En relisant mes posts précédents , je m’aperçois qu’il m’a fallu de nombreuses années pour comprendre que ce symptôme avait été inventé de toute pièce. Appliquant les enseignements prodigués dans les années 70-80 par la Société Française de Sexologie Clinique et l’Institut de Sexologie, je ne comprenais pas -bien que les utilisants- le manque d’efficacité des différentes techniques et méthodes évoquées précédemment. Bien sûr, il y avait parfois quelques résultats, mais dans l’ensemble, ils étaient peu satisfaisants. Et pour cause: elles partaient du principe que l’éjaculation rapide était anormale, voire pathologique! (voir le lien ci-dessus)
Je me répète sans doute: l’éjaculation est physiologiquement et naturellement rapide chez l’homme jeune en âge de procréation. Les sexologues et les médias sont malheureusement les responsables involontaires de la généralisation et de l’aggravation due ce symptôme en créant une « maladie ». L’anxiété de ne pas se sentir suffisamment performant (angoisse de l’échec ou de performance) n’a fait qu’empirer les choses.
Vous trouverez avec ce lien une étude publiée de Brendan Zietsch, pour The Conversation. Elle est amusante et intéressante. Malheureusement les chiffres donnés sont à prendre avec circonspection car non objective même avec un chronomètre! La moyenne de durée d’un rapport sexuel « normal »ne dépasse guère les 4 à 5 mn, la plupart du temps. (temps calculé entre le moment d’intromission et de retrait)
Les solutions
Faire l’amour…
C’est communiquer, échanger avec son sexe. Et c’est là que se trouve la solution. Fruit d’un apprentissage, C’est un changement de représentation. Il s’agit tout simplement , pour l’homme, d’apprendre à caresser, à donner avec son penis et non pas de se servir du vagin pour se masturber. Toute l’attention est dirigée vers l’autre et non vers soi.
Au cours d’une consultation, j’utilise souvent l’image du violoncelle: « si le corps de la femme est comme un violoncelle, les cordes son vagin, l’archet en est le pénis qui va les faire vibrer et en tirer une musique des plus délicieuses. » Devenir un artiste n’est malheureusement pas aisée; on ne change pas un comportement inné, des habitudes, des conditionnements aussi facilement que cela.
La méthode
- La première étape consiste à mieux se connaître, à mieux percevoir ses sensations, ses émotions. Les techniques de relaxation, de méditation peuvent y aider.
- La deuxième à devenir plus altruiste, plus généreux, plus centré sur les réactions de l’autre. C’est avant tout un état d’esprit à acquérir, dirigé vers l’autre et non vers soi. C’est un des effets secondaires du « Sensate Focus » qui consiste à se caresser de manière réciproque, non simultané, non sexuelle dans un premier temps et sexuelle dans un deuxième. Cette technique comportementale est rarement très efficace, car vécue le plus souvent comme une sorte de recette miraculeuse, souvent contraignante.
- La troisième est de concevoir son sexe en un outil, un instrument de dialogue, de communication.
- Et enfin de s’exprimer à travers lui.
Le meilleur outil capable d’agir sur ses différents niveaux est l’hypnose. Le processus dissociatif sur lequel elle repose, permet de changer assez facilement et rapidement les représentations mentales inconscientes responsables de l’éjaculation rapide. A l’inverse d’autres techniques, elle n’impose pas une méthode, car utilise les ressources mentales propres, mais différentes de chacun. C’est ce qui en fait son efficacité. Toutes les autres techniques utilisées en sexothérapie ne sont efficaces que s’il y a adhésion, résonance entre ses propres conceptions ou croyances et celles du praticien. Un psychanalyste n’adhérera pas aux théories comportementales et réciproquement. Elle ne sera totalement efficace qu’avec la collaboration de la partenaire puisqu’il qu’il s’agit de communiquer avec son sexe et non de se masturber!