que les fantasmes les plus fréquemment retrouvés chez les femmes sont des fantasmes masochistes de soumission et de viol. C’est que ce type de fantasmes a deux fonctions : il permet de déresponsabiliser la femme quant au fait d’être coquine puisque dans la soumission on lui impose de l’être ; elle a tellement à lutter pour être respectable dans la société que parfois, même dans l’intimité, elle a du mal a laisser tomber le masque. Un tel fantasme lui permet de se laisser aller. Pour en revenir au fantasme de Cynthia (cf. 1er témoignage), il va lui servir à “s’érotiser” en prenant pour modèle l’archétype de la séductrice déguisée avec des accessoires fétiches. Elle qui  rêve d’un corps à corps amoureux sans pouvoir oser l’exprimer et qui cache son désir sous les draps, dans le noir en laissant à son partenaire l’entière responsabilité de la sexualité du couple, son fantasme lui permet d’accepter son corps, de découvrir ses sens et d’accepter enfin d’être désirée et désirante.

Enfin, les fantasmes de sexualité de groupe et les fantasmes homosexuels sont ceux qui reviennent le plus souvent, pour les deux sexes. Ainsi, quand un couple rêve d’ouvrir son duo à d’autres bras, c’est une manière d’introduire une sorte d’amant ou de maitresse idéal(e) qui devinerait nos désirs les plus secrets et qui correspondrait à un certain idéal érotique.

Certains prétendent ne jamais fantasmer. Est-ce possible ?

« Je n’ai jamais eu de fantasmes, explique Maya, ou alors ils surgissent pendant mon sommeil et tout comme mes rêves, je ne m’en souviens jamais. Mon partenaire se plaint de mon manque de créativité lors de nos ébats amoureux. Pourtant je prends du plaisir lors de chacune de ses initiatives… Pour ma part, il me semble que je n’ai aucune fantaisie… » 

Maya énonce clairement une problématique dont se plaignent de nombreuses femmes. En fait, chacun de nous a un sommeil jalonné de rêves, mais ne s’en souvient pas nécessairement. Cela s’applique aussi pour les fantasmes: tout le monde en a mais pour des raisons diverses et personnelles, certaines personnes en sont moins conscientes que d’autres. Evidemment, stimuler et user de leur imaginaire leur est moins aisé par la suite. Lire des livres, regarder des films, en s’attardant sur les passages érotiques et noter ses émois, ses réactions, sont d’autant de moyens de nourrir son imaginaire. Il faudra accepter ensuite ces sensations afin d’appréhender ce qui les déclenche. La prochaine étape étant de repasser ces stimulants autoérotiques pendant le rapport amoureux, afin de ré expérimenter ce plaisir. Néanmoins, fantasmer n’est point une obligation, juste un atout.

Judith, 23 ans, étudiante en médecine, est de celles qui ont osé  franchir le pas :

« Nous étions très jeunes. Nous vivions tous les deux chez nos parents, et les opportunités de faire l’amour étaient encore rares. Un samedi après-midi, nous avions décidé d’aller voir un vieux film dans un petit cinéma de Versailles, la salle était quasiment déserte. Nous nous sommes installés au dernier rang. Le film n’étant pas passionnant, j’ai décidé d’égayer un peu tout ça. Et j’ai commencé à caresser David. Bien sûr, il a été surpris mais ravi ! Puis, de fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés à faire l’amour dans cette salle obscure. Nous faisions attention à ne pas faire trop de bruit pour que le son couvre nos ébats. Mais j’étais quand même stressée à l’idée qu’on puisse nous découvrir ! Avec le recul, cela reste un bon souvenir, mais je me rends compte que c’était un plan assez facile. Je ne suis pas du genre à prendre trop de risques ! »

Camille, 35 ans a fait de même en allant au-delà de ses tabous :

