L’amour à l’abri…

POLITIQUEMENT INCORRECT?

De nos jours le préservatif semble être un outil indispensable à la sexualité; il ne faut cependant pas se voiler la face et affirmer qu’il n’y a aucune différence entre un rapport  avec et un rapport sans préservatif. L’usage du préservatif retentit obligatoirement sur la qualité des rapports même si ceux-ci sont agrémentés d’artifices: parfums, rainures, picots, vibrateur voire même musical, etc…!! La sensibilité vaginale de la femme est telle qu’elle ne perçoit pas nécessairement la différence! 

N’oublions jamais que notre principal organe sexuel est notre cerveau.

Dès que le rapport sexuel dure plus de 10 minutes l’usage du préservatif devient problématique car très rapidement irritant pour une muqueuse vaginale insuffisamment lubrifiée. L’idéal est dans ce cas d’en changer régulièrement: toutes les 10 mn ou d’ajouter un lubrifiant adapté à cet usage. D’autre part la moindre défaillance érectile, ce qui peut se concevoir au bout d’une certaine durée  de rapport risque de provoquer l’égarement de l’objet dans la cavité vaginale lui faisant perdre ainsi toute utilité.
Donc le préservatif c’est très bien pour une durée de rapport qui n’excède pas une dizaine de minutes.
Indispensable quand s’il s’agit de “baiser” ou de “tirer un coup”, son utilisation est plus contestable dans il s’agit de faire l’amour. (il est vrai que cela semble être passé de mode)
Comme nous l’avons évoqué dans un précédent dossier il existe deux niveaux de sexualité: le niveau pulsionnel et le niveau relationnel.
On peut tout à fait admettre que s’il s’agit de soulager ses pulsions, le préservatif ne présente aucun inconvénient, bien au contraire. Mais quand il s’agit d’établir une véritable relation amoureuse, il n’est plus concevable sauf dans des cas précis: contraception, IST. C’est comme si on se caressait avec une paire de gants.

Ce qu’il faut savoir…

Lors de premières rencontres ou d’une aventure d’un soir avec une nouvelle personne le préservatif est indispensable. C’est aussi une question de respect et de responsabilité. Si la relation s’installe dans le temps et que s’établit une véritable relation affective dans un réel climat de confiance, on peut envisager de s’en passer, mais après avoir pris quelques précautions.
-Une contraception efficace
-Une sérologie HIV (sida), HVC  (hépatite C) avec consultation médicale s’il existe quelques doutes pour d’autres IST (on note une recrudescence du gonocoque, des chlamidiae et de la syphilis). La sérologie HIV doit être réalisée après 3 mois soit d’abstinence, soit d’utilisation systématique du préservatif. Par ailleurs, si la Prep protège du SIDA, elle ne protège pas des autres IST comme la variole du singe.
Il est enfin possible de ne pas utiliser le préservatif lors d’une rencontre que l’on souhaite durable dans le temps. Il s’agit dans ce cas de profiter de la période d’abstinence pour se découvrir.

Chez les « libertines » un frottis régulier est souhaitable à la recherche du papillomavirus responsable de cancer du col de l’utérus, du rectum et de la gorge. On peut y retrouver également ce virus chez certains : hommes, femmes ou trans.

Quid des rapports anaux ou bucco-génitaux: fellation, cunilingus?

Ne serait-ce que par hygiène, l’usage du préservatifs dans les rapports anaux est indispensable.
 On doit savoir que la muqueuse anale est beaucoup plus fragile et laisse beaucoup plus facilement passer les germes ou virus dans le sang.
Quant aux rapports bucco-génitaux, s’il s’agit d’une sorte de masturbation réciproque, il vaut mieux utiliser une protection comme le préservatif, par contre si ce type de rapport s’inscrit dans une véritable relation amoureuse où chacun y trouve son plaisir, pas uniquement le plaisir de recevoir mais aussi le plaisir de faire, on en revient à ce qui a été dit précédemment, à savoir une prise de sang dans les délais prévus avant toute pratique.


Une personne vierge en bonne santé, n’ayant jamais reçue de transfusion n’a pas besoin normalement de subir une prise de sang, ni d’utiliser un préservatif sauf pour des raisons contraceptives lors de relations sexuelles avec une personne se trouvant dans la même situation ou ne présentant aucun risque.
Attention, néanmoins aux piercings et tatouages qui peuvent représenter une porte d’entrée aux microbes et virus de tout genre. Les conditions d’hygiènes en particulier l’usage de matériels parfaitement stériles est impérative.
Ne pas oublier non plus d’attendre une cicatrisation complète en cas de piercings génitaux.

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

Sexualités: Le Magazine de toutes les sexualités

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