Pour mieux comprendre le plaisir féminin

Cette étude réalisée par IRM fonctionnelle permet de mieux comprendre les mécanismes cérébraux du plaisir féminin.

LOCALISATION DU CLITORIS, DU VAGIN ET DU COL DE L’UTÉRUS AU NIVEAU DU CORTEX SENSITIF: MISE EN ÉVIDENCE PAR IRM FONCTIONNELLE.

Barry R. Komisaruk, PhD,*† Nan Wise, LCSW,* Eleni Frangos, BA,* Wen-Ching Liu, PhD,1† Kachina Allen, PhD,* and Stuart Brody, PhD‡ *Department of Psychology, Rutgers University, Newark, NJ, USA; †Department of Radiology, New Jersey Medical School, University of Medicine and Dentistry of New Jersey, Newark, NJ, USA; ‡School of Social Sciences, University of the West of Scotland, Paisley, UK

Objet de l’étude: Cette étude a pour objet de cartographier les zones du cortex sensoriel correspondantes aux clitoris, vagin, col de l’utérus et tétons en vue d’une compréhension des systèmes neuraux sous jacents de la réaction sexuelle.

Méthode: En utilisant l’IRM fonctionnelle, les auteurs ont cartographié les zones corticales activées lors d’une auto-stimulation du clitoris, du vagin, du col et des tétons. Se référant à l’homonculus, ils ont aussi cartographié le pouce et le gros orteil.

Principal outil du mesures: Le principal outil de mesure pour cette étude a été l’IRM fonctionnelle des régions du cerveau activées à l’aide de différents stimuli sensoriels.

Résultats: L’auto-stimulation du clitoris, du vagin et du col active différentes régions du cortex sensoriel, toutes regroupées dans le cortex médian au niveau du lobe paracentral médian. L’auto-stimulation des tétons active également le cortex génital sensoriel (comme le thoracique) de l’homonculus.

Conclusion: La cartographie du cortex génital sensoriel, jusqu’alors identifiée par le classique homonculus de Penfield avait été uniquement réalisée chez l’homme par stimulation électrique du cerveau. L’étude a permis, pour la première fois dans la littérature, de la vérifier chez la femme au moyen d’une auto-stimulation du clitoris, du vagin et du col de l’utérus: grâce à l’IRM fonctionnelle les régions cérébrales concernées ont pu être clairement observées.

Les régions du cortex sensoriel du clitoris, vagin et col concernées sont distinctes, car innervées par différentes afférences nerveuses correspondant à différents comportements.

L’activation du cortex génital sensoriel par une auto-stimulation des tétons reste inexpliquée mais suggère des bases neurologiques chez les femmes possédant cette compétence érogène.

Commentaire.Cette étude est exemplaire; elle apporte la preuve que la femme peut ressentir des orgasmes à point de départ différents ce qui contredit formellement le point de vue prétendant  que si la femme tire du plaisir de la stimulation vaginale, c’est uniquement par stimulation du clitoris pour reprendre les propos de Beverly Whipple de l’Université Rutgers. Mais l’observation clinique permet d’affirmer que certaines femmes peuvent éprouver un orgasme clitoridien lors de la pénétration; celui-ci est décrit  par les femmes qui l’ont expérimenté comme différent de l’orgasme vaginal «profond». La stimulation du col pose quelques questions; en effet lors d’une excitation intense, la ballonisation du tiers postérieur du vagin par ascension de l’utérus limite les possibilités de stimulation. Mais on peut supposer que la perception qu’a la femme de ce phénomène puisse jouer un rôle dans le représentation des modalités de son plaisir. Quant à l’implication des tétons, si elle ne semble pas répondre à une logique anatomo-physiologique, elle pourrait s’expliquer par la notion d’érotisation du corps. Nous savons que sous l’influence d’un certain nombre de stimuli répétitifs et valorisés sur le plan émotionnel et cognitif, de nouvelles connections inter-neuronales peuvent se mettre en place. Dr Patrice CUDICIO

N’oublions jamais que chez l’être humain, le principal instrument du plaisir est son cerveau.

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L’orgasme simultané: mythe ou réalité?

Fréquent dans la fantasmatique amoureuse hétérosexuelle, il relève du grand « art ». Vouloir le rechercher à tout pris est sans aucun doute la meilleure façon pour ne jamais le découvrir. Certains, que j’appelle les « mécaniciens du sexe » ont décrit une position censée permettre l’orgasme simultanée: le CAT.

Le CAT ou technique d’alignement coïtal.

C’est une position relativement classique puisqu’il s’agit de la position du missionnaire légèrement modifiée: L’homme étant placé en position supérieure, sa partenaire allongée sur le dos, les cuisses écartées, le pénis doit prendre une orientation relativement verticale afin de maintenir une pression de la racine de la verge sur le clitoris. Les mouvements de va et vient étant inutiles, il s’agit de réaliser plutôt un frottement où les deux corps se coordonnent (c’est comme moudre du maïs selon la terminologie de son « inventeur »Edward Eichel). On comprend bien que même s’il y a pénétration, il s’agit pour la femme d’un orgasme clitoridien.

