Les trois orgasmes de la femme

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Jusqu’à présent, la sexologie n’en évoquait que deux: l’orgasme clitoridien et l’orgasme vaginal. Un étude récente réalisée sous forme d’enquête auprès d’une centaine de femmes peut laisser supposer qu’il existe trois orgasmes. En fait la terminologie est assez impropre car l’orgasme est unique mais l’intensité du plaisir et sa diffusion dans le corps de la femme est fonction de son point de départ. Il est donc plus précis de parler d’orgasme à point de départ clitoridien et à point de départ vaginal; mais c’est là qu’il y a problème si l’on peut dire. Isabelle connaît bien sûr les orgasmes à point de départ clitoridien qu’elle peut se procurer par la masturbation, mais elle a découvert un orgasme «vaginal» lors de la pénétration qu’elle ne peut obtenir que dans une seule position. «Mon partenaire doit me pénétrer par derrière (position dite en petites cuillères), car je dois serrer très fortement les cuisses pour jouir à tel point que j’en ai parfois mal dans les cuisses.» «Mon plaisir est tout à fait comparable à celui obtenu par la stimulation directe de mon clitoris: il est intense et ne touche que la sphère génitale; je le préfère néanmoins car il représente plus ce que j’attends de ma relation amoureuse, une véritable communion avec lui.»

Cet orgasme est provoqué par une stimulation plus ou moins indirecte des structures érectiles clitoridiennes internes.

Le 3ème orgasme

Anaïs décrit à peu près la même chose sauf qu’elle a découvert un autre orgasme qui part du fond de son vagin et diffuse beaucoup plus dans le corps; il remonte dans le ventre, la poitrine et dans quelques rares cas provoque une perte transitoire de conscience. La littérature érotique appelle cela: «la petite mort». «Il est très souvent accompagné d’une sensation d’inondation vaginale brutale que je pense être une sorte d’éjaculation. Cela m’a gênée au départ surtout vis à vis de mon partenaire, mais celui-ci a su me rassurer et a trouvé cela au contraire très excitant……».

Anaïs poursuit et précise: «Je pensais connaître les deux orgasmes décrits par la sexologie, mais j’ai découvert également au cours de mes jeux sexuels un autre orgasme vaginal plus superficiel; je le ressens dans le premier tiers de mon vagin et il se rapproche beaucoup de celui que je peux ressentir  lorsque je me masturbe.»

Nous pouvons affirmer qu’il peut exister trois points de départs de l’orgasme chez la femme: un externe: clitoridien, un moyen vaginal mais en fait clitoridien et un autre moins fréquent vaginal profond dont le point de départ semble être l’urètre.

À la suite de cette enquête, il apparaît que de nombreuses femmes connaissant les deux premiers aient tendance non pas à les confondre car la stimulation est différente, mais à ne pas différencier la jouissance ressentie. Cependant dans l’enquête 60% pensent que le ressenti de cet orgasme «vaginal» moyen augmentent leur désir sexuel surtout si la découverte est récente. On peut penser que c’est la dimension relationnelle qui en accroît le désir et non le plaisir ressenti, car avec le temps le désir sexuel diminue de la même façon pour les deux types d’orgasme clitoridien d’où une diminution de la fréquence des rapports sexuels qui va rapidement provoquer des situations conflictuelles dans le couple. Enfin selon la même étude, il ne semble pas que la femme qui ressent ce plaisir attache une grande importance au contrôle de l’éjaculation de son partenaire.

Un contrôle de l’éjaculation nécessaire

Par contre les femmes qui connaissent l’orgasme vaginal profond dont on peut évaluer le nombre à 25 à 30% (mais c’est difficile de l’affirmer) semblent dire que celui-ci ne peut être obtenu que si le partenaire possède le contrôle de la survenue de son éjaculation; en effet entre le moment de la pénétration et le moment de l’orgasme, il peut facilement s’écouler 15 à 30 minutes et que la jouissance ressentie plus diffuse, plus envahissante provoque une sensation de fusion à l’être aimé, incomparable. Le désir et le plaisir s’en trouvent à chaque fois renforcés et persistent beaucoup plus dans le temps tant que le partenaire reste aimé et désirable.

À la différence de l’homme plus pulsionnel dans sa nature où désir sexuel et jouissance sont relativement liés, le désir sexuel féminin est intimement relié à son désir fusionnel et va trouver son apothéose dans l’orgasme vaginal profond. Il ne faut pas cependant que cela fasse oublier, renier ou dénigrer les autres orgasmes qui ont aussi leur importance, mais sans doute pas la même valeur ou le même sens pour la femme sexuellement épanouie qui a su en découvrir le chemin.

