L’andropause est un terme inapproprié, qui se veut l’équivalent de la Ménopause et qui a pour effet de créer une pathologie qui n’existe pas et de justifier la prescription d’un traitement médicamenteux inutile. S’il existe bien chez la femme un arrêt naturel de la sécrétion hormonale d’œstrogène et de progestérone par les ovaires, ce n’est pas le cas chez l’homme en ce qui concerne la sécrétion de testostérone. En effet, à moins d’une castration physique ou chimique (certains médicaments), il n’existe pas d’arrêt physiologique de la sécrétion de Testostérone par les testicules, mais une diminution progressive de leur activité qui commence très tôt vers 25-30 ans, et sans conséquence notable sur la libido. Le terme exact devrait être « andromiose« . (le mot pause signifiant arrêt).
La testostérone
Hormone naturelle de la sexualité sécrétée par les testicules, sa prescription médicamenteuse chez l’homme, était sujette à caution. En effet, on évoquait, jusqu’à la publication d’une étude récente ( Medscape le 18 janvier 2024) des risques cardio-vasculaires et prostatiques. Son taux diminue naturellement avec l’âge, sans qu’il y ait un arrêt total de sa sécrétion (sauf castration). Et cela sans conséquence pour la vie sexuelle.
Ayant porté sur 5200 hommes qui présentait une insuffisance de Testostérone (moins de 3pg/ml), elle a montré qu’il n’y avait pas d’augmentation de maladies cardiaques (infarctus, AVC), qu’elle ne provoquait pas de cancer de la prostate. Par contre un taux de testostérone bas serait associé à un sur-risque d’accident cardio-vasculaire.
Par contre, si son apport améliore la libido et augmente l’activité sexuelle en cas de testostéronémie basse, elle n’a en monothérapie aucune action sur les érections. Il est probable, mais les résultats n’ont pas été publié qu’elle puisse améliorer la masse musculaire, certaines dépressions et la qualité du sommeil et qu’elle puisse entraîner une diminution de la masse graisseuse.
Cela n’est valable qu’à partir du moment où il est constaté sur plusieurs dosages un taux de Testostérone libre ou bio-disponible inférieure à la normale et cela en tenant compte de l’âge. (Le dosage de Testostérone totale n’a pas d’intérêt.) Prescrire de la Testostérone systématiquement à tout homme se plaignant de fatigue, de dépression et de difficultés sexuelles est une aberration et ne résoudra pas ses problèmes si son taux se trouve dans les limites de la normale. C’est vouloir remplir une bouteille déjà pleine! Ainsi avant de vouloir agir sur les conséquences , il est préférable d’en chercher les causes: comme des difficultés personnelles, conjugales, familiales, professionnelles etc….
Contre-indication
Une hématocrite trop élevée (sang trop épais du fait de trop de globules rouges dans le sang). Prescrite sur ordonnance, une surveillance médicale est nécessaire. Son utilisation n’est pas conseillée chez les femmes compte tenu de ses effets secondaires (virilisation)
La castration
La castration physique est le plus souvent chirurgicale, réalisée à la suite d’un cancer des testicules ou d’une modification du genre chez certains transgenres. Elle peut être rarement accidentelle. A d’autres époques, elle était réalisée chez de jeunes chanteurs d’opéra pour devenir « Castrat« , ou encore dans quelques sectes par motivation religieuse ou culturelle: les eunuques.
La castration chimique est le plus souvent d’origine médicamenteuses: en effet, un certains nombres de médicaments (anti-cancéreux, neuroleptiques, contre l’adénome de la prostate, etc…) ou drogues ont une action anti-androgènes soit directe soit indirecte. Cette castration chimique n’est pas toujours complète. Une consommation excessive de cannabis, de houblon (contenu dans la bière), de soja peut avoir une incidence sur la libido masculine; ils contiennent des phyto-œstrogènes, qui s’ils ne semblent pas avoir d’effet sur le taux de Testostérone bio-disponible, peuvent diminuer néanmoins la libido.