Une fellation mortelle!

L’histoire est rapportée dans le revue canadienne Allergy, Asthma & Clinical Immunology. Les Urgences sont appelées pour un jeune homme qui présente d’importantes difficultés respiratoires avec une perte de connaissance. Elles sont apparues au cours d’une fellation avec un partenaire rencontré sur un site de rencontre. Malgré le traitement effectué par les secours, il décédera à l’hôpital 24h plus tard.

On apprendra par la suite qu’il était allergique aux arachides (cacahuètes) et que son compagnon avait consommé du beurre de cacahuètes quelques heures avant la rencontre.

Il faut savoir que les allergènes, ces protéines alimentaires peuvent persister plusieurs heures après leur ingestion. Présentes dans la bouche, on les retrouve aussi dans le liquide séminal (le sperme). On en trouve également dans les excrétions féminines ( les amateurs et amatrices de fellations et cunnilingus perçoivent assez facilement les variations de goûts et d’odeur de certaines de ces protéines) . Selon un allergologue italien il est même possible de développer une réaction allergique légère ou modérée (rougeur, démangeaison) à la suite d’un baiser. Le corps à corps des relations intimes peut provoquer parfois quelques réactions allergiques. Penser aux parfums et eaux de toilette.

Si ce cas reste exceptionnel, les relations intimes sont parfois responsables de réactions allergiques, généralement modérées. Elles vont s’aggraver avec leur répétition si elles sont ignorées. Le latex des préservatifs en est le plus souvent responsable. Certaines personnes sensibles peuvent présenter des réactions allergiques (rhinite ou asthme) au sperme ou même à l’activité physique lors des rapports sexuels. C’est l’asthme de la lune de miel!

La Prévention

Si ces allergies sont connues et elles sont nombreuses, il semble utile de prévenir le ou la partenaire! Il existe des préservatifs sans latex. En cas de risque d’anaphylaxie sévère, il est impératif d’avoir avec soi de l’adrénaline injectable. Elle est prescrite systématiquement par le médecin, dans ce cas.

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Le sexe a-t-il un cœur?

Non, il ne s’agit pas ici de sentiment, mais de l’organe!

Une récente étude publiée en janvier 2023 a montré que les hommes qui prenaient du Viagra®, Cialis®, Levitra® et autres médicaments apparentés pour une dysfonction érectile (troubles de l’érection) et qui étaient soignés pour une maladie cardiovasculaire étaient nettement moins sujet à des événements cardiaques indésirables majeurs que ceux qui n’en prenaient pas!

Parmi les 70 000 hommes présentant une dysfonction érectile, on a comparé ceux qui prenaient ces médicaments aux autres qui n’en prenaient pas.

Les résultats

  • 39% de taux de mortalité en moins par maladie cardiaque
  • 22% de réduction du taux d’angor instable (angine de poitrine)
  • 17% de taux d’insuffisance cardiaque en moins
  • 15% de réduction du taux de revascularisation: angioplastie, stent et pontage coronarien
  • 13% de moins d’autres événements cardiovasculaires

Le taux de mortalité était inférieur de 25% quelqu’en soit la cause.

Ce bénéfice sur les événements cardiaques majeurs a été également observée chez les diabétiques qui comme nous le savons, présentent des risques CV importants.

Cette étude n’est qu’une observation a posteriori. D’autres études sont nécessaires pour affirmer que ces médicaments inhibiteurs de la PDE5 ont des propriétés cardioprotectrices. Un avis médical est toujours utile voire nécessaire avant l’utilisation des IPDE5.

Une question se pose: est-ce le médicament ou une meilleure sexualité qui est responsable de ce bénéfice?

Auteurs de cette étude:

Robert A. Kloner, MD, PhD1,2,*, Eric Stanek, Pharm D3,4, Christopher L. Crowe, MPH3, Mukul Singhal, PhD3, Rebecca S. Pepe, MPH3, Julia Bradsher, PhD, MBA1,
Raymond C. Rosen, PhD5

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Désir et Plaisir de la Femme, les étapes vers une réjouissante révolution

La tenture de la Dame à la Licorne intitulée «à mon seul désir» fut découverte en 1841 par Prosper Mérimée dans le château de Boussac, alors sous-préfecture de la Creuse. C’est l’écrivain George Sand qui la fit connaître et entrer dans la légende. Edmond Du Sommerard fit l’acquisition de cette tapisserie, et en précisa l’origine (fin du 15ème siècle). Six pièces composent l’ensemble, cinq d’entre elles illustrent chacun des sens. La sixième « A mon seul désir » se distingue des autres. Des animaux fabuleux, lion et licorne, portent des armoiries, qui ont permis d’identifier le commanditaire Jean Le Viste, puissant personnage proche du roi Charles VII. Des animaux familiers, lapin, oiseaux, singe, habitent les fonds des tapisseries et créent un univers de rêve. Les symboles de l’amour et de l’érotisme foisonnent.

Ces thèmes ô combien ressassés n’offrent plus guère de surprises, piégés dans un discours «sexologiquement correct», composé original d’angélisme, de pruderie (et oui !) , teinté de quelque jargon psy pour agrémenter le tout, et placé sous l’aile largement complaisante de la science. Une avalanche de recettes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, nous promettent le septième ciel en un temps record, et gare aux récalcitrantes, aux réfractaires à l’orgasme, on aura tôt fait de les classer irrécupérables et de leur conseiller avec une bonne dose de commisération méprisante de confier leurs troubles à un « psy. »

Et si on avait tout faux ? Et si on n’avait rien mais alors rien compris au plaisir féminin et encore moins à son désir…

Dans notre dossier, nous allons d’abord rappeler les bases qu’on a tendance à oublier, puis cheminer à travers différents contextes, anatomie, physiologie, mais aussi mode de pensée, langage, représentation, au passage, nous en profiterons pour tordre le cou à quelques idées toutes faites… Un fois compris le mécanisme psychologique initial, les quelques barrières qui subsistent ne résisteront pas longtemps face à la nouvelle énergie d’un désir tout neuf et prêt à conduire vers la plus totale jouissance.

