Responsable de douleurs lors des rapports sexuels et donc d’une plus grande difficulté à atteindre l’orgasme, elle fait partie d’une symptomatologie plus vaste: Le syndrome génito urinaire de la ménopause (GSM pour les anglo-saxons).
Le SGUM
Il se manifeste par un certains nombre de symptôme génito-urinaires: sécheresse vaginale, démangeaisons, brûlures, irritations, fuite urinaires, cystites plus fréquentes. L’arrêt de la sécrétion d’hormones: essentiellement les œstrogènes, mais aussi de testostérone en est responsable. Il faut savoir que toute la sphère génito-urinaire contient de très nombreux récepteurs hormonaux.
Le traitement
Si un traitement hormonal substitutif est peu conseillé (voir avec son médecin traitant ou gynécologue), il existe un certain nombre de produit hormonaux vaginaux, efficaces et sans danger car il n’y pas de passage systémique (dans le corps): inserts vaginaux d’œstrogènes, crèmes, ovules contenant des œstrogènes, DHEA vaginale. Tous ces produits sont sur prescriptions après avis médical. Ils peuvent même être utilisés après cancer du sein.
Pour les anglo-saxons uniquement, il existe également une pilule orale faiblement dosée en œstrogènes: l’ospémifène (Osphena)et en europe il est commercialisé sous le nom Senshio.
Pratique fort bien connue et répandue quoiqu’interdite dans certains états Américains. Elle désigne non seulement l’introduction du pénis dans la bouche, mais également toutes les stimulations buccales du pénis et des bourses: baisers, léchages, mordillages…
Selon la psychanalyse freudienne
Elle représenterait symboliquement l’acte de téter. Le « Sexologia Lexikon« nous dit que dans ce cas: « le pénis est le substitut du sein et que par conséquent les pulsions cannibaliques, destructrices et castratrices vont pouvoir trouver une satisfaction compensatrices (vagin denté)« . Et toujours selon cette interprétation « fumeuse », les réactions de dégouts de certaines femmes vis à vis de cette pratique ne serait qu’une expression allant à l’encontre de ce désir inconscient (une forme d’hystérie!). Croyances douteuses d’une autre époque.
Manifestation phallocratique
Sans aucun doute, a-t-elle pu être et l’est peut-être encore chez certains, une expression de la domination masculine: soumission et humiliation féminine! On en trouve d’ailleurs toujours des traces dans le langage vulgaire: « tailler une pipe », faire un pompier », expressions beaucoup moins tendres que « faire minette » pour le cunnilingus.
Trop rarement expression d’une relation d’amour et de tendresse, la fellation est très souvent vécue comme un acte technique, un échange de bons procédés, de services rendus: « une sorte de masturbation buccale », ou encore pour se sentir « normale ».
Alors que…
Faite avec affection, amour, elle peut exciter la femme jusqu’à, parfois, la survenue d’un orgasme. On sait fort bien que les lèvres de la bouche sont une zone érogène. Responsable d’une belle érection, elle peut avoir envie de déguster l’instrument, voire de le dévorer avec tendresse.
Pratique
Il n’existe pas de bons ou de mauvais endroits pour pratiquer une fellation. Tout est une question de situation et de désir partagé, de consentement. Quand la situation s’y prête elle peut remplacer une pénétration vaginale. Dans une revue de sexologie grand public du siècle dernier, « Le Dictionnaire de la sexualité » on pouvait lire: « Lorsqu’elle est pratiquée après un coït (pénétration) en guise de remerciement, l’homme apprécie infiniment que sa partenaire lèche avec gourmandise son sexe, encore humide des sécrétions sexuelles mélangées. Quant à elle , elle aimera qu’il l’embrasse d’un baiser long et profond, plein de saveurs au goût délicieux ». En remplacement d’un rapport sexuel, il est préférable qu’elle aille jusqu’à l’éjaculation dans la bouche ou sur celle-ci. Une éjaculation dans le vide, elle perd sa dimension relationnelle, affective, sauf si la frustration fait partie du jeu (orgasme ruiné dans le BDSM).
Pratiquée comme préliminaire, ou fantaisie érotique, il est préférable qu’elle demeure incomplète, si la femme souhaite que l’instrument reste fonctionnel. Il n’y a bien-sûr aucune limite de durée. De toute façon, c’est elle qui décide et il n’y a aucun intérêt à se luxer les mâchoires ou à jouer « à gorges profondes », fantasme pornographique essentiellement masculin à moins de vouloir jouer aux « performeuses ».
Le faire à la sauvette, dans un lieu incongru, peut s’avérer très excitant.
Quant à la position, agenouillée, accroupie, c’est selon le lieu, les circonstances, le désir, le jeu. Il est vrai que la position allongée est souvent plus confortable.
