Selon une étude réalisée, il y a quelques années par deux professeurs d’économie, Russel Smythe et Zhiming Cheng, enseignants dans deux universités australiennes, avoir des orgasmes fréquents apporterait autant de bonheur qu’une augmentation de salaire de 130%.
Cette jouissance équivaudrait à 142% si c’est votre partenaire qui a des orgasmes.
Selon cette même étude réalisée en 2000 chez une population de 3821 chinois, on apprend que ceux qui n’ont que deux ou trois rapports sexuels par mois devraient doubler, voire tripler leur salaire pour atteindre le même degré de jouissance.
C’est peut-être la solution pour éviter d’augmenter les salaires des hommes; j’ai précisé des hommes car cela ne marche pas aussi bien avec la population féminine.
1: Quelle est la différence entre bisexualité et ambiguïté sexuelle?
Cela n’a rien à voir, vous pouvez avoir des relations sexuelles et sentimentales avec des partenaires des deux sexes, sans douter de votre propre identité sexuelle. L’ambiguïté sexuelle relève d’une problématique d’identité ou de genre, elle se révèle quand la personne a le sentiment d’un décalage ou d’un conflit entre son sexe biologique et son genre.
2: La bisexualité est-elle une modalité de pratique sexuelle ou constitue-t-elle une identité sexuelle à part entière?
Cette question n’est pas simple car on peut envisager au moins deux cas de figure. Dans un premier votre sexe biologique et votre genre sont en harmonie, les éléments masculins et féminins sont parfaitement intégrés, le choix bisexuel reflète alors une recherche de plaisirs, un parcours hédoniste. Dans d’autres cas, les éléments masculins et féminins qui composent votre genre ne sont pas intégrés et s’expriment par des conflits intérieurs, vous ne savez pas qui vous êtes et vous vous cherchez auprès de partenaires des deux sexes. Vous pouvez lire sur certaines professions de foi que les bisexuels revendiquent une identité sexuelle propre, différente de celle des hétérosexuels ou des homosexuels (LGBT). Pour ma part, j’ai tendance à penser qu’il s’agit d’un choix comportemental: la bisexualité a toujours existé dans de nombreuses cultures depuis l’Antiquité, mais a généralement été réprimée au même titre que l’homosexualité.
3: La bisexualité est-elle une perversion sexuelle?
La médecine sexuelle ne retient que les perversions comportementales qu’elle nomme paraphilies, il s’agit de l’exhibitionnisme, de la pédophilie, du sadisme sexuel et du fétichisme. La bisexualité ne fait pas partie des perversions sexuelles, on peut tout au plus la considérer comme une tendance. Les choix sexuels demeurent étroitement liés à la culture. Un climat culturel qui permet le développement de toutes ses facettes représente un terreau favorable à la bisexualité.
4: La bisexualité est-elle un trouble de la sexualité?
Oui, si la personne souffre de sa bisexualité, mais en examinant le problème, on trouve généralement des conflits sentimentaux qui ont des répercussions sur la sexualité. Dire que la bisexualité est un trouble me semble très exagéré.
5: De quelle guérison, de quelle normalité pouvons nous parler ici? La bisexualité est-elle anormale?
Le modèle hétérosexuel représente la normalité pour les relations sexuelles, il s’agit d’un coït avec pénétration intra-vaginale dont la durée « normale » n’excède pas 5 minutes et 40 secondes (données statistiques). Cela suffit en regard de critères purement médicaux à qualifier de normale cette relation. Mais l’amour et les sentiments ne se plient pas à des normes, l’épanouissement de la sexualité exige plus. C’est dans ce « plus » que la pudibonderie place « l’anormal », le « déviant »….
6: Quelles sont en chacun de nous les racines de la bisexualité?
Nous possédons tous en nous les aspects psychologiques des deux sexes que l’éducation et la culture s’appliquent souvent à réprimer. Ce ne sont pas les mêmes aspects selon les cultures. Autrefois la répartition des rôles entre les sexes était très claire; les femmes assuraient la totalité des soins à apporter aux enfants et des travaux à la maison. Aujourd’hui, hommes et femmes travaillent à l’extérieur du foyer et les travaux ménagers sont donc partagés (dans la plupart des cas). Pendant des siècles, on a voulu imposer aux femmes un modèle de passivité pour la sexualité et d’activité pour l’homme. La psychanalyse s’est toujours accommodé de ce schéma simpliste. Par exemple en attribuant aux femmes un désir de pénis et en présentant la mère comme toujours fautive. Le péché originel s’est donc maintenu… On sait aujourd’hui que l’embryon humain est porteur à la fois de potentiels féminins et masculins; le différenciation sexuelle ne s’effectue qu’à partir de la 5ème semaine de vie embryonnaire…Il ne faut néanmoins pas y voir nécessairement les « racines » de la bisexualité qui ne peut s’exprimer que dans des conditions favorables.
7: La bisexualité est-elle plus facilement acceptable que l’homosexualité dans la société actuelle? La bisexualité est-elle une sexualité taboue? Plus taboue que l’homosexualité?
Dans les cultures où elle est réprimée la bisexualité n’est pas moins tabou que l’homosexualité. Ces deux choix détournent la sexualité de la reproduction ce qui semble inacceptable au regard des religions occupant une place prépondérante dans les mentalités. Dans la société actuelle du moins dans de nombreux pays d’Europe, la bisexualité ne pose de problème que dans le cercle relationnel des gens concernés: famille traditionnelle ( mais il y en a de moins en moins), voisins médisants ( à propos de tout et pas seulement de la sexualité). Les comportements de type homophobe sont plus à craindre, mais il ne faut rien exagérer. En France, on peut la plupart du temps être ouvertement homosexuel ou bisexuel sans se faire agresser ou jeter en prison… Ce ne sont ni des délits, ni des maladies…
8: Les individus qui se disent ouvertement bisexuels sont-ils rares?
Bien que minoritaire, je rencontre dans ma pratique de plus en plus de gens qui expriment ouvertement leur tendance bisexuelle, ainsi que des fantasmes de ce type…S’afficher ou s’exprimer? la sexualité appartient à la sphère intime de chacun. Faut-il nécessairement en parler? Et à qui doit on en parler? En quels termes et dans quelle intention?
9: La bisexualité est-elle moins tabou pour une femme que pour un homme?
Beaucoup d’hommes fantasmes sur les amours lesbiennes ou sur le triolisme. Il faut plutôt s’interroger sur la façon particulière dont les femmes éprouvent et expriment l’amour. La sexualité lesbienne est le plus souvent fondée sur une dimension relationnelle que purement sexuelle… Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que les femmes ont pendant des siècles considéré dans la chrétienté comme des créatures dépourvues d’âme. La femme par nature était supposée posséder une sexualité animale guidée par le plaisir et porteuse du péché. Les « dérives » sexuelles d’une femme sont donc moins déviantes et plus prévisibles que celles d’un homme!
