DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

LA VIRGINITÉ: SES CONSÉQUENCES

Une étude américaine  de 2016 réalisée par Amanda N. GesselmanThe Kinsey Institute, Indiana University, Bloomington Gregory D. Webster Department of Psychology, University of Florida Justin R. Garcia

The Kinsey Institute and Department of Gender Studies, Indiana University, Bloomington et publiée dans le Journal of Sex research,  a montré que sur le marché du « dating » la virginité est plutôt considérée comme un inconvénient.Aux USA, (comme dans l’ensemble des pays occidentaux, d’ailleurs) l’activité sexuelle débute chez le jeune adulte à la fin de l’adolescence. 

Cette étude tente d’évaluer les répercussions de la virginité chez l’adulte lors d’une rencontre amoureuse. 

La prévalence, c-a-d le nombre de vierges aux USA  est évaluée à 1,1 million hommes et 800 000 femmes âgés de 25 à 45 ans, d’orientation hétérosexuelle; compte tenu des difficultés de celle-ci, ces chiffres sont probablement sous-évalués. 

Quant au nombre d’homosexuels, la prévalence est difficile à évaluer; mais il est fort probable qu’ils et elles soient moins nombreux(ses).

A la suite de trois études, nous observons que la virginité est responsable d’un sentiment de dévalorisation.  En effet les vierges se sentent stigmatisés du fait de leur inexpérience sexuelle et vont mettre en place une stratégie d’évitement alors qu’ils auraient pu rencontrer un partenaire identique. Même s’il semble que l’absence d’activité sexuelle puisse apporter quelques avantages sur la santé, l’étude montre qu’un retard dans ses relations sexuelles est responsable d’une  mauvaise image de soi d’une perte de confiance, d’un sentiment de défaite et  va avoir des conséquences négatives, en limitant les possibilités de rencontres amoureuses.

Il serait intéressant de refaire cette étude aujourd’hui en 2024 et d’en  comparer les résultats.

Qu’en est-il en France et dans les pays de culture latine, musulmane, asiatique? Quelle est l’influence de la religion?

Le débat est ouvert

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Asexualité

Depuis quelques années, les «asexuels» sont apparus et se manifestent sur Internet. Deux chercheurs californiens se sont appliqués à classer et définir cette asexualité et ont conduit une étude portant sur 1146 personnes dont 41 se sont identifiées comme asexuelles. Tous ont rempli des questionnaires et il est apparus que les asexuels ont moins envie de faire l’amour avec un partenaire et éprouvent une excitation sexuelle plus faible que les non asexuels. Mais par ailleurs, ils ne diffèrent pas beaucoup des autres, leurs inhibitions et leur désir de se masturber sont tout à fait comparables.


L’étude n’a pas montré de prédominance masculine ou féminine pour l’asexualité. En revanche, toutes les personnes identifiées comme asexuelles ont fait part de leurs préoccupations:

Difficultés à établir des relations intimes dans le couple, regard péjoratif des autres, frustration à l’idée de passer à côté de quelque chose. En même temps, les personnes asexuelles déclarent trouver quelques avantages: évitement des maladies sexuellement transmissibles, augmentation du temps libre, évitement des difficultés à trouver un(e) partenaire. Les chercheurs évoquent la possibilité qu’il existe un problème d’ordre biologique comme un «défaut à l’allumage», puisque le seuil de l’excitation est rarement atteint, mais c’est loin d’être prouvé.

Sources: Prausen et Graham CA, A sexuality : classification and characterization, Arch Sex Behav 2007 ;36 :341-346

Sexless, asexuel, même phénomène ?

Sexless. Depuis la fin du XXème siècle et suite à la publication récente de plusieurs études sur la sexualité des Japonais (notamment Durex et Bayer), les couples japonais ont conceptualisé malgré eux ce terme. Après nous avoir envoyé celui de « no-life », nous voyons le « sexless »débarqué » en France et en occident pour des raisons en partie différentes.

Qu’est-ce qui poussent certains couples à ne plus avoir de rapport sexuel ? Ce phénomène n’est-il localisé qu’en Orient ou peut-il aussi être appréhendé en Occident ?

Le Japon n’est pas réputé pour son côté puritain; aussi lorsque des études dans les années 2000 nous rapportent que les Japonais se situent à 45 rapports sexuels par an (17 chez des couples mariés âgés de 30 à 69 ans selon une étude de 2006), il est juste de s’interroger sur le rapport qu’ils entretiennent avec leur propre sexualité.

Nous pouvons, afin d’expliquer pourquoi les Japonais sont aussi peu enclin au rapport sexuel, émettre plusieurs hypothèses : stress de la vie japonaise, promiscuité (beaucoup de Japonais vivent avec les générations précédentes dans des lieux restreints), surpopulation, contraception vécue comme un frein à la sexualité, relations extraconjugales fortes, surinvestissement de la vie professionnelle au détriment de la vie de couple,… .

Il semble qu’aucune de ces raisons ne soit suffisante pour expliquer le phénomène de sexless. Il faut alors nous pencher du côté des traditions. Au Japon l’homme comme la femme ne se perçoivent pas comme des individus sexués dès lors qu’ils sont mariés. Traditionnellement, les femmes ne pouvaient pas voir leurs maris comme des membres de l’autre sexe, mais tout simplement comme des frères, des âmes sœurs. Nous concevons ainsi la difficulté d’avoir une vie sexuelle avec une personne perçue d’une telle manière. De nos jours, ce sont les hommes eux-mêmes qui ont pris le relai en considérant leurs épouses comme non sexuées. Tout ceci, est en outre, accentué par l’émergence dans les années 1990 d’un mouvement d’émancipation des Japonaises qui revendiquent le droit de dire non aux choses qu’elles jugent sexuellement trop farfelues et ainsi de se refuser aux hommes. Au lieu de s’adapter, l’homme renfermé sur lui-même ne prend plus l’initiative du rapport sexuel. La rencontre amoureuse ne se fait plus! A cela s’ajoute une qualité de vie que beaucoup de Japonais considère comme peu enviable. Le burn-out n’est pas loin.


Tout ceci contribue aux dysfonctions sexuelles de manière générale. Si bien que le phénomène sexless est considéré comme une « maladie ». Pour autant, le Japon est friand de pornographie. Aussi, dire que les Japonais(es) n’ont pas ou plus de sexualité n’est pas tout à fait vrai. Les Japonais(es) ont recours à de nombreux substituts afin de vivre une sexualité épanouie. Certes, il ne s’agit pas de sexualité dans le sens où nous nous pouvons l’entendre (sexualité en tant qu’intimité construite et partagée par deux personnes consentantes). Hentai[i], clubs de rencontre, industrie pornographique, sextoys…, tout est fait au Japon pour que les Japonais(es) vivent au quotidien avec le sexe. Le Japonais vit donc sa sexualité de manière égocentrique en délaissant ce qui fait la base d’une civilisation: la relation à l’autre. Fait rassurant, lorsqu’on les interroge, les Japonais déclarent aimer leurs femmes à 80% et se plaignent de la situation à 90%.

On peut se demander si cela n’explique pas l’industrie florissante du sextoy des pays asiatiques?

Conscient des conséquences à long terme de cette « pratique », le gouvernement japonais tente de changer les mentalités. Car, si les études voient juste, le Japon (ayant un taux de fécondité de 1.3) pourrait voir sa population fortement diminuer d’ici un siècle (diminution de 35 à 45 millions d’individus).

En Occident

En jetant un œil outre-Atlantique, nous remarquons un phénomène similaire. Cela dit, les raisons en sont très différentes. On ne parle pas ici de sexless. En effet depuis les années 2000, c’est le mouvement « asexuel » qui prend de l’essor. Ce mouvement prône tout simplement une vie sans désir sexuel. Pas besoin de libido pour être heureux. Néanmoins il ne s’agit pas de se priver d’une intimité affective. Les asexuels revendiquent les mêmes besoins humains que les sexuels, le sexe en moins. Ils se refusent à une sexualité partagée; en effet certains avouent parfois céder à la tentation des plaisirs solitaires. Il nous semble ici observer la continuité d’une certaine forme de puritanisme qui revendiquait la virginité avant le mariage et qui s’attaque à présent à la vie des couples mariés.

Le plus dérangeant dans ce courant est leur désir de reconnaissance sociale. Ce n’est en rien critiquable si ce n’est qu’il créé un nouveau clivage et conflit car tout un chacun a droit à la sexualité qu’il désire. Le risque est grand également de voir pointer son nez un gourou ou une frange fanatique du no-sex (comme les anti-IVG par exemple). Le site www.asexuality.org et les membres de l’AVEN font parfois penser aux pro-anas qui ont sévi en leur temps.

En France

Et en France, qu’en est-il ? Le terme commence à être repris dans les médias (Les français ont de moins en moins de rapport sexuel peut-on lire ou entendre) . Sans vouloir remettre en question des mouvements comme Me Too qui ont leur justification à juste raison. Il semble que beaucoup d’hommes aient développé une stratégie d’évitement, même au sein de leur couple. La peur d’un non consentement qui n’aurait pas été clairement formulé peut sans doute l’expliquer. L’épouse française va-t-elle comme la japonaise, dans un futur proche, être perçue comme non sexuée par son conjoint? Est-ce une des explications de la baisse de natalité? Il existe sans doute d’autres raisons comparables à ce que nous avons vu à propos du Japon. Quel peut être l’avenir du couple? On peut se poser la question. Certains comme le Dr Jacques Waynberg (sexologue) pensent que la sexualité du couple devient problématique lorsqu’il n’y a pas eu de rapport depuis 3 mois. D’autre comme Peggy Sastre (auteure du livre « No Sex ») pense que les individus peuvent être épanouis sans sexualité ; elle ne serait selon elle que boue et tabous.

Comme on peut le voir, tout le monde s’approprie le concept « sexualité ». Chacun y met ce qu’il veut en fonction de ses envies. Peut-être serait-il judicieux, de ne réserver le terme « sexualité » qu’aux ébats amoureux et de qualifier ce qui se vit autrement d’un autre terme !

Il n’est pas simple d’avoir une vie sexuelle. Sauf peut-être de vouloir vivre la sienne comme on l’entend et dans ce cas la masturbation se suffit à elle-même, à moins de « virer sa cutie »mais là c’est une autre histoire…


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L’orgasme, manifestation du plaisir 

L’utilisation du mot « orgasme » pour décrire l’apothéose du plaisir sexuel débute au 19ème siècle. Auparavant, ce mot, apparu au début du 17ème siècle, désignait un violent accès de colère. L’origine grecque, quant à elle, évoquait un « bouillonnement d’ardeur ». 