Il existe une variante, un peu moins contraignante pour l’homme qui n’a plus besoin de se maintenir, les bras tendus. Elle consiste à inverser la position des jambes: la femme serre les cuisses alors que l’homme écarte les siennes. Mais cela nécessite quelques conditions: Un pénis de taille suffisante et un pubis féminin pas trop « développé ». On comprend pourquoi.

Ce n’est pas pour autant que l’orgasme simultané soit garanti. Mais vous pouvez toujours essayer.

Les conditions d’un orgasme simultané

Si le CAT peut faciliter l’obtention pour la femme d’un orgasme à point de départ clitoridien, il n’est pas sûr que l’homme y trouve totalement son compte du fait d’une gymnastique un peu contraignante. Il arrivera probablement à éjaculer au moment de la jouissance de sa partenaire, mais peut-on vraiment parler d’orgasme?

En fait l’orgasme simultané dépend pour l’essentiel de l’homme qui doit avoir:

  • une parfaite connaissance de la montée et des limites de sa propre excitation
  • une parfaite maîtrise de son éjaculation
  • une parfaite connaissance de la montée du plaisir de sa partenaire
  • une connaissance des signes annonciateurs de la jouissance de celle-ci.

Et bien sûr la femme ne doit pas avoir de difficulté à obtenir des orgasmes à point de départ vaginal.

Connaissant cela il sera capable de se « lâcher », de s’abandonner au bon moment. Et n’oublions jamais que notre principal organe sexuel se situe dans notre cerveau!

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Epilation intégrale du maillot: une bonne ou mauvaise idée?

Un peu d’histoire pour commencer…

En effet l’épilation intégrale qui ne se limitait pas qu’au maillot et au sexe féminin est une vielle histoire… S’il est difficile d’avoir des sources préhistoriques (on a pu néanmoins trouver quelques instruments pouvant faire office de rasoir) l’antiquité en commençant par l’égyptienne nous apporte quelques informations.

Il était, en effet d’usage de raser intégralement le corps, des pieds à la tête: tout y passait, même le crâne et les sourcils. ce qui n’empêchait pas de mettre des postiches.

On sait que chez les grecs, la barbe était un signe de virilité. Cela ne concernait pas le système pileux qui était systématiquement éliminé. Les romains ont par la suite suivi ces mêmes usages. Par contre ils n’aimaient ni la barbe ni les moustaches. Il était s’usage pour une femme de s’épiler totalement avant toute activité sexuelle.  Ovide dans l’Art d’aimer a écrit : « Qu’un bouc farouche ne devait pas loger sous vos aisselles et que vos jambes ne devaient pas être hérissées de poils rudes ». Les poils étaient rattachés à l »animalité » la barbarie. Bref… on n’était pas civilisé si on avait des poils…

Au moyen âge

Le christianisme, toujours répressif vis à vis des mœurs trop libertins de l’antiquité ne saurait laisser les femmes trop tentatrices. Donc plus question d’épilation sauf que nos « braves chevaliers » revenus des croisades ont remis au goût du jour cette épilation toujours d’usage au moyen orient, mais sur un mode essentiellement féminin. Par la suite sous Louis XIV, l’épilation intégrale allait se retrouver dans l’aristocratie, mais guère dans les classes populaires.

De nos jours

C’est le bikini qui a remis au gout du jour une épilation qui n’était pas forcément intégrale au niveau du maillot. Si aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de règles, nombreuses sont les femmes qui s’épilent intégralement. Quant aux hommes, ils commencent à s’y mettre également sous l’influence probable des milieux Gays. On ne peut nier l’influence de l’image pornographique qui montre le sexe de l’homme aussi bien que celui de la femme totalement glabre.

Une bonne ou mauvaise idée?

Si on exclut la question de mode, l’épilation donne l’impression d’un corps plus propre, plus lisse. Il est évident qu’un sexe féminin épilé évoque au regard de l’homme une disponibilité sexuelle, des possibilités au libertinage, le poils représentant aux yeux de beaucoup une entrave, une gêne aux jeux sexuels. Il est vrai que le cunilingus est plus facile et agréable sans poils et cela sans vouloir entrer dans des détails odorants!

Un risque pour sa santé?

Néanmoins, selon certains experts, l’épilation intégrale du maillot favoriseraient les IST. Selon le Dr Bohbot: « Chez les femmes épilées, le risque d’attraper (…) de l’herpès, la syphilis ou des condylomes est multiplié par 2,6. Même pour des infections (…) comme les chlamydias, le risque est multiplié par 1,7. (…) Ainsi que des infections de type viral, comme le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus » 

Sans mettre en doute ces chiffres, ce n’est pas aussi simple que cela. En effet cette épilation a une connotation sexuelle et il est fort probable que les tenants et tenantes de cette usage ont une activité sexuelle plus riche et plus débridée qui favorise naturellement un risque plus important d’IST. Sans oublier que la technique utilisée pour l’épilation peut fragiliser la peau, facilitant l’entrée microbienne ou virale. Il est donc préférable d’éviter « les parties de jambes en l’air » immédiatement après une épilation et surtout de prendre les précautions d’usage: préservatifs, examen biologique si nécessaire, bonne hygiène.