10: La bisexualité est-elle une solution de facilité quand on a du mal à faire un choix entre homosexualité et hétérosexualité?
Exprimer sa bisexualité n’est pas une solution de facilité, cela peut traduire une ambivalence, un état de recherche de soi. Par ailleurs, on peut varier: être bisexuel à certaines époques de sa vie et pas à d’autres.
11: La bisexualité est-elle une simple étape entre hétérosexualité et homosexualité? Est-elle un état transitoire? Ne serait-elle qu’une étape vers l’homosexualité?
La bisexualité peut en effet se situer comme une étape sur un parcours d’épanouissement sexuel, mais cela ne signifie pas qu’une fois franchie, la personne ne puisse y revenir…Il faut cesser d’étiqueter les gens; en tant qu’être humain, nous sommes déterminés à nous adapter en permanence à notre environnement. Si vous pensez que vous pouvez tomber amoureux, vous ne savez pas à l’avance de qui vous le serez et quel sera son sexe et son genre.
12: La bisexualité masque t-elle le plus souvent un désir homosexuel non assumé?
Un désir homosexuel non assumé se manifeste aussi par un refus de la sexualité ou de prises de position extrêmes à l’encontre de ce que l’on cherche à nier. La personne souffre d’un conflit intérieur.
13: La bisexualité résulte t-elle seulement de doutes concernant son orientation sexuelle?
On peut être parfaitement à l’aise dans son identité sexuelle et choisir des partenaires des deux sexes. C’est un fantasme hétérosexuel que de croire que dans un couple homosexuel, il n’y en a qu’un qui joue le rôle de l’homme et l’autre de la femme. La plupart du temps les homosexuels(les) assument parfaitement leur sexe biologique et leur genre. C’est cela qui construit une identité homosexuelle. Les homosexuels ne sont pas des adolescents attardés. Et ce n’est pas parce que ces derniers ont souvent des relations homosexuelles avant de se déterminer vers un autre choix qu’ils sont bisexuels. Les bisexuels ne sont pas plus attardés, bien au contraire car affirmer pleinement sa tendance est plutôt un signe de grande maturité.
14: La bisexualité est-elle une troisième sexualité?
C’est en effet une alternative à l’hétérosexualité ou à l’homosexualité stricte et exclusive.
15: De quoi résulte la bisexualité si on l’aborde sous l’angle freudien? Resulte t-elle de quelque complexe, de quelqu’angoisse? Que dit Freud de cela?
Ce que dit Freud est intéressant d’un point de vue historique et philosophique, mais doit être mis en perspective de l’époque qui a vu émerger ses travaux. Freud avait tendance à interpréter la majorité des difficultés de ses patients comme des symptômes d’homosexualité refoulée et celles de ses patientes à des problèmes hystériques. Il analysait les faits avec les outils conceptuels de son époque… obsolètes aujourd’hui!
16: Etre exclusivement homosexuel ou hétérosexuel ne revient-il pas à se priver de certaines expériences de vie? La bisexualité dans ce sens ne serait-elle pas la sexualité idéale?
C’est ce que conjecturaient les deux célèbres sexologues américains Masters et Johnson dans leurs derniers travaux. Mais cette évolution sexuelle a été brutalement interrompu par l’apparition du SIDA. Bien que le mouvement ait repris, il me semble toutefois que le choix bisexuel restera encore un certain temps minoritaire, non pas tant en raison de tabous que parce qu’il nécessite un véritable engagement hédoniste.
17: Pourquoi est-il si facile d’admettre « la bisexualité psychique »quand il est si difficile à l’orientation « sexuelle » bisexuelle? Que représente la bisexualité psychique?
C’est tout à fait normal dans un monde qui sépare « l’âme » et le corps. La bisexualité psychique reste un concept un peu flou, commode pour justifier ses fantasmes.
18: Pourquoi la bisexualité est-elle vécu de façon si souterraine?
Pas si souterraine que cela; la mouvance bisexuelle possède des associations (LGBTQI+, Bi’Cause), des sites, des liens à l’échelon national et international. Par ailleurs qu’auraient à gagner les bisexuels dans une hypermédiatisation de leurs choix privés?
19: Les bisexuels ne s’affichent-ils pas de peur d’être taxés d’homosexuels?
Les bisexuels ne sont ni des homosexuels ni des hétérosexuels et encore moins des chimères représentant la somme des deux. Ce sont des êtres humains qui font des choix personnels. La bisexualité n’est pas exhibitionniste. La plupart des bisexuels sont plutôt épanouis et n’est-ce pas cela qui dérange le plus?
20: La bisexualité souffre-t-elle de son invisibilité?
Cette invisibilité est toute relative. Quels sont les enjeux d’une mise en avant de la bisexualité. Par exemple, voteriez-vous pour un(e) candidat(e) à une élection parce qu’il (elle) est bisexuel(le) ou parce que son programme emporte votre adhésion?
21: La bisexualité est-elle à la mode? Se démocratise t-elle du moins?
Aussi paradoxal que cela lui paraître, j’ai le sentiment que la mode est davantage à la répression sexuelle. Et il y a au moins deux façons de s’y prendre: soit en taisant toute allusion sexuelle soit en déversant une avalanche d’allusions sexuelles soigneusement formatées… Il est vrai que le choix bisexuel a souvent été le privilège de classes sociales dirigeantes ou du moins placées à l’abri des foudres de la morale et de la religion. Aujourd’hui, en France, les bisexuels peuvent vivre leur sexualité; ce n’est pas le cas dans d’autres pays d’Europe où les persécutions à l’encontre des « gays » sont monnaie courante.
22: Peut-on parler de « cycles » homosexuels et hétérosexuels dans le cadre de la bisexualité?
Ce serait sans doute trop rigide. pourquoi ne pas plutôt évoquer des fluctuations de choix, des adaptations? Les circonstances de la vie modèlent nos orientations.
23: La bisexualité ne resterait-elle pas d’une abolition totale du sexe qui ne conduirait à ne regarder que l' »âme » de la personne aimée?
Un de mes patients s’est considéré comme homosexuel jusqu’à l’âge de cinquante six ans, bien qu’il ait été marié et père de famille. Divorcé à trente cinq ans, il a vécu un amour passionnel pendant plus de vingt ans pour un homme qui n’a jamais répondu à ses sentiments ni à ses désirs. Il a fini par rompre ce lien douloureux; aujourd’hui, il se sent capable de tomber amoureux d’un homme ou d’une femme. C’est en effet pour lui, les sentiments qui prédominent. Cela ne signifie pas abolition du sexe…
24: Est-ce qu’être bi est une torture émotionnelle?