 « J’ai toujours rêvé d’être réduit à l’état d’homme-objet. De n’être qu’un corps pour une femme… Pas de sentiments, pas de caresses. Etre juste utilisé. J’ai eu un nombre impressionnant de petites amies, mais aucune d’entre elles ne se prêtait vraiment aux jeux sexuels. Sauf, il y a cinq ans, Liliane, avec qui j’étais marié depuis deux ans et avec qui je parlais souvent de ces choses-là… Un matin, j’ai donc osé. Je lui ai simplement dit : ‘Utilise-moi !’. Elle m’a immédiatement attaché avec deux ceintures et deux foulards aux pieds du lit. Puis elle a joué avec mon sexe, ma langue, ma bouche… Elle se donnait du plaisir avec mon corps et ça m’excitait. Mais au fond, j’étais déçu. Mon fantasme n’est pas d’être utilisé comme un godemiché. J’aurais voulu plus de sensualité, plus de magie. Mais c’est peut-être la limite de tout fantasme. La réalisation est rarement à la hauteur de ce qu’on en attendait. »

En parler, oui mais…

Ainsi, d’autres comme Judith et Camille ont pris l’initiative et le risque d’en parler à leur partenaire. Dans le cas de Judith, il est toujours plus aisé de se livrer en pleine action, l’état de détente et de lâcher prise que favorise le coït permet de faire sauter les verrous de l’inconscient et de l’imaginaire parfois même à notre insu. D’ailleurs de plus en plus d’hommes se plaignent que leurs partenaires ont des fantasmes trop assumés, trop exprimés, et qu’elles leur en fassent part en employant des mots trop crus. En quelques années, l’équilibre s’est profondément modifié, tant en paroles qu’en actes. Il reste donc délicat d’en parler. Et certaines précautions sont de mise.

D’abord, prendre le temps de trouver un langage commun est nécessaire. Puisque hommes et femmes n’usent pas tout à fait du même vocabulaire, l’apprentissage et la mise en place de la communication doit se faire en douceur. En effet, le fantasme est un sujet délicat qu’on ne peut révéler à l’autre de façon trop crue et abrupte. C’est le moi le plus intime de chacun qui est mobilisé. Etre trop direct ou trop technique risque de rebuter l’autre et de l’inhiber. Le dialogue est alors interrompu et sa reprise difficile. Permettre un échange progressif, respectueux de l’autre est nécessaire. C’est une aventure que l’on vit à deux, à mesure que les liens se tissent et que la confiance se met en place. D’insinuations en allusions, le passage d’un imaginaire à l’autre se fait graduellement. La construction d’un univers fantasmatique commun requiert patience et prudence et surtout le respect du rythme de l’autre. Un faux pas, une parole précipitée et la magie n’opère pas. Inversement, quand le jeu est enclenché, un mot va en entrainer un autre jusqu’à ce que la parole ne suffise plus. À deux, la puissance érogène du fantasme risque de s’étioler. On va vouloir concrétiser … Et pour tenir le coup du passage à la réalité, avec ses risques de désillusions, il faut savoir préserver son intégrité. Sans oublier qu’à son tour, un fantasme en enclenche un autre. Le dérapage et l’escalade constituent de véritables dangers. Il faut être à la hauteur du jeu et être conscient des risques. Et surtout ne pas dépasser ses propres limites.

L’histoire de Clara 31 ans et Eric 53 ans :

Clara est une jeune femme ambitieuse, ayant monté sa propre agence d’hôtesses d’accueil. Elle a un coté rebelle qui n’est pas pour déplaire aux hommes. Mais surtout, très sexy, elle n’hésite pas à user de ses charmes afin d’établir des contacts précieux pour son business. Elle rencontre Eric, de 22 ans son ainé, célibataire endurci, dragueur et hyper médiatique.

