Petite histoire de la masturbation

Qu’est-ce que la masturbation ?

Chez l’homme comme chez la femme, la masturbation est une pratique qui consiste à stimuler les organes sexuels afin d’obtenir du plaisir. Bien que l’étymologie ne soit pas tout à fait claire entre « manus turbare » et « manus stuprare » qui signifient respectivement « troubler de la main » et « polluer de la main », le rôle de la main est essentiel.
La masturbation est un comportement naturel et normal. C’est d’abord un des moyens d’apprentissage de la sensualité et de la sexualité ; à l’âge adulte c’est une façon simple et naturelle d’apaiser ses tensions.

La masturbation est parfois appelée « onanisme » en référence à Onan, personnage biblique qui à la mort de son frère dût épouser sa veuve. Le premier enfant né de ce mariage devait porter le nom du défunt. Onan qui haïssait son frère ne voulait pas faire d’enfant à sa veuve, le récit biblique précise qu’il laissait couler son sperme par terre, et pour ce méfait fut mis à mort…
Ce n’est qu’en 1712 que John Martin, médecin et chirurgien anglais, attribua à la masturbation le nom d’onanisme.

Masturbation et répression

Jusqu’au 18e siècle, ce sont surtout les religieux qui condamnent la masturbation, pour les trois grands monothéismes, il s’agit d’un péché très grave, notamment pour l’homme qui disperse sa semence «inutilement»… 

À partir du 18e siècle, le relais répressif s’organise grâce à quelques médecins « bien » intentionnés. Un ouvrage intitulé « Onania » publié à Londres en 1715, montre les « méfaits » de la masturbation, il sera réédité de nombreuses fois.
Les religieux ne cesseront pas pour autant de faire la chasse aux masturbateurs, et notamment aux plus jeunes, n’ignorant pas que l’initiation à la masturbation a le plus souvent pour cadre la vie en groupe du même sexe (école, pensionnat, club…) 
Aujourd’hui encore, les religieux (chrétiens, juifs ou musulmans) condamnent la masturbation, ne faisant aucune différence entre les hommes et les femmes…

Une grande vague de répression « scientifique » a débuté au début du 18e siècle...

Croyances à propos du sperme et de l’éjaculation

Il faut comprendre que cette répression illustre des croyances particulières à propos du sperme. Cette « liqueur» est en effet censée symboliser la vigueur, l’énergie, la puissance, il faut donc se garder de la gaspiller n’importe comment et surtout pour son plaisir. 

On croit aussi que l’éjaculation peut être dangereuse si elle est « trop » fréquente, car la dépense d’énergie est considérable et que l’organisme se fatigue d’autant à refaire ses réserves….

On a longtemps cru ou fait croire qu’il fallait interdire aux hommes toute pratique sexuelle la veille d’une compétition ou d’une épreuve, de peur de « perdre » l’énergie…

Ce ne sont bien sûr qu’ineptie sans fondement scientifique.

Ce « bon » docteur Tissot

S’inspirant du précédent « Onania », Le docteur Tissot publie en 1760 un ouvrage intitulé « l’Onanisme » (réédité en 1991 aux éditions La Différence, Paris). Il veut convaincre que la masturbation est une pratique dangereuse et, pour convaincre, utilise deux méthodes redoutables. Des démonstrations scientifiques (les croyances valables à cette époque) et des récits destinés à épouvanter les pratiquants.


Il affirme que la masturbation fait appel à l’imagination et non à la nature. Elle «fatigue » donc davantage, devient une habitude qu’il qualifie de « morbide », et pire encore est suivie de « l’horreur des regrets… Quand les maux (qu’elle provoque) ont ouvert les yeux sur le crime et ses dangers. »


On peut donc dire que le Docteur Tissot a laïcisé le péché pour que la médecine se l’approprie. Il écrit dans la préface de l’édition de 1774: « Je me suis proposé d’écrire des maladies produites par la masturbation, et non point du crime de la masturbation : n’est-ce pas d’ailleurs assez en prouver le crime que de démontrer qu’elle est un acte de suicide ? »
Le Docteur Tissot prétendait que la masturbation pouvait rendre sourd, aveugle et amorphe, voire conduire à des déficiences mentales chez les hommes. Les femmes, quant à elles étaient menacées d’hystérie, maladie qui se soignait alors par l’enfermement, la camisole de force et l’ablation du clitoris… Cette « thérapie » sera d’usage jusqu’à la fin du 19e siècle.

à suivre…

QUAND L’AMOUR FAIT MAL aux Mâles

Les dyspareunies du sexe « fort »

Lorsqu’on parle de dyspareunies ou de douleurs pendant les rapports sexuels, on attribue généralement ces douleurs à la femme et non à son partenaire. Pourtant les dyspareunies masculines existent quoique moins fréquentes.
Souffrance sous-estimée, la dyspareunie masculine consiste en des douleurs de la verge lors des rapports sexuels et en dehors de l’éjaculation.
Des douleurs le plus souvent bénignes mais qui inquiètent beaucoup.
Les dyspareunies masculines d’ordre psychologique voire psychosomatique existent au même titre que les dyspareunies psychogènes féminines. Quant aux causes organiques incriminées, elles sont souvent bénignes mais il est important de ne pas passer à côté d’une lésion plus grave d’ordre cancéreux.

Les courbures acquises de la verge ou maladie de La Peyronie

Elles sont dues à une plaque de fibrose de l’enveloppe des corps caverneux. Progressivement cette plaque de fibrose peut s’épaissir et se calcifier entraînant une courbure de la verge en érection plus ou moins importante pouvant rendre la pénétration difficile voire impossible.
Cette déformation d’abord modérée peut évoluer petit à petit, en plusieurs années, vers une déformation plus marquée. Des douleurs peuvent survenir lors de l’érection, accompagnées parfois d’un trouble de l’érection en aval de la plaque.
La maladie de La Peyronie est une affection bénigne dont la progression se fait sur quatre à cinq ans environ. Dans 25% des cas, la plaque régresse spontanément sans traitement. D’autres nécessiteront un traitement chirurgical le plus souvent si la déformation est trop importante et gêne la pénétration ou en cas de sévères troubles de l’érection. Jusqu’à présent, les traitements médicamenteux ne se sont pas avérés très efficaces.