Cela peut l’être tant qu’on n’a pas trouvé la solution personnalisée pour assumer ses choix.
25: Les bisexuels: trop homos pour les hétérosexuels et trop hétérosexuels pour les homos?
Il existe bien des préjugés à l’encontre des bisexuels; cela provient d’un mélange de méconnaissance et de fantasmes et les définition que vous proposer illustrent parfaitement le dilemme. Quand vous vous reconnaissez dans les codes et les valeurs d’une communauté, cela vous rend plus conscient de vos différences et conduit à exclure les gens qui ne correspondent pas à ces critères. Les bisexuels ne sont ni des homos, ni des hétéros et cela dérange.
26: La biphobie existe-t-elle vraiment ou n’est-elle qu’un mythe?
Dès qu’une différence est visible, il y a des gens pour s’acharner à la nier ou à la combattre. Dans la plupart de cultures la différence n’a pas sa place ou alors en marge des autres.
27: Si la bisexualité est à mi-chemin entre homosexualité et hétérosexualité, elle devrait être logiquement plus acceptée socialement que l’homosexualité: Pourquoi n’est ce pas le cas?
Si la plupart des gens connaissent aujourd’hui les codes sociaux de l’homosexualité, il n’en va pas de même avec la bisexualité. C’est un sujet qui demeure assez largement absent des vecteurs culturels comme le cinéma ou la littérature tandis que l’homosexualité y occupe souvent une place prépondérante. La bisexualité se vit, mais ne s’expose pas; sans doute fâche-t-elle encore beaucoup de personnes. En effet, les homosexuels qui, aujourd’hui, revendiquent une visibilité se plient à un schéma social bien connu: le couple. Le mariage « gay » fait en quelque sorte rentrer dans le rang de la légitimité ceux que leur sexualité rejetait hier jusque dans ses marges. Mais faut-il envisager un mariage à trois ou plus encore faut-il donner un statut spécifique aux personnes qui choisissent de vivre en communauté comme par exemple les adeptes du polyamour ou du hiving?
28: Pourquoi les bisexuels sont-ils à la fois rejetés par les homos et hétérosexuels?
Pour certains homos ou hétéros, les « bi » représentent une menace car ils (elles) peuvent convoiter et séduire leurs partenaires. C’est voir les choses à court terme. Si l’on souhaite à chaque être humain un épanouissement sexuel, on doit respecter ses choix. Nos différences peuvent être au contraire de nouvelles opportunités de découvertes, de plaisirs, et non des cloisons étanches entre les êtres.
29: Les bisexuels sont-ils une entrave à l’épanouissement des mouvements gays et lesbiens?
Les bisexuels cherchent d’abord à vivre leur sexualité dans la sérénité; ils ne cherchent pas à obtenir une reconnaissance au détriment des gays ou des lesbiennes. D’ailleurs, ce sont souvent les mouvements gays et lesbiens qui ont permis aux « bi » d’obtenir une certaine visibilité.
30: Un des clichés les plus véhiculés sur les bisexuels est qu’ils sont infidèles, voire obsédés, qu’ils « sautent sur tout ce qui bouge ».
Les bisexuels sont des gens fidèles à leur principe, mais pas nécessairement aux moyens de les satisfaire comme tout autre personne. La fidélité est un comportement culturel qui permet de maintenir en place la structure sociale du couple. Or qu’en est-il aujourd’hui? Ce ne sont pas les bisexuels qui ont déconstruit le couple. Ce n’est pas l’orientation des préférences sexuelles qui détermine le nombre et la fréquence des rapports. La France serait avec la Grèce l’un des pays où on fait l’amour le plus souvent, toute tendances confondues.
31: Choisir entre homosexualité et hétérosexualité est-il un impératif social?
Cela dépend de la façon dont on souhaite être reconnu. Si vous deviez choisir un seul qualificatif pour vous représenter, quel serait-il? Mère de famille, fonctionnaire, homosexuel, fille d’immigré, cadre au chômage, français, célibataire, divorcé… etc. Si vous estimez que c’est plus important pour vous d’être identifiable en tant qu’homo, hétéro ou bi, alors oui, en effet, vous devez choisir.
32: Les bisexuels dont-ils instables dans leurs choix.
Comme l’évoque un dicton: « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas! »Nous modelons notre personnalité en fonction de nos expériences, de nos rencontres. Être bisexuel n’implique pas nécessairement une instabilité. Le modèle monogamique qui prévaut pour les couples n’assure en rien l’épanouissement sexuel. Le projet de couple, s’il existe, peut être davantage orienté vers un rôle parental que conjugal. Il est fréquent de chercher en dehors du couple qu’il soit hétérosexuel ou homo des plaisirs qui en sont absents. Des sites comme Gleeden en font leur « profession de foi ». Ces choix ne reflètent pas une instabilité mais plutôt une recherche d’équilibre.
33: Pourquoi les bisexuels éprouvent-ils le besoin de se cacher?
Il me semble au contraire que les bisexuels ne cherchent ni à se dissimuler, ni à revendiquer la reconnaissance d’une quelconque « tribu ». Je pense qu’ils souhaitent qu’on les laisse vivre leur choix, sans être jugé de celui-ci.
34: Un bisexuel est-il un obsédé faisant « feu de tout bois »?
Cette affirmation fait partie de nombreux préjugés à leur encontre. La bisexualité s’appuie sur un appétit de découvertes, de recherche de plaisirs. Ce qui semble être un atout pour avoir une sexualité épanouie.
35: Jean David Nazio, psychanalyste affirme que du point de vue psychanalytique, nous sommes tous bisexuels.
Chaque être humain dispose d’un immense potentiel de choix. Le cerveau représente le premier organe sexuel et la sexualité l’un des comportements les plus influencés par l’environnement psychosocial. Compte tenu de tout cela, chaque personne peut être bisexuelle. Mais les déterminismes sociaux et culturels associés à son histoire naturelle viendront stimuler ou inhiber ce potentiel.
36: Sommes nous tous sexuellement programmés pour aimer les hommes et les femmes selon un certain degré?
Si les potentiels existent, ce serait faire de la divination que de chiffrer son pourcentage d’attirance vers les hommes et vers les femmes. Néanmoins il est possible d’évaluer sa tendance bisexuel grâce aux test de Klein et de Fischer.
Le pénis captivus, phénomène très anecdotique survient lorsque le pénis masculin reste « coincé » dans le vagin.
Mécanisme?
Nous savons qu’au cours de l’érection, le sexe masculin est rempli de sang et lors de l’orgasme la femme va avoir un certain nombre de contractions du périnée. Il peut arriver qu’un spasme se produise à ce moment là et que le pénis puisse resté « coincé »dans le vagin; le retrait est impossible!
En général, le pénis captivus disparaît en quelques secondes, à la fin de l’orgasme féminin et de l’éjaculation.
