La dissociation entre l’acte sexuel et la procréation rendue possible grâce à la contraception orale a donné à la sexologie actuelle ses raisons d’être, ses moyens et ses thérapies. La femme maîtrise désormais sa fécondité et peut faire valoir ses attentes sexuelles, à l’homme de faire ses preuves de partenaire compétent. Si l’équipement bio-physiologique masculin montre toute son efficacité dans la reproduction (érection facile, éjaculation rapide, phase réfractaire courte chez l’homme jeune), cela ne suffit pas. La médecine sexuelle vient donc prendre le relai et apporte des solutions médicamenteuses à ce que la sexologie pionnière a désigné en tant que troubles: éjaculation prématurée, dysérection. Cette nouvelle discipline cherche aujourd’hui à traiter les dysfonctions sexuelles féminines comme celles des hommes, ce qui montre une profonde méconnaissance de celles-ci.
Une misère sexuelle!
Cette approche s’intéresse aux aspects pulsionnels qui caractérisent la sexualité de l’homme jeune, et fait l’impasse sur ladimension relationnelle, primordiale pourtant de la sexualité féminine. Ainsi, la misère sexuelle de nombreux couples provient d’une méconnaissance, d’une incompréhension de soi, aggravées par la représentation erronée que donne la presse féminine et les autres média de la sexualité sans parler de la pornographie. D’une part cette lecture tend à faire porter la responsabilité érotique à la femme, d’autre part, elle met en exergue un modèle masturbatoire de la sexualité. L’acte sexuel y devient une sorte de masturbation un peu améliorée où l’autre ne joue au final qu’un rôle d’objet assujetti à l’accomplissement d’une performance. Ces recettes ne sont d’aucune efficacité pour avoir une sexualité épanouie. Il faut donc apprendre à connaître, comprendre, se représenter et jouer de son sexe, organe de communication capable de transmettre sensations, émotions, et sentiments.
C’est évidemment moins simple que d’avaler une potion magique ou d’appliquer une de ces merveilleuses recettes qui font florés sur les réseaux sociaux…
La métaphore
Le sexe féminin (c’est aussi valable pour le masculin) doit être comparé à un instrument de musique. Il est complexe et doit être connu dans ses moindres détails. Puis il faut apprendre à s’en servir, à en jouer seul, à écouter avec attention sa musicalité. Enfin il faut s’accorder avec l’autre instrument, choisir une musique et se laisser emporter par ses émotions, ses sentiments. La perfection, l’extase sont atteintes lorsqu’on oublie l’instrument
Non, ce n’est pas le titre d’une fable! Mais l’histoire est digne d’être contée. Elle est savoureuse bien qu’affligeante! Les mécaniciens du sexe ont encore frappéfort.
En effet une étude récente publiée dans le Journal of sexuel medicine et validé par des « professionnels médicaux » du comité de communication de l’ISSM (International Société of Sexual Medicine) tend à prouver qu’un volume trop important du gland pénien est responsable d’éjaculation prématurée primaire (c-a-d existant depuis le début des rapports sexuels). On ne sait pas à partir de quel taille survient le problème! Elle a été réalisée sur une population de 140 hommes hétérosexuels sexuellement actifs âgés de 18 à 62 ans.
L’étude semblait sérieuse avec comparaison à un groupe témoin. Nos « savants » ont bien sûr mesuré l’instrument dans toutes ses dimensions en associant même une échographie (on se demande pourquoi? Sans doute pour faire plus scientifique!) évoquant l’idée que les glands de plus grosses tailles possèdent plus de terminaisons nerveuses. Ils sont donc responsables de l’EP. On a même les chiffres, mais pas du nombre de terminaisons nerveuses critique; sur les 140 volontaires, les 20 EP primaires, voient leur éjaculation survenir en 0,5 minutes. Chez les 50 EP secondaires (elles sont acquises): 2 minutes et enfin 7 mn pour le groupe témoin. Il faut savoir que la plupart des femmes a besoin de plus de 7 mn pour espérer grimper au rideau!
