Les manifestations générales
1): Les manifestations neurovégétatives de l’intumescence sont à leur maximum, en particulier la sialorrhée (salivation) et congestion de la face (rougeur).
2): Les muscles striés sont le siège de contractions involontaires: la face grimace, ou est parcourue de tics, la bouche s’ouvre largement, ou se pince, la tête dodeline, ou fait des mouvements de flexion. Le larynx (la gorge) émet des sons inarticulés, avec parfois le nom du partenaire. La respiration est très ralentie, ou même bloquée, en expiration chez l’homme, en inspiration chez la femme. L’une aspire son plaisir, l’autre le projette.
3): L’attitude corporelle réalise un véritable spasme tonique très différent dans chaque sexe. a): Chez l’homme, c’est une attitude convexe, une projection du sexe en avant. Les membres inférieurs joints et raidis en extension, souvent dressé sur les membres supérieurs, contemplant sa compagne à bout de bras, le dos creux, il plonge au maximum sont pénis dans les profondeurs du corps féminin. b): Chez la femme, c’est une attitude concave, d’enveloppement, réalisée au mieux dans le face à face. Les cuisses écartées largement, les bras et les jambes repliés sur son partenaire sur lequel ses mains se crispent, la bassin basculé en avant et en haut, le dos rond, elle hape l’homme, son sexe et sa sa séance qu’elle réclame parfois impérieusement dans une violente tentative d’engloutissement. Ce besoin irrésistible de se cramponner à l’homme entraîne un certain désarroi dans les coïts a tergo (l’homme se place derrière la femme), la femme saisissant au moment de l’orgasme, des éléments de literie. De même dans les positions chevauchantes, la femme abandonne sa position dominatrice, au moment de l’orgasme, pour s’écrouler sur l’homme et l’enserrer.
Les manifestations psychiques
Elles sont totalement différentes pour chaque partenaire.
a): Chez l’homme, l’exacerbation du plaisir va de pair avec celle du sentiment de puissance que donne la pénétration féminine. En effet, chez lui bien qu’ils soient souvent liées, il peut y avoir plus de volonté de puissance, de possession que d’affection, dans sa volonté de faire jouir sa partenaire. Il est bon de rappeler ici que ce n’est jamais l’homme qui fait jouir la femme, mais elle avec l’homme qu’elle a choisi. Cet enthousiasme enivrant ne dure malheureusement que peu de temps. Le retour sur terre est presqu’immédiat. Si le rapport a lieu avec une partenaire estimée voire aimée, la constatation de son orgasme, une ambiance affective vont former un prolongement harmonieux à l’orgasme masculin. Par contre si celle-ci est dévalorisée, mal-aimée ou indifférente, la brièveté de l’orgasme ne laisse qu’une pénible désillusion. C’est dans ce cas que peut s’appliquer l’adage: post coïtum omne animal triste.
b): Chez la femme, le phénomène est inverse: il s’agit d’une véritable plongée en soi-même, là où s’agite l’organe masculin (total mulier in utero), s’accompagnant d’une bienheureuse dissolution de conscience. La femme perd littéralement le contrôle d’elle-même; c’est voisin d’une perte de connaissance, allant parfois jusqu’à l’extase . La reprise de conscience est une authentique et très lente remontée à la surface, hors des profondeurs marines de la petite mort.