Les barbus feraient-ils moins d’angine que les autres? Peut-être un sujet de thèse!

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Corps et Physiologie 5: Questions et Réponses

Le plaisir et l’orgasme

Sebastien : j’ai 22 ans et j’ai une amie depuis deux ans, elle me dit qu’elle éprouve beaucoup de plaisir quand on fait l’amour, mais comment savoir si elle atteint l’orgasme ?

A moins de placer des électrodes au niveau de certaines parties de son cerveau, on ne peut jamais être certain de l’orgasme de sa partenaire ; il s’agit d’une expérience subjective. Maintenant, certaines manifestations corporelles et attitudes de celle-ci peuvent donner quelques indications sur sa satisfaction et son plaisir. La simulation est malheureusement fréquente. Si l’hypersensibilité du clitoris à la suite de manifestations orgasmiques permet d’affirmer dans la majorité des cas la réalité de la jouissance, ce n’est plus le cas lors de la pénétration. Nombreuses sont les femmes qui simulent le plaisir pour différentes raisons: abréger la durée d’un rapport sexuel peu agréable, voire désagréable, ne pas décevoir son partenaire et surtout « être un bon coup », plus valorisant dans une société où l’individu est souvent devenu un produit de consommation!

Le point G

Vanessa : j’ai 28 ans, je vis avec mon ami et nous nous aimons. Nous avons beaucoup de plaisir à faire l’amour et j’arrive facilement à l’orgasme quand il me caresse. Mais, je n’arrive pas à savoir où est mon point G, et je voudrais savoir si c’est indispensable de le stimuler pour avoir des orgasmes profonds.

Position pour stimuler le « point G »

S’il existe dans la paroi antérieure du vagin près de l’urètre une zone richement vascularisée, particulièrement sensible qui « gonfle » et devient turgescente au moment de l’excitation, elle ne peut pas se résumer à un « point G » mais plutôt à une zone. Le « G » correspond au nom de son « inventeur » le Dr Graffenberg. En fait, il semblerait que le plaisir vaginal naisse au niveau de l’urètre postérieure comme chez l’homme (le point P accessible lors de pénétration anale) ; mais tout le vagin peut être excité et devenir une source de jouissance, bien qu’il ne possède pas une innervation aussi riche que celle du clitoris ou de la zone en question. Le plaisir vaginal dépend de la façon dont la femme a réussi ou non à habiter son vagin et si elle a su y déposer des représentations positives, pour ne pas dire ses émotions. La stimulation du clitoris par la masturbation ou par le partenaire provoque chez 6 femmes sur 10 un orgasme tout à fait satisfaisant. Le vaginal est plus difficile à obtenir car moins mécanique.

Éjaculation prématurée, une question de sensibilité

Jacques : J’ai 35 ans, et j’ai un problème d’éjaculation prématurée, il m’arrive même d’éjaculer avant qu’il y ait eu un rapport. Quand je me masturbe, cela va très vite, mais je n’ai pas ce problème. Ma compagne et moi, nous voulons avoir une sexualité soit plus satisfaisante, et je suis prêt à suivre une thérapie en ce sens. J’ai toujours eu ce problème, je ne me souviens pas d’avoir vraiment réussi à prendre mon temps. D’ailleurs, dans la vie, je suis stressé presque en permanence et je « speed » du matin au soir. 

Dans la culture orientale, on apprend que le plaisir est lié à l’attente de celui-ci et que l’aptitude à rester maître de ses tensions sexuelles est la voie qui conduit à l’extase. Par contre, dans la culture occidentale, il en va tout autrement, ce qui a encore été renforcé par Freud et certains de ses disciples pour lesquels la rétention (retenir ses tensions sexuelles et autres) est une source de traumatisme physique ou psychique.
Bien sûr, votre stress , votre style « speed », et votre éjaculation prématurée sont différents aspects d’une attitude face à la vie… Il existe des moyens qui vont vous aider à changer, déjà, quelques connaissances pour mieux comprendre nos perceptions:
Très schématiquement, on distingue deux aspects de notre sensibilité :
– La sensibilité extéroceptive qui nous permet de ressentir des choses extérieures à notre corps.
– La sensibilité proprioceptive qui nous permet de ressentir notre corps à travers ses contacts avec l’extérieur.
Quand vous vous masturbez, vous sentez davantage votre sexe avec votre main, plutôt que l’inverse. Vous continuez à faire la même chose quand vous avez un rapport sexuel ; en fait vous continuez à vous masturbez : vous avez simplement remplacer votre main par le sexe de votre partenaire.
Essayez de caresser le sexe de votre compagne avec votre propre sexe. Quand vous parviendrez à cette perception, vous ressentirez moins votre sexe et l’utiliserez plus efficacement au grand plaisir de votre partenaire, et vous aurez accompli la plus grande partie du chemin vers la maîtrise de votre excitation. 
Une approche comme l’hypnose peut vous apprendre à vous relaxer, à modifier vos représentations de l’acte et vous apporter un soutien très efficace.

