DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

Humeur du jour

Je n’évoquerai pas l’œuvre de Alfred Kinsey, dont la vie a été portée à l’écran, mais plutôt tout ce que l’on peut lire actuellement dans la presse grand publique et qui  donne à la sexologie un regain d’actualité. Elle met en lumière plus d’ignorances que de certitudes, plus de misère que de richesse.

L’invasion médiatique du sexe ne rend pas plus savant ni plus heureux, et chacun de s’apesantir sur les lacunes de l’éducation, sexuelle, en l’occurrence. Croire que tout est permis puisqu’il est permis de tout dire, voire de tout montrer, est un raccourci facile dans lequel n’hésite pas à s’engouffrer la bien pensance.

Le grand déballage exhibitionniste des réseaux sociaux provoquerait plutôt l’effet inverse. Les problèmes pris en charge par la sexologie ne reflètent pas seulement l’état de santé sexuel, mais surtout les difficultés relationnelles, l’impossible dialogue avec l’autre, l’affrontement cruel entre ce qu’on vit et ce qu’on rêve.

Discours éducatifs, et cours d’éducation sexuelle, s’ils ne sont pas inutiles, ne doivent pas faire illusion: utiliser son sexe pour se reproduire ne demande pas beaucoup d’efforts, en revanche, seul l’imaginaire érotique permet d’en jouir pleinement. Éprise de sa liberté, Carmen chantait « l’amour est un oiseau rebelle qui n’a jamais connu de loi ! ». Que faut-il penser de ces simulacres d’érotisme qui mettent en avant la loi du plus fort et celle, non moins, puissante du marché?

Mais attention, développer son imaginaire érotique n’est pas simple et n’a rien à voir avec la pornographie. 

Pour mieux comprendre: « De l’imagerie érotique aux positions sexuelles« 

Un avis, un conseil, une thérapie: Sexothérapie Hypnothérapie

En parler…Pour ne rien dire

On n’a jamais autant parlé de sexe, il y en a partout, les journaux, les films, la télé, le web…Cette débauche d’informations contribue à définir ce qui est «sexuellement normal » de ce qui ne l’est pas, on comprend alors que tous ces messages ne jouent aucun rôle en faveur de l’épanouissement, mais contribuent à nourrir angoisses, questions, incompréhension et frustration. L’utilitaire prend la place de l’utile, le « sexuellement correct » transmet surtout des idées fausses et des normes. Véhiculés par de pseudo-spécialistes de la sexualité qui n’ont pour seule expertise que leur propre expérience sexuelle, ou qui n’ont malheureusement pas compris grand-chose au fonctionnement de la sexualité.

Associer une réalité objective à une supposition ou supputation pour en faire une vérité se nomme manipulation.

On en comprend bien l’intérêt puisque le « bizarre », le scandaleux », « l’anormal » fait vendre ou permet d’entretenir sa patientèle!

Ce n’est pas en décrivant minutieusement ce qui se passe au cours d’un acte sexuel, qu’on en cerne la réalité individuelle, et encore moins celle des couples. Ni en culpabilisant les uns (unes) ou les autres qu’on améliore sa vie amoureuse. On oublie que, pour faire l’amour, il faut être deux. Faire l’amour c’est une expérience de communication particulière car intime et non une sorte de masturbation à l’aide du corps de l’autre réduit à l’état d’objet. Bref, on aimerait bien de temps en temps qu’on nous prenne pour des êtres humains, complexes, pleins de contradictions, mais aussi animés à chaque instant de ce désir d’accomplissement dont la sexualité est la pièce maîtresse.

Des voix s’élèvent contre la malbouffe, serons-nous dociles et passifs face à l’envahissement de la « malbaise » ?

Si la physiologie et les pathologies des sexes sont de mieux en mieux connues gràce aux progrès de la médecine et de la pharmacologie permettant de mieux soigner le « médical, la sexualité, n’en demeure pas moins un phénomène excessivement complexe nécessitant de bonnes connaissances en médecine psychosomatique.