Nous allons donc aborder ces différents sujets (suivre les liens)

Les différents niveaux de la sexualité

Le plaisir et le désir

Le désir fusionnel et le mythe de l’androgyne

La pensée analogique

Savoir ne suffit pas!

Sexualité et biologie

Un sujet qui fâche: le point G

Les entraves au désir

La thérapie 

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Les autres façons de prendre du plaisir.

Faire l’amour, ce n’est pas seulement la rencontre de deux sexes. Car d’autres jeux sexuels peuvent faciliter la jouissance! Ils justifient néanmoins quelques précautions.

La caresse réciproque et simultanée des deux sexes est un excellent préliminaire à l’amour, mais aussi un moyen agréable de parvenir à l’orgasme. C’est en quelque sorte une masturbation réciproque où chacun se préoccupe du plaisir de l’autre. La femme du pénis et l’homme du clitoris. Ce dernier nécessite plus de délicatesse que le pénis. Donc ce qui est bon pour soi ne l’est pas forcément pour l’autre! Être attentif(ve) à l’autre est donc un impératif! Les caresses seront d’autant plus efficaces qu’elles auront été précédées par d’autres caresses non sexuelles au cours de prélude. Chacun doit signifier à l’autre de qu’il aime et signifier avec tact ce qu’il ou elle n’aime pas (il n’y a pas que la parole, un geste suffit parfois). Et c’est dans le respect mutuel que le plaisir sera le plus intense. Il est bon de savoir que la montée de l’excitation n’est pas toujours la même chez les deux partenaires. Il faut donc en tenir compte afin de s’accorder (on ne prend pas le train). Il existe d’autres formes de masturbation du pénis: entre les cuisses, entre les seins, ou encore avec les pieds…

Les caresses bucco-génitales

Elles sont devenues habituelles, inévitables avec le modèle pornographique (mais pas indispensables).

Le cunnilingus

Il consiste à caresser avec les lèvres et la langue le clitoris et la vulve en vue de provoquer une excitation sexuelle, voire un orgasme. Pratiqué sans préparation, sans excitation suffisante, trop longuement il peut être irritant pour le clitoris et la vulve. La salive a en effet des propriétés agressives sur ces muqueuses. Il nécessite une bonne hygiène des deux partenaires et une absence d’IST qui peuvent aussi se transmettre de cette façon. L’herpès, par exemple se transmet ainsi très facilement et ce dans les deux sens! Lorsqu’elle est bien faite, cette stimulation intensifie l’excitation et la lubrification vaginale. Il faut savoir que ce type de caresse n’est pas spécifique de l’espèce humaine. Chez certains animaux, il constitue un marquage du « territoire », une prise de possession, plus qu’une stimulation. Bien fait, il provoque une émission de cyprine ( il s’agit en fait du liquide de lubrification) très appréciée des amateurs qui aiment boire à la source.

La fellation

Pratique sexuelle excessivement fréquente, qui bien qu’étant très intime, précède souvent les rapports sexuels. La fellation a pour but de simuler le coït et permet à la femme d’avoir une certaine maîtrise de l’acte lui-même. Cette pratique doit être désirée et non obligée. C’est la femme qui donne du plaisir à son partenaire et non celui-ci qui l’oblige à jouer les « gorges profondes ». Cette stimulation peut provoquer l’émission au niveau du méat urétral de quelques gouttes d’une sécrétion d’origine prostatique et de petites glandes. Ce n’est pas du sperme. Cette lubrification urétrale va faciliter l’expulsion du sperme au moment de l’éjaculation. Bien entendu, si cette « gâterie »se prolonge , elle peut aboutir à l’éjaculation. L’homme sera bien avisé de prévenir sa ou son partenaire. Le goût et la consistance du sperme ne son pas toujours appréciés et l’éjaculat peut provoquer parfois un réflexe nauséeux. Son goût est fonction de plusieurs facteurs dont l’ odeur corporel naturelle et l’alimentation. Ce n’est pas un poison, mais il n’a pas vraiment de qualité nutritive! La transmission d’IST se fait plus par le contact des muqueuses qui présentent parfois de petites lésions que par le sperme lui-même. Il est à priori stérile comme l’urine d’ailleurs.

L’anulingus

Plus poétiquement « faire feuille de rose » est une variante. Il consiste à lécher l’anus et ses abords. Selon d’anciens mythes chrétiens, il s’agirait d’une brimade imposée par satan à tous ses adeptes: sorciers et sorcières. Il semble évident qu’une bonne hygiène s’impose. Son plaisir dépend des envies de chacun.