Les mots de la jouissance

Beaucoup d’expressions très imagées renvoient à l’expérience orgastique : « s’envoyer en l’air », « grimper aux rideaux », « prendre son pied », « s ‘éclater ». On parle aussi de « petite mort », de « septième ciel » pour évoquer l’orgasme. Les chansons du début du 20ème siècle parlaient souvent de « grand frisson ». Le verbe « jouir » semble encore plus explicite, mais le « jouisseur » ou la « jouisseuse » portent une connotation péjorative. Toutes ces expressions évoquent le fait que l’orgasme transporte dans une autre dimension, souvent « aérienne », au cours de laquelle la perception du réel se modifie… 

L’orgasme, un fait culturel ?

Certaines cultures ignorent la notion d’orgasme, sans qu’on puisse mettre en doute leurs connaissances, voire leur expertise, sur le registre du plaisir sexuel. Au cours d’un congrès mondial de Sexologie à la fin des années 1980, on a remarqué́ que pour les sexologues indiens, le terme « orgasme » n’avait aucun sens…Ce qu’il ne veut pas dire qu’il n’existait pas.
Dans la culture occidentale actuelle, la recherche de l’orgasme focalise toute l’attention des chercheurs, des thérapeutes, et de tous ceux et toutes celles qui s’estiment frustrés en regard de la tendance.
Pour la femme, ce qu’il y a de commun entre l’orgasme et le sommeil, c’est que plus on y pense et moins on a de chances de l’atteindre. L’homme ne se pose pas la question d’atteindre l’orgasme, mais bien davantage celle de choisir le moment où il arrivera au seuil d’inévitabilité́ qui déclenchera son éjaculation. Maintenant, on peut très bien vivre sans orgasme!

Explications ou hypothèses

L’orgasme se manifeste par certains signes, mais c’est au niveau subjectif qu’il prend toute son importance, c’est pourquoi, il n’y a pas un orgasme, mais des orgasmes, qui diffèrent en qualité́, en intensité́, en nombre, sous l’influence de facteurs divers et complexes. En fait, l’orgasme est un état modifié de conscience (EMC*) involontaire survenant de manière transitoire. La focalisation de l’attention sur une zone sexuelle grâce à un stimulus répété́ va provoquer une dissociation psychique. Les structures les plus anciennes du cerveau, sur le plan du développement cérébral, vont provoquer une explosion neuronale qui va inonder plus ou moins complètement l’ensemble du cortex cérébral. Ce phénomène peut être amplifié jusqu’à l’extase lorsque s’y associe un imaginaire amoureux ou érotique, expression métaphorique d’affects, de sensations ou d’émotions stockées dans ces mêmes structures archaïques. 

Sur le plan clinique, les chercheurs ont depuis longtemps fait le rapprochement entre le déroulement de l’orgasme et les crises comitiales (crises d’épilepsie). Trois phases caractérisent ces deux phénomènes : la crise comitiale débute par la montée d’une tension très importante appelée « phase tonique », puis un état chaotique s’installe, c’est la phase « clonique », qui se manifeste par de brusques convulsions, survient ensuite une phase « résolutive », qui marque la fin de la crise proprement dite, c’est dans le meilleur des cas le retour à la conscience. Tandis que les crises comitiales menacent gravement la santé et doivent faire l’objet d’un traitement sérieux, l’orgasme est un phénomène naturel et bénéfique. 

L’orgasme se déroule aussi en trois temps. Il y a d’abord, la montée de l’excitation sexuelle, qui devient telle qu’elle déclenche la « crise»: contraction des muscles pelviens, accélération du rythme cardiaque, sensation de chaleur, et photophobie transitoire. Ces symptômes apparaissent au paroxysme du plaisir. L’homme éjacule, la femme éprouve une expérience souvent indicible quand son orgasme est pleinement accompli. Une phase de résolution va suivre, les tensions sont apaisées, une sensation de plénitude et de bien-être s’installe, due à la sécrétion d’endorphines qui accompagne l’orgasme, mais aussi à une sorte de « reset » neuronal . 

Question :  La question de savoir quelle est la fonction de l’orgasme reste encore énigmatique aux yeux de la science.

S’il facilite sans aucun doute la reproduction, la survie de l’espèce pour l’homme, il ne semble pas avoir la même fonction chez la femme.

Wihlem Reich

Cependant, les hypothèses n’ont jamais manqué pour apporter des réponses. Si la sexologie s’est largement inspirée de la psychanalyse, elle n’en a, semble-t-il, retenu que des théories pouvant fournir des explications, mais peu ou pas efficaces pour résoudre les problèmes sexuels. On oublie un des pionniers, Wilhelm Reich, médecin et psychanalyste américain d’origine autrichienne (1897-1957), qui a d’abord été un disciple de Freud avant d’évoluer vers une compréhension du psychisme restituant au corps toute son importance. Ses idées et sa pratique visaient à libérer les gens de la « cuirasse » de leurs tensions en leur permettant de faire circuler leur énergie vitale essentielle et d’atteindre par ce biais une dimension « orgastique » indispensable à un équilibre harmonieux du corps et de l’esprit. Les intéressantes intuitions de Reich, basées en partie sur des conceptions traditionnelles indiennes, auraient pu donner un second souffle à la psychanalyse, mais elles ont été reçues comme autant des déviances inacceptables en regard du dogme naissant. Elle a néanmoins eu une descendance d’abord « la Bioénergie de Lowen » puis en sexologie les techniques sexo-corporelles importées du Quebec par Jean-Yves Desjardin. Bien entendu, il faut prendre comme métaphore cette circulation énergétique corporelle, car tout se passe en fait au niveau cérébral.  

L’orgasme de l’homme 

Il survient au point culminant de l’excitation sexuelle, quelle qu’en soit la source. L’homme peut avoir des orgasmes par la masturbation, en faisant l’amour ou par une stimulation de la prostate (point P) lors de la sodomie. Comme cette crise voluptueuse s’accompagne d’une éjaculation, l’homme ne peut pas, comme c’est le cas de certaines femmes, vivre successivement plusieurs orgasmes. On sait en effet qu’une période dite « réfractaire » suit l’éjaculation, si bien que l’homme ne réagit plus aux sollicitations sexuelles, et peut même les ressentir désagréablement. 

Plus l’homme avance en âge et plus la période réfractaire s’allonge. Avant sa puberté, le garçon peut éprouver des orgasmes sans éjaculation, et après elle, il lui arrive d’avoir, pendant son sommeil, des émissions spontanées de sperme sans aucune notion de plaisir. En effet, éjaculation ne signifie pas orgasme, car chez l’homme, surtout jeune, celle-ci peut survenir de manière totalement mécanique, purement réflexe. 

L’orgasme de l’homme s’accompagne d’une sécrétion d’endorphines qui provoque un puissant effet d’apaisement, et cette sensation est si agréable qu’elle évolue parfois en une véritable addiction. Beaucoup croient qu’ils sont devenus dépendants du sexe, mais en réalité il s’agit d’une addiction aux endorphines, la même qui affecte certains sportifs. 

Bien entendu, le plaisir quel qu’il soit et notamment le plaisir sexuel a été longtemps considéré comme un péché par les bigots de toutes sortes, car on considérait qu’il détournait l’attention vers soi-même au lieu de la garder au service d’un dieu, ou de ses représentants. 

Les observations physiologiques de l’orgasme permettent d’explorer des réalités biologiques utiles à la science médicale et à l’industrie pharmaceutique. Ceci est valable dans la mesure où l’on admet que la plupart des problèmes sexuels peuvent faire l’objet d’un traitement médicamenteux. 

Décrire avec précision la physiologie de l’orgasme aide à comprendre comment, à partir d’une zone corporelle limitée, c’est quasiment l’ensemble du système nerveux cérébro-spinal, neuro-végétatif, sensitif et moteur qui participe. 

Une interrogation plus existentielle à propos du sens du plaisir sexuel ne saurait donc faire l’impasse sur ce phénomène exceptionnel qui n’a cessé d’étonner les humains et les a souvent conduits à donner au plaisir sexuel des valeurs puissantes.
La plupart des hommes pense que leur orgasme est un phénomène mécanique simple qui fait partie d’une bonne hygiène de vie, c’est un point de vue « mécanique » largement répandu. La découverte du plaisir sexuel commence par la masturbation, continue avec la rencontre de partenaires, puis l’activité sexuelle devenant moins fréquente, se fait de plus en plus rare. Tant que l’homme demeure aux niveaux pulsionnel et compulsif de sa sexualité, son plaisir sexuel correspond en effet à cette jouissance intense et fugitive. En quelques secondes, tout est consommé… 

L’orgasme de la femme 

Depuis la plus lointaine Antiquité, l’orgasme de la femme interpelle, étonne, inquiète ou réjouit, mais ne laisse personne indifférent. Différent de celui de l’homme, l’orgasme de la femme est pluriel : clitoridien ou vaginal, souvent les deux. Et, la différence ne s’arrête pas là, en effet, certaines femmes peuvent vivre plusieurs orgasmes successifs sans passer, comme les hommes, par une phase réfractaire. Le maintien d’un certain degré de vigilance est responsable de ces orgasmes partiels. Cependant, un orgasme extatique sera la conséquence de la dissociation évoquée précédemment. 

Les réactions physiques associées à l’orgasme féminin sont parfois très accentuées, s’accompagnent de gémissements, de cris, d’une sensation de perte de conscience, c’est pourquoi la littérature le nomme parfois « petite mort » et on comprend mieux pourquoi. 

L’orgasme clitoridien de femme est ce qui ressemble le plus à l’orgasme de l’homme, violent, intense et bref, il aboutit quelquefois à un vague sentiment d’inachevé.
L’orgasme vaginal ou profond n’est pas très différent mais, quand il se produit, il semble que le plaisir passe à la vitesse supérieure, décuple d’intensité, de durée, le corps et l’esprit sont profondément associés dans la jouissance.


L’orgasme de la femme exerce une fascination qui ne se dément pas à travers le temps malgré les représentations stéréotypées et mécaniques qu’en donne aujourd’hui la presse, dite féminine. Une femme qui n’a pas fait l’expérience de l’orgasme se sent frustrée, voire diminuée, souvent coupable. Elle ignore généralement que celles qui lui prodiguent des conseils tous plus inutiles les uns que les autres, n’en savent généralement pas plus qu’elle.

Il semble que la sensibilité affective et émotionnelle plus importante chez la femme que chez l’homme ait des effets contradictoires. En effet, s il existe, chez elle, une plus grande difficulté à entrer dans le processus orgastique, lorsque cette inhibition est levée, l’intensité et la durée sont souvent plus intenses que chez le partenaire. L’abandon, la disparition d’une vigilance protectrice nécessaire à ce paroxysme nécessite une très grande relation de confiance vis à vis de celui-ci. Ce qui explique que l’extase sexuelle est plus fréquemment observé chez la femme que chez l’homme qui, lui, retrouve très rapidement « ses esprits ». N’oublions jamais que la situation « coïtale »était chez nos ancêtres une position de fragilité vis à vis d’éventuels prédateurs.

