DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

La sécheresse vaginale

La lubrification naturelle du vagin, lui conférant une texture douce et élastique est régulée par des facteurs hormonaux, génétiques, médicamenteux ou psychologiques. Cet équilibre naturel d’humidification peut donc très facilement être perturbé au cours de la vie d’une femme. La lubrification se manifeste par un écoulement transparent plus ou moins abondant qui tapisse toute sa paroi et la fente vulvaire. Cette “sudation”, signe de l’excitation féminine, est indispensable pour permettre la pénétration et faciliter les mouvements du pénis. Elle est donc à la fois une protection et un activateur de plaisir. Or, si la paroi vaginale ne s’humidifie pas suffisamment, cela entraîne chez la femme ce qu’on appelle une sécheresse vaginale. Cette sécheresse peut être source de douleurs lors de la pénétration ou même d’impossibilité d’avoir des rapports sexuels. Des brûlures et des démangeaisons peuvent survenir, provoquant de minuscules lésions sur les parois vaginales dues aux frottements sur la muqueuse sèche. Ce vécu douloureux des rapports peut se répercuter sur le psychisme de la femme et même perturber la dynamique du couple. Les conséquences psychologiques vont de la peur des rapports sexuels avec une perte du plaisir sexuel, en passant par une baisse de la libido pour éventuellement aboutir au refus systématique de tout contact intime. Bien que beaucoup de femmes en souffrent de façon plus ou moins passagère durant leur vie sexuelle, et que beaucoup d’entre elles se confient à leur gynécologue et même à leur partenaire, peu d’entre elles ont recours aux solutions à leur disposition, solutions pourtant simples et efficaces. Ces femmes considérant souvent qu’il s’agit d’un trouble transitoire ou bénin ou qu’elles ne sont plus concernées par la sexualité. De plus, ces femmes-là ignorent souvent l’origine de cette sécheresse à moins qu’elles ne soient ménopausées.

Mais ménopause ou pas, il est important de connaître les multiples facteurs pouvant interférer et déséquilibrer la lubrification vaginale naturelle. Cela permet de se libérer d’un sentiment injustifié de culpabilité envers le partenaire et de consulter pour se soigner efficacement.

Les différentes causes de la sécheresse vaginale

Les causes sont diverses et peuvent s’ajouter et multiplier leurs effets négatifs

Les causes hormonales :

– En première ligne, la carence en oestrogènes survenant au moment de la ménopause  – Les changements intervenus dans l’équilibre hormonal, par exemple pendant l’allaitement – La grossesse, surtout pendant le premier trimestre car ensuite la région pelvienne s’engorge de sang ce qui rétablit une bonne humidification – Les troubles de l’ovaire

Les causes médicamenteuses :

Certaines pilules contraceptives, les antihistaminiques, les vasoconstricteurs (ephedrine et dérivés), certains antidépresseurs, certains traitements antiacnéiques , les effets secondaires de certaines chimiothérapies, les traitements antihormonaux du cancer du sein…

Les causes infectieuses

Les infections vaginales (notamment à levure ,mycose) qui, en plus de la sécheresse vaginale, s’accompagnent de prurit, de décharges nauséabondes ou de pertes blanchâtres de couleur et de consistance anormale.

Une mauvaise hygiène de vie

-Le tabac, par l’action vasoconstrictrice de la nicotine -L’alcool qui provoque une déshydratation -Le stress, la fatigue -Une hygiène intime excessive 

Des origines psychologiques 

Elles sont souvent liées au comportement sexuel du couple, par exemple, la rapidité ou l’absence de préliminaires, la rareté des rapports sexuels, l’absence de désir, la peur des rapports sexuels, une mésentente… L’inhibition sexuelle, la méconnaissance de son corps peuvent aussi participer de ce problème.

Prévenir ou traiter la sécheresse vaginale

  1. Avoir une activité sexuelle régulière (en couple ou en solo), afin
  2. D’améliorer le flux sanguin des organes génitaux 
  3. De prévenir l’atrophie des organes génitaux
  4. Et donc de diminuer la sécheresse vaginale 
  5. Prolonger les préliminaires avant les rapports sexuels.
  6. Faire régulièrement les exercices de Kegel.
  7. Les exercices de Kegel consistent à resserrer et à détendre le groupe de muscles qui supportent les organes du pelvis et le rectum. L’alternance de la tension et de la détente renforce le plancher pelvien et peut améliorer la fonction sexuelle, tout en réduisant l’incontinence urinaire (fuite involontaire d’urine de la vessie). 
  8. Ne pas hésiter à utiliser des lubrifiants ou des hydratants en vente libre dans toutes les pharmacies (ne pas recourir à la vaseline ou à des lubrifiants à base d’huile, qui rendent poreux les préservatifs qui perdent alors leur efficacité et sont également irritants).
  9. Réduire le stress au quotidien.
  10. Restaurer une hygiène de vie saine en arrêtant ou diminuant le tabac, l’alcool…
  11.  Une toilette intime au savon doux au PH neutre, une ou tout au plus deux fois par jour sans douche vaginale.
  12. Consulter…afin d’être mieux conseillée
  13. En cas de ménopause , prendre l’avis de son médecin au sujet:
  14. De l’hormonothérapie substitutive  (solution la plus efficace au problème de la sécheresse vaginale.) 
  15. Des thérapies non hormonales (crème à base de vitamine E)
  16. Des thérapies aux plantes médicinales (phytœstrogènes)

Enfin, il faut rappeler que parler de la sécheresse vaginale est une façon de reconnaître que le désir n’est pas mort, que la sexualité perdure et que le plaisir est possible grâce à une aide appropriée.

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SEXUALITÉ ET NATALITÉ

Le sujet est à la mode sur pratiquement tous les médias depuis l’allocution présidentielle. 

La France, à l’instar de la plupart des pays européens, constate une baisse importante de la natalité. Si elle n’est pas encore responsable d’une baisse de la population, car compensée jusqu’à présent  par l’immigration et la diminution des décès, elle n’est plus à même d’assurer une renouvellement de la population.