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Corps et Physiologie sexuelle 4 : Questions et Réponses

Ne cherchez pas l’orgasme à tout prix

Jocelyne : J’ai 50 ans, je suis restée seule pendant cinq ans sans avoir eu de rapports sexuels. Il y a un an, j’ai rencontré un homme de mon âge avec qui je m’entends très bien, mais hélas, je souffre d’un manque d’appétit sexuel. En fait, je l’aime et j’ai envie de faire l’amour avec lui, mais je n’arrive pas à l’orgasme…N’est-ce pas un peu ridicule à mon âge que de vouloir du plaisir sexuel ?

Il n’y a pas d’âge pour découvrir un plaisir qui participe à l’équilibre et à la santé, autant sur le plan physique que psychologique. Cependant, chercher à tout prix à atteindre l’orgasme, c’est souvent le meilleur moyen de ne pas y arriver du tout. C’est un peu comme l’insomnie, plus on cherche à dormir et moins on y arrive. Par ailleurs, il ne faut pas oublier l’influence de la ménopause sur la sexualité ; un traitement hormonal substitutif peut être utile, voire nécessaire. Enfin une bonne entente et une communication sincère avec votre ami vous aideront à vous épanouir.
Consulter le dossier sur le plaisir féminin

Je simule le plaisir

Amandine : J’ai 20 ans, et non seulement je n’ai jamais éprouvé de plaisir mais en plus je souffre à la pénétration, même juste avec un doigt. J’en suis arrivée à simuler, à mentir car je ne peux pas l’avouer à mon ami, qui est très gentil et fait tout ce qu’il peut. Comment sortir de cette impasse?

Vous souffrez d’un vaginisme, c’est une contraction involontaire des muscles qui entourent votre vagin. Cette contraction est due à des mécanismes inconscients, et la peur de la pénétration s’y rajoute en raison de la douleur. Au niveau inconscient les choses se passent « comme si » vous n’aviez pas de vagin, il n’est pas ou peu représenté dans votre schéma corporel. Votre organisme se « défend » alors contre toute intrusion et son signal est la douleur que vous ressentez.
Votre difficulté peut être résolue en quelques semaines par une hypnothérapie, ensuite, la recherche du plaisir et l’accès à l’orgasme seront possibles.

Que se passe-t-il quand on a un orgasme ?

Laure : J’ai 28 ans, je voudrais savoir ce qu’il se passe au niveau du corps quand on atteint l’orgasme? 

L’orgasme est une expérience personnelle qui se caractérise par une montée du plaisir, une phase de paroxysme, voire d’extase, suivie d’une période de résolution, de détente. C’est une expérience psychique qui se manifeste au niveau physique : imaginez une sphère, une sorte de bulle, qui occupe une partie de votre corps et dont le centre est votre sexe ( la verge ou le clitoris). Pendant que vous faites l’amour vous accumulez de l’énergie dans cette sphère et, au bout de quelque temps, les « parois » de la « sphère » seront tellement tendues qu’elles ne « résisteront » plus, ce sera l’explosion orgasmique.
Chez l’homme l’orgasme se manifeste généralement par l’éjaculation, elle est provoquée par des contractions réflexes de l’urètre et des muscles du périnée. Toutefois, l’éjaculation n’est pas pour autant synonyme d’orgasme, qui reste une expérience psychique. Il n’est pas nécessaire d’éjaculer pour jouir. Certains hommes comme certaines femmes parviennent à maintenir leur plaisir pendant de longues minutes.
Chez la femme, l’orgasme se manifeste aussi par une suite de contractions involontaires des muscles du périnée. D’abord très puissantes, elles diminuent ensuite progressivement d’intensité. Parfois même, la femme « éjacule » sans pour autant que sa jouissance dépende de la quantité ou de l’absence de liquide secrété par ses glandes situées autour de l’urètre. Chez la femme, l’orgasme ne se limite pas à la sphère génitale, le corps entier peut être secoué de spasmes, de tremblements, de cris ou de larmes…Il existe, chez la femme, des orgasmes à point de départ clitoridien, les plus fréquents et les plus faciles à obtenir et des orgasmes à point de départ vaginal, plus complexes à obtenir.

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Corps et Physiologie sexuelle 3: Questions et Réponses

Suis-je frigide ?

Charlotte : J’ai 40 ans et j’ai été mariée pendant 18 ans sans avoir jamais connu le plaisir. Je suis maintenant veuve depuis deux ans et j’ai rencontré un homme avec lequel je voudrais refaire ma vie. Mais je suis très inquiète car s’il savait que je suis frigide, ce serait la rupture. Je ne sais pas quoi faire et cela ma gêne d’en parler à mon médecin.

Ce qu’on appelle la « frigidité » c’est l’absence de désir (anaphrodisie) et de plaisir. Il ne faut pas confondre cependant le plaisir et l’orgasme, beaucoup de femmes éprouvent un grand plaisir à faire l’amour, sans nécessairement atteindre l’orgasme. Il y a deux sortes d’orgasmes, le clitoridien que 60 % des femmes connaissent, c’est le plus facile à atteindre, tandis que le second type d’orgasme, vaginal, est moins fréquent et plus difficile à découvrir. Il ne faut pas chercher à simuler mais parler sincèrement à votre ami. Si vous êtes à l’aise avec lui, vous devez lui parler de votre vie sexuelle antérieure et de vos doutes actuels. Vous allez devoir « réapprendre » votre corps, et découvrir le plaisir dans votre nouvelle relation. Le désir est quelque chose de complexe ; un article y ait déjà consacré sur le site.