*: EMC: il existe 3 sortes d’IMC, les spontanées, les provoquées et les mixte, fonction des zones cérébrales concernées. Spontanés: Les transes extatiques mystiques, les crises d’hystérie surviennent dans un certain contexte. Mixtes: Transes chamaniques, de possession. Provoqués à des degrés plus ou moins important: orgasmes, subspace, hypnose, EMDR, méditation, relaxation. Il est fort probable qu’un certain nombre de techniques corporelles puissent être aussi responsables chez certaines personnes d’EMC.

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 Internet, réseaux sociaux, médias:  qu’est devenue mon intimité?

L’intimité renvoie à quelque chose d’intérieur, de profond, de confidentiel comme peut l’être la confrontation avec sa conscience, le partage d’expériences fortes heureuse ou douloureuses comme une naissance, une douleur ou un deuil. Le partage d’espaces restreints comme peut l’être la chambre à coucher, fait aussi partie de l’intimité. La vie privée, le cercle restreint d’amis intimes se distingue de la vie publique et des relations sociales. Ce caractère privé ou très partiellement ouvert à d’autres, évoque à son tour le secret de ce que l’on cache: pensées, fantasmes s’inscrivant parfois en rupture avec la morale, la mode, la vertu, et tout ce qui de près ou de loin relève de l’ordre établi. 

Si on est généralement d’accord pour se reconnaître libre de penser, ou de cultiver une sphère intime en soi, on sélectionne ce que l’on exprime afin que cela soit conforme à une norme en vigueur dans le contexte où l’on vit. L’intime trouvait jusqu’alors refuge dans la pensée, les relations affectives et la sexualité. Or, les choses ont changé… Réduire l’intimité au secret de l’alcôve ne suffit pas, mais c’est pourtant par ce biais que sa disparition brutale s’impose comme une réalité flagrante. 

  • Les pratiques érotiques sont dévoilées à grande échelle,
  • L’exposition obscène des corps dépasse très largement le cadre traditionnel de la pornographie pour envahir l’espace public.

Cela ne veut pas dire que l’on soit dans une tendance au dévoilement et à l’expression d’une authentique volonté de liberté sexuelleAu contraire, et aussi étrange que cela puisse sembler, plus on se montre, plus on se croit libre de ses faits et gestes sexuels et corporels et plus on s’enferme dans un réseau de contraintes hautement liberticides.

La sexualité humaine est un thème de prédilection, qui fait peur, qui fait plaisir, qui fait vendre, qui fait parler sur des registres allant du scientifique, au populaire en passant par le politique, le juridique et le social : il est donc possible d’accommoder le sexe à toutes les sauces médiatiques et aujourd’hui, ce serait l’abstinence: car les français auraient de moins en moins de relations sexuelles. Ce qui ne veut pas dire se priver de son sexe…

L’information ne menace pas l’intime 

Il est possible de parler explicitement de la sexualité, de montrer des représentations des organes sexuels pour informer, c’est ce que font nombre de media, des revues les plus populaires aux fascicules destinés à informer le public et que distribue l’administration. Ces informations sont à la portée de tous, y compris des plus jeunes,  et ne menacent en rien l’intimité: en effet il ne s’agit que d’information et non d’éducation sexuelle. Cette dernière se fait toujours de façon plus informelle et n’utilise pas le même vocabulaire. Quand on confond information et éducation, cela contribue à rendre sulfureux des propos pourtant empreints de la neutralité aseptisée d’un discours se réclamant de la Science. L’image d’un sein ou d’un sexe devient obscène…donc censurée.

La confusion apparaît mieux quand on observe que, malgré une information abondante, qui met en garde les jeunes contre les IST et surtout le SIDA, ces derniers n’adoptent pas systématiquement des conduites prudentes. La contraception fait également partie de cette information sexuelle, pourtant, il semble qu’elle ne soit pas toujours bien comprise si l’on en juge par le nombre toujours important d’IVG. Elle semble même être paradoxalement privilégiée à la pilule. L’information ne suffit pas à formater les comportements, c’est l’éducation qui s’en charge et participe de la disparition de l’intime.

Beaucoup de jeunes s’interrogent sur le «comment» de la sexualité, et ne trouvent pas de réponse dans les informations, où alors très peu. Même si l’on connaît l’anatomie et la physiologie sexuelles, cela ne donne pas le mode d’emploi. Comme l’apprentissage s’appuie sur l’observation, l’imitation, et les travaux pratiques, beaucoup cherchent des modèles dans la pornographie qui montre les pratiques sexuelles d’une façon qui ne correspond pas à la réalité mais s’y substitue. Le spectateur oublie bien vite qu’il s’agit d’une représentation et non d’une réalité, et s’il n’a pas recours à d’autres sources d’apprentissage ou de référence, il reconnaît le langage pornographique comme «éducatif».

Une part du succès de la pornographie tient au fait qu’elle présente les pratiques sexuelles d’une façon simpliste, mécanique, un peu à la manière de l’information sexuelle qui se limite à la description. La pornographie se différencie par son caractère racoleur et permissif qui met en avant le plaisir immédiat, la jouissance facile. Le spectateur se trouve d’emblée impliqué dans l’action: par son regard il fait intrusion dans l’intimité d’un couple, et, loin de la scène il continue d’y participer s’il se masturbe en même temps. Sans le regard du spectateur, il n’y a pas de pornographie. L’information sexuelle pour sa part n’incite guère aux travaux pratiques car elle met en exergue les risques et non les plaisirs. Mais la quête de l’explicite est commune.

Disparition de l’intime: tout montrer, tout voir, tout savoir, le mythe de la transparence.

Hantés par la crainte de l’ombre, de l’inconnu, de l’étrange et de l’étranger , nous cherchons obstinément la lumière qui rassure et fait apparaître les objets de peur, sous un jour, qui les neutralise. La tendance sociétale actuelle favorise le cloisonnement, le repli: l’interaction avec le monde est soit offensive, soit défensive, rarement coopérante. Tout est bon pour mettre en exergue les différences, à commencer par celles qui distinguent les hommes des femmes. La mixité sexuelle est de plus en plus remise en cause, un espace public d’où les hommes seraient absents ne semble pas choquant. Réponse étrange à une situation qui ne l’est pas moins, c’est dans le dévoilement intégral que l’on croit trouver l’apaisement. L’espace privé, l’intérieur serait traditionnellement un territoire féminin, d’après les interprétations fortement androcentrées qui ont prévalu depuis des siècles et ceci quel que soit le domaine de recherche. En faisant intrusion dans la sphère intime, en l’exposant au regards de tous comme se complaisent à le faire nombre de media, on ne contribue nullement à l’épanouissement des destinataires, contrairement à ce que promettent les bonnes intentions: information, libération, éducation… La transparence est une illusion, on ne peut jamais avoir l’absolue certitude de tout savoir sur un thème, ou pire sur une personne, ce qui n’empêche pas de s’en réclamer, de chercher à l’atteindre. Cette parfaite visibilité se pare de toutes les vertus, on ne cache rien, on est prêt à répondre de tous ses actes, de tous ses choix et cela quel que soit le contexte. 

Pourtant, chercher à atteindre la transparence sur la sexualité n’aboutit qu’à une destruction systématique de l’intime ce qui ne joue pas en faveur de l’épanouissement. Mais ose-t-on vraiment tout montrer? Certainement pas, ce qui est exposé se doit de répondre à des critères en rapport avec l’esthétique et la vertu alliées, définissant une norme. Le dévoilement total de la sexualité n’apaise pas les peurs, mais les révèle ou les attise, et n’apporte d’autres réponses que des critères de valeur qui renvoient chacun à s’interroger avec anxiété sur sa propre normalité, chacun(e) exhibant ce qui l’angoisse…

C’est que la sexualité n’est pas un objet que l’on pourrait disséquer, afin d’en comprendre les mécanismes sur le seul plan de l’efficacité. Il s’agit avant tout de processus relationnels qui se déploient sur de multiples niveaux de sens. Les organes sexuels ne se limitent pas à leur fonction de reproduction ou de jouissance ce qui semble être le cas aujourd’hui.  On a trop oublié qu’ils sont de véritables organes de communication dont chacun peut apprendre à tirer le meilleur s’il ose s’impliquer dans l’interaction. Les acteurs de la sexualité sont des personnes et non des pantins bien que l’on puisse en douter au vu des nombreuses manipulations auxquelles ils (et surtout elles) sont soumis. Or, le discours sur la sexualité se cantonne sur le registre de l’utilitaire ou du politique et fait totalement abstraction du sens et du message. Il s’agit d’une réduction simpliste qui justifie des moyens simplistes pour atteindre des buts qui reflètent davantage des illusions que de réalités. 

Intimité et liberté…

Il est généralement admis que la vie privée n’appartient qu’à soi et qu’on est libre d’y faire ce que l’on veut. Pourtant, l’évolution des mœurs dans sa quête pudibonde de transparence, son obsession à tout montrer, tend à exposer l’intime quitte à le détruire. Etaler sa vie intime surtout si elle a été douloureuse aura-t-elle un effet cathartique ou autre?

Mieux encore, l’exposition volontaire de soi passe pour le «nec plus ultra» de la liberté individuelle. Il suffit d’observer les médias pour constater que chacun s’y dévoile à qui mieux mieux. Il permet d’afficher un message décrivant son activité en cours, comme il permet de «partager» l’information avec de très nombreux «amis». Bien sûr, chacun peut accommoder son image pour se rendre plus visible, et rapidement étoffer son réseau, mais il reste que toutes ces indications peuvent être stockées, analysées et utilisées sans qu’ensuite il soit possible d’y avoir accès. Ce qui auparavant relevait du privé, appartient désormais à l’espace public sans qu’il y ait eu de contrainte exceptées celles de la tendance en vigueur forte d’une majorité de partisans.

Ces comportements ne relèvent pas seulement  d’un narcissisme exacerbé, ou d’un individualisme forcené comme il est de bon ton de l’affirmer. On peut y voir aussi une dérive de l’usage de soi, on se perçoit comme un «bien» et il devient alors possible de se traiter comme un objet matériel et mécanique, un produit que l’on offre au plus offrant. L’importance accordée à l’image est telle qu’elle mérite beaucoup d’efforts pour ressembler à ce que l’on veut montrer. Quand le résultat est atteint, reste à acquérir l’approbation ou la désapprobation des autres, mais dans tous les cas retenir leur attention. Dans ces conditions les jardins secrets ne peuvent que s’étioler privés de l’intimité nécessaire à leur plein épanouissement ou à leur réparation lorsqu’ils ont été squattés. L’érotisme, qui se fonde sur l’imaginaire, le transgressif, la culture de l’intime, est à son tour menacé de disparition faute de disposer d’un environnement  propice à sa survie. 