Ainsi d’après cette étude, l’EP serait secondaire à une hypersensibilité du gland. Je m’étonne qu’ils n’aient pas mesuré la taille du vagin des partenaires, car il est évident qu’un vagin un peu étroit ne doit pas améliorer la situation. Et ne parlons pas des orifices un peu plus serrés! Sur le plan scientifique c’est un biais qui invalide l’étude.
Non, l’éjaculation prématurée n’est pas une maladie, la taille du sexe ou du vagin n’en sont pas responsables. Tous les hommes éjaculent naturellement rapidement. Le seul facteur « médical si on peut dire » qui aggrave cette rapidité physiologique est l’anxiété. Au même titre que n’importe quelle partie du corps, l’homme doit apprendre à gérer son sexe, c-a-d maîtriser son excitation et donc son éjaculation. Ce qui lui permettra de s’adapter à sa ou son partenaire.
Il existe fort heureusement de vrais sexologues ou sexothérapeutes compétents capables de proposer des solutions efficaces et définitives. L’hypnose ou les TCC sont des plus efficaces. Vous trouverez sur ce site avec le moteur de recherche de celui-ci plusieurs articles sur le sujet.
Pour info: les auteurs de cet étude: Ates, E., Gok, M., Kazici, HG, Kol, A., Sahin, T. et Erol, H. (2024). Le volume du gland du pénis est associé à une éjaculation précoce à vie. Le Journal de médecine sexuelle, 21(5), 391-398.
Le kunyaza est une technique sexuelle originale utilisée traditionnellement au Burundi, au Rwanda, à l´Est du Congo-Kinshasa et à l`ouest de la Tanzanie (Afrique Centrale) pour déclencher l’orgasme féminin. Elle consiste essentiellement à stimuler avec le pénis presque toutes zones érogènes génitales de la femme. Pour éviter quelques désagréments au pénis, la femme s’épile le pubis. Que ce soit la stimulation externe ou interne ou la combinaison des deux, le rythme au début, et la force des mouvements sont de faible intensité. Ils s´accélèrent au fur et à mesure de l’excitation féminine.
Stimulation des zones érogènes externes
Le couple pratique ses préliminaires habituels ; le vagin devenu suffisamment lubrifié, l´homme en profite pour humidifier son pénis en faisant quelques mouvements de va-et-vient. Le pénis devenu suffisamment humidifié, il se retire du vagin pour stimuler les zones érogènes externes de la femme. En commençant par le clitoris pour aboutir à l´entrée vaginale, il tapote dans un seul mouvement régulier et continue la vulve avec le bout de son pénis de haut en bas ou de droite à gauche et inversement, comme indiqué dans les schémas joints. Cette stimulation à elle seule peut provoquer l’orgasme chez les deux partenaires. Ceci vaut surtout pour la femme. Si l´homme n´atteint pas l´orgasme de cette façon, il peut terminer l’acte par une pénétration.
Stimulation des zones érogènes internes
En tenant son pénis dans la main, l´homme pénètre progressivement le vagin de la vulve au col de l’utérus et inversement, le faisant se mouvoir d’une paroi vaginale à l’autre. Il réalise également des mouvements intra-vaginaux avec le corps de son pénis de bas en haut et inversement, ainsi que de gauche à droite et inversement ou bien il exécute des mouvements circulaires avec le corps de son pénis tout au long des parois vaginales dans le sens des aiguilles d’une montre et inversement.
Stimulation des deux zones érogènes
L´homme stimule la vulve comme décrit plus haut et passe dans un second temps à la stimulation interne en utilisant une des variantes décrites plus haut avant de revenir de nouveau à la stimulation externe et ainsi de suite. Pour se faire une idée: vidéo (réservé au plus de 18 ans)
Pour citer cet article : Bizimana N. Une variante africaine de l’amour: le kunyaza, technique sexuelle tra- ditionnelle de déclenchement de l’orgasme féminin lors des rencontres hétérosexuelles. Sexologies (2010), doi:10.1016/j.sexol.2009.12.004
L’utilisation du mot « orgasme » pour décrire l’apothéose du plaisir sexuel débute au 19ème siècle. Auparavant, ce mot, apparu au début du 17ème siècle, désignait un violent accès de colère. L’origine grecque, quant à elle, évoquait un « bouillonnement d’ardeur ».
