Un sujet qui fâche, le point dit « G »
La zone la plus sensible du vagin en ce qui concerne le plaisir se situe au niveau du premier tiers (le tiers externe) et de sa paroi antérieure c’est-à-dire la zone de vagin qui suit l’urètre va de la base depuis la base de la vessie. Le tissu constituant cette zone est du tissu spongieux comme le tissu du gland masculin et que l’on trouve aussi autour de l’urètre masculin. Cette zone richement vascularisée, est particulièrement sensible elle devient turgescente au moment de l’excitation et «gonfle ». Cette zone ne peut pas se résumer à un « point» il s’agit bien plutôt d’un territoire. Le « G » correspond au nom de son «inventeur » le Dr Graffenberg. À son niveau, on retrouve fréquemment des reliquats embryonnaires de la prostate, responsables parfois de l’éjaculation féminine.
Cette découverte n’a pas manqué d’être exploitée de façon simpliste et caricaturale, comme s’il suffisait d’appuyer sur le bouton pour déclencher un orgasme ! La sexualité humaine ne saurait se comparer à quelconque machinerie fut-elle des plus sophistiquées, ainsi, tel le serpent de mer, le point de controverse surgit-il périodiquement. Rappelons au passage, que cette zone érogène est déjà connue sous le nom de « kanda » dans la pratique du Tantra ou de « perle noire » pour les Taoïstes. Il semblerait donc que le plaisir vaginal naisse au niveau de l’urètre comme chez l’homme (l’équivalent est le point P, accessible uniquement lors de la sodomie). Mais tout le vagin peut être excité et devenir une source de jouissance, bien qu’il ne possède pas une innervation aussi riche que celle du clitoris ou de la zone « G» en question. Le plaisir vaginal dépend de la façon dont la femme a réussi à habiter son organe vaginal et à en construire des représentations positives, et actives ( c’est ce que l’on appelle « l‘érotisation« . Une troisième source de plaisir féminin peut-être localisé au fond du vagin chez certaines femmes.
Cette zone G est souvent mal stimulée pendant le rapport sexuel dans la position classique dite du missionnaire où l’homme est allongé sur la femme. Quelques positions sont plus favorables. Elles nécessitent une excitation suffisante car le contact du pénis avec le col de l’utérus est souvent désagréable, voire douloureuse. Découvrir sa propre zone « G » peut se faire facilement par une exploration manuelle. Confier cette exploration aux doigts de son amant peut aussi être une aventure des plus délicieuses.
Les entraves du désir
Un certain nombre d’obstacles, redoutables, mais loin d’être insurmontables s’interposent sur le parcours érotique de nombreuses femmes. La plupart des documents qui traitent du désir de la femme et surtout des moyens de le stimuler passent à côté du problème. La difficulté n’est pas tant au niveau du désir sexuel mais plutôt du désir de l’éprouver : ce qui est inhibé c’est le désir d’avoir du désir.
Les femmes qui se plaignent de manquer de désir, se trouvent en réalité, bloquées en deçà de la porte qui s’ouvre sur le désir sexuel.
D’une manière très générale, tout ce qui vient entraver la curiosité, l’excitation de la découverte, l’envie de savoir, d’expérimenter, de s’approprier s’oppose au désir sexuel.
Quand une femme n’a pas envie de se parer, se coiffer se maquiller, se faire belle, ou n’a pas envie de rencontrer des gens, il est rare qu’elle puisse éprouver un désir sexuel.
Les entraves proviennent de plusieurs sources
Sur le plan personnel, d’abord, on rencontre souvent des représentations dévalorisées voire effrayantes concernant le sexe, les organes sexuels du partenaire, l’acte sexuel, les caresses, et autres douceurs érotiques.
Ces représentations prennent leur source dans le modèle éducatif quand il est répressif comme c’est souvent le cas dans certains milieux sociaux. En France comme en Angleterre, le siècle victorien a imposé des comportements de pruderie carrément dictatoriaux, au moins dans les classes bourgeoises. On allait jusqu’à masquer les pieds des pianos jugés obscènes selon les critères de l’époque.
La stratégie de masquage, de gommage ou d’oubli de la réalité consiste à voiler ce qui fâche ou ce qui excite, on ne voit plus l’objet et donc, il ne pose donc plus de problème.
La pression sociale prend bien vite le relais de l’éducation répressive, La femme a dû se contenter de rôles sociaux très définis pendant des siècles : mère ou prostituée, aux autres stades de sa vie, l’invisibilité lui était imposée.
Bien que les choses aient beaucoup changé dans les sociétés occidentales, notamment depuis les années 60, il demeure cependant quelques scories savamment entretenues par quelques courants de pensée.
Pendant des siècles, jusqu’à la fin de l’ère Victorienne, la religion avait considéré la femme comme « par définition » lubrique, désirante et incapable de se contraindre, ce qui venait justifier les différentes formes d’oppression et de répression à son encontre. Exprimer son désir envers son amoureux, ou même son mari était considéré comme un péché. Fort de cette observation, quelques années plus tard, Freud imagina que les femmes étaient « par définition » des êtres frustrés car toujours en quête d’inaccessible, animées qu’elles étaient par une bizarre évolution du péché originel : l’envie de pénis…. Et oui, avoir un pénis, voilà qui donnait le pouvoir, le droit à la parole, mais surtout le droit au plaisir…
L’homme pouvait donc bien tranquillement continuer à faire croire qu’il s’inspire d’idéaux, tandis que la femme s’acharnerait dorénavant à vouloir un pénis…Ce nouveau clivage des sexes permettait surtout que rien ne pût changer dans l’ordre moral et social de l’époque. « On comprend aussi l’angoisse de castration de certains hommes selon Freud! »
D’autres mouvements ont ensuite récupéré la brillante idée de notre vertueux viennois et ont donné au clitoris une place de choix, allant jusqu’à nier la différence entre l’orgasme à point de départ clitoridien et celui à point de départ vaginal. Le clitoris, cet « oublié » n’était-il pas un « petit pénis » ? La femme allait enfin pour devenir l’égale de l’homme, juste en plus petit…(Marie Bonaparte fervente psychanalyste admiratrice de notre illustre Viennois allant même se faire opérer pour déplacer un clitoris « mal placé » !)
