Dans son livre L’orgasme et l’Occident, l’historien Robert Muchembled, rappelle que les savants du XVIème et XVII ème siècle, reprenant les savoirs antiques , pensaient que les organes sexuels de la femme étaient les mêmes que ceux de l’homme, mais demeuraient cachés . Le célèbre anatomiste André Vésale, dans son ouvrage De humani corporis machina (1543) montre un dessin représentant un vagin dont la forme est exactement celle d’un pénis..mais retourné comme un doigt de gant!
Le Vagin et l’hymen
Comme le pénis de l’homme, c’est un véritable organe et non une simple cavité ; nous verrons qu’il possède des propriétés bien particulières. Ses parois délimitent grossièrement un cône cylindrique dont le diamètre extérieur correspondant à son entrée est plus petit que le diamètre interne correspondant au col de l’utérus. Sa longueur moyenne est d’une dizaine de cms environ avec des variations individuelles. L’examen digital réalisé par la femme lui permet de constater que sa paroi n’est pas toujours lisse ; il existe ainsi de petites stries transversales dans son premier tiers au niveau de la face antérieure ou supérieure selon la position debout ou allongée. Elles ressemblent aux plis d’un rideau qui en se déployant vont permettre une augmentation du volume vaginal. La tête du bébé lors de l’accouchement occupe un certain volume!
L’hymen
L’hymen est une cloison membraneuse normalement incomplète qui obture l’entrée du vagin appelée encore vestibule. Il n’a d’importance que sur les plans culturel, idéologique ou religieux, mais peu ou pas sur les plans anatomiques ou physiologiques. Il est visible chez la jeune femme vierge ou « pucelle » en écartant légèrement les petites lèvres.
Il n’est pas innervé et peu vascularisé puisque sa destinée est de disparaître ; il peut présenter différents aspects aux noms plus ou moins poétiques : falciforme, cribiforme, annulaire, labié, etc.
Si lors du premier rapport, sa déchirure peut saigner légèrement, ce n’est pas une généralité, et la douleur ressentie par la jeune femme, n’en est pas la conséquence. Mais c’est la contraction réflexe et involontaire de certains muscles du périnée, les releveurs de l’anus et constricteurs de la vulve qui en est responsable.
Un grand écart lors d’exercices sportifs ou de danses peut avoir pour effet de le réduire à sa plus simple expression ! On peut comprendre que l’usage de tampons avant « la première fois » aura le même effet.
En explorant son vagin
Au fond du vagin, la femme peut percevoir avec l’extrémité de ses doigts une masse plus dure qui correspond au col de l’utérus. Il faut savoir que sa longueur d’une dizaine de cms ne varie pas habituellement avec l’âge, sauf en cas de prolapsus. Ce qui correspond à une descente de l’utérus dans l’espace vaginal. La déficience des muscles suspenseurs de l’utérus est souvent la conséquence de nombreux accouchements.
Le diamètre externe varie un peu de quelques cms en fonction des accouchements par voie naturelle ; il répond à une plus ou moins grande tonicité de certains muscles du périnée et plus particulièrement du releveur de l’anus et du constricteur de la vulve . Il est donc plus étroit chez la jeune femme que chez celle qui a eu de nombreux enfants.
1.trompe de Fallope
2.vessie
3.symphyse pubienne
4.ligaments vésico-pubiens
5.clitoris
6.petites lèvres
7.vagin
8. ovaire
9. péritoine sigmoïde
10. utérus
11. cul-de-sac vaginal
12. col de l’utérus
13. rectum
14. anus
Nous comprenons l’importance de la rééducation de la musculature périnéale à la suite de l’accouchement. En l’absence de pénétration les parois du vagin sont accolées dans son 1/3 externe comme une porte à deux battants fermée. Le schéma ci-dessous ne rend pas compte de cette disposition et, comme la plupart des représentations de l’anatomie sexuelle féminine, il présente le vagin comme une sorte de tube ce qui, nous l’avons vu est faux… Plus large au fond, plus, étroit à l’entrée, il a globalement la forme d’une poire. Sa paroi antérieure est naturellement plissée, lui permettant de s’adapter, entre autre, à la tête du bébé lors de l’accouchement.
Lors d’une excitation importante, le fond du vagin s’agrandit, augmente de volume: c’est la ballonisation permettant d’éviter un contact direct du pénis avec le col de l’utérus souvent désagréable, lors des rapports sexuels.
Zone « G »
Les parois du vagin et plus particulièrement la zone en regard de l’urètre (la zone G et non pas le point G) sont richement vascularisées et innervées. Du tissu spongieux entoure l’urètre, comme chez l’homme mais avec une disposition légèrement différente.
La lubrification vaginale
Lors de l’excitation sexuelle, il y aura une vasodilatation des artères entourant le vagin, provoquant la lubrification de celui-ci ; ce n’est pas pour l’essentiel une sécrétion glandulaire, mais une véritable sudation de la paroi vaginale. Cependant, il existe à l’entrée du vagin deux petites glandes : les glandes de Bartholin qui lubrifient légèrement son entrée. Cette lubrification (sudation) est plus ou moins importante selon les femmes et leur excitation. Une lubrification très importante caractérisera ce que l’on nomme : « la femme fontaine ». Certains auteurs définissent la femme fontaine comme étant celle qui aura une éjaculation lors de l’orgasme… Il existe en effet, chez certaines, des reliquats embryonnaires de la prostate entourant l’urètre féminine responsables de cette éjaculation. Il est souvent difficile de connaître l’origine de cette abondante émission lorsqu’elle survient.
Une absence ou insuffisance d’excitation, certains médicaments, un tabagisme important et quelques maladies peuvent être responsables d’une sécheresse vaginale.
Toutes les femmes peuvent accéder à l’orgasme vaginal
Il est essentiel que la femme ait une bonne connaissance de son organe vaginal qui bien qu’étant en creux, concave est tout à fait comparable dans sa réalité et sa fonction à la verge masculine.
Cette représentation formelle sera déterminante pour que la femme puisse accéder à l’orgasme lors des rapports sexuels, c’est-à-dire à l’orgasme à point de départ vaginal qui est différent de l’orgasme clitoridien. Et il est important de savoir que toute femme possède le potentiel de ressentir les deux à condition de mettre en œuvre certaines conditions. Il faut savoir que l’orgasme vaginal a comme chez l’homme une origine urétral (l’urètre postérieur possède une certaine sensibilité qui érotisé sera le point de départ du déclenchement de l’orgasme.
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Une réflexion sur « Anatomie sexuelle interne de la femme »