«J’ai tout fait pour qu’il me repère, sa réputation d’homme fatal m’excitait, j’avais envie qu’il tombe dans mes bras et j’ai réussi. La première fois, on a fait l’amour dans son bureau. C’était troublant parce qu’il avait éteint les lampes et que l’espace était seulement éclairé par les décorations de Noel de l’avenue qui nous plongeaient dans des lumières multicolores ou dans l’obscurité. J’avais l’impression d’être dans un bar ce qui ajoutait à mon excitation. On s’est revu plusieurs fois  avant qu’il ne me demande de le retrouver un soir vêtue uniquement de mon long manteau noir avec rien au dessous. Intriguée, j’ai obéi. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me laisse une demi-heure poireauter au bas de son appartement, dans la rue, dans cet accoutrement, avant qu’il ne m’ouvre la porte d’entrée de l’immeuble. A peine ai-je franchie le pas de sa porte, fatiguée et frigorifiée qu’il me prit dans ses bras pour me faire longuement l’amour. Ce fut une nuit très forte en émotions. Nos petits jeux qui nous plaisaient autant l’un qu’à l’autre (moi plus chavirée par l’inconnu que part le plaisir, je dois l’avouer), ont atteint leur paroxysme. En réalité, je tombais amoureuse et Eric, l’indomptable, s’attachait à moi, enfin, surtout sexuellement. Chez lui, cela devenait une obsession, je n’étais pas très bien, mais j’avais peur de le perdre. On ne faisait plus jamais l’amour classiquement. Il y avait toujours un préambule ou même des tierces personnes. On a fini par des parties fines avec des couples qui partageaient les mêmes fantasmes. J’avais l’impression que je tombais bien bas. D’être une prostituée en quelque sorte. Je ne tolérais plus cette situation et n’y prenait plus aucun plaisir mais en même temps, je ne pouvais me passer de lui, alors je continuais. Un jour, un ami nous a proposé de passer un week-end organisé pour des couples dans une villa. Au programme, ripailles et orgies. La proposition m’a laissée muette. Je prétextais un malaise et m’éclipsait. Le lendemain, je n’ai pas répondu au téléphone et puis le soir venant, j’ai craint qu’Eric ne vienne frapper à ma porte, alors j’ai composé son numéro… J’ignore ou j’ai puisé le courage pour lui avouer que j’étais à bout de forces, que je ne voulais plus jouer. Je savais qu’il tiquerait à ces mots, il a raccroché avec un « tu vas le regretter, tu peux dire au revoir à tes ambitions, D’ailleurs en avais-tu la carrure ? Ce que tu es gourde ! ». Je regrettais déjà les paroles que je venais de prononcer mais c’était trop tard, je savais qu’un homme de son envergure n’offrait jamais de session de rattrapage. Eric ne m’a jamais rappelé mais il n’a pas oublié de me tailler une réputation d’enfer. J’ai des clients qui m’ont vraiment fermé leurs portes. Détruite, j’ai quitté Paris pour Londres, où j’ai rencontré mon mari dont j’ai eu une petite fille. La vie sereine dure depuis cinq ans, il m’en a fallu trois pour me reconstruire, pour ne plus me sentir salie. Mon mari m’a vraiment aidée. Avec lui c’est du bonheur en barre. Le seul problème c’est qu’il n’a aucun fantasme… »

Au-delà des limites

A l’instar de Clara, il nous arrive parfois de jouer le fantasme de l’autre de peur de le perdre mais finalement, c’est le lien avec nous-même qui est rompu.

Il ne faut donc ne pas oublier qu’un fantasme n’est pas fait structurellement pour être vécu, vouloir le vivre peut exposer à la déception voire même à l’angoisse, si ce n’est plus. Si le fantasme est utile quand il développe notre imagination et vient mettre de la fantaisie dans une vie sexuelle trop tranquille, il n’est cependant viable que s’il ne devient pas une addiction chez les partenaires, ou pire, chez l’un deux seulement.

En conclusion, nos fantasmes devraient demeurer une fantaisie. Le problème surgit lorsque chez l’un des deux partenaires, ce jeu devient un besoin systématique. Si l’autre ne parvient pas à entendre que son attitude est trop destructrice psychiquement, c’est souvent la fin de l’histoire. Il est toujours important de garder un certain lien avec la réalité afin de ne pas tomber dans un jeu pervers et non sans dégâts.

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Un peu de lecture: Le couple et la communication (format kindle sur amazon)

« La chair est triste, hélas »mais pas que…

Je me permet de reprendre le titre du dernier ouvrage d’Ovidie.