Atteindre l’orgasme vaginal

Nadia 25 ans : Lorsque je fais l’amour, je n’arrive pas à atteindre l’orgasme profond, pourtant mon ami est très amoureux, il prend tout son temps. Je n’arrête pas d’y penser et je me sens nulle. Que faire ?

La connaissance de soi, aussi bien sur le plan anatomique que physiologique est la première étape vers l’orgasme profond. Vous pourrez utiliser toutes les ressources de plaisir de votre corps lorsque vous en aurez une représentation mentale efficace. C’est un peu comme s’il y avait un mode d’emploi de ce corps, il faut le déchiffrer, le comprendre : à quoi peut bien servir le vagin ? Cette question fait resurgir les croyances et les cognitions venues de l’enfance, de l’adolescence, et des premières expériences sexuelles. Certaines femmes n’ont de leur vagin que la représentation d’un organe reproducteur, ce qui est faux car les organes reproducteurs féminins sont essentiellement l’utérus et les ovaires. Le vagin est un organe de communication sexuelle, et on peut donc apprendre à s’en servir pour éprouver du plaisir. Beaucoup de femmes vivent encore les rapports sexuels de façon passive et croient que la pénétration et les mouvements de va et vient doivent suffire pour les conduire au septième ciel ! Pourtant, vous pouvez investir un projet de plaisir personnel avec votre vagin. Essayez d’analyser ce que vous faites avec votre bouche quand vous embrassez passionnément votre ami, comparez ce que vous faites avec votre vagin pendant l’amour…Prenez son sexe avec le vôtre comme vous prenez sa main avec la vôtre et imaginez qu’un courant puisse lui transmettre vos pensées les plus tendres, les plus amoureuses, les plus secrètes

La masturbation peut-elle nuire à la prostate ?

Thomas : Arrivés à la quarantaine, mon épouse et moi n’avons plus beaucoup de rapports sexuels, elle n’arrive jamais à atteindre l’orgasme. Pourtant, j’ai une bonne érection et je suis capable de la faire durer très longtemps ! Je suis donc obligé de me masturber une à deux fois par semaine, pour apaiser mes fantasmes. Cela peut-il nuire à la prostate ?

Tout d’abord, l’orgasme féminin ne dépend pas uniquement de la durée du rapport, bien que cela fasse partie des conditions nécessaires. Le plaisir sexuel, cela se passe beaucoup « dans la tête », d’ailleurs, vous vous en rendez bien compte puisque vous utilisez des fantasmes lors de vos masturbations. N’oubliez pas cependant que les fantasmes féminins sont souvent très différents des fantasmes masculins. Par ailleurs, pour compenser une sexualité insatisfaisante, il peut être utile de se masturber, le faire une à deux fois par semaine n’a rien de pathologique. Enfin, soyez rassuré, la masturbation n’a aucune incidence sur la prostate ; au contraire, certaines études récentes, ont montré qu’il y avait moins de cancer prostatique chez les hommes qui avaient une éjaculation régulière

Une question à poser: rubrique commentaires en bas de page.

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Corps et Physiologie sexuelle 2: Questions et Réponses

Peut-on avoir des rapports satisfaisants même après une longue période d’abstinence?

Bernard : J’ai 67 ans et depuis dix ans, je n’ai eu aucune relation sexuelle. Mon érection est normale, mais elle faiblit au moment de la pénétration, et mon éjaculation survient alors trop rapidement. Y a-t-il un traitement? J’ai eu un infarctus et je prends déjà un traitement pour le cœur, est-ce compatible?

Vos troubles de l’érection sont fréquents et peuvent avoir plusieurs causes. Le fait de ne pas avoir eu de relations sexuelles pendant dix ans joue certainement un rôle. Pour conserver une vie sexuelle satisfaisante, il faut « entretenir » sa forme, et, cette remise en route n’est sans doute pas facile. La fonction crée l’organe. Mais, il n’y a pas de raison de se décourager. Les troubles dont vous souffrez ont probablement une origine vasculaire en rapport avec vos problèmes cardiaques. L’athérosclérose, une maladie des vaisseaux, les rend moins souples et a surtout tendance à les obturer, ce qui est souvent responsable de l’infarctus, de l’artérite, ou de problèmes d’érection. L’homme qui se sait avoir une mauvaise érection essaie de la maintenir en essayant d’augmenter son excitation, tout en ayant peur de ne pas y arriver ; cette augmentation de l’excitation et du stress a pour effet secondaire de favoriser la survenue rapide de l’éjaculation. La première chose à faire est donc de traiter la dysérection en améliorant la circulation sanguine de la verge et nous disposons à l’heure actuelle d’un certain nombre de médicaments efficaces ; une consultation médicale est nécessaire afin de vous prescrire le médicament qui vous sera le mieux adapté. Quant à l’éjaculation trop rapide, il sera plus facile de s’en occuper par la suite… 

Ejaculation impossible au cours du rapport

Elodie et Matthieu: Mon ami a 22 ans et moi 24, nous vivons ensemble depuis deux ans et nous voulons avoir un enfant. Malheureusement, lorsque nous devons avoir des rapports, il est obligé de se masturber pour pouvoir éjaculer ? Est-ce que ce problème est en rapport avec l’énurésie dont il souffrait quand il était petit ?