Un troisième orgasme féminin?

Dans une étude relativement récente (2020) publié par Weitkamp, Katharina Université de Zurich la femme présenterait plusieurs types d’orgasmes.

Selon le Pr Komisaruk spécialiste en neurosciences, les orgasmes peuvent être provoqués par stimulation du clitoris, stimulation vaginale et cervicale (col de l’utérus). L’imagerie fonctionnelle cérébrale (Pet scan) et IRM objectivent l’activation de neurones dans une région différente du lobe para central du cortex cérébral. L’activation de l’ensemble de ces neurones par stimulation simultanée de ces différentes zones, en y associant les mamelons provoquerait des orgasmes beaucoup plus forts. Des femmes le décrivent plus agréable, plus intense, plus complexe que les orgasmes produit par une stimulation d’une seule région du corps.

Selon ce même expert, des femmes sont capables d’avoir des orgasmes dont le point de départ se trouve dans la gorge ou l’anus et même sans aucun contact physique uniquement par imagerie mentale. ils se produisent également lors de rêves.

Ainsi se définissent deux types d’orgasmes:

Les orgasmes dont le point de départ est externe: ils sont déclenchés mécaniquement et nécessitent beaucoup plus d’effort pour être obtenus. Les orgasmes internes qui ont besoin d’une stimulation plus longue et variée. Ils nécessitent un état de détente, de réceptivité. Ce sont les seuls à déclencher une éjaculation.

Selon ce même expert, il existe trois points de départ (trigger points):

Le clitoris

Le clitoris dont la réaction orgasmique est obtenue par stimulation locale: elle est décrite comme plutôt superficielle, courte, très localisée avec une libération explosive vers l’extérieur.

Le Vagin

L’orgasme vaginal par stimulation du vagin plus particulièrement au niveau du point G( situé au 1/3 interne de la paroi antérieure du vagin et du point A (zone située entre le col de l’utérus et de la vessie.

Le Col de l’utérus

L’orgasme cervical, rarement connu, responsable de l’extase sexuelle (le septième ciel) se manifestant par un sentiment de dissolution/fusion.

Commentaires:

Ces experts en neuro-sciences et imagerie cérébrale ont une interprétation très mécanique de la jouissance féminine qui fait intervenir plusieurs nerfs et zones différentes  du lobe para central du cortex cérébral. Ainsi le nerf pudendal transmet les sensations clitoridiennes, le pelvien celles qui viennent du vagin et col de l’utérus et le nerf vague du col de l’utérus. On ne peut remettre en question cette neuro-physiologie, mais ce n’est pas aussi simple. En effet, ce n’est pas le col de l’utérus  qui peut provoquer ce fameux troisième « orgasme ». mais un phénomène d’origine psychologique où la femme développe une sensation de remplissage, d’envahissement « amoureux » de cette partie intime et profonde de son être.   Vous pouvez trouver, avec le moteur du site, plusieurs articles concernant le plaisir et l’orgasme féminin.

Vous souhaitez vous épanouir sexuellement: sexothérapeute, hypnothérapeute

Plaisir et circoncision

https://www.yvongagne.ca

Une étude récente (The Journal of Sexual Medicine 24 janvier 2023) portant sur 277 hommes circoncis âgés d’environ 45 ans et 177 hommes non circoncis de même âge n’a pas montré de différence significative dans le plaisir ressenti, ni dans la jouissance.

Il existe néanmoins quelques petites différences sur les zones du pénis perçues comme les plus sensibles.

Les hommes circoncis ont une préférence pour le bout du pénis 38% contre 17% pour les non circoncis et le tiers médian de la partie ventrale du pénis 63% contre 48% pour les non circoncis.

En conclusion, selon les auteurs de cet article, il n’existe aucune différence dans l’évaluation érogène rapportée.

Aucun espoir de « soigner » son éjaculation prématurée »par la circoncision!