Les mots de la jouissance
Beaucoup d’expressions très imagées renvoient à l’expérience orgastique : « s’envoyer en l’air », « grimper aux rideaux », « prendre son pied », « s ‘éclater ». On parle aussi de « petite mort », de « septième ciel » pour évoquer l’orgasme. Les chansons du début du 20ème siècle parlaient souvent de « grand frisson ». Le verbe « jouir » semble encore plus explicite, mais le « jouisseur » ou la « jouisseuse » portent une connotation péjorative. Toutes ces expressions évoquent le fait que l’orgasme transporte dans une autre dimension, souvent « aérienne », au cours de laquelle la perception du réel se modifie…
L’orgasme, un fait culturel ?
Certaines cultures ignorent la notion d’orgasme, sans qu’on puisse mettre en doute leurs connaissances, voire leur expertise, sur le registre du plaisir sexuel. Au cours d’un congrès mondial de Sexologie à la fin des années 1980, on a remarqué́ que pour les sexologues indiens, le terme « orgasme » n’avait aucun sens…Ce qu’il ne veut pas dire qu’il n’existait pas. Dans la culture occidentale actuelle, la recherche de l’orgasme focalise toute l’attention des chercheurs, des thérapeutes, et de tous ceux et toutes celles qui s’estiment frustrés en regard de la tendance. Pour la femme, ce qu’il y a de commun entre l’orgasme et le sommeil, c’est que plus on y pense et moins on a de chances de l’atteindre. L’homme ne se pose pas la question d’atteindre l’orgasme, mais bien davantage celle de choisir le moment où il arrivera au seuil d’inévitabilité́ qui déclenchera son éjaculation. Maintenant, on peut très bien vivre sans orgasme!
Explications ou hypothèses
L’orgasme se manifeste par certains signes, mais c’est au niveau subjectif qu’il prend toute son importance, c’est pourquoi, il n’y a pas un orgasme, mais des orgasmes, qui diffèrent en qualité́, en intensité́, en nombre, sous l’influence de facteurs divers et complexes. En fait, l’orgasme est un état modifié de conscience (EMC*) involontaire survenant de manière transitoire. La focalisation de l’attention sur une zone sexuelle grâce à un stimulus répété́ va provoquer une dissociation psychique. Les structures les plus anciennes du cerveau, sur le plan du développement cérébral, vont provoquer une explosion neuronale qui va inonder plus ou moins complètement l’ensemble du cortex cérébral. Ce phénomène peut être amplifié jusqu’à l’extase lorsque s’y associe un imaginaire amoureux ou érotique, expression métaphorique d’affects, de sensations ou d’émotions stockées dans ces mêmes structures archaïques.
Sur le plan clinique, les chercheurs ont depuis longtemps fait le rapprochement entre le déroulement de l’orgasme et les crises comitiales (crises d’épilepsie). Trois phases caractérisent ces deux phénomènes : la crise comitiale débute par la montée d’une tension très importante appelée « phase tonique », puis un état chaotique s’installe, c’est la phase « clonique », qui se manifeste par de brusques convulsions, survient ensuite une phase « résolutive », qui marque la fin de la crise proprement dite, c’est dans le meilleur des cas le retour à la conscience. Tandis que les crises comitiales menacent gravement la santé et doivent faire l’objet d’un traitement sérieux, l’orgasme est un phénomène naturel et bénéfique.
L’orgasme se déroule aussi en trois temps. Il y a d’abord, la montée de l’excitation sexuelle, qui devient telle qu’elle déclenche la « crise»: contraction des muscles pelviens, accélération du rythme cardiaque, sensation de chaleur, et photophobie transitoire. Ces symptômes apparaissent au paroxysme du plaisir. L’homme éjacule, la femme éprouve une expérience souvent indicible quand son orgasme est pleinement accompli. Une phase de résolution va suivre, les tensions sont apaisées, une sensation de plénitude et de bien-être s’installe, due à la sécrétion d’endorphines qui accompagne l’orgasme, mais aussi à une sorte de « reset » neuronal .
Question : La question de savoir quelle est la fonction de l’orgasme reste encore énigmatique aux yeux de la science.
S’il facilite sans aucun doute la reproduction, la survie de l’espèce pour l’homme, il ne semble pas avoir la même fonction chez la femme.