Exemple de position
L’homme est allongé sur le dos, jambes écartées. La femme se place entre ses jambes, à plat ventre, appuyée sur ses coudes ou agenouillée, sur ses talons, le buste penché en avant. D’une main, elle tient la verge dressée, tandis que de l’autre, elle peut stimuler les bourses, l’anus de son partenaire ou encore se caresser le clitoris. Cette position permet également une stimulation prostatique fort appréciée par certains hommes. Elle permet à la femme de jouer facilement avec sa bouche, ses lèvres et sa langue. Si le membre est flacide, elle peut en prendre l’intégralité dans sa bouche et tout en jouant de sa langue, elle aura tôt fait de lui rendre force et vigueur. « Lorsque l’érection a lieu, il convient de retirer la verge de la bouche et de procéder comme au début d’une fellation. Du bout de la langue, elle caresse le pénis sur toute sa longueur et surface. Cette stimulation sera lente et légère et de plus en plus appuyée et mouillée de sa salive. Elle descend jusqu’aux bourses, le périnée, l’anus, tout en léchant, mordillant, suçotant et jouant particulièrement avec le frein du prépuce, zone particulièrement sensible ». Il est important de prendre son temps et de faire durer le plaisir aussi longtemps que souhaité. Il est bien sûr possible de combiner masturbation et fellation. « Lorsqu’elle ressent que l’orgasme approche et si elle souhaite lui provoquer un maximum de jouissance, elle garde dans sa bouche une bonne moitié du phallus, accentue la succion, salive abondamment sur le gland, place bien sa langue sous celui-ci en stimulant le frein du prépuce et garde ses lèvres serrées sur la hampe. Sa jouissance sera d’autant plus importante que celle-ci accueillera avec plaisir sa semence dans sa bouche » comme preuve d’amour.
La fellation devient ainsi un véritable art, une expression fusionnelle de deux personnes amoureuses.
Elle envahit inexorablement l’univers médiatique soulevant des réactions fortement contrastées dont nous allons faire l’écho dans ce dossier. Pourquoi est-ce si compliqué de définir la pornographie? Peut-on parler d’une histoire de la pornographie? Quels sont ses buts, ses cibles, pourquoi fait-elle peur à certains tandis qu’elle en fait rire ou en dégoûte d’autres? Lien ci-dessous
Il ne s’agit pas de défendre l’industrie pornographique et ses dérives humiliantes, dégradantes et violentes, mais de la replacer dans son contexte sociétal. En effet, sans vouloir faire une leçon de morale, ces dérives ne sont pas que sexuelles, mais se manifestent, également, dans tous les autres domaines de la vie sociale: politique, économique, média… la liste est trop longue!
La pornographie n’en est qu’une caricature. Le problème est bien plus vaste et dramatique. Mais il est plus facile de désigner un bouc-émissaire, évitant ainsi de réfléchir sur les problèmes de fond.
Sur le thème de « qui a peur du grand méchant loup », la question des minorités sexuelles semble banale, presque autant que le chômage, et la réponse qui nous vient tout naturellement à l’esprit est « personne ». Il faut en effet préciser que le loup ayant connu 68, les questions sexuelles ne terrorisent plus grand monde. Chacun de nous se targue d’avoir un ami homosexuel et discute en toute liberté de vibromasseurs et de fétichisme. L’image est plaisante d’un monde où la sexualité, acceptée et libérée des carcans moraux et sociaux, ne serait plus un tabou mais un facteur d’épanouissement collectif. Ainsi les enfants croient-ils au père Noël et les adultes à la libération sexuelle… Malheureusement, il faut bien se rendre à l’évidence : ils sont aussi légendaires l’un que l’autre. Pour s’en convaincre, retrouvons dans nos mémoires la stupeur du simple citoyen se trouvant tout à coup face à un être dont il ne parvient pas à déterminer le genre, féminité sulfureuse montée sur d’interminables talons aiguilles, travesti épanoui et transsexuel accompli…
Sexe, culture et tabous
Identité et rapport à l’autre
De tous temps, les hommes ont cherché à encadrer et à limiter la sexualité dont le pouvoir les renvoyait un peu trop à leur animalité. L’histoire de la morale et des questions sexuelles est donc avant tout l’histoire de l’hominisation. Les questions sexuelles interviennent dès notre plus jeune age, notre identité se construisant autour du genre et des valeurs qui y sont associées. Pendant des siècles, moraliser le sexe a permis de créer des cadres rassurants si nécessaires à la construction de l’individu, tels que la famille ou le couple. Le sexe touche donc au cœur même de notre identité, ce qui en fait un sujet si sensible. Lorsque ces cadres tombent, ce sont tous nos repères qui s’effondrent en même temps, et d’avoir voulu se libérer l’individu se retrouve seul, flottant au milieu d’un monde changeant qui n’offre plus aucune prise auxquelles se raccrocher. Transformer nos représentations sexuelles revient ainsi à relativiser une donnée sur laquelle toute notre personnalité s’est construite, et qui contribue à fonder notre culture. L’homophobie qui touche certains hommes se comprend ainsi comme un ébranlement profond des schémas socio-sexuels qui forgent l’identité masculine. L’homosexualité devient alors une preuve insupportable de la relativité du genre, et il paraît moins déstabilisant de stigmatiser une « erreur de la nature » que d’envisager que sa propre identité sexuelle puisse être déstabilisée.