Dyspareunies post-chirurgie réparatrice de La Peyronie


• La fracture de la verge ne doit pas être confondue avec la maladie de la Peyronie.
La fracture de la verge survient parfois au cours du coït lors d’un changement de position trop rapide ou trop brutal, verge en érection. Cette déformation brutale de la verge s’accompagne de douleurs très intenses.


• Le phimosis ou rétrécissement de l’anneau préputial
Lors de l’érection, le prépuce ne peut se rétracter derrière le gland du pénis et peut être à l’origine de douleurs coïtales. Le phimosis peut être consécutif à une étroitesse du prépuce, à des lésions provoquées par des décalottages forcés, à une infection, à une tumeur du pénis, à un diabète…
Parfois, le phimosis se résorbe par rétraction manuelle du prépuce, avec une éventuelle lubrification ou désinfection. Dans les cas de phimosis peu sévères, une intervention bénigne d’agrandissement du prépuce suffit. Dans les cas plus prononcés, la circoncision est la meilleure alternative.
Le phimosis peut entraîner une complication spécifique: le paraphimosis.


• Le paraphimosis
Le paraphimosis est un état physiologique et médical de situation de blocage du prépuce sur le pénis, derrière le gland. Le paraphimosis est une urgence médicale, mais l’on peut tenter au préalable une procédure simple assez efficace : verser de l’eau fraîche (non glacée) sur la verge réduira son volume. Comprimer alors le gland oedématié entre le pouce et les doigts et remettre le prépuce en place sur le gland, tâche facilitée par l’usage d’un lubrifiant médical.


• La rupture du frein
Cette rupture survient sur un frein trop court de façon brutale lors d’un rapport sexuel accompagnée d’une douleur aigue et d’une hémorragie importante bien que bénigne. Le frein peut cicatriser et rompre plusieurs fois. Les cicatrices résiduelles sont parfois douloureuses et chronicisent la dyspareunie après l’épisode aigu traumatique. Une plastie d’allongement du frein sous anesthésie locale résout le problème.


• Les affections dermatologiques et infectieuses de la verge

Lichens scléro-atrophiques, lichen plan, dermatite irritative (par manque d’hygiène), dermatite caustique (par excès d’hygiène) et balanites chroniques (inflammation du gland sous le prépuce due à une hygiène déficiente ou excessive) peuvent être à l’origine de dyspareunies surtout par le biais d’un phimosis ou d’un paraphimosis.


• Certaines dyspareunies ont pour une origine une hypersensibilité du gland associée à d’autres difficultés sexuelles ou à des facteurs psychogènes.

Qu’en est-il des douleurs lors de l’éjaculation ?
Elles sont souvent d’origine infectieuse (IST, infection urinaire, urétrite, épididymite, prostatite…) ou en lien avec un rétrécissement ou une sténose urétrale (post-chirurgicale, post-infectieuse, congénitales, hypertrophie bénigne de la prostate…). Elles sont souvent associées à des troubles mictionnels (brûlures urinaires, gêne mictionnelle…).


Conclusion
Les dyspareunies peuvent perturber sérieusement la vie sexuelle, psychologique et relationnelle, il est donc important de consulter et d’en parler car un traitement médical ou chirurgical est, en règle générale, efficace.

QUAND L’AMOUR FAIT MAL

Les dyspareunies féminines: comprendre et soigner

L’amour physique est synonyme de plaisir et de détente et pourtant…
Les statistiques nous disent que 15 à 20% des femmes en âge de procréer (18-45 ans),a des rapports sexuels douloureux et cela de manière régulière. La dyspareunie: cette douleur ressentie, lors de la pénétration, ou lors des mouvements de va et vient de la verge dans le vagin est donc une plainte fréquente.. Si la douleur survient au début de la pénétration, cette dyspareunie est dite superficielle. Si la douleur n’existe que lors d’une pénétration profonde, la dyspareunie est dite profonde.

L’engrenage de la douleur

Cette douleur n’a pas sa place dans une vie sexuelle épanouie et ne devrait pas être tolérée. Beaucoup de femmes négligent ce symptôme à ses débuts et le laissent peu à peu envahir leur vie sexuelle et ronger leur désir jusqu’à son extinction. D’autres se laissent convaincre par leur médecin ou leur entourage que tout est dans la tête, culpabilisent en se croyant à la source de leur souffrance et évitent les contacts intimes… Sans oublier que toute expérience douloureuse entraîne une peur de sa répétition et génère un stress anticipant la douleur… Ainsi, la rencontre avec l’être aimé est crainte et n’est plus source d’échange et de rapprochement. De plus, l’appréhension de la douleur provoque une contraction musculaire généralisée, en particulier des muscles du plancher pelvien, contraction qui engendre elle-même douleurs et pénétrations difficiles, d’où une baisse de l’excitation et de la lubrification ,ce qui interdit toute sensation de plaisir. L’anxiété émotionnelle générée par cet engrenage, quant à elle, déculpe la perception de la douleur. Il est inutile de préciser que le climat relationnel s’en trouve souvent perturbé, augmentant d’autant plus le stress. La femme se retrouve ainsi piégée dans l’engrenage de la douleur qui va être responsable d’une baisse de l’estime de soi, d’une diminution de la libido et même d’une dépression. Le non-dit, plutôt que de préserver le couple et la relation, amplifie la souffrance.

Des causes facilement identifiables

Il est assez facile d’en faire le diagnostique et de les soigner. La dyspareunie n’est pas une pathologie en soi, mais le symptôme d’un mauvais fonctionnement. Il est soi d’origine organique (physique) et/ou d’ordre psycho-relationnel.
Il existe des causes banales comme une insuffisance de préliminaires ou une absence de désir. La lubrification et le relâchement musculaires sont insuffisants pour permettre une pénétration agréable.


Physique: il faut rechercher une origine gynécologique, urinaire, vasculaire, dermatologique, ligamentaire.

Psychologique: la représentation inconsciente que la femme a de son vagin et de son utilisation va être très souvent responsable de douleurs . Le plus souvent plusieurs facteurs interagissent, du fait de la perte de confiance en soi et de la culpabilisation. Ils vont prendre le dessus si les facteurs organiques ont beaucoup duré.