Cependant, les hypothèses n’ont jamais manqué pour apporter des réponses. Si la sexologie s’est largement inspirée de la psychanalyse, elle n’en a, semble-t-il, retenu que des théories pouvant fournir des explications, mais peu ou pas efficaces pour résoudre les problèmes sexuels. On oublie un des pionniers, Wilhelm Reich, médecin et psychanalyste américain d’origine autrichienne (1897-1957), qui a d’abord été un disciple de Freud avant d’évoluer vers une compréhension du psychisme restituant au corps toute son importance. Ses idées et sa pratique visaient à libérer les gens de la « cuirasse » de leurs tensions en leur permettant de faire circuler leur énergie vitale essentielle et d’atteindre par ce biais une dimension « orgastique » indispensable à un équilibre harmonieux du corps et de l’esprit. Les intéressantes intuitions de Reich, basées en partie sur des conceptions traditionnelles indiennes, auraient pu donner un second souffle à la psychanalyse, mais elles ont été reçues comme autant des déviances inacceptables en regard du dogme naissant. Elle a néanmoins eu une descendance d’abord « la Bioénergie de Lowen » puis en sexologie les techniques sexo-corporelles importées du Quebec par Jean-Yves Desjardin. Bien entendu, il faut prendre comme métaphore cette circulation énergétique corporelle, car tout se passe en fait au niveau cérébral.
L’orgasme de l’homme
Il survient au point culminant de l’excitation sexuelle, quelle qu’en soit la source. L’homme peut avoir des orgasmes par la masturbation, en faisant l’amour ou par une stimulation de la prostate (point P) lors de la sodomie. Comme cette crise voluptueuse s’accompagne d’une éjaculation, l’homme ne peut pas, comme c’est le cas de certaines femmes, vivre successivement plusieurs orgasmes. On sait en effet qu’une période dite « réfractaire » suit l’éjaculation, si bien que l’homme ne réagit plus aux sollicitations sexuelles, et peut même les ressentir désagréablement.
Plus l’homme avance en âge et plus la période réfractaire s’allonge. Avant sa puberté, le garçon peut éprouver des orgasmes sans éjaculation, et après elle, il lui arrive d’avoir, pendant son sommeil, des émissions spontanées de sperme sans aucune notion de plaisir. En effet, éjaculation ne signifie pas orgasme, car chez l’homme, surtout jeune, celle-ci peut survenir de manière totalement mécanique, purement réflexe.
L’orgasme de l’homme s’accompagne d’une sécrétion d’endorphines qui provoque un puissant effet d’apaisement, et cette sensation est si agréable qu’elle évolue parfois en une véritable addiction. Beaucoup croient qu’ils sont devenus dépendants du sexe, mais en réalité il s’agit d’une addiction aux endorphines, la même qui affecte certains sportifs.
Bien entendu, le plaisir quel qu’il soit et notamment le plaisir sexuel a été longtemps considéré comme un péché par les bigots de toutes sortes, car on considérait qu’il détournait l’attention vers soi-même au lieu de la garder au service d’un dieu, ou de ses représentants.
Les observations physiologiques de l’orgasme permettent d’explorer des réalités biologiques utiles à la science médicale et à l’industrie pharmaceutique. Ceci est valable dans la mesure où l’on admet que la plupart des problèmes sexuels peuvent faire l’objet d’un traitement médicamenteux.
Décrire avec précision la physiologie de l’orgasme aide à comprendre comment, à partir d’une zone corporelle limitée, c’est quasiment l’ensemble du système nerveux cérébro-spinal, neuro-végétatif, sensitif et moteur qui participe.