Les autres pratiques anales

Elles vont de la stimulation digitale à la pénétration anale ou sodomie. L’excitation sexuelle peut se trouver augmentée par l’intromission d’un doigt dans l’anus de l’homme ou de la femme comme complément au rapport classique. L’hétérosexuel qui apprécie ce genre de stimulation n’a pas pour autant une homosexualité refoulée. Il est aussi possible d’utiliser certaines « prothèses » péniennes ou « godemichés ». La sodomie permet de stimuler l’urètre postérieure qui traverse la prostate; elle est source de plaisir et même d’orgasme chez l’homme. Longtemps moyen de contraception, elle permet l’orgasme aussi bien chez l’homme que chez la femme. Fréquente de nos jours aussi bien chez l’homme que chez la femme, cette dernière l’accepte le plus souvent, pour répondre, aux fantasmes de son partenaire,(le modèle pornographique est passé par là)! L’anus n’étant pas prévu, naturellement pour subir d’importante dilatation , il a besoin d’une bonne préparation et de l’usage de lubrifiants spécifiques afin de faciliter l’intromission du pénis ou du dildo. Afin d’éviter des lésions, porte d’entrée d’IST (Sida, Herpès, Syphillis, Hépatite C, Papillomavirus) pour ne citer que les plus sérieux il est préférable d’y associer un préservatif. En effet la muqueuse anale est plus fragile que la muqueuse vaginale. Ce désir de sodomie doit être partagé et surtout pas obligé si l’on veut en tirer le maximum de plaisir. Une préparation physique et psychologique est indispensable, ainsi qu’une bonne hygiène. L’usage du préservatif est conseillé, voire indispensable si l’on souhaite par la suite avoir un rapport sexuel « plus classique ». Sans ce dernier une toilette intime chez les deux partenaires est impérative.

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Le Gland et l’éjaculation prématurée

Non, ce n’est pas le titre d’une fable! Mais l’histoire est digne d’être contée. Elle est savoureuse bien qu’affligeante! Les mécaniciens du sexe ont encore frappé fort.

En effet une étude récente publiée dans le Journal of sexuel medicine et validé par des « professionnels médicaux » du comité de communication de l’ISSM (International Société of Sexual Medicine) tend à prouver qu’un volume trop important du gland pénien est responsable d’éjaculation prématurée primaire (c-a-d existant depuis le début des rapports sexuels). On ne sait pas à partir de quel taille survient le problème! Elle a été réalisée sur une population de 140 hommes hétérosexuels sexuellement actifs âgés de 18 à 62 ans.

L’étude semblait sérieuse avec comparaison à un groupe témoin. Nos « savants » ont bien sûr mesuré l’instrument dans toutes ses dimensions en associant même une échographie (on se demande pourquoi? Sans doute pour faire plus scientifique!) évoquant l’idée que les glands de plus grosses tailles possèdent plus de terminaisons nerveuses. Ils sont donc responsables de l’EP. On a même les chiffres, mais pas du nombre de terminaisons nerveuses critique; sur les 140 volontaires, les 20 EP primaires, voient leur éjaculation survenir en 0,5 minutes. Chez les 50 EP secondaires (elles sont acquises): 2 minutes et enfin 7 mn pour le groupe témoin. Il faut savoir que la plupart des femmes a besoin de plus de 7 mn pour espérer grimper au rideau!

Ainsi d’après cette étude, l’EP serait secondaire à une hypersensibilité du gland. Je m’étonne qu’ils n’aient pas mesuré la taille du vagin des partenaires, car il est évident qu’un vagin un peu étroit ne doit pas améliorer la situation. Et ne parlons pas des orifices un peu plus serrés! Sur le plan scientifique c’est un biais qui invalide l’étude.

Non, l’éjaculation prématurée n’est pas une maladie, la taille du sexe ou du vagin n’en sont pas responsables. Tous les hommes éjaculent naturellement rapidement. Le seul facteur « médical si on peut dire » qui aggrave cette rapidité physiologique est l’anxiété. Au même titre que n’importe quelle partie du corps, l’homme doit apprendre à gérer son sexe, c-a-d maîtriser son excitation et donc son éjaculation. Ce qui lui permettra de s’adapter à sa ou son partenaire.

Il existe fort heureusement de vrais sexologues ou sexothérapeutes compétents capables de proposer des solutions efficaces et définitives. L’hypnose ou les TCC sont des plus efficaces. Vous trouverez sur ce site avec le moteur de recherche de celui-ci plusieurs articles sur le sujet.

Pour info: les auteurs de cet étude: Ates, E., Gok, M., Kazici, HG, Kol, A., Sahin, T. et Erol, H. (2024). Le volume du gland du pénis est associé à une éjaculation précoce à vie. Le Journal de médecine sexuelle, 21(5), 391-398.

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Le Syndrome de Sexsomnie

Il s’agit d’une parasomnie qui se caractérise par une activité sexuelle pendant certaines phases du sommeil. Elle se manifeste le plus souvent chez l’homme par des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels et chez la femme par de la masturbation. D’autres manifestations sont également retrouvées comme des cris, des mouvements du bassin, des caresses s’accompagnant parfois d’agressivité, de violence, d’orgasmes et cela toujours au cours du sommeil.

Un homme de 37 ans a consulté parce qu’il ronflait bruyamment depuis des années et que sa femme avait observé des apnées du sommeil. Lors de leur première visite à la clinique, l’épouse a révélé qu’elle et son mari avaient été sexuellement actifs pendant leur sommeil durant de nombreuses années et que c’était lui qui avait initié les rapports sexuels, sans toutefois qu’il s’en souvienne. Selon elle, ils ont commencé à avoir des rapports sexuels une ou deux fois par semaine au milieu de la nuit et, au bout de six mois, la fréquence est devenue quotidienne, ce qui a coïncidé avec l’apparition de ronflements bruyants. Journal of Clinical Sleep Medicine, en 2017. (Dr. med. Thomas Kron Actualités Médicales 28 mai 2024 Medscape)

Cette parasomnie toucherait 2 à 6% d’adultes surtout masculin. À ce jour, 116 cas ont été rapportés. Bien que rare, sa survenue pose quelques problèmes relationnels ou médico-légaux. Si elle touche également les adolescent, elle est plus difficilement observée par absence de partenaire de « lit ». Elle pourrait être favorisée par certains médicaments psychotropes ou substances illicites à action désinhibitrice. On ne connait pas à ce jour de traitement médical efficace; par contre l’hypnose qui travaille sur les états dissociatifs peut s’avérer efficace.