De même, la qualité de la relation dans le couple est très importante: communication, confiance et respect sont essentielles pour une sexualité épanouie à deux. Enfin, le vécu personnel de chaque femme affecte sur le plan des émotions sa sexualité. Une éducation très stricte et culpabilisante, une forte pression sociale et/ou familiale mais aussi des traumatismes psychologiques graves (viol, inceste…) peuvent conduire à une dyspareunie sévère.

Les différentes dyspareunies

Douleurs à la pénétration profonde
On retrouve le plus souvent des maladies gynécologiques : infections génitales hautes (au niveau de l’utérus, des ovaires et des trompes) ou ses séquelles, fibromes utérins et kystes ovariens volumineux, endométriose (stérilité, douleurs importantes lors des règles), traitement chirurgical, lésions du col de l’utérus.

« Les monologues de la vulve »
Beaucoup d’inconnues et de mythes subsistent autour des douleurs et des maladies de la vulve tant les facteurs psychologiques et physiques interfèrent et s’intriquent. Il est nécessaire cependant de souligner quelques notions importantes

La vestibulite :
Il s’agit d’une dyspareunie superficielle localisée à l’entrée du vagin, au niveau du vestibule (intérieur des petites lèvres et ouverture vaginale) et de la fourchette vulvaire. Les femmes souffrant de vulvodynie ressentent des brûlures, des sensations de coups de couteau ou de déchirure lorsqu’il y a pénétration dans le vagin (pénis, doigt, tampon, etc.). Chez certaines, la douleur apparaît aussi lorsqu’elles portent des pantalons serrés ou des strings. 
Souvent mal diagnostiquée du fait que la vulve a l’air tout à fait normale (il existe parfois une petite rougeur) la vestibulite, elle, est bien réelle dans sa douleur. En effet, le gynécologue à l’aide d’un coton tige peut repérer les points douloureux communs à toutes les doléantes.


Les causes de la maladie sont inconnues, mais plusieurs hypothèses sont envisagées. On recherche une inflammation ou une hyperalgie des nerfs de la région incriminée. Elle est souvent associée à d’autres maladies chroniques telle que la fibromyalgie, le syndrome du côlon irritable et la cystite interstitielle.

  • 1. La vestibulite est l’un des motifs de consultation les plus fréquents
  • 2.Ce n’est : ni une infection sexuellement transmissible ni un cancer, ni un signe précancéreux
  • 3. La vestibulite n’est pas une maladie incurable
  • 4.Pour guérir la vestibulite, il n’y a pas de recette miracle (comme celles que l’on trouve dans les forums féminins)
  • 5. La vestibulite n’est pas une « maladie dans la tête ».

Une prise en charge s’attaquant aux aspects organiques, émotionnels et psychologiques est la plus adaptée. Ainsi, pourront être associés des conseils pour une bonne hygiène féminine et des crèmes ou gels anesthésiques à un traitement antidépresseur (en cas de troubles de l’humeur) ou à une physiothérapie, ou à la relaxation voire à l’hypnose. Une thérapie de couple courte ou une thérapie cognitivo-comportementale peut être d’une grande utilité.


Persistance de la dyspareunie après traitement médical de la cause
La dyspareunie a le plus souvent comme point de départ une cause organique. Mais il faut bien comprendre qu’après traitement médical de la dyspareunie, il peut persister un phénomène de conditionnement à la douleur. Il est responsable d’une contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin: la pénétration reste douloureuse, douleur qui n’est plus d’origine organique, mais psychologique ! 


Le traitement de cette dyspareunie résiduelle pourra faire appel à des thérapies comportementales comme une désensibilisation progressive de la peur de la douleur lors de la pénétration, associé à un travail musculaire programmé des muscles du plancher pelvien.
Ce travail, étape par étape, permettra de déconditionner la femme à son appréhension de la douleur, la supprimant progressivement lors de la pénétration. La participation du partenaire est recommandée.

Article réalisé avec la collaboration du Dr Sandrine Atallah

La castration volontaire

Les eunuques sont une population relativement discrète que l’on remarque peu et que l’on connaît mal. Pendant de nombreuses années, on a considéré que la castration volontaire était le désir d’individus majoritairement psychotiques. Or, l’on découvre aujourd’hui que ce n’est pas le cas, et que de nombreuses raisons peuvent pousser un homme à souhaiter une castration chimique ou physique. Un comportement qui va complètement à l’encontre des normes sociales, selon lesquelles le sexe est un élément majeur pour l’individu et pour la société. A l’heure où chacun se doit de s’émanciper par le sexe, d’en montrer, d’en voir et d’en faire un maximum pour coller aux normes, qui sont ces individus qui ne rentrent pas dans les cadres ?

Toute société articule les interactions humaines autour de normes et de codes essentiels. Si l’on ne fait pas comme tout le monde, ou pire, si l’on n’est pas comme tout le monde, autant se trouver un radeau et partir se noyer quelque part… Dans notre monde baigné de sexe et de sexualité, être soupçonné d’un vague désintérêt pour la chose peut coûter un bannissement immédiat et définitif de la sphère du branché : la pire punition qui soit. Hélas, la société du sexe libéré, celle qui en montre et en parle beaucoup mais n’y connaît pas grand-chose, contient un élément fourbe et éminemment subversif : l’eunuque, le castré, le châtré en somme. Ainsi se définissent ceux qui, par choix conscient et étudié, se privent de la majeure partie de leur libido. Horreur ! (pensent les mâles). Comment expliquer l’inexplicable ?.

Atypiques mais très communs : profil d’un genre discret

Plusieurs études ( Étude du Département d’Anthropologie de l’Université de l’État de Californie publiée dans « The Journal of sexual Medecine », n°4, 2007. Sondages de janvier 2007) viennent aujourd’hui éclairer un phénomène que l’on comprend généralement mal. Auparavant, les éminents spécialistes (études de Greilsheimer et Groves « Male genital self-mutilation », 1979, et de Romilly et Isaac, sous le même nom, 1996.) qui s’étaient penchés sur la question avaient conclu de manière unanime que la castration volontaire était la manifestation évidente d’un trouble psychotique. Or, il apparaît désormais que seul un cinquième de ces phénomènes est le fait d’individus psychotiques, et le cancer de la prostate est très loin d’expliquer tous les autres cas. 


