ANATOMIE SEXUELLE DE LA FEMME

La vulve 

Elle représente l’ensemble des organes génitaux externes féminins visibles.

La vulve de la femme adulte est une fente verticale bordée de chaque côté par deux paires de replis cutanés que sont les grandes lèvres les plus externes et les petites lèvres les plus internes. 

Les grandes lèvres sont charnues ; elles se rejoignent au niveau du pubis, encore nommé poêtiquement le Mont de Vénus.

Le pubis, la surface externe et la bordure des grandes lèvres sont naturellement recouverts d’une pilosité qui commence à apparaître au moment de la puberté. Vue de l’extérieur, la surface sexuelle féminine recouverte de poils a une forme triangulaire, pointe en bas, alors que c’est plutôt le contraire chez l’homme. En fonction de particularités individuelles : origine ethnique, pigmentation, cette pilosité est plus ou moins importante, plus ou moins brune ou blonde et devient plus clairsemée avec le vieillissement. Il est évident que cette pilosité est modifiée par l’épilation qui va du maillot à l’épilation intégrale, cette dernière étant pratiquée traditionnellement chez les populations musulmanes, et de plus en plus dans le monde occidental influencé par le « modèle » pornographique.

A l’intérieur des grandes lèvres, nous allons trouver les petites lèvres ou nymphes beaucoup plus fines et plus ou moins cachées par les grandes lèvres. Il est en effet banal et courant que les petites lèvres dépassent des grandes lèvres. À leur partie supérieure, les petites lèvres se rejoignent pour former le capuchon du clitoris qu’elles dissimulent plus ou moins. A la partie inférieure leur jonction forme la fourchette située en avant de l’anus. Il est assez fréquent de trouver à son niveau de petites coupures très fines responsables de rapport sexuel douloureux.

Peuvent en être responsable une absence de lubrification par insuffisance d’excitation sexuelle, un tabagisme, une activité sexuelle trop fréquente ou prolongée ainsi qu’un climat hormonal faible en œstrogènes.

Une toilette intime régulière est nécessaire pour éliminer une substance blanchâtre qui se forme habituellement et naturellement dans le sillon formé de chaque côté par les grandes lèvres et les petites lèvres : c’est le smegma qui est retrouvé aussi sous le capuchon du clitoris, il peut être responsable d’irritation et d’une mauvaise odeur due à sa fermentation. Il est toujours préférable de se laver avec la main, (les gants étant d’excellents réservoirs de microbes), en utilisant un savon doux et adapté à la toilette intime.

Le Clitoris 

Anatomie

Le Clitoris : Il se situe à la jonction supérieure des petites lèvres, masqué plus ou moins par le capuchon du clitoris : c’est un bouton charnu plus ou moins développé en fonction de critères individuels ; sa taille peut varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres (2 à 3 cms). C’est un peu comme ne nez : il y a autant de taille de clitoris qu’il y a de taille de nez. Le mot « clitoris » ne désigne en fait que la partie externe et aucunement les structures internes.

Il est constitué par la réunion externe de 2 corps érectiles situés pour leur plus grande partie de part et d’autre de la vulve sous les lèvres. Le clitoris est exclusivement constitué de corps caverneux mais sans l’albuginée, membrane extensible, mais non élastique qui recouvre les corps caverneux masculins et assure leur rigidité chez l’homme. Ce n’est donc pas un petit pénis puisqu’il ne possède pas le tissu spongieux qui constitue le gland de l’homme. Du fait d’une riche innervation (le nerf dorsal du clitoris possède 10,281 fibres nerveuses), sa stimulation peut provoquer un plaisir intense tout à fait caractéristique d’un orgasme clitoridien. Tout comme chez l’homme, les corps caverneux sont quant à eux peu sensibles. Leur stimulation par les mouvements de va et vient du pénis va avoir une action indirecte sur le clitoris, mais uniquement s’il y excitation.

Mais comme tout instrument de musique, il faut apprendre à en jouer !