Vous souhaitez consulter: sexothérapie, hypnothérapie

Comment l’imagerie érotique devient pornographique

L’imagerie érotique recouvre en fait toutes les représentations à caractère sexuel. On ne peut la limiter à la seule image comme la peinture ou la photo, car la sculpture ou la littérature et même la musique sont tout à fait capables  d’influencer notre imaginaire ou nos fantasmes. (voir de dossier).

Ce dossier permet de mieux comprendre l’évolution de cette imagerie au cours des siècles. Elle varie également en fonction de son contexte socio-culturel. Sa diffusion dans toutes les classes de la société est intimement lié à la technologie, en l’occurence aux médias, mis à sa disposition, et cela, sans aucun filtre éducatif ou culturel. Les représentations sexuelles ont perdu toute la valeur symbolique qui pré-existait en d’autre temps. La disparition de l’esprit critique, non par manque d’intelligence, mais de culture qui devrait caractériser notre humanité est en grande partie responsable de la violence de notre société. La pornographie actuelle en est malheureusement une des manifestations.

Cancer de la Prostate.Faut-il multiplier ses conquêtes?

Selon la revue European Urology Focus portant sur des données de la littérature publiée entre 2007 et 2017, l’activité sexuelle aurait un effet bénéfique sur la prostate. Elle diminuerait le risque de développer un cancer . Une de ces études a montré que le fait d’avoir plus de 20 partenaires sexuels et ce quelque soit le sexe permettait de diminuer le risque de développer un cancer de la prostate. Par contre, il n’a pas été montré, à ce jour, de corrélation entre IST (infection sexuellement transmissible), précocité des premiers rapports et survenue de cette affection. On pense, en effet, que l’action protectrice des rapports sexuels soit lié au nombre d’éjaculations. Deux hypothèses ont été émises pour expliquer l’action positive des rapports sexuels et surtout de l’éjaculation:

Par contre, une étude américaine assez récente portant sur 50000 hommes semblent montrer un risque accru (10%) de cancer de la prostate après vasectomie (méthode contraceptive assez couramment pratiquée aux USA). Néanmoins ce risque est relativement faible et il n’est pas certain qu’il n’y ait pas interférence avec certaines IST connues pour favoriser la survenue de ces cancers.

D’une part l’augmentation de la fréquence des éjaculations réduirait la présence de certains cristaux à l’intérieur de la prostate favorisant la survenue du cancer.

D’autre part elles diminueraient par la résolution de tension, l’activité sympathique liée au stress.

Ref: Univadis

Histoires de couples (fin)

Le seuil

Alexis termine sa journée de travail, il est sur le point de rentrer quand un de ses copains l’appelle pour l’inviter à une sortie entre amis. Il accepte et rejoint le groupe. Il ne téléphone pas pour prévenir Véronique qu’il ne sera pas là ce soir, cela ne lui vient même pas à l’idée, une scène de plus ou de moins, il ne se sent plus concerné par leur relation, il n’a même plus l’impression de faire partie d’un “couple”, il ressent surtout de la lassitude et espère que la séparation ne sera pas trop pénible…


Quand les griefs atteignent un certain seuil, le contrat est rompu en ce sens que le membre du couple qui a franchi cette limite passe dans une perception toute différente de l’autre. Des paroles ou des actes irréparables viennent séparer le présent de l’avant et interdisent tout espoir de renouer une relation: le couple se sépare, et bien que ce soit facilité en regard des moeurs et des lois, le vécu de la rupture renvoie à un sentiment d’échec, une meurtrissure de l’ego…

La rupture est d’autant plus difficile que chaque membre du couple n’a pas le même schéma de seuil. Un décalage entre les deux accroît la souffrance et le ressentiment, celui qui n’a pas atteint le seuil veut croire qu’un retour en arrière reste possible. Celui qui a franchi le seuil se sent désormais étranger à ce qui fut son couple, l’autre lui semble trop prévisible et trop différent de l’âme soeur qu’il avait cru trouver. Un sentiment d’incompréhension et d’abattement s’installe face à l’absence de réponse à la question: “comment en est-on arrivé là?”