La liberté vis-à-vis du sexe révèle la place réelle de l’humain dans son milieu : quelle importance lui est consentie et comment ses comportements sont évalués. Dans un monde que domine la peur,  le besoin de sécurité évince donc tous les autres à commencer par l’aspiration à la liberté, il n’y a donc plus de place pour l’intime, le secret, le privé. Plus besoin de vidéo-surveillance, elle est étalée au vu et au su du monde entier.

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L’amour…

Il y a de l’animal, du spirituel, du social, du mythologique dans l’amour. L’ensemble forme un “ complexe ” et toute réduction à l’une de ces dimensions mutilerait sa richesse et son mystère. Pour autant, il n’est pas indéchiffrable… Edgar Morin* D’autres comme Eva Illouz et Alain Badiou dans cet excellent article de Usbek &Rica y mêlent le politique et son influence sur la notion d’amour. Mais le problème quand on parle d’amour c’est de mélanger ou plutôt confondre des sentiments différents représentés par Eros, Storgé, Phylia et Agapè. Aussi l’amour est-il complexe. Il ne persiste que dans sa perpétuelle évolution et transformation.

Quelques extraits du dossier: l’amour un ensemble complexe

L’amour est enraciné dans notre être corporel et dans ce sens, on peut dire que l’amour précède la parole.

Il sera de plus en plus possible d’avoir l’expérience mystique, extatique, l’expérience du culte, du divin, à travers la relation avec un autre être individuel.

Voilà le problème de l’amour : nous sommes doublement possédés et nous possédons ce qui nous possède, le considérant physiquement et selon le mythe comme notre bien propre.

Il y a des moments bienheureux où à la fois la plénitude du corps et la plénitude de l’âme vont se rencontrer.

Mais le véritable amour se reconnaît en ce qu’il survit au coït, alors que le désir sans amour se dissout dans la fameuse tristesse post-coïtale. Vous connaissez l’adage “ homo triste post coitum”, alors que celui qui est sujet de l’amour est “ felix post coitum ”.

Le problème de l’attachement dans l’amour est souvent tragique, car l’attachement s’approfondit souvent au détriment du désir.

L’amour est un très beau mythe. Évidemment, il est condamné à l’errance et à l’incertitude : “ Est-ce bien moi ? Est-ce bien elle ? Est-ce bien nous ? ”

C’est là, effectivement, une des tragédies de l’amour : l’incompréhension de soi et de l’autre. Mais la beauté de l’amour, c’est l’interpénétration de la vérité de l’autre en soi, de celle de soi en l’autre, c’est de trouver sa vérité à travers l’altérité.

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Genres, un homme peut-il devenir femme?

La réponse n’est pas simple. Si on s’en tient à l’expression des gènes, c’est à dire aux phénotypes, notre apparence physique,( exception faite de quelques cas l’ambiguïté sexuelle d’origine génétique) il n’existe classiquement que deux sexes le masculin et le féminin, ou deux aspects corporels masculin et féminin. La majorité des sociétés a fonctionné ainsi depuis la nuit des temps, associant le genre à l’aspect physique. Il existe néanmoins des sociétés où a pu se développer un troisième genre: en Inde avec Hijras et en polynésie avec les RaeRae ou Manu. S’il n’y a pas de justification, il faut comprendre que dans des temps pas si lointain, la survie de l’espèce était l’objectif de toute société. Ne pouvait être reconnu par celle-ci que ceux qui y contribuaient. Les autres étaient marginalisés pour ne pas dire éliminés.

La construction du genre

La construction de l’individu est un processus complexe. Il y a bien sûr les gènes qui façonnent et déterminent notre apparence physique et des potentialités positives ou négatives. Ils ne s’exprimeront que dans certains contextes individuels (son histoire depuis sa naissance) et des influences socio culturelles. Nous ne ferons pas tous le même métier et nous n’aurons pas tous les mêmes maladies. J’ai été amené à découvrir grâce à un outil qui provoque un état mental dissociatif, en l’occurrence l’hypnose, que notre cerveau n’enregistrait pas toutes les informations acquises depuis notre naissance au même endroit et ceux gràce à l’imagerie fonctionnelle cérébrale. Ainsi pour simplifier les informations concernant les éléments factuels comme notre apparence physique, notre anatomie, notre physiologie sont enregistrés dans certaines parties de notre cerveau et resteront pour l’essentielles conscientes. Ces informations font appels à notre raison. Nous savons ainsi que nous avons un penis, un vagin, une poitrine, etc… Mais c’est là où tout se complique! Notre corps n’est qu’une « habitation » pour notre esprit. Alors comment l’habite-t-on?

La construction symbolique

Nos sensations et émotions, nos affects sont enregistrés dans d’autres structures cérébrales. Elles vont déterminer nos représentations qui n’ont rien de rationnelles. Ces représentations sont très variables d’une personne à une autre car issues de sensations et émotions éprouvées dans un contexte, une situation donnée. Elles ne sont pas conscientes. Nous pouvons ainsi avoir développé depuis notre enfance des sensations et émotions en rapport avec le genre féminin tout en habitant un corps masculin, la sensation d’être une femme dans un corps d’homme. Pour donner une image informatique: le « hard » est masculin et le « soft » féminin! L’interaction ou l’incongruence entre le contenant et le contenu va être plus ou moins source de problèmes en fonction de son acceptation personnelle et de celle de la société. C’est valable dans les deux sens. Quelque soit le sexe anatomique, nous possédons tous les deux genres. Mais en fonction de la position du curseur, nous pouvons nous orienter vers tel ou tel sexe. Il ne faut pas oublier que l’influence de l’environnement familial et socio-culturel, inscrit dans le temps va jouer aussi un rôle important.

Donc pour répondre à la question posée dans le titre. La réponse est NON, on ne devient pas, on EST d’un genre différent. Il existe une grande variété de genres: gay, trans, cis, etc…Nos sociétés ne sont pas adaptés à cette richesse.

L’hypnose

Elle n’a rien de bien mystérieux, ni de magique, elle existe sous divers noms depuis la nuit des temps. Ce n’est qu’un outil ou une technique qui permet de faciliter l’entrée dans un état particulier: EMC* (état modifié de conscience). Elle permet de créer un état mental dissociatif. Ce n’est donc pas un pouvoir, mais simplement un savoir. L’humain est un être de sens et d’émotions, aussi dès son enfance, il se construit en accumulant un nombre considérables d’informations qui vont aller enrichir nos différentes bases de données cérébrales. Il y a les éléments factuels qui resteront conscients accessibles à la raison et les affects inaccessibles en tant que tels et qualifiés d’inconscients et irrationnels. Seul le langage de l’hypnose qui variera en fonction de son contexte socio-culturel permettra d’y avoir accès, mais sous une forme particulière, analogique, métaphorique, voire poétique. Une maladie comme l’eczéma qui a une forte composante psychosomatique pourra être, en partie, l’expression d’un conflit avec un supérieur hiérarchique. La peau lésée sera en quelque sort la représentation symbolique, métaphore de l’agression (ce n’est qu’une composante). Le mariage non consommé est le plus souvent dû à une absence de représentation du vagin. La patiente en a le savoir (dessins anatomiques, mais pas la connaissance, c-a-d l’expérience). En état modifié de conscience, le conscient aura accès aux données contenues dans l’inconscient sous forme d’analogies ou de métaphores. En agissant sur ces dernières, le patient va trouver lui-même la solution à son problème. Ayant eu l’occasion d’accompagner un certain nombre de personne dans leur changement d’identité, l’hypnose leur a permis de mieux se comprendre et de s’accepter dans cette « originalité », dans cette différence.

*L’état modifié de conscience est un état psychique particulier. Il peut être plus ou moins spontané comme dans l’hystérie et les extases mystiques ou provoqué par différentes techniques: hypnose, EMDR, relaxation, sophrologie, méditation, méditation de pleine conscience, subspace etc…Ce qui va les différencier c’est la profondeur de l’EMC, c-a-d de la dissociation. Ensuite c’est une question de mode et de croyances aux vertus d’une technique particulière. L’avantage de l’hypnose, c’est qu’elle n’est pas inscrite dans une époque donnée et qu’elle s’adapte à la personne et au contexte socio-culturel en vigueur à un certain moment. Ainsi parler aujourd’hui d’hypnose ericksonnienne en France est assez incongru. Milton Erickson est mort en 1980 et ses techniques très intéressantes et efficaces sur sur des patients américains de son époque doivent être adaptées à la nôtre. La mode, de nos jours est plus au Mindfullness (Méditation de pleine conscience) ou à l’EMDR, jusqu’à ce qu’elles ne deviennent, comme bien d’autres, obsolètes ou plus vraiment à la mode…

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L’amour en plein air

C’est un des fantasmes les plus fréquents et les plus populaires aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Un rapide survol des magazines féminins confirme cet engouement et prodigue tous les conseils nécessaires à la bonne réalisation de ce fantasme.

Les lieux

Un site canadien a dressé une liste qui se veut exhaustive des lieux les plus chauds. Tout commence dans l’abribus, tard le soir en attendant le bus qui nécessairement n’arrive pas. Très sérieusement on conseille à la femme de porter une mini jupe et de s’asseoir sur les genoux de son amant, mine de rien, et voilà, le tour est joué! Si ce n’est attendre l’été!
On trouve ensuite les mérites des escaliers, des voitures décapotables, de la forêt, encore que, peu fréquentée le jeu en soit moins piquant. On pourra se rabattre sur les kermesses, les repas de noces et les places le jour du marché si on ne peut se passer de la foule. Un grand absent, le métro aux heures de pointe avec l’équipement vestimentaire adéquate.
Pour les amateurs de sensations, on choisira de faire l’amour sous une pluie battante, et pourquoi pas l’orage (mais attention au coup de foudre!), le rafting a aussi ses adeptes, de même que les parcs de stationnement, bien à l’abri entre deux voitures, quoi de meilleur en effet, excepté peut-être le motoneige si l’on en croit les commentaires enthousiastes de lectrices… Les puristes bouderont la tente de camping, trop banale, mais se laisseront titiller par les festivals western réputés fort ennuyeux par ailleurs.
Enfin, pour pimenter le tout, pourquoi ne pas jouer à l’écolière coquine et choisir une salle de classe? Ou une gondole à Venise? Sans oublier le vol long courrier!

Ce tour d’horizon s’arrête enfin sur le parc zoologique, où parait-il la vue des singes en train de copuler pourrait donner des idées lubriques aux humains, toutefois, il est conseillé de ne pas se livrer à ses ébats amoureux sous le regard des animaux, qui sait…. Gare au gorille! eut sans doute conclu Georges Brassens…

Un fantasme?