Le Vagin 

Comme le pénis de l’homme, c’est un véritable organe et non une simple cavité. Il possède des propriétés bien particulières. Ses parois délimitent grossièrement un cône cylindrique dont le diamètre extérieur correspondant à son entrée est plus petit que le diamètre interne correspondant au col de l’utérus. Sa longueur moyenne est de 8 à 10 cms avec des variations individuelles. L’examen digital réalisé par la femme lui permet de constater que sa paroi n’est pas toujours lisse. Il est plissé dans son premier tiers au niveau de la face antérieure ou supérieure selon la position debout ou allongée. Il peut ainsi facilement augmenter son volume lors de l’accouchement.

Au fond du vagin, la femme perçoit avec l’extrémité de ses doigts une masse plus dure qui correspond au col de l’utérus. Il faut savoir que sa longueur du vagin ne varie pas avec l’âge, à moins d’un prolapsus qui correspond à une descente de l’utérus dans l’espace vaginal ; cette déficience des muscles suspenseurs de l’utérus est souvent la conséquence de nombreux accouchements.

Le diamètre externe varie peu, quelques cms en fonction du nombre des accouchements par voie naturelle. Il correspond à une plus ou moins grande tonicité de muscles du périnée et plus particulièrement du releveur de l’anus et du constricteur de la vulve. Il est donc plus étroit chez la jeune femme que chez celle qui a eu de nombreux enfants. Nous comprenons l’importance de la rééducation de la musculature périnéale à la suite de l’accouchement. 

En l’absence de pénétration les parois du vagin sont accolées dans son 1/3 externe comme une porte dont les deux battants sont fermés.

Les parois du vagin et plus particulièrement la zone en regard de l’urètre postérieure (la zone G et non pas le point G) sont richement vascularisées et innervées. Du tissu spongieux entoure l’urètre qui est très sensible, comme chez l’homme mais avec une disposition légèrement différente. Un phénomène de vasodilatation de cette vascularisation va se produire lors de l’excitation sexuelle, provoquant la lubrification du vagin. celle-ci n’est pas pour l’essentiel une sécrétion glandulaire, mais une véritable sudation de la paroi vaginale.

Cependant, il existe à l’entrée du vagin deux petites glandes : les glandes de Bartholin qui lubrifient légèrement son entrée. Cette lubrification (sudation) est plus ou moins importante selon les femmes et leur excitation. Importante elle caractérisera ce que l’on nomme : « la femme fontaine ». Certains auteurs la définissent comme étant celle qui aura une éjaculation lors de l’orgasme, ce qui est une erreur. Il existe en effet chez certaines des reliquats embryonnaires de la prostate responsables de cette éjaculation. 

Une absence ou insuffisance d’excitation, certains médicaments, un tabagisme important et quelques maladies peuvent être responsables d’une sécheresse vaginale.

Il est essentiel que la femme ait une bonne connaissance de son vagin qui bien qu’étant en creux, concave est tout à fait comparable dans sa réalité et sa fonction au pénis.

Cette représentation formelle sera déterminante pour que la femme puisse accéder à l’orgasme lors des rapports sexuels, c-a-d à l’orgasme à point de départ vaginal qui est différent de l’orgasme clitoridien. Et il est important de savoir que toute femme possède le potentiel de ressentir les deux à condition de mettre en œuvre certaines conditions. Nous verrons comment cela dans le dossier concernant le désir et le plaisir féminin.

L’Hymen

C’est une cloison membraneuse normalement incomplète qui obture l’entrée du vagin appelée encore vestibule. Il n’a d’importance que sur les plans culturel, idéologique ou religieux, mais peu ou pas sur les plans anatomiques ou physiologiques. Il est visible chez la jeune femme vierge ou « pucelle » en écartant légèrement les petites lèvres.

Il n’est pas innervé et peu vascularisé puisque sa destinée est de disparaître ; il peut présenter différents aspects aux noms plus ou moins poêtiques : falciforme, cribiforme, annulaire, labié, etc.

Lors du premier rapport, sa déchirure peut saigner légèrement, mais ce n’est pas une généralité, et la douleur ressentie par la jeune femme, n’en est pas la conséquence. C’est la contraction réflexe et involontaire des releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve qui en est responsable et naturelle lors d’un premier rapport..

Un grand écart lors d’exercices sportifs ou de danses peut avoir pour effet de le réduire à sa plus simple expression ! On peut comprendre que l’usage de tampons avant « la première fois » aura le même effet.

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

Sexualités: Le Magazine de toutes les sexualités

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.