VIOLS « ORDINAIRES »

Le fait est devenu si banal que la publicité s’en empare avec une volonté délibérée de provocation, comme cette marque de vêtements de luxe

Comment expliquer la recrudescence des violences sexuelles à l’encontre des femmes?

Les deux tiers des délits commis par les mineurs sont d’ordre sexuel. Le viol serait-il devenu un des modes d’affirmation privilégié d’une adolescence en dérive? Il est vrai que les valeurs morales qui encadraient le développement sexuel du jeune homme sont plutôt tombées en désuétude! L’image pornographique confidentielle en d’autres temps, est devenue de fait la référence en matière de sexualité. «Toutes les femmes ne seraient plus que des salopes offrant leurs orifices à de jeunes mâles en rut, en mal d’identité».

La femme à travers son sexe est devenue un produit de consommation presque banal et lorsqu’on ne peut la posséder de manière légale ou officielle (mariages parfois sous contrainte), on la viole comme on vole tout objet de ses désirs. La jeune femme en est parfois la complice involontaire. Le désir de séduire, d’être reconnue d’un homme dont elle espère l’amour l’entraîne souvent vers une complaisance sans limites. À 13 ans, il est de bon ton pour une fille de savoir faire une fellation et de faire semblant de l’apprécier; à quand la sodomie à 15 ans? Cette soi-disante liberté sexuelle n’est qu’apparence entretenue par de nombreux média qui cultivent et pratiquent l’hypocrisie: elle doit séduire à tout pris et à bas prix. La parole (celle des femmes surtout) se libérant, on découvre l’étendue des dégâts.

La pilule est dure à avaler, alors on la prend avec une bonne dose d’alcool ou autre substance anesthésiante et desinhibante (chemsex) permettant de passer outre le minimum de respect de soi qui persisterait encore. Le réveil matinal dans un lit inconnu est souvent douloureux au sens propre et figuré, à moins que sauvée du coma éthylique de son partenaire de rencontre, elle puisse encore donner le change.

Le sexe devient un produit de consommation

La libération sexuelle des années 70 en est souvent tenue pour responsable, ou du moins le commencement du commencement.

En effet la «marchandisation» du sexe a débuté, à cette époque par la légalisation de l’image pornographique essentiellement sous deux formes: apparaissent d’une part une multitude de magazines à caractère libertin et d’autre part se multiplient les salles de cinéma spécialisées dans le film porno. La porte était ouverte…… Le mouvement s’est accéléré avec les réseaux sociaux où la personne n’est plus évaluée en fonction de ses qualités, mais au nombre d’abonné(e)s et de « like »


Nombreux étaient les intellectuels de l’époque qui vantaient les mérites de cette libération sexuelle, jusqu’à la pédophilie. Si celle-ci semblait être un progrès pour un esprit critique évolué capable de faire la part des choses entre fantasme et réalité, la démocratisation de la pornographie allait entraîner celle-ci vers une régression sociale et humaine pour un esprit éclairé. Certains ont oublié la notion de consentement au profit d’une libération sexuelle devenue idéologie et passage obligé pour ne pas être rejetée.
Bientôt une TVA pour produit de luxe appliquée aux films pornos et le développement de nouvelles technologie comme la cassette video permettent à ceux-ci d’envahir chaque foyer. Réservée normalement à des adultes «avertis», elle devient facilement accessible à l’adolescent en l’absence des parents. Sa prolétarisation s’accélère, le minitel en France (le journal « Libération » est à l’époque un des principaux producteurs du minitel rose), internet ailleurs rendent l’image porno de plus en plus visible, banale, ordinaire. La provocation étant de mise, les publicitaires s’en emparent eux, aussi jusqu’aux magazines masculins puis féminins grand public. On en vient même à parler de porno chic…Il est de bon ton de posséder un sextoy dans son sac à main ou dans le tiroir de la table de nuit!


On peut facilement se rendre compte que ce qui est peut être conçu comme une liberté pour un esprit adulte au sens critique développé devient un modèle de comportement sexuel pour un ado qui n’a pas encore développé son esprit critique.

Avoir une tête bien pleine comme semble le prôner notre système d’éducation est une chose, quant à avoir une tête bien faite, c’en est une autre. Sans vouloir trop caricaturer, on peut se demander à la lecture désolante de certains propos adolescents si celui-ci ne possèdent pas moins de «vocabulaire» qu’un berger allemand (j’évoque bien entendu l’animal).

Pourtant la liberté de l’homme c’est le langage et sa capacité à l’organiser correctement, je veux dire ici la grammaire. Elle va permettre de transformer une pensée agie en pensée symbolique. Ainsi l’individu libéré de ses pulsions par le langage peut enfin commencer à devenir un être humain, capable de faire la différence entre croyances et sciences.
On comprend mieux ainsi la dégradation actuelle des mœurs de notre société plus sensibles encore chez des mineurs qui manquent de références, d’esprit critique du fait trop souvent d’un absence d’éducation familiale et d’insuffisances scolaires.


Il ne doit pas exister d’entrave à une liberté sexuelle responsable à partir du moment où elle concernent des adultes consentants respectueux les uns des autres.

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

Sexualités: Le Magazine de toutes les sexualités

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