Explications

N’étant ni démographe, ni statisticien, ni sociologue, mais observateur depuis plus de 30 ans de la sexualité française, je constate néanmoins une modification importante de la sexualité.

Nous sommes passés en quelques années d’une sexualité procréatrice à une sexualité récréative.

Il y a une cinquante d’années, la finalité de la relation était la construction d’un couple, voire d’une famille. Le plaisir sexuel très inconstant, surtout chez la femme, était la cerise sur le gâteau. Il n’était jamais évoqué comme un but dans la relation. Il est vrai que la contraception était rare, puisque la pilule venait juste d’être inventée.

Si 1968 évoque pour les générations actuelles une liberté  qui n’était pas que sexuelle, les changements étaient en cours. Les universités ont vu de plus en plus de jeunes femmes sur leurs bancs. Emancipées, elles ont privilégié, à juste titre, leurs études, leur formation, plutôt qu’une vie de couple. La contraception orale leur permettait d’avoir une vie sexuelle comparable à celle des hommes. Le changement de partenaire était relativement fréquent, et le premier était rarement celui qu’elles allaient épouser, retardant ainsi leur première grossesse. «  Le bon amant » n’était pas suffisamment fiable, donc sécurisant. On sait que la fécondité diminue avec l’âge.

Ces changements de comportements, d’abord limités aux milieux urbains, et surtout universitaires, se sont progressivement diffusés via les médias à l’ensemble du territoire. 

Aujourd’hui, les réseaux sociaux n’on fait qu’amplifier le phénomène.

Que l’on soit pour ou contre, la sexualité récréative est devenue, aujourd’hui, une des principales motivations sociétales. Ce n’est que dans un deuxième temps que le désir d’enfant survient, mais souvent un peu trop tard, la fécondité déclinant avec l’âge. D’où le recours de plus en plus fréquent à la PMA.

On constate aujourd’hui que le sexe est devenu un produit de consommation, et par extension l’individu, porteur de ce produit. Il est donc « normal » de rechercher le bon produit correspondant le plus possible à son idéal.  Il est évident qu’on ne peut généraliser à l’ensemble de la population occidentale, mais…

Il y a bien sûr bien d’autres éléments qui entrent dans cette diminution de la natalité, mais les changements dans la finalité de la sexualité jouent très probablement un rôle important.

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Le syndrome de maladie post-orgasmique (POIS)

Syndrome rare ne touchant que les hommes, il ne survient qu’à la suite d’une éjaculation.

Les hommes atteints du syndrome de maladie post-orgasmique (POIS) tombent malades quelques minutes ou quelques heures après avoir eu une éjaculation.

Les manifestations

Fatigue extrême, douleurs musculaires, état grippal avec démangeaisons des yeux, nez bouché ou larmoiement, sensation de fièvre, mal de gorge et maux de tête, mais aussi irritabilité, difficulté à se concentrer et difficulté à formuler des phrases.

Survenue

Ces symptômes surviennent après chaque éjaculation, que ce soit après une masturbation, des rapports sexuels ou une éjaculation spontanée lors du sommeil. Les symptômes peuvent persister de 2 à 7 jours. Le syndrome de maladie post-orgasmique (POIS) apparaît au moment de la puberté et peut persister pendant de nombreuses années. Il peut néanmoins apparaître pour la première fois à un âge plus avancé.

Pour éviter cela, de nombreux hommes touchés par le POIS vont décider à un certain moment de leur vie de s’abstenir de toute activité sexuelle. D’autres vont planifier leur activité sexuelle et l’éjaculation, évitant ainsi toute période pouvant entraver leurs obligations. Cependant, cette abstinence sexuelle volontaire est généralement difficile à maintenir, car des éjaculations spontanées se développent après une période de temps variable, puis les plaintes typiques du POIS réapparaissent.

Origine (Etiologie) et Traitement

Elle est inconnue à ce jour. Divers traitement ont été tentés: anti-inflammatoires (ibuprofène), anti-histaminiques (Tt des allergies) , IRS ( Tt antidépresseur). Les résultats en ont été très variables et inconstants.

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Les mots d’amour

1)      Est-il important de se parler durant l’acte sexuel, d’exprimer ses envies, son plaisir, où à l’inverse, le langage des corps se suffit à lui-même ?

Tout dépend des références sensorielles ! Si vous privilégiez la parole pour vous exprimer alors vous ressentez le besoin de parler en faisant l’amour. Si la vue est votre sens de référence pour communiquer, alors vous devrez donner à voir à votre chéri ce que vous voulez qu’il comprenne, et si les gestes, les mouvements, bref tout ce qui touche aux sensations représente votre meilleur moyen d’expression, alors vous ne ressentez pas nécessairement le besoin de parler.

L’amour fait partie de l’intimité du couple, peu à peu se construisent des codes de communication, de comportement, les mots peuvent en faire partie.Ensuite, il y a aussi l’histoire personnelle de chacun, quand on apprend à communiquer surtout en échangeant des mots, cela formate aussi le comportement amoureux. Voilà pourquoi on ne peut pas affirmer qu’il est toujours important de se parler, l’important c’est de se comprendre. Il ne faut pas oublier non plus que le sexe est un organe de communication, du moins si on a su évoluer vers un niveau relationnel de sa sexualité. 

2)      Que peut-on dire des couples qui ont besoin de se rassurer en se disant des mots doux durant l’acte, mais qui ne s’en disent pas forcément en dehors ?