Une interrogation plus existentielle à propos du sens du plaisir sexuel ne saurait donc faire l’impasse sur ce phénomène exceptionnel qui n’a cessé d’étonner les humains et les a souvent conduits à donner au plaisir sexuel des valeurs puissantes. La plupart des hommes pense que leur orgasme est un phénomène mécanique simple qui fait partie d’une bonne hygiène de vie, c’est un point de vue « mécanique » largement répandu. La découverte du plaisir sexuel commence par la masturbation, continue avec la rencontre de partenaires, puis l’activité sexuelle devenant moins fréquente, se fait de plus en plus rare. Tant que l’homme demeure aux niveaux pulsionnel et compulsif de sa sexualité, son plaisir sexuel correspond en effet à cette jouissance intense et fugitive. En quelques secondes, tout est consommé…
L’orgasme de la femme
Depuis la plus lointaine Antiquité, l’orgasme de la femme interpelle, étonne, inquiète ou réjouit, mais ne laisse personne indifférent. Différent de celui de l’homme, l’orgasme de la femme est pluriel : clitoridien ou vaginal, souvent les deux. Et, la différence ne s’arrête pas là, en effet, certaines femmes peuvent vivre plusieurs orgasmes successifs sans passer, comme les hommes, par une phase réfractaire. Le maintien d’un certain degré de vigilance est responsable de ces orgasmes partiels. Cependant, un orgasme extatique sera la conséquence de la dissociation évoquée précédemment.
Les réactions physiques associées à l’orgasme féminin sont parfois très accentuées, s’accompagnent de gémissements, de cris, d’une sensation de perte de conscience, c’est pourquoi la littérature le nomme parfois « petite mort » et on comprend mieux pourquoi.
L’orgasme clitoridien de femme est ce qui ressemble le plus à l’orgasme de l’homme, violent, intense et bref, il aboutit quelquefois à un vague sentiment d’inachevé. L’orgasme vaginal ou profond n’est pas très différent mais, quand il se produit, il semble que le plaisir passe à la vitesse supérieure, décuple d’intensité, de durée, le corps et l’esprit sont profondément associés dans la jouissance.
L’orgasme de la femme exerce une fascination qui ne se dément pas à travers le temps malgré les représentations stéréotypées et mécaniques qu’en donne aujourd’hui la presse, dite féminine. Une femme qui n’a pas fait l’expérience de l’orgasme se sent frustrée, voire diminuée, souvent coupable. Elle ignore généralement que celles qui lui prodiguent des conseils tous plus inutiles les uns que les autres, n’en savent généralement pas plus qu’elle.
Il semble que la sensibilité affective et émotionnelle plus importante chez la femme que chez l’homme ait des effets contradictoires. En effet, s il existe, chez elle, une plus grande difficulté à entrer dans le processus orgastique, lorsque cette inhibition est levée, l’intensité et la durée sont souvent plus intenses que chez le partenaire. L’abandon, la disparition d’une vigilance protectrice nécessaire à ce paroxysme nécessite une très grande relation de confiance vis à vis de celui-ci. Ce qui explique que l’extase sexuelle est plus fréquemment observé chez la femme que chez l’hommequi, lui, retrouve très rapidement « ses esprits ». N’oublions jamais que la situation « coïtale »était chez nos ancêtres une position de fragilité vis à vis d’éventuels prédateurs.
*: EMC: il existe 3 sortes d’IMC, les spontanées, les provoquées et les mixte, fonction des zones cérébrales concernées. Spontanés: Les transes extatiques mystiques, les crises d’hystérie surviennent dans un certain contexte. Mixtes: Transes chamaniques, de possession. Provoqués à des degrés plus ou moins important: orgasmes, subspace, hypnose, EMDR, méditation, relaxation. Il est fort probable qu’un certain nombre de techniques corporelles puissent être aussi responsables chez certaines personnes d’EMC.