Les parasomnies

On en distingue 2 types: celles qui sont en rapport avec les phases de sommeil paradoxal: trouble du comportement lors du sommeil, cauchemars, paralysie du sommeil, et celles qui ne sont pas en rapport avec le sommeil paradoxal: somnambulisme, excitation confusionnelle, terreurs nocturnes et sexsomnie.

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La Sodomie: peut-on en jouir?

Si dans d’autres époques, les rapports anaux étaient pratiqués pour éviter une grossesse non désirée, ce n’est plus vraiment le cas de nos jours, du moins dans notre société occidentale. Le sujet reste délicat malgré sa fréquence.

Pratiqués essentiellement par les populations homosexuelles masculines, ils concernent de plus en plus les hétérosexuels sous l’influence de la pornographie. Mais si les populations jeunes y sont plus sensibles du fait de la pornographie et réseaux sociaux, ils concernent désormais toutes les générations. En France, des études évoquent le chiffre de 35% tout âge confondu. Auparavant elle a pu être pratiquée par la femme comme méthode « contraceptive » et préservation de sa virginité!

Les générations Y et Z

Elles sont les plus concernées. Une étude récente montre qu’en 20 ans,en Grande Bretagne, une population de jeunes couples (16 à 24 ans) pratiquant la sodomie est passée de 13 à 29%. Aux USA, l’augmentation est passée de 30 à 44%! Il faut préciser que c’est essentiellement les jeunes femmes qui sont touchées par cette augmentation.

Pour cette population de jeunes femmes, la sodomie est devenue une « norme», un passage obligé pour être désirable et considérée! Si quelques unes peuvent l’avoir librement choisi, par désir ou curiosité, une majorité le fait pour plaire au partenaire. Cependant 25% déclarent y avoir été forcées, ne serait-ce qu’une fois. En inversant les rôles , on la retrouve dans des jeux sexuels où le sujet mâle est sodomisé par sa partenaire à l’aide d’un godemichet (peeging) ou chevillage!

Intérêts et inconvénients

Bien que cette pratique peut apporter du plaisir (plus en rapport avec la réalisation d’un fantasme), elle a quelques inconvénients; ils ne sont pas tout à fait les mêmes chez l’homme et chez la femme.

Sur le plan anatomique

La sodomie peut être douloureuse, surtout sans une bonne lubrification adaptée à l’anus que ce soit chez l’homme ou chez la femme. Elle peut provoquer de petites lésions, des fissures, des saignements. Une pratique intense risque d’entraîner une incontinence plus fréquente chez les femmes du fait d’un sphincter anal moins puissant.

Le risque d’IST

Les IST (syphilis, VIH,Hépatite C, Papillomavirus, etc…) sont plus à risque car la muqueuse anale est beaucoup plus fragile que la muqueuse vaginale. Elle n’est pas naturellement adaptée à ce genre de « sport »; elle est souvent le siège de blessures. L’usage du préservatif est donc indispensable. Il doit être systématiquement changé avant toute pénétration vaginale qui prolongerait la sodomie. Dans un couple stable, indemne d’IST, en l’absence de préservatif, une toilette du sexe masculin est nécessaire pour éviter le passage de germes qui, s’ils sont normaux et habituels (escherichia coli) dans le rectum, n’ont rien à faire dans le vagin. Cela permet d’éviter également les infections urinaires (cystites). Les séquelles psychologiques peuvent être importantes surtout si le rapport est forcé.

Quant aux avantages

Ils ne sont malheureusement pas toujours au rendez-vous, du moins chez la femme. Si certaines d’entre elles y trouvent du plaisir, rares sont celles qui iront jusqu’à l’orgasme. Il peut exister néanmoins une certaine satisfaction narcissique, importante chez la jeune femme. Pour le partenaire, l’étroitesse des lieux peut augmenter le plaisir et accélérer la survenue de l’éjaculation. Lors du peeging certains hommes arrivent régulièrement à l’orgasme par stimulation de l’urètre postérieure qui traverse la prostate.

A retenir …

Les rapports anaux nécessitent une bonne préparation en commençant par un massage du sphincter anal avec un lubrifiant à base d’eau ou silicone qui va permettre une détente de l’orifice, l’utilisation d’un préservatif en ajoutant suffisamment de gel. La position d’Andromaque (la femme chevauche l’homme) est souvent préférable chez les débutantes. Des produits naturels: beurre de karité, aloé vera, huile d’olive peuvent être utilisés. Ils ne sont pas compatibles comme tous les corps gras avec les préservatifs (donc à éviter). Au moindre problème, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin. S’il peut sembler, parfois difficile, d’en parler à son généraliste, un médecin sexologue ou formé en sexologie saura parfaitement aider et conseiller.

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L’éjaculation prématurée

Quelle est la nature de ce trouble,et quelles sont les méthodes qui permettent d’y remédier?

Si l’expression éjaculation prématurée, plus juste, remplace parfois celle d’éjaculation précoce, elles ne représentent ni l’une ni l’autre la réalité du trouble. Certains parlent d’éjaculation rapide ; ce qui est encore plus vague.
Nous devons parler plutôt d’absence de contrôle par l’homme du moment de survenue de son éjaculation empêchant sa partenaire d’atteindre l’orgasme (attention, il faut savoir d’une majorité de femmes n’éprouve pas d’orgasme à point de départ vaginal). Et sachant que l’éjaculation survient lorsqu’un certain seuil d’excitation (seuil d’inévitabilité éjaculatoire) est atteint, c’est cette dernière qu’il devra apprendre à maîtriser. Il s’agit donc pour lui de ne pas dépasser ce seuil, sauf lorsqu’il l’a décidé. Ce n’est donc pas un problème de durée, ni d’éjaculation, mais un problème de niveau d’excitation et d’adaptation à sa partenaire.