Des rituels de couple ne sont pas rares, la relation amoureuse devient le cadre d’échange de paroles, de mots doux, de réaffirmation de l’engagement mutuel. Beaucoup de gens ont besoin d’un certain niveau d’émotion pour arriver à s’exprimer. En outre, dire « je t’aime » à un moment intense compte sans doute davantage pour certains que s’ils prononçaient cette affirmation à un moment plus neutre… Pour certains couples, c’est important de se choisir en permanence, rien n’est jamais définitivement acquis à commencer par les sentiments et surtout le désir. Ces couples naviguent sur une vague de séduction qui leur permet de garder intact tout l’attrait de leur relation : chaque moment ensemble est précieux, et mérite qu’on s’y investisse… Il y a aussi une valeur ajoutée dans la répétition de ces formules magiques, ce sont des déclencheurs pour l’excitation, le désir, et chaque fois que ces formules sont prononcées, c’est comme si c’était la première fois : chaque moment est unique !

3)      Certains témoignages indiquent que beaucoup de couples aiment instaurer un rapport de soumission avec les mots, et prennent du plaisir en entendant des mots très crus ? est ce que cela est le signe d’un  « problème » ? cela va-t-il forcément rejaillir sur le quotidien du couple ? et pourquoi a-t-on besoin aussi d’être vulgaire parfois durant l’acte ?

Certains couples raffolent de la salade de crudités, l’amour n’est pas toujours un conte de fées en blanc et rose, loin s’en faut. Il ne faut pas voir dans ces propos de volonté de soumission mais bien plutôt une recherche d’excitation assortie d’un petit frisson, teinté de l’attrayante frayeur de l’incorrect ou de l’interdit. Plus le décalage est important entre la personne dans la vie réelle et les mots qu’elle prononce et plus l’effet s’accroît. Le cinéma et la littérature ont largement fait usage de ce clivage. Certains couples inventent des scénarii fantasmatiques, cela fait partie de leur créativité érotique, de leur intimité, sans que cela rejaillisse sur leur vie quotidienne.

4)      A l’inverse, ne pas parler du tout et jamais est-il signe d’un problème de communication au sein du couple, même si les rapports sont satisfaisants pour les deux personnes?

Il n’y a de véritable problème que si les attentes de l’un restent insatisfaites, incomprises. Il s’agit d’éviter de confondre ce qu’on veut dire avec la forme pour le faire, deux personnes qui s’aiment sont capables de comprendre que leur mode de communication puisse différer, et de faire quelques efforts pour aller vers l’autre au lieu de s’enfermer dans une frustration permanente qui culpabilise le (la) partenaire.

Quelques témoignages commentés

« j’ai demandé à mon compagnon de me dire des choses douces lorsque nous faisons l’amour comme par exemple ce qu’il pense de moi et il m’a dit je ne parle pas quand je fais l’amour! Est ce que je peux le faire changer d’avis ? »

Au lieu de lui demander de dire ce qu’il pense, pourquoi ne pas lui demander tout simplement « dis moi que tu m’aimes… »

« j’ai très envie que mon partenaire me dise des choses très cochonnes durant l’acte, comme « tu aimes ça, salo** » etc, mais je n’ose pas lui demander. Moi de mon côté, je tente quelques : prends moi plus fort, fais moi mal, mais il ne réagit pas vraiment »
.

Oui, c’est très difficile parfois de demander ce genre de choses, surtout si on redoute que le partenaire n’en comprenne pas la dimension ludique. Le risque d’être incomprise suffit à inhiber la requête.

« mon mari et moi ne nous disons rien durant l’acte. J’avoue parfois que cela m’angoisse. J’aimerais dire des choses mais je n’y arrive pas. Rien ne sort. »

Beaucoup de femmes ressentent ce sentiment de solitude et d’angoisse en faisant l’amour parce que l’acte n’est pas vécu dans une perspective de communication. L’acte sexuel semble dépourvu de sens, les échanges y sont limités au contact et c’est certainement insuffisant pour celle qui voudrait aussi y mettre son cœur.

« j’aime insulter ma femme pendant l’amour, et elle aime ça aussi. Je ne sais pas comment c’est venu, mais ça nous plait ! peu importe si cela traduit quelque chose de malsain, nous on s’en sort très bien comme ça ! »

Oui, cela fait partie d’une culture intime qui en l’occurrence n’a rien de malsain. Jouer un personnage qui tient des propos grossiers peut aussi avoir un effet désinhibiteur…

« ça ne me viendrait pas à l’idée de traiter ma femme de sale chienne, ou d’autres choses de ce genre ! je trouve que ça renvoie aux films x et ça ne traduit pas de l’amour, mais de la bestialité ; en revanche, j’aime lui sussurer des mots doux, et elle aussi »

Bien sûr que les insultes sexuelles renvoient aux films X, à des pratiques dites « cochonnes », bien sûr que cela n’entre pas dans l’univers érotique de tous les couples. Le critère majeur c’est le respect de l’autre…

« j’aimerais pouvoir dire à mon homme ce qui me plait, ce dont j’ai envie pendant qu’on fait l’amour, mais j’ai un blocage ; Alors tout ce que j’arrive à dire, c’est : c’est bon, oui encore ! »

Serait-elle partante pour demander à son homme ce qui lui plaît et l’excite ? 

« ma femme et moi on ne se dit rien, et j’avoue que ça me plait comme ça ; c’est un moment justement ou les mots ne servent plus à rien. Les regards, les caresses, suffisent à faire passer le message. Cette tension silencieuse m’excite »

 Comme quoi les mots ne sont pas nécessairement les meilleurs moyens de communiquer…

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Les hommes qui aiment être dominés: Questions à Sofia Hudic

Sofia Hudic, certains hommes reconnaissent aimer être dominés par leur partenaire durant l’acte sexuel. Quelle peut-être l’explication ?

La place du fantasme est déterminante dans la sexualité, et généralement les hommes apprécient de les réaliser. Parmi ces fantasmes, être dominé par une femme figure en bonne place. C’est une manière se « lâcher prise », de s’abandonner,  peut-être aussi de se livrer à des pratiques sous la contrainte afin de ne pas s’en sentir coupable. Toutes les sociétés ont imaginé des parenthèses au sein desquelles ont peut changer de rôle, c’est le cas du carnaval où dans bien des traditions, ce sont les femmes qui choisissent leur partenaires pour les utiliser selon leur bon plaisir.