Le genre et l’identité sexuelle, c’est aussi le rapport à l’autre. Une société partage des codes et un langage, ce qui nous permet de communiquer et nous rassure. Lorsque ces codes se trouvent détournés, comme dans le cas de l’homosexualité, l’autre devient un étranger puisque nous ne partageons plus le même langage. Pour certains, il est même à peine humain. Face à l’incommunication, la réaction naturelle de tout être humain est de se raccrocher à ses repères et à sa « normalité », incapable que nous sommes de comprendre un langage qui en détourne les codes.
De la morale et de la normalité…
Mais qu’est-ce que la normalité ? Toute société en a naturellement élaboré sa propre conception, qui lui paraît tout à fait inattaquable, parce qu’une culture a aussi besoin de repères stables pour se construire et se projeter dans l’avenir. La culture occidentale, par son caractère dominant dans l’histoire, a construit une morale qu’elle est parvenue à imposer tout autour d’elle. Au temps de la colonisation, les « sauvages » pouvaient avoir d’autres valeurs, mais parce que, précisément, ils n’étaient pas « civilisés ». De même, parmi ses propres citoyens, la société occidentale a-t-elle tout fait pour réprimer ce que l’on appelle aujourd’hui des « minorités sexuelles », mais que l’on a appelé pendant très longtemps des maladies mentales. Seul un dérangement mental pouvant en effet conduire quelqu’un à narguer les principes même de la nature qui s’imposent si facilement à chacun de nous.
Cette morale, on le sait, s’enracine dans la religion chrétienne, fondement incontestable de la culture occidentale. Au fil du temps, elle a érigé une conception essentialiste, mêlant volonté de Dieu et principes naturels, qui s’est efficacement implantée dans les consciences pour des générations. La morale du couple occidental moderne est donc encore fortement marquée, et c’est naturel, par cet héritage culturel et historique. La notion de couple, unique et solidaire, s’enracine dans la tradition du peuple hébreux. Le mariage ayant pour but la procréation, l’homme et la femme prolongeaient l’œuvre de Dieu. De ce fait, toute pratique n’ayant pas cet objectif sera renvoyée pour longtemps à une volonté délibérée de contrarier les desseins de Dieu. Ainsi en est-il de l’homosexualité et de toutes les pratiques jugées « bestiales » telles que la sodomie, la fellation, ou le coït interrompu. Le christianisme va encore durcir ce point de vue et Saint Augustin n’hésitera pas à dénoncer la sexualité comme le mal suprême. Une conception qui connaîtra plus ou moins de succès mais qui saura fort bien s’implanter pour durer.
Le modèle majoritaire hétérosexuel repose cependant sur des bases beaucoup plus solides que simplement religieuses. En effet, ainsi que Marx le théorisera, il a surtout été valorisé, non pas parce que les Occidentaux étaient exceptionnellement pieux, mais parce qu’il correspondait à un modèle économique et social susceptible de faire fonctionner la société. Ainsi en va-t-il des mécanismes de transmission du patrimoine, de limitation de la charge des familles par l’abstinence, etc.
Essentialisme et culturalisme : la précarisation du genre
L’essentialisme traditionnel occidental
L’essentialisme et le culturalisme sont les deux théories des genres qui s’affrontent. La théorie essentialiste considère que le genre est lié aux caractéristiques biologiques. De fait, l’essentialisme ne peut guère faire autrement que d’assimiler minorités sexuelles et anomalies biologiques ou psychologiques. L’homosexualité, les transgenres (travestis, transsexuels), apparaissent comme une incongruité peu susceptible de déstabiliser la société, à condition que l’intérêt qu’on leur porte reste médical… La culture occidentale s’est construite dans ce sens. N’oublions pas qu’il faudra attendre 1984 pour que l’homosexualité disparaisse du DSM (diagnostic officiel et manuel statistique des désordres mentaux).