L’éjaculation prématurée peut être considérée comme un véritable phénomène socio-culturel,

En effet ce n’est pas une maladie et il n’y a pas d’organe malade. Pratiquement tous les hommes ont été à un moment ou un autre de leur vie sexuelle éjaculateur prématuré.
L’acte sexuel est avant tout chez l’homme comme chez tous les mammifères un acte à visée reproductrice; l’homme serait en fait biologiquement programmé pour éjaculer en 1 à 2 minutes, ce qui est largement suffisant pour procréer! Et pendant des générations et encore à notre époque dans certaines cultures, la rapidité a été synonyme de virilité. L’émancipation féminine survenue très récemment est en fait la “responsable” de l’émergence de ce trouble; en effet tant que le plaisir sexuel fut un domaine réservé à l’homme, il ne pouvait exister, en tant que tel.


Cette révolution sexuelle s’est faite dans notre monde occidental avec l’invention de la “pilule” qui a permis à la grande majorité des femmes d’accéder à la contraception, changeant ainsi le sens de la relation sexuelle qui de procréatrice et contractuelle (le devoir conjugal) pouvait enfin devenir ludique. La jouissance devenant aussi une affaire féminine, cela obligeait l’homme à modifier son comportement sexuel et à s’adapter à cette nouvelle femme non plus soumise comme auparavant. L’inadaptation à cette nouvelle donne s’est caractérisée par ce que nous appelons l’éjaculation prématurée.

L’éjaculation prématurée est-elle aussi un phénomène névrotique?

Sans aucun doute: la prise de conscience de cette incapacité à s’adapter à l’autre c’est à dire à maîtriser le moment de survenue de son éjaculation, va déclencher chez beaucoup une névrose d’angoisse aggravant le trouble. Nous savons en effet que le plaisir vaginal de la femme a besoin de temps. L’échec à se conformer à un idéal sexuel ou la frustration exprimée par la partenaire vont déclencher une successions de réactions source d’angoisses. Cela aboutira souvent à une diminution du désir et même à une impuissance.


Le cercle vicieux s’installe: échec, angoisse de l’échec, échec, etc…
Quant au “vagin denté” grand consommateur de “zizis”, il fait partie d’un folklore psychanalytique, devenu aujourd’hui désuet. Il y a encore une dizaine d’année, la psychanalyse expliquait l’éjaculation prématurée par la peur inconsciente pour l’homme d’être castré, du fait de l’envie de pénis de la femme; il lui fallait donc faire vite au risque d’y perdre sa virilité!

Pour comprendre l’éjaculation prématurée sur le plan relationnel, on admet que la sexualité s’exprime selon deux axes: un axe pulsionnel et un axe relationnel. 

La dimension pulsionnelle est celle qui motive l’individu dans son adolescence et adulte jeune; elle a pour substrat nos gènes qui nous poussent à procréer. Elle vise à la satisfaction immédiate et à la résolution de notre excitation sexuelle. Nous pourrions dire qu’elle est primaire dans le sens où elle nous identifie le plus aux mammifères de notre espèce. Elle se renforce avec l’activité masturbatoire qui permet à l’homme d’initier la mécanique éjaculatoire et d’en découvrir sa récompense, c-a-d le plaisir par sécrétion d’endorphines 
La dimension relationnelle, est celle dans laquelle la notion de jeu devient essentielle. L’homme joue avec son excitation pour la maintenir à un niveau élevé le plus longtemps possible afin d’augmenter l’intensité de sa jouissance et surtout de maintenir la relation ludique avec la partenaire. Elle nécessite toute la créativité et l’imagination qui sont des caractéristiques exclusivement humaines.


Mais ce jeu relationnel requiert de l’homme un apprentissage essentiel, gage de la durée de l’acte; il lui faut donc apprendre à diriger la focalisation de son attention: de manière plus explicite, il doit apprendre à caresser le sexe de sa partenaire avec son sexe et non pas le sien avec le sexe de sa partenaire, passage d’une perception propioceptive à une perception extéroceptive. Lorsque ses “antennes sensorielles”sont dirigées vers l’extérieur, son excitation ne va pas augmenter et le contrôle est facile, par contre lorsqu’elles sont dirigées vers l’intérieur, il amplifie son excitation et son contrôle devient beaucoup plus difficile.
En résumé, il s’agit d’abandonner le schéma masturbatoire ego-centrique caractéristique le l’adolescence, c’est-à-dire de l’immaturité pour passer à un schéma visant l’altérité.
Il ne s’agit plus de se servir de l’autre, mais de donner à l’autre.

Quelques Interrogations?

Certains hommes ne se plaignent jamais d’éjaculation rapide
En effet! Je me suis également posé la question et j’ai pu trouver quelques réponses.
-Le détournement d’attention qui consiste à penser à quelque chose de peu agréable, voire même désagréable.Il peut diminuer l’excitation, et retarder de ce fait l’éjaculation.
L’efficacité est modérée et peut satisfaisante surtout pour la ou le partenaire.
-Une autre technique, un peu plus intéressante est d’éjaculer une heure avant le rapport en se masturbant. L’excitation sera moins forte et le rapport un peu plus long. Ce n’est valable que pour les jeunes qui peuvent récupérer rapidement une excitation satisfaisante. Avec l’âge, la récupération est plus longue et le retour à une bonne érection plus difficile.
-L’alcool ou quelques autres substances illicites: elles diminuent l’excitation et donc… Ce n’est certainement pas la solution, mais explique la survenue d’éjaculation prématurée qualifiée de secondaire.