Deux possibilités s’offrent alors au couple dont au moins l’un des membres a dépassé le seuil: la rupture, ou le nouveau départ. Cette seconde chance s’appuie sur le deuil de sa quête initiale et sur la capacité de chacun à réaliser une remise en question réaliste. Pour beaucoup de couples, c’est à partir de ce deuil qu’une relation véritablement authentique s’est mise en oeuvre, les tempêtes du seuil ont fait apparaître les valeurs essentielles de chacun, on mis à nu les caractères, ont révélé les facettes sombres de chaque personnalité. Chaque partenaire soudain devenu étranger à son couple peut du même coup bénéficier d’un nouveau potentiel d’intérêt, rendu plus sage par la traversée des chaos, on est capable d’énoncer clairement les règles d’un nouveau contrat, d’autant plus qu’on aura mesuré concrètement les risques du non-dit.

Désormais, on apprend à se contenter de ce que l’autre apporte et l’on cesse de vouloir rendre la réalité conforme à ses illusions, surtout qu’on découvre dans le calme qui suit la tempête combien il est sécurisant de naviguer avec une carte fidèle des courants, des écueils, des havres de paix et des zones à risque qui jalonne l’océan de la vie à deux…

Après la déconstruction

Véronique a décidé de partir, ou plutôt, elle s’est laissé convaincre que la rupture était nécessaire, malgré sa peine, elle a repris ses habitudes, juste un peu amère de temps en temps… Pourtant, quelque part en elle, elle a la certitude qu’elle l’aime encore, qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer, elle a beau se dire que c’est absurde…

Plusieurs mois ont passé, Alexis s’est d’abord senti comme soulagé après le départ de Véronique, il a multiplié les rencontres, les sorties, sans jamais parvenir à se sentir pleinement satisfait. Véronique lui manque, et il ose enfin se l’avouer. Le “hasard” va s’en mêler… Un soir ils se croisent en faisant leurs courses, ils échangent quelques banalités, rien de plus, mais décident de se revoir… Ce qui les lie l’un à l’autre a plus de force que ce qui les sépare, au prix de quelques recadrages, Véronique et Alexis forment un couple uni où chacun parvient à s’épanouir.


Tout se passe comme si on se redécouvrait, mais cette fois, on se montre tel qu’on est. On a fait le deuil de l’inaccessible image, on a cessé de jouer un rôle pour s’accepter avec ses qualités et ses défauts, une relation solide peut à présent se construire. La première fois, on avait voulu bâtir un somptueux château, mais le terrain manquait de stabilité, on avait sacrifié les fondations et tout misé sur la décoration. Aujourd’hui, le couple élabore un projet qui lui ressemble, construit à partir de ce que chacun apporte réellement. Il faut aussi redéfinir un véritable contrat de couple, en indiquer clairement les valeurs fondatrices, et spécifier les transgressions qui conduiraient à la rupture. Cela demande du courage et de la détermination, construire une alliance avec l’autre, c’est accepter le risque du dévoilement de soi dans le regard de l’autre comme vis-à-vis de soi. C’est une chose de connaître ses faiblesses, c’en est une autre que d’accepter leur visibilité.

Être deux n’implique ni de renoncer à ses idéaux, ni à son identité mais de les accomplir ensemble.

Pour consulter: Jasmine Saunier

Histoires de couples (2)

Les attentes

Alexis regarde sa montre, et il prend congé de ses amis, il se hâte de rentrer retrouver sa chérie, de la prendre dans ses bras, l’embrasser et l’entraîner vers la chambre… En même temps, il éprouve une légère tension, il n’aime pas beaucoup la tenue jogging informe qu’elle porte “à la maison”, il rêve de la trouver ardente et passionnée… Peut-être aura-t-elle allumé les bougies, mis une musique douce… Ah, non, on est lundi, aucune chance pour ça.