Le piercing ou plus exactement “body piercing” désigne à la fois le procédé: percer la peau, le résultat et l’objet bijou mis en place. De nombreuses sociétés traditionnelles pratiquent le piercing, notamment du nez, des oreilles ou de la lèvre, pour des raisons le plus souvent ornementales, pour reconnaître la personne en tant que membre de la communauté, ou dans des perspectives magiques ou initiatiques… Le piercing s’accompagne souvent d’autres modifications corporelles, peintures rituelles, scarifications, tatouages…
Aujourd’hui dans le monde occidental, le piercing est devenu une mode. Pourtant, il a longtemps été considéré comme un indice de marginalité. Les marins portaient un anneau dans le lobe de l’oreille, l’imagerie populaire représente toujours le pirate avec cette parure. De même les gens du voyage, éternels proscrits, arboraient-ils des boucles d’oreille. La réprobation culturelle envers le piercing prendrait, selon Jacques Berlioz, Directeur de recherches au CNDS, son origine au Moyen âge. La religion chrétienne interdit formellement toute modification du corps que l’on considère comme une création divine, donc sacrée. En 1299, Le pape Boniface VIII interdit de démembrer le cadavre des suppliciés, et les châtiments mutilants sont rares. On n’hésite cependant pas à percer la langue des menteurs ou des parjures…
Jacques Berlioz cite l’historien de l’art, Denis Bruna, qui analyse le tableau de Jérôme Bosch “le portement de la Croix” (1564, Musée de Vienne) et souligne la présence de personnages arborant sur leur visages divers bijoux, anneaux, chaînettes, broches et autres pendentifs. Ces personnages, une sage femme incrédule, un vieillard lubrique, des infidèles, des noirs, représentent autant d’ennemis de la religion… Au moyen âge, il est fréquent que certaines catégories sociales, ethniques ou professionnelles soient tenues de se rendre visibles par des marques d’infâmie: tissu à rayures pour les bourreaux, robes vertes pour les prostituées, anneaux d’oreilles pour les femmes juives, etc.
Cependant, le piercing n’a jamais totalement disparu au cours de l’histoire, et la boucle d’oreille a été de nouveau très à la mode à partir du XVe siècle. Certains rois de France, tel Henri III en ont porté ostensiblement ou fait porter à leurs proches. L’idée de mutilation a disparu laissant place au désir de parure…
Le piercing fait un retour en force depuis les années 80, le mouvement punk. Il symbolise alors la rébellion et la revendication d’utiliser son corps à sa guise, quitte à le mutiler. Aujourd’hui la pratique s’est banalisée. Il faut savoir que jusqu’à une époque récente, la législation française l’interdisait car toujours considéré comme une mutilation corporelle; le piercing des oreilles était toutefois toléré.
Ce sont généralement des jeunes qui se font poser un piercing, on peut comprendre cela comme une conduite d’affirmation de soi, de provocation, de volonté d’appropriation de soi à travers la modification corporelle. Le piercing oblige à effectuer des soins d’hygiène, une fois effectué, il faut souvent plusieurs semaines avant que la cicatrisation soit complète, ensuite il faut continuer de faire attention à l’état de propreté du piercing. Le piercing rend le corps plus présent à la conscience, et c’est probablement un de ses plus secrets avantages.
Porter un piercing c’est être aussi une marque d’affiliation qui permet d’afficher son appartenance à un groupe de référence.
Dans d’autres cas, le piercing symbolise une appartenance affective et ou sexuelle.
Le sens du piercing, comme celui du tatouage dépend aussi de sa localisation sur le corps qui détermine qui pourra le voir. Les piercings intimes sont rarement portés et demandés par les très jeunes, mais bien davantage par des personnes qui assument leur sexualité avec ses choix personnels.
Les piercings génitaux
Les piercings génitaux de la femme sont réalisés au niveau du capuchon du clitoris, qui peut être percé sur un plan horizontal ou vertical, les grandes et les petites lèvres. La grande majorité des professionnels refusent de percer le clitoris car, outre la douleur provoquée par l’intervention, on risque une perte totale ou partielle de la sensibilité clitoridienne.
Le piercing génital féminin apparaît comme une affirmation de l’identité personnelle: le corps est un terrain d’expression de soi, porteur de marques volontairement décidées, le piercing témoigne, raconte, donne à ressentir. Des raisons esthétiques sont souvent invoquées, mais, pour le piercing du capuchon du clitoris, beaucoup cherchent à améliorer la qualité de leurs sensations. Porter un piercing génital c’est aussi une affaire de “propriété” et “d’appartenance”. Le piercing représente un moyen de revendiquer la “propriété” de son corps dans ce qu’il a de plus intime et par là même se libérer de l’emprise masculine. Mais le contraire existe aussi car le piercing peut être un signe d’appartenance.
Le piercing génital masculin le plus connu est le Prince Albert. La légende raconte que l’époux de la Reine Victoria s’était fait poser un tel bijou afin de pouvoir fixer son pénis le long de sa jambe pour le dissimuler lorsqu’il portait les pantalons très moulants et la redingote ouverte à la mode à cette époque. D’autres sources affirment que le Kama soutra fait lui aussi référence à ce genre de bijou . Bien que le résultat soit assez impressionnant, la pose d’un Prince Albert n’est pas nécessairement très douloureuse selon les témoignages, les professionnels du piercing, quant à eux affirment que le Prince Albert cicatrise et guérit rapidement.