Quels aspects peut revêtir ce besoin d’être dominé ? Etre attaché ? Etre bâillonné ? Etre insulté parfois ? Prendre des fessées voire des sévices ? A partir de quand peut-on parler de masochisme? Diriez-vous que dans certains cas on peut parler de « perversion » ?

On parle de perversion si et seulement si les pratiques sexuelles jugées déviantes sont les seules que la personne désire, et quand la personne cherche à les faire passer pour la norme afin de contraindre ses partenaires à les accepter. Les pervers cherchent à manipuler leur entourage. Les jeux sexuels entre adultes consentants n’ont rien à voir avec les conduites déviantes. Quand l’homme veut s’abandonner à sa maîtresse, il accepte d’avance ce qu’elle pourra lui faire subir sachant que ces sévices accroissent son excitation. On observe plusieurs modes d’expression du désir de soumission : le désir d’être attaché, ligoté, réduit à l’immobilité, celui d’être isolé (ne rien voir, ne rien entendre, ne pas pouvoir parler), celui d’être malmené (insultes, mais aussi flagellation…). Cela fonctionne généralement au second degré, la situation est par elle-même source d’excitation.

Que pensez-vous de l’idée assez répandue selon laquelle certains hommes « de pouvoir » (dans leur quotidien, leur famille, leur travail) aiment perdre dans l’intimité la figure dominante qu’ils doivent montrer à la société, et ainsi se mettre en position de dominé ?

C’est en effet une explication fréquemment invoquée comme s’il y avait un besoin secret de rétablir l’équilibre entre les pouvoirs. Aussi peut-être une sorte de rite expiatoire. Certains hommes viennent à ces pratiques comme pour se faire absoudre de conduites machistes, pour d’autres, cette perte de pouvoir n’est qu’une illusion car ils ont la certitude de continuer à tirer les ficelles du jeu amoureux, après tout, ils sont à la fois demandeurs et parfois prescripteurs de pratiques de domination ou le soumis n’est pas toujours celui que l’on ligote ou reçoit la fessée. 

Doit-on y voir une « perte de virilité », la recherche d’une vulnérabilité plus « féminine » (inversion des rôles traditionnels) ou au contraire, doit-on y voir le fait d’assumer qu’un homme puisse aussi s’abandonner et se laisser faire ? 

L’envie d’être dominé peut aussi se comprendre comme une recherche d’épanouissement personnel. Aucun être humain n’est à 100% masculin ou féminin mais possède des composantes psychologiques de l’autre sexe. Certains hommes cherchent à déployer leur dimension « féminine » dans ce jeu de soumission. C’est là que l’aspect fantasmatique apparaît clairement, je doute qu’une femme épanouie puisse se reconnaître dans les rôles où son partenaire cherche à faire la « femme ». C’est bien plutôt une caricature de féminité qui est jouée. L’homme qui joue à faire la femme dans son fantasme de soumission choisit un modèle de femme  très demandeuse de sexe comme il peut en voir dans la pornographie. Certains hommes expriment aussi dans les jeux de domination une forme d’homosexualité, soit en croyant inverser les rôles, soit en ayant des pratiques homosexuelles sous la contrainte.

Pensez-vous que certains hommes ont du mal à assumer cet aspect de leur sexualité ? Et pensez-vous qu’au contraire, quand elle est librement consentie, cette pratique peut être épanouissante pour les deux partenaires ?Autrement dit, est-ce que cela peut vouloir dire qu’un homme, un vrai, n’est pas forcément celui qui domine ?

Une sexualité épanouie rend heureux les partenaires parce que chacun, homme ou femme s’y sent réellement acteur de la relation amoureuse. Que l’on soit dominant ou dominé fait partie d’un jeu érotique qui doit se déployer dans le respect de chacun.  Certains couples en font un style de vie, d’autres limitent leurs pratiques à l’intimité, d’autres encore aiment à changer de rôle… Nous n’avons pas à juger. Les repères de la masculinité et de la féminité évoluent, la bisexualité n’est plus tabou, dès l’instant que l’on peut choisir son rôle érotique c’est que l’on a choisi la liberté, fut-ce celle d’être enchaîné…

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Disputes dans le couple: un mal qui nous fait du bien!

Pas une saison ne passe sans qu’on nous rebatte les oreilles à propos des disputes dans le couple. Et la période de Noël en est souvent une source. Pour les uns elles sont nécessaires voire indispensables pour la santé de la relation, pour les autres elles sont une preuve de son «bon» fonctionnement . Gare à ceux qui évitent les prises de bec, haro sur le non-dit, dénonçons à qui mieux mieux les imprudents pacifiques capables de déployer toute leur diplomatie pour éviter l’explosion.

Gardons nous cependant de mettre toutes les disputes dans le même sac, certaines sont positives, constructives, d’autres mauvaises et dévastatrices. Qu’est-ce qui fait la différence? Pour y voir plus clair dans ce monde de discorde disons plutôt que la dispute se comprend soit comme un mode de résolution de tensions, soit comme un fonctionnement relationnel en soi.

Le premier modèle

Le premier modèle pourrait être une métaphore de l’orgasme, la tension monte,  puis se résout dans un déluge de mots, d’interpellations, et parfois d’insultes, puis, quand chacun a vidé son sac, l’apaisement survient naturellement, et la réconciliation sous la couette vient conclure, jusqu’à la prochaine fois. Le cycle peut donc redémarrer, c’est pourquoi on a tendance à croire que la dispute remet les compteurs à zéro et peut donc en ce sens être salutaire.

Le second

Quand la dispute devient un mode relationnel, une sorte de convention de couple, elle est permanente, l’un ne s’adresse à l’autre que sur le ton de la colère et vice versa, à la manière d’adversaires sur un ring de boxe. La violence s’installe peu à peu, mais la dispute n’aboutit à rien d’autre que d’augmenter la souffrance, et l’ampleur du désastre. Certains mots, certains gestes sont irréparables pour le couple et pour l’entourage. Les disputes du couple font souffrir les enfants, et les marquent durablement en leur inculquant un modèle qu’ils auront plus tard tendance à reproduire. 

