Les Mariages ou unions non consommés


Ils ne représentent statistiquement (les statistiques sont toujours à prendre avec des pincettes) que 2% des mariages ou unions non consommés. Ils sont le plus souvent provoqués par un vaginisme complet (90%des cas) ou dyspareunie orificielle: la contraction des muscles du périnée « ferme la porte », l’entrée du vagin. L’intromission du pénis est impossible, ainsi que la plupart du temps l’examen gynécologique. Le mot dyspareunie signifiant douleurs lors des rapports sexuels, de nombreuses femmes vont néanmoins se forcer à avoir des rapports malgré les douleurs ressenties. Il s’agit , dans ce cas, d’un vaginisme incomplet. Bien qu’il s’agisse également d’un vaginisme, le rapport étant possible, on ne pourra pas parler de mariage ou d’union non consommé. Les difficultés d’érections représentent les 10% restants.

L’histoire de Marie

Marie, 25 ans, secrétaire médicale vient consulter. Elle n’a jamais pu avoir de rapport sexuel. Toute tentative a été jusqu’à présent un échec. Son mari, absent, lors de la première consultation, ne semble pas s’en plaindre, mais elle aimerait bien avoir un enfant. Et c’est ce désir d’enfant qui justifie la consultation. Ils arrivent à se donner du plaisir lors des caresses, et elle n’a aucun problème à obtenir des orgasmes avec son clitoris. Sur le plan purement médical, elle est en bonne santé; on ne retrouve pas, dans ses antécédents, de notion traumatique comme une blessure de la vulve qui aurait pu, enfant, survenir lors d’une chute de vélo.
Sur le plan psychologique, son enfance et adolescence se sont déroulées sans événement particulier: pas de violence à caractère sexuel, ni viol, ni attouchement, ni inceste.
Les examens gynécologiques sont impossibles: la peur, l’angoisse de la pénétration provoquent chez elle un réflexe de défense: elle serre très fortement les cuisses et involontairement les muscles du périnée (les constricteurs de la vulve et releveurs de l’anus).

Des méthodes barbares


En d’autres temps, on pensait que ce vaginisme était une question d’étroitesse du vagin et qu’il fallait dilater son orifice, ce qui est bien sûr ridicule puisque la tête d’un bébé peut le traverser sans encombre! Une chirurgie barbare a été utilisée jusqu’à une époque pas si lointaine pour l’agrandir! Plus récemment mais toujours barbare on a utilisé des « bougies de Hégar » (ce sont des tubes en métal ou en plastique) de diamètre progressif. Cette technique a été, fort heureusement, abandonnée chez la plupart des sexologues et gynécologues sérieux.

Une représentation incomplète?


En fait, il s’agit d’un problème de schéma corporel, de représentation du corps et, ici, en l’occurence du vagin. Depuis notre plus petite enfance, nous construisons une sorte d’image plus ou moins inconsciente de notre corps, ce qu’on appelle une représentation car elle n’est pas que visuelle. Celle-ci comprend des éléments conscients enregistrés dans certaines structures cérébrales et facilement accessibles et d’autres inconscientes enregistrées dans d’autres structures. Ces dernières ne contiennent que des informations de type sensoriel et émotionnel; elles peuvent s’exprimer lors des rêves ou avoir une expression somatique, c-a-d par la survenue de problèmes, physiques ou psychiques. Le vaginisme en est un parfait exemple.


Pour revenir au vaginisme, il est l’expression d’une absence de représentation du vagin au niveau du schéma corporel. La femme sait qu’elle un vagin, mais elle ne le connaît pas.


Ainsi toute tentative de pénétration vaginale, bien que souhaitée, sera vécue inconsciemment comme une tentative d’intrusion d’un corps étranger dans le corps et non dans une cavité du corps. D’où le réflexe naturel de défense afin de se protéger d’une éventuelle « blessure ».

Connaître l’origine de ce symptôme est long et difficile car elle n’est pas unique, mais faite d’une association de souvenirs enregistrés au cours de l’enfance et de l’adolescence.
C’était le cas de d’Anne, 30 ans, dont le vaginisme était consécutif aux multiples perfusions qu’elle avait du subir au cours d’une longue maladie dans son enfance. En effet tout ce qui risquait de pénétrer son corps évoquait la peur, la crainte de la blessure.

La première fois

La douleur ressentie par de nombreuses jeunes femmes, lors de leurs premiers rapports sexuels, n’est pas provoquée par la déchirure d’un hymen anatomiquement insensible, mais par un vaginisme plus ou moins important.

Le traitement

Le plus efficace est l’hypnose réalisée par un professionnel ou une professionnelle averti. Elle permet le plus souvent la résolution de la difficulté, du symptôme en quelques semaines. Trois à quatre séances suffisent en général.

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Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

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