Si la laïcisation de la société renforçait la tolérance vis-à-vis des minorités sexuelles, la médicalisation entretiendrait encore longtemps une grande méfiance vis-à-vis des « perversions ». Freud introduira un facteur de profonde déstabilisation en affirmant l’existence de différents degrés de bisexualité en chacun de nous, remettant ainsi en question le lien jusque là « naturel » entre biologie et expression du genre. Plusieurs tendances contribueront par la suite à faire évoluer les mentalités, et les mouvements homosexuels se développeront souvent avec les mouvements féminismes, en particulier à partir des années 1960 et 1970. Leur visibilité, surtout aux Etats-Unis, rendra de plus en plus difficile l’affirmation d’une norme sexuelle inaltérable. D’ailleurs, à cette même époque, toutes les normes sont remises en question puisque mai 1968 se chargera de libérer la société de ses carcans : famille, couple, religion, … La « libération sexuelle » permettant à tous les particularismes sexuels de s’affirmer, les transgenres, les mouvements SM, les différents courants lesbiens et gay accèdent à une large visibilité. Leurs revendications porteront un coup mortel à l’essentialisme, pourtant si stable et rassurant…
Culturalisme et relativisme modernes
A ce stade de notre histoire, le culturalisme reste la seule option possible. Ainsi que l’affirment les mouvements gay et les transgenres, le sexe biologique n’a correspondu au genre que tant que la culture l’a imposé, fournissant les carcans d’une sexualité obligatoirement hétérosexuelle.
En vérité, cette affirmation toute simple et qui porte un parfum de liberté si agréable, est à l’origine d’un profond désarroi. Toutes les personnalités ne sont pas si affirmées et libérées qu’elles puissent envisager cette angoissante libération. Il reste une « ex-majorité sexuelle », inquiète, déstabilisée, qui ne parvient plus à trouver les cadres nécessaires à son équilibre. L’homosexualité masculine n’en finit pas d’être inquiétante car une certaine virilité reste valorisée dans la vie quotidienne et constitue un support essentiel d’identification collective. La libération de tout ce qui s’est appelé « valeurs », puis « carcans », montre aujourd’hui son mauvais côté : une relativisation générale, un monde flottant ou l’individu isolé, débarrassé des cadres traditionnels de sociabilité se retrouve seul, confronté à une panoplie de choix dont il n’a que faire. Pour se rassurer, les plus fragiles d’entre nous se raccrochent à des lambeaux de morale, productrice d’une normalité qui les rassurent…
Ainsi assiste-t-on aujourd’hui à l’aboutissement logique d’un vaste mouvement individualiste, qui a produit chez nous mai 68, et de ce que l’on a appelé la « libération sexuelle ». Devant un phénomène sociologique général de perte de ses repères*, la société en vient à une recherche désespérée de nouveaux cadres, de communautés de pensées et de solidarité. Les associations se développent, les sectes également, et les gens ne se sont jamais autant mariés… Dans ce contexte propice, le modèle binaire hétérosexuel connaît un regain de sacralisation que l’on assimile à un retour du conservatisme sexuel. L’hétérosexualité est une norme à réinventer, mais une norme néanmoins et les société se découvrent en attente de cela.
La politisation des questions sexuelles
La question des minorités et la remise en cause du modèle universaliste
Du reste, si les questions sexuelles sont des constructions sociales, elles engagent nécessairement des choix et des définitions qui sont politiques. C’est au nom de l’égalité que le débat public se porte sur le Pacs, le mariage homosexuel et la parité, mais c’est au nom de la liberté que s’élèvent de nouvelles critiques : peut-on laisser le droit et la politique s’emparer des questions sexuelles alors même que celles-ci relèvent de la vie privée et de la liberté de chacun ?
Les années 1970 sont la période faste de développement et de politisation des mouvements engageant les minorités : mouvements gay et lesbien, mouvements féministes, mouvement des minorités ethniques, etc. En France, ceux-ci s’inscrivent d’abord, en toute logique, dans une perspective universaliste : ils réclament que soit enfin appliquée l’universalité des droits et l’égalité de reconnaissance et de traitement. Leur approche n’est pas encore spécifiquement identitaire comme elle l’est aux Etats-Unis, et ils ne se réclament pas encore de « communautés ».
De fait, jusque dans les années 1990, la France défendra avec opiniâtreté ce modèle universaliste dans un partage clair entre les sphères privée et publique, élément essentiel de l’ordre républicain. Au contraire, le modèle américain intégrera très tôt les questions sexuelles et les politiques minoritaire, faisant ainsi longtemps figure de repoussoir. Ainsi la France opposera-t-elle à la société américaine, jugée puritaine et communautariste, l’universalisme des Lumières. Les années 1990 viennent pourtant brouiller ce schéma, car la France connaît à son tour la nécessité d’engager un débat sur les politiques minoritaires. En 1997, le retour de la gauche au pouvoir introduira la nationalisation nécessaire des questions sexuelles. S’attachant simplement à poursuivre son travail contre les discriminations, ainsi que François Mitterrand l’avait amorcé, elle ne comprendra que plus tard la portée symbolique des mesures sur le Pacs et la parité. Car la politisation des questions sexuelles n’est alors autre chose que l’expression des enjeux sociaux sous-jacents : les discriminations des femmes au travail, l’immigration et les jeunes. Autant de questions qui surgissent au travers des débats sur la pornographie, le harcèlement et la parité. Portée par des débats sociaux, la France aura donc finalement accepté d’effacer la frontière sacrée entre public et privé.