Oui, en effet, la chair peut être triste! Surtout quand on l’a réduite à un produit de consommation dont on a usé et abusé! Le sexe et par extension, l’individu qui le porte n’est pas un consommable dont on va pouvoir se débarrasser après usage.

Il est, au même titre que la mains par la gestuelle, la bouche par la parole, les yeux par le regard, un instrument de communication. Il permet d’exprimer ses sentiments, ses affects, et ses émotions. Il devient ainsi source de plaisirs incomparables et surtout d’épanouissement.

Ovidie, comme beaucoup n’a pas compris cela. Jolie et séduisante, il lui fallait plaire, être désirable. Le désir féminin est avant tout « narcissique »avant d’être sexuel. Et elle l’exprime fort bien dans son livre: « J’ai l’impression qu’il faudrait quasiment poser une RTT pour être désirable, avec ces ongles à vernir, ces jambes à épiler, ces rides à effacer, ce poids à perdre, ces racines des cheveux à cacher. Et puis toutes ces minauderies, cette danse de la relation qui occupe une telle place ». Mais pour plaire à qui? Si ce n’est à elle-même! Même si elle n’est pas indifférente au regard de l’autre qui n’est que le miroir d’elle-même.

C’est ce qu’elle a cru et pratiqué jusqu’à « l’écœurement ».

Bien faire l’amour est un art qui nécessite un apprentissage. Découvrir son corps, son plaisir par les caresses, la masturbation est nécessaire. Mais se limiter à cette dernière seul(e) ou à deux devient rapidement lassant. Il faut dire que la plupart des rapports sexuels se rapprochent plus de la masturbation où chacun se doit d’être un bon et beau sextoy!

Ce consumérisme sexuel est sans issu et Ovidie par son livre « La chair est triste, hélas » en est un bon exemple.

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Les « brouteurs ou arnacœurs, ces escrocs à la romance

Comment s’en prémunir avec quelques conseils simples.

Quelque soit le réseau social: Facebook, Instagram, WhatsApp, si vous êtes contacté par une personne que vous ne connaissez pas, il est préférable de ne pas répondre. Vous êtes au moins sûr de ne pas vous faire piéger par un brouteur ou « arnacœur ». (définition en cliquant sur le lien)

Si malgré tout vous êtes curieux (se), l’approche est souvent la même « coucou, je suis célibataire ou divorcé (e) avec un ou deux enfants, j’aimerais faire ta connaissance… est-ce que je peux te tutoyer ». Il n’est pas rare de constater une faute d’orthographe à chaque ligne si ce n’est à chaque mot. Regardez attentivement les photos: elles ne sont pas très nombreuses et se ressemblent beaucoup. On y trouve souvent des indices qui indiquent que la personne n’habite pas ou ne connaît pas l’endroit où la photo a été prise ni le lieu qu’elle est censée habiter. Et pour cause, elles ont été dérobées. En général le physique est plutôt agréable et suggestif. Il est vrai que les brouteurs aiment bien les poitrines généreuses. Sur leurs contacts, ils ont de nombreux abonnements, mais peu d’abonnés. La date de création de leur compte est souvent récente.

Lorsque vous voulez avoir quelques précisions sur l’endroit où elles habitent afin de mieux les connaître, il est très fréquent de constater de nombreuses incohérences. Ce qui est normal car elles n’y ont jamais mis les « pieds »! Quant à la profession, lorsqu’il s’agit de pseudo femmes, elles travaillent presque toutes dans les produits de beauté et viennent d’être licenciées. Quant à ceux qui cherche à arnaquer des femmes en mal de solitude, ils jouent sur la corde sensible de l’amour et de la santé. Ils ne peuvent pas payer les médicaments pour eux-mêmes ou pour des proches…

Très rapidement votre générosité financière va être mise à contribution, et vos ennuis commencer.

Ne rêvez pas! aucune âme sensible inconnue va brutalement être prise d’un irrésistible amour ou désir sexuel pour vous.