Une anecdote: Sébastien 26 ans vient consulter car il se plaint depuis quelques temps d’éjaculer trop rapidement. Le problème est apparu lorsqu’il a commencé à avoir une relation régulière avec Zoé. Elle ne s’en plaint pas particulièrement. Par contre Sébastien développe de plus en plus une angoisse de l’échec ou de performance aggravant le problème jusqu’a présenté parfois une éjaculation « ante-portas », avant la pénétration. Auparavant, il n’avait pas ce problème. Il faut dire que ses précédentes relations se faisaient dans un contexte festif, avec une consommation excessive d’alcool ou autre psychotrope. En fait l’éjaculation rapide primaire (présente dès le début de sa vie sexuelle) était masquée par l’alcool, le cannabis ou autre.


L’âge et celui de la relation peuvent altérer le désir et de ce fait l’excitation et donc rendre l’éjaculation plus difficile. Il faut dire que nombreuses sont les femmes qui après quelques années de vie de couple, prises par le travail, les enfants et l’intendance n’ont que peu de désir sexuel. Un rapport rapide permet d’assurer le « minimum syndical! »sans remettre en question le couple.


Paul 45 ans vient consulter car il n’est pas satisfait de ses rapports. Il trouve que son épouse a peu de désir et il pense qu’il en est responsable car il éjacule trop rapidement (selon les normes véhiculées par les média). Je lui pose quelques question sur son anatomie: son érection est-elle de bonne qualité, ne présente-t-il pas un phimosis ou une brièveté du frein? Rien de tout cela.
Son épouse se plaint-elle du problème; pas vraiment, si ce n’est que parfois, elle dit qu’elle n’a pas très envie, qu’elle est fatiguée, qu’elle a la migraine…Il pense donc, comme beaucoup d’homme qu’il ne la satisfait pas sexuellement à cause de son éjaculation précoce.
Je lui demande de revenir consulter avec elle pour mettre en place une thérapie de couple: il s’agit d’ exercices associant les techniques comportementales du Squeeze et du Stop and Go.
Lors de la 2ème consultation, il vient donc avec son épouse Sophie, 39 ans. Elle semble tout à fait compréhensive et partie prenante.
Mais lors de la 3ème consultation, il est à nouveau seul et me demande s’il est possible de résoudre ce problème margé tout car son épouse ne souhaite plus revenir après une tentative d’exercice infructueuse. « C’est ton problème !» lui dit-elle!


Difficile à résoudre. Il est possible de lui prescrire de la Dapoxetine « Priligy® », dérivée d’antidépresseur; si celle-ci retarde de quelques minutes l’éjaculation, pas plus de 4 mn, c’est au prix de nombreux effets secondaires, surtout qu’il faut, en plus, programmer le rapport sexuel. Solution très romantique! Ce produit n’a que peu d’intérêt si ce n’est pour le laboratoire fabricant! Et même si les rapports sont un peu plus longs, ils restent aussi peu fréquents.


Thomas 50 ans vient consulter également pour une éjaculation rapide, mais qui ne survient qu’avec son épouse Hélène 46 ans. Ils vivent ensemble depuis 25 ans. Les rapports sont de moins en moins fréquents et peu satisfaisants. Les enfants ayant grandis et son travail un peu moins prenant, il a rencontré récemment une jeune femme de 15 ans sa cadette. « C’est étonnant, je n’ai plus cette même difficulté. Il faut dire que Pauline est très différente, plus active, plus sensuelle. Et j’ai vraiment envie de lui donner du plaisir. Je suis surpris du temps que nous passons à nous caresser, à jouer avant d’en arriver à la conclusion ».


Et c’est sans aucun doute là que se trouve la solution d’un symptôme qui n’en est pas un!
Enfin et pour conclure ce paragraphe: une technique assez particulière, plutôt pratiquée dans le monde Gay et BDSM: le « Milking  (traite en français)»: Il s’agit d’introduire un doigt dans le rectum et de masser régulièrement la prostate. Au bout d’un temps plus ou moins long, une éjaculation baveuse, c-a-d sans orgasme, va survenir, décongestionnant ainsi la partie de l’urètre située dans la prostate et les vésicules séminales. L’excitation étant toujours présente, il est beaucoup plus facile, mais pas nécessaire de prolonger le jeu sexuel.

En résumé, pour résoudre l’éjaculation prématurée quatre conditions sont nécessaires:
– L’apprentissage du contrôle de son excitation sexuelle, c’est-à-dire son évaluation afin qu’elle se maintienne en-dessous du seuil d’inévitabilité éjaculatoire.
– La suppresssion de l’angoisse de l’échec.
– Développement d’une attention portée de l’autre plutôt qu’à la sienne
-Maîtriser la situation en ne se laissant pas entraîner par sa partenaire.

La meilleure technique pour résoudre cette difficulté sexuelle et ce de manière définitive est l’hypnose. Elle permet véritablement de changer le « programme »mental, ce que ne font pas les thérapies comportementales qui peuvent apporter néanmoins une certaine amélioration

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L’Andropause n’existe pas!