Cette manière d’envisager les choses a longtemps servi de toile de fond à la répression et l’inhibition du désir… La quête de l’égalité a souvent masqué celle, plus fondamentale, de la liberté. Nous devons aussi reconnaître que bon nombre d’approches n’ont pas apporté une aide réelle aux femmes qui souhaitaient assumer pour de bon leur féminité dans ses dimensions sensuelles et originales.
La Thérapie
Pourquoi les « recettes » sont-elles souvent inefficaces ?
Ouvrons au hasard un manuel de sexologie à l’usage du grand public, il en existe tant qu’on ne saurait en désigner un en particulier… Qu’y trouve-t-on? Approximativement le même ronron bien-pensant, composé de recettes qui se révèlent inopérantes pour venir en aide aux femmes qui souffrent d’un manque de désir et d’une absence de plaisir. Pire encore, ces recettes peuvent aggraver les difficultés en y rajoutant une bonne dose de culpabilité.
La sexualité humaine n’est pas qu’une affaire de mécanique ni de gymnastique, pourtant, c’est presque toujours sous cette forme caricaturale qu’elle est présentée et expliquée. Le discours de la bien-pensance sexuelle, ne reflète pas davantage les réalités individuelles que la pornographie ne les décrit!
Ce manque d’efficacité s’explique au moins pour deux raisons, d’une part, les donneurs et donneuses de recettes ne font que refléter leur propre représentation de la sexualité, même si leurs bonnes intentions sont parfaitement sincères… Il est en effet bien difficile de se représenter quelque chose auquel on ne peut rattacher sa propre expérience, ses perceptions et représentations sensorielles. L’expérience de l’orgasme vaginal est réellement spécifique, une femme qui ne l’a pas éprouvée peut difficilement se la représenter, encore moins évaluer les attentes ou donner des conseils vraiment utiles. En revanche, quand elle parvient à l’éprouver, elle le sait immédiatement.
La seconde raison qui rend la plupart des recettes inopérantes, c’est qu’elles ne s’appliquent pas au bon moment du parcours. C’est un peu comme si on tentait de faire courir un escargot, n’ayant pas de jambes, les conseils ou les conditionnements qu’on lui prodiguerait ne lui seraient d’aucun secours. Pour le désir et le plaisir, les recettes ne sont pertinentes qu’à partir du moment où l’on a le désir d’avoir du désir.
Un travail sur les représentations mentales est un préalable indispensable. Ensuite, les recettes pourront être expérimentées avec gourmandise et délectation…
Nous avons vu comment nous pouvions aborder sous un angle totalement nouveau les troubles du désir et du plaisir au féminin, en aidant la femme à construire une représentation de son sexe qui soit, déjà bien plus en harmonie avec la nature, et surtout bien plus efficace sur la voie du plaisir.
Après avoir éliminé d’éventuelles entraves au désir. Il s’agit d’aider la femme à modifier ses représentations au sens où nous l’entendons et pas uniquement sur un plan cognitif, de son sexe, du sexe de son partenaire et du sens qu’elle veut donner à ses rapports sexuels. Quelques entretiens suffisent généralement pour les modifier à condition bien sûr qu’elle ait déjà acquis une représentation anatomique et physiologique réalisée par une simple auto-exploration de son vagin.
L’utilisation pendant 1 ou 2 séances d’une sonde d’electro-stimulation comme celles utilisées lors de la rééducation périnéale à la suite d’un accouchement peut faciliter la prise de conscience de l’organe vaginal. Utiles mais pas indispensables!
La femme prend alors très rapidement conscience qu’elle devient réellement actrice de sa sexualité. Faire l’amour a acquis un sens nouveau pour elle, ce qui provoque l’apparition d’un désir jusqu’alors inconnu, à condition qu’elle éprouve toujours assez d’attirance voire d’amour envers son partenaire pour qu’elle accède à ce désir de fusion en le « prenant » en elle par le moyen de « cette métaphore » son sexe en érection. Le sexe devient alors un instrument de dialogue, de communication, en permettant d’exprimer ses affects (émotions et sentiments)
Si ce travail sur ces représentations fait en face à face, n’est pas suffisant bien qu’utilisant le langage analogique, nous utiliserons l’hypnose qui lui permettra d’accéder plus facilement aux ressources de son imaginaire.
Si toutes les conditions préalables de disponibilité physique et psychique et bien sûr de celle de son partenaire sont réunies, la femme peut jouir pleinement de toutes les dimensions de sa féminité en quelques semaines.
N’oublions cependant pas que cela nécessitera souvent des changements chez le partenaire, comme la résolution d’un problème d’éjaculation prématurée.
A partir de ce moment, la femme et l’homme pourront enfin vivre et jouir de leur sexe sur un pied d’égalité.