Une fantaisie érotique bien connue et pratiquée dans certains milieux
Rappel Anatomo-physiologique
Quelque-soient les motivations justifiant cette pratique, la physiologie de l’éjaculation masculine reste la même.
Le massage prostatique va agir sur trois organes de l’appareil reproducteur masculin que sont la prostate, les vésicules séminales et les glandes bulbo-uréthrales ou glandes de Cowper. (voir le schéma).
En fonctionnement normal, les testicules fabriquent les spermatozoïdes en continue. La maturation de ceux-ci se fait en 75 jours en moyenne avant d’être fonctionnels et permettre une éventuelle fécondation. Cette maturation se fait dans les épididymes où ils sont stockés. Non évacués lors d’une éjaculation, ils se résorbent naturellement. Bien qu’un éjaculat contienne plusieurs dizaines de millions de spermatozoïdes, il ne constitue qu’une très faible partie du volume de celui-ci. L’essentiel est assuré par les sécrétions de la prostate et des vésicules séminales.
Lors de l’excitation sexuelle, il y a afflux sanguin dans toute la zone génitale provoquant l’érection. Dans le même temps la prostate secrète une certaine quantité de liquide alcalin ayant pour but de neutraliser l’acidité vaginale et protéger ainsi les spermatozoïdes. Les glandes de Cowper vont lubrifier l’urètre et faciliter l’éjection du sperme. La plus grande partie du sperme est produit par les vésicules séminales.
En fonction de son intensité, une quantité plus ou moins importante de liquide séminal s’accumule dans l’urètre postérieure (elle traverse la prostate). Cette partie de l’urètre est vérouillée par deux sphincters (valves): le lisse situé à la base de la vessie et le strié à la base de la prostate. Lorsque la tension est devenue trop forte, le sphincter strié s’ouvre et l’éjaculation se produit accompagnée des spasmes orgasmiques.
Le sphincter lisse est plus puissant que le strié, empêchant une éjaculation rétrograde (dans la vessie). C’est fréquent après chirurgie prostatique.
On comprend donc bien que la maîtrise de l’éjaculation ne peut se faire que par un contrôle de l’excitation sexuelle.
Si pour une raison quelconque, l’éjaculation ne se produit pas, le sperme constitué pour sa plus grande partie d’eau sera réabsorbé par l’organisme.
Par ailleurs le fait de ne pas avoir d’éjaculation pendant un certain temps et s’il n’y a pas d’excitation sexuelle n’aura pas d’incidence sur la santé ni favoriser une éjaculation prématurée. Néanmoins, il semblerait que des éjaculations régulières, ce qui ne veut pas dire fréquentes, puisse diminuer le risque de cancer de la prostate (voir l’article).
Le Contrôle de l’orgasme et donc de l’éjaculation
Si l’orgasme et son corolaire l’éjaculation sont très faciles et le plus souvent rapides chez l’homme, la jouissance est beaucoup plus compliquée et nettement moins rapide chez la femme. Une étude canadienne récente a montré qu’une femme avait besoin d’une quarantaine de minutes en comptant tous les préliminaires pour espérer avoir un orgasme au cours de la pénétration. Il s’avère donc important pour l’homme de contrôler le moment de survenue de son éjaculation. En effet il existe après cette dernière une phase réfractaire (sa durée s’allonge physiologiquement avec l’âge) qui va empêcher de «remettre le couvert» et laisser la partenaire sur sa «faim» donc frustrée, l’homme se retournant pour «ronfler dans son coin ».
Par ailleurs de nombreuses femmes ont pu constater qu’à la suite de l’éjaculation, le mâle était beaucoup moins disponible, serviable, attentionné (post coïtum, animale triste).
Donc maintenir le mâle dans un état d’excitation plus ou moins permanent va le rendre beaucoup plus agréable et serviable (c’est la politique de la carotte). Il est vrai qu’il a toujours la possibilité de se masturber pour se soulager de cette tension. Mais on peut désormais trouver dans le commerce des dispositifs de chasteté masculins qui vont pallier ce problème et empêcher toute activité sexuelle. La femme en conserve bien entendu la clef!
Il ne reste plus qu’à «titiller» régulièrement le mâle entravé pour le « soumettre » à ses désirs et envies. Au bout d’un certain temps qui va de quelques heures à plusieurs jours, l’excitation sexuelle va provoquer, malgré tout, un certain engorgement de la prostate et des vésicules séminales qu’il va falloir soulager.
L’orgasme lors d’un rapport sexuel ou la masturbation et l’éjaculation qui suit en sont le moyen le plus simple. Mais il est possible d’utiliser le massage prostatique qui s’il est bien réalisé, va provoquer une éjaculation sans orgasme.
Elle en perçoit tout de suite l’avantage en soulageant ainsi son compagnon tout en le maintenant toujours très excité.
La technique
Il est possible de percevoir une prostate gonflée par un léger gonflement au milieu du périnée (à l’arrière du scrotum). C’est une masse arrondie de la taille d’une grosse bille ou d’une balle de golf. Elle est également accessible en mettant un doigt dans l’anus. Elle est perçue comme une masse arrondie vers à une profondeur d’un index. La meilleure façon de la trouver à partir de l’anus est d’insérer le majeur et de le faire glisser jusqu’à ressentir cette masse arrondie. C ‘est la prostate. Et juste à l’arrière (au-dessus de) la prostate se trouve la partie inférieure des vésicules séminales où la majeure partie du liquide séminal produit lors de l’excitation s’est accumulé. Le massage des vésicules séminales, de l’ampoule séminale et de la prostate va permettre de les vider. Sa réalisation se fait par un mouvement de va et vient régulier à l’aide d’un «god», ou ce qui est plus simple et plus efficace avec l’index le majeur ou les deux bien lubrifiés. Le massage forcera le liquide séminal et le sperme à passer le sphincter strié.
Il ne doit jamais être brutal.
Une fois que le sperme commence à apparaitre au niveau du méat urinaire, on l’accompagne en exerçant une pression de l’urètre en allant de la racine de la verge vers son extrémité comme une « traite ». Voir le schéma.
Selon l’intensité de l’excitation sexuelle préalable, le volume de l’éjaculat sera plus ou moins important. Un massage léger ou doux de la prostate à travers le rectum, ou de l’anus lui-même, est généralement perçu comme érotique et agréable. Il va provoquer l’orgasme lorsque la zone a été investie sur le plan érotique. C’est le point P, équivalent du point G féminin. Le massage de la prostate, avec ou sans excitation sexuelle préalable, a pour effet de soulager une partie de sa tumescence.
Lorsque cette technique est utilisée dans le cadre de jeux de contrôle de l’orgasme, une question fondamentale doit être abordée :
Est-elle destinée à être agréable ou non pour l’homme ?
Si son but est le plaisir, elle ira jusqu’à l’orgasme complet aidé et augmenté par la stimulation de la prostate et du pénis.
Dans le cas contraire elle ira jusqu’à ce qu’on appelle « l’orgasme ruiné » où la stimulation est soudainement interrompue au premier signe d’éjaculation. L’éjaculation sera baveuse. Moins satisfaisante pour l‘homme (mais c’est le but) qui n’a pu aller jusqu’à l’orgasme, elle a pour avantage de le maintenir dans un certain degré d’excitation et donc de disponibilité et d‘attention.
Que conclure?
C’est une fantaisie érotique bien connue et pratiquée dans le milieu BDSM. Elle ne doit rester qu’un jeu entre adulte consentant et complice dont la durée est très variable de quelques jours à quelques semaines. Des difficultés urinaires répétées doivent amener à consulter.
Pour une consultation, suivre le lien