La fête c’est le jeudi soir…

Quand la relation s’installe dans la durée, survient une phase de construction d’habitudes, d’attentes, d’une sorte de culture “nous deux”. Le couple fonctionne sur les présupposés que chacun attribue à la “belle image” , sans toutefois vérifier qu’ils lui appartiennent. Plus le système de valeurs du couple repose sur un idéal d’égoïsme à deux et plus facilement le quotidien se jalonne d’habitudes et d’attentes. Or, quand s’installent les routines, l’autre finit par perdre de son attrait, de son mystère, et les attentes deviennent si présentes qu’elles remplacent peu à peu le goût de la surprise, la spontanéité. Le couple en vient à s’organiser des plaisirs et les rituels remplacent peu à peu les improvisations créatives, palliant l’extinction de la découverte. Répéter à l’infini les mêmes gestes, les mêmes mots prend une allure incantatoire, comme s’il fallait conjurer la menace de l’extinction d’une flamme vacillante.

Elle parle de “son couple” comme d’une entité virtuelle mise à distance, il évoque “sa chérie” comme une sorte de tyran et feint de craindre ses reproches s’il fait un écart de conduite ou manque à ses “devoirs”. Le couple peut s’installer très durablement dans cette logique relationnelle: chacun prend ses distances, mais reste relié à l’autre par un fil invisible fait de divers intérêts partagés, et le couple vogue sur un océan ou se succèdent tempêtes et calme plat, faisant escale dans des ports connus à l’abri des surprises. Le couple n’évolue pas, il garde la nostalgie des premiers temps, et tente avec plus ou moins de réussite de recréer l’ambiance.

L’accumulation

Le 3, puis le 4 Février ont passé, Alexis n’a même pas pensé à lui souhaiter sa fête, Véronique est déçue, du coup, elle n’a pas envie de faire le moindre effort, d’ailleurs, en fait-il lui des efforts? Combien de fois lui a-t-elle demandé d’être à l’heure quand ils se donnent rendez-vous et combien de fois a-t-elle attendu en vain, avant qu’il l’avertisse pas sms qu’il ne viendrait pas? Véronique ne compte plus les détails, ce qui n’était qu’un vague doute, est devenu une intuition et tout le prouve: il ne l’aime pas! Du moins pas comme elle voudrait être aimée, au fil des habitudes, il ne fait plus attention à elle.


La phase de construction des attentes peut aussi évoluer vers une attitude comptable des manquements de l’autre: l’accumulation. La substitution de l’improvisation par les rituels minimise sans aucun doute le risque des surprises, mais pousse bientôt chacun à observer impitoyablement les fautes de l’autre. Et tous deux de guetter l’erreur, l’oubli, le manquement pour mieux justifier les reproches qu’ils s’adressent. Les justifications, même fondées seront désormais comprises comme de nouvelles hypocrisies, des mensonges de mieux en mieux élaborés. Le couple est entré dans une logique d’affrontement, l’autre n’est plus un partenaire mais un ennemi, et l’enjeu de la relation se centre désormais sur les victoires d’amour-propre.

Là encore, cela peut durer très longtemps, chacun campe sur sur son terrain, les conflits deviennent le mode de communication dominant, et, si on parvient de temps en temps à se réconcilier sur l’oreiller, la trêve n’est que momentanée, les hostilités reprennent dès que l’apaisement bienfaisant de l’orgasme se dissipe. Tout s’articule autour d’un contrat tacite que l’autre transgresse d’autant mieux que poser clairement les termes de l’accord risquerait de rencontrer un refus de l’accepter.

Alors, pour mieux éviter de confronter pacifiquement ses attentes, on a préféré faire comme si elles étaient connues et acceptées, et se laisser croire que l’autre aurait du le savoir… Pour éviter de reconnaître ses torts, son manque de courage, et surtout d’admettre qu’on s’est trompé, on trouvera plus économique pour l’orgueil de faire porter à l’autre la responsabilité de la dérive conflictuelle de la relation.