Ainsi la République, toujours progressiste, se fait-elle désormais un devoir de défendre les politiques minoritaires qu’elle méprisait si bien il y quelques années, et rien n’est plus à la mode aujourd’hui que de parler de « discrimination positive » …
La réaction libertaire
Cependant, cette nationalisation de questions traditionnellement privées ne fait pas l’unanimité. En effet, il apparaît que le désarroi d’une certaine population, face à des libertés qu’elle ne maîtrise pas, s’exprime politiquement par une demande de sécurité et, parfois, de moralisation (en général, l’on n’est alors pas bien loin des questions d’immigration…). C’est tout le sens de la loi sur la sécurité de 2002 et des débats qui ont suivi.Sur ce point, gauche et droite ne se différencient guère, et les critiques émanant de mouvements « libertaires » portent sur toute la politisation des questions sexuelles, au nom du principe de liberté. Directement inspirés des années 1970, ils voient clairement le danger qu’il peut y avoir à laisser l’État s’occuper de questions privées. Il n’est pas exclu, en effet, que s’exerce une certaine répression au nom de l’ordre public. Cependant certains auteurs, tels Marcela Iacub **, dénoncent la criminalisation du désir d’une curieuse façon. Elles publient alors force romans et autobiographies dont l’objet est un témoignage libéré (de quoi ?) de leur sexualité quelque peu débridée. « Courageux » a-t-on entendu, pourquoi pas, bien que l’on ne voie pas très bien où se situe le risque, simplement l’objectif de ces manifestations n’est pas très clair. En vérité, toute l’ambiguïté de ces revendications est que, finalement, tout se passe comme si elles cherchaient en fait à évacuer la question angoissante de la relation derrière une sexualité un peu instinctive. Car l’hétérosexualité devient, paradoxalement, le cœur du problème. De plus en plus compliquée, elle est confrontée à l’acquisition de libertés bouleversantes qui laissent l’individu impuissant face à une infinité de choix et autant de possibilités d’échec…
La revendication libertaire traverse les courants féministes et homosexuels qui hésitent encore entre « embourgeoisement » et « marginalisation » volontaire. Le mouvement queer est le plus représentatif de cette quête de liberté absolue. Né aux Etats-Unis en 1991, il est la plus révolutionnaire et la plus déstabilisante des revendications sexuelles minoritaires. Les queers ne se contentent pas de contester l’hétéro-normativité car ils remettent également en cause tous les postulats sur l’identité et la culture. Ils déconstruisent totalement tous les liens entre genre et sexualité et s’ouvrent à toutes les formes de minorités sexuelles (transsexualisme, fétichisme, sado-masochisme, etc.), mais aussi à toutes les autres minorités (féministes, ethniques, etc.). Les queers refusent l’existence du genre et de tout ordre social imposé par l’État, ébranlant par là toutes les croyances que nous avons sur l’identité et sur la société.
Ainsi donc les minorités sexuelles, par leur marginalité et leur visibilité, sont avant tout un facteur de déstabilisation sociale. Bien que l’ordre publique cherche à les intégrer de son mieux, elles restent porteuses d’un malaise qui plonge les identités les plus fragiles dans un profond désarroi. Éternellement subversifs, certains de ces mouvements ne cessent de provoquer angoisse et repli sur une moralité traditionnelle. Cette réaction un peu confuse que l’on observe face aux minorités sexuelles touche, on l’aura compris, tout spécialement les hommes. En vérité, il faut bien admettre (à regret) que certains d’entre eux ne semblent pas encore prêts à s’assumer scintillants et emplumés, montés sur talons aiguille et réalisant enfin leur fantasme secret de danseuse de cabaret…
*Gilles Lipoveski est à ce titre l’auteur d’un ouvrage qui analyse parfaitement cette évolution : L’ère du vide
**Auteur de Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ?
La sexologie, discipline récente, apparue à la fin du XIXème siècle s’est d’abord intéressée à l’homme, «l’animal dominant». Il est aussi vrai qu’étant parfaitement visible, l’examen anatomique de son instrument était plus aisé.
Sa constitution avait été, certes, découverte de nombreux siècles auparavant, mais la médecine moderne balbutiante nous apportait un début de compréhension des mécanismes de son fonctionnement et plus particulièrement de l’érection et de l’éjaculation, processus essentiel à la reproduction et donc à la survie de l’espèce.
Le plaisir ressenti par l’homme et sa satisfaction de mâle ayant accompli son rôle de reproducteur donnaient des familles nombreuses bien que régulées par une mortalité infantile importante.