Pourquoi ce fantasme tient-il une si grande place dans l’imaginaire érotique? En examinant les choses de façon vraiment terre à terre, ces lieux d’élection n’offrent ni confort ni intimité généralement indispensables à la jouissance féminine… Tout au contraire, on se met en danger d’être vu, on prend le risque d’exposer son corps à des inconvénients gênants: piqûres d’insectes, animaux indésirables, sable qui gratte, herbes, sol souillé, et autres contrariétés.
L’intérêt d’un fantasme, c’est bien sûr la transgression d’un interdit, l’idée de braver les convenances a un côté terriblement excitant. Mais il y a plus, alors que bien d’autres fantasmes demeurent sagement rangés dans les cartons de l’imaginaire, celui-ci ne s’en contente pas, le passage à l’acte est fréquent et devient ensuite une sorte de jalon dans un parcours érotique. On se vante d’avoir fait l’amour perché sur un arbre, ou dans une barque au milieu d’un lac, voire dans le bus… On devient héros ou héroïne d’une aventure érotique et on complète peu à peu son palmarès… 

Il semble aussi que ce fantasme soit propre aux amours débutantes car sa mise en œuvre requiert de la souplesse, de l’endurance et un fort appétit sexuel de chaque partenaire. Qui plus est, tant que l’on habite chez ses parents, il n’est pas toujours facile d’y recevoir son copain ou sa copine, les lieux extérieurs sont alors perçus comme propices ou non aux ébats amoureux. Quoique faire l’amour dans sa chambre avec son copain pendant que maman prend le thé avec ses copines dans le salon voisin… je vous laisse imaginer!

Passablement idéalisées, ces situations érotiques figurent en bonne place dans le paysage fantasmatique… Jusqu’à ce que bien sûr, une autre les remplace…

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Sexualité et mariage. Font-ils toujours bon ménage ?

La sexualité à l’épreuve de l’engagement.

Le sexuel devient de plus en plus l’acte fondateur du couple marié et l’élément primordial à sa survie, alors qu’il y a seulement quelques décennies, il n’en était qu’une conséquence et ne constituait pour l’essentiel qu’un devoir matrimonial. Pourtant – et paradoxalement pour certains – à la lune de miel si prometteuse en délices et plaisirs, se substitue une lune de fiel où ardeur et désir sexuels font dramatiquement défaut. Est-ce la peur de l’engagement juré devant l’autel qui tétanise et anéantit leur libido ?

La vie sexuelle du couple s’articule habituellement autour d’un certain engagement affectif liant explicitement ou plus implicitement les partenaires. Or, pour certains, le terme « engagement » résonnerait avec contrainte, obligation voire emprisonnement. Ainsi, bien qu’ils s’engagent l’un envers l’autre officiellement par le truchement des liens du mariage, ils s’en désengagent inconsciemment en se défilant sexuellement. Leur frayeur de s’engager empoisonne sournoisement l’intimité de leur couple et laisse maints troubles sexuels prendre les devants et envahir la scène de leurs ébats. 

Danielle et Henri font partie de ces couples incapables de s’investir sexuellement dans leur engagement à l’autre. Mariés depuis six mois, Henri est un fonctionnaire âgé de 38 ans et possède beaucoup de temps libre tandis que Danielle est architecte et enchaîne projet sur projet, sans répit. Son rythme effréné de travail l’amène à se rendre sur les chantiers dès le petit jour pour ne rentrer qu’à la nuit tombée, et parfois même plus tard. Henri, quant à lui, s’occupe des courses et vaque à ses diverses occupations. Quand Danielle rentre épuisée d’une journée stressante de travail, le dîner est prêt et Henri l’attend docilement, fidèle au poste. Pourtant, quand dans la soirée, Danielle exprime le désir de faire l’amour, Henri bien que frais et dispos s’esquive la plupart du temps. Tous les prétextes sont bons : un genou qui fait mal après un match de foot, une douleur au dos, une émission à la télé. Même quand il se laisse convaincre ou qu’il cède à la pression de son épouse, les érections sont souvent absentes au rendez-vous. Désemparée et excédée, Danielle envisage la rupture.

La sexualité est un engagement en soi

Le déroulement du rapport sexuel place systématiquement ses protagonistes dans « l’ici et le maintenant ». Donc un positionnement dans le moment présent nécessaire au plaisir sexuel. Par ailleurs, cette disponibilité sine qua non à la jouissance des partenaires quand ils font l’amour se marie mal avec leurs projections dans l’avenir. Et pourtant, qui dit « faire l’amour » sous-entend bien un certain engagement qui unit les deux amants, qu’il s’agisse d’un engagement physique ou psychique, sentimental ou émotionnel, relationnel ou social. L’acte sexuel s’inscrit ainsi presque toujours dans une trajectoire de vie, dans un projet futur. Sans oublier que la sexualité exige des ses acteurs un vrai don de soi et une union à l’autre répété à chaque rencontre. L’on comprend donc que toute crainte de l’avenir et de l’engagement qu’implique la sexualité peut perturber son déroulement dans l’instant T présent. Saboter sa relation intime à l’autre revient donc à refuser inconsciemment cet engagement implicite. 

« Je suis mariée depuis maintenant près de 6 ans, explique Loubna, 33 ans, franco-libanaise. Avant le mariage, tout se passait très bien entre nous. Nous n’avions pas attendu de nous marier pour consommer, et ce fut sans regrets. Nous avions une bonne entente sexuelle et nous étions tout deux satisfaits. Avec le mariage, Nous avons vécu beaucoup de problèmes de couple sans pouvoir vraiment communiquer. Ce manque de dialogue a causé beaucoup de frustrations, spécialement pour mon conjoint, Hassan.  Il a eu le sentiment de ne pas avoir le contrôle dans notre mariage et que finalement j’avais toujours le dernier mot. Au lieu d’en parler, il a accumulé cette frustration et a progressivement décidé de nous priver de sexe… Je ne crois pas que cette décision fut consciente, cet éloignement s’est installé insidieusement.  Malheureusement, à chaque fois que j’essayais de lui en parler, il explosait et me faisait des reproches. Et ceci dure depuis !  Dernièrement, nous avons finalement eu une bonne discussion ou plusieurs choses se sont révélées…et il m’a exprimé le désir de vouloir poursuivre ce mariage. Malheureusement, je commence à perdre espoir et à penser que je suis la seule à faire des efforts. Selon mon conjoint, il n’a pas de problème d’attirance mais ça fait tellement longtemps que le sexe ne fait plus partie de notre vie qu’il dit ne pas être en manque, alors que pour moi c’est totalement différent. En plus, il semble être sur la défensive chaque fois que j’essaie d’aborder une discussion portant sur le sexe et sur son désir sexuel. Je ne sais pas si nous pourrons surmonter ce cap et réussir à avoir une vie de couple normale… je doute fort que ça soit possible mais j’aimerais vraiment trouver la solution miracle car nous nous aimons quand même…. Bien sur, pour les quelques personnes a qui j’en ai parlé, c’est cause perdue !  …  Jusqu’a cette date, je ne l’ai pas trompé et je ne crois pas qu’il l’ait fait non plus… mais je suis totalement insatisfaite.  Je suis en âge de vouloir des enfants et je crains de passer à côté si ça continue comme ça… de son côté, je ne comprends pas que se soit un si grand blocage et que ce soit si difficile de changer, s’il le veut, et de retrouver un désir sexuel pour moi !!….. »

Les engagements sous-tendus par la sexualité

Nombreux sont ceux qui, tel Hassan, réussissent à se désengager d’une union mal assumée par le biais d’un désistement sexuel, comme si symboliquement, sans relation sexuelle, le « contrat » de mariage n’était plus valide. Si cela est paradoxalement vrai légalement, puisque l’on peut obtenir un divorce pour non-consommation, souvent, les conjoints impliqués dans ce scénario de sabotage n’en sont pas conscients, bien au contraire, ils revendiquent leur amour et la légitimité de leur mariage. 

Mais quelles formes d’engagement sous-tend la sexualité ? A travers la crise que traverse Loubna et Hassan, nous pouvons relever les trois formes d’engagement imposés par la sexualité : érotique, relationnel et génital.

 « Nous sommes mariés depuis maintenant trois ans, nous raconte Marie-Josée, 36 ans. Nous avons un rapport sexuel par mois, parfois tous les deux mois. Il en a toujours été ainsi depuis notre mariage. Pourtant, avant de nous marier, nous flirtions beaucoup plus fréquemment.  Au début, je pensais qu’il fallait prendre patience. J’avais des problèmes familiaux, et j’étais peu démonstrative. Je lui parlais de mon manque, bien sûr, mais il était timide et avait du mal à parler de ce genre de chose. Avec les années, cette routine sexuelle s’est installée. J’ai décidé de prendre les choses en main et de pimenter notre relation. Malheureusement, c’est toujours à mon initiative : lingerie sexy, jeux de rôle, dîner aux chandelles ou bains agrémentés de pétales de roses… Lorsque nous avons des rapports, cela se passe bien, même s’ils peuvent être un peu douloureux pour moi au début. Mais je me sens très frustrée. J’en parlais tellement pendant une période, que ça déclenchait chez lui des pannes à répétition et qu’il a fallu qu’il prenne des produits érectiles pour arriver au bout de l’acte. La patience et l’amour sont venus à bout de ce problème mais le nombre de rapports est resté le même. C’est l’homme de ma vie, je l’aime. À part le sexe, notre relation est parfaite, c’est vraiment la seule chose qui me manque. Je n’ai jamais eu besoin de faire autant d’efforts avec mes précédents partenaires, ils avaient toujours envie de moi. Il y a eu une période où j’ai douté de moi, me disant que je n’en faisais pas assez, que je n’étais pas assez jolie, pas assez sexy. Nous en parlons avec beaucoup plus de liberté à présent, il me désire, me trouve sexy, mais il est fatigué : pour lui, c’est un effort. On pourrait croire qu’en vacances, nous aurions plus de rapports mais non, pas du tout. J’essaie de faire sans. J’espère qu’avec le temps, je n’irai pas chercher ailleurs ce manque de passion et de désir. Il est conscient de ça aussi ; c’est comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il ne veut pas me perdre pour ça, je ne veux pas le quitter. Je m’y résous car nous nous aimons et c’est ça qui compte. Mais jusqu’à quand ? »

Un engagement érotique

L’érotisme est un engagement ludique fondé sur l’excitation, qui est essentielle à la poursuite du rapport sexuel. Cette dimension érotique de la sexualité, fortement connotée dans l’imaginaire de nouveauté, de passion et de levée de l’interdit, est l’apanage des ébats fougueux propres aux amours naissantes. Les couples mariés s’en rappellent souvent avec nostalgie comme témoin de leurs élans endiablés dans une liberté insouciante, en l’absence des responsabilités pesantes du mariage. Liberté qui selon eux est perdue à jamais depuis leur entrée dans le monde des adultes responsables. Cet essoufflement de l’érotisme conjugal sème souvent la graine de la discorde dans le couple comme dans le cas de Loubna et de Marie-Josée. Quand cet engagement des sens fait défaut, les corps s’éloignent et les plus lésés se réfugient dans leurs fantasmes et la fissure qui n’était que fêlure au début s’approfondit… jusqu’à ce que les cœurs chavirent à leur tour.