Andropause

L’andropause est un terme inapproprié, qui se veut l’équivalent de la Ménopause et qui a pour effet de créer une pathologie qui n’existe pas et de justifier la prescription d’un traitement médicamenteux inutile. S’il existe bien chez la femme un arrêt naturel de la sécrétion hormonale d’œstrogène et de progestérone par les ovaires, ce n’est pas le cas chez l’homme en ce qui concerne la sécrétion de testostérone. En effet, à moins d’une castration physique ou chimique (certains médicaments), il n’existe pas d’arrêt physiologique de la sécrétion de Testostérone par les testicules, mais une diminution progressive de leur activité qui commence très tôt vers 25-30 ans, et sans conséquence notable sur la libido. Le terme exact devrait être « andromiose« . (le mot pause signifiant arrêt).

La testostérone

Hormone naturelle de la sexualité sécrétée par les testicules, sa prescription médicamenteuse chez l’homme, était sujette à caution. En effet, on évoquait, jusqu’à la publication d’une étude récente ( Medscape le 18 janvier 2024) des risques cardio-vasculaires et prostatiques. Son taux diminue naturellement avec l’âge, sans qu’il y ait un arrêt total de sa sécrétion (sauf castration). Et cela sans conséquence pour la vie sexuelle.

Ayant porté sur 5200 hommes qui présentait une insuffisance de Testostérone (moins de 3pg/ml), elle a montré qu’il n’y avait pas d’augmentation de maladies cardiaques (infarctus, AVC), qu’elle ne provoquait pas de cancer de la prostate. Par contre un taux de testostérone bas serait associé à un sur-risque d’accident cardio-vasculaire.

Par contre, si son apport améliore la libido et augmente l’activité sexuelle en cas de testostéronémie basse, elle n’a en monothérapie aucune action sur les érections. Il est probable, mais les résultats n’ont pas été publié qu’elle puisse améliorer la masse musculaire, certaines dépressions et la qualité du sommeil et qu’elle puisse entraîner une diminution de la masse graisseuse.

Cela n’est valable qu’à partir du moment où il est constaté sur plusieurs dosages un taux de Testostérone libre ou bio-disponible inférieure à la normale et cela en tenant compte de l’âge. (Le dosage de Testostérone totale n’a pas d’intérêt.) Prescrire de la Testostérone systématiquement à tout homme se plaignant de fatigue, de dépression et de difficultés sexuelles est une aberration et ne résoudra pas ses problèmes si son taux se trouve dans les limites de la normale. C’est vouloir remplir une bouteille déjà pleine! Ainsi avant de vouloir agir sur les conséquences , il est préférable d’en chercher les causes: comme des difficultés personnelles, conjugales, familiales, professionnelles etc….

Contre-indication

Une hématocrite trop élevée (sang trop épais du fait de trop de globules rouges dans le sang). Prescrite sur ordonnance, une surveillance médicale est nécessaire. Son utilisation n’est pas conseillée chez les femmes compte tenu de ses effets secondaires (virilisation)

La castration

La castration physique est le plus souvent chirurgicale, réalisée à la suite d’un cancer des testicules ou d’une modification du genre chez certains transgenres. Elle peut être rarement accidentelle. A d’autres époques, elle était réalisée chez de jeunes chanteurs d’opéra pour devenir « Castrat« , ou encore dans quelques sectes par motivation religieuse ou culturelle: les eunuques.

La castration chimique est le plus souvent d’origine médicamenteuses: en effet, un certains nombres de médicaments (anti-cancéreux, neuroleptiques, contre l’adénome de la prostate, etc…) ou drogues ont une action anti-androgènes soit directe soit indirecte. Cette castration chimique n’est pas toujours complète. Une consommation excessive de cannabis, de houblon (contenu dans la bière), de soja peut avoir une incidence sur la libido masculine; ils contiennent des phyto-œstrogènes, qui s’ils ne semblent pas avoir d’effet sur le taux de Testostérone bio-disponible, peuvent diminuer néanmoins la libido.

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Ces croyances qui bloquent le plaisir

Les représentations mentales

En matière de sexualité, il est un thème que l’on n’aborde presque jamais et qui se révèle pourtant crucial, en particulier chez les femmes : les représentations mentales. La jolie Claire, notre aimable cobaye, se décrit spontanément comme « libre, pas coincée et sans trop de préjugés. » Une jeune femme tout ce qu’il y a de plus normale, menant une vie sexuelle heureuse. Elle en a été d’autant plus surprise lorsqu’elle a découvert qu’elle se connaissait nettement moins bien qu’elle le pensait… Une source de blocages dont elle n’avait aucune conscience.

En tant que femmes modernes vivant au XXIè siècle, nous pouvons nous considérer comme relativement libérées dans notre sexualité, du moins en comparaison avec nos grand-mères. Abreuvées de littérature en tout genre, nous disposons d’un vaste savoir technique sensé faire des merveilles avec les plus sportives d’entre-nous. D’où la croyance bien ancrée que la femme moderne grimpe aux rideaux tous les samedis soirs, excepté les jours de foot (là elle ne grimpe plus mais descend, et ce avec la poubelle remplie de cannettes vides).

Il a fallu attendre quelques-unes des très récentes études sur la sexualité des Français pour découvrir que la plupart d’entre-nous ne s’élevait même pas au dessus de la tête de lit. Culpabilité oblige, nous potassons donc avec une ardeur décuplée les magazines féminins, les sites internet et les réseaux sociaux, afin de découvrir quelle peut bien être la formule magique qui nous échappe…
Pourtant, il faut bien savoir que ce n’est pas dans le gadget ou la technique que l’on parviendra à mieux maîtriser sa sexualité, et c’est précisément pour cela que nous avons souhaité livrer une expérience très révélatrice.