Le Piercing dit apadravya est une tige qui traverse verticalement le gland et passe par l’urètre. Il existe d’autres sortes de piercing: Ampallang, Afada, Guiche, etc…
Si le port d’un tel bijou modifie les sensations, il ne semble cependant pas les améliorer de façon importante ni pour le porteur ni sa (son) partenaire…
Le piercing du téton
Les hommes comme les femmes choisissent parfois de porter un piercing des tétons. Selon les perceurs, l’une intervention provoque une douleur très vive, mais de très courte durée. Ce piercing est à la limite de l’intime, la femme peut choisir de le dévoiler à la plage, de le laisser deviner sous un vêtement léger ou de le garder secret. Une fois cicatrisé, ce piercing peut être une source de sensations agréables, mais, chaque cas est particulier.
Le pouvoir érotique, la recherche de sensations sont les principales motivations, la crainte de la douleur ne fait pas obstacle, mais représente quelque fois le “prix” à payer pour s’offrir une allure plus “sexy”….
Les modifications corporelles comprennent aussi d’autres pratiques comme le branding ou marquage au fer rouge, les scarifications, et l’implantation de petits éléments sous la peau. Il s’agit du “body art”. Apparu dans les années 70 en Californie, la mise en scène de ces pratiques donnait lieu à des spectacles souvent assez sanglants. Si la tatouage et le piercing sont clairement compris et généralement bien acceptés, les autres pratiques du body art restent largement minoritaires.
REF: Denis Bruna, Piercing. Sur les traces d’une infamie médiévale, Paris, Textuel, 2001. Michel Pastoureau, Rayures : une histoire des rayures et des tissus rayés, Paris, Le Seuil, 1995. Agostino Paravicini Bagliani, Le Corps du pape, Paris, Le Seuil, 1997. Aglaja Stirn Body piercing: medical consequences and psychosocial motivation, The Lancet 2003; 361, 1205-15, Francfort Jacques Berlioz Le « piercing » aussi a une histoire, L’histoire N°259
Les robots vont ressembler de plus en plus à des humains, tant sur le plan de l’apparence physique que sur celui de l’intelligence
Les robots vont ressembler de plus en plus à des humains, tant sur le plan de l’apparence physique que sur celui de l’intelligence et à partir de là, tout est possible… Dans son livre Love and Sex with robots , David Neil Lawrence Levy explique que c’est pour demain.
David Levy , né en Angleterre en 1945, s’affirme d’abord comme un génial touche à tout, champion d’échecs, spécialiste de l’intelligence artificielle, agent littéraire, chef d’entreprise, ses travaux rencontrent le plus vif succès jusqu’à sa très récente thèse de doctorat, soutenue à l’Université de Maastricht en Janvier 2008 , à propos des rapports entre humains et robots…
Son livre Love + Sex With Robots: The Evolution of Human-Robot Relationships, publié par Harper &Collins en 2007, en est la version grand public. « Selon mes prévisions, aux alentours de 2050, l’état du Massachussets sera le premier à légaliser le mariage entre humain et robot ». Levy s’appuie sur la tradition libérale de cet état, son statut de pionnier en matière de législation et sa forte culture technologique ( MIT). Avant d’en arriver là, il estime que les robots vont évoluer jusqu’à devenir des partenaires amoureux exceptionnels . « j’ai fait l’amour avec un robot et c’était merveilleux », David Levy imagine que les journaux en feront leurs gros titres, puis que suivra l’engouement du public pour ces nouvelles pratiques, le perfectionnement des machines et des logiciels fera le reste…