Quant aux sites de rencontres, si on y trouve moins de « brouteurs », ils sont le siège de nombreuses usurpations d’identité quand ce n’est pas le site lui-même qui crée de faux profils pour attirer « l’esseulé(e) ». Le développement de l’IA permet de créer des avatars au physique très séduisant et correspondant bien sûr aux critères de la recherche. Ce n’est pas très nouveau, le minitel rose était à l’époque entretenu par de nombreuses animatrices payées pour ce service.

Le sexe anal « mode d’emploi »

De nos jours, le sexe anal ou la sodomie est devenu une pratique de plus en plus courante, presque banale. Cela semble être devenu un « rituel » obligé pour être sexuellement séduisant(e) et performant(e). S’il peut être source de plaisir voire de jouissance pour l’homme et pour la femme, il doit être, avant toute chose, désiré et surtout consenti. Il nécessite néanmoins quelques précautions.

Les précautions

Il faut bien comprendre que l’anus n’est pas à priori préparé à l’intromission d' »instruments »de taille et consistance variable. Donc avant de s’aventurer et lui faire subir une dilatation trop importante qui risquerait de le blesser, il vaut mieux l’entrainer. Pour cela le doigt fait très bien l’affaire. A défaut, on peut utiliser des  » plugs »de petite taille pour commencer.

Un gel lubrifiant est nécessaire car la muqueuse anale n’est pas naturellement destiné à cet usage. Il ne faut utiliser que des gels compatibles avec les préservatifs. Ce sont des gels qui ne contiennent pas de substance grasse, à base d’eau ou de silicone.

Une bonne hygiène est indispensable. Il est donc préférable, lorsque la sodomie est anticipée, de procéder à un lavement de l’ampoule rectale quelques heures auparavant. Et pour les adeptes, une alimentation pauvre en résidu dans les jours qui précèdent s’avère souvent très utile. On comprend pourquoi!

Lorsque l’anus est près à recevoir l’organe mâle ou son substitut (un god ou plug), il est impératif d’utiliser un préservatif avec une bonne dose de lubrifiant. La muqueuse anale est fragile et le risque d’IST (infection sexuellement transmissible) plus grand. Syphillis, Gonocoque, Chlamidiae, Herpès, Hépatite C, HPV (papillomavirus) et bien sûr le VIH sont les principaux risques infectieux. En cas de pratique avec partenaires multiples, il est utile d’associer au préservatif la « Prep ». Il est bon de préciser qu’une érection de bonne qualité facilite « la chose ».

Quant aux jouets utilisés, il ne faut utiliser que ceux destinés à cette usage et en vente dans le commerce si on ne veut pas se retrouver à l’hôpital dans une situation quelque peu humiliante! Ils doivent être lavés soigneusement avant et après usage. Les recouvrir d’un préservatif est un plus…

La sodomie masculine n’est pas réservée qu’aux « gays ». Certains couples hétéros pratiques le pegging au plus grand plaisir des deux partenaires, (la femme pénétrant son partenaire à l’aide d’un god-ceinture).

User n’est pas abuser, au risque de devenir incontinent

Vous voulez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute

Le cancer du pénis

Bien que peu fréquent: 0,94 cas pour 100 000 hommes en Europe, sa prise en charge doit être précoce car les conséquences autant sur le plan psychologique que physique sont très invalidantes. On imagine fort bien les effets d’une pénectomie! (ablation chirurgicale partielle ou entière du pénis)

On constate malheureusement une augmentation de ce cancer dans la population masculine. Celle-ci est la conséquence de la fréquence plus importante des cas de HPV (le papillomavirus humain), le même responsable des cancers du col de l’utérus chez la femme.

On retrouve également ce HPV dans certains cancers de la gorge et du rectum en rapport avec la fellation et la sodomie.

Fort heureusement, il existe un vaccin qui s’il est fortement conseillé chez la jeune femme avant toute activité sexuelle, devrait l’être tout autant chez le garçon.