Une Jeune femme branchée et sexuellement « épanouie »

A 22 ans, Claire correspond en tous points à la description qu’elle donne d’elle-même. Étudiante coquette et branchée, elle entame son neuvième mois de relation avec Sébastien, un peu plus âgé qu’elle.  » Notre couple fonctionne bien et nous sommes très épanouis sexuellement. J’ai beaucoup de plaisir à faire l’amour avec lui. » Elle n’a pas d’orgasme lors de la pénétration :  » Mais souple comme je suis, avec un peu d’entraînement… » 
Or il y a quelques mois, Claire découvre par hasard qu’elle avait une ou deux croyances dont, tout compte fait, elle se serait bien passée. « Ça a commencé le jour où j’ai voulu tester un appareil pour faire travailler le muscle du périnée : j’avait un peu de mal à faire rentrer dans mon vagin les boules que j’était sensée retenir par contraction. » Bizarrement, elle s’est dit qu’il n’y avait peut-être pas la place pour ces petites boules de trois ou quatre centimètres de diamètre. « J’avais peur de toucher quelque chose à l’intérieur et de me faire mal. » Ce qui est un peu paradoxal si l’on considère que pour Sébastien, il y a toute la place qu’il faut. 
L’histoire des boules en plastique rose l’ayant un peu amusé, elle en parle plus tard à sa gynécologue; laquelle trouve cela assez curieux. « Elle m’a dit que mon vagin n’était pas si fragile, et m’a demandé si j’y avais déjà mis les doigts pour le connaître bien. J’ai dit oui parce que je sais très bien comment je suis faite « .

Qui cependant a « horreur » de son vagin

En réalité, il se trouve que non! Claire ne savait pas si bien que cela ce qu’il y avait là-dedans. Parce que lorsque sa gynécologue lui demande de décrire la forme de son vagin, sans s’appuyer sur les schémas que nous avons toutes en tête, elle ne peut sortir qu’une réponse très évasive. «  J’ai du faire allusion à une espèce de tube avec un truc mou au bout…« . Pas très fière de sa réponse, et pour ne pas rester bête, elle tente une exploration rentrée chez elle.  » …et ça m’a fait un peu mal, je sentais que ça résistait. C’est comme quand il faut mettre un tampon : j’ai horreur du contact de mon vagin avec mes doigts « . 
Contrairement à ce qu’elle croyait, il n’est pas normal du tout d’avoir ce genre de phénomène de répulsion, assorti d’une petite contraction, signe qu’elle ne savait pas franchement où elle mettait les doigts.

Au final il s’est avéré que notre charmante Claire, un peu inquiète mais soulagée de ne pas avoir de  » truc mou qui s’ouvre sur un espace indéfini« , avait une représentation plus que brumeuse du haut de son vagin. Qu’y a-t-il au dessus du truc mou ? L’utérus certainement, mais d’après les schémas et pas selon son expérience. Parce que, après réflexion, elle a finalement compris qu’elle avait très peur de toucher le dit organe. «  J’ai réalisé que j’avais des représentations qui dataient d’une classe de bio en 4ème. Je croyais que l’utérus était un organe d’assez grande taille et très sensible. Je me souviens avoir adopté à ce moment là l’image d’une éponge pour décrire mes règles. Au final je me représentais un phénomène assez violent d’un organe ultra sensible, l’utérus, qui se presse jusqu’à détruire une partie interne de lui-même « .

De là l’élaboration de constructions mentales erronées du vagin, mal connu, débouchant sur l’utérus, organe blessé et vulnérable, qui fait mal par définition. On comprend pourquoi notre Claire n’aimait pas trop y mettre les doigts. Depuis cette épisode, et maintenant qu’elle a une connaissance d’elle-même digne d’une gynécologue, le problème ne se pose plus. Elle sait qu’elle ne risque pas de se faire mal et trouve encore plus de plaisir à faire l’amour.

La véritable clé du plaisir féminin

Ce qui est vrai pour la douleur l’est aussi pour le plaisir. Les représentations mentales qui transforment le sexe féminin en une zone très sensible, ou susceptible de faire mal, créent une douleur ou une gêne, dans tous les cas un blocage. Le plaisir féminin est en grande partie psychologique (exception faite, en partie, du clitoris qui fonctionne un peu comme le sexe masculin), et dépend beaucoup de la façon dont une femme se connaît et se perçoit. En l’occurrence, il est nécessaire de savoir d’où vient précisément son propre plaisir pour être capable de l’augmenter.

Il faut donc construire une image de son sexe comme une zone ouverte et agréable, source de plaisir.

Cela paraît logique, mais comme a pu le constater notre adorable cobaye, ça ne va pas de soi. Claire, qui n’avait «  aucun problème sexuel  » a expérimenté malgré elle l’influence de ses représentations mentales, qui lui paraissaient banales, sur ses sensations, sur la douleur et le plaisir de faire l’amour.

Malgré tout, la jeune femme a eu de la chance car elle aurait pu développer des problèmes plus graves. Une méconnaissance de soi peut conduire, par exemple, à un vaginisme; c’est une contraction qui rend la pénétration douloureuse, voir impossible. Mais qui n’est rien de plus qu’un mécanisme de défense.


Ainsi avons-nous presque toutes, à des degrés divers, des représentations plus ou moins erronées. Elles nous viennent parfois de notre éducation, de croyances ou de lectures, elles sont parfois conscientes, mais le plus souvent inconscientes.

Le plaisir féminin se situe alors à un tout autre niveau, dans le mental plus que dans la technique. Dès lors il n’est plus question de nouveaux gadgets à acquérir, mais bien de tout reprendre depuis le début par un indispensable bilan de ses connaissances et de ses croyances :  » Comment est-ce que je perçois mon sexe ? « . Si ce n’est pas lencore la ligne droite vers un plaisir délirant (ce serait trop facile, non ?), du moins on est une bonne voie !

Jasmine Saunier

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