Valérie 28 ans, et Bernard, 38 ans, sont mariés depuis deux ans. Depuis leur mariage, leurs rapports sexuels se sont faits de plus en plus rares, puis inexistants. Après un an d’abstinence, ils ont décidé de suivre une sexothérapie.

« J’ai toujours eu du mal à me laisser aller dans le désir, à l’écouter et à l’exprimer, se confie Valérie. Mais après le mariage, cela s’est aggravé au point que je ne voulais plus du tout faire l’amour. Nous avons essayé d’en parler mais, comme on ne trouvait pas de solutions, nous nous sommes résolus à aller consulter une sexothérapeute. Pendant près d’un an, nous avons eu une séance tous les quinze jours. Nous avons commencé par parler de nos peurs, de ce qui n’allait pas, dans notre sexualité mais aussi dans les situations quotidiennes. Au début, ç’a été difficile, puis, au fur et à mesure des séances, j’ai réussi à m’exprimer avec plus de confiance et de liberté face à Bernard. Après le travail des mots, nous sommes passés à celui du corps, avec des massages, de simples effleurements ou des caresses plus sensuelles. L’étape la plus difficile a été d’observer le sexe de l’autre de façon très anatomique. Jamais je ne m’étais autorisé une telle chose ni n’avais laissé un homme m’ausculter de la sorte ! C’était comme si j’étais “nue” devant lui pour la première fois. Cette thérapie m’a permis de dire ce que je ressentais. Elle m’a libérée : en apprenant à dire mes envies et mes sensations, j’ai appris à identifier mon désir. Si je n’ai pas envie, j’ose le dire. Mais si j’ai “envie d’avoir envie”, je sais, et mon conjoint également, comment m’y prendre. Je sais de quels préliminaires, de quelles caresses j’ai besoin. En fait, la thérapie n’a pas augmenté mon désir, elle m’a appris à y accéder à travers ma relation à l’autre. »

Bernard quant à lui nous raconte sa version des faits : « Après le mariage, nous n’avons pas eu de relations sexuelles pendant un an. Je l’ai très mal vécu. Je pensais que si elle ne voulait plus de moi, c’était ma faute, que je m’y prenais mal. J’essayais de m’adapter à ce que je croyais être ses envies. Mais ça ne marchait pas davantage. Quand elle m’a proposé de voir une sexothérapeute, je n’ai pas hésité parce que je voulais vraiment que l’on retrouve une sexualité normale. Pour moi, c’est le fait d’avoir repris contact par la parole qui a été capital. De séance en séance, j’ai réappris à l’écouter, à entendre ses envies, ses gênes, ses désirs. Oui, je crois que le travail s’est davantage fait au niveau de la tête que du corps. Qu’est-ce qui fait que l’on soit arrivé à cette situation ? Pourquoi m’évite-t-elle ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à lui en parler ? Comment est-ce que je dois interpréter ses comportements ? J’ai trouvé des réponses à toutes ces questions. Cela m’a aussi aidé à mettre des mots sur ce que je ressentais, ma culpabilité, ma honte… Chaque fois que l’on ressortait d’une séance, on avait des tonnes de choses à se dire. En fait, le travail continuait à la maison. Aujourd’hui, tout n’est pas réglé, et ce n’est pas parce que l’on a fait une thérapie que l’on va se mettre à faire l’amour tous les jours et indéfiniment. En revanche, on ne s’évite plus, et on sait que l’on peut parler de nos envies ou de nos refus sans redouter les conséquences. Bien au contraire. Avec cette thérapie j’ai appris à parler en profondeur, pas seulement de sexualité mais de moi, de mes peurs, de mes envies, de mes projets… Prendre le temps de se montrer en toute liberté dans la parole est une manière très efficace d’exciter le désir. L’intimité que l’on retrouve dans la discussion en tête à tête donne envie de se rapprocher davantage l’un de l’autre. »

Un engagement relationnel

Les rencontres charnelles entre deux amants, cet échange de liquides mais aussi de lâcher prise et d’émotions, viennent compléter la communication verbale et explicite du couple. Ainsi l’on peut exprimer son amour ou au contraire son désamour, ses craintes et ses angoisses, sa confiance ou son insécurité, son positionnement dans le couple, par la manière dont on fait l’amour et via l’intensité de notre investissement personnel dans l’acte. Le dialogue continue donc et se traduit à un autre niveau, plus implicite, plus physique que l’on appelle le langage non verbal. De plus, faire l’amour c’est aussi s’inscrire dans une relation à l’autre et accepter d’introduire cet autre dans sa vie. Cette insertion se fait par le biais de ce langage corporel mais aussi grâce à la parole, si précieuse à l’épanouissement sexuel. La morale que l’on pourrait retenir de l’histoire de Valérie et Bernard se résumerait bien en deux mots : reprendre contact.

« Cela fait 2 ans et demi que je suis mariée, nous explique Michèle 32 ans. Sexuellement tout allait bien dans notre relation au début. Même si je n’avais pas spontanément envie de faire l’amour avec lui, j’arrivais finalement à prendre beaucoup de plaisir pendant nos rapports. Depuis que nous avons décidé d’avoir un enfant, je n’ai plus aucune envie ni aucun plaisir durant les rapports sexuels, et c’est une corvée pour moi. Nous en parlons beaucoup et il semble comprendre ce qui m’arrive même s’il continue à avoir très envie de moi. Nous sommes allés consulter un sexologue, mais celui-ci nous a beaucoup déçu en nous disant que je n’avais pas envie de faire l’amour parce que je n’assumais pas mon désir d’enfant. Seulement ce n’est pas aussi simple car j’ai réellement envie d’avoir un enfant, et pour moi ces relations qui me donnaient beaucoup de plaisir avant me manquent, même si je n’en ai plus envie.

Un engagement génital

Derrière tout acte sexuel se cache le désir – ou la crainte – d’une grossesse. Il suffit de réfléchir à la capacité reproductrice d’une simple pénétration sexuelle afin de cerner l’ampleur de l’angoisse qui peut l’accompagner. Toute grossesse, désirée ou appréhendée, marque le début d’un changement, d’un chamboulement du quotidien inévitable. Le désir peut donc, terrorisé par une telle éventualité, prendre ses jambes à son coup et disparaître de la vie du couple. Le mariage est déjà un tel engagement en soi, qu’il est plus sage de ne pas en souder définitivement les liens par la naissance irréfléchie d’un enfant. Michèle et Loubna expriment toutes deux ce désir d’enfant se heurtant à l’absence de désir sexuel dans leur couple. Problématique sur laquelle leur couple respectif devrait se pencher.

« J’ai 32 ans, et je viens de me séparer de mon conjoint avec lequel j’étais mariée depuis trois ans et demi. Caroline prend une profonde inspiration, semble prendre son courage à deux mains afin de continuer : Le divorce est très difficile à gérer car je l’ai quitté malgré l’amour que je lui portais. La vie en couple m’était devenue insoutenable et mon quotidien un cauchemar. Depuis notre mariage, mon mari a perdu sa libido. Cela a commencé par des rapports très longs qui ne se terminaient jamais c’est à dire sans éjaculation puis par l’abstinence totale. Malgré la rupture je continue de me remettre en question, mais je n’ai pas réponse et lui non plus d’ailleurs. Avec la frustration, j’ai commencé à être attirée par d’autres hommes pour me rassurer. Je ne l’ai jamais trompé, je l’aimais trop pour ça, mais j’ai décidé de me séparer de lui. Je me sentais piégée et n’en pouvait plus de souffrir, de ne pas trouver de solution, de ne rien comprendre, de passer mes nuits à attendre qu’il me touche, à pleurer, à croire que mon corps le dégoûte, à avoir l’impression de n’être plus une femme. Je souffre encore aujourd’hui beaucoup de son absence. J’ai appris il y a quelque temps par ses amis proches que son problème n’était pas d’aujourd’hui et qu’avec toutes ses partenaires, le problème s’était posé. En fait, aucune de ses anciennes relations n’ont abouti pour cette raison-là. Or, nous n’avions jamais eu de rapports sexuels avant le mariage comme je désirais préserver ma virginité. Souvent j’ai essayé de discuter de ça avec lui, il disait me comprendre, me disait qu’il m’aimait mais qu’il ne comprenait pas pourquoi il n’y arrivait pas. Tous ses amis me disent qu’il a un problème et qu’il préfère se rassurer comme ça plutôt que d’aller consulter un spécialiste. »

Les risques de l’engagement : une liberté en péril

L’un des freins les plus fréquents à l’engagement est la hantise de se retrouver privé de sa liberté. Liberté de « mener sa barque » comme on l’entend sans entraves ni obstacles dressés par un tiers ou par une famille. C’est ainsi que certains fuient cet engagement par des échecs répétés même après un mariage. La fin justifiant les moyens, tout symptôme sexuel pourrait servir d’alibi à l’inconscient pour se défaire de l’engagement et des dangers qu’il recèle. Or la vraie liberté, dans le sens adulte du terme, n’est point de « faire ce que l’on veut » mais bien au contraire de « vouloir ce que l’on fait », en d’autres termes d’assumer ses choix dans ses défaites et ses réussites. 