Autre solution: l’intromission d’un doigt dans l’anus de la partenaire va supprimer le spasme!
A vrai dire, c’est plus une légende racontée dans les « salles de garde ». On pourra à l’extrême le concevoir si la femme a une paire de tenailles à la place du périnée et l’homme un pénis de « bonne taille »et un gland en forme de « chou-fleur ».
Une étude américaine réalisée par Amanda N. Gesselman The Kinsey Institute, Indiana University, Bloomington
Gregory D. Webster Department of Psychology,University of Florida
Justin R. Garcia The Kinsey Institute and Department of Gender Studies, Indiana University, Bloomington
et publiée dans le Journal of Sex research, montre que sur le marché du « dating» la virginité est plutôt considérée comme un inconvénient. Aux USA, (comme dans l’ensemble des pays occidentaux, d’ailleurs) l’activité sexuelle débute chez le jeune adulte à la fin de l’adolescence. Cette étude tente d’évaluer les répercussions de la virginité chez l’adulte lors d’une rencontre amoureuse. La prévalence de vierges aux USA est évaluée à 1,1 million d’hommes et à 800 000 femmes âgés de 25 à 45 ans, d’orientation hétérosexuelle; compte tenu des difficultés de celle-ci, ces chiffres sont probablement sous-évalués. A la suite de trois études, nous observons que la virginité est responsable d’un sentiment de dévalorisation. En effet les vierges se sentent stigmatisés du fait de leur inexpérience sexuelle et vont mettre en place une stratégie d’évitement alors qu’ils auraient pu rencontrer un partenaire identique. Même s’il semble que l’absence d’activité sexuelle puisse apporter quelques avantages sur la santé, l’étude montre qu’un retard dans ses relations sexuelles est responsable d’une perte de confiance, d’un sentiment de défaite et va avoir des conséquences négatives, en limitant les possibilités de rencontres amoureuses.
Le Clitoris
On pensait à la lumière de recherches sur l’animal que le clitoris féminin contenait 8000 terminaisons nerveuses. En effet, jusqu’à cette étude récente aucune recherche n’avait été réellement faite sur l' »organe » de la femme.
Des échantillons de nerfs dorsaux du clitoris (DNC) ont été prélevés sur 7 patients trans masculins qui subissaient une chirurgie de phalloplastie.
On a pu ainsi découvrir que chaque branche du clitoris possédait une moyenne de 5140 terminaisons nerveuses soit un total de 10280.
Ce qui permet de mieux comprendre sa très grande sensibilité
une évaluation histomorphométrique du nerf dorsal du clitoris. Le Journal de médecine sexuelle, 20(3), 247-252. https://doi.org/10.1093/jsxmed/qdac027
Une vie de couple épanouissante nécessite un climat serein où chacun s’exprime, et se montre disponible pour l’autre. Il faut aussi être d’accord sur l’essentiel, partager des valeurs, savoir se respecter et mener des projets communs. Le secret de cette harmonie, c’est la communication. Quand le couple souffre, c’est la communication qui se porte mal, mais c’est aussi par la communication que le couple trouve des solutions et les met en oeuvre. Pour que le climat de la relation reste au beau fixe, il faut apprendre à lire le comportement de l’autre, et comprendre ce que les mots ne disent pas mais que tout le corps exprime.
Communiquer est un processus naturel…
…aux êtres humains, mais c’est aussi un processus complexe qui ne se réduit pas à un simple échange d’informations. Chaque fois qu’on s’exprime, ce qu’on dit tient compte, même inconsciemment, de ce qui vient d’être dit, de ce qu’on a compris, de ses propres intentions et des idées qu’on se fait à propos de l’autre.
Comme les icebergs dont la partie cachée est beaucoup plus importante que l’apparente, dans la communication, le non verbal tient une place plus vaste que le verbal.
Beaucoup de gens croient que l’autre doit répondre à leurs désirs sans qu’il soit nécessaire de lui expliquer ce qu’on attend de lui. Dans une vie de couple, c’est désastreux et les frustrations accumulées finissent en conflits alors que ce serait bien plus simple d’oser exprimer ce qu’on veut. Quand on se conduit non pas en fonction de l’autre, mais de l’idée qu’on se fait de ses attentes ou de ses désirs, c’est comme si on pensait à sa place et l’incompréhension s’installe vite. Ce n’est pas évident d’accepter l’autre, il (elle) a un passé, des habitudes, des références. Les différences entre les gens se manifestent dans leur manière de communiquer. Accorder une attention sincère à l’autre, comprendre au lieu de juger, facilite la communication.
Tous nos comportements participent à transmettre des messages, des intentions, des désirs… Le corps prend le relais pour exprimer ce que les mots ne disent pas. La communication comprend donc les mots, les signes non verbaux, et la participation sensorielle.
Les mots et le langage non verbal
Quand nous parlons, les mots et les phrases constituent le langage verbal, la qualité de la voix (volume, rythme, timbre, hauteur du son) représente le langage « para verbal » ; enfin, les postures, l’occupation de l’espace, les gestes et l’expression du visage, appartiennent quant à eux au langage « non verbal ». Il est faux de croire qu’un geste particulier correspond à un sens précis, si c’était vrai, ce serait très facile de comprendre les autres. En réalité, tout est lié : les gestes ponctuent la parole, utilisent l’espace pour dessiner et décrire ce dont on parle, et renvoient à des connaissances d’ordre culturel. Les variations de la qualité de la voix, décrivent les émotions de celui qui parle et les postures traduisent le rapport à l’environnement. Quelqu’un qui utilise beaucoup d’espace, fait de grands gestes, bouge beaucoup, déplace de l’air exprime par ce comportement un besoin d’être vu, reconnu, remarqué. C’est une manière de dire qu’on existe et d’obliger les autres à l’accepter.
L’accompagnement non verbal est indispensable à la qualité de la communication: indiquer un itinéraire sans faire le moindre tient de la prouesse, exprimer des sentiments d’amour d’une voix plate et monocorde n’a aucun sens. Un simple haussement d’épaules, un bâillement, peuvent être aussi blessants que des mots.
Un ensemble gestuel/postural se compose de trois aspects : le caractère descriptif situe les propos et celui (celle) qui les tient ; la fonction de ponctuation met l’accent sur l’importance accordée à certains mots ou phrases; le sens symbolique révèle l’état émotionnel et le rapport à l’environnement. Il existe aussi des gestes dont le sens relève d’une communauté culturelle et suffisent à exprimer un message : le V de la victoire, le pied de nez, le bras d’honneur. Certains signes sont porteurs de malédiction ou de bénédiction…
Être lisible
Lorsque tous les signes expriment des messages compatibles les uns avec les autres, la communication est claire, facile à comprendre. Quand on essaie de masquer une émotion, une partie de celle-ci se glisse subrepticement dans l’expression non verbale ce qui crée des incohérences au niveau du comportement global.
