Corps et Physiologie 5: Questions et Réponses

Le plaisir et l’orgasme

Sebastien : j’ai 22 ans et j’ai une amie depuis deux ans, elle me dit qu’elle éprouve beaucoup de plaisir quand on fait l’amour, mais comment savoir si elle atteint l’orgasme ?

A moins de placer des électrodes au niveau de certaines parties de son cerveau, on ne peut jamais être certain de l’orgasme de sa partenaire ; il s’agit d’une expérience subjective. Maintenant, certaines manifestations corporelles et attitudes de celle-ci peuvent donner quelques indications sur sa satisfaction et son plaisir. La simulation est malheureusement fréquente. Si l’hypersensibilité du clitoris à la suite de manifestations orgasmiques permet d’affirmer dans la majorité des cas la réalité de la jouissance, ce n’est plus le cas lors de la pénétration. Nombreuses sont les femmes qui simulent le plaisir pour différentes raisons: abréger la durée d’un rapport sexuel peu agréable, voire désagréable, ne pas décevoir son partenaire et surtout « être un bon coup », plus valorisant dans une société où l’individu est souvent devenu un produit de consommation!

Le point G

Vanessa : j’ai 28 ans, je vis avec mon ami et nous nous aimons. Nous avons beaucoup de plaisir à faire l’amour et j’arrive facilement à l’orgasme quand il me caresse. Mais, je n’arrive pas à savoir où est mon point G, et je voudrais savoir si c’est indispensable de le stimuler pour avoir des orgasmes profonds.

Position pour stimuler le « point G »

S’il existe dans la paroi antérieure du vagin près de l’urètre une zone richement vascularisée, particulièrement sensible qui « gonfle » et devient turgescente au moment de l’excitation, elle ne peut pas se résumer à un « point G » mais plutôt à une zone. Le « G » correspond au nom de son « inventeur » le Dr Graffenberg. En fait, il semblerait que le plaisir vaginal naisse au niveau de l’urètre postérieure comme chez l’homme (le point P accessible lors de pénétration anale) ; mais tout le vagin peut être excité et devenir une source de jouissance, bien qu’il ne possède pas une innervation aussi riche que celle du clitoris ou de la zone en question. Le plaisir vaginal dépend de la façon dont la femme a réussi ou non à habiter son vagin et si elle a su y déposer des représentations positives, pour ne pas dire ses émotions. La stimulation du clitoris par la masturbation ou par le partenaire provoque chez 6 femmes sur 10 un orgasme tout à fait satisfaisant. Le vaginal est plus difficile à obtenir car moins mécanique.

Éjaculation prématurée, une question de sensibilité

Jacques : J’ai 35 ans, et j’ai un problème d’éjaculation prématurée, il m’arrive même d’éjaculer avant qu’il y ait eu un rapport. Quand je me masturbe, cela va très vite, mais je n’ai pas ce problème. Ma compagne et moi, nous voulons avoir une sexualité soit plus satisfaisante, et je suis prêt à suivre une thérapie en ce sens. J’ai toujours eu ce problème, je ne me souviens pas d’avoir vraiment réussi à prendre mon temps. D’ailleurs, dans la vie, je suis stressé presque en permanence et je « speed » du matin au soir. 

Dans la culture orientale, on apprend que le plaisir est lié à l’attente de celui-ci et que l’aptitude à rester maître de ses tensions sexuelles est la voie qui conduit à l’extase. Par contre, dans la culture occidentale, il en va tout autrement, ce qui a encore été renforcé par Freud et certains de ses disciples pour lesquels la rétention (retenir ses tensions sexuelles et autres) est une source de traumatisme physique ou psychique.
Bien sûr, votre stress , votre style « speed », et votre éjaculation prématurée sont différents aspects d’une attitude face à la vie… Il existe des moyens qui vont vous aider à changer, déjà, quelques connaissances pour mieux comprendre nos perceptions:
Très schématiquement, on distingue deux aspects de notre sensibilité :
– La sensibilité extéroceptive qui nous permet de ressentir des choses extérieures à notre corps.
– La sensibilité proprioceptive qui nous permet de ressentir notre corps à travers ses contacts avec l’extérieur.
Quand vous vous masturbez, vous sentez davantage votre sexe avec votre main, plutôt que l’inverse. Vous continuez à faire la même chose quand vous avez un rapport sexuel ; en fait vous continuez à vous masturbez : vous avez simplement remplacer votre main par le sexe de votre partenaire.
Essayez de caresser le sexe de votre compagne avec votre propre sexe. Quand vous parviendrez à cette perception, vous ressentirez moins votre sexe et l’utiliserez plus efficacement au grand plaisir de votre partenaire, et vous aurez accompli la plus grande partie du chemin vers la maîtrise de votre excitation. 
Une approche comme l’hypnose peut vous apprendre à vous relaxer, à modifier vos représentations de l’acte et vous apporter un soutien très efficace.

Vous voulez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute

Auteur/autrice : Patrice Cudicio

Médecin

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