À suivre…

Vous avez besoin d’aide… Jasmine SAUNIER

Histoires de couples

Couples: phases de construction

Comment se forment les couples? Ni les réponses de la sociologie, ni celles de la psychologie et encore moins celles de la philosophie n’apportent de certitude absolue. Faut-il se résigner et attendre d’un art divinatoire qu’il nous révèle notre destin conjugal? Envoyez “mon chéri” par SMS et obtenez une réponse “personnalisée” pour savoir si c’est juste un gentil flirt ou l’homme de votre vie! Et si on prenait le risque de réfléchir pour comprendre comment on passe de l’émerveillement de la rencontre, du “coup de foudre” à l’accumulation de griefs ou bien à la construction d’une relation épanouissante et durable?

L’émerveillement

Alexis a rencontré Véronique chez des amis, il sont tombés follement amoureux dès cet instant et depuis ils ne se quittent plus. Alexis a le sentiment d’avoir enfin trouvé celle qu’il cherchait en vain dans ses précédentes aventures amoureuses, cette fois c’est la bonne! Il ne doute pas, Véronique est bien la femme de sa vie, pour un peu il se mettrait à croire en la magie, tant ce rêve lui semblait jusqu’alors pure fiction. Véronique est belle, elle le comprend sans qu’ils se parlent comme si elle le connaissait depuis toujours, elle suscite en lui des émotions et des désirs d’une intensité jamais encore éprouvée. Alexis déborde d’optimisme et de bienveillance, il se surprend à faire des projets qu’il s’interdisait avant, Véronique à ses côtés, il se sent plus fort et capable de mener à bien les plus audacieuses entreprises.


Souvent décrit dans les récits, les romans et les traités de psychologie, ce moment exceptionnel surgit brutalement, rompant d’un coup avec nos habitudes et balayant nos convictions. Ce que l’on tenait pour de naïfs bavardages de romans à l’eau de rose prend une dimension surprenante, et si c’était vrai, ces histoires de coup de foudre, de femme fatale, d’homme de sa vie? L’autre a fait irruption dans notre paysage sentimental et tout est changé. Délicieusement bouleversés, nous voyons soudain ce que nous ignorions la veille, nos perceptions gagnent en intensité, une vigueur nouvelle baigne nos émotions. C’est comme si l’on se réveillait après une longue hibernation en demi teintes, cette mise en sommeil des sens semble les aiguiser, un immense appétit de vie s’impose: aucun doute, on est amoureux!


On chercherait en vain une explication scientifique, l’état amoureux, s’il peut être constaté, observé, pourtant échappe aux critères, aux normes. Le sociologue italien Francesco Alberoni, dans son ouvrage intitulé “Le choc amoureux” (1993) décrit avec précision ce qui se passe quand on “tombe” amoureux, comment l’amour transforme notre vision de l’autre, et le sens que nous donnons à notre vie, cependant, on chercherait en vain une explication…

La belle image

Véronique a changé, sa meilleure amie jalouse son teint parfait, sa ligne fluide, et cette sorte de légèreté lumineuse qui émane de sa personne. Aucun doute, elle est amoureuse, et son chéri possède toutes les qualités qu’elle attend d’un homme. Il est gentil, attentif, sentimental, romantique, il fait l’amour comme un dieu et il n’a peur de rien. Il lui dit des mots qu’aucun homme auparavant n’a prononcés, il l’aime et ne craint pas de montrer ses sentiments. Alexis, c’est “son” homme, elle le sait, ils sont faits l’un pour l’autre! Certes, il est un peu brouillon, il ne range pas ses affaires, mais quoi, avec ses responsabilités il ne peut pas penser à tout, Véronique adore sa décontraction en toutes circonstances, avec un homme tel que lui, elle se sent prête à affronter la vie…