Il existe en réalité une grande variété de profils d’hommes qui choisissent de se faire castrer voire émasculer. D’âges très différents, il commencent généralement à envisager la possibilité aux alentours de 20 ans et passent à l’acte en moyenne vers 40 ans. Contrairement au psychotique, dont le niveau intellectuel est bas, l’eunuque est en général une personne éduquée, parfois issue d’un milieu culturel élevé, et qui ne se distingue par aucune manifestation physique (à l’exception notable des transsexuels). Il faut en effet souligner que les eunuques connaissent parfaitement les faits historiques rattachés au phénomène, ainsi que les conséquences qui résultent de leur décision. Un certain niveau intellectuel est également requis pour concevoir en toute conscience un acte aussi subversif au regard des normes sociales. Enfin, si la majorité d’entre eux est homosexuelle, une partie non négligeable des eunuques est aussi hétérosexuelle et mariée.

Les nazis considèraient la castration comme un moyen prophylactique ou thérapeutique pour éradiquer l’homosexualité ou rééduquer les homosexuels. En 1935, le code pénal est modifié pour permettre la castration « volontaire » des délinquants sexuels condamnés au titre du Paragraphe 175. Le 20 mai 1939, le Reichsführer-SS Himmler autorise la castration forcée des délinquants sexuels. Leur consentement n’est pas requis, explique-t-il, car ces détenus savent qu’ils pourront être libérés une fois l’intervention réalisée avec succès. Il est fort probable cependant qu’avant cette date de nombreux homosexuels (en particulier ceux condamnés à de longues peines au terme de leur détention préventive) aient consenti à subir cette mutilante opération. »
The Hidden Holocaust , Günter Grau
Photo : Avant et après la castration. N. Jensch, Untersuchungen an entmannten Sittlichkeitsverbrechern (orig : Hidden Holocaust ?, de Günter Grau).

Le calme de l’eunuque ou les raisons qui poussent à la castration

Les conséquences les plus connues de la castration, physique ou chimique, sont une chute de la libido, un « rétrécissement génital », un certain gain de poids et une diminution de la pilosité. Le fait est que ce sont précisément ces manifestations qui sont recherchées. Il ressort des études et des témoignages recueillis que les hommes concernés cherchent avant tout à récupérer le contrôle de leurs organes génitaux, vécus comme indépendants et fauteurs de troubles, ou d’offrir ce contrôle à un autre. 
Lorsque l’on demande à un panel d’eunuques de préciser les causes de leur castration, le jeu se complique sensiblement car moins de 30% d’entre eux semble capable de le faire avec précision. Preuve que les mécanismes de contrôle précédemment évoqués restent assez flous pour les principaux concernés.

Il existe en réalité une grande variété de raisons qui poussent un individu à désirer la castration. Cependant, la cause majeure qui se dégage est la volonté de perdre sa libido, afin de s’en rendre maître. Répondant au questionnaire d’étude statistique, un homme s’explique de la façon suivante : « Les problèmes que me causait ma libido affectaient mon travail et la qualité de mon sommeil. Mes pensées sexuelles étaient obsessionnelles et je ne pouvais pas m’en libérer».

Certains hommes évoquent des raisons religieuses pour expliquer leur castration, en anihilant leur désir ils cherchent à d’éliminer un élément de trouble dans leur foi. Ainsi certaines sectes chrétiennes américaines prennent-elles au pied de la lettre des passages de la Bible, comme cet homme, devenu eunuque pour appliquer les paroles de Jésus : « Si ta main droite te conduit au péché, coupe là ».

Enfin, beaucoup d’eunuques souffrent d’une vision déformée de leur appareil génital. Il s’agit là de la seconde grande cause évoquée, qui concerne un tiers des castrations volontaires, et qui se traduit par une ablation parfois totale de l’appareil génital. Par la castration, il souhaitent ainsi corriger « une erreur de la nature ». Parmi eux, on trouve bien sûr des transsexuels en cours de transformation, mais pas seulement car ceux-ci ne représentent qu’environ 15% du total. Il existe donc malgré tout une partie assez importante d’eunuques qui souffrent d’un trouble de l’identité, et la castration relève alors d’un comportement autodestructeur.

Cela nous amène à considérer un facteur transversal, présent dans de nombreux cas et qui se révèle important : les traumatismes de l’enfance. Les individus ayant subi, par exemple, un père ou une mère ultra dominants seront plus susceptibles de présenter un rejet complet de leur sexualité. Des traumatismes de cette nature expliquent également le fait qu’assez peu d’eunuques puissent évoquer une raison claire et précise à un désir qui peut devenir obsessionnel.

La perception du genre : my eunuch is not a girl

La question qui se pose tout naturellement vis-à-vis des eunuques est celle du sexe et du genre. Ainsi, si l’on exclut les transsexuels, pour qui la castration n’est qu’une étape vers la féminisation, la majorité des eunuques se perçoit en tant qu’hommes. Une autre partie, à peine moins importante, se voit comme un troisième genre.

En vérité, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la volonté de contrôle qui dicte la castration ne s’accompagne nullement d’un désir de vie monastique, et encore moins sous la cornette. Ainsi 90% des eunuques, y compris ceux qui ne prennent aucun traitement hormonal associé, souhaitent toujours avoir une vie sexuelle active. Simplement une vie à leur rythme, un sexe qu’ils pourraient contrôler. On le voit bien au sens de leur démarche, les eunuques ne sont guère voyants ni revendicatifs. La honte qu’ils éprouvent devant un désir qui va à l’encontre de tous les critères de la masculinité les isole. Pour cette raison, la plupart des hommes qui désirent passer à l’acte n’osent pas en parler à leur médecin, et Internet regorge de « cutters » aux qualifications douteuses et aux méthodes criminelles. 


Selon nos critères modernes, l’homme castré est la quintessence de l’humiliation et de la soumission. Souhaiter cet état, ainsi que le note C. Cheng ( » Marginalized masculinities and hegemonic masculinity : an introduction ». J Men’s Stud 1999)   ne peut être pensé par la société que comme une déviation majeure, le désir d’un fou, d’un psychotique. En réalité la société du trash, du sexe et de la violence a trouvé plus subversif qu’elle, son pire cauchemar : l’homme qui ne voulait pas de sexe.

Castration physique, castration chimique : quelle différence ?