Ce 3ème « orgasme » n’est pas aussi naturel et spontané que les deux autres car il est le fruit d’un apprentissage conscient mais surtout inconscient. Il est ainsi possible de déclencher des orgasmes par stimulation des tétons!

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Médecine sexuelle (14/11/2023)

Papillomavirus: un homme sur cinq serait porteur un virus HPV à risque de cancer

Sur 45000 hommes testés, sexuellement actifs, 30% se sont avérés porteurs d’un virus HPV. La prévalence touche surtout les hommes jeunes, elle diminue après 50 ans. Il existe environ 200 types de virus HPV dont 12 sont considérés comme responsables de cancer. Il y aurait ainsi 20%, soit 1/5, des hommes potentiellement porteurs d’un papillomavirus cancérigène.

Nous savons que ces virus sont responsables de cancer du col de l’utérus chez la femme; ils peuvent aussi provoquer des cancers anaux et oraux pharyngés aussi bien chez l’homme que chez celle-ci.

Si une vaccination contre les HPV à plus haut risque est, désormais, recommandée chez la jeune femme avant tout rapport sexuel, il serait bon qu’elle le soit également au sexe masculin. Il est évident que le préservatif garde toute son utilité.

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Une pilule contraceptive pour les hommes?

Ce n’est pas pour demain, bien qu’une étude américaine récente a montré l’efficacité d’une contraception non hormonale chez la souris « mâle ». À supposer que l’étude puisse porter sur un nombre suffisant d’homme avec un résultat positif, il faut environ une dizaine d’années pour une mise sur le marché du médicament.

La vasectomie semble être la méthode de contraception  » à priori définitive »privilégiée par de plus en plus d’hommes. Le nombre de vasectomie réalisée est passé de 2000 à plus de 20 000 en 10 ans(23 000 en 2021). Alors que le nombre de ligature des trompes chez la femme diminue dans me même temps passant de 31 000 à 21 000 dans le même temps. Une nouvelle technique « mini-invasive », nous venant des USA, est désormais pratiquée en France. Elle ne nécessite que quelques minutes et une anesthésie locale. Il est bon de préciser que la vasectomie n’a aucune incidence sur l’éjaculation et la libido; ce qui change, c’est l’absence de spermatozoïdes dans le sperme.

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Les secrets ou mystères du plaisir sexuel féminin

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Si la plupart des femmes peut avoir des rapports sexuels, le plaisir qu’elles peuvent en éprouver est très variable.
Comme chez l’homme, il existe chez la femme une certaine dimension mécanique ou pulsionnelle à la sexualité, sans doute moins importante malgré tout que la dimension relationnelle.
Nous pouvons ainsi définir, chez elle, trois façons d’avoir un plaisir sexuel, voire d’atteindre l’orgasme avec celui-ci. Néanmoins, il ne faut pas oublier l’importance des préliminaires, car le plaisir de la femme ne se réduit pas qu’à son sexe; en effet, la bouche, les seins, les cuisses , les fesses souvent être aussi source de plaisir. Il faut également toujours garder à l’esprit que le principal organe du plaisir est le cerveau.

La première est très mécanique

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C’est la stimulation du clitoris. Elle peut se faire
– par la masturbation manuelle ou à l’aide d’un sex-toy.
– en serrant de manière rythmique les cuisses croisées.
– Les caresses manuelles ou buccales du partenaire.
La dimension relationnelle est peu importante, dépendante de fantasmes plus ou moins élaborés.

La seconde est un peu moins mécanique, bien que…


– Lors de la pénétration, les mouvements de va-et-vients du pénis ou d’un sex-toy vont provoquer une stimulation indirecte du clitoris et de ses branches internes. Le point de départ de l’orgasme quant il survient est en fait clitoridien. Il nécessite souvent une stimulation intense dépendante de l’anatomie féminine, c-a-d de la taille du clitoris et des petites lèvres, de la largeur vaginale, de la tonicité du périnée, mais aussi de la largeur du pénis. Il nécessite de la part de l’homme une grande maîtrise de son éjaculation. En absence de celle-ci, elle favorise plutôt la survenue d’une éjaculation prématurée, en effet les mouvements coïtaux de la femme qui cherche son plaisir vont rendre la gestion de l’excitation masculine pour le moins compliquée surtout s’il doit se comporter en « marteau-piqueur »
– Il peut exister néanmoins une petite dimension relationnelle lié eau plaisir de s’unir à l’être aimé et à son plaisir. Cette dimension relationnelle ne peut à elle seule provoquer un orgasme.