Votre ami présente ce qu’on appelle en sexologie une anéjaculation circonstancielle. Il serait intéressant de savoir s’il parvient à éjaculer quand vous le stimulez. Ce problème est d’origine psychologique. S’il s’agissait d’une cause physique, l’éjaculation ne serait pas du tout possible. L’énurésie dont vous parlez n’est pas directement impliquée dans ce problème. La difficulté de votre ami, c’est qu’il n’arrive pas à se « laisser aller ». Avant d’entreprendre une thérapie, il faudrait qu’il apprenne à se relaxer complètement, et quand vous avez des rapports, il pourrait être tout à fait passif. Cela ne marchera sans doute pas dès la première fois, c’est pourquoi il est important qu’il ne cherche pas à éjaculer. Il faut savoir que la sexualité qui dépend essentiellement du système nerveux involontaire fonctionne très mal si on cherche à agir sur elle volontairement. Il faut donc trouver un biais et c’est l’excitation qui le représente. Cette excitation peut venir de lui ou de vous et elle est mentale ou mécanique ou bien les deux.
L’excitation mentale : en utilisant des fantasmes ou des histoires coquines est certainement la plus efficace. Il ne faut jamais oublier que notre organe sexuel essentiel, n’est pas notre sexe, mais notre cerveau. L’amour c’est un peu comme de la musique : s’il faut connaître son instrument et avoir appris à en jouer, il est essentiellement produit par notre esprit
.

Quand l’amour fait mal…

Elodie : J’ai 22 ans et je souffre beaucoup lorsque je fais l’amour. À la pénétration, je ressens une douleur forte qui la rend impossible. Mon gynécologue m’a prescrit des comprimés, des lubrifiants. Rien n’y fait et mon ami s’impatiente. J’ai peur qu’il me quitte, que puis-je faire ?

Vous souffrez de ce qu’on appelle un « vaginisme », les muscles qui entourent le vagin (muscles releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve) sont contractés et rendent la pénétration impossible ou très douloureuse. Le vaginisme est responsable de 90 % des mariages ou unions non consommés. C’est parce que votre vagin n’est pas intégré à votre schéma corporel que ce trouble se produit, tout se passe comme si, psychologiquement, vous n’aviez pas de vagin bien que physiquement, il existe et soit tout à fait normal. Pour commencer, il faut absolument cesser les rapports sexuels, ceux-ci sont trop porteurs d’angoisse et de frustration, pour vous comme pour votre ami. Vous devez apprendre à connaître votre sexe, le regarder à l’aide d’un miroir, l’explorer avec un doigt, puis deux en utilisant du lubrifiant. L’hypnose peut avoir une action rapide et très efficace pour ce problème, et généralement, en moins de trois mois, la difficulté est résolue. Sachez aussi qu’il est possible, que le jour, où vous aurez résolu votre problème que votre ami ait quelques défaillances. Rassurez-vous, dues à une angoisse de réussite, elles ne sont que passagères.

Une question à poser: rubrique commentaires en bas de page.

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Corps et Physiologie Sexuelle: Questions et Réponses

Apprenez à connaître et à aimer votre corps

Isabelle : J’ai 21 ans et je vis avec mon ami qui en a 23. Nous nous aimons, mais nous sommes très malheureux car je suis incapable de répondre à ses attentes sur le plan sexuel. J’ai toujours eu très peur de faire l’amour, j’ai peur d’avoir mal lors de la pénétration. J’aime qu’il me caresse et m’embrasse, mais je n’ai jamais envie de faire l’amour et je ne ressens pas de plaisir. Pourtant, mon ami est vraiment très gentil et très doux. Cela m’angoisse terriblement car je ne veux pas le perdre et j’ai peur qu’il perde patience. Et en plus j’ai l’impression de ne pas être comme les autres filles de mon âge.

Beaucoup de jeunes femmes éprouvent une sorte de peur panique au moment de la pénétration. Inconsciemment, elles ressentent cela comme une blessure. Pour commencer, vous devriez apprendre à connaître votre propre anatomie et votre physiologie sexuelle.Il vous faut explorer par la vue et le toucher votre région génitale, d’abord à l’extérieur, puis à l’intérieur. N’hésitez pas à toucher votre clitoris afin de découvrir que vous pouvez éprouver du plaisir en le stimulant, c’est un bon prélude à une sexualité partagée. De très nombreuses jeunes femmes ont des idées toutes faites très dévalorisantes à propos de leur sexe et même de leur corps en entier. Toutes ces idées préconçues viennent de l’enfance et de l’adolescence. Il faut commencer à faire connaissance avec votre corps, chaque fois que vous vous dites « ne fais pas ça » ou « c’est sale », posez-vous la question « pourquoi ? ». Vous verrez que ces interdits n’ont aucune raison d’être et qu’ils sont responsables de vos inhibitions.
Cette connaissance de votre corps diminuera votre anxiété et vous ne ferez plus « le hérisson », ce qui vous permettra d’être plus détendue, donc plus réceptive et plus sensible.
La secrétion d’adrénaline, hormone de la vigilance et du stress fabrique une sorte d’armure ou de carapace qui, si elle protège, rend aussi totalement insensible.