Il existe des différences de point de vue entre les deux groupes qui ne sont pas négligeables. On remarque par exemple que les castrations issues de jeux sado-masochistes sont physiques, et que les transsexuels se retrouvent plutôt dans une castration chimique, laquelle est une étape vers leur changement de sexe. Ce qui est alors en jeu, c’est la raison qui pousse à la castration. Les hommes qui souffrent de vision déformée de leur sexe ou qui s’adonnent à des jeux SM ont un problème avec la manifestation extérieure de leur libido : le sexe en lui-même. Ceux qui ne veulent qu’annihiler leur libido sont statistiquement plus susceptibles de choisir la castration chimique, la disparition physique n’ayant pour eux aucun sens symbolique. 
Il faut préciser que si la castration est la destruction physique ou chimique des testicules, l’émasculation correspond à l’ablation complète des organes génitaux masculins.

L’amour à l’abri…

POLITIQUEMENT INCORRECT?

De nos jours le préservatif semble être un outil indispensable à la sexualité; il ne faut cependant pas se voiler la face et affirmer qu’il n’y a aucune différence entre un rapport  avec et un rapport sans préservatif. L’usage du préservatif retentit obligatoirement sur la qualité des rapports même si ceux-ci sont agrémentés d’artifices: parfums, rainures, picots, vibrateur voire même musical, etc…!! La sensibilité vaginale de la femme est telle qu’elle ne perçoit pas nécessairement la différence! 

N’oublions jamais que notre principal organe sexuel est notre cerveau.

Dès que le rapport sexuel dure plus de 10 minutes l’usage du préservatif devient problématique car très rapidement irritant pour une muqueuse vaginale insuffisamment lubrifiée. L’idéal est dans ce cas d’en changer régulièrement: toutes les 10 mn ou d’ajouter un lubrifiant adapté à cet usage. D’autre part la moindre défaillance érectile, ce qui peut se concevoir au bout d’une certaine durée  de rapport risque de provoquer l’égarement de l’objet dans la cavité vaginale lui faisant perdre ainsi toute utilité.
Donc le préservatif c’est très bien pour une durée de rapport qui n’excède pas une dizaine de minutes.
Indispensable quand s’il s’agit de “baiser” ou de “tirer un coup”, son utilisation est plus contestable dans il s’agit de faire l’amour. (il est vrai que cela semble être passé de mode)
Comme nous l’avons évoqué dans un précédent dossier il existe deux niveaux de sexualité: le niveau pulsionnel et le niveau relationnel.
On peut tout à fait admettre que s’il s’agit de soulager ses pulsions, le préservatif ne présente aucun inconvénient, bien au contraire. Mais quand il s’agit d’établir une véritable relation amoureuse, il n’est plus concevable sauf dans des cas précis: contraception, IST. C’est comme si on se caressait avec une paire de gants.

Ce qu’il faut savoir…

Lors de premières rencontres ou d’une aventure d’un soir avec une nouvelle personne le préservatif est indispensable. C’est aussi une question de respect et de responsabilité. Si la relation s’installe dans le temps et que s’établit une véritable relation affective dans un réel climat de confiance, on peut envisager de s’en passer, mais après avoir pris quelques précautions.
-Une contraception efficace
-Une sérologie HIV (sida), HVC  (hépatite C) avec consultation médicale s’il existe quelques doutes pour d’autres IST (on note une recrudescence du gonocoque, des chlamidiae et de la syphilis). La sérologie HIV doit être réalisée après 3 mois soit d’abstinence, soit d’utilisation systématique du préservatif. Par ailleurs, si la Prep protège du SIDA, elle ne protège pas des autres IST comme la variole du singe.
Il est enfin possible de ne pas utiliser le préservatif lors d’une rencontre que l’on souhaite durable dans le temps. Il s’agit dans ce cas de profiter de la période d’abstinence pour se découvrir.

Chez les « libertines » un frottis régulier est souhaitable à la recherche du papillomavirus responsable de cancer du col de l’utérus, du rectum et de la gorge. On peut y retrouver également ce virus chez certains : hommes, femmes ou trans.

Quid des rapports anaux ou bucco-génitaux: fellation, cunilingus?

Ne serait-ce que par hygiène, l’usage du préservatifs dans les rapports anaux est indispensable.
 On doit savoir que la muqueuse anale est beaucoup plus fragile et laisse beaucoup plus facilement passer les germes ou virus dans le sang.
Quant aux rapports bucco-génitaux, s’il s’agit d’une sorte de masturbation réciproque, il vaut mieux utiliser une protection comme le préservatif, par contre si ce type de rapport s’inscrit dans une véritable relation amoureuse où chacun y trouve son plaisir, pas uniquement le plaisir de recevoir mais aussi le plaisir de faire, on en revient à ce qui a été dit précédemment, à savoir une prise de sang dans les délais prévus avant toute pratique.


Une personne vierge en bonne santé, n’ayant jamais reçue de transfusion n’a pas besoin normalement de subir une prise de sang, ni d’utiliser un préservatif sauf pour des raisons contraceptives lors de relations sexuelles avec une personne se trouvant dans la même situation ou ne présentant aucun risque.
Attention, néanmoins aux piercings et tatouages qui peuvent représenter une porte d’entrée aux microbes et virus de tout genre. Les conditions d’hygiènes en particulier l’usage de matériels parfaitement stériles est impérative.
Ne pas oublier non plus d’attendre une cicatrisation complète en cas de piercings génitaux.

Les sextoys sont-ils dangereux pour la santé?

Selon les « Verts » allemands, ils contiendraient une grande quantité de phtalates destinés à assouplit le plastique dont ils sont constitués.

De nombreux sextoys en contiennent. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens associés à des maladies telles que diabète, stérilité et cancer.

Il faut savoir que les phtalates’ils ont été interdit dans la fabrication des jouets d’enfants par l’Union Européenne en 2005.

Fort heureusement, ils ne contiennent pas tous des phtalates. Ce sont surtout ceux en « Jelly ». Ils ont une mauvaise odeur au moment du déballage (elle disparaît ensuite). On peut néanmoins les utiliser après les avoir bien lavé et recouvert d’un préservatif. (Ne vous en débarassez pas n’importe où!)

Il est donc préférable de choisir des matières comme le verre (Pirex), le métal, la céramique ou silicone.