La troisième façon selon les 20 à 30% des femmes qui le connaissent est surtout relationnelle.


Ce qui ne peut pas dire que la dimension mécanique ne soit pas présente et n’ai pas son importance. Liée à la pénétration, cette jouissance vaginale profonde trouve son point de départ dans la représentation, et l’investissement émotionnel et affectif que la femme va réussir à faire de son vagin. Faisant de celui-ci un véritable instrument de communication. Elle le vit comme le lieu où elle accueille amoureusement l’être désiré ou l’organe qui va le prendre, l’absorber, le « dévorer ». Le fond du vagin s’agrandit, se ballonise comme pour agrandir le lieu de ce désir fusionnel.
L’orgasme est d’autant plus intense qu’il n’est pas recherché, mais le fruit de ce dialogue érotique des deux sexes, l’éjaculation masculine n’étant que sa pause voluptueuse utile, mais non nécessaire!


– La taille du sexe masculin peut avoir une certaine importance, adapté à la morphologie du vagin féminin. Cette importance était déjà mentionnée par le sage indien Vâtsyâyana dans le Kâma-Sûtra.
– Il est aussi essentiel que l’homme ait une certaine maîtrise de son instrument, de son éjaculation, et il n’est plus nécessaire de jouer uniquement de la « techno » pour qu’elle accède à l’extase, à la petite mort, au septième ciel.

L’association plus ou moins importante de ces deux composantes expliquent la variabilité de l’orgasme féminin, amplifiée des capacités ou incapacités masculines. Ainsi, selon ses dispositions, circonstances, relation avec le ou la partenaire, elle aura ou n’aura pas de plaisir et ce dernier pourra être à chaque fois différent. Plus que chez l’homme, chez la femme c’est la tête qui a toujours le dernier mot! Pour la garder (sa tête), il vaut mieux éviter l’usage ou l’abus d’un certain nombre de substances plus ou moins licites ou illicites. Si le Chemsex facilite les rapports, il est plutôt une entrave à l’orgasme.

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Pornographie, quelles conséquences sur l’identité sexuelle et la santé mentale ?

La Pornographie: un remède contre la dépression?

Probablement pas! Mais certaines études récentes (J Nerv Ment Dis. 2023 Aug) semblent montrer que la consommation croissante de la pornographie sur internet et les réseaux sociaux serait un mécanisme de défense contre un stress excessif. Elle permettrait de réguler l’humeur en diminuant la dépression et l’anxiété.

Une addiction?

Ces mêmes recherches axées sur la dépendance à la pornographie indiquent que l’augmentation progressive de la disponibilité d’Internet, ainsi que l’anonymat et la confidentialité de son utilisation, ont considérablement augmenté la consommation de la pornographie, surtout parmi la population masculine Cette disponibilité accrue d’Internet joue également un rôle important dans le processus de perte de contrôle de soi, qui augmente chez certains et provoque le développement de conflits psychologiques et un sentiment de culpabilité. Cette situation de détresse psychologique serait, selon ces études plus fréquentes chez l’homme qui vit seul ou avec ses parents, donc plutôt une population de jeunes adultes.

Quelles conséquences sur le cerveau?

Pour 56% des hommes dépendant à la pornographie, elle représente une forme de relaxation qui va trouver son aboutissement dans la masturbation. Ce comportement masturbatoire va finir devenir compulsif. En effet la résolution de tension par la sécrétion d’endorphines (morphine naturelle sécrétée par le cerveau au moment de la jouissance) n’est que passagère. On comprend donc la nécessité de répéter l’expérience pour soulager ce mal-être existentiel plus ou moins permanent. L’image pornographique va permettre de retrouver une excitation devenant de plus en plus défaillante avec le temps. On comprend mieux la nécessité de « stimuli pornos » de plus en plus violents « hard » et fréquents afin d’obtenir une excitation suffisante grâce à la sécrétion de dopamine (neuro-transmetteur du désir) puis le soulagement final mais provisoire. Cette sexualité virtuelle a pour effet de déconnecter totalement le jeune d’une sexualité relationnelle effective.

« Par exemple, une étude de Pizzol et al. (2016) examinant 1 500 adolescents du secondaire âgés de 18 à 19 ans au cours de leur dernière année d’études suggère que la pornographie peut affecter les habitudes, les modes de vie et les attitudes sexuelles. L’étude a également révélé qu’environ 21,9 % des participants ont tendance à considérer les sites pornographiques comme leur habitude personnelle et qu’environ 10 % d’entre eux ont signalé un intérêt sexuel réduit pour avoir des partenariats dans la vie réelle et préfèrent le « sexe virtuel » comme étant plus rapide, plus sûr, moins exigeants et satisfaisant leurs fantasmes sexuels particuliers (Pizzol et al., 2016)« .

Il est ainsi possible que l’excitation sexuelle provoquée par la pornographie puisse rendre la relation sexuelle réelle avec un partenaire insuffisante pour provoquer une excitation ( par épuisement dopaminergique) et donc une érection suffisante au rapport sexuel. On imagine facilement les conséquences de cette insuffisance érectile…

Une influence sur l’identité sexuelle

Certains auteurs suggèrent que le visionnage d’images pornographiques pendant l’enfance et l’adolescence puisse avoir un impact négatif sur la formation de l’identité sexuelle: le sexe et le corps de l’autre deviennent ainsi des produits de consommation dont on se débarrasse après « usage ». Il aurait été noté chez les jeunes femmes un nombre croissant d’interventions de chirurgie esthétique: augmentation du volume des seins, labiaplastie (chirurgie plastique des petites lèvres) et autres…Elle est en rapport avec une mauvaise image de soi et donc d’estime de soi. L’augmentation de la chirurgie du pénis est moins fréquente. S’il est difficile de l’affirmer il est probable qu’elle ait un impact sur la trans-identité.

Cette étude met en évidence la relation existante entre une forte consommation des sites pornographiques, voire une addiction chez les jeunes et les situations, de stress, d’anxiété et de dépression ainsi qu’une incidence sur l’identité sexuelle. La question qui se pose est de savoir de qui l’œuf ou de la poule a commencé?

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L’extase sexuelle

L’extase de Marie-Madeleine par Il Caravaggio

Expérience incomparable, appelée le plus souvent « petite mort« ou « septième ciel« , elle peut survenir de manière tout à fait aléatoire au cours d’une relation sexuelle. Elle semble plus fréquente chez la femme que chez l’homme. Si, l’extase apparaît le plus souvent au décours d’un orgasme sexuel, elle n’y est pas toujours associée du moins dans son déclenchement.

Définir l’extase

Elle est difficile à définir car particulier à chacun (e) et nous verrons pourquoi un peu plus loin. Selon les auteurs, c’est un état mental particulier caractérisé par une contemplation profonde intériorisée, avec abolition de la sensibilité et de la motricité (Garnier et Delamare). Volupté intime qui absorbe tout autre sentiment. Dans l’extase, les fonctions intellectuelles sont détournées et le monde extérieur s’efface. Un sentiment de bonheur, de joie indéfinissable envahit l’esprit (Pierre Janet: Une extatique). Pour Boutroux : Le Mysticisme, l’extase est la réunion de l’âme à son objet.

Une transe particulière

Depuis la nuit des temps, les pratiques des chamanes ont permis de créer chez certains individus un état psychique particulier appelé transe. Selon Pierre Janet (médecin, philosophe et psychologue), il existe en chacun de nous une dualité sous la forme d’une personnalité première présente au monde et une personnalité seconde à laquelle un autre monde se rend présent, émerge avec la transe. Lors de la transe induite par certaines situations ou provoquée au cours de séances d’hypnose, il y a altération de la conscience de la personnalité première. Elle se trouve plus ou moins « endormie »selon la profondeur de celle-ci.

Extase de Ste Thérèse Le Bernin

Les neuro-sciences ont pu mettre en évidence grâce à l’imagerie cérébrale fonctionnelle (pet-scan) un déplacement des zones d’activité cérébrale au cours de l’hypnose. Lorsque nous vivons un événement, notre cerveau n’enregistre pas toutes les informations au même endroit. Ainsi le souvenir est toujours une reconstruction associant les informations factuelles conscientes et les informations sensorielles et émotionnelles inconscientes stockées dans des zones cérébrales différentes. Ce sont ces dernières qui vont s’exprimer lors des phénomènes de transe et cela en fonction du contexte socio-culturel ou factuel. Ce sont elles que l’on cherche à activer avec l’hypnose. Cette recherche de l’extase sexuelle prendra un caractère mystique et spirituel dans le taoïsme ou tantrisme, malheureusement inadaptée à notre historicité. En effet, ces pratiques ne sont signifiantes que dans un monde historique donné ( Le Monde Magique, Ernesto di Martino ethnologue Italien).

Il existe ainsi différents types de transes: chamanique, religieuse, mystique, et sexuelle, selon le contexte de survenue.

En pratique

Quelque-soit le type de transe, on y retrouve presque toujours des stimulations répétitives afin d’accéder à son intériorité: Elle peut être visuelle, auditive ou kinesthésique. -Visuelle: par fixation d’une flamme vacillante, d’un pendule, d’un mouvement régulier. Il est plus ou moins rapide… – Auditive: mélopée, pendule d’une horloge, musique rythmée, mantra… – Kinesthésique: sensations comme les mouvements réguliers de la respiration ou du coït… Ces stimuli peuvent être isolés ou multiples, mais toujours réguliers en rapport avec ses perceptions internes et associés aux représentations analogiques, métaphoriques des affects, sentiments ou émotions indéfinissables si ce n’est par la poésie.

L’extase sexuelle survient plus facilement lors d’un état passionnel où par exemple le mouvement de va et vient régulier de la pénétration s’associe au désir de fusion et/ou d’abandon à l’autre en se sentant soit envahi(e) soit possédé(e). La jouissance et ce à condition qu’elle soit prolongée facilitera sa survenue. Mais si on peut en créer des conditions favorables, sa survenue demeure toujours imprévisible. Cette représentation de la fusion peut se manifester sous différentes formes métaphoriques, particulières à chacun(e). Et dans certaines conditions le fantasme peut parfois suffire. Par contre un orgasme trop rapide va interrompre le processus.

L’extase masochiste

L’extase masochiste ou subspace des anglo-saxons est un état de transe provoqué lors de scènes BDSM. La réduction du champ de conscience en situation d’abandon du fait de liens, d’un éclairage tamisé, des yeux bandés, et des sensations régulières du fouet sur le corps en résonance à une musique répétitive va provoquer chez certains soumis et surtout soumises un état de transe extatique avec ou sans contact sexuel direct. Le « dom » doit bien connaître sa partenaire et parfaitement maîtriser la situation. On y retrouve du fait de la dissociation psychique une abolition de la sensibilité et de la motricité surprenante voire inquiétante pour les non-initiés à ces pratiques.

Les chemins de l’extase sont invisibles aux aveugles.

Dans le cadre d’un mémoire de sexologie que réalise une étudiante au DIU de sexologie, la rédaction recherche des témoignages d’extase sexuelle et d’extase masochiste. Laissez vos témoignages et un contact dans les commentaires. (anonymat assuré)

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Dysfonction érectile: L’exercice physique aussi efficace que le Viagra?

Selon une étude récente publiée, ce mois-ci dans le Journal of Sexual Médecine, une activité physique de 3O minutes 3 fois par semaine serait aussi efficace que les IPDE5 (Viagra, Lévitra, Cialis) pour améliorer les érections.

Ainsi il a été constaté que les activités physiques aérobies comme la marche, le footing, le vélo, etc… améliorent la fonction érectile des homme quelque soit leur poids, leur état de santé et leurs antécédents médicaux.

L’étude (1)

« Les chercheurs ont parcouru la littérature scientifique et trouvé 11 essais contrôlés randomisés – un modèle d’étude de référence dans lequel les participants sont assignés au hasard pour recevoir ou non une intervention. Sur les 1 100 hommes impliqués dans les études, 600 ont été affectés à des groupes « expérimentaux » qui faisaient généralement de l’exercice pendant 30 à 60 minutes, trois à cinq fois par semaine, tandis que 500 ont été affectés à des groupes « témoins » sans plan d’exercice.

Plus la dysfonction érectile était grave, plus l’exercice était utile, ont découvert les chercheurs. Sur une échelle standardisée de 6 à 30, les hommes souffrant de dysfonction érectile sévère qui faisaient de l’exercice ont signalé une amélioration de 5 points de leur fonction érectile. Ceux souffrant de dysfonction érectile légère et modérée ont vu des améliorations de 2 et 3 points, respectivement.

En comparaison, les inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 – comme le sildénafil (Viagra) ou le tadalafil (Cialis) – peuvent conduire à des améliorations de 4 à 8 points, notent les auteurs de l’étude. Et la thérapie de remplacement de la testostérone peut conduire à une amélioration de 2 points.« 

Explications

Nous savons que la plupart des dysfonctions érectiles a une origine vasculaire, au même titre que le plus grand nombre de maladies cardiaques: angor, infarctus , hypertension et autres maladies vasculaires. Ainsi la survenue de difficultés érectiles doit faire rechercher systématiquement d’autres maladies cardio-vasculaires.

Nous savons que l’exercice physique améliore de manière significative la qualité de la circulation du sang dans les artères. Mais peut-on affirmer que cela sera suffisant et que le médicament ne sera pas utile voire nécessaire dans un certain nombre de cas? Et quid de ceux qui ont des troubles de l’érection malgré une activité physique régulière?

Complèment d’enquête: L’angor de la Verge

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(1)Sources

Larry E. Miller, PhD, president, founder, Miller Scientific Consulting, Johnson City, TN.Rahul Mehan, MD, founder, East Valley Urology Center; chief medical officer, Geviti, Mesa, AZ.Amy Pearlman, MD, urologist specializing in sexual and hormonal health, Prime Institute, Miami.Cleveland Clinic: « Phosphodiesterase Inhibitors. »The Journal of Sexual Health: « Effect of aerobic exercise on erectile function: systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. »Cite this: Exercise as Good as Viagra for ED: Study – Medscape – Oct 23, 2023.

La sècheresse vaginale de la ménopause

Responsable de douleurs lors des rapports sexuels et donc d’une plus grande difficulté à atteindre l’orgasme, elle fait partie d’une symptomatologie plus vaste: Le syndrome génito urinaire de la ménopause (GSM pour les anglo-saxons).

Le SGUM

Il se manifeste par un certains nombre de symptôme génito-urinaires: sécheresse vaginale, démangeaisons, brûlures, irritations, fuite urinaires, cystites plus fréquentes. L’arrêt de la sécrétion d’hormones: essentiellement les œstrogènes, mais aussi de testostérone en est responsable. Il faut savoir que toute la sphère génito-urinaire contient de très nombreux récepteurs hormonaux.

Le traitement

Si un traitement hormonal substitutif est peu conseillé (voir avec son médecin traitant ou gynécologue), il existe un certain nombre de produit hormonaux vaginaux, efficaces et sans danger car il n’y pas de passage systémique (dans le corps): inserts vaginaux d’œstrogènes, crèmes, ovules contenant des œstrogènes, DHEA vaginale. Tous ces produits sont sur prescriptions après avis médical. Ils peuvent même être utilisés après cancer du sein.

Pour les anglo-saxons uniquement, il existe également une pilule orale faiblement dosée en œstrogènes: l’ospémifène (Osphena) et en europe il est commercialisé sous le nom Senshio.

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Les Mots du Sexe: La Fellation

Pratique fort bien connue et répandue quoiqu’interdite dans certains états Américains. Elle désigne non seulement l’introduction du pénis dans la bouche, mais également toutes les stimulations buccales du pénis et des bourses: baisers, léchages, mordillages…

Selon la psychanalyse freudienne

Elle représenterait symboliquement l’acte de téter. Le « Sexologia Lexikon« nous dit que dans ce cas: « le pénis est le substitut du sein et que par conséquent les pulsions cannibaliques, destructrices et castratrices vont pouvoir trouver une satisfaction compensatrices (vagin denté)« . Et toujours selon cette interprétation « fumeuse », les réactions de dégouts de certaines femmes vis à vis de cette pratique ne serait qu’une expression allant à l’encontre de ce désir inconscient (une forme d’hystérie!). Croyances douteuses d’une autre époque.

Manifestation phallocratique

Sans aucun doute, a-t-elle pu être et l’est peut-être encore chez certains, une expression de la domination masculine: soumission et humiliation féminine! On en trouve d’ailleurs toujours des traces dans le langage vulgaire: « tailler une pipe », faire un pompier », expressions beaucoup moins tendres que « faire minette » pour le cunnilingus.

Trop rarement expression d’une relation d’amour et de tendresse, la fellation est très souvent vécue comme un acte technique, un échange de bons procédés, de services rendus: « une sorte de masturbation buccale », ou encore pour se sentir « normale ».

Alors que…

Faite avec affection, amour, elle peut exciter la femme jusqu’à, parfois, la survenue d’un orgasme. On sait fort bien que les lèvres de la bouche sont une zone érogène. Responsable d’une belle érection, elle peut avoir envie de déguster l’instrument, voire de le dévorer avec tendresse.