On peut toutefois s’étonner que le couple dure. Pierre Desproges disait que dans un couple «il y en a toujours un qui pleure et l’autre qui s’emmerde…» Est-ce à dire que les couples qui ne se disputent pas vont mal? On a tous en tête le couple où l’un des deux domine et l’autre subit; cette structure n’apporte peut-être pas le bonheur conjugal, mais garantit une certaine stabilité tant que le dominé ne se rebiffe pas. Dans ce type de couple, il n’y a pas de dispute car l’un des deux abdique avant, soit qu’il n’ose pas s’exprimer, soit qu’avec perversité, il laisse l’autre aller à l’erreur ce qui lui permet de progresser un peu plus sur  l’échelle du «martyrat», et de savourer les échecs de l’autre comme une vengeance secrète .

Illustration

Claude et Hélène sont mariés depuis 20 ans, leur couple est uni, solidaire, aimant mais pas sans nuage, Hélène explique: « quand nous ne sommes pas d’accord, une explication est nécessaire, on met cartes sur table, on s’écoute mais surtout on cherche une solution ensemble, je crois que c’est ça qui fait que notre couple dure.» Claude ajoute: « c’est juste une question de respect et de confiance.»

Ces deux mots font en effet la différence: respect et confiance permettent de s’attaquer aux divergences et non à l’autre, il s’agit bien en cas de désaccord de s’en prendre au problème et seulement au problème.

Achille et Marie ont un point de vue différent, Marie témoigne: « moi je suis très spontanée, quand quelque chose ne va pas, je le dis tout de suite, et même souvent je le crie, on se dispute de temps en temps et là on y va carrément. Après on s’aime encore plus.» «Une bonne dispute de temps en temps ça nous remet les pendules à l’heure» conclut Achille, mais il précise: «au fond, c’est possible parce qu’on ne se dispute pas très souvent, et que sur des bêtises, finalement sans importance, je pense que si nous avions un vrai problème, on en discuterait sérieusement…» 

Les disputes sans conflit seraient donc le modèle à suivre, alors pourquoi se disputer quand on peut se contenter de se chamailler?

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Le Subspace ou l’extase masochiste du BDSM

L’extase masochiste, ou subspace, chez les anglo-saxons, est un état de transe provoqué lors de scènes BDSM. La réduction du champ de conscience en situation d’abandon – du fait de liens, d’un éclairage tamisé, des yeux bandés, et des sensations régulières du fouet sur le corps, en résonance avec une musique répétitive- va provoquer chez certains soumis, et surtout soumises, un état de transe extatique avec ou sans contact sexuel direct. Le  maître du jeu ou « dom » doit bien connaître sa partenaire et parfaitement maîtriser la situation.  

On y retrouve du fait de la dissociation psychique une abolition de la sensibilité et de la motricité surprenante, voire inquiétante pour les non-initiés à ces pratiques.

Autres extases

Madeleine en extase Le caravage

Il existe bien sûr d’autres formes d’extase, connues depuis fort longtemps.  Des rapports sexuels classiques « vanilles » peuvent parfois provoquer une jouissance intense qualifiée de 7ème ciel. L’Extase des mystiques : Marie-Madeleine, Sainte Thérèse, Catherine de Sienne, sont connues pour leurs expériences extatiques intenses « en faisant l’amour avec Dieu». Quelques sage-femmes ont pu observer un orgasme au moment de l’accouchement de certaines femmes. 

Quel en est le mécanisme ?

Il s’agit d’un processus dissociatif bien connu par quelques hypnothérapeutes.

Lorsque nous vivons un événement, notre cerveau va dissocier les éléments factuels, qui vont rester conscients, des affects (émotions et sensations) qui sont enregistrés à un niveau inconscient.  Pour simplifier les choses, nous allons représenter cela par la notion de personnalité première (le conscient) et la personnalité seconde (l’inconscient). Elles ont été inventées par le Dr Pierre Janet.  Nous avons tous, en effet, une double représentation de notre personne. La première, qui correspond à l’ensemble des cognitions : anatomie, physiologie, en fait tout ce que nous avons appris en utilisant notre esprit rationnel. La seconde est faite de sensations et d’émotions intemporelles, inaccessibles en tant que telle, mais qui peuvent émerger à la conscience par l’intermédiaire d’une analogie ou une métaphore. Par exemple, dans un jeu SM, le sentiment passionnel peut être symbolisé par les cordes, les liens qui nous « attachent » à l’autre.  Lors de l’accouchement, l’amour est représenté par le bébé. Le vagin en est donc rempli.

Dans un état « normal », le processus dissociatif n’a pas lieu, et c’est la personnalité première, la plus corticalisé qui se manifeste. Il arrive parfois quelques échappements, ce sont les lapsus, et les actes manqués chers à la psychanalyse. 

Par contre, dans certaines circonstances, spontanées ou provoquées, la personnalité seconde va se manifester. La transe chamanique, facilitée par la prise de certaines substances, va entraîner le chaman dans le monde des « esprits ». Ce monde est lié au contexte socio-culturel, c-a-d aux croyances. 

Les crises des hystériques, décrites au XIXème siècle par certains psychiatres ou psychologues, Janet, Charcot, Bernheim ou Freud, pour n’en citer que quelques-uns ne sont que les manifestations de cette personnalité seconde survenant spontanément. Ce qui explique la facilité qu’ils avaient à provoquer l’hypnose (technique dissociative) chez ces sujets. On peut comprendre l’importance de manifestations à caractère sexuel de ces « crises d’hystérie » (d’où la dénomination) car l’époque était connue pour son puritanisme et la répression de la sexualité féminine (toujours l’importance du contexte). Nous pouvons appliquer la même analyse pour les extases mystiques, la martyrologie où l’esprit de la personne s’évade dans un autre monde, celui de la personnalité seconde.

