Les paraphilies

Définitions

Le terme de “paraphilie” désigne ce qu’il était convenu d’appeler les “perversion sexuelles” : exhibitionisme, pédophilie, sadomasochisme, fétichisme, thèmes qui ont intéressé la sexologie depuis ses origines.

Richard Freiherr von Krafft-Ebing, psychiatre austro Hongrois,  Août 1840-Décembre 1902 , publie en 1886 un ouvrage intitulé “Psychopathia sexualis” qui est la première étude descriptive et explicative de ce qu’on nomme les perversions sexuelles. C’est à cet auteur que l’on doit d’avoir inventé le terme de sadomasochisme…

Le terme de paraphilie est issu de la psychiatrie américaine, et désigne les conduites sexuelles différentes d’une hétérosexualité procréative et puritaine, considérée comme normale. Il convient cependant de restreindre le champ sémantique des paraphilies aux comportements sexuels autrefois nommés perversions.

Pour porter un diagnostic réaliste, Il sera indispensable au sexologue de bien différencier la classification des paraphilies de celle des crimes et délits sexuels, et d’autre part de distinguer entre paraphilie et déviance sexuelle.

Ce qui pose problème c’est l’enfermement dans un système pervers interdisant toute autre pratique sexuelle, et utilisant les autres comme objets. Les pratiques induites par les paraphilies peuvent conduire leurs auteurs à une condamnation pénale. 

Les déviances sexuelles partagent quelquefois les attirances des paraphilies, mais peuvent demeurer au niveau du fantasme, ne nécessitent pas obligatoirement de passage à l’acte, et quand c’est le cas se déroulent entre partenaires consentants. 

Liste non exhaustive de quelques paraphilies pour se cultiver.

On pourra identifier de nombreuses formes de fétichisme.

L’exhibitionnisme,   qui consiste à montrer en public ses organes génitaux.

Le voyeurisme, c’est-à-dire le fait d’obtenir du plaisir sexuel en observant d’autres personnes, notamment dans leurs relations intimes, généralement illégale lorsque ces autres personnes sont observées à leur insu dans un lieu privé 

La nécrophilie, ou l’attirance sexuelle pour les cadavres ;

La pédophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les enfants ;

La pédérastie et plus généralement l’hébéphilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les adolescents, dont la légalité de l’acte dépend de l’âge de la majorité sexuelle ;

La zoophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les animaux, dont l’acte n’est pas systématiquement illégal en fonction des pays.

Le bondage, ou la pratique consistant à empêcher un partenaire de se mouvoir, à l’entraver, l’attacher au moyen de chaînes, de sangles ou de cordes dans des positions simples ou complexes ;

Les crachats, une pratique d’humiliation et de fétichisme ;

Le masochisme est le fait d’obtenir du plaisir en subissant de la douleur ou des humiliations ;

Le sadisme est le fait d’obtenir du plaisir en infligeant de la douleur ou des humiliations.

L’acomoclitisme, ou l’attirance sexuelle pour les pubis rasés .

L’acrotomophilie, ou l’excitation par l’idée d’avoir des relations sexuelles avec une personne amputée .

L’acupression, ou la stimulation par pression directe des doigts de certains centres nerveux correspondant généralement aux points définis par l’acupuncture .

L’anisonogamie, idem à la chronophilie.

L’autonepiophilie est l’attirance sexuelle pour les couches-culottes et par le désir d’être traité comme un bébé.

L’axilisme, ou l’attirance sexuelle pour les aisselles .

La chronophilie, ou l’attirance pour un partenaire d’âge complètement différent.

Le coït intercrural, ou l’excitation ressentie en insérant le pénis entre les cuisses du partenaire ;

La cryophilie, excitation due au froid .

Les douches (douches dorées), pratique sexuelle qui consiste à asperger son partenaire de ses liquides corporels (voir urophilie) .

L’échangisme, ou la sexualité de groupe .

L’émétophilie, ou l’attirance sexuelle pour le vomi .

L’éxobiophilie, ou l’attirance pour les extraterrestres.

Le fétichisme sexuel, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour certains objets ou catégories d’objets .

Le fist-fucking, ou l’insertion de la main ou du poing fermé dans le vagin ou l’anus.

Le frotteurisme (ou pelotage), l’acte de se frotter contre le corps de quelqu’un ou contre un objet à des fins érotiques .

La gérontophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les vieillards .

L’harpaxophilie, ou l’excitation sexuelle à l’idée d’un vol .

La hiérophilie, ou l’attirance érotique vers les choses sacrées .

L’hygrophilie (comprenant la nasomycinophilie, la dacryphilie, la salirophilie. l’urophilie, la coprophilie, …), ou l’attirance pour les sécrétions corporelles humides, gluantes ou visqueuses .

L’infantilisme, ou l’excitation ressentie en jouant le rôle d’un enfant ou d’un bébé .

La klysmaphilie, ou l’attirance sexuelle pour les lavements .

La lactophilie, ou l’attirance sexuelle pour les femmes allaitantes .

La lictiophilie, excitation sexuelle provoquée par l’action de lécher une personne.

La maïeusophilie, ou l’attirance sexuelle pour les femmes enceintes .

Le mélangisme, ou la sexualité de groupe.

La nanophilie, ou l’attirance sexuelle pour les gens de petite taille.

La nécrodendrophilie, ou l’attirance sexuelle pour les arbres morts ;

La pédiophilie, ou l’attirance pour les poupées, les ours en peluche, les jouets zoomorphes ou anthropomorphes ;

Les pinces, qui peuvent être utilisées dans le cadre des jeux érotiques ;

La podophilie, ou le fétichisme du pied ;

La pygmalionisme, ou le fétichisme des statues ;

La scatophilie, ou l’attirance sexuelle pour les excréments, ou pour les actes d’excrétion ;

La scopophilie, ou l’attirance fortement marquée pour tous les spectacles sexuels : en support média (revues, cinéma, vidéo, internet, …) ou en réel (strip-tease, peep-show, …) ; le scopophile ne cherche pas à se cacher ni à surprendre et se distingue en cela du voyeur ;

La sidérodromophilie, ou l’excitation sexuelle procurée par les trains ; ce fantasme conjugue plusieurs facteurs : l’intimité du compartiment et sa promiscuité obligée, l’exhibitionnisme sans risque du train passant devant les habitations mais aussi les trépidations du train ; de nombreux récits érotiques ont le train pour cadre (notamment les toilettes des trains) ;

La sitophilie, ou l’utilisation de la nourriture à des fins sexuelles ;

La somnophilie, excitation érotique provoquée par une personne qui dort, attirance sexuelle pour cette personne ;

La spermophilie, attirance sexuelle du sperme (et par extension de sa manipulation et de son ingestion). ;

La tératophilie, ou l’art de l’amour avec des êtres socialement considérés comme difformes, monstrueux, voire inhumains ;

La trichophilie, ou l’excitation sexuelle par les poils, les cheveux ;

La trimammophilie, ou le fantasme de la femme à trois seins ;

L’urophilie ou ondinisme, ou l’attirance sexuelle pour l’urine ou pour la miction.

Le vampirisme, ou excitation sexuelle provoquée à l’idée de sucer le sang de son/sa partenaire (ou vice versa) pendant l’acte sexuel.

D’autres considérées comme « troubles » de l’identité et du comportement seront abordées dans un autre article.

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Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

Sexualités: Le Magazine de toutes les sexualités

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