IST ou pas : le cas des mycoplasmes

Régine et Paul : Mon mari et moi avons un gros problème. J’ai eu un prélèvement vaginal qui a révélé la présence de mycoplasmes. Peut-on en attraper autrement que par contact sexuel ? Parce que, non mon mari ni moi n’avons eu de rapports avec d’autres. Mais là, des doutes s’installent et ça devient très pénible.

Cette infection n’est pas nécessairement d’origine sexuelle. Il existe en effet différents types de mycoplasmes dont la porte d’entrée n’est habituellement pas génitale. Vous devez savoir que l’Ureaplasma urealyticum, mycoplasme qui habite généralement dans les voies génitales masculines et féminines, est un germe vivant naturellement chez l’homme sans provoquer d’infection.
Un déséquilibre de la flore vaginale à la suite par exemple d’une traitement antibiotique ou d’une modification du climat hormonal féminin peuvent provoquer une augmentation du nombre de ces germes qui deviennent alors infectieux. Vous pouvez donc être parfaitement rassurée pour votre couple 

IST ou pas? Des boutons sur le gland

Guillaume: J’ai 16 ans et, depuis le début de ma puberté, j’ai sur la verge, à la base du gland plein de petits boutons blancs. Est-ce qu’il s’agit d’une MST (infection sexuellement transmissible) ? Que faut-il faire ?

Ces petits « boutons » blancs sont très fréquents, et tout à fait normaux, cela n’a rien à voir avec une IST ; on leur donne le nom de « couronne perlée du gland ». Surtout ne cherchez pas à les enlever, vous risqueriez de vous irriter et de favoriser ainsi une infection du gland ou balanite. Vous avez raison de pratiquer une toilette quotidienne de votre sexe en le décalottant afin d’éviter la présence de smegma au niveau du sillon et du gland : cette substance blanchâtre peut être à l’origine d’irritations du gland quand l’hygiène est insuffisante

à suivre…

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Plus de partenaires sexuels = plus de risques de cancer?

Une étude récente publiée dans le British Médical Journal semble montrer que le fait de changer fréquemment de partenaire pourrait avoir une influence sur les risques de cancer.

Réalisée en Grande Bretagne, cette étude portant sur 5722 personnes dont 2537 hommes et 3187 femmes (âge moyen 64ans) a montré l’existence d’une corrélation statistique entre le nombre de partenaires sexuels au cours de la vie et le risque de survenue de cancer dans les deux sexes.

Ainsi les femmes qui ont eu plus de 10 partenaires sexuels auraient 91% plus de risque de cancer que celles n’en ayant qu’un seul. Chez les hommes le risque est augmenté de 57%.

En ce qui concerne d’autres affections (maladies de longue durée), il n’a été retrouvé aucune corrélation chez les hommes , par contre le risque est augmenté (hépatite C par exemple) de 64 % chez les femmes.

Explications

On ne peut émettre que quelques hypothèses.

  • Corrélation avec le tabagisme et une plus grande consommation d’alcool?
  • Surveillance médicale insuffisante en rapport avec les connaissances de l’époque?
  • Peu de précautions lors des rapports sexuels (l’usage du préservatif s’est développé avec les années SIDA)
  • Lien probable avec le papillomavirus (HPV).
  • Variété des pratiques sexuelles: fellation, sodomie, cunnilingus, etc….
  • C’est toujours multifactoriel.

Mieux vaut prévenir…

  • Préservatif
  • Frottis régulier
  • Prise de sang
  • Consultation gynécologique, urologique et ORL si doute ou inquiétude

Le HPV chez l’homme.

Une autre étude récente, publiée dans le Lancet (méta-analyse de 65 études dans 35 pays) ont montré que 31% des hommes de plus de 15 ans étaient porteurs de papillomavirus. Si tous ne sont pas cancéreux, 21% sont oncogènes! Il est estimé, toujours par le Lancet à 69400 le nombre de cancer dû au HPV chez l’homme en 2018. Ce sont essentiellement des cancers de la gorge, du rectum et de la verge.

La vaccination avant l’âge des premiers rapports (avant 15 ans en moyenne) est sans aucun doute la meilleure prévention.

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Intersexualités: Il ou elle?

Pour illustrer ce sujet et bien comprendre avec la transexualité, nous allons faire un petit retour en arrière dans le temps.

La championne mondiale du 800 mètres, Caster Semenya, 18 ans, a fait parler d’elle dans les media, il y a une dizaine d’année, car sa féminité a été mise en doute en raison de son apparence masculine et de ses capacités athlétiques.