Karine, âgée de 39 ans, est secrétaire et son époux Pascal, âgé de 44 ans, agent SNCF. Du fait des absences répétées de Pascal, Karine a décidé de laisser les reproches prendre le dessus sur leur sexualité : « Je lui en veux pour tant de choses que je n’arrive pas à lui pardonner. Il suffit qu’il y ait un petit incident qui me contrarie, je m’énerve, je ne peux plus lui adresser la parole, ni le laisser parler. Encore moins faire l’amour. Il m’insupporte. Et il en est responsable : il n’est plus le même depuis notre mariage. Il a beaucoup changé. Tant de manies que je ne tolère plus. Par exemple, il refuse de se raser et ça m’exaspère. J’ai beau le lui répéter mais il fait la sourde oreille. Pour moi, un homme devrait être propre, bien coiffé et surtout bien rasé. D’ailleurs mon père fut toujours irréprochable ! »

L’engagement réveille aussi les images infantiles

Certaines personnes telle Karine se refusent de quitter le monde qui a peuplé leur enfance, avec ses règles rassurantes, ses rituels sécurisants, même s’ils ont franchi le cap de l’age adulte. Ils n’interagissent pas nécessairement sur un mode infantile avec les autres mais ont besoin de leurs repères d’enfants transmis par leur famille d’origine afin de se sentir en sécurité et en équilibre… De ce fait, l’engagement vers un autre, que la sexualité implique, est grandement perturbant et déstabilisant car éloigné des repères connus. Ils tentent alors de réinstaurer et d’imposer au sein de leur conjugalité leurs repères familiaux …

Les répercussions sur la vie sexuelle 

La crainte de l’engagement peut ainsi avoir un profond impact sur le désir et la vie sexuelle du couple aboutissant à maintes difficultés et dysfonctions sexuelles… L’un des principaux risques et dangers impliqués par l’engagement qu’est le mariage serait l’éventualité d’une grossesse malgré un bon usage des méthodes contraceptives, surtout si la méthode utilisée implique une haute probabilité d’échec tel un retrait (ou un calcul de dates pour les plus religieux !). Fuir ou faire échouer inconsciemment sa capacité reproductrice et donc l’acte sexuel en lui-même reste le moyen le plus efficace pour préserver un équilibre au sein d’un engagement contraignant.

S’engager pour le meilleur non pour le pire

De prime abord, le concept d’« engagement » évoque pour beaucoup un emprisonnement ou un devoir : tout choix impliquerait une notion d’obligation qui contraindrait de se soumettre afin de maintenir intact ce qui spontanément tendrait à se développer, à muer… On en déduit qu’une telle perspective n’emballe point, et que la stabilité à gagner ne fait pas le poids face aux sacrifices nécessaires à la survie de l’engagement… Pourtant, il est possible de s’engager envers l’autre, différemment, sous un autre point de vue. Tels Bernard et Valérie, nous pouvons tous envisager de nous engager avec l’autre et non contre l’autre, et de chercher ainsi avec cet autre des solutions aux divers obstacles rencontrés. Il s’agit aussi de se rappeler que « s’aimer pour la vie », ne veut pas nécessairement signifier s’enchaîner « pour toute une vie » mais peut ouvrir sur la notion se « s’aimer par amour » afin de vivre plus et mieux à deux, dans une recherche constante de qualité de vie et non de quantité. Il nous est donc possible de nous engager ensemble dans un parcours d’épanouissement et de découverte de soi et de l’autre. Afin de pouvoir au final s’ouvrir à une sexualité enrichissante et source de vie. 

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La Fidélité

Le projet génétique qui nous régit.

Qu’est-ce que la fidélité?

Au sein d’une relation dite amoureuse, c’est le fait de se limiter à un unique partenaire. Mais encore faut-il s’entendre sur la définition de “relation amoureuse”: celle-ci peut être sexuelle, affective, ou les deux ensemble. Et c’est la modulation entre ces différents paramètres qui fait la complexité de la question, du moins dans ce qu’on appelle le “vécu”.

Car si on s’en tient à la théorie, on peut à juste raison tenir pour avéré que l’infidélité ne porte en rien atteinte au couple. En premier lieu, il faut se garder de confondre la fidélité et l’exclusivité. N’avoir de relation sexuelles qu’avec son conjoint (son partenaire habituel), c’est préserver une exclusivité sexuelle réciproque qui n’a rien à voir avec la fidélité.  Posons cet axiome, quitte à le mettre plus tard en débat: on peut rester parfaitement fidèle, dans l’ordre des sentiments, sans se croire obligé à l’exclusivité sexuelle.

Pour l’accepter, il faut admettre que la réussite et l’harmonie d’une relation sexuelle ne sont pas tributaires de l’attachement sentimental particulier généralement désigné sous le nom d’” amour”.

Pour peu qu’on tente d’approfondir la question, on s’apercevra rapidement que la réponse qu’on lui apporte diffère selon le sexe qu’on a. Pour être clair, voire brutal, l’expérience montre qu’un homme peut parfaitement multiplier les aventures sexuelles, sans que cela affecte la nature et l’intensité de ses sentiments profonds.

Et qu’une femme ne le peut généralement pas parce que pour elle le sexe et le sentiment sont intimement liés, et ceci dans les deux sens. D’une part, elle se déclare incapable de “faire l’amour sans amour”, et lorsqu’elle le fait la jouissance qu’elle atteint est proportionnelle à la force du sentiment amoureux qu’elle éprouve pour son partenaire. D’autre part le plaisir sexuel, légitime ou non, peut faire naître en elle un sentiment amoureux.

La libération sexuelle

Le lent cheminement de la femme vers sa “libération”, théorisée dans les années 60/70 par le mouvement féministe, dans la lignée d’auteurs prémonitoires comme Simone de Beauvoir, et mythifiée au cinéma dès l’explosion d’une Bardot dans “Et Dieu créa la femme” (1956), laisse à penser qu’on en aurait terminé avec une millénaire distribution des rôles entre le masculin et le féminin, que la femme pourrait désormais se conduire “comme un homme”. Probablement cela représenterait-il un progrès dans un long combat pour la réduction des inégalités.

Mais tout laisse à penser qu’il s’agit d’une illusion. L’homme et la femme sont programmés génétiquement depuis les débuts de l’humanité, et ils ne fonctionnent pas selon le même programme. Il est donc naturel que l’infidélité conjugale ne soit pas considérée par l’homme comme une affaire d’importance, alors que la femme y est viscéralement attachée.

Pendant toute une période, une bonne décennie qui a débuté vers 1967, on a estimé, par souci d’égalité entre les sexes, que les membres du couple devraient fonctionner sur le même pied. En se révoltant contre une conception qui avait toujours prévalu (la fidélité conjugale obligatoire), on est passé à une utopie (infidélité acceptée à égalité de part et d’autre). Pourquoi utopie? Parce que l’ancien système était viable au prix de quelques tricheries: la fidélité correspondant mieux à la nature féminine (et encore renforcée par le danger de grossesse et de donc drame en cas d’entorse). L’utopie de l’infidélité réciproque exclut au contraire la tricherie comme le mensonge et, du coup, heurte profondément cette même nature féminine. Elle ne saurait donc perdurer.

Les raisons?

Mais au-delà de ce constat historique récent, on peut s’interroger sur les véritables raisons de ce hiatus entre les sexes sur la question de la fidélité. Comme tous les êtres vivants, nous sommes régis par deux instincts fondamentaux: l’instinct de conservation et l’instinct de reproduction (instincts de survie et de vie). Nous sommes programmés génétiquement pour obéir à ces deux instincts qui sont l’effet d’une seule et unique nécessité: la perpétuation de notre espèce. Je ne traiterai pas ici de l’instinct de conservation, qui s’exprime par la quête de la nourriture et (paradoxalement?) par l’agressivité et la violence à l’égard des autres membres de l’espèce dès qu’ils apparaissent comme des concurrents dans ce domaine (le paradoxe n’est qu’apparent, car il s’agit alors d’un mode de «sélection naturelle »). Par ailleurs, dans nos sociétés évoluées, on assiste à une collectivisation de cet instinct primitif, qui n’est plus une charge individuelle.

L’instinct de reproduction

Il n’en va pas de même pour l’instinct de reproduction, qui reste une affaire privée et, suppose-t-on, intime. Il faut alors parler de mâle et de femelle. Recevant le patrimoine génétique qui lui est légué dès sa naissance, le mâle est censé ne répondre qu’à un mot d’ordre: la multiplicité des relations sexuelles, dont le but est la fécondation du maximum de femelles, afin que son “rendement” soit le meilleur possible. Au fil du temps et des progrès de la “civilisation”, l’homme ne perçoit évidemment plus le sens de cette frénésie copulatrice, mais il en éprouve toujours les symptômes, et tout individu “normalement constitué”, comme on dit, est en fait soumis à ce désir qui dissimule une nécessité. Traduisons: le mari qui “trompe sa femme”, selon le langage courant (et il est ironique de constater que cette supposée “tromperie” est en réalité un ralliement inconscient à la vérité de l’espèce), ne trompe personne. Il ne fait qu’obéir à un programme qui échappe à toute considération morales, psychologiques, affectives, etc.

La femme (et plus généralement, la femelle) n’obéit pas à ce programme-là, mais à un autre: l’enfantement. D’abord, il suffit d’une seule copulation pour obtenir le résultat recherché, et ce sans difficulté particulière, vu le pouvoir de séduction dont la nature l’a dotée. Ceci pourrait ne pas empêcher la femme de rechercher cette copulation avec la même frénésie en multipliant les partenaires, quitte à cesser brusquement cette chasse lorsque le but est acquis. Mais alors que l’instinct sexuel est simple (voire simpliste) chez le mâle, il suppose chez elle une dualité: il n’est pas seulement d’enfanter, mais de savoir s’organiser pour que l’enfant, encore vulnérable, puisse parvenir à l’âge adulte dans des conditions de sécurité maximum. Cette seconde partie de l’instinct femelle explique, par exemple, ces nombreuses histoires de petit humain recueilli et élevé par des louves, des hyènes, ou autres.

Pour parvenir à cette fin, la logique d’un monde féroce – et, a priori, inhospitalier – veut que la femme soit “aidée” dans sa tâche, d’où la formation du couple autour duquel s’articule la famille. Ceci conditionne pour elle, sans qu’elle le sache formellement (même si elle le pressent) le choix de son partenaire. A l’époque préhistorique, c’est pour la protection et l’élevage du futur rejeton qu’elle “choisit” le plus fort de la tribu, le meilleur chasseur, etc. Avec le temps, on passe à d’autres critères physiques parfois trompeurs: le culte de la beauté n’est souvent qu’un leurre (le plus beau est souvent, dans les apparences, celui qui est en meilleure santé – toujours la sélection naturelle). Enfin, à l’époque moderne, rien d’étonnant si on s’oriente vers le choix du futur mari dont la situation financière semble la plus florissante. Le goût du lucre n’est pas en cause, ou bien collatéralement; c’est l’impératif génétique qui est déterminant.

Un dogme?

La transformation en dogme de la fidélité conjugale est un des effets majeurs de la christianisation de nos sociétés. Partout où il passe, le christianisme s’emploie d’abord à en finir avec la polygamie, pourtant l’état le plus naturel de l’humanité. L’instauration de la monogamie obligatoire accompagne la sacralisation de l’amour: cet indéfinissable mélange de désir sexuel et d’attachement particulier à une personne est alors l’objet d’une mythification qui n’est pas sans rapport avec la “foi”, l’adhésion à une divinité qui se définit, elle, très simplement (“Dieu est amour”). 

Cet amour est défini comme un absolu – il faut donc que le mariage unisse l’homme et la femme pour l’éternité, qu’il soit lié à la notion de vie éternelle. Le divorce devient aberrant, et l’infidélité un grave péché.