Un vagin denté
On s’était bien aperçu que certaines «coquines adolescentes» se tripotaient un sorte de petit bouton, le fameux clitoris, situé à la naissance des petites lèvres, mais cela relevait de l’indécence et surtout était non productif. Sa constitution anatomique évoquait de loin et en forte réduction le gland du pénis masculin. En fait ce n’est pas tout à fait vrai (voir le schéma). Et c’est là que l’histoire commence vraiment, notre génial Dr Freud ayant fait du pénis masculin le symbole de virilité, de pouvoir masculin, le clitoris, cette sorte de petit pénis atrophié ne pouvait qu’être chez nos nouvelles féministes que source de frustration, et symboliser leur infériorité vis à vis du mâle. Insupportable! . On connaissait bien l’existence du vagin, mais à part la reproduction qu’elle pouvait être son utilité si ce n’est de «capturer, de dévorer» de ses petites dents l’organe masculin! Ainsi naissent les mythes: vagin denté, angoisse de castration, etc…On comprend qu’une éjaculation rapide, voire prématurée ne pouvait être qu’un avantage, permettant à l’homme d’avoir son plaisir sans risque de se faire déposséder de sa virilité.Vite fait, «mâle» fait! Pour notre cher Dr, le vagin était une absence, un vide, le négatif du sexe masculin. Son seul rôle était d’être pénétré, possédé.
Marie Bonaparte: une élève parfaite
La seule jouissance féminine ne pouvait être que clitoridienne (toujours cette histoire de petit pénis). Il était donc curieux que certaines femmes puissent ressentir un autre plaisir survenant non pas par stimulation de celui-ci, mais au cours de la pénétration. Marie Bonaparte élève aussi géniale que son mentor se dit que si elle ne ressentait pas grand chose au cours des rapports sexuels, c’est que son clitoris devait être mal positionné! La solution est évidente: il faut le mettre au bon endroit d’où ses nombreuses interventions chirurgicales infructueuses.
Comme nous le savons la psychanalyse possède toujours une très forte influence en France, un des seuls pays avec l’Argentine qui lui accordent encore quelque crédit. Mais si cette influence exprimait uniquement une réflexion purement philosophique, ce ne serait pas bien grave, mais elle a transformé des mythes en vérité scientifique impossible à remettre en question.
Il est important de rappeler que la psychanalyse n’est pas une science.
Un article scientifique français paru dans Le Journal of Sexual Médicin nous montre toujours son influence. Il affirmait que: « le clitoris et le vagin ne peuvent être envisagés que comme une unité anatomique et fonctionnelle activée par la pénétration lors des rapports sexuels .
S’il est tout à fait possible qu’un certain nombre de femmes peuvent éprouver un orgasme «clitoridien» lors de la pénétration qui va être qualifié de vaginal, il n’en demeure pas moins vrai que certaines autres femmes éprouvent un orgasme dont le point de départ et le ressenti sont différents. Il part du fond du vagin et n’a rien à voir selon elles avec le clitoridien qu’elles connaissent également.
Et la preuve vient de nous être apportée par le Dr Barry R Komisaruk et ses collègues du département de Psychologie de l’Université Rutgers (USA) . Une exploration du cerveau par IRM a été réalisée. Elle montre que la stimulation du clitoris, du vagin et du col de l’utérus activent des zones cérébrales différentes (voir ci-dessous) Ainsi le Pr Stuart Brody de l’université de West of Scotland peut par cette étude affirmer la possibilité d’orgasmes différents chez les femmes.
Que toutes les femmes ne les connaissent pas est un fait, mais il faut savoir qu’ils sont accessibles à toutes celles qui le souhaite. Lorsqu’elle est découverte sa solution en est une évidence; une aide est souvent utile, mais il faut savoir frapper aux bonnes portes.
Certaines personnes pensent qu’il est nécessaire d’avoir des rapports sexuels régulièrement pour être « normal(e)». L’enjeu de l’acte est inscrit dans une dimension sociale. Cette interrogation sur la « normalité » peut être extrêmement forte et aller jusqu’à nourrir des doutes, et même provoquer une remise en cause. Or, on s’aperçoit que souvent, c’est la « normalité » de l’autre qui est visée en cas de dysfonctionnement sexuel. Une femme qui se plaint d’absence de désir et de plaisir se sent probablement très mal à l’aise et endosse tout ou partie de la responsabilité, mais ne peut s’empêcher de penser que son partenaire ne fait peut-être pas ce qu’il faut ou attend d’elle des comportements qu’elle se sent incapable d’accomplir.
Au nom de la « normalité », certaines attitudes ou pratiques s’imposent. Quand la mode prescrit d’être « sexy » et charge la femme de la responsabilité érotique de son couple, celle qui se rebiffe passe pour « pas normale ». Un sentiment d’incapacité, de manque de compétence s’installe insidieusement qui remet en question le sens même qu’elle donne à la sexualité.
