Revoioir le test: À quoi sert le rapport sexuel
Si, parmi les questions de l’exercice précédent, vous avez privilégié la réponse 7, c’est que vous avez adopté une sorte de « contrat » qui régit votre relation. L’acte sexuel est alors une sorte de récompense en échange de comportements attendus. C’est un mode de fonctionnement qui n’est pas très éloigné de celui de nombreux animaux comme l’explique Helen Fischer, anthropologue et ethnologue en parlant des rituels de séduction :
« En fait, l’offrande alimentaire en échange de faveurs sexuelles est le procédé le plus universellement répandu. Partout dans le monde, les hommes font des cadeaux aux femmes avant de faire l’amour. » Helen Fischer[1] précise ensuite que ce comportement n’est pas spécifique à l’espèce humaine, et de citer un grand nombre d’animaux, insectes, oiseaux et mammifères qui pratiquent cet échange.
Dans la suite de la relation, cet échange va continuer, mais sous une autre forme, et, comme dans la plupart des espèces animales, certaines tâches seront l’apanage de l’homme et d’autres celles de la femme. Dans la société occidentale, aux époques où la femme n’avait pas d’autonomie financière ni d’autre reconnaissance sociale que celle apportée par son mari, ses attentes envers lui étaient très précises. L’homme se devait de la protéger, la nourrir, la vêtir ainsi que ses enfants, s’il manquait à ses devoirs, sa femme pouvait se refuser et le frustrer. Cette organisation se fonde sur une tradition fort ancienne qui voulait que la femme s’occupe de l’intérieur de la maison et que l’homme de l’extérieur.
Cette organisation a évolué, puisque les femmes accèdent à tous les postes de décisions dans la société. Mais, elles assument aussi la plupart des tâches ménagères, accomplissant en cela une double journée… Cette activité peut restreindre le désir d’avoir des relations sexuelles, et si l ‘homme semble en déficit de participation, la femme a le sentiment qu’il ne joue pas son rôle. Elle reste déçue, elle estime avoir donné activement sa part, tandis que l’homme s’est contenté du minimum, elle n’a donc plus aucune raison de le récompenser en acceptant l’acte sexuel.
Malgré les apparences, c’est toujours la femme qui décide d’accepter ou de refuser l’acte sexuel.
[1] Helen Fisher, Histoire naturelle de l’amour, instinct sexuel et comportement amoureux à travers les âges. Editions Laffont, collection Réponses, Paris, 1992 (première parution en Anglais sous le titre de Anatomy of love, en 1992)