L’amour étant reconnu, accepté, il convient maintenant de faire coïncider l’autre avec la belle image, le plus souvent inconsciente de l’être aimé. Nous sommes tous porteurs d’une image idéale de l’être aimé, les disciples de Freud y verront l’émanation d’une mère mythifiée, d’autres un reflet de déterminismes culturels et sociaux, d’autres encore comprennent cette construction comme un modèle narcissique: l’autre ne serait qu’un support à l’amour de soi-même…

C’est une phase où l’on voit la vie “en rose”, tout ce qu’on découvre de l’autre, même des traits que l’on déteste d’habitude, revêt à présent une saveur irremplaçable. Quoiqu’il arrive, la vie n’a de sens que près de l’être aimé. Cette phase est la plus caractéristique de l’amour, du moins selon la littérature et une sorte de tradition tacitement admise qui prône que l’amour ne s’explique pas, qu’il s’empare des coeurs sans tenir compte d’aucune règle.

Blaise Pascal (1623-1662) écrivait dans ses Pensées “Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point”, cette phrase est demeurée célèbre et ne cesse de s’illustrer dans la littérature. L’amour impossible, l’amour qui donne la force d’affronter toutes sortes d’obstacles, n’ont jamais cessé de hanter l’imaginaire: littérature, cinéma, chanson, poésie . Au cours de cette phase s’installe parfois une relation de dépendance: l’autre comble un manque structurel, c’est la “moitié” manquante, “l’âme soeur”. On croit alors que la présence de l’autre est seule capable de nous délivrer d’une constante frustration, d’une quête permanente qui échoue à fournir la complétude et renforce le manque. L’autre se trouve bientôt investi d’un rôle qu’il n’a pas choisi, mais s’il y trouve son compte de satisfaction, la relation peut s’installer dans la durée. La passion amoureuse, la jalousie, les sentiments occupent toute la scène psycho émotionnelle, et chacun reconnaît en l’autre son idéal… Enfin, la phase de la belle image renforce le sentiment de ne plus être tout à fait maître de la situation, l’amour pilote et on lui prête volontiers une forte propension à prendre et à exercer le pouvoir sur les êtres devenus ses proies.

À suivre…

Vous souhaitez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute

Le fétichisme (fin)

L’uniforme

Il est indéniable que l’uniforme joue un rôle dans le jeu de la séduction. Qu’il symbolise le pouvoir, la force, la grandeur, ou bien encore la condition servile, il entre dans les fantasmes fétichistes où il joue un rôle de premier plan.

Au début du XXème siècle, Magnus Hirschfeld analyse l’attrait érotique qu’exerce l’uniforme, et conclut que les femmes issues des milieux sociaux humbles et peu cultivés sont plus sensibles au prestige de l’uniforme. Militaire, pompier, mais aussi gardien, boucher, boulanger, chirurgien, beaucoup de femmes rêvent de tomber dans les bras de ce prince charmant, pourvu qu’il soit revêtu du costume qui traduit son statut.

Les tenues réglementaires qui représentent l’ordre et la loi sont peut-être moins fréquentes aujourd’hui dans l’imaginaire fantasmatique féminin, elles n’en demeurent pas moins présentes. L’uniforme de militaire se trouve parfois complètement détourné à des fins érotiques lorsqu’il est destiné à agrémenter les fantasmes masculins. La tenue de camouflage, faite pour le combat, évoque la rudesse, voire la brutalité, en tous les cas la force virile, c’est ce qui fait tout son charme lorsqu’elle est adaptée à des fins coquines comme le montre cette image.

L’uniforme, un fétiche recherché dans les jeux de soumission et de domination

Les jeux de domination et soumission érotique ont très souvent recours à des uniformes, ou du moins des tenues de travail. 

Dans les fantasmes masculins, deux uniformes arrivent loin en tête : la soubrette et l’infirmière. La jolie servante coquine semble tout juste sortie des coulisses d’une pièce de théâtre un peu désuète, elle manipule avec affectation un gentil plumeau et se baisse pour servir le thé, dévoilant au passage son décolleté plongeant et ses jolis dessous sexy… 

Il va sans dire que la soubrette est censée faire tout ce que ses maîtres exigent, et cette situation peut entraîner une grande excitation : le port du costume libère de certaines réserves, ce que la soubrette accepte avec délice, la femme en tenue de ville le refuserait probablement !

