Infection virale à transmission sexuelle la plus fréquente, elle nécessite un contact génital, oro-génital ou ano-génital direct, il s’agit d’un simple contact cutanéomuqueux et non d’un passage sanguin. La famille du papillomavirus, virus très répandu, comprend environ une centaine de sous-types dont une petite dizaines incriminés dans certaines lésions cancéreuses anales, génitales (pénis, scrotum, vulve, col) et même de la sphère ORL (oto-rhino-larhyngée), en particulier les sous-types 16 et 18 responsables des cancers du col de l’utérus. Il est important de souligner que le VPH le plus fréquemment rencontré n’est pas cancérigène. Les condylomes génitaux (excroissances ressemblant à des verrues) représentent les lésions spécifiques de cette infection virale si celle-ci est symptomatique. Ces « crêtes de coq » indolores, sont facilement traitées par électrocoagulation, au laser ou à la neige carbonique, traitements qui n’éliminent pas nécessairement le virus. Chez les femmes infectées, un saignement post-coïtal peut en être le seul signe. L’infection au papillomavirus peut être non seulement complètement asymptomatique mais aussi, latente, ne s’exprimant que des années plus tard à la suite d’un stress ou d’une baisse de l’immunité. Ainsi, la découverte de condylomes ou de lésions aux frottis quand le partenaire est sain n’implique pas nécessairement une infidélité ou un mensonge…Pour les mêmes raisons, le frottis annuel est de mise même en l’absence d’activité sexuelle, surtout que les lésions cancérigènes du col n’apparaissent en général que 3 à 5 ans après le contact infectieux. Ainsi, le frottis permet de détecter les altérations au niveau du col avant qu’elles ne se transforment en cancer avéré. Le traitement de ces altérations, dépendra du degré d’anormalités des cellules cervicales sur les prélèvements par biopsies. Un suivi rapproché est nécessaire les premières années post-traitement (laser, cryothérapie, cautérisation). De plus, le préservatif ne protège pas à 100% mais une meilleure hygiène de vie (arrêt du tabac, réduction du stress, alimentation saine…et limitation du nombre des partenaires) et donc une meilleure immunité et une moindre exposition au virus réduisent le risque de contamination. Actuellement un vaccin est conseillé aux enfants et adolescents, mais l’âge idéal de vaccination n’est pas totalement délimité. Il serait utile de le préconiser également aux adolescents masculins. La fellation n’est pas une « garantie »; on constate, en effet une recrudescence des cancers de la gorge aussi bien chez les hétérosexuels que chez les homosexuels. Gardons à l’esprit que plus les rapports sont précoces et les partenaires nombreux, plus le risque d’infection est élevé, d’où l’utilité du vaccin. Enfin, une infection au papillomavirus ne rend pas stérile ni ne représente un risque majeur en cas de grossesse.
Dr Patrice Cudicio