Quant aux gels et lubrifiants, il vaut mieux en éviter quelques uns, mais le choix est fort heureusement riche et varié selon les situations:

Gels

https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/liste/lubrifiants-intimes-sci713/

Préservatifs

Certains de leurs constituants sont responsables d’allergie et irritations. https://sante.vip/vous-vous-demandez-de-quoi-sont-faits-les-preservatifs/

Comment ne plus être éjaculateur précoce

Il s’agit donc de transformer une sexualité naturellement destinée à la reproduction en une sexualité ludique. Un apprentissage est nécessaire car, et sans vouloir se répéter: l’éjaculation prématurée n’est pas une maladie.

Il faut agir sur les quatre facteurs qui influencent la survenue de l’éjaculation, même s’ils n’ont pas tous la même importance selon les personnes.

Le stress

Le premier facteur que nous détaillerons ici est le stress, l’angoisse de l’échec ou de la performance. Il est relativement récent dans l’histoire du trouble. C’est la médiatisation de l’éjaculation prématurée qui en est sans aucun doute le responsable. La notion de norme s’est développée, et, de ce fait, celle d' »anormalité ». Il y a encore  une trentaine d’années, cette notion n’existait pas. L’éjaculation rapide était considérée comme normale chez l’homme jeune, puis elle ralentissait progressivement avec l’âge, l’expérience, etc… On éjaculait en 3 à 4 minutes la plupart du temps, avec des variations individuelles et circonstancielles. C’était normal. Aujourd’hui, le discours normatif et l’exemple pornographique sont passés par là. Le stress, par l’action de ses neuromédiateurs, peut raccourcir ce temps et le faire tomber à 1 minute ou 30 secondes. Parfois, l’éjaculation peut se produire avant toute pénétration (ante-portas). Le Priligy® ou dapoxetine n’agit que sur ce facteur stress. C’est ce qui explique son action très relative, voire inexistante: aucun espoir de dépasser les 4 minutes fatidiques!

Le seuil

Le second facteur qui influence la survenue de l’éjaculation correspond à une notion de seuil qu’il ne faut pas dépasser: c’est le seuil d’inévitabilité éjaculatoire. Il faut bien comprendre qu’il est impossible d’agir directement sur la survenue de son éjaculation. Elle ne se déclenche que lorsque l’excitation a atteint un certain seuil: c’est un réflexe. Nous ne pouvons agir que sur l’excitation elle-même. Lorsque l’on sent que l’on va éjaculer, c’est déjà trop tard. Ce qui est ressenti n’est pas le risque, mais le début de l’éjaculation. Apprendre à étalonner son excitation est déjà commencer à la maîtriser, mais ce n’est pas suffisant. Les thérapies comportementales n’agissent que sur ce point.  C’est le cas du squeeze qui consiste à serrer la base du gland, de contracter les muscles de son périnée, ou encore du stop and go de Kaplan . Les conseils de certains sexologues, qui demandent de se masturber pour essayer de prolonger l’acte, vont dans le même sens. On réduit l’excitation, mais trop souvent pour aggraver la situation après…

Changer le mode d’emploi

C’est la métaphore du violoncelle: « le corps de la femme est comme un violoncelle. Dans son sexe se trouvent les cordes, l’homme est le musicien et son pénis est l’archet. » Ce qui doit vibrer, ce sont les cordes et non l’archet. C’est là que se trouve véritablement le secret de la maîtrise de l’éjaculation. Nous sommes naturellement programmés pour jouir et éjaculer rapidement, afin de favoriser la survie de l’espèce. Le sens premier du rapport est la reproduction. Pour faciliter les choses, la nature a fait en sorte que nous ayons plus tendance à nous caresser le pénis avec le vagin, comme on le fait avec sa main lors de la masturbation. Et c’est bien là le problème! Il nous faut concevoir notre sexe comme un instrument que l’on prend en main et que l’on utilise pour le plaisir de sa ou son partenaire; le sens véritable du rapport est la relation. Ainsi peut-on considérer les deux sexes comme deux prises de courant: la mâle et la femelle. C’est le courant que l’on fait passer qui est important, et non les prises. Sur le plan théorique, cela semble facile; mais en pratique ce n’est pas évident. Il existe toutefois des moyens efficaces d’y remédier.

Rôle de la partenaire

Le dernier point important à gérer est le plaisir, la jouissance du ou de la partenaire. Quand il ou elle commence à manifester les premiers signes de la montée de jouissance, il faut garder le plus possible une position d’observateur de son plaisir. Ne vous laissez surtout pas « embarquer », car vous risquez de jouir trop tôt. Un chef d’orchestre tient toujours la « baguette! ». Mentalement, c’est vous qui lui faite l’amour. Vous êtes attentif à toutes les informations sur la montée de son plaisir: respiration, gémissements, mouvements, etc….

La technique la plus efficace est l’hypnose, car elle agit à la fois sur le stress, le seuil et le mode d’emploi. Elle permet en quelques séances avec l’aide d’un ou d’une sexothérapeute pratiquant cet art de résoudre cette difficulté en quelques semaines et peut-être avec un peu d’entrainement et de persévérance de devenir un artiste

L’éjaculation précoce


Ou comment deux célèbres sexologues américains: William Masters et Virginia Johnson ont inventé une nouvelle maladie en publiant leur premier livre, Human Sexual Response en 1966! L’ouvrage fut traduit en Français, quelques années plus tard, par le Dr Michel Meignant, suivi quelques années après par Human Sexual Inadequacy. L’histoire est savoureuse, si l’on peut dire, car elle a plongé des millions d’hommes dans le désespoir dans l’angoisse en créant de toute pièce un problème qui n’existait pas auparavant. Ils ont néanmoins le mérite d’être parmi les premiers à aborder scientifiquement la sexualité.
Explications: L’homme est naturellement programmé pour éjaculer rapidement. C’est une question de survie de l’espèce et la naissance d’un enfant une finalité. Chez l’homme jeune, l’excitation est rapide, le plaisir intense, facilitant ainsi la survenue de l’éjaculation. La jeunesse permet une récupération rapide, il peut ainsi remettre facilement le « couvert ». Cela ne semblait guère poser de problème à la partenaire à l’époque. Bien sûr, elle ne « grimpait pas aux rideaux » lors de la pénétration, mais arrivait assez facilement à l’orgasme avec son clitoris. Quelques femmes américaines ont trouvé cela injuste (nous étions aux débuts de l’émancipation féminine). Il n’est pas normal que l’homme puisse jouir lors de la pénétration, alors qu’elles non! C’est de la faute à l’homme qui éjacule trop rapidement! Un mécanisme naturel, physiologique était en train de se transformer en problème qu’il fallait à tout pris résoudre!
Je dois reconnaître qu’à l’époque, commençant ma formation en sexologie, je suis tombé moi aussi dans le panneau.…

Alors comment passer d’une sexualité se reproduction naturelle à une sexualité ludique ?