Quand on inverse les rôles, ou qu’on se déguise, on peut changer ses comportements, exprimer des aspects cachés, des désirs inavoués ou jugés inavouables. Ainsi, la tenue de soubrette est-elle souvent portée par un homme ! Cette situation l’autorise à recevoir des ordres, les exécuter, et se faire gronder pour sa plus grande excitation. 

L’infirmière, quant à elle, suscite un vif engouement, elle a la réputation d’être portée sur le sexe ce qui ne correspond aucunement à la réalité, mais, ayant accès au corps, l’infirmière entre dans l’intimité et il n’y a qu’un petit pas à franchir pour que s’installe le fantasme. En outre, son métier lui donne un pouvoir, auquel l’homme ne peut se soustraire, la blouse blanche inspire le respect, mais incite à la transgression. Porter une tenue d’infirmière peut se révéler très excitant pour une femme, car cet uniforme l’incite à jouer un rôle actif dans la relation érotique, sous sa blouse, elle peut donner libre cours à ses envies et délicieusement tourmenter son malade imaginaire… De nombreux sites pour adultes exploitent ce fétichisme dans une dimension pornographique.

Fétichisme et codes : le mouvement gothique

Une longue silhouette sombre, drapée d’une cape noire, le teint blafard, les yeux ombrés d’un maquillage étrange, la chevelure savamment travaillée en une sculpture surréaliste, l’ensemble doit interpeller par son aspect grotesque et provocateur… Non, il ne s’agit pas d’une forme mutante de vampire, mais d’un gothique, voire d’une gothique. 

Le mouvement gothique représente une expression fétichiste à part entière, les gothiques veulent être vus et identifiés comme tels . Ils exhibent leurs codes visuels sous forme de vêtements, parures diverses, tatouages, piercings…

Mais, les choses ne sont pas toujours aussi simples, et on peut être gothique sans en présenter les « stigmates ». Les sociologues considèrent que le mouvement gothique est une sous-culture issue elle-même du mouvement punk, née à la fin des années 70 en Angleterre et qui semble surtout vivace en Europe et au Japon.

La mode gothique s’inspire d’une interprétation romantique du médiéval qui rappelle les univers des jeux de rôle « medieval fantastic », bien connus des adolescents. On y trouvera donc en abondance les lacets, les jabots, les dentelles, les robes longues portées aussi par les hommes. D’autres sources apparentent cette mode à des univers fétichistes de style sadomasochistes : vinyle, cuir, chaussures et bottes à talons vertigineux, colliers à pointes, bracelets métalliques, et autres joujoux.

Le gothique se décline aussi dans un style qui revisite l’enfance, la « Gothic Lolita » représente un style particulièrement apprécié, et de nombreux vendeurs proposent des tenues de fausse petite fille modèle dans laquelle la « vraie » aventurière gothique pourra se révéler !

Le gothique joue sur l’ambiguïté de genre et sur la sensualité, les filles gothiques savent se parer avec hardiesse : corsets de soie, bijoux, cuir… et maquillage, le corps devient une œuvre d’art, un terrain d’expérience dont chaque partie raconte une histoire, et symbolise une attitude. Marylin Manson, est un des personnages de référence du mouvement gothique, il utilisait son corps comme terrain d’aventure, la peau, la voix, le regard, le mouvement, les parures. Chaque détail renvoie à un symbole, ouvre la porte d’un univers parallèle. Qu’on ne s’y trompe pas, il y a dans le mouvement gothique un renouveau romantique, et plus encore, une interrogation sur soi, sur la mort. Chacun interprètera le gothique à hauteur de ses références : du premier degré de la consommation et de l’identification aux idoles, jusqu’à un échelon sachant s’abstraire des signes racoleurs pour aller vers l’interrogation existentielle…

Vous souhaitez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute