Votre chéri est-il un bon amant?

Pour nous les femmes

Bien sûr, quelle question ! Mais bon, même si vous l’adorez votre chéri, il a peut être une ou deux faiblesses quand même non…? Pour le savoir faites ce test ! Juste pour rire on vous dit tout…

1). La première fois qu’il vous a invitée à dîner c’était :
a) Au Mac Do, parce qu’il a vu tout de suite que vous étiez une fille cool. Et d’ailleurs, l’important c’est de se voir, non ? 1
b) Dans un petit restaurant italien près de chez lui, genre tagliatelles et bougies. D’ailleurs ça tombe bien, parce que le patron le connaît très bien: et vous vous êtes Caroline, c’est ça ? Ou Natacha…2
c) Chez lui parce qu’il adore cuisiner. Au fait, vous avez déjà goûté le sauté de poularde farci aux truffes thaïlandaises? 3


2). Vous vous souvenez avec émotion de votre première nuit avec lui, vraiment c’était…

a) Comme le clafouti de Belle maman : c’est hyper bon mais on reste un peu sur sa faim (quand il y en a pour 2 il n’y en n’a pas pour 6). 1
b) Comme un dîner chez Bocuse : c’est surprenant et envoûtant, on en veut toujours plus…3
c) Comme la fois ou vous avez mis la pizza dans le micro ondes avec le sachet en plastique : on se dit qu’on fera mieux la prochaine fois. 2


3). C’est vendredi soir, votre homme est un peu fatigué et…panne. Damned. Pour rattraper le coup il a fallu :
a) Deux litres d’huile parfumée pour le génial massage qu’il vous a fait pendant que vous vous endormiez. 3
b) Le ranimer pendant 20 minutes : sinon après ça il aurait fait la tronche pendant 10 ans. 2
b) Lui apprendre à coudre une poche intérieur dans son caleçon, pour le viagra d’urgence. 1


4). Quand il vous fait l’amour c’est parfait, bien sûr. Pourtant, vous n’aimez pas trop quand :

a) Il s’arrête pour faire une pause. C’est vrai, il ne peut pas déjà avoir soif au bout d’une heure et demi ?! 3
b) Il fait des trucs bizarres, comme frétiller comme un poisson dans une poêle à frire (il est vraiment obligé de faire ça ?) 2
c) Il pose des questions tout le temps, genre « et comme ça tu aimes ? Et là ? Et Làààà ? » 1


5). Chéri est dans la salle de bain : subrepticement vous vous glissez dans son placard…

a) Ouf ! Sa garde robe est plutôt sympa, même assez élégante malgré quelques loupés. Genre le pull chaussette rayé rose et noir, vous n’aimez pas trop. 1
b) Merveille ! Style classe ou cool, tout est parfait. 3
c) Ah… ? Un petit shopping ensemble cet aprèm’2


6). C’est bientôt votre anniversaire, et votre homme se pose la question cruciale du cadeau :
a) Vous le laissez faire en toute confiance. Il a du tact et il dois vous connaître suffisamment ! 3
b) Vous lui décrivez en détail ce dont vous ne voulez pas, histoire de restreindre les possibilités de gaffe. (« Oh le joli cactus avec des fleurs en plastique ! ») 1
c) Hors de question de le laisser tout seul, vous prévoyez la journée pour aller faire les courses avec lui. Vous avez encore le souvenir brûlant de Marie-Jennifer au Premier de l’an : « Oh, il m’a offert ça à moi aussi ! » 2


7). A la maison il cuisine :
a) Le petit dèj’ : c’est toujours lui qui met la dosette dans la cafetière. 2
b) Mal. Mais bon il veut s’améliorer depuis qu’il a acheté « Les moules-frites pour les nuls ». 1
c) De temps en temps, suivant vos humeurs, ça vous est bien égal à tous les deux ! 3


8). Votre chéri adore vous faire l’amour :
a) A 17 heures. Il a toujours une demi heure avant sa réunion avec la compta’, et comme vos bureaux sont à côté…1
b) Le matin, ou le midi, ou le soir… C’est pas pour le temps que ça prend ! 2
c) Quand il sent que vous en avez très envie, c’est-à-dire tout le temps. Sauf devant Games of Throne.3


9). En pleine action, il s’arrête tout à coup au bout d’une minute vingt-cinq :
a) Il s’excuse, il est désolé mais il était crevé. Vous n’êtes pas trop déçue ?1
b) Poisson d’avril ! (super, il feintait !) 3
c) Alors, heureuse ? (Damned il ne feintait pas.)2


10). En amour, votre homme aime par dessus tout la brouette sino-coréenne, position compliquée et qui vous fait toujours un peu mal.

a) Vous la lui faites parfois, quand vous en avez envie et après deux heures d’assouplissements obligés. 3
b) Vous la lui faites à chaque fois. Il faut bien pimenter un peu les choses, sinon ça deviendrait vite rasoir ! 1
c) Vous la lui faites quand il le demande, c’est pas très agréable mais bon, sinon il serait frustré…?2


11). Parfois, il lit…
a) GQ, et ça tombe bien parce que Jean-Maxime lui en a justement refilé deux douzaines à mettre dans les toilettes. Depuis, il n’en sort plus que pour se nourrir. 2
b) Chasse à cours magazine, et c’est sympa parce qu’il pourra en parler avec oncle Gégé à Noël. Plutôt qu’avec vous. 1
c) Elle : tant mieux vous aussi ! Donc il n’y a aucune raison pour qu’il passe à côté des petits cœurs que vous avez dessinés sur les pages modes de cette semaine. 3


12). Quand il enlève son pantalon, votre homme vous dévoile :

a) De sublimes caleçons Hugo Boss. Forcément puisque c’est vous qui les avez achetés, et vu le prix que vous les avez payés, il aurait pu au moins enlever l’étiquette. 1
b) Son caleçon de l’équipe de France, celui qu’il lave lui-même à la main avec la lessive « spéciale strings ultra délicats ». 2
c) Boxer or nothing. Il a des principes quand même !  3


13). Ce samedi soir, votre chéri sort avec enthousiasme deux pizzas surgelées et contemple le programme télé avec amour. Cruellement délaissée, vous boudez. Réaction :
a) « Tu fais la tête ? Tu préfères qu’on commande des sushis ? » 1
b)  « Tu fais la tête ? Tu préfères me laisser avec la télé et aller faire une soirée copines-Chardonnay-concombres ? » 2
c) « Tu fais la tête ? Tu préfères qu’on révise ensemble l’article « pizzas et Kama Sutra » que j’ai posé sur ton bureau ? 3


14). Au bout de quelques mois, il vous fait part d’un de ses fantasmes : une partie à trois avec Maud-Cindy, sa copine louche. Hors de question ! Réaction :
a) Il est un peu déçu mais bon, c’est pas grave, il n’insistera pas. A moins que…et si Jean-Régis participe aussi… 1
b) Il est très déçu, alors il insiste, il insiste et il insiste : ne soyez donc pas si coincée il vous dit ! 2
c) Vous avez cru que c’était une question ? Non il vous parlait de lui, c’est tout. Alors maintenant, c’est à vous de lui raconter des trucs ! 3


15). Pour votre homme, les copains c’est :
a) Pour se détendre, rigoler un peu et faire une soirée « entre mecs » de temps en temps. Très peu pour vous, vu qu’on n’a pas encore inventé la pizza à 0 %. 1
b) Absolument sacré, sous peine de rupture pour cause d’étouffement spirituel. Sa devise : « âââââvouâââr un bon copaiiiiiiinnn… ». 2
c) Dans la case  « vie sociale », celle qui vient juste après « vie amoureuse ». 3


16). Après vous avoir fait l’amour, votre chéri adore :
a)Vous prendre dans ses bras et recommencer. 3
b) Vous prendre dans ses bras et s’endormir en sentant votre parfum. 1
c) Vous prendre dans ses bras pour récupérer la télécommande qui a glissé, là, sous vos fesses. 2


17). Vous le faites toujours craquer, mais il vous trouve irrésistiblement sexy quand :
a) Vous portez sa guêpière rouge et noir, avec les franges et les galons dorés. D’ailleurs, bon sang vous aimeriez bien savoir où il a dégoté ce truc là ! (Non, peut être pas, en fait).2
b) Vous vous la jouez « jupe droite-talons aiguilles », façon working girl prête à tout. Avec ça, aucun risque de se tromper : ça fait fantasmer tous les mecs ce truc là. 1
c) Aucun soucis à l’horizon, nul dîner chez Belle maman, nul coup de fil de la votre : vous rayonnez. Débordante de confiance en vous, vous le faites fondre sous votre regard de braise…3

Résultats


Vous avez une majorité de  : 2
Apparemment il n’a pas inventé le Kama Sutra, et il n’a pas franchement tout compris aux ascenseurs vers le septième ciel. Bon d’accord, on est un peu sévère, mais admettez que son style ne vous fait guère grimper au rideau ! Trop sûr de lui, ou au contraire trop timide, il n’est pas assez à l’écoute de vos réactions et vous êtes sans doute parfois amenée à simuler (vous pouvez avouer, on ne vous en voudra pas…). Votre homme est trop à l’écoute de ses propres sensations pour se préoccuper de ce qui se passe chez vous. Pour lui, il est acquis que vous prenez du plaisir, qu’il vous le donne, et que vous êtes parfaitement satisfaite (puisque vous lui faites toujours un câlin après !). Bref, une petite mise au point s’impose, du genre « ça j’aime, ça j’aime pas ». Faites lui comprendre que l’amour, plus ça dur, plus c’est épanouissant pour les deux partenaires. Plus il vous donnera de plaisir et plus il en aura, plus il se retiendra et plus ça sera fort. Il faut donc apprendre à dialoguer pour renforcer la connaissance de l’autre et la compréhension mutuelle. Et s’il ne veut pas faire un effort ? Tant pis pour lui : un de perdu…


Vous avez une majorité de  1 Peut mieux faire. Vous pouvez le garder car il a envie de s’améliorer, mais il faut le guider et l’inciter à faire encore mieux ! Votre homme est curieux de se qui se passe chez vous, mais il ne s’y prend pas toujours comme il faut. Lui rappeler gentiment le BA ba n’est souvent pas une mauvaise chose (Non, 14 minutes 23 avec les préliminaire ce n’est pas « un temps honorable »). Encore une fois le dialogue est la chose essentielle, faites lui part de vos fantasmes, plutôt que de vous concentrer sur les siens, et incitez-le à se retenir pendant la relation. L’important est qu’il ne soit pas à la recherche de son propre plaisir mais tienne mieux compte de vos sensations (vous y arrivez bien, vous !), et lui aussi y trouvera un plaisir accru. 


Vous avez une majorité de  3 Formidable. En deux mots : il faut s’y accrocher et l’empêcher de se sauver ! Votre homme sait d’instinct ce qui vous fait plaisir. Prendre son temps, parler : il a parfaitement intégré les notions essentielles. Il fait preuve d’assez d’assurance et d’imagination pour vous mettre d’emblée en confiance, et, pour lui, vous vous sentez prêtes à faire ce que vous n’aviez jamais fait auparavant. Bref, les nuits sont torrides et se prolongent dans la journée : il est génial. La seule chose qu’on vous conseille, c’est de bien l’agripper parce que d’autres auront sûrement envie de vous l’emprunter pour essayer !

Réalisation Sofia Hudic

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Le sexe « fragile » n’est peut être plus…

Celui qu’on pense!

Depuis plusieurs années, de nombreuses publications brossent le portrait d’un homme affaibli, fragilisé dans sa sexualité !

Beaucoup se plaisent à le dire, l’émancipation de la femme n’est pas source d’épanouissement pour l’homme. Il fut un temps où ce dernier était « puissant ». A tel point que lorsque la femme ne le trouvait pas assez, elle se devait de simuler son plaisir pour ne pas heurter la sensibilité de son partenaire. A cette époque, l’homme était une machine à faire l’amour ; machine du tout biologique sans ratés (mais pas sans à-coups). A tel point qu’il pouvait appréhender son sexe comme un prolongement de sa personne voire une entité extériorisée (un objet ?) source, selon lui, de plaisir inconditionnel pour ses dames. Un problème ? Rien de plus facile, il suffisait de réparer la mécanique.

La prise de conscience pour l’homme de la sexualité des femmes l’a fait redescendre de son nuage. Les femmes veulent autre chose, elles veulent jouir pour de vrai : on s’engage alors sur la voie de la performance. Aïe ! Mais comment faire si ce sont elles qui demandent ? Le corps médical a résolu en partie le problème : mise sur le marché des IPDE5 5 (Viagra, Cialis, etc…. Ces messieurs sont rassurés, leur belle mécanique peut repartir sur commande. Le contrôle de l’éjaculation n’est pas toujours assuré ! 

Mais rien n’y fait, ce n’est toujours pas la solution miracle tant attendue. Les difficultés persistent. Mais là, Monsieur n’est plus d’accord, il sent le piège : dévoilement de son intimité, préoccupation de sa partenaire, demande de performance et de résultat, …Mais où va-t-on ? On veut lui retirer sa virilité ? Pour vous, Mesdames, vos conjoints ne sont plus un tout mais seulement un sex toy organique. Vous vous en contentez à moins qu’ils ne défaillent. « Les magazines féminins et les réseaux sociaux construisent la figure d’une femme doublement « libérée » : elle veut jouir dans les cadres inchangés de la sexualité sexiste et elle est une consommatrice décomplexée ». La femme castratrice, la femme couguar fait peur, les fait fuir. Quel revirement de situation, l’homme devient proie et objet sexuel à son tour. Peu satisfaisant, il est rejeté ; après tout le vibro est plus efficace et n’a pas d’état d’âme.

Ainsi, les partenaires sont devenus adversaires sur le terrain de la sexualité. C’est à celui qui jouira le plus fort. La sexualité se pratique en solo, chacun dans son coin : « je dois bander pour qu’elle jouisse ; je dois jouir pour qu’il bande ». Cela dit, l’homme a de la ressource et sait apprendre du passé. Il ne va pas lâcher aussi facilement sa position de « dominant ». Regardez bien autour de vous ; ne voyez-vous pas poindre les Mouvements de Défense des Hommes Fragiles ? La migraine du soir ou l’abstinence masculine émerge dans les ménages. Pour se protéger d’éventuelles désillusions ? Ou tout simplement pour affirmer, de nouveau, leur pouvoir de domination comme le rapporte certains. C’est peut-être une explication parmi d’autres de l’augmentation des violences féminines et des féminicides.

Après avoir perverti les hommes pendants des siècles, les femmes les fragiliseraient à présent. Que certains se sentent le devoir de trouver des explications aux menus tracas de leurs semblables est compréhensible. Cependant, que certaines trouvent leurs justifications acceptables, est plus discutable. N’ouvrons pas la porte à de nouvelles polémiques délétères pour le couple. Aussi, Mesdames, puisque vous êtes la cause de tous les maux de tête à venir de vos partenaires plus «fragiles », laissez-leur le temps de s’habituer à cette sexualité qui est la vôtre et qu’ils découvrent bien malgré eux. Ce n’est pas gagné !

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Un mari chaste, une épouse épanouie.

Cet article, assez long puisqu’il fait plusieurs pages (36) a été publié, il y a plus de 20 ans! L’autrice m’est inconnue. Les mouvements féministes et particulièrement MeeToo semblent permettre, aujourd’hui d’imaginer sa généralisation. Est-ce une solution pour la stabilité du couple, une façon d’éviter les problèmes de consentement, de violence sexuelle? Chacun(e) aura sa propre idée après l’avoir lu.

Je n’ai pratiquement pas apporté de corrections (en italiques), laissant ce texte dans son époque. Il est évident qu’il est beaucoup plus facile aujourd’hui de trouver dans le commerce les différents objets nécessaire à la réalisation de ce « projet de société ». Il est en français, anglais et italien.

Surtout n’hésitez pas à apporter vos commentaires. Ils restent totalement anonymes.

Avertissement aux Hommes

« Si le sujet de cet article vous intéresse, alors Messieurs, je vous mets en garde. Soit, vous avez seulement envie de fantasmer et dans ce cas vous pouvez le lire tout à votre aise, soit vous pensez avoir une chance, même faible, de convaincre votre femme d’entrer avec vous dans ces jeux de soumission et de chasteté et dans ce cas je vous déconseille fortement de le lire« . La suite avec le lien, ci-dessous

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Disputes dans le couple: un mal qui nous fait du bien!

Pas une saison ne passe sans qu’on nous rebatte les oreilles à propos des disputes dans le couple. Et la période de Noël en est souvent une source. Pour les uns elles sont nécessaires voire indispensables pour la santé de la relation, pour les autres elles sont une preuve de son «bon» fonctionnement . Gare à ceux qui évitent les prises de bec, haro sur le non-dit, dénonçons à qui mieux mieux les imprudents pacifiques capables de déployer toute leur diplomatie pour éviter l’explosion.

Gardons nous cependant de mettre toutes les disputes dans le même sac, certaines sont positives, constructives, d’autres mauvaises et dévastatrices. Qu’est-ce qui fait la différence? Pour y voir plus clair dans ce monde de discorde disons plutôt que la dispute se comprend soit comme un mode de résolution de tensions, soit comme un fonctionnement relationnel en soi.

Le premier modèle

Le premier modèle pourrait être une métaphore de l’orgasme, la tension monte,  puis se résout dans un déluge de mots, d’interpellations, et parfois d’insultes, puis, quand chacun a vidé son sac, l’apaisement survient naturellement, et la réconciliation sous la couette vient conclure, jusqu’à la prochaine fois. Le cycle peut donc redémarrer, c’est pourquoi on a tendance à croire que la dispute remet les compteurs à zéro et peut donc en ce sens être salutaire.

Le second

Quand la dispute devient un mode relationnel, une sorte de convention de couple, elle est permanente, l’un ne s’adresse à l’autre que sur le ton de la colère et vice versa, à la manière d’adversaires sur un ring de boxe. La violence s’installe peu à peu, mais la dispute n’aboutit à rien d’autre que d’augmenter la souffrance, et l’ampleur du désastre. Certains mots, certains gestes sont irréparables pour le couple et pour l’entourage. Les disputes du couple font souffrir les enfants, et les marquent durablement en leur inculquant un modèle qu’ils auront plus tard tendance à reproduire. 

On peut toutefois s’étonner que le couple dure. Pierre Desproges disait que dans un couple «il y en a toujours un qui pleure et l’autre qui s’emmerde…» Est-ce à dire que les couples qui ne se disputent pas vont mal? On a tous en tête le couple où l’un des deux domine et l’autre subit; cette structure n’apporte peut-être pas le bonheur conjugal, mais garantit une certaine stabilité tant que le dominé ne se rebiffe pas. Dans ce type de couple, il n’y a pas de dispute car l’un des deux abdique avant, soit qu’il n’ose pas s’exprimer, soit qu’avec perversité, il laisse l’autre aller à l’erreur ce qui lui permet de progresser un peu plus sur  l’échelle du «martyrat», et de savourer les échecs de l’autre comme une vengeance secrète .

Illustration

Claude et Hélène sont mariés depuis 20 ans, leur couple est uni, solidaire, aimant mais pas sans nuage, Hélène explique: « quand nous ne sommes pas d’accord, une explication est nécessaire, on met cartes sur table, on s’écoute mais surtout on cherche une solution ensemble, je crois que c’est ça qui fait que notre couple dure.» Claude ajoute: « c’est juste une question de respect et de confiance.»

Ces deux mots font en effet la différence: respect et confiance permettent de s’attaquer aux divergences et non à l’autre, il s’agit bien en cas de désaccord de s’en prendre au problème et seulement au problème.

Achille et Marie ont un point de vue différent, Marie témoigne: « moi je suis très spontanée, quand quelque chose ne va pas, je le dis tout de suite, et même souvent je le crie, on se dispute de temps en temps et là on y va carrément. Après on s’aime encore plus.» «Une bonne dispute de temps en temps ça nous remet les pendules à l’heure» conclut Achille, mais il précise: «au fond, c’est possible parce qu’on ne se dispute pas très souvent, et que sur des bêtises, finalement sans importance, je pense que si nous avions un vrai problème, on en discuterait sérieusement…» 

Les disputes sans conflit seraient donc le modèle à suivre, alors pourquoi se disputer quand on peut se contenter de se chamailler?

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Entre féminisme et féminité : comment être une femme…

Être une femme en France aujourd’hui, cela signifie avoir les même droits qu’un homme et trouver cela naturel, sans forcément se penser féministe. C’est aussi porter une personnalité et une identité féminine, que l’on voudrait pouvoir exprimer tout aussi naturellement. Mais ce n’est pas si évident…

Une certaine féminité est définitivement porteuse d’infériorité

L’image est rebattue, presque radotée, mais tellement fascinante qu’elle en est incontournable. Illuminé par les spots de télévision, un groupe de jeunes femmes en maillot labellisé et écharpe brodée ou robe chatoyante prend la pause, cheveux lissé et sourire figé. C’est le grand soir, la glorieuse élection des Miss, le destin esthétique de notre pays est en jeu. De l’autre côté de l’écran, il y a vous, sourire méchant aux lèvres, occupée à calculer : « à raison d’un neurone et demi par Miss, multiplié par le nombre de candidates = plus ou moins la capacité intellectuelle d’un poulailler industriel ? ».

Un peu facile, certes, mais derrière la critique le malaise est réel. Car enfin, ce qui apparaît dans cette anecdote, c’est qu’une femme défilant comme une vache laitière au salon de l’agriculture ne se contente pas de se ridiculiser, elle m’atteint aussi, spectatrice, en s’arrogeant le droit de me représenter. Il en va ainsi pour tout symbole de féminité, porteur de l’identité d’un groupe. Mais peut-on vraiment se reconnaître dans cela ? Ne se sent-on pas dévalorisée devant cet étalage de produits régionaux ? Sans doute, et il est clair qu’une certaine féminité est définitivement porteuse d’infériorité. 

Le monde du travail, machine lourde et réfractaire au changement, en est le vivant exemple où les cas de discrimination sournoise, pour cause de sexe faible, ne manquent pas. Dans cet univers, les femmes seraient porteuses de « caractéristiques » spéciales qui les prédisposeraient à certains postes dans des domaines particuliers comme le social ou la famille. Les témoignages de femmes, affirmant préférer à leurs homologues féminins les infirmiers ou les coiffeurs, pour leur douceur et leur savoir-faire, sont délibérément omis. De fait, l’imagerie collective se fait encore étonnamment l’écho d’indétrônables catégories telles que la femme-mère et la femme-objet, un rapide détour par la publicité suffit pour s’en convaincre. Reste la féministe, masculine, castratrice et portant haut le joli vocable des Chiennes de Garde.

Il serait cependant faux de croire que cette situation est communément répandue autour de nous. Notre pays n’est en effet pas loin de détenir la palme européenne de la misogynie, et y revendiquer sa féminité revient à se placer volontairement dans une situation de séduction généralisée. On ne porte pas une jupe à son bureau, on  «l’affiche » ; et ce geste, croient-ils, signifie implicitement que l’on sera flattée de recevoir tous les commentaires grivois, voire insultants, qui ne manqueront pas tout au long de la journée. 

Plus que tout autre pays d’Europe, la France justifie en effet d’une tradition culturelle spécifique, en termes de relations homme–femme, marquée par la galanterie aussi bien que par la méfiance. Pour comprendre ce pesant héritage, il faut remonter quelques siècles en arrière. Incarnant le charme et l’influence, le pouvoir détourné, les femmes lettrées du siècle des Lumières ont fourni aux révolutionnaires, puis à des générations d’hommes politiques, le modèle de ce qu’il fallait à tout prix écarter. Tout à la fois craintes et moquées pour cette seule raison, leur féminité, les femmes vont rapidement intégrer la nécessité de se débarrasser de ces attributs ; seul moyen d’accéder aux droits et libertés accordés aux hommes dès 1789. Il peut paraître surprenant que le pays des droits de l’homme ait été finalement relégué à l’arrière garde des pays européens pour l’application de ces droits au féminin. Et pourtant, honte à nous, la France donneuse de leçons a très longtemps confondu « universel » avec « masculin »… 

« je suis féministe car j’ai reçu une éducation humaniste »

Si aujourd’hui les Françaises votent, et jouissent d’un statut théoriquement égal à celui des hommes, il ne faut pas oublier que ça n’est pas arrivé tout seul. Ce résultat, n’en déplaise, nous le devons au combat féministe. Le féminisme à traversé plus de deux siècles, et, quelle que soit l’image qu’il nous en est restée, il fut à la base d’une révolution culturelle qui n’a pas encore dit son dernier mot. C’est au nom du féminisme que  le monde du travail s’est ouvert, et c’est aussi grâce à lui qu’une femme moderne est libre de ses choix et de sa vie. Il arrive fréquemment que l’on confonde féminisme et misandrie. Une méfiance qui s’exprime parfois au travers de quelques lieux communs, entendus au hasard de discussions : « les féministes sont masculines, elles n’aiment pas les hommes », « elles veulent écraser les hommes ». A la décharge des femmes qui tiennent ces propos, il faut aussi rappeler qu’il y eut beaucoup de courants féministes dont certains, spécialement radicaux, ont manifestement laissé des traces…

Pourtant, c’est à elles que nous devons nos droits et libertés essentielles. Une dimension qui n’échappe pas à d’autres femmes d’aujourd’hui, telles que Barbara, étudiante de 22 ans, qui répond lors d’un interview : « je refuse le sexisme comme je refuse le racisme, qui relèvent de la même idéologie […] alors, oui, je suis féministe car j’ai reçu une éducation humaniste. ». 

Les années 70

Ce n’est que dans les années 1970 que le mouvement quitte le domaine politique pour investir la sphère privée. Il prend alors la couleur de ce mouvement radical, objet de tant de critiques aujourd’hui. Une démarche historiquement située, si l’on se souvient des réactions masculines, et qui n’est évidemment pas transposable aujourd’hui. C’est pour cette raison que le mouvement perd rapidement de sa force, pour subir finalement un spectaculaire renversement dans les années 1990. C’est alors qu’éclate le débat qui nous occupe aujourd’hui. 

L’égalité dans le travail fut conquise par des féministes adoptant volontairement des masques virils. Un phénomène qui, une fois de plus, s’explique aisément par le contexte. Le monde du travail, école de la virilité s’il en est, ne s’est ouvert aux femmes qu’à la condition qu’elles adoptent les codes de comportement qui y étaient associés. Le mouvement donne naissance aux working girls, incarnées par Sigourney Weaver dans les années 1990, reines du marketing affichant vocabulaire et comportements d’hommes. Les planchers des bureaux portent encore les marques de leurs dents interminables… Seulement voilà, il est apparu rapidement que même les femmes d’affaires ont une horloge biologique, et toutes n’ont pas accepté de faire une croix sur l’expérience de la maternité. Le féminisme n’a pas tenu le choc de cette découverte, et la société s’est empressée de ramener à la vie le modèle de la « vraie femme », épouse et mère avant tout. Le clash avéré entre féminisme et féminité semblait tranché en faveur de la seconde. Une femme a besoin de se réaliser professionnellement, tout comme un homme, mais l’égalité des féministes niait tout simplement l’identité féminine.

Depuis ce temps-là, pourtant,…

…le travail féminin a reconquis du terrain. Il affiche même une victoire stupéfiante : on a vu l’accession d’une femme à la tête du Medef, à la direction d’entreprises côtées au CAC 40, organisations des plus masculines (pour ne pas dire machistes)de notre pays. La société nous a réservé, en quelques années, une surprise assez spectaculaire, à savoir la réconciliation du couple banni, le pouvoir et la féminité. Le plaisir parfois éprouvé devant cette sur-médiatisation de femmes est à la mesure des aspirations : une redéfinition de la féminité au cœur des ambitions égalitaristes. Simone de Beauvoir nous apporte la citation, plus moderne que jamais, qui incarne cet espoir : « l’égalité dans la différence ». 

La scène politique

Le spectacle récent que nous offre la scène politique témoigne véritablement de l’apparition d’un contexte propice à une redéfinition des rapports entre féminisme et féminité. La société, valorisant progressivement des qualités professionnelles neutres au détriment de valeurs sexuées (la compassion et la patience pour les femmes, le courage et la force pour les hommes), a créé elle-même les conditions de l’accession des femmes aux plus hauts postes. Les femmes de pouvoir, qui émergent aujourd’hui, sont le produit d’une société de l’enseignement qui leur a permis d’atteindre le sommet par leurs propres moyens. A ce phénomène s’ajoutent en France les premiers effets produits par la loi sur la parité. Des femmes accèdent désormais à un mandat politique par le biais de la consécration suprême qu’est l’élection. On pourra m’objecter que les femmes de pouvoir ne datent pas d’aujourd’hui, et une autre « Margaret Thatcher » viendra sans doute me le confirmer. Certes, mais, outre que celle-ci affiche l’unique tailleur des sommets internationaux, on se souviendra de cette phrase de François Mitterrand :  « elle est le seul homme du gouvernement anglais ». Et pour cause, ses brushing agaçaient et contredisaient ouvertement sa fonction. Aujourd’hui, au contraire, on s’émerveille qu’une femme au pouvoir soit aussi une femme. On trouve du charme à Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, de la classe à Clémentine Autain et de la poigne à Marine Le Pen. Un panorama qui serait très incomplet si l’on omettait Giorgia Méloni, présidente du conseil italien, incarnation d’une main de fer dans un gant de velours. Étonnante situation que celle-là, où la féminité, si longtemps cachée, étouffée parce que source d’oppression, se retrouve tout à coup valorisée et projetée sur le devant de la scène.

A ce jeu, les médias ne sont rien moins qu’innocents car le sujet est vendeur. Subitement rangés dans le camp des femmes, ils se font par ailleurs l’écho d’un phénomène politique essentiel en Europe : la crise de la démocratie représentative. C’est alors tout le modèle démocratique, culturellement masculin, qui est remis en cause. S’y trouvent dénoncés, pêle-mêle, la société d’essence patriarcale, les figures politiques traditionnelles masculines et la fonction présidentielle, représentation du père. Un terrain propice pour que féminisme et féminité puissent enfin se rencontrer, lorsque l’image de la femme semble incarner le renouveau. Des qualités traditionnellement attribuées aux femmes, qui ont longtemps servi et servent encore à les discriminer, apparaissent sous un jour nouveau. Les femmes semblent plus aptes à s’intéresser aux immenses problèmes sociaux qui agitent les populations, plus compréhensives et plus humaines. Il n’est plus question désormais de cacher ces traits féminins sous un comportement viril car, au contraire, ils sont complémentaires du talent et de l’expérience que l’on attend à un poste élevé. La féminité n’est plus l’antithèse du pouvoir, elle n’est plus synonyme de faiblesse et d’incapacité naturelle. Elle est à l’inverse le symbole du renouveau politique, sous la houlette de l’autorité maternelle incarnée par un sourire rassurant d’une présidentiable…

Le débat s’achemine vers une redécouverte des identités

Ce qui est visible au sommet de la société est certainement le signe d’un changement profond, appelé à se diffuser par le biais des médias. Mais ce mouvement sera lent. Dans la réalité quotidienne, les questions des femmes portent sur ce lien entre la défense de leurs droits et l’expression de leur identité féminine, susceptible de nuire à leur statut. Aussi ne faut-il pas abandonner le féminisme, pour que féminité ne rime plus avec subordination, mais en valoriser une conception qui défende les apports de chacun dans une société composite. Le problème est que les rôles sociaux assignés à chaque sexe sont confondus avec les différences liées à l’identité du genre. Ainsi la féminité « primitive », dont j’ai pu évoquer les aspects au début de cet article, est-elle un pur produit social qui s’apparente à la virilité. (voir pour cela Freud et son vagin denté castrateur). Ces deux concepts définissent les conformismes sociaux dont, précisément, il est urgent de se débarrasser. Au contraire, masculinité et féminité désignent une identité sexuelle, une capacité à aimer et à « habiter » son propre corps. 

Au cœur de la société, le débat s’achemine doucement vers une redécouverte des identités spécifiques masculines et féminines, et ce autour de la question du couple et de la maternité. La redéfinition des responsabilités, du partage des rôles entre l’homme et la femme, est un mouvement lent mais porteur de liberté dans une nouvelle logique sociale. Certains pays nordiques ont mis en place d’importantes mesures dans ce sens, la Suède ayant été bien sûr un modèle du genre.

Il faut cependant encore se garder de crier victoire, car ce qui est médiatisé est, par définition, exceptionnel. Ceci est valable tant pour les femmes en politique que pour les lois suédoises. Le quotidien nous fournit encore d’amples raisons de penser que, si brèche il y a dans le conformisme, elle est encore bien mince. Certains hommes ont toujours beaucoup du mal à envisager cette féminité libérée à laquelle on espère pouvoir accéder un jour. Pour ceux-là, virilité oblige, Miss camping restera a jamais la quintessence de la féminité. Nos beautés locales n’ont donc aucun soucis à se faire, et fort heureusement car, c’est bien connu, le stress fait grossir.

Propos recueillis…

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L’obésité et la vie sexuelle

Entretien avec Patrice Cudicio, médecin, ancien responsable d’enseignement pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie du Grand Ouest.

Sculpture de Botero

Les obèses renoncent-ils à leur vie sexuelle en raison de leur problème?
Pour les obèses, la sexualité représente un problème qui vient s’ajouter aux autres. Maintenant, dans le cas d’obésités qui s’installent progressivement, on peut à juste titre se demander s’ils n’avaient pas renoncé à leur vie sexuelle avant. 
Généralement, on observe que les personnes en surpoids se sentent dévalorisés au niveau de leur image sociale, les relations aux autres s’en trouvent donc compliquées. Actuellement, on assiste à un vaste mouvement de culpabilisation des obèses, ils sont désignés comme fautifs, le renoncement à une vie sexuelle peut aussi être compris comme une punition.
Maintenant, il y a aussi des obèses qui s’acceptent dans leur volume et leur poids, et sont satisfaits de leur vie sexuelle.

– Qu’est-ce qui justifie ce renoncement?
L’image de soi, la peur d’être rejeté, le malaise qui accompagne l’obésité, le sentiment d’échec face à la difficulté de perdre du poids. L’habitude de compenser ses frustrations dans l’acte de manger, l’oralité devient la seule source de plaisir.

– Quels sont les problèmes sexuels les plus fréquents chez les femmes obèses?
Dans les cas d’obésité très importante, l’acte sexuel n’est pas possible pour des raisons évidentes, le volume corporel au niveau des cuisses et du ventre interdit la pénétration.
L’absence de désir et de plaisir est également très fréquente.
Il ne semble pas, le plus souvent, exister chez la femme de cause organique à ces troubles sexuels comme des problèmes hormonaux. Toutefois, il est important de les rechercher, surtout un problème thyroïdien comme une hypothyroïdie.

– Chez les hommes?
Les Dysfonctions érectiles sont la principale difficulté de l’homme obèse; et elles peuvent avoir une origine organique surtout si cette obésité entre dans le cadre d’un syndrome métabolique qui associe à la surcharge pondérale un indice de masse corporel élevé, supérieur à 30, une hypercholestérolémie, une hypertension artérielle, un diabète.
Il est également fréquent que cette obésité s’accompagne d’apnées du sommeil évoquées en cas de troubles du sommeil et de ronflements. Ces apnées représentent un risque de dysfonction érectile, mais aussi et surtout un risque cardio-vasculaire, coronarien ou autre.
Il est aussi possible de découvrir une augmentation des œstrogènes (hormones féminines) chez l’homme obèse. Nous savons que ces hormones vont avoir un effet tout à fait négatif sur le désir et l’érection de l’homme.
Enfin la taille du pénis peut sembler diminuée du fait du plastron graisseux pubien qui absorbe une partie de la longueur du pénis. Et quand on sait l’importance que l’homme attache à son instrument, nous pouvons comprendre qu’il puisse se développer un sentiment de dévalorisation et donc “d’impuissance”.
Maintenant, il y a aussi le cas des couples dont seul l’un est obèse. L’absence de désir du partenaire non obèse est également très fréquente.

Bronze de Botero

– Est-ce l’obésité interdit la séduction?
Oui si l’image de soi est très altérée; pour séduire, il faut se sentir désirable. La prise de risque de l’attitude séductrice peut aussi interdire toute démarche en ce sens. Beaucoup de jeunes femmes obèses se sentent humiliées à l’idée d’entrer dans une démarche de séduction, en effet, elles considèrent que, vu leur physique, elles doivent accepter n’importe quel partenaire. Le BDSM est parfois une alternative: maîtresse ou soumise devient un moyen de séduire.
La peur du rejet, de la solitude peut aussi déclencher une attitude qu’on pourrait qualifier de consumériste. La quantité remplace la qualité dans une sorte de fuite en avant qui, au finale n’apporte que peu de satisfaction.


– Dans un couple, si l’un des deux devient obèse, est-ce que cela peut éteindre le désir de l’autre?
C’est en effet une raison fréquemment invoquée pour justifier l’extinction du désir. Il faut mettre cela en perspective avec une vie sexuelle auparavant peu gratifiante. Voir son compagnon (sa compagne) devenir obèse peut refroidir le désir, d’autant que l’acte sexuel devient difficile à accomplir. L’obésité de l’un constitue bientôt une barrière infranchissable et le plaisir sexuel devient inaccessible. Cet état de fait peut contribuer à renforcer la recherche d’autres moyens de gratification. 


– Est-ce l’obésité peut être un bon prétexte pour refuser d’avoir des relations sexuelles?
C’est en effet une raison qui semble suffisamment forte, et ce d’autant plus que l’image de l’obèse est lourdement pénalisée. 


– L’idée de perdre du poids provoque souvent une angoisse, pourquoi?
Perdre du poids a pour conséquence de replacer la personne dans la “concurrence”. Ce qu’on s’interdit en raison de son poids devient désormais possible, plus l’obésité est ancienne et plus l’image de soi est dévalorisée. La perte de poids ne résout pas à elle seule les difficultés d’ordre psychologique et social. Si l’obésité peut être comprise comme une barrière, cela signifie aussi, qu’une fois levée, on se sente vulnérable. De nombreuses personnes ayant été obèses sont longtemps, voire toujours incapables de se visualiser “normales”, elles continuent de se sentir “grosses”. Devenir mince ne représente qu’une sorte de parenthèse. La perte de poids, pour demeurer stable devrait s’accompagner d’un travail psychologique afin de s’identifier “mince”, “léger”, au lieu de se penser “gros” et “lourd”.


– Quand on est obèse, peut-on avoir une sexualité épanouie?
Heureusement, oui! Certaines personnes sont davantage attirées par les silhouettes rondes, rassurantes, protectrices. Les artistes ont souvent représenté des femmes plantureuses dont le corps semble voué au plaisir charnel. De telles silhouettes ne sont peut-être moins à la mode en regard de certaines tendances grossophobes, cela ne veut pas dire qu’elles aient disparu de l’univers érotique.
– Quels conseils donneriez-vous à une femme obèse? Un homme? 
D’abord éliminer une cause organique (physique) à ces problèmes.
Ensuite:
D’apprendre à se regarder avec bienveillance, à aimer son corps. Il faut ensuite découvrir ou redécouvrir des plaisirs sensuels.

De la servitude amoureuse

Ce texte malgré sa longueur devrait intéresser voire plaire à de nombreuses femmes. Vos commentaires nous permettront de le savoir!

Une psychologie du bonheur dans l’air du temps.

Dans un concert de nombreuses notes contribuent à l’harmonie de l’ensemble. De même, dans les rapports entre hommes et femmes, de nombreuses variantes sont possibles. Ainsi, il existe des hommes qui éprouvent – parfois à contrecœur et sans oser se l’avouer – un besoin vital de se soumettre  à la femme qu’ils aiment et admirent. Selon certaines philosophies, la nature a fait que, au sein de la société,  d’aucuns sont nés pour servir et obéir, d’autres pour dominer. Ces hommes trouveront donc en face d’eux des femmes dotées d’une autorité naturelle, lassées de l’arrogance conquérante et du sentiment de supériorité de la plupart des hommes, lesquels n’hésitent pas à leur imposer leur volonté et leur domination. D’autres encore, surtout aux Etats-Unis,  estiment qu’il appartient à la femme – à toutes les femmes – de diriger l’homme qui a trouvé grâce à ses yeux,   à l’homme de se courber sous sa volonté (voir le livre de Terrence C. Sellers, Dominant Women/Submissive Men).

Quoiqu’il en soit, l’homme que sa nature profonde, ou le désir d’établir des rapports amoureux sortant de la banalité, ou le goût du jeu de rôles pousse à se soumettre de plein gré n’est pas un malheureux, car, à l’instar du cheval ou de l’éléphant, plus il sent la main ferme qui le dirige, plus il s’épanouit;  et plus aussi il s’attache à la femme qui lui impose son autorité.

L’homme soumis, fasciné par la ferme volonté d’une femme aimée, l’est aussi par son charme et sa présentation. Alors sa propre volonté fond comme la neige au soleil: il ressent un besoin irrésistible de s’incliner devant cette femme enchanteresse. De même que le bœuf ne peut s’empêcher de brouter l’herbe,  de même l’homme soumis ne  peut faire autrement – c’est plus fort que lui – que d’obéir à celle qui l’ensorcelle, de la servir avec joie, de l’approcher avec  déférence et adoration. 

A son tour, la femme exigeante trouve dans l’homme soumis un partenaire idéal, car elle découvrira en lui un être certes viril, mais serviable, docile et zélé, toujours prêt à prévenir ses moindres désirs, à prendre soin de sa personne, de ses vêtements, de son logement. L’homme soumis est en quelque sorte l’instrument complaisant du bien-être et du bonheur de la femme au caractère fort. Dans le domaine des relations intimes, l’homme soumis ne se montrera pas envahissant car il sait qu’il n’a pas un droit acquis sur elle. Se préoccupant prioritairement du plaisir de sa compagne, il se contentera des faveurs qu’elle voudra bien lui accorder à son rythme à elle, d’autant plus qu’un homme affamé se montre plus empressé qu’un homme repu. La raison de vivre d’un homme soumis volontairement à sa compagne se résume en deux mots : servir, obéir, vénérer.

Le bonheur requiert de vivre en accord avec soi-même. Entre ces deux êtres que sont la femme dominante et l’homme soumis, il y a donc une totale complémentarité , chacun répondant parfaitement aux besoins vitaux de l’autre. On peut parler d’une véritable symbiose au sens biologique du terme.

Quelques modèles historiques

Les grands sages

Fig.1 Socrate et Xanthippe

L’histoire nous fournit de nombreux exemples d’hommes de valeur se soumettant à la grâce féminine. Socrate (Fig. 1) , le grand philosophe, se soumettait de bonne grâce à l’autorité despotique de son épouse Xanthippe, Aristote (Fig. 2) à celle de Phyllis. Hercule, le célèbre héros, accepta de devenir pendant un temps, l’esclave d’Omphale, reine de Lydie, laquelle l’accablait de travaux dégradants, avant de s’en servir comme esclave sexuel. La magicienne Circé, dont les charmes faisaient tourner la tête  à tous les hommes, sauf à Ulysse, qui l’approchaient, transformait ceux-ci, à l’aide de sa baguette magique, en animaux dociles rampant  à ses pieds.

Fig.2 Aristote et Phyllis

Aux pieds d’Omphale

Le héros de cette histoire est Hercule, symbole de la force virile et du courage. Hercule avait perpétré un crime : il s’était rendu coupable de meurtre sur la personne d’un honorable citoyen : Iphitos. Étant à l’abri de poursuites judiciaires en raison de son rang social, il se rendit au temple et demanda aux prêtres ce qu’il devait faire pour se laver de cette faute. Les prêtres répondirent qu’il devrait travailler comme un esclave pendant trois ans et qu’il devrait obéir au doigt et à l’œil à son maître, qu’il devrait faire tout ce qu’il lui commanderait de jour comme de nuit et ceci pendant trois ans. Hermès, patron de toutes les transactions financières importantes et l’exécuteur du contrat, vendit le héros et, par la suite, remit l’argent de la vente, trois talents d’argent  aux enfants d’Iphitos. 

Fig.3 Hercule (Héraclès) aux pieds d’Omphale, peinture de Ch GLEYRE

Il fut acheté par Omphale, une femme qui s’y entendait en affaires. Ainsi commença le rôle d’esclave de Hercule. Sa maîtresse était Omphale, la belle veuve de Lydie, dont il assouvissait tous les désirs et toutes les volontés. D’après les dires, il paraîtrait qu’il n’eut pas trop de mal à exécuter ce rôle d’esclave. Au contraire, on dit qu’il y passa de beaux jours et qu’il remémora toujours plus tard ses jours passés à Sardes en Lydie. Il lui rendit de loyaux services pendant trois ans, accomplissant des corvées domestiques, mais aussi  lui servant de garde de corps en débarrassant  la région (l’Asie Mineure) des brigands qui l’infestaient.

Fig.4 Omphale et Hercule par BOUCHER

Hercule ne quittait pas sa maîtresse d’une semelle. Ils passaient ensemble les jours comme les nuits, l’un à coté de l’autre. Ensemble ils tissaient et faisaient des broderies. Ils se rendaient ensemble à la campagne, dans les vallées, qui sentaient bon le thym et la menthe. Ils se lavaient afin de se rafraîchir dans l’eau des rivières. Omphale, même si elle était une princesse et une femme d’affaires, n’était qu’une femme et même une très belle femme ; et Hercule, même si ce n’était qu’un esclave, était un homme fort et robuste. Ils finirent donc par s’aimer. Cet épisode a inspiré le beau roman d’Henri Raynal, Aux pieds d’Omphale (Jean Jacques Pauvert, éditeur, 1957). Car Omphale avait  acheté Hercule comme amant, plutôt que comme guerrier. Pour briser son caractère de guerrier et de macho, Omphale eut à son égard d’étranges exigences. Elle l’obligea parfois à s’habiller en femme et lui apprit à filer. On représente souvent le héros filant aux pieds d’Omphale. Des nouvelles parvinrent en Grèce annonçant qu’Hercule avait quitté sa peau de lion et sa couronne de tremble et portait maintenant des colliers de pierreries, des bracelets d’or, un turban de femme et un châle pourpre. Il passait son temps, disait-on, entouré de jeunes filles lascives et débauchées filant et tissant la laine; et qu’il tremblait lorsque sa maîtresse le grondait parce qu’il s’y prenait mal. Elle le frappait de sa pantoufle d’or quand ses gros doigts malhabiles écrasaient le fuseau, et lui faisait raconter, pour la distraire, ses exploits passés; mais il n’en éprouvait apparemment aucune honte. Il devint le père de ses trois enfants.  D’après les dires, il paraîtrait qu’il n’eut pas trop de mal à exécuter ce rôle d’esclave. Au contraire, on dit qu’il y passa de beaux jours et qu’il remémora toujours plus tard ses jours passés à Sardes en Lydie. 

Ainsi, un jour qu’Hercule et Omphale visitaient les vignes de Timolos, elle vêtue d’une robe rouge brodée d’or, les cheveux ondulés et parfumés, lui, portant également un parasol d’or au-dessus de sa tête, Pan les aperçut du haut d’une colline. Il tomba amoureux d’Omphale et dit adieu aux divinités de la montagne:  » Désormais, c’est elle seule que j’aimerai « , s’écria-t-il. Omphale et Hercule arrivèrent à la grotte retirée où ils se proposaient de se rendre et où il eurent la fantaisie de faire l’échange de leurs vêtements. Elle l’habilla d’une ceinture en filet transparente, ridiculement étroite pour lui, et lui passa sa robe rouge. Bien qu’elle ait déboutonné celle-ci le plus possible, il fit craquer les manches; quant aux cordons de ses sandales, ils étaient trop courts et n arrivaient pas à croiser sur son pied. Après avoir dîné, ils allèrent se coucher dans des lits séparés ayant décidé de faire le sacrifice de l’aube à Dionysos, qui requiert que les sacrifiants soient en état de pureté. A minuit, Pan se glissa dans la grotte, et en tâtonnant dans l’obscurité il atteignit ce qu’ il prit pour le lit d’Omphale parce que la personne qui l’occupait avait des vêtements de soie. En tremblant, il releva les couvertures dans le bas du lit et se faufila à l’intérieur, mais Héraclès s’étant réveillé, releva sa jambe et le projeta au fond de la grotte Omphale, qui avait entendu un bruit de chute et un grand cri, se jeta hors de son lit et demanda des torches; quand les lumières arrivèrent, Héraclès et elle se mirent à rire aux larmes à la vue de Pan recroquevillé tout endolori dans un coin en train de se frotter le dos. Depuis lors, Pan voua une haine farouche à tout vêtement et demanda à ses adeptes de venir nus célébrer ses rites c’est lui qui, pour se venger, fit courir le bruit que cet échange bizarre de vêtements avec Omphale était un vice et qu’ils en étaient l’un et l’autre coutumiers.

Circé

Fig.5 Circé Triomphante entourée de bêtes sauvages par BARKER
(Art Galleries and Museums, Bradford, England )

Magicienne qui habitait l’île d’Aéa, Circé  était la fille d’Hélios et de l’océanide, Perséis. Douée de pouvoirs extraordinaires, capable de faire descendre du ciel les étoiles, elle excellait dans la préparation de philtres et de breuvages de toutes sortes, propres à transformer les êtres humains en animaux dociles rampant  à ses pieds. Selon l’odyssée, Ulysse envoya à la découverte de l’île Aeaea vingt trois compagnons; ils furent changés par la déesse en pourceaux, sauf Euryloque qui réussit à venir l’avertir. Le héros, guidé par Hermès qui lui conseilla de mélanger à son breuvage la plante magique appelée moly, se fit aimer de Circé et obtint que ses compagnons reprennent leur forme humaine.

Fig. 6 Circé dominante Circe invidiosa par Waterhouse 
(Art Gallery South Australia, Adelaide)

L’amour courtois

Fig. 7 La dame et son chevalier

Lorsqu’il cherche à se référer à un modèle culturel plus récent, l’homme soumis puisera son inspiration dans le mythe du chevalier servant (voir Denis de Rougement, L’Amour et l’Occident, Plon 1972). A l’époque de la chevalerie, les mœurs rudes de l’époque se sont soudain affinées avec l’apparition du chevalier errant. Certaines dames, reines, princesses ou châtelaines, s’attachaient les services d’un chevalier qui leur vouait un amour parfois impossible, avec la complaisance de leur mari, le châtelain. Le chevalier servant, reconnu et accepté par elle comme tel, s’engageait à appartenir à la Dame de son cœur, à la servir avec empressement, à lui vouer une vénération exclusive, et cela sans espoir de retour. La Dame adorée, laquelle était désormais sa maîtresse et souveraine, était au centre de toute son attention. Certains chevaliers à la veine poétique devinrent troubadours et chantaient des poèmes à la gloire de leur Dame (voir René  Nelli, L’érotique des troubadours, Plon 1974). Sans jamais abandonner tout espoir – et en vérité, il y eut des cas où son assiduité fut récompensée – le chevalier servant sublimait ses élans amoureux dans le cadre d’une liaison platonique. Lui refusant son corps, la Dame de son cœur lui octroyait cependant des baisers, des caresses, voire même un gage d’affection sous forme d’un mouchoir, d’un foulard ou d’un bas que le chevalier portait sur son cœur ou qu’il pressait contre ses lèvres quand il partait au combat pour défendre l’honneur de sa dame. Il s’en suivit que les relations entre amant et maîtresse (on voit là l’origine du mot!) dans certains milieux d’abord, puis au sein de la société en général, devinrent plus raffinées. Ce fut le début de la courtoisie, le chevalier ou l’amant devant courtiser la dame adorée, c’est-à-dire, lui faire la cour en la servant. Même le roi n’entrait dans le lit de la reine que lorsqu’il était invité dans sa chambre somptueuse et lorsqu’il s’y était dûment préparé.

Du raffinement érotique

Pour revenir à notre époque, on peut penser que, contrairement aux apparences, l’homme soumis, loin d’être un handicapé psychique ou un pauvre d’esprit, est au contraire un pionnier, un mutant peut-être, dans son approche des relations entre hommes et femmes, augurant d’une ère nouvelle dans un monde de plus en plus sauvage. Car cette approche rompt avec l’habitude de l’homme de considérer la femme comme une proie à conquérir, une proie qu’on courtise, il est vrai, mais qu’on domine dès qu’elle a cédé aux avances de l’homme. Elle rompt aussi avec la monotonie pornographique sur papier glacé. Car l’amour, la sexualité, l’érotisme requièrent un minimum de mystère pour être 

Peut-on expliquer le phénomène de la soumission volontaire à la femme autrement que par une simple singularité psychologique ou une déviation pour être plus clair ? Y aurait-il éventuellement une raison naturelle à se soumettre au pouvoir féminin ? Bien que cet aspect mériterait un approfondissement, nous nous bornons ici à l’évoquer dans son expression de piste de réflexion, sous risque de paraître superficiel. Un des traits caractéristiques de la féminité est d’être particulièrement sensible à l’admiration, n’en déplaise aux adeptes de la misogynie. Cette admiration à laquelle pratiquement aucun homme ne peut échapper, est focalisée d’instinct sur les valeurs positives que sont la grâce, la beauté, l’esthétique. Aucune femme ne renonce à accentuer et à souligner ces valeurs, ne serait-ce qu’en se servant de son bâton de rouge à lèvres. Or, l’admiration est un sentiment d’émerveillement devant ce qu’on juge supérieurement beau ou grand. L’homme amoureux (ou feignant de l’être pour arriver à ses fins !) se montre toujours attentionné, empressé, serviable, adoptant une attitude soumise vis-à-vis d’un être présumé supérieur, la femme. Tout homme follement amoureux tend à idolâtrer l’objet de son amour. L’admiration implique donc intrinsèquement une forme de subordination, de soumission. 

En quoi se distingue la sexualité ordinaire, celle du plus grand nombre, d’une approche qu’on peut décrire comme étant un érotisme raffiné ? Le mécanisme de la sexualité ordinaire est le suivant : approche de la femme convoitée dans un esprit de chasseur ; souvent recours à un imaginaire pornographique, ainsi qu’à un vocabulaire vulgaire et dévalorisant pour la femme ; recherche de la satisfaction rapide d’un besoin biologique et animal ; passage à l’acte le plus rapidement possible, avec ou sans sentiments ; banalisation progressive de la relation entre les partenaires et chute de la tension amoureuse.

L’adepte d’un érotisme raffiné au contraire s’abstient d’exiger ou de forcer l’accomplissement d’un acte parfois traumatisant, destiné avant tout à assouvir des instincts égoïstes. Il procède tout en douceur, en suggérant, en découvrant, en dévoilant, en explorant, en caressant sans jamais forcer, en cherchant à créer avant tout une ambiance propice à l’éclosion d’un sentiment sublime et à l’accomplissement d’un acte à un moment où les deux partenaires auront atteint un état d’harmonie suprême. De nombreux facteurs contribuent à atteindre cet état : des caresses subtiles, le raffinement d’un maquillage, le crissement d’un tissu sur la peau, les mèches d’une chevelure, les plis d’un vêtement, les fragrances d’un parfum, les harmonies d’une musique, des jeux de rôles  amoureux..

Entre les deux extrêmes, il existe bien entendu des approches intermédiaires, selon l’attitude plus ou moins attentive de chaque homme.

Or, il ne fait pas de doute que l’homme soumis, le chevalier servant, est le mieux préparé parmi les hommes pour savourer l’approche raffinée dont la durée et l’aboutissement ne sont pas prévisibles, car dépendant de l’état de préparation de la femme. Renonçant, du moins momentanément, à une réalisation immédiate, il doit, par la force des choses, cultiver l’art du raffinement érotique. Tout en l’aimant et en la désirant passionnément, il n’imposera à sa princesse aucun geste déplacé, non souhaité par elle. Il dormira à ses pieds, à côté de son lit, voire dans la chambre voisine tant qu’elle ne l’y a pas invité, lui prodiguera des caresses à la mesure de ce qu’elle est prête à accepter, considérant son corps comme un autel auquel il aspire à rendre hommage (voir René Nelli, l’érotique des troubadours). Mais, surtout, son exaltation érotique est permanente et durable, car elle ne se nourrit pas seulement de l’accomplissement momentané d’un acte : elle est alimentée à chaque instant par la fascination et l’autorité que sa partenaire exerce sur lui. C’est pourquoi sa maîtresse a elle aussi intérêt à entretenir la flamme de son chevalier servant, si son dévouement lui convient et lui est agréable. Tout en se servant de lui pour son propre confort, elle lui prodiguera bienveillance et affection et, si elle est sensible à ses assiduités, des encouragements, pour lui indiquer que son parcours n’est pas vain.

La sublimation de la passion amoureuse ne semble pas être une spécificité de la culture occidentale. Pour illustrer notre propos, rappelons cette belle légende qui nous vient d’Afrique. Pour des raisons politiques, une princesse du Rwanda est promise à un prince du Burundi. Le jour de son départ pour le Bµrundi, sur sa route, un jeune homme tombe amoureux d’elle. Elle ignore que c’est le prince héritier du Rwanda.  Le jeune homme languit et se laisse mourir d’amour. Au bout de quelques semaines, un conseiller du roi du Rwanda l’habille en femme et l’amène auprès de la belle pour y passer une nuit d’amour. Le lendemain de la nuit mémorable, le prince rassemble ses guerriers qui l’avaient attendu aux confins du Rwanda. Il livre une bataille au prince du Burundi ; en sort vainqueur et repart ave c la princesse.

Le prince du Burundi se jette dans la poussière et implore la princesse :

– Sache que je t’aime plus que quiconque. Puisque je ne peux pas être ton mari et ton prince, amène-moi comme ton esclave !

La princesse réfléchit puis elle dit :

– Si tu m’aimes tant, prends ton épée et châtre-toi !