On peut dire que l’humanité rêve depuis fort longtemps de donner vie à ses créations, Pygmalion et Galatée, mais aussi Frankenstein et sa créature. Plus près de nous, beaucoup ont été nombreux à apprécier la compagnie du robot chien, l’aquarium virtuel ou le Tamagoshi… Les robots peuvent devenir si attractifs qu’il sera inévitable d’en tomber amoureux ! Levy affirme qu’il existe tout au mieux cinq ou six raisons pour expliquer la naissance du sentiment amoureux, et que les progrès en intelligence artificielle permettent de les programmer entièrement. Il est vraisemblable de tomber amoureux de personnes qui nous ressemblent : niveau d’instruction, milieu social, opinions… et qui nous renvoient des signes d’amour… L’IA est déjà à l’œuvre sur les réseaux sociaux ou les sites de rencontres, (voir à ce sujet l’excellent article d’Aurélien Defer dans Usbek &Rica). D’ailleurs certaines travailleuses du sexe se sont déjà emparées de l’IA: « L’influenceuse Amouranth, qui publie des vidéos érotiques sur la plateforme OnlyFans, a inauguré début janvier de cette année une intelligence artificielle la représentant, dont les premiers résultats ont de quoi impressionner. « Mon équivalent IA a généré plus de 34 000 dollars de revenus au cours de ses premières 24 heures », s’est-elle exclaméesur le réseau social X. »Certes, ce n’est pas encore un robot en « chair et en os », mais on a déjà le programme. Et il est fort probable qu’elle permette déjà de supprimer totalement la personne physique moins facile à gérer et devenue inutile. Si c’est le chômage annoncé pour tous les « acteurs »du X, ce devrait une aubaine pour l’industrie pornographique.
Henrik L Christensen, professeur de sciences informatiques et spécialiste des systèmes autonomes s’accorde avec Levy pour prédire qu’avant 10 ans, les relations sexuelles avec des robots seront devenue pratiques courantes. Aujourd’hui, certains fabricants proposent sur le marché des poupées réalistes qu’il suffit d’équiper d’un peu d’électronique pour en faire des partenaires sexuels accomplis. « La question n’est pas de savoir si c’est possible, mais quand cela va arriver ! » Et là David Lévy est formel , les relations sexuelles avec des partenaires mécaniques seront courantes dans très peu de temps…
Ronald Arkin, professeur de robotique à Atlanta abonde en ce sens, mais émet quelques réserves quant à l’éthique des relations entre humains et robots. « Si on permet aux robots de devenir partie intégrante de notre vie quotidienne, on ne pourra pas faire l’impasse sur ce qui pourrait changer dans notre société ». Cette interrogation n’a pas encore trouvé de réponse, faute d’expérience et de recul. L’inévitable question des pervers revient : faudra-t-il imaginer des robots enfants pour pédophiles ? L’usage des robots sexuels fera-t-il diminuer les viols ? Va-t-on proposer des services sexuels robotisés pour remplacer la prostitution ? Evidemment, ce serait un pas de plus vers la totale sécurisation de la transaction sexuelle, et plus de problème de consentement. « Non chéri, pas ce soir, j’ai la migraine… Amuse toi plutôt avec le robot ! » Voici un autre exemple de la totale sécurisation de la conjugalité, on n’a plus à craindre le rival, ou la ruineuse maîtresse, plus aucune raison de sombrer dans la jalousie, ni la crainte d’une IST. Les robots n’auront pas de panne sexuelle, ne simuleront jamais le plaisir et n’auront pas d’autre exigence que de plaire à leur maîtres… Que demander de plus ? David Levy sans doute inspiré par les romans d’Asimov, prépare un ouvrage d’éthique pour apprendre à traiter humainement nos futurs esclaves…..
Vous pensiez que cela venait du maniement acharné du clavier et de la souris, ou encore d’une masturbation intensive?
Détrompez-vous, ce serait l’abus de sexe en position du missionnaire qui en serait responsable. C’est du moins ce qu’affirme le Docteur John Zenian qui va même jusqu’à attribuer le syndrôme du canal carpien à ce dangereux abus.
Ce n’est que pure mécanique, le poids que supportent les malheureuses articulations lors de l’acte sexuel serait donc un terrible facteur de risque. Le bon Docteur incrimine aussi le Viagra qui, par son action peut contribuer à augmenter la fréquence des rapports.
Faut-il donc s’abstenir des bienfaits d’une sexualité épanouie pour préserver ses poignets?
Sexologie Magazine suggère de garder la ligne et de changer de position.