Une absence de libido inexpliquée

Un trouble sexuel souvent méconnu est la survenue d’une absence totale de désir sexuel. Si elle n’est pas fréquente chez les femmes avant 4O ans et les hommes avant 50 ans, elle l’est beaucoup plus après. Souvent masquée, elle finit par provoquer d’importantes difficultés conjugales, voire même une rupture. En effet, il est assez rare que les deux partenaires souffrent en même temps de cette absence.

Explications

La sexualité humaine est ambivalente. En effet il existe naturellement une sexualité pulsionnelle orientée vers la reproduction. Inscrite dans nos gènes afin d’assurer la survie de l’espèce. Cette pulsion sexuelle est à son maximum d’intensité entre 15 et 25 ans.

Chez les deux sexes, les masturbations sont fréquentes; elles vont progressivement diminuées. Les rapports deviennent moins fréquents. Cette dernière est réactivée à l’initiative de la femme lorsqu’il y a désir de grossesse.

L’autre dimension de la sexualité, essentiellement humaine est la sexualité récréative, ludique, relationnelle. Elle se développe dans l’interaction des partenaires.

Celle-ci doit être mise en place dès le début de la vie sexuelle. Elle a, en effet, besoin de la dimension pulsionnelle pour se mettre en place et se développer. La complicité, le consentement, l’affection, l’imaginaire et les fantasmes en sont des ingrédients essentiels.

C’est le cas par exemple de Julie, la quarantaine , trois enfants qui vient consulter pour une absence de libido depuis plusieurs mois. Auparavant, il n’y avait pas de problème, même si elle cherchait surtout à faire plaisir. La fréquence lui convenait. Les orgasmes étaient possibles. Elle vient surtout consulter car elle sent que son couple est en danger. Elle na pas de problème de santé. Elle est un peu anxieuse, mais n’est pas dépressive.

Pierre 50 ans vient consulter car il n’a plus aucune libido. Auparavant, les rapports n’étaient pas très fréquents. Mais ils étaient tous les deux satisfaits de leur vie sexuelle. Il aime sa femme, mais n’a plus envie de rapport sexuel. Il sent qu’elle est inquiète, malheureuse et qu’elle se pose des questions. Il craint lui aussi la rupture. Je précise que tous ses examens sont dans les limites de la normale. A part un petit traitement pour la tension, il n’a pas d’antécédent particulier médical ou psy.

Julie et Pierre ont laissé faire la nature. Il est parfaitement normal que le désir sexuel s’éteigne progressivement puisqu’il n’a plus de raison d’être.

Une sexualité épanouie et satisfaisante toute au long de sa vie a besoin de jeux consentis et partagés dans la complicité.

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Intersexualités: Il ou elle?

Pour illustrer ce sujet et bien comprendre avec la transexualité, nous allons faire un petit retour en arrière dans le temps.

La championne mondiale du 800 mètres, Caster Semenya, 18 ans, a fait parler d’elle dans les media, il y a une dizaine d’année, car sa féminité a été mise en doute en raison de son apparence masculine et de ses capacités athlétiques.

Son problème c’est son intersexualité, en effet, la Sud-Africaine serait dépourvue d’utérus et d’ovaires, mais posséderait des testicules internes produisant de la testostérone. Est-elle une femme? Le journal que tient sa mère sur la photo ci-dessus lui intime avec une choquante brutalité de prouver qu’elle n’est pas un garçon.
il s’agit d’une anomalie de l’action des androgènes appelée Syndrome de féminisation testiculaire complet. Dans ce cas, la réceptivité périphérique aux androgènes est anormale, il s’agit bien d’une anomalie génétique (aujourd’hui, pour rester correct, on ne parle plus de maladie) récessive liée au chromosome X. Le génotype est XY, les gonades sont mâles. Le phénotype (c’est-à-dire l’apparence physique) est féminin dès la naissance et le reste à la puberté ; les seins se développent et la morphologie féminine apparaît (hanches rondes, taille marquée). Les testicules sont intra-abdominaux. La personne qui souffre de cette anomalie est pourtant bien une femme, sa différence est invisible et rien n’indique qu’elle doive être considérée comme un garçon. Il existe aussi des formes incomplètes.
Caster Semenya aura du attendre le mois de Novembre pour connaître l’avis d’une commission d’experts mandatée par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) qui tranchera le problème et décidera de son identité sexuelle réelle. L’athlète ne sera pas officiellement reconnue comme étant bien une femme à l’époque. Par la suite, ayant, subi une orchidectomie, elle pourra de nouveau concourir, à condition que son taux de Testostérone soit inférieur à la limite normale pour les hommes. Le monde du sport ne peut en effet s’embarrasser d’ambiguïtés sexuelles, faudra-t-il désormais une carte d’identité sexuelle pour prétendre participer aux compétitions?