Il faudrait certes se pencher sérieusement sur cette mythification d’un sentiment comme productrice de règles de vie qui vont dominer notre société occidentale… Le résultat est là. Il n’est pas indifférent, par ailleurs, que la “révolution sexuelle” qui a effleuré, dans le dernier quart du XXe siècle, une crète de cette société, se soit faite, en partie, contre une tradition de moralisme liée aux préceptes de la religion dominante.

Au cours de cette histoire, la religion a agi comme une idéologie pour contraindre la nature à se renier. Bien sûr, je ne fais pas abstraction de l’affectivité et de ses complications. Si on glisse dans la dimension morale, on se rend compte que l’infidélité est génératrice de souffrance pour l’être trompé et en conséquence de culpabilité chez le trompeur. Cette souffrance, qui en réalité n’a pas de “raison d’être”, n’en est pas moins réelle (Cf. la dépression, qui n’a pas de vraie raison, mais qui n’est pourtant pas illusoire). On pourra cependant se demander si cette souffrance, qui passe forcément par les arcanes de l’affectivité, n’est pas aussi le symptôme d’une sourde angoisse, celle de ne pas être conforme au vaste plan génétique dont nous ne sommes que les pantins.

La vraie souffrance de l’homme “trompé” serait alors une diminution peu significative du nombre de ses proies sexuelles, tandis que celle de la femme “trompée” résulterait de l’inquiétude lancinante sur la possibilité d’élever sa progéniture dans les meilleures conditions.

Tout le reste est littérature.

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Le Tao et la sexualité

Dans le Taoïsme, l’activité sexuelle permet de conserver une bonne santé et de vivre longtemps en grande forme.

Qu’est-ce que le taoïsme?

Il est très difficile de comprendre l’essence même du taoïsme, car cette philosophie ne se focalise pas sur des objets tels que l’homme, la terre, les dieux, le bien ou le mal, mais sur les relations entre ces objets. Ainsi, le “je”, le “moi”, “l’ego” n’ont aucun sens en regard du taoïsme. Le Tao pourrait se concevoir comme une pure force transcendante sans dessein, caractérisée par le “non agir”. Le Tao absorbe toutes les contradictions, et tend à annuler les divergences qui peuvent perturber son équilibre. Autrement dit, tout ce qui est accessible à nos sens, et éventuellement ce qui ne l’est pas, peut cohabiter dans le Tao. 

Le Taoïsme se rapproche de l’idée qu’on se fait d’une religion, mais ce n’en est pas tout à fait une, plutôt une philosophie pratique d’où le spirituel n’est jamais absent, et dont la portée se veut universelle.

Dès lors, l’homme doit s’appliquer sa vie durant à opérer sa fusion avec le Tao, en protégeant sa vie, cultivant sa force et son esprit. La sexualité fait donc partie intégrante de cette  pratique.

Le tao et la sexualité

A la différence des cultures monothéistes, le taoïsme considère la sexualité comme une source de bonheur, elle dépasse le projet procréatif, et s’oriente vers la recherche du plaisir, du bien-être. Dans le Taoïsme, l’activité sexuelle permet de conserver une bonne santé et de vivre longtemps en grande forme.

La vision hédoniste et spirituelle de la sexualité existait aussi en Inde avec le Tantrisme, discipline centrée sur l’individu et visant à le libérer de ses entraves pour s’éveiller à une conscience de soi et du monde différente, épanouissante, gage de la plaine réalisation de soi. Le Tantra aide à dépasser la condition humaine et à transcender la sexualité. L’aspect spirituel voire mystique du Tantra le distingue du Taoïsme, plus pragmatique.

Le Yin et le Yang

Ces notions dépassent le cadre des simplistes juxtaposition de contraires. Le masculin est Yang et le féminin Yin, le Tao les réunit sans donner de supériorité à l’un ou l’autre, ce sont deux aspects d’un même être vivant, complémentaires et indissociables. Penser Yin-Yang ne doit pas aller vers une opposition bipolaire mais vers un idéal d’union, de fusion, c’est pourquoi la sexualité a tant d’importance dans le Taoïsme. 

Une sexualité épanouie, c’est le meilleur moyen de garder le moral, la santé et de garantir une heureuse longévité.

Bien entendu, certaines recettes peuvent améliorer les choses. Dans un article précédent, on a évoqué les antiques “manuels de sexe” de la Chine Ancienne, destinés à “nourrir le principe vital”. Les découvertes archéologiques, notamment celles de tombes effectuées à Mawangdui en Chine, attestent d’un extrême raffinement des pratiques gymniques et sexuelles, reflets de la culture et de l’érudition de leurs habitants.

Les recettes pour le sexe et la santé

  • Le Qigong, émanation de la médecine traditionnelle chinoise, comprend de nombreux exercices destinés à maintenir l’être en bonne santé dans tous ses aspects. Les livres découverts dans les tombes de Mawangdui contenaient des dessins descriptifs de ces exercices. à cela il faut ajouter le Taï Chi Chuan, art martial antique aux formes variées à la portée de tous. Enfin, les massages, qui procurent détente, bien-être et permettent de soigner de nombreux maux.
  • La diététique taoïste, véritable hygiène alimentaire, constitue la base des principes de longue vie (Yangshen), là encore, on trouve des écrits explicites:  “les règles prescrivent de se conformer aux saisons de l’année, d’offrir des repas du pays où l’on est, de s’accommoder aux désirs de l’esprit, aux inclinaisons de l’homme, à la nature des choses…” (Chapitre 8, article 1 du Livre du Rituel de Confucius). Les principes diététiques sont adaptés en fonction de l’âge et des situations particulières: maladies, déficiences sexuelles, manque de vitalité. 
  • La pharmacopée de la médecine traditionnelle: en effet, à partir d’un certain âge, les chinois craignent par dessus tout de voir baisser leur puissance sexuelle. Ils sont donc prêts à prendre toutes sortes de remèdes. Certaines de ces substances possèdent en effet des vertus stimulantes de par leur nature même, comme le ginseng pour citer le plus connu, d’autres agissent par leur aspect évocateur de phallus, comme la corme de cerf ou les serpents macérés dans l’alcool de riz. 
  • Enfin, pour stimuler la dimension érotique, le Tao préconise différentes postures amoureuses portant des noms poétiques.

Les postures amoureuses du Tao

Le Martin Pêcheur

On en distingue quatre principales.

  1. Position supérieure de l’homme
  2. Position supérieure de la femme
  3. Position latérale de l’homme et de la femme face à face
  4. Position où la femme tourne le dos à l’homme

A partir de ces quatre positions de base, découlent 26 variantes. Il appartient à chaque couple de les adapter à ses désirs et ses possibilités pour en profiter pleinement.

Le Kung Fu sexuel

Pour l’homme

L’éjaculation reste pour les taoïstes une question centrale, les manuels préconisent la plus grande économie en ce domaine puisque selon ceux-ci. Sun Su Miao, médecin chinois de l’antiquité parvint à l’âge de 101 ans tout en conservant une activité sexuelle satisfaisante, toutefois sans jamais éjaculer, il établit ainsi une norme:

à 20 ans, un homme peut éjaculer 1 fois tous les 4 jours, 

à  30 ans, tous les 8 jours, 

à 40 ans tous les 10 jours, 

à 50 ans tous les 20 jours

et cesser d’éjaculer après 60 ans.

Pour arriver à ce résultat, il convient donc d’apprendre à maîtriser son excitation et les manuels donnent des conseils très détaillés et très précis: respiration, comptage des va et vient de la pénétration, le moindre détail est envisagé, jusqu’au choix de la partenaire…

Pour la femme

Le kung fu sexuel de la femme consiste en exercices destinés à stimuler son énergie sexuelle. L’idée c’est que l’orgasme libère une énergie qui se répand dans l’univers. La pratique des exercices taoïste permettra à la femme de rediriger cette énergie vers l’intérieur de son corps et avoir des orgasmes encore bien plus intenses. Méditations, respirations et exercices destinés à entretenir le tonus des muscles qui entourent le vagin. Il s’agit du fameux oeuf dans le vagin: un petit oeuf en bois que la femme peut presser en contractant ses muscles, un raffinement de l’objet consiste à le relier à un petit poids, le but étant de maintenir l’oeuf en place grâce à la contraction des muscles. en question.

La vie sexuelle de Mao Zedong

Le Docteur Li, médecin personnel de “l’empereur communiste” a vécu plus de vingt ans auprès du grand timonier qui, bien qu’il professât une pudibonderie toute socialiste, fut, toute sa vie durant, animé d’une véritable fringale sexuelle. Mao consommait de très jeunes filles rigoureusement sélectionnées pour leur physique et leur totale dévotion au dictateur. Le Docteur Li, nous dépeint l’homme se “reposant” des soucis révolutionnaires, entouré de ses charmantes concubines et ne dédaignant pas au passage les charmes d’un jeune éphèbe. Il mettait ainsi en pratique un précepte taoïste qui affirme que l’homme vieillissant a besoin de ressourcer son énergie grâce à “l’eau du yin” (les fluides sexuels des jeunes femmes).

Les concubines de Mao Zedong vivaient une expérience inoubliable près de ce personnage quasi divinisé. Pour mettre pleinement en pratique les exercices taoïstes, il demandait à ses concubines de trouver d’autres jeunes femmes afin d’organiser des orgies,   supposées régénérer sa vitalité et lui assurer  la longévité.

Arrivé à la soixantaine, le vénérable personnage avait besoin de se faire préparer au sommeil, pour cela, il avait recours aux services de fringants jeunes gens qui le massaient et lui prodiguaient des caresses érotiques. Le Docteur Li explique qu’il ne s’agissait pas d’une tendance homosexuelle, mais d’une des manifestations de son insatiable appétit de sexe.

Ref:

Jolan Chang Le Tao de l’art d’aimer Robert Van Gulik La vie sexuelle dans la Chine Ancienne, Gallimard 1971 Daniel Laurent Précis de Sino Harmonie, Editeur Guy Trédaniel, 1990Daniel Laurent L’énergie vitale des cinq éléments, Editeur Guy Trédaniel, 2006 Marcel Granet La pensée chinoise, Editions Albon Michel, 1999 Mantak Chia L’homme multi orgasmique, Editeur Guy Trédaniel, 1997 Mantak Chia Le Tao de l’amour retrouvé Editeur Guy Trédaniel, 1990  Mantak Chia et Antona Leibovici, la chemise de fer, Editeur Guy Trédaniel, 2005 Li Zhi Sui The private life of Chairman Mao: the memoirs of Mao’s personnal physician, Random House Inc1994 Nguyen Van Hiep Interprétations Orientales et occidentales de l’Acupuncture: Thèse de Doctorat en Médecine, 1984 Nguyen Van Hiep La sexualité dans le Taoïsme, Mémoire pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie, 1999

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