Son problème c’est son intersexualité, en effet, la Sud-Africaine serait dépourvue d’utérus et d’ovaires, mais posséderait des testicules internes produisant de la testostérone. Est-elle une femme? Le journal que tient sa mère sur la photo ci-dessus lui intime avec une choquante brutalité de prouver qu’elle n’est pas un garçon.
il s’agit d’une anomalie de l’action des androgènes appelée Syndrome de féminisation testiculaire complet. Dans ce cas, la réceptivité périphérique aux androgènes est anormale, il s’agit bien d’une anomalie génétique (aujourd’hui, pour rester correct, on ne parle plus de maladie) récessive liée au chromosome X. Le génotype est XY, les gonades sont mâles. Le phénotype (c’est-à-dire l’apparence physique) est féminin dès la naissance et le reste à la puberté ; les seins se développent et la morphologie féminine apparaît (hanches rondes, taille marquée). Les testicules sont intra-abdominaux. La personne qui souffre de cette anomalie est pourtant bien une femme, sa différence est invisible et rien n’indique qu’elle doive être considérée comme un garçon. Il existe aussi des formes incomplètes.
Caster Semenya aura du attendre le mois de Novembre pour connaître l’avis d’une commission d’experts mandatée par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) qui tranchera le problème et décidera de son identité sexuelle réelle. L’athlète ne sera pas officiellement reconnue comme étant bien une femme à l’époque. Par la suite, ayant, subi une orchidectomie, elle pourra de nouveau concourir, à condition que son taux de Testostérone soit inférieur à la limite normale pour les hommes. Le monde du sport ne peut en effet s’embarrasser d’ambiguïtés sexuelles, faudra-t-il désormais une carte d’identité sexuelle pour prétendre participer aux compétitions?

L’intersexualité un phénomène rare qui pose de nombreux problèmes.

On estime à 1 pour 10 000 la proportion d’enfants qui naissent porteurs d’organes génitaux ambigus, ce qui ne représenterait qu’une minorité des personnes dites intersexuées. En effet, l’intersexualité ne se voit pas nécessairement car elle englobe de très nombreuses situations, beaucoup d’individus ne seraient même pas conscients de leur intersexualité. On estime qu’environ une personne sur 2000 est intersexuée en ce qu’elle présente des variantes du développement sexuel. D’anecdotique et médical, la question devient sociologique, voire politique.
L’anthropologue Katrina Katrasis explique: «L’intersexualité, aussi appelée troubles du développement sexuel, englobe une panoplie de conditions où les organes génitaux, les chromosomes, les gènes et les hormones sont atypiques à un sexe».
Katrina Katrasis, experte reconnu au plan international précise qu’à ses yeux, l’intersexualité n’est pas une pathologie, la plupart des personnes intersexuées se considèrent comme appartenant à l’un ou l’autre sexe, mais très rarement les deux.
Toutefois, l’intersexualité fait souvent l’objet d’un traitement chirurgical afin d’assigner un sexe à l’enfant qui présente une ambiguïté. Cette attitude soulève aujourd’hui de nombreuses critiques.
«On a peu d’information sur ce qu’implique cette option parce que, pendant 50 ans, la chirurgie était une affaire de routine, déclare Katrina Karkazis. On sait néanmoins que les intersexués opérés sont nombreux à se plaindre des conséquences de la chirurgie. Certains auraient préféré vivre avec des organes génitaux non conformes, même si cela peut signifier des problèmes d’adaptation sociale.»
Aujourd’hui la tendance est à attendre pour intervenir si l’ambiguïté est légère, peu visible. Les parents de l’enfant intersexué doivent être associés à la décision et parfaitement éclairés à propos des enjeux et des conséquences. Pourtant, il faudrait se garder de leur faire porter à eux seuls le fardeau d’une décision que la pression sociale et culturelle inspire largement. De nombreux intersexués opérés dans leur petite enfance arrivent à l’âge adulte et disent qu’ils auraient préféré assumer une ambiguïté sexuelle. C’est sur ces témoignages que des groupes d’intersexués se fondent pour s’opposer à toute intervention chirurgicale précoce.
«Plusieurs caractéristiques biologiques doivent être considérées, mais lesquelles doit-on retenir en priorité? Il y a beaucoup de confusion», conclut Katrina Karkozis, chercheuse au centre d’éthique biomédicale de l’Université de Stanford en Californie. Quelle qu’elle soit, la décision devra être basée sur la science, la transparence et soumise à la critique des pairs
Ces questions doivent donner à réfléchir car elles mettent en évidence plusieurs problématiques actuelles, notamment:
La nécessité de porter une étiquette, de choisir son camp, le choix d’adhérer à un groupe d’opinion en fait évidemment partie.
La tendance à vouloir imposer comme norme des phénomènes qui au final n’affectent qu’une minorité de gens. Faut-il banaliser la singularité ou adhérer au « wokisme »?
Du coup, on change les critères permettant de définir une particularité, et on finit par douter de la normalité. Il reste à se demander à qui profite la tendance.

Sources:
Katrina Karkasis Fixing Sex: Intersex, Medical Authority and Lived Experience Éditions Duke University Press.