Quand il y trop de décalages entre ce qui est ressenti, exprimé, et compris, la communication devient incompréhensible. Éduqués à privilégier la compréhension des mots, des phrases, et à négliger celle des signes qui les accompagnent, nous limitons considérablement notre intuition relationnelle.
Pour bien comprendre le langage non verbal il ne suffit pas de repérer quelques éléments jugés plus intéressants que d’autres: tics de langage, gestes répétitifs. En effet, un signe (verbal ou non verbal), n’a aucun sens isolé de son contexte, il peut tout au plus servir de prétexte pour justifier une interprétation. Le langage non verbal accompagne les mots, en renforce le sens, ou le commente. S’il entre en contradiction ou en décalage avec les mots, le non verbal code un double langage.
Parler d’une chose pour en dire une autre !
Dans la communication, il y a une part d’information et une part de relation, dans les problèmes de couple, c’est la seconde qui est la plus impliquée.
Décryptons le message suivant:
Monique hausse les épaules, soupire et s’adresse d’un ton désabusé et plaintif à son mari qui lit le journal, et vient de dire:
– Tiens, c’est dans le journal, le nouveau parc d’attractions vient d’ouvrir, demain, c’est samedi, on pourrait emmener les gamins…
– Mouais, il fait pas trop moche, mais ça va pas durer, ça va tourner à l’orage, d’ailleurs, c’est toujours comme ça, on ne peut pas avoir trois jours de beau, il faut que cela se gâte!
On a vite compris que ce message n’a aucun intérêt météorologique, l’accompagnement non verbal transmet un état négatif, une plainte, une rancœur.
Monique a besoin de se plaindre même si tout va bien, elle ne s’autorise pas à apprécier l’instant, sauf à l’intégrer dans une perspective calamiteuse!
Beaucoup de couples pratiquent ainsi un codage métaphorique de l’information: on parle de la météo au lieu d’exprimer son insatisfaction, on se dispute à propos d’argent pour éviter de dire qu’on manque d’affection, d’attention ou d’amour. On se sert généralement du codage appris et utilisé dans le groupe familial d’origine c’est pourquoi son sens échappe partiellement ou même totalement à l’autre. De lourdes incompréhensions résultent et conduisent parfois au conflit, aucun ne voulant admettre que son mode d’expression n’est pas assez clair pour l’autre.
Les Sens
Les informations sensorielles ne sont pas traitées de la même façon selon chacun: l’acuité sensorielle, et les systèmes de représentation sensorielle aboutissent à une compréhension parfois fortement différenciée d’expériences similaires.
La dimension sensorielle joue un rôle déterminant: la première rencontre, les premiers contacts impliquent très fortement les perceptions sensorielles. On choisit pour partenaire un être qui nous stimule agréablement ; la laideur des uns est la beauté des autres, il n’y a pas de norme précise en ce domaine sauf à l’échelon individuel.
De l’attrait amoureux à l’attention affective, la communication dans le couple est d’abord une affaire sensorielle!
Les différences d’acuité sensorielle…
…jouent un rôle très important bien qu’on les ignore trop souvent tant elles paraissent évidentes et peu dignes d’intérêt. La méconnaissance des différences d’acuité sensorielle peut créer des problèmes relationnels.
C’est toi qui vois !
Jean-Claude et Sophie, mariés depuis une quinzaine d’années, vivent dans l’enfer de la jalousie de Sophie qui épie son mari à chaque instant, et croit deviner une infidélité dans chaque regard. S’ils sont ensemble et que passe une femme susceptible, selon Sophie, d’exciter le désir de son mari, elle lui fait une horrible scène de jalousie. Pourtant, Jean-Claude confie:
– Elle ne comprend pas que, même avec mes lunettes, si une fille passe devant moi, je suis incapable de dire si elle est jolie ou non, en fait je ne la vois pas! Quand Sophie me fait une scène, j’en déduis qu’une jolie fille est passée!
En fait, Sophie est incapable de comprendre que son mari perçoit différemment, elle croit qu’il voit la même chose qu’elle, et cette version des faits lui tient lieu de réalité. Même si près d’une personne sur deux porte des lunettes, il existe encore de grandes inégalités d’acuité visuelle! Les différences de perception et d’acuité auditives sont aussi parfois une source de conflit. Quelqu’un qui parle fort utilise un volume sonore qui reflète à la fois ses habitudes culturelles, familiales et son acuité auditive particulière. Son partenaire peut réagir de façon très négative à ce parler haut, si, pour sa part, il possède une meilleure ouïe! Parler fort signifie exprimer un désaccord, ou une certaine agitation, voire de la colère, l’acuité auditive n’est pas toujours la première explication qui vient à l’esprit.
Il crie sans arrêt !
Elodie se sent coupable chaque fois que Matthieu, son compagnon, lui fait une réflexion. En cherchant à comprendre pourquoi elle dit :
– Quand il me parle, j’ai l’impression qu’il « m’engueule ». Il crie tout le temps, le ton de sa voix est toujours comme agressif, ça me fait comme quand j’étais gamine…
Pourtant, ce n’est pas l’intention de Matthieu qui est très surpris :
– Moi je n’ai pas le sentiment de crier, encore moins de « l’engueuler », j’ai toujours parlé comme ça, bon, je vais essayer de baisser le son !
Enfin, le toucher, le goût et l’odorat exercent une puissante influence sur le climat relationnel et la sexualité du couple. La perception des odeurs corporelles par exemple peut provoquer de la répulsion ou une irrésistible attirance, elle peut aussi ne pas être perçue du tout par l’un ou perçue très différemment par l’autre. Par exemple le toucher représente un moyen de contact très privilégié, mais, ce qui semble une caresse pour l’un peut être vécu comme une agression pour l’autre! Le contact de la peau devient aussi bien source de plaisir que de gêne ou de douleur. Certaines personnes ressentent leurs perceptions comme grossies à la loupe alors que d’autres semblent agir sous anesthésie! Bien que les différences interindividuelles ne soient pas un obstacle à l’accord avec le(la) partenaire, elles ne doivent pas demeurer dans l’oubli.
Nous ne sommes pas égaux sensoriellement
L’écueil majeur consiste à croire que les perceptions sensorielles sont identiques pour tous, il n’en est rien, non seulement il existe des différences d’acuité, mais bien davantage encore des différences d’utilisation.