Pratique

Achille Deveria (1800/1857)

Il n’existe pas de bons ou de mauvais endroits pour pratiquer une fellation. Tout est une question de situation et de désir partagé, de consentement. Quand la situation s’y prête elle peut remplacer une pénétration vaginale. Dans une revue de sexologie grand public du siècle dernier, « Le Dictionnaire de la sexualité » on pouvait lire: « Lorsqu’elle est pratiquée après un coït (pénétration) en guise de remerciement, l’homme apprécie infiniment que sa partenaire lèche avec gourmandise son sexe, encore humide des sécrétions sexuelles mélangées. Quant à elle , elle aimera qu’il l’embrasse d’un baiser long et profond, plein de saveurs au goût délicieux ». En remplacement d’un rapport sexuel, il est préférable qu’elle aille jusqu’à l’éjaculation dans la bouche ou sur celle-ci. Une éjaculation dans le vide, elle perd sa dimension relationnelle, affective, sauf si la frustration fait partie du jeu (orgasme ruiné dans le BDSM).

Pratiquée comme préliminaire, ou fantaisie érotique, il est préférable qu’elle demeure incomplète, si la femme souhaite que l’instrument reste fonctionnel. Il n’y a bien-sûr aucune limite de durée. De toute façon, c’est elle qui décide et il n’y a aucun intérêt à se luxer les mâchoires ou à jouer « à gorges profondes », fantasme pornographique essentiellement masculin à moins de vouloir jouer aux « performeuses ».

Le faire à la sauvette, dans un lieu incongru, peut s’avérer très excitant.

Quant à la position, agenouillée, accroupie, c’est selon le lieu, les circonstances, le désir, le jeu. Il est vrai que la position allongée est souvent plus confortable.

Exemple de position

L’homme est allongé sur le dos, jambes écartées. La femme se place entre ses jambes, à plat ventre, appuyée sur ses coudes ou agenouillée, sur ses talons, le buste penché en avant. D’une main, elle tient la verge dressée, tandis que de l’autre, elle peut stimuler les bourses, l’anus de son partenaire ou encore se caresser le clitoris. Cette position permet également une stimulation prostatique fort appréciée par certains hommes. Elle permet à la femme de jouer facilement avec sa bouche, ses lèvres et sa langue. Si le membre est flacide, elle peut en prendre l’intégralité dans sa bouche et tout en jouant de sa langue, elle aura tôt fait de lui rendre force et vigueur. « Lorsque l’érection a lieu, il convient de retirer la verge de la bouche et de procéder comme au début d’une fellation. Du bout de la langue, elle caresse le pénis sur toute sa longueur et surface. Cette stimulation sera lente et légère et de plus en plus appuyée et mouillée de sa salive. Elle descend jusqu’aux bourses, le périnée, l’anus, tout en léchant, mordillant, suçotant et jouant particulièrement avec le frein du prépuce, zone particulièrement sensible ». Il est important de prendre son temps et de faire durer le plaisir aussi longtemps que souhaité. Il est bien sûr possible de combiner masturbation et fellation. « Lorsqu’elle ressent que l’orgasme approche et si elle souhaite lui provoquer un maximum de jouissance, elle garde dans sa bouche une bonne moitié du phallus, accentue la succion, salive abondamment sur le gland, place bien sa langue sous celui-ci en stimulant le frein du prépuce et garde ses lèvres serrées sur la hampe. Sa jouissance sera d’autant plus importante que celle-ci accueillera avec plaisir sa semence dans sa bouche » comme preuve d’amour.

La fellation devient ainsi un véritable art, une expression fusionnelle de deux personnes amoureuses.

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Tendre adieu Gravure Belle-époque

Dossier Pornographie

Mise à jour

Elle envahit inexorablement l’univers médiatique soulevant des réactions fortement contrastées dont nous allons faire l’écho dans ce dossier. Pourquoi est-ce si compliqué de définir la pornographie? Peut-on parler d’une histoire de la pornographie? Quels sont ses buts, ses cibles, pourquoi fait-elle peur à certains tandis qu’elle en fait rire ou en dégoûte d’autres? Lien ci-dessous

https://sexologie-magazine.com/societe-2/la-pornographie/

Que penser du rapport du HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes) sur l’industrie pornographique.

https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-faites-aux-femmes/actualites/article/rapport-pornocriminalite-mettons-fin-a-l-impunite-de-l-industrie-pornographique

Il ne s’agit pas de défendre l’industrie pornographique et ses dérives humiliantes, dégradantes et violentes, mais de la replacer dans son contexte sociétal. En effet, sans vouloir faire une leçon de morale, ces dérives ne sont pas que sexuelles, mais se manifestent, également, dans tous les autres domaines de la vie sociale: politique, économique, média… la liste est trop longue!

La pornographie n’en est qu’une caricature. Le problème est bien plus vaste et dramatique. Mais il est plus facile de désigner un bouc-émissaire, évitant ainsi de réfléchir sur les problèmes de fond.

