Je n’évoquerai pas l’œuvre de Alfred Kinsey, dont la vie a été portée à l’écran, mais plutôt tout ce que l’on peut lire actuellement dans la presse grand publique et qui donne à la sexologie un regain d’actualité. Elle met en lumière plus d’ignorances que de certitudes, plus de misère que de richesse.
L’invasion médiatique du sexe ne rend pas plus savant ni plus heureux, et chacun de s’apesantir sur les lacunes de l’éducation, sexuelle, en l’occurrence. Croire que tout est permis puisqu’il est permis de tout dire, voire de tout montrer, est un raccourci facile dans lequel n’hésite pas à s’engouffrer la bien pensance.
Le grand déballage exhibitionniste des réseaux sociaux provoquerait plutôt l’effet inverse. Les problèmes pris en charge par la sexologie ne reflètent pas seulement l’état de santé sexuel, mais surtout les difficultés relationnelles, l’impossible dialogue avec l’autre, l’affrontement cruel entre ce qu’on vit et ce qu’on rêve.
Discours éducatifs, et cours d’éducation sexuelle, s’ils ne sont pas inutiles, ne doivent pas faire illusion: utiliser son sexe pour se reproduire ne demande pas beaucoup d’efforts, en revanche, seul l’imaginaire érotique permet d’en jouir pleinement. Éprise de sa liberté, Carmen chantait « l’amour est un oiseau rebelle qui n’a jamais connu de loi ! ». Que faut-il penser de ces simulacres d’érotisme qui mettent en avant la loi du plus fort et celle, non moins, puissante du marché?
Mais attention, développer son imaginaire érotique n’est pas simple et n’a rien à voir avec la pornographie.
Pour mieux comprendre: « De l’imagerie érotique aux positions sexuelles«
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