De nos jours, certaines techniques, comme l’hypnose et la méditation, permettent de provoquer cette dissociation qui reste néanmoins partielle. L’état de transe nécessite une dissociation quasi complète, sinon c’est le sommeil. Ce qui différencie la transe du rêve, c’est la persistance d’un contact plus ou moins ténu avec le monde extérieur, éventuellement l’hypnothérapeute ou le, la « dom ».

La disparition ou la transformation de toute sensation corporelle superficielle nécessitera donc une hypnose profonde.

On retrouve dans l’extase amoureuse ou masochiste cet état de transe. Les coups répétés du fouet lors du subspace provoquent progressivement une réduction du champ de conscience. Le corps donc la douleur disparaît au profit de la sensation d’être envahi(e), rempli(e) de……c’est fonction de chacun(e). Chaque soumis (e) »sub » a son propre chemin. 

Si la transe extatique ne présente en soi aucun risque, le contexte de survenue SM (positions, liens, etc…) n’est pas sans danger. C’est donc tout l’art du maître ou maitresse du jeu de le prévenir. L’usage de substance agissant sur l’état de conscience est à éviter Chemsex).

Les recherches en neurosciences, grâce à l’imagerie fonctionnelle cérébrale, ont mis en évidence un déplacement des zones cérébrales actives au cours de ces états modifiés de conscience.  En simplifiant un peu, la personnalité seconde correspond aux structures cérébrales archaïques, les plus anciennes, alors que la première correspond plus aux structures corticales les plus récentes dans l’évolution. Les structures archaïques agissent sur l’ensemble du corps de manière inconsciente par l’intermédiaire du système nerveux autonomes et des neuromédiateurs. Ce qui peut expliquer les phénomènes de somatisation ou encore l’effet placebo. 

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La petite histoire du préservatif

Mythes et  légendes de l’Antiquité

Antoninus Liberalis, écrivain ayant vécu au second siècle après JC  est l’auteur d’un recueil intitulé “les métamorphoses”. Parmi les légendes qu’il présente, on trouve un texte qui fait explicitement référence à l’usage d’un préservatif.

“ La semence de Minos, roi de Crète, contenait des serpents et des scorpions. Toutes les femmes avec qui il cohabitait, succombaient. C’est pourquoi il épousa Pasiphaé, fille immortelle du roi du soleil. Mais cette union restait stérile. Prokris, fille d’Erechteus s’étant querellée avec son mari Cephalus, se réfugia auprès de Minos. Elle eut l’idée de façonner une gaine avec une vessie de chèvre qui fut introduite dans le vagin d’une courtisane. Le roi Minos se libéra de sa semence venimeuse et s’unit immédiatement après avec Pasiphaé, il put ainsi procréer et eut huit enfants au nombre desquels Ariane et Phèdre.”

Cette légende laisse supposer que les anciens utilisaient des dispositifs contraceptifs et anti-infectieux.  Pourtant, contemporain de Liberalis, le médecin grec Soranos d’Ephèse dont les traités de gynécologie et d’obstétrique feront autorité jusqu’à la Renaissance, ne fait pourtant jamais allusion au préservatif.

Les préservatifs dans l’archéologie

Peintures rupestres, antiques statuettes égyptiennes, divers objets attestent de l’existence d’étuis péniens dont le rôle ne semble pas toujours bien clair.  Au Japon, les fameuses “boîtes joyeuses” ou Kabuta-Gata contiennent un étui en forme de pénis fait d’écaille de tortue, de corne ou de cuir, destiné à la contraception, mais pouvant aussi servir de “tuteur” en cas d’érection défaillante. En Chine, le papier de soie huilé sert à fabriquer des préservatifs depuis le second siècle avant JC; cette technique est encore citée quelques dix siècles plus tard. 

Le Kama Soutra, célèbre manuel indien (environ 4 siècles avant JC) évoque l’utilisation d’anneaux de métal, de bois ou d’ivoire à placer autour du pénis. Il semble toutefois que leur rôle ait été plus celui d’un jouet érotique que d’un dispositif de protection…

Repères historiques

Il ne fait aucun doute que les grecs et les romains utilisaient des préservatifs fabriqués à partir de vessie de chèvre pour les premiers, et de caecum de bouc pour les seconds. Limiter les grossesses et se protéger contre les infections reste le souci majeur. En effet, et contrairement à ce que l’on croit, la syphilis aurait déjà sévi à cette époque comme l’attestent la découverte dans les ruines de Pompei, de squelettes d’enfants atteints de déformations dentaires typiques d’une contamination par la mère au cours de sa grossesse. Il semble aussi qu’ Hippocrate, célèbre père fondateur de la médecine, ait décrit la maladie. D’autres découvertes confirment la présence de la syphilis en Europe. Des squelettes découverts au 13e siècle dans un monastère de Kingston-Upon-Hull, (port du Nord Est de l’Angleterre) portent des traces de déformations osseuses caractéristiques. On comprend alors l’urgence de trouver des moyens de se protéger contre ce mal dont aucune nation ne chercher à revendiquer l’origine.

Au moyen âge, la religion entretient l’ignorance et la culpabilité à propos de tout ce qui concerne la sexualité. L’acte sexuel qui n’aboutit pas à la procréation est condamné, et la contraception considérée comme un crime. Dans un ouvrage intitulé: the fight for acceptance : a history of contraception (Publisher: Medical and Technical Publishing Co, Aylesbury, Bucks, UK Date Published: 1970) , les auteurs Wood, Clive et Beryl Suitters  affirment que les méthodes romaines ont été redécouvertes à cette époque.

Au 16e siècle, Gabriele Fallopio, (1523-1562) anatomiste et chirurgien italien imagine un dispositif destiné à protéger les soldats de la syphilis encore appelée “mal français” ou “mal napolitain”. Il s’agit d’un fourreau de tissu imprégné d’une décoction d’herbes. Mais, il semble cependant que le médecin préconisait de s’en servir après avoir eu des rapports comme une sorte de désinfectant, et non avant pour prévenir la contamination. Le procédé de Fallopio sera repris en 1640 par un professeur de la faculté de médecine de Montpellier.