Anne, 38 ans témoigne:
« Je suis mariée depuis 13 ans, et je me dis que je n’aime plus mon mari. Quand je rentre après ma journée de travail et je le trouve vautré sur le canapé, il ne vient pas m’aider, j’ai donc la double journée. Ensuite, le soir, je suis épuisée et il me reproche de ne pas vouloir le satisfaire. Je ne suis pas « sexy », pas « coquine »… trop coincée, pas normale quoi… Si je proteste et lui demande de participer, il le fait un jour ou deux, puis les habitudes reprennent, il dit que ses soucis professionnels l’empêchent de s’intéresser aux travaux de la maison. Je n’ai aucune envie d’être « sexy », et surtout aucune énergie pour ça. »
Dans cet exemple, la relation est manifestement en déséquilibre, Anne ne peut pas assumer tous les rôles ce qui se manifeste par une fatigue permanente et une attitude de repli, parfois même d’agressivité. Le sentiment d’être « anormale » accroît encore le malaise.
Si, parmi les questions de l’exercice précédent, vous avez privilégié la réponse 7, c’est que vous avez adopté une sorte de « contrat » qui régit votre relation. L’acte sexuel est alors une sorte de récompense en échange de comportements attendus. C’est un mode de fonctionnement qui n’est pas très éloigné de celui de nombreux animaux comme l’explique Helen Fischer, anthropologue et ethnologue en parlant des rituels de séduction :
« En fait, l’offrande alimentaire en échange de faveurs sexuelles est le procédé le plus universellement répandu. Partout dans le monde, les hommes font des cadeaux aux femmes avant de faire l’amour. » Helen Fischer[1] précise ensuite que ce comportement n’est pas spécifique à l’espèce humaine, et de citer un grand nombre d’animaux, insectes, oiseaux et mammifères qui pratiquent cet échange.
Dans la suite de la relation, cet échange va continuer, mais sous une autre forme, et, comme dans la plupart des espèces animales, certaines tâches seront l’apanage de l’homme et d’autres celles de la femme. Dans la société occidentale, aux époques où la femme n’avait pas d’autonomie financière ni d’autre reconnaissance sociale que celle apportée par son mari, ses attentes envers lui étaient très précises. L’homme se devait de la protéger, la nourrir, la vêtir ainsi que ses enfants, s’il manquait à ses devoirs, sa femme pouvait se refuser et le frustrer. Cette organisation se fonde sur une tradition fort ancienne qui voulait que la femme s’occupe de l’intérieur de la maison et que l’homme de l’extérieur.
Cette organisation a évolué, puisque les femmes accèdent à tous les postes de décisions dans la société. Mais, elles assument aussi la plupart des tâches ménagères, accomplissant en cela une double journée… Cette activité peut restreindre le désir d’avoir des relations sexuelles, et si l ‘homme semble en déficit de participation, la femme a le sentiment qu’il ne joue pas son rôle. Elle reste déçue, elle estime avoir donné activement sa part, tandis que l’homme s’est contenté du minimum, elle n’a donc plus aucune raison de le récompenser en acceptant l’acte sexuel.
Malgré les apparences, c’est toujours la femme qui décide d’accepter ou de refuser l’acte sexuel.
[1]Helen Fisher, Histoire naturelle de l’amour, instinct sexuel et comportement amoureux à travers les âges. Editions Laffont, collection Réponses, Paris, 1992 (première parution en Anglais sous le titre de Anatomy of love, en 1992)
Si à la question « à quoi sert l’acte sexuel », vous avez choisi la réponse 5, 6 ou 8, c’est que vous recherchez une qualité relationnelle avec votre partenaire. Le plaisir compte, mais il devient la conséquence d’une harmonieuse relation sensuelle et non plus son objectif. Les sens et les sentiments s’impliquent alors et l’acte sexuel est l’occasion d’une communication intense entre les partenaires.
L’acte sexuel qui prend place dans ce contexte apporte une plénitude extraordinaire, il permet en effet un échange privilégié, un partage complet des émotions. C’est dans ce climat que l’extase véritable peut se manifester, ceux et celles qui en ont fait l’expérience savent à quel point elle diffère d’un plaisir sexuel qui, même orgastique, laisse insatisfait.
Ici, il faut comprendre qu’une telle sexualité représente un travail d’évolution personnel considérable. En effet, cette vision des choses exige de prendre ses distances vis-à-vis des déterminismes biologiques des niveaux pulsionnels et compulsifs de la sexualité. En outre, cela requiert d’avoir établi ses propres repères par rapport aux contraintes culturelles qui ont pesé sur son épanouissement sexuel.
La voie est périlleuse car il s’agit de naviguer entre les écueils d’une éducation puritaine, ceux de nos égoïsmes, et le respect de notre partenaire. Seul le vaisseau de l’amour peut affronter de tels dangers !!!