Ce n’est pas aussi simple que cela, mais il est possible d‘apprendre à se maîtriser en quelques semaines avec un bon(ne) sexothérapeute.

La suite demain

Produits aphrodisiaques : une promesse paradisiaque ?

Du nom d’Aphrodite, déesse grecque de l’amour, les substances aphrodisiaques ont accompagné l’évolution de chaque peuple et de chaque culture aux quatre coins de la planète. Ainsi, selon les disponibilités de chaque région, maints produits naturels et aliments ont acquis la réputation de stimuler le désir sexuel. Or, il a été démontré que pour les rares substances possédant une réelle vertu « aphrodisiaque », les dommages collatéraux et toxiques sont importants.

Les substances « naturelles »

Ainsi la Cantharide, nom d’une mouche espagnole, provoque une importante irritation inflammatoire des voies urinaires avec une congestion du pénis et donc une érection au prix d’un risque d’hémorragie rénale voire même d’arrêt cardiaque ! Les morts subites lors des fameux festins orgiaques à la Cantharide du marquis de Sade en témoignent. 

Quant aux amphétamines, leur capacité de désinhibition violente du désir sexuel est largement contrecarrée par des effets secondaires également hautement contraignants. 

La Mandragore, plante d’origine méditerranéenne surtout célèbre pour sa forme phallique, recèlerait elle aussi de nombreuses substances toxiques. 

Si la noix Muscade potentialiserait de façon incertaine le désir, les crampes qu’elle entraîne sont bien plus évidentes. De même que l’intoxication à fortes doses. 

Idem pour le bois bandé, dont les propriétés vasodilatatrices n’ont jamais été scientifiquement prouvées, mais dont les effets secondaires eux, ont bien été démontrés. 

Le ginseng, aphrodisiaque de renommée internationale, n’a jamais prouvé son efficacité. 

La noix vomique, quant à elle, contenant de la strychnine et souvent combinée au ginseng, aurait certes un effet stimulant mais aussi extrêmement dangereux. 

Enfin, la corne de rhinocéros et autres dérivés d’origine animale n’ont aucune efficacité si ce n’est leur effet placebo. Ils sont responsables du braconnage et disparition de nombreuses espèces animales.

Un danger pour la santé

Il est donc plus judicieux d’éviter de tels produits aux conséquences plus délétères que bienfaitrices. Si les aliments à réputation aphrodisiaque ne sont pas plus efficaces sur le plan physiologique de la fonction sexuelle, leur forme symbolique et la stimulation des sens qui en résulte emportent les amants dans un monde érotique bien plus sain et ludique qu’une quelconque pilule aux constituants inconnus et potentiellement dangereuse.

N’oublions pas qu’en ayant une bonne hygiène de vie, les fantasmes, la créativité, la sensualité, les jeux et les caresses sont les aphrodisiaques les plus efficaces. Pimenter sa vie sexuelle, briser la routine, «booster » son imaginaire sont les clefs du désir. 

La pilule du bonheur

Certaines personnes attribuent à tort le terme aphrodisiaque à certains médicaments facilitateurs de l’acte amoureux. Il faut savoir que les médicaments à propriétés aphrodisiaques n’existent pas. Chaque médicament possède une fonction spécifique, la yohimbine et les IPDE5 (Viagra, Cialis, Levitra) vont faciliter l’érection ( en fait ils ne provoquent pas l’érection, mais empêchent de la perdre)par leur action vasodilatatrice; les hormones chez la femme ménopausée facilitent la lubrification, etc… Il est cependant vrai que l’aide apportée par ces médicaments, améliorent la confiance en soi et l’image de soi. Elle a une répercussion psychologique indirecte à « effet aphrodisiaque » .

Depuis l’avènement des IPDE5 , la yohimbine, vasodilatateur extrait de l’écorce d’un arbre africain, fut délaissée du fait de ses nombreux effets secondaires (puissant laxatif à dose efficace) et contre-indications. Nous devons rappeler que les médicaments d’aide à l’érection ne règlent que les problèmes d’érection d’une personne désirante mais non les problèmes conflictuels d’un couple. De plus, certaines contre-indications sont à connaître, et son usage doit être expliqué correctement. Ce qui implique une prescription par un médecin et non simplement une recommandation du pharmacien.

Explications…

Il faut comprendre que l’activité sexuelle est le résultat d’une desinhibition. La nature a fait en sorte que dans certaines circonstances de la vie, variables d’une personne à l’autre, celle-ci se produise. Les seules substances actives sont donc des produits à action desinhibitrice comme l’alcool ou autres substances utilisées dans le Chemsex. Elles peuvent en effet faciliter (à petite dose) mais ne provoque pas de désir. Leur autre effet sur le plan sexuel, nettement moins intéressant, est de provoquer des troubles de l’érection et de diminuer ou d’empêcher l’orgasme, la jouissance. De plus, elles représentent un risque important sur la santé.

Les phéromones: une arnaque?

On voit fleurir depuis quelques temps des publicités vantant les merveilleux pouvoirs attractifs de parfums masculins dopés aux phéromones. Ils sont sensés donner à la gente masculine un extraordinaire pouvoir attractif. Si les phéromones sont, en effet, efficaces chez les insectes et la plupart des animaux à quatre pattes, elles n’ont aucune action sur l’odorat des femmes. Notre bipèdie qui s’est développée depuis l’apparition des hominidés a eu pour conséquence de provoquer une atrophie du noyau voméro-nasal (structure sensible à ces substances, situé dans le nez). Il n’est pratiquement plus fonctionnel.

