Passion Désir Affection, les ingrédients de l’Amour

Dire « je t’aime », reconnaître qu’on aime, se savoir aimé, recouvrent des sens différents qui se complètent. Qualité de la relation, durée de celle-ci, attentes mutuelles personnalisent le sens du mot « aimer ».
Le sens attribué à ce mot « aimer » prend ses origines dans les modèles éducatifs, et socio culturels. Ainsi on s’autorise ou on s’interdit d’exprimer son sentiment et on en limite les manifestations. L’amour ne se dit ni ne s’exprime de la même façon selon le sexe, la culture, l’âge de la relation, et celui des partenaires.

Les questions suivantes font apparaître ces différences.
Comment savez-vous qu’on vous aime?
Comment voulez-vous qu’on vous aime?
Comment lui montrez-vous que vous l’aimez?

Les réponses à ces questions révèlent les ingrédients de l’amour: Désir, Passion, et Affection les trois contextes dans lesquels il s’exprime.

Le désir concerne le sexe, la passion le coeur et l’affection la tête …

On dit que l’on aime, mais on ne distingue pas nécessairement entre l’amour passionnel, le désir ou l’affection. Ces trois ingrédients de l’amour coexistent chez la même personne, mais pas dans les mêmes proportions ni simultanément…Ce qui rend les choses encore plus compliquées c’est que les partenaires de la relation ne vivent pas nécessairement la passion, le désir et l’affection d’une façon parfaitement synchronisée, pourtant, ils disent chacun qu’ils s’aiment.

Comment aimez-vous votre partenaire ?

Imaginez un cercle et divisez le en trois zones à la manière de ces « camemberts statistiques », une zone pour le désir, une pour la passion et une autre pour l’affection. Quelle est la zone la plus importante ? 

Toutes les combinaisons sont possibles, quand le couple est parfaitement synchronisé, tout va pour le mieux, le moindre décalage qui fait dire « tu ne m’aimes pas », illustre un changement dans la répartition du désir de la passion et de l’affection.

Les femmes ont tendance à se montrer plus altruistes que les hommes, plus autonomes quant à eux. Les femmes mélangent davantage les contextes de l’amour car elles ont l’habitude de jouer plusieurs rôles : épouse, mère.

En parlant de l’amour, elles évoquent plus volontiers une expérience globale, et de ce fait tendent à vouloir installer une relation dans laquelle tous les ingrédients sont mêlés.


Les hommes, plus souvent d’un naturel conquérant et chasseur, laissent le désir piloter ses choix. Ils mettent en oeuvre des stratégies d’approche, de séduction pour parvenir à leurs fins. La femme est « l’objet du désir », et le désir est synonyme d’élan vital. Quand le moral est en baisse et que la déprime s’installe, la vigueur du désir sexuel est la première victime. 


Ces traits ne s’appliquent pas à toutes les femmes ni à tous les hommes, d’autant que la tendance à la bisexualité bouleverse les rôles habituellement dévolus à l’un et l’autre sexe.

La passion rassemble les hommes comme les femmes dans une sorte de délire ou la réalité habituelle cède le pas à une autre dimension qu’ils ont construite, habitent et peuplent de leurs rêves ou leurs cauchemars amoureux. 
Vivre une passion partagée conduit plus ou moins à un enfermement rarement durable, sauf si le quotidien demeure préservé. La promiscuité et l’intimité tuent la passion en portant atteinte à l’image idéalisée et qu’on essaie de faire coller au réel.

Dans son ouvrage, Belle du Seigneur, Albert Cohen décrit avec une cruelle précision l’attaque et les ravages du quotidien et du trivial sur la passion.


L’affection, sincèrement partagée est un gage de fiabilité relationnelle car elle s’installe dans la durée et s’accompagne d’autres attitudes positives, telles que la tolérance, et la disponibilité. L’affection installe la relation dans un climat de confiance et permet de surmonter les épreuves, le quotidien n’a pas de prise sur elle : les gens qui s’aiment de la sorte se voient et s’apprécient tels qu’ils sont.


Le désir est la pièce maîtresse de l’amour, la relation amoureuse débute par le désir, même s’il se dissimule dans des voiles romantiques. On ne décide pas qu’on aime, on « tombe » amoureux. Le désir c’est le trouble perturbateur qu’inspire Aphrodite, qui abolit les différences et sème le désordre. Le désir peut être à l’origine de la passion. Il est souvent symbolisé par le feu, qui détruit en même temps qu’il anime et demande sans arrêt du combustible pour continuer de briller et de réchauffer…

Une aide est souvent nécessaire pour rétablir l’équilibre…

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

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