Le sujet est à la mode sur pratiquement tous les médias depuis l’allocution présidentielle.
La France, à l’instar de la plupart des pays européens, constate une baisse importante de la natalité. Si elle n’est pas encore responsable d’une baisse de la population, car compensée jusqu’à présent par l’immigration et la diminution des décès, elle n’est plus à même d’assurer une renouvellement de la population.
Explications
N’étant ni démographe, ni statisticien, ni sociologue, mais observateur depuis plus de 30 ans de la sexualité française, je constate néanmoins une modification importante de la sexualité.
Nous sommes passés en quelques années d’une sexualité procréatrice à une sexualité récréative.
Il y a une cinquante d’années, la finalité de la relation était la construction d’un couple, voire d’une famille. Le plaisir sexuel très inconstant, surtout chez la femme, était la cerise sur le gâteau. Il n’était jamais évoqué comme un but dans la relation. Il est vrai que la contraception était rare, puisque la pilule venait juste d’être inventée.
Si 1968 évoque pour les générations actuelles une liberté qui n’était pas que sexuelle, les changements étaient en cours. Les universités ont vu de plus en plus de jeunes femmes sur leurs bancs. Emancipées, elles ont privilégié, à juste titre, leurs études, leur formation, plutôt qu’une vie de couple. La contraception orale leur permettait d’avoir une vie sexuelle comparable à celle des hommes. Le changement de partenaire était relativement fréquent, et le premier était rarement celui qu’elles allaient épouser, retardant ainsi leur première grossesse. « Le bon amant » n’était pas suffisamment fiable, donc sécurisant. On sait que la fécondité diminue avec l’âge.
Ces changements de comportements, d’abord limités aux milieux urbains, et surtout universitaires, se sont progressivement diffusés via les médias à l’ensemble du territoire.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux n’on fait qu’amplifier le phénomène.
Que l’on soit pour ou contre, la sexualité récréative est devenue, aujourd’hui, une des principales motivations sociétales. Ce n’est que dans un deuxième temps que le désir d’enfant survient, mais souvent un peu trop tard, la fécondité déclinant avec l’âge. D’où le recours de plus en plus fréquent à la PMA.
On constate aujourd’hui que le sexe est devenu un produit de consommation, et par extension l’individu, porteur de ce produit. Il est donc « normal » de rechercher le bon produit correspondant le plus possible à son idéal. Il est évident qu’on ne peut généraliser à l’ensemble de la population occidentale, mais…
Il y a bien sûr bien d’autres éléments qui entrent dans cette diminution de la natalité, mais les changements dans la finalité de la sexualité jouent très probablement un rôle important.