Au 17e siècle, le mot “condom” fait son apparition en Angleterre pour désigner le préservatif, de nombreuses histoires plus ou moins fantaisistes circulent à propos de l’origine de ce mot. En France, la possession ou la vente de cet objet toujours fabriqué en boyau animal sont interdites. Le roi Louis XIV l’aurait utilisé malgré son inconfort et son manque de sécurité . La Marquise de Sévigné, dans une lettre à sa fille la Comtesse de Grignan  écrivait : « c’est une cuirasse contre le plaisir, une toile d’araignée contre le danger « , Cet aphorisme sera attribué un siècle plus tard, à la baronne de Staël, fille de Necker.

Au 18e siècle, débute la fabrication “industrielle” du condom. Tout commence à Utrecht, ville des Pays bas où se tient en 1712 une conférence internationale devant mettre un terme à la guerre de succession d’Espagne.  La présence de personnages importants attira celle de courtisanes et plusieurs bordels furent alors ouverts. Les maladies vénériennes étaient fréquentes, et pour les éviter, un artisan eut l’idée de fabriquer des préservatifs en améliorant nettement la qualité de ce qui existait auparavant. Certains diplomates présents à la conférence rapportèrent en souvenir d’Utrecht quelques échantillons de ces “petites cuirasses” ce qui donna l’idée à des industriels d’en fabriquer et d’en vendre. Le célèbre libertin Giacomo Casanova (1725-1798) nomme les condom “capote anglaise”, et écrit dans ses Mémoires “ Jamais je n’irais m’affubler d’une peau de mort pour prouver que je suis bien vivant”. Cependant, il finit par en faire une consommation importante et régulière dans un but contraceptif et commente: “ Il y a dix mois, j’aurais appelé cela une invention du diable, mais j’estime aujourd’hui que son inventeur devait être un homme de bien”. En 1736, dans son traité intitulé « De Morbis venereis », le docteur Jean Astruc, professeur à la Faculté de Toulouse  (1684-1766) écrit: « …en Angleterre les grands débauchés, ceux qui passent leur vie dans les bras des prostituées, se servent depuis quelques temps de sacs faits d’une membrane très fine et sans couture, en forme de fourreau et qu’on appelle en anglais condum. Ils en recouvrent complètement le pénis avant le coït, afin de se protéger contre les risques d’un combat dont le résultat est toujours douteux. Ils pensent que, ainsi protégés et la pique bien cuirassée, ils peuvent impunément braver le danger des amours banales « .

Peu à peu l’usage du préservatif se banalise car les maladies vénériennes font des ravages ainsi que le commente Voltaire dans une lettre : “ Quand trente mille homme combattent en bataille rangée contre des troupes égales en nombre, il y a environ vingt mille vérolés dans chaque camp…

Le British Museum de Londres a même exposé les plus anciens préservatifs du monde, vieux de 350 ans, qui avaient été trouvés lors de fouilles menées dans les années 1980 au château de Dudley, dans la région des West Midlands (centre de l’Angleterre). Ces étuis péniens, qui ont été fabriqués avec des intestins d’animaux, sont soigneusement cousus à une extrémité, tandis que l’autre bout comporte un ruban permettant de le maintenir serré une fois en place. Le musée expose des exemplaires remontant aux 16e, 17e et 18e siècles. Ces ancêtres du moderne « condom » étaient, fait remarquable, aussi fins que ceux d’aujourd’hui fabriqués industriellement. Mais ceux du 17e siècle sont plus étroits d’environ 18,5 mm, alors que ceux du 18e siècle sont plus larges d’environ 11,5 mm, ce qui représente une énigme pour les historiens. Selon David Gaimster, expert au British Museum, ces préservatifs « étaient destinés à des hommes fréquentant des maisons closes, qui les utilisaient non pas comme moyen de contraception mais afin de se prémunir contre les maladies vénériennes », notamment la syphilis.

Au 19e siècle apparaît une nouvelle génération de préservatifs. Charles Goodyear (1800-1860) invente en 1839 la vulcanisation, un procédé qui rend le caoutchouc élastique et beaucoup plus résistant , il obtient le brevet en 1844. En 1843-1844 commence la production massive de préservatifs à base de caoutchouc vulcanisé.  La société britannique Mac Intosh, spécialiste de l’imperméable fabrique des préservatifs en caoutchouc vulcanisé lavables et réutilisables.  La qualité est très variable ce qui suscite des opinions contrastées à ce sujet. Pourtant certains médecins français, dès 1877,  comprennent l’intérêt du préservatif: “ En diminuant de façon notable le chiffre et la gravité des maladies vénériennes, ils soulagent d’autant les charges de l’assistance publique et réduisent le nombre des infirmités incompatibles avec le service militaire et les professions nécessitant une santé robuste.

Au 20e siècle. En 1901 apparaît le premier préservatif muni d’un réservoir, et dès 1914 l’objet fait partie du paquetage des soldats allemands, mais pas des français… Bien que la loi condamne les procédés anticonceptionnels et leur publicité, le préservatif, considéré comme un produit d’hygiène et de prophylaxie des maladies vénériennes, échappe à cette censure. Une importante innovation a lieu en 1935: l’utilisation de latex liquide permet de fabriquer de meilleurs préservatifs. Les soldats américains qui débarquent en 1944 ont des préservatifs dans leur paquetage, présentés dans des boîtes rondes, on les surnomme ‘dollars”. En 1950 la société Durex met en vente le premier préservatif lubrifié. On trouve les préservatifs en vente dans les pharmacies, puis dès 1960 dans les sexshops. Mais en 1963, la première pilule contraceptive fait son entrée sur le marché français, ce qui va détrôner le préservatif.

Ce n’est qu’après l’apparition des premiers cas de sida dans les années 80 que, progressivement, le préservatif fait un retour en vogue soutenu par la plupart des pouvoirs publics à travers le monde.