Comme il est précisé dans l’ouvrage dont cet article est extrait, il existe différents niveaux de la sexualité, distinguant le pulsionnel lié au climat hormonal, le compulsif en rapport avec une quête égo-centrée du plaisir et le relationnel qui correspond à un épanouissement harmonieux.
Il est en effet possible d’avoir des rapports sexuels, qualifiés également de récréatif, dans le but d’apaiser ses pulsions, ses tensions. Cela équivaut à se masturber en utilisant le sexe de l’autre. L’enjeu consiste à être le plus efficace possible pour atteindre la jouissance rapidement et complètement.
Beaucoup de femmes croient que les hommes ont des besoins sexuels importants et qu’il faut donc les assouvir régulièrement, faute de quoi, ils vont chercher à les satisfaire ailleurs. Et dans le même temps, beaucoup d’hommes croient la même chose puisque cette explication n’est que très rarement contestée.
L’échec de cette sexualité se manifeste dans l’infidélité, l’errance permanente à la recherche d’un (e) partenaire mieux adapté (e) à ses propres désirs. Quand l’acte aboutit à de l’insatisfaction, ou que le désir se heurte au refus de coopérer, la responsabilité de l’échec incombe toujours à celui (celle) qui s’oppose. Le plus demandeur ou la plus motivée peut laisser croire que sa vie sexuelle est riche et variée, en réalité, l’implication sentimentale restant très faible généralement par crainte d’attachement durable, les gratifications réelles le sont aussi.
Clotilde 28 ans témoigne
« Je vis avec mon ami depuis trois ans, mais je pense que nous allons bientôt nous séparer. Même si j’ai des orgasmes quand nous faisons l’amour, je me sens insatisfaite, je ne l’aime plus. Il connaît la «mécanique » de mon corps, mais ça ne me suffit plus. Il ne fait pas attention à moi, j’ai l’impression d’être un objet, on ne communique plus. Il dit que le sexe ça n’a rien à voir avec les sentiments. Même si « ça marche » moi je n’y trouve pas mon bonheur… »
Le plaisir qui conduit à l’insatisfaction n’est pas une situation inhabituelle. Dans cet exemple, le sens de l’acte sexuel diffère entre les partenaires. Clotilde a l’impression que son ami ne s’occupe pas d’elle en tant que personne, il prend son plaisir, lui donne une jouissance qui n’est le plus souvent que clitoridienne, mais une frustration s’installe, elle se sent terriblement seule. Son ami considère l’acte sexuel comme un moyen de satisfaire un besoin élémentaire et non comme une manière d’échanger des sentiments, des émotions à travers la sensualité. C’est un marché de dupe…
Le plaisir importe peu si, à vos yeux, la finalité de l’acte sexuel est la reproduction. Au pire, ce n’est qu’un bref moment désagréable à passer, au mieux, cela peut donner du plaisir. Dans cette optique, l’enjeu du rapport sexuel c’est la fécondation, et l’enfant à naître. Cet objectif a longtemps été la finalité « officielle » des idéologies religieuses, sociétales (du moins en France avec les allocations familiales) et même celle de la science médicale, sans parler de chair à canon ou de main d’œuvre d’une époque pas si lointaine.
La conséquence de cette position c’est que toute sexualité est interdite à la femme qui n’est pas ou plus fécondable. Une autre conséquence, c’est qu’une fois satisfait le désir d’enfant, l’acte sexuel apparaît comme vide de sens, il ne sert plus à l’objectif précédent, il est alors interprété comme une recherche égoïste de plaisir de l’homme qui finit par se trouver banni de la relation du couple. Si la femme a consenti pendant quelques années à avoir des relations sexuelles, dès qu’elle n’en ressent plus la nécessité, ayant atteint ses buts, elle assiste à une diminution voire une disparition de son désir…On comprend mieux, le nombre considérable de grossesses des siècles derniers!
Le résultat procréatif de l’acte sexuel apporte une gratification sur plusieurs plans : l’affectif et le social. La venue d’un enfant donne une reconnaissance sociale à la femme qui devient alors mère et peut, en tant que telle, s’intégrer à des groupes valorisés. Même si les contraintes sont lourdes, l’enjeu ne semble rebuter qu’une frange marginale de candidates !
Si on exploite cette logique jusqu’au bout, il n’est pas rare de rencontrer des jeunes femmes qui ont délibérément choisi de faire un bébé « toutes seules », le partenaire masculin n’ayant servi qu’à la fécondation… D’ailleurs, les progrès de la fécondation artificielle permettent de se passer de relations sexuelles. Le jour où on n’aura même plus besoin de donneur de sperme n’est pas très loin. Si tel était le cas, à quoi pourrait donc servir l’acte sexuel ?