Arnaud et Mathilde consultent pour une inhibition du désir sexuel, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive car pour le reste de leur vie, ils s’entendent très bien, n’ont aucun problème dans leur vie affective ni dans leur vie professionnelle. Leurs personnalités sont très différentes, Mathilde se montre en général plutôt active, extravertie, entreprenante, Arnaud, à l’opposé, a tendance à se renfermer sur ses difficultés, à éviter de s’exprimer, comme s’il cherchait à se protéger. Dans l’intimité, quand elle s’approche de lui avec tendresse et qu’elle cherche un contact physique, tout se passe comme s’il se sentait agressé: il fait le « hérisson » et refuse le contact ce qui a pour effet de frustrer Mathilde qui à son tour se replie. Les caresses que prodigue Mathilde semblent des agressions dans l’expérience d’Arnaud. Une série d’expériences de cette nature a conduit Mathilde à inhiber son désir. Arnaud, pour sa part, demande qu’on lui laisse le temps, il ne refuse pas le contact, bien au contraire, pourvu qu’il se produise au bon moment (selon lui).
Dans ce cas, il y a à la fois un décalage des perceptions sensorielles, un décalage dans le temps et le rythme. Arnaud ne se sent pas prêt lorsque Mathilde le sollicite, il interprète son comportement comme une menace.
Le couple peut s’enrichir des différences de chacun, apprendre à les découvrir, les connaître et les apprécier c’est aussi une manière de s’aimer.
La vie sexuelle des seniors constitue l’un des derniers sujets tabous touchant à la sexualité. Or, ce sont bien nos seniors d’aujourd’hui qui ont permis la libération sexuelle dans laquelle s’épanouit la jeunesse du XXIe siècle, libération dont ils comptent – avec raison – jouir jusqu’au bout. Cependant, vont-ils à l’encontre des limites de leur corps, de la nature ? Question que nombre d’entre eux se posent… Or, si le reste de nos fonctions physiologiques s’accommodent du nombre d’années écoulées, il en est de même de notre vie érotique. Il nous appartient donc de nous adapter, d’assumer et de réinventer notre sexualité en fonction de notre âge.
Depuis quelques années la sexologie médicale a à sa disposition des médicaments très efficaces pour soigner les troubles de l’érection que ceux-ci soient d’origine physique ou psychique: ce sont le Viagra®, le Cialis®, et le Levitra®, ainsi que leurs génériques. Ils agissent tous les 3 de la même façon. Ce sont de véritables médicaments et non pas des formules magiques. Ils ont pour avantage de pouvoir être pris par voie orale.
Comment agissent-ils?
L’excitation est comme nous le savons un processus psychique; elle va être responsable de la sécrétion par le cerveau d’un neuro-médiateur appelé dopamine (disons pour simplifier que c’est l’hormone de l’excitation sexuelle). Cette dopamine va être responsable d’une réaction en chaîne dans l’organisme et induire la sécrétion d’une substance responsable du relâchement de petits muscles de la verge (les fibres musculaires lisses). Le sang va pouvoir entrer dans la verge et l’érection se met en place, à condition que l’anxiété et le stress ne soient pas trop importants; en effet l’adrénaline sécrétée en cas de stress à une action inverse sur ces petits muscles.
Mais au fur et à mesure que cette substance active relaxante est fabriquée, elle est transformée en substance inactive par une enzyme, la fameuse PDE5.
Donc ces 3 médicaments ne provoquent pas l’érection, mais vont empêcher cette transformation et permettre à l’érection de se maintenir.
Nous comprenons donc qu’ils ne sont efficaces que s’il y a de la dopamine donc de l’excitation et totalement inefficaces dans le cas contraire.
Selon la personne et le problème, on choisira plus un des 3 qu’un autre; ils ont, en effet chacun leur spécificité. Par exemple, le Viagra a un délais d’action d’environ 1h et une durée d’efficacité de 5 à 6 h, alors que le Cialis mettra plus de temps à agir: 2 à 3h , par contre son action sera de 48 à 72h (ces chiffres correspondent à mon expérience professionnelle et ne sont pas ceux donnés par le laboratoire).
Mais attention ces médicament ne doivent être utilisés que sur prescription médicale, après un examen, car ils ont quelques contre-indications importantes, même si elles sont peu fréquentes. Ils ont parfois quelques effets secondaires. (Ne pas hésiter à consulter)
Il faut aussi savoir qu’il ne s’agit pas d’un remède miracle et qu’ils leur arrive de ne pas être suffisamment efficaces dans certains cas. Dans ce cas il existe d’autres traitements encore plus efficaces, mais qui s’utilisent en injection dans la verge.
LA SEXUALITÉ FÉMININE EST-ELLE L’AVENIR DE L’HOMME?
Pourquoi les femmes devraient-elles penser leur épanouissement sexuel à la manière des hommes? Peut-on s’épanouir sexuellement au féminin? Les experts ronronnent ensemble et ressassent les mêmes poncifs: les hommes dominés par leurs pulsions contraignent les femmes à s’y soumettre. Les femmes, pilotées par leur besoin de relation et de protection, acceptent le sexe mais cherchent tôt ou tard à s’y soustraire, et doivent choisir leur camp: maman ou putain. Ces explications, largement partagées par les hommes et malheureusement beaucoup de femmes, dominent le paysage dans tous les domaines où l’on parle de la sexualité à commencer par la sexologie, les courants de pensée actuels s’accordent sur une définition consensuelle de l’épanouissement sexuel. Et celle-ci n’a rien de féminin. Les mouvements féministes combattent fort justement pour défendre les droits des femmes, mais leur modèle de référence pour la liberté, la citoyenneté reste inévitablement masculin.
Dr Patrice CUDICIO
Tout commence par ces incontournables déterminismes biologiques, auxquels on se réfère pour justifier les clivages et différences entre les hommes et les femmes. Certes, on ne peut nier qu’avant d’être humain nous étions une espèce de mammifère et que la sexualité avait et a toujours d’ailleurs pour fonction la reproduction, la survie de l’espèce.
Néanmoins, les humains sont des animaux sociaux et la survie de l’espèce a de tout temps requis des stratégies d’adaptation spécifiques. À la différence de la plupart des mammifères, le petit humain naît immature et avant d’accéder à son autonomie, il doit bénéficier des soins constants de sa mère. L’élevage du petit d’homme est donc très contraignant pour celle-ci qui, du coup, perd temporairement sa capacité à assurer sa propre subsistance; elle doit donc déléguer et s’en remettre à un mâle suffisamment vigoureux pour la protéger, assurer sa subsistance et subvenir aux besoins de l’enfant… Le mâle nécessaire à sa fécondation devient indispensable à sa survie en la protégeant et en la nourrissant. Une sorte de contrat tacite et informel s’établit, créant un lien qui deviendra plus tard attachement, voire encore plus tard amour.