Depuis 1985, les préservatifs sont soumis à des normes AFNOR plusieurs fois réactualisées, et les fabricants à l’affût d’innovations qui pourraient encore améliorer la qualité et la fiabilité du produit.

Depuis 1987 en France, de nombreuses campagnes publicitaires ont été menées par les pouvoirs publics afin de convaincre d’utiliser des préservatifs en prévention du sida. S’adressant notamment à un jeune public , les autorités religieuses n’ont pas manqué de dénoncer ces campagnes et de contester l’efficacité de la méthode.

Si le Vatican est resté longtemps farouchement opposé à l’utilisation du préservatif en raison de son rôle contraceptif, en 1995, les évêques de France publient un livre dans lequel ils reconnaissent l’utilité du préservatif pour se protéger du sida… La publication de la mortalité pour cause de Sida en Europe plaçait la France et surtout l’Espagne (respectivement 88,5 et 139 décès pour 1 million d’habitants) loin devant des pays comme le Royaume Uni ou l’Allemagne (20 à 30 décès pour 1 million d’habitants). Il était clair que l’utilisation du préservatif faisait la différence, ce qui n’a pas manqué d’influencer les avis des évêques français et espagnols.

Le 21 ème siècle voit malheureusement une diminution de son utilisation. Si l’usage de la Prep permet d’éviter le Sida, il ne protège pas des autres IST? On constate une recrudescence de cas de Syphilis,de Gonnococie, d’infection par Chlamidiae et Papillomavirus.

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Le préservatif

POLITIQUEMENT INCORRECT,

De nos jours le préservatif semble être un outil indispensable à la sexualité; il ne faut cependant pas se voiler la face et affirmer qu’il n’y a aucune différence entre un rapport  avec et un rapport sans préservatif. L’usage du préservatif retentit obligatoirement sur la qualité des rapports même si ceux-ci sont agrémentés d’artifices: rainures, picots, vibrateur voire même musical, etc…!! La sensibilité vaginale n’est pas telle que la femme puisse en percevoir une quelconque différence! 

N’oublions jamais que notre principal organe sexuel est notre cerveau.

Et dès que le rapport sexuel dure plus de 10 minutes l’usage du préservatif devient problématique car très rapidement irritant pour une muqueuse vaginale insuffisamment lubrifiée, l’idéal étant dans ce cas d’en changer régulièrement, toutes les 10 mn ou d’ajouter un lubrifiant adapté à cet usage. D’autre part la moindre défaillance érectile, ce qui peut se concevoir au bout d’une certaine durée  de rapport, risque de provoquer l’égarement de l’objet dans la cavité vaginale lui faisant perdre ainsi toute utilité.

Donc le préservatif c’est très bien pour une durée de rapport qui n’excède pas une dizaine de minutes.

Aussi s’il s’agit de “baiser” ou de “tirer un coup”, il est certainement indispensable, mais quant à faire l’amour son utilisation paraît plus contestable.

Comme nous l’avons évoqué dans un précédent article, il existe deux niveaux de sexualité: le niveau pulsionnel et le niveau relationnel. 

On peut tout à fait admettre que s’il s’agit de se soulager de ses pulsions, le préservatif ne présente aucun inconvénient, bien au contraire. Mais quand il s’agit d’établir une véritable relation amoureuse, il est plus difficilement concevable sauf dans des cas précis: contraception, IST. C’est comme si on se caressait avec une paire de gants.

En Conclusion quelle serait la bonne conduite à tenir.

Lors de premières rencontres ou d’une aventure d’un soir avec une nouvelle personne; c’est aussi une question de respect et de responsabilité, le préservatif est indispensable. Si la relation perdure dans le temps et que s’établit une véritable relation affective avec instauration d’un climat de confiance, on peut envisager sa non utilisation mais après avoir pris quelques précautions.

-une contraception efficace

-une sérologie HIV (sida), HVC  (hépatite C) avec consultation médicale s’il existe quelques doutes pour d’autres MST. La sérologie HIV doit être réalisée après 3 mois d’abstinence, ou d’utilisation systématique du préservatif.

Il est enfin possible de ne pas utiliser le préservatif lors d’une rencontre que l’on souhaite durable dans le temps. Il s’agit dans ce cas d’utiliser la période d’abstinence pour se découvrir.

Quid des rapports anaux ou bucco-génitaux: fellation, cunilingus.

Ne serait-ce que par hygiène, l’usage du préservatifs dans les rapports anaux est indispensable. On doit savoir que la muqueuse anale est beaucoup plus fragile et laisse beaucoup plus facilement passer les germes ou virus dans le sang.

Fellation et cunilingus

Quant aux rapports bucco-génitaux, s’il s’agit d’une sorte de masturbation réciproque, il vaut mieux utiliser une protection comme le préservatif, par contre si ce type de rapport s’inscrit dans une véritable relation amoureuse où chacun y trouve son plaisir, pas uniquement le plaisir de recevoir mais aussi le plaisir de faire, on en revient à ce qui a été dit précédemment, c-a-d une prise de sang dans les délais prévus avant toute pratique.

Une personne vierge en bonne santé, n’ayant jamais reçue de transfusion n’a pas besoin normalement de subir une prise de sang, ni d’utiliser un préservatif sauf pour des raisons contraceptives lors de relations sexuelles avec une personne se trouvant dans la même situation ou ne présentant aucun risque.

Attention, néanmoins aux piercings et tatouages divers qui peuvent représenter une porte d’entrée aux microbes et virus de tout genre. Les conditions d’hygiènes en particulier l’usage de matériels parfaitement stériles est impérative.

Ne pas oublier non plus d’attendre une cicatrisation complète en cas de piercings génitaux.

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Catalogue des prix d’amour

de Mademoiselle Marcelle LAPOMPE

Pour terminer, l’année avec le sourire. Le langage en est très savoureux et plaisant rare document toujours lisible malgré les années avec quelques expressions à deviner