Le clitoris et la psychanalyse

Une histoire savoureuse

La sexologie, discipline récente, apparue à la fin du XIXème siècle s’est d’abord intéressée à l’homme, «l’animal dominant». Il est aussi vrai qu’étant parfaitement visible, l’examen anatomique de son instrument était plus aisé.

Sa constitution avait été, certes, découverte de nombreux siècles auparavant, mais la médecine moderne balbutiante nous apportait un début de compréhension des mécanismes de son fonctionnement et plus particulièrement de l’érection et de l’éjaculation, processus essentiel à la reproduction et donc à la survie de l’espèce.

Le plaisir ressenti par l’homme et sa satisfaction de mâle ayant accompli son rôle de reproducteur donnaient des familles nombreuses bien que régulées par une mortalité infantile importante.

Un vagin denté

On s’était bien aperçu que certaines «coquines adolescentes» se tripotaient un sorte de petit bouton, le fameux clitoris, situé à la naissance des petites lèvres, mais cela relevait de l’indécence et surtout était non productif. Sa constitution anatomique évoquait de loin et  en  forte réduction le gland du pénis masculin. En fait ce n’est pas tout à fait vrai (voir le schéma). Et c’est là que l’histoire commence vraiment, notre génial Dr Freud ayant fait du pénis masculin le symbole de virilité, de pouvoir masculin, le clitoris, cette sorte de petit pénis atrophié ne pouvait qu’être chez nos nouvelles féministes que source de frustration, et symboliser leur infériorité vis à vis du mâle. Insupportable! . On connaissait bien l’existence du vagin, mais à part la reproduction qu’elle pouvait être son utilité si ce n’est de «capturer, de dévorer» de ses petites dents l’organe masculin! Ainsi  naissent les mythes: vagin denté, angoisse de castration, etc…On comprend qu’une éjaculation rapide, voire prématurée ne pouvait être qu’un avantage, permettant à l’homme d’avoir son plaisir sans risque de se faire déposséder de sa virilité.Vite fait, «mâle» fait! Pour notre cher Dr, le vagin était une absence, un vide, le négatif du sexe masculin. Son seul rôle était d’être pénétré, possédé.

Marie Bonaparte: une élève parfaite

La seule jouissance féminine ne pouvait être que clitoridienne (toujours cette histoire de petit pénis). Il était donc curieux que certaines femmes puissent ressentir un autre plaisir survenant non pas par stimulation de celui-ci, mais au cours de la pénétration. Marie Bonaparte élève aussi géniale que son mentor se dit que si elle ne ressentait pas grand chose au cours des rapports sexuels, c’est que son clitoris devait être mal positionné! La solution est évidente: il faut le mettre au bon endroit d’où ses nombreuses interventions chirurgicales infructueuses.

Comme nous le savons la psychanalyse possède toujours une très forte influence en France, un des seuls pays avec l’Argentine qui lui accordent encore quelque crédit. Mais si cette influence exprimait uniquement une réflexion purement philosophique,  ce ne serait pas bien grave, mais elle a transformé des mythes en vérité scientifique impossible à remettre en question.

Il est important de rappeler que la psychanalyse n’est pas une science.

Un article scientifique français paru dans Le Journal of Sexual Médicin  nous montre toujours son influence. Il affirmait  que: « le clitoris et le vagin ne peuvent être envisagés que comme une unité anatomique et fonctionnelle activée par la pénétration lors des rapports sexuels .

S’il est tout à fait possible qu’un certain nombre de femmes peuvent éprouver un orgasme «clitoridien» lors de la pénétration qui va être qualifié de vaginal, il n’en demeure pas moins vrai que certaines autres femmes éprouvent un orgasme dont le point de départ et le ressenti sont différents. Il part du fond du vagin et n’a rien à voir selon elles avec le clitoridien qu’elles connaissent également.

Et la preuve vient de nous être apportée par le Dr Barry R Komisaruk et ses collègues  du département de Psychologie de l’Université Rutgers (USA) . Une exploration du cerveau par IRM a été réalisée. Elle montre que la stimulation du clitoris, du vagin et du col de l’utérus activent des zones cérébrales différentes (voir ci-dessous) Ainsi le Pr Stuart Brody de l’université de West of Scotland peut par cette étude affirmer la possibilité d’orgasmes différents chez les femmes.

Que toutes les femmes ne les connaissent pas est un fait, mais il faut savoir qu’ils sont accessibles à toutes celles qui le souhaite. Lorsqu’elle est découverte sa solution en est une évidence; une aide est souvent utile, mais il faut savoir frapper aux bonnes portes.

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