Le contrat traditionnel qui régit les relations homme / femme
Ce contrat pourrait s’interpréter comme suit: « si tu me protèges, me nourrit et nourrit mes petits, je m’offre à toi pour satisfaire tes désirs et ton plaisir». Vu sous cet angle, cet accord joue plutôt en faveur de l’homme et justifie sa domination. Le seul problème de l’homme c’est de s’assurer de l’origine de sa progéniture, sa succession en dépend: et comme, il ne peut jamais être absolument certain d’être le père biologique de sa descendance, il élabore des règles, structure des interdits qui vont essentiellement s’appliquer à la femme et la contraindre à la soumission et à la fidélité.
C’est probablement au moment ou l’humanité est passée de la chasse et la cueillette à l’agriculture que ce modèle a commencé à s’imposer. Pendant des millénaires, ce schéma s’est répété, et encore aujourd’hui existe sous différentes formes dans de nombreuses contrées du monde.
De très rares voies d’affranchissement qui souvent aboutissent à d’autres formes d’esclavage
Quelques femmes ont tenté de s’affranchir de cette tutelle masculine, exploitant la faiblesse des hommes pour leurs pulsions sexuelles n’ayant d’autres moyens de survivre libres et indépendantes qu’en monnayant leurs services. C’est le cas des hétaïres de l’Antiquité, et des courtisanes plus tard, pour les unes et les autres il valait mieux éviter d’avoir des enfants; l’infanticide était d’ailleurs très fréquent. En se vendant ces femmes devenaient une valeur marchande, objet de sa propre exploitation. Le proxénétisme vient exploiter cette opportunité, utilisant la force, la brutalité ou d’autres arguments aussi convaincants destinés à exploiter le corps de la femme. La femme devient ainsi rapidement un objet marchand, autre forme d’esclavage et cela toujours au service des plaisirs masculins.
Ce commerce peut prendre aussi d’autres formes comme ces mariages imposés qui perdurent dans bon nombre de pays! Des formes plus subtiles existent toujours dans nos sociétés occidentales: ainsi toutes ces recommandations maternelles à leurs filles pour qu’elles soient de bonnes épouses en sont une des manifestations les plus flagrantes.
L’émancipation de la femme conforme aux références masculines
Le féminisme développé dans les années 70 contribue à maintenir paradoxalement la femme en infériorité puisque que le modèle de référence pour l’autonomie reste désespérément masculin. D’ailleurs, comment pourrait-il en être autrement dans une société dont les règles et le mœurs ont été depuis des millénaires décidés exclusivement par des hommes?
L’émancipation féminine n’a pu commencer à se faire que très récemment, les historiens en attribuent l’origine aux périodes de guerre mondiales qui ont déchiré le vingtième siècle. Devant remplacer à l’usine l’homme parti à la guerre ou décédé, les femmes découvrent qu’elles sont capables de pourvoir à leurs besoins, d’élever seule leurs enfants, et de gérer les affaires avec intelligence et efficacité.
Dans les années 60/70, l’invention de la contraception orale permet aux femmes de se libérer de la procréation, et en même temps les contraignent à satisfaire les désirs de l’homme puisque l’éventualité d’une grossesse non désirée ne peut plus justifier le refus de l’acte.
Un rapport sexuel non productif n’est utile à la femme que pour s’attacher durablement son partenaire. Bien sûr, le plaisir clitoridien facilitant la pénétration peut être une «récompense», mais aucune femme n’a besoin d’un homme pour l’obtenir.
Deux modèles sexuels se dessinent
Le masculin consumériste apanage des hommes et référence pour nombre de femmes.
Le féminin affectif basé sur l’attachement qui deviendra amour; certains hommes aussi pourront privilégier ce modèle.
C’est le modèle masculin qui aujourd’hui domine dans la plupart des sociétés. Bien sûr, on ne vend plus de femmes en occident quoique la prostitution soit toujours présente, mais on fait toujours le commerce de son corps à travers son image ou objets évocateurs. Nombreux magazines féminins se rendent complices de cette duperie; en effet c’est toujours à elle de s’adapter aux désirs de l’homme. Ce modèle, dans un monde que fascine l’extrême, se manifeste dans la pornographie servant de référence pour la sexualité à une partie de la jeunesse. Aujourd’hui pour être une femme libérée, on fait croire qu’il faut avoir son sex-toy dans son sac à main ou sous son oreiller! En général lorsque les piles sont usées, le joujou finit oublié au fond d’un tiroir.
Il est vrai néanmoins que la nature a joué un tour à l’homme afin de s’assurer qu’il remplisse son rôle de reproducteur, elle lui a donné le plaisir de l’éjaculation, qui apaise et résout ses tensions par la sécrétion d’endorphines concomitante.
Le modèle masculin consumériste est aussi empreint de violence et de conflit, dans cette perspective, la frustration n’est pas tolérable et aboutit logiquement à l’usage de la force brutale pour obtenir satisfaction. La guerre des sexes rappelle d’autres luttes : classes sociales, appartenances ethniques, homosexualité… Et oublie au passage que le modèle féminin n’est pas guerrier.
C’est pourquoi les luttes féministes aussi justifiées et indispensables soient-elles s’inscrivent dans le modèle masculin.
Cette erreur conceptuelle fondamentale obscurcit notre compréhension, car le modèle féminin n’est pas guerrier, une femme lutte autrement quand elle peut choisir de ne pas utiliser le modèle masculin: négociation, compromis, échanges gagnant/gagnant.
Le modèle féminin, évolution humaine de la sexualité
Sur le plan de la sexualité, le désir et le plaisir féminin sont d’une autre nature que ceux des hommes, pour les comprendre il faut commencer par se libérer du modèle androcentré. Réduire le plaisir de la femme à des sensations clitoridiennes comparables à celles de l’homme, c’est vouloir la cantonner comme ce dernier à la masturbation. Nous savons l’importance du plaisir clitoridien, à la fois sur le plan de la satisfaction et de la reproduction (cf l’article sur ce sujet), il reste cependant toujours synonyme de masturbation et de prélude à la relation.
Le rapport sexuel, qui réalise le rapprochement des deux sexes n’est producteur de désir et de plaisir que s’il a un sens porteur de sentiments ou d’émotions. Ce sens est construit dans l’expérience et non donné par un déterminisme biologique; il exprime une reconnaissance pour la femme de ses valeurs féminines. L’acceptation de sa féminité dans tous ses aspects, composantes et différences est essentielle. La fusion à l’être aimé ne peut se réaliser qu’à ce prix. Ainsi l’absence de désir ou de plaisir pour la femme et l’éjaculation prématurée pour l’homme ne relèvent pas dans la très grande majorité des cas d’une pathologie ou d’une maladie. Ces dysfonctions sont bien davantage la manifestations d’apprentissages mal adaptés, d’ignorances sur notre nature humaine, et de l’incapacité à vivre nos sexes comme des instruments d’échange et de communication affective et émotionnelle.
