Résoudre ses problèmes sexuels par la pensée analogique

Après avoir résolu les problèmes sexuels d’origine physique, il reste tous les autres. La pensée analogique nous offre un outil d’une efficacité remarquable.

La pensée utilise différentes formes d’expression.

Il ne faut pas se limiter aux  « dialogues intérieurs »

Essayons de comprendre ce qu’est la pensée analogique. Beaucoup de gens réduisent leur pensée à la «petite» voix de leur dialogue intérieur. Or, nous savons que la pensée ce sont aussi des images, des sons, des sensations et des émotions. La pensée analogique utilise les représentations mentales qui font appel à des sensations ou des émotions et non à la raison logique.  Elle est à l’origine de ce que l’on appelle les manifestations ou symptômes psychosomatiques.
C’est l’hypnose qui a permis de mettre en évidence cette forme de pensée. Elle peut aussi s’utiliser en dehors de l’état hypnotique.

Prenons l’exemple de l’amitié : n’importe quel dictionnaire en donne une définition logique; par contre s’il s’agit de se la représenter, il sera nécessaire de faire appel à ses souvenirs, à ses expériences d’amitié en évoquant des moments partagés avec un ami. Chacun détient une certaine représentation de l’amitié qui varie en fonction de son expérience vécue. La plupart du temps, nous ne sommes pas conscient de ce processus mental et pourtant, celui-ci, bien davantage que la raison exerce une influence déterminante sur notre comportement et notre ressenti.

Se représenter son sexe

En ce qui concerne les problèmes sexuels, la représentation que chacun a de son sexe, du sexe de l’autre, de leur interaction et du rapport sexuel en général sera déterminante sur le vécu sexuel.


Il existe un problème sexuel féminin relativement fréquent que l’on appelle Vaginisme : il est responsable à 90% des cas des unions non consommées, le rapport sexuel est très douloureux, voire impossible. Certaines études ont montré qu’il existait encore de nos jours de 1 à 2% de mariages ou unions non consommées.

Le Vaginisme est une contracture involontaire et réflexe de muscles (releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve) entourant l’entrée du vagin interdisant ainsi toute pénétration ou la rendant très douloureuse.
Nous nous apercevons que la plupart du temps, la femme qui présente ce problème n’a pas de représentation de son vagin : elle est incapable de décrire son vagin en utilisant des informations d’ordre sensoriel. Elle peut bien sûr, en faisant appel à sa raison, décrire ce qu’elle a vu dans un livre
.

Une expérience et non un savoir théorique

Dans l’expérience intime de cette femme, tout se passe comme si son vagin n’existait pas bien que la raison lui dise le contraire. Si le vagin n’existe pas dans sa représentation mentale, la tentative de pénétration sera vécue comme si un objet, en l’occurrence l’organe sexuel masculin allait pénétrer (par effraction) dans son corps et non dans une cavité.
Un réflexe naturel vient alors interdire cette intrusion : la contraction des muscles.

Nous connaissons tous ce réflexe au niveau des muscles abdominaux.
Au niveau des représentations mentales, de la pensée analogique, une pénétration à l’intérieur du corps ne peut être que douloureuse, dangereuse voire mortifère ; il faut donc la rendre impossible. Ce qui est en contradiction avec la raison qui dit que cela est possible. Nous comprenons ainsi que, par association d’idées, le pénis ou le phallus évoque une arme blessante. Chacun ou plutôt chacune pourra en fonction de son vécu développer un fantasme ou plutôt une métaphore qui aura comme constante : une forme évoquant le pénis en érection associée à la douleur ou à la mort, d’où le serpent, le poignard, le glaive , etc…

Des découvertes déterminantes

À la différence du garçon qui découvre son sexe très tôt et de manière involontaire et non consciente, la fille va découvrir le sien que beaucoup plus tard ; le plus souvent lors de son premier rapport sexuel. On comprend ainsi que ce qui détermine la douleur du premier rapport n’est pas comme on le pense, le plus souvent, la déchirure d’un hymen en réalité insensible.
La jeune fille devra donc découvrir ce lieu vaginal par sa propre expérience sensorielle : essentiellement la vue et le toucher : introduire un doigt dans son vagin va lui permettre de s’explorer, de donner une forme donc une réalité représentative de toutes les caractéristiques physiques du lieu : forme, souplesse, élasticité, humidité, chaleur, etc…
À partir de cette connaissance qui est bien autre chose qu’un savoir, elle pourra accéder à son sexe et commencer à l’utiliser. Pour atteindre le plaisir , il faudra s’engager dans un autre parcours.

Il existe une petite expérience très simple à réaliser. Il s’agit en se représentant un rapport sexuel d’essayer de faire la différence entre la notion de pénétration, d’intromission et de préhension.
La femme commence par se représenter pénétrée. Elle essaye en même d’entrer en contact avec les émotions ressenties à cet instant, puis elle fait la même chose en se représentant l’intromission et de percevoir ce qui est différent puis la notion de préhension, imaginant son vagin était sa main enveloppant le sexe de son partenaire.
Connaître cela, c’est accéder à ses ressources personnelles et au plaisir recherché.
La pensée analogique est donc responsable de nombreuses difficultés sexuelles masculines et féminines , mais, une fois comprise et maîtriser, elle permet aussi de les résoudre avec une efficacité inégalée.

Il est souvent nécessaire de faire appel à un hypnothérapeute pour développer cette outil remarquable.

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

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