En conclusion: aucune efficacité sauf pour le vendeur. Donc à éviter si vous ne voulez pas passer pour un ……

En collaboration avec le Dr Sandrine Atallah

Les premiers manuels de sexe viennent de Chine

Dès le 3ème siècle avant JC,

dans la Chine ancienne, circulent des livres de recettes sexuelles: les « manuels de sexe », recueils de recettes pour une vie sexuelle conforme aux principes du Tao. L’expression « Tao de l’art d’aimer » se réfère à cet art de vivre.

Une vie sexuelle active et satisfaisante

est en effet une sorte d’assurance vie. Plus on s’y plonge avec délectation, plus on augmente sa longévité, et par là son prestige. La sexualité est certes orientée vers la procréation, mais s’inscrit sans doute bien davantage dans des parcours à la fois plus hédonistes et surtout plus spirituels. L’accomplissement de soi, passe par une vie sexuelle active et épanouie. Le Tao de l’art d’aimer apparaît dans la Chine ancienne à l’époque ou la société évolue du matriarcat vers le patriarcat, les hommes et les femmes sont alors sur un pied d’égalité en tant que partenaires sexuels. La sexualité n’est jamais considérée comme un péché, mais comme un phénomène naturel.

Le Taoïsme

s’intéresse au plaisir de la femme, le rôle de l’homme est de l’y conduire, ce qui suppose de sa part la maîtrise de son excitation, le contrôle de l’éjaculation, et un sens de l’observation développé. La voie du Tao est celle de l’harmonie et de l’équilibre, nul ne saurait être lésé dans l’échange sexuel…
De nombreux symboles vont venir s’attacher à la représentation de l’homme, le Tigre blanc et de la femme le Dragon Vert. Peu à peu, le confucianisme pudibond viendra attribuer à l’homme une suprématie démesurée . Pourtant, les manuels de sexe ne seront pas rangés au placard, mais réservés aux ébats des époux et plus particulièrement destinés à l’homme.
A l’origine, le terme « yin » désigne tout ce qui se rapporte au sexe, ce n’est que plus tardivement qu’on lui attribue une signification purement féminine. L’expression « yin tao » signifie « principes de la vie sexuelle ». Ces manuels mettent en exergue l’inépuisable source d’énergie que représente la femme, et donc, c’est en puisant à cette source que l’homme accroît sa propre vitalité et peut même devenir immortel. Pour mettre en pratique ces principes, l’homme doit avoir de nombreuses partenaires et les satisfaire toutes… L’union sexuelle symbolise l’union de la Terre et du Ciel.

Les manuels de sexe

traitent de la meilleure façon de faire l’amour, de faire durer l’acte sexuel, de se donner du plaisir, d’avoir une descendance et de conserver une bonne santé. Ces livres sont tout à fait pratiques, illustrés de dessins précis, ils sont destinés aux couples débutants, les conseils s’adressent autant à l’homme qu’à la femme, mais celle-ci est souvent présentée dans un rôle d’initiatrice, sans doute en référence à un très ancien matriarcat. Le Manuel de sexe fait partie du «trousseau » de la fiancée…

Le livre de Sou Nu

surnommé aussi « La fille de la candeur » n’a jamais été retrouvé, mais il y est fait référence dans une collection de biographies de personnages immortels attribués à Lieo Hsiang (77 – 6 avant JC). La 63ème biographie met en scène une femme nommée Nu Ki, tenancière d’un débit de boissons qui reçut un jour de la part d’un immortel en visite chez elle, en paiement de ses fameux breuvages, le Livre de la Fille de Candeur.
Quand elle le lut, elle comprit qu’il expliquait l’art de nourrir la nature et celui des rapports sexuels. Elle recopia les passages importants, et fit aménager en grand secret une chambre à coucher dans son arrière boutique. Quand ce fut fait, elle y reçut de beaux jeunes gens qui vinrent y déguster ses liqueurs et se prêter aux exercices conseillés dans le livre. La légende veut que, après trente ans de ce régime, Nu Ki semblait encore plus jeune, plus fraîche, qu’à vingt ans. Or, l’immortel revint la voir et lui dit : « dérober le Tao et l’étudier sans un maître, c’est comme avoir des ailes et ne pas être capable de voler ! » Alors, Nu Ki laissa sa boutique et partit en compagnie de l’immortel, nul ne les revit…

Sou-Nu fut la plus célèbre des initiatrices de l’empereur Houang-Ti, grâce à son précieux manuel qui explique en détails les réactions de la femme et ce que l’homme doit faire pour la conduire à l’orgasme. Sou Nu décrit 5 réactions typiques :


« Si la femme désire l’union, l’homme voit sa respiration se modifier.
Si elle désire qu’il la pénètre, ses narines se dilatent et sa bouche s’entr’ouvre.
Si elle désire que monte la marée du Yin, son corps frémit et elle le serre étroitement.
Si elle aspire ardemment à être tout à fait satisfaite, elle transpire abondamment.
Si son désir a été comblé, son corps se détend et elle a les yeux clos comme si elle dormait profondément
. »

Les manuels de sexe étaient illustrés et demeuraient près du lit, pour qu’on puisse les consulter et enhardir les plus pudiques. Les plus anciens de ces manuels, datent de l’époque Han, et se présentent sous forme de dialogues entre l’Empereur et l’une de ses initiatrices, voire aussi un Maître. Ces ouvrages inspirés du Tao recueillent l’approbation des confucianistes car ils sont supposés ne concerner que les relations sexuelles entre époux…
Il existe cependant un autre regard sur ces manuels : une lecture ésotérique et alchimique. Les symboles utilisés se réfèrent en effet à un savoir alchimique complexe, et pour réaliser leur grand œuvre l’homme et la femme devront n’en doutons pas, effectuer de nombreuses tentatives sur cette voie d’accomplissement.

Malgré diverses formes de répression à commencer par les interdictions imposées par la doctrine confucéenne, toutes les époques verront surgir des groupes mystico sectaires, prônant une activité sexuelle ritualisée dans le but d’accéder à une voie d’harmonie spirituelle, et même d’atteindre l’immortalité. le Taoïsme, affirmait que l’homme et la femme pouvaient accroître leur énergie, et leur longévité en faisant l’amour, ce qui fut à l’origine de nombreux groupes mystiques pratiquant l’acte sexuel en groupe. Depuis le second siècle de notre ère, jusqu’aux environs de 1950, plusieurs groupes se formèrent qui furent réprimés par les autorités en place…