Comment découvrir l’harmonie et l’épanouissent amoureux?
Pour l’homme, il ne s’agit plus de se limiter au plaisir de l’éjaculation qui met fin au jeu relationnel, mais de découvrir le plaisir singulier de l’échange amoureux où le pénis devient l’archet qui fera vibrer les cordes du violoncelle féminin. Accomplir ce projet demande de remettre en question ses habitudes et ses croyances. La sexualité n’est pas une affaire de mécanique et il faut savoir que les médicaments censés guérir une maladie qui n’en est pas une ne font qu’utiliser leurs effets secondaires. Leur utilité ne peut donc être que transitoire.
Pour la femme, c’est encore beaucoup plus compliqué. La reconnaissance de sa féminité c’est d’abord l’acceptation de son corps de femme et sa mise en valeur. C’est aussi la connaissance et l’acceptation d’un organe sexuel qui reste le plus souvent mystérieux car invisible au regard. C’est d’en avoir une représentation positive débarrassée de tous les tabous et interdits. C’est sa transformation en véritable organe, instrument porteur de ses sentiments ou affects.
La Femme est-elle l’avenir de l’homme?
Deux modèles sexuels se confrontent: s’il se conjuguaient, cela voudrait dire que le modèle féminin serait la référence pour les relations entre hommes et femmes. Opposés, ils expriment la dominance du modèle masculin.
Le modèle masculin consumériste caractérise l’homme hétérosexuel ou homosexuel. Les excès de ce modèle aboutissent à des déviances connues comme la pornographie et n’apportent aucune satisfaction à la plupart des femmes qui y trouvent au mieux une voie supplémentaire pour s’attacher leur compagnon.
Ceci explique la fréquence et l’importance des dysfonctions sexuelles et l’indispensable utilisation du préservatif. Le modèle masculin consumériste peut être compris comme avoir été en grande partie responsable de l’explosion du Sida dans le monde.
Le modèle féminin relationnel basé sur le respect, l’échange, le partage, voire la fusion amoureuse qui est par essence monogame, ne saurait aboutir à ces fins: déclinaison ad libitum de nouvelles dysfonctions sexuelles, refus de la frustration, cherche du plaisir immédiat, violences…
Si la distinction et les limites sont généralement claires chez la femme, ce n’est pas le cas de l’homme qui animé par ses pulsions pratique assez facilement le mélange des deux modèles afin de mieux convaincre l’objet des ses désirs et satisfaire ses «besoins».
La religion, le sida et le préservatif: Cela pourrait être le début d’une fable s’il n’y avait eu des millions de mort à l’issue!
La religion n’a malheureusement pas compris les faiblesses humaines et pour cause! Seule la connaissance dont fait partie l’expérience peut permettre de les comprendre. Le chemin est encore long avant que l’homme assume totalement ses responsabilités dans le respect de l’autre.
Comme on peut le comprendre cette irresponsabilité humaine oblige la société à se créer des règles et des lois qui ne peuvent être ressenties que de plus en plus contraignantes tant que la femme n’est pas comprise et acceptée comme l’avenir de l’homme.
Vous souhaitez avoir un avis spécialisé envoyez un mail à Jasmine Saunier-Cudicio Psycho-praticienne, Sexothérapeute, Hypnothérapeute: j.sauniercudicio@gmail.com
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Nous sommes confrontés de plus en plus, au travers des Médias à une multitudes de thérapies plus ou moins fiables. Quels sont les critères qui peuvent nous permettre de faire la part des choses. Sexologie-magazine se propose de vous y aider.
La science est un produit à la mode, jugeons-en par le développement des médias de vulgarisation, mais, il arrive souvent que, sous les apparences d’une science se cache quelques pratiques contestables. Cet article présente les critères de la vérification des démarches scientifiques, et prend l’exemple de la psychanalyse pour illustrer ce qui caractérise une pseudo science. Mais nous aurions pu le faire pour d’autres pseudo-sciences dont le nom fait souvent illusion !
« L’humour, un physique plutôt agréable, la gentillesse », telles sont les réponses généralement apportées par les femmes quand on leur demande ce qui pourrait les séduire chez un homme. Une description d’un homme quasi idéal qui ne donne pas beaucoup d’indices sur ce qu’elles recherchent véritablement en l’autre. Mais pourraient-elles l’exprimer autrement ? Comment énoncer des critères concernant un sujet aussi subtil que la séduction ? Cela semble difficile, mais doit-on pour autant capituler, admettre que les attentes des femmes en matière de séduction resteront à jamais cachées derrière un gigantesque point d’interrogation ?
Ce serait manquer de persévérance car finalement tout n’est pas aussi compliqué qu’il n’y parait. La société abonde de stéréotypes, de codes qui tentent de nous imposer des lois d’attractions non naturelles, des images de couples uniformes et lisses, où chacune des deux parties adhère à son rôle à la perfection, laissant le soin aux femmes, innovation apportée par l’égalisation des sexes, de faire le premier pas. Pourtant il semble qu’elles ne recherchent pas autre chose que quelqu’un qui vienne vers elles, même si depuis toujours, ce sont souvent les femmes par leurs gestes, leurs regards, qui initient et mènent le jeu de la séduction. Quelqu’un qui vienne dialoguer, tenter des les comprendre et de partager leurs angoisses. Même si leur rôle à beaucoup évolué que ce soit au sein de la communauté ou de la famille, la sensibilité et les fragilités qui suffisaient à les décrire hier restent une partie et bien sûr une partie d’elles-mêmes aujourd’hui. Aussi ont-elles toujours besoin de quelqu’un qui les rassure, qui les respecte (et cela peut tenir dans des gestes simples, la galanterie la plus élémentaire, une façon de parler et d’écouter peuvent constituer un bon début dans les premiers instants).
Quand aux qualités stéréotypées si souvent entendues, en y regardant de plus près, elles ne font que refléter ses attentes. Le sens de l’humour tant convoité traduit souvent une capacité à l’autodérision, une façon de ne pas toujours se prendre trop au sérieux et de rester accessible aux autres et à l’autre. Et c’est aussi, plus simplement, une manière de répondre aux angoisses, de restreindre leur emprise en rendant la vie plus légère. Pour ce qui est du physique, trouver un homme beau fait partie intégrante de « l’admiration », nécessaire à l’attirance, que l’on porte à son égard, et c’est peut-être pour cela que, mêlés à tous les aspects d’une personnalité, ce sont la plupart du temps des détails que l’on pensait insignifiants qui se révèleront les atouts les plus séduisants. Et les « performances sexuelles »ne jouent pratiquement aucun rôle!
Céline D…
Reste que le naturel (un peu soigné parfois) est sûrement le meilleur atout dans un jeu où prennent part le hasard, le moment, et l’état d’esprit de ses protagonistes.