Le prince s’exécuta sur le champ.

La princesse l’amena avec lui, se maria avec le prince du Rwanda, devint reine. Elle mourut au bout de trois ans, laissant le roi son mari seul en compagnie de son adorateur. Les deux, à présent amis intimes, ne parvinrent pas à se consoler.

L’homme de respect, le chevalier servant, est parmi les hommes le mieux préparé pour savourer l’approche raffinée dont la durée et l’aboutissement ne sont pas prévisibles, car dépendant de l’état de préparation de la femme courtisée. Renonçant, du moins momentanément, à une réalisation immédiate du désir, il lui incombe, par la force des choses, de cultiver l’art du raffinement érotique. Tout en l’aimant et en la désirant passionnément ; il n’imposera à sa princesse aucun geste intempestif, déplacé, non souhaité par elle. Il dormira le cas échéant à ses pieds, à côté de son lit, voire dans la chambre voisine tant qu’elle ne l’y a pas convié, il lui prodiguera des caresses à la mesure de ce qu’elle est prête à accepter, considérant son corps comme un autel auquel il aspire à rendre hommage. Mais, chose importante, son exaltation érotique est permanente et durable, car elle ne se nourrit pas seulement (ne s’épuise pas dans) de l’accomplissement momentané d’un acte, d’un désir : elle est alimentée à chaque instant par la fascination que sa partenaire exerce sur lui.

C’est pourquoi la dame a elle aussi intérêt à entretenir la flamme de son chevalier servant, si son dévouement lui convient et lui est agréable. Tout en se servant de lui pour son propre confort, elle lui prodiguera bienveillance et affection et, si elle est sensible à ses assiduités, des encouragements pour lui indiquer que son parcours n’est pas vain.

Le pacte gynarchique

Nous avons vu que certains hommes, de plus en plus nombreux ,  présentent la particularité psychologique d’être d’autant plus dévoués   à une femme que celle-ci se montre autoritaire voire dominante. L’autorité féminine déclenche chez ces hommes un désir de se soumettre, associé à un sentiment d’excitation et de bonheur. Il est important de ne pas confondre l’homme soumis avec un masochiste. Ce dernier ne recherche généralement qu’un plaisir égoïste, dans un décor en dehors de la réalité. Sa « maîtresse » est généralement une actrice jouant un rôle selon le scénario établi par lui. Beaucoup de femmes ne comprennent pas qu’un homme veuille se soumettre à leur autorité. Qu’elles sachent que c’est le seul moyen pour elles de ne pas voir fléchir l’ardeur que leur homme leur témoigne. L’homme qui se croit en pays conquis, voit souvent tomber rapidement sa passion, parfois dès le lendemain du mariage ! Même quand cet homme n’est pas soumis par nature, elles auraient tout intérêt à l’y habituer et à l’inciter à perpétuer l’attitude déférente dont il faisait étalage pendant qu’il la courtisait. Lorsque, comme en ce moment, un ami me demande : tu as des nouvelles de la petite princesse ? (pour être précis, il s’agit d’une jeune femme de 24 ans dont il n’est pas du tout  amoureux), c’est  que cette jeune femme l’a impressionné par son autorité naturelle alliée à une certaine grâce. On n’emploie pas une telle expression à propos de n’importe quelle fille. Il est des femmes qui, par leur attitude, donnent l’impression qu’on peut se permettre d’en faire ce qu’ont veut, qui provoquent les gestes agressifs, insolents, méprisants, il en est d’autres au contraire qui savent inspirer le respect, tout en étant coquettes et séduisantes.

Lorsqu’une femme éprouve le même sentiment d’excitation et de bonheur vis-à-vis d’un homme docile, respectueux et déférent, et que les deux partenaires, après une période d’essai, décident de vivre ensemble, ils concluent un pacte dit gynarchique. L’homme soumis s’engage à appartenir à sa partenaire, à lui obéir sans discuter, à la servir avec empressement, à lui vouer une vénération exclusive. La femme dominante, laquelle est désormais sa maîtresse et souveraine, – ou, pour parodier une expression stéréotypée encore couramment employée par certaines femmes parlant de leur conjoint comme de leur « seigneur et maître » – leur « seigneure « et maîtresse, sera désormais le centre de toute son attention. 

Dans le domaine des relations sexuelles, l’homme soumis qui a signé le pacte, n’a aucune prétention à faire valoir, car il doit se préoccuper essentiellement du plaisir de sa maîtresse. Il doit être toujours disponible pour assouvir ses appétits et ses caprices, et cela de la manière la plus zélée. Il aura à coeur de tout faire pour lui plaire et lui être agréable. Il doit se contenter des plaisirs qu’elle veut bien lui accorder, d’autant plus qu’un homme affamé se montre plus empressé qu’un homme repu. Toutefois, sa maîtresse adorée a aussi intérêt a entretenir sa flamme, notamment en explorant et en découvrant les faiblesses de son homme soumis (chaque homme a un point faible qui le rend complètement à la merci d’une femme qui sait s’en servir : cela peut être une pièce d’habillement, un parfum, une mèche de cheveux, une façon de rire, un comportement spécial parfois bizarre).  Sans s’en rendre esclave à son tour et sans le gâter, elle en tiendra parfois compte, quand cela lui chante, pour l’exciter davantage, aux fins de renforcer encore son autorité sur lui.

Dans une telle relation, il est très important que la maîtresse – nous retrouvons ici le sens originel du terme ! – ne confonde pas domination et méchanceté gratuite : il n’y a vraiment aucune raison de mépriser cet homme, cette perle rare qui ne demande qu’à faire ses quatre volontés. Ce serait le signe d’une grande immaturité et une telle femme ne mérite pas mieux qu’un partenaire macho. Une femme qui ne peut respecter qu’un homme roulant les mécaniques doit en tirer les conséquences. L’auteur a fait l’expérience de se laisser dire : toi tu es un vrai homme, parce que tu m’obéis. Quel beau compliment ! Cela lui est arrivé au magasin de chaussures, quand, à genoux et ignorant les autres clientes, il a déchaussé et rechaussé sa maîtresse le temps qu’il fallait pour essayer quelques paires de chaussures. L’autorité féminine s’accompagne normalement de gentillesse et de bienveillance et, pour le moins, de la même affection que l’on témoignerait à son animal préféré. Cela n’empêche pas la maîtresse d’avoir ses moments de colère, d’être injuste envers son adorateur si elle en a envie, et même peut-être de le gifler en public pour se calmer les nerfs.

La femme dominante, tout en se servant de son homme soumis pour son propre confort, s’engage donc par le pacte à lui prodiguer bienveillance et affection. De même que la cavalière veille au bien-être de son cheval, il est dans son propre intérêt de veiller à ce que son homme, qui est maintenant à sa merci, maintienne sa bonne condition physique et sa santé, de même que son efficience professionnelle, s’il n’est pas homme au foyer. Cependant, quand cela est nécessaire, elle sait se montrer rigoureuse et sévère. Elle a le droit de l’éduquer à plus d’obéissance et d’humilité, et, le cas échéant, de lui infliger sans faiblesse les corrections qu’elle jugera nécessaires, tout en respectant son intégrité physique. 

L’homme soumis s’abstiendra de critiquer sa maîtresse, il peut cependant la faire bénéficier de son expérience, en lui proposant humblement ses conseils dans les domaines de sa compétence. Profiter le cas échéant du cerveau et de forces de son ami soumis, ne diminue en rien son autorité, pas plus que si elle utilisait son ordinateur ou si elle dirigeait un éléphant assis sur sa nuque. La maîtresse, tout en prenant les décisions après l’avoir éventuellement consulté, doit s’engager aussi à se montrer responsable et raisonnable dans la conduite de leurs affaires communes pour ne pas mettre leur sécurité matérielle en danger. Elle pratiquera la loyauté et la fidélité autant qu’elle attend ces mêmes vertus de la part de l’homme qui s’est livré et confié à elle. 

La base d’une liaison heureuse entre deux êtres réside dans la possibilité pour chacun d’eux de s’épanouir selon ses tendances et ses aspirations profondes, sans préjugés et sans devoir les réprimer, sous prétexte de conventions sociales ou d’habitudes conformistes. Si deux partenaires parviennent à s’harmoniser sur cette base, ils détiennent le secret d’une vie à deux dans le bonheur, à l’abri de l’affadissement résultant de la routine du quotidien.

Auteur anonyme: Genève (il y a quelques années)