L’intersexualité un phénomène rare qui pose de nombreux problèmes.

On estime à 1 pour 10 000 la proportion d’enfants qui naissent porteurs d’organes génitaux ambigus, ce qui ne représenterait qu’une minorité des personnes dites intersexuées. En effet, l’intersexualité ne se voit pas nécessairement car elle englobe de très nombreuses situations, beaucoup d’individus ne seraient même pas conscients de leur intersexualité. On estime qu’environ une personne sur 2000 est intersexuée en ce qu’elle présente des variantes du développement sexuel. D’anecdotique et médical, la question devient sociologique, voire politique.
L’anthropologue Katrina Katrasis explique: «L’intersexualité, aussi appelée troubles du développement sexuel, englobe une panoplie de conditions où les organes génitaux, les chromosomes, les gènes et les hormones sont atypiques à un sexe».
Katrina Katrasis, experte reconnu au plan international précise qu’à ses yeux, l’intersexualité n’est pas une pathologie, la plupart des personnes intersexuées se considèrent comme appartenant à l’un ou l’autre sexe, mais très rarement les deux.
Toutefois, l’intersexualité fait souvent l’objet d’un traitement chirurgical afin d’assigner un sexe à l’enfant qui présente une ambiguïté. Cette attitude soulève aujourd’hui de nombreuses critiques.
«On a peu d’information sur ce qu’implique cette option parce que, pendant 50 ans, la chirurgie était une affaire de routine, déclare Katrina Karkazis. On sait néanmoins que les intersexués opérés sont nombreux à se plaindre des conséquences de la chirurgie. Certains auraient préféré vivre avec des organes génitaux non conformes, même si cela peut signifier des problèmes d’adaptation sociale.»
Aujourd’hui la tendance est à attendre pour intervenir si l’ambiguïté est légère, peu visible. Les parents de l’enfant intersexué doivent être associés à la décision et parfaitement éclairés à propos des enjeux et des conséquences. Pourtant, il faudrait se garder de leur faire porter à eux seuls le fardeau d’une décision que la pression sociale et culturelle inspire largement. De nombreux intersexués opérés dans leur petite enfance arrivent à l’âge adulte et disent qu’ils auraient préféré assumer une ambiguïté sexuelle. C’est sur ces témoignages que des groupes d’intersexués se fondent pour s’opposer à toute intervention chirurgicale précoce.
«Plusieurs caractéristiques biologiques doivent être considérées, mais lesquelles doit-on retenir en priorité? Il y a beaucoup de confusion», conclut Katrina Karkozis, chercheuse au centre d’éthique biomédicale de l’Université de Stanford en Californie. Quelle qu’elle soit, la décision devra être basée sur la science, la transparence et soumise à la critique des pairs
Ces questions doivent donner à réfléchir car elles mettent en évidence plusieurs problématiques actuelles, notamment:
La nécessité de porter une étiquette, de choisir son camp, le choix d’adhérer à un groupe d’opinion en fait évidemment partie.
La tendance à vouloir imposer comme norme des phénomènes qui au final n’affectent qu’une minorité de gens. Faut-il banaliser la singularité ou adhérer au « wokisme »?
Du coup, on change les critères permettant de définir une particularité, et on finit par douter de la normalité. Il reste à se demander à qui profite la tendance.

Sources:
Katrina Karkasis Fixing Sex: Intersex, Medical Authority and Lived Experience Éditions Duke University Press.