DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

Les mystères de l’orgasme dévoilés!

Le terme d’orgasme qui évoque l’acmé du plaisir sexuel qu’il soit masculin ou féminin, est essentiellement un phénomène cérébral, tout à fait comparable à une crise comitiale (crise d’épilepsie) mais qui ne concerne que certaines zones très spécifiques du cerveau. Nous retrouvons en effet trois temps dans l’orgasme comme dans les crises d’épilepsie: 

Les différentes phases

– une première phase de tensions pré-orgasmique, le corps se tend

– une phase orgasmique de contractions, le corps et surtout le sexe en sont. parcourus, c’est l’éjaculation de l’homme

– une phase de résolution, c’est la détente, le bien être, la récupération.

Les neurologues savent très bien déclencher une crise d’épilepsie  chez les sujets sensibles en utilisant un stimulus répétitif comme un stroboscope.  Une crise comitiale correspond sur le plan électrique à une dépolarisation brutale d’un certain nombre de neurones cérébraux. Plus grand est le nombre, plus la crise est importante. Il existe ainsi des crises partielles.

En ce qui concerne le sexe, c’est  un peu la même chose: une stimulation répétée du clitoris avec la main ou un sextoy peut provoquer un orgasme.

Mais les choses ne sont pas si simples…

En effet si certaines zones du corps sont naturellement prédisposées pour provoquer un orgasme comme le clitoris et surtout le gland du pénis, afin d’assurer par l’éjaculation la survie de l’espèce! C’est l’érotisation c’est à dire l’investissement  sensoriel, émotionnel et affectif qui va jouer le plus grand rôle. Il est capable d’associer d’autres parties du corps dans cette réaction de jouissance. Ainsi, le vagin, l’utérus, l’anus, la poitrine, la bouche peuvent devenir de véritables instruments de plaisir, de jouissance, voire d’orgasme.

Le rôle du cerveau

Il faut bien comprendre que si leur stimulation est le plus souvent nécessaire, tout va se jouer néanmoins au niveau du cerveau. C’est leur érotisation qui va être déterminante, c’est à dire la projection et l’érotisation  de la zone concernée au niveau du cerveau. Chez l’homme, tous les stimuli se font essentiellement au niveau de la verge et du gland; ils sont concentrés au même endroit. Il est donc relativement facile d’atteindre le seuil de déclenchement nécessaire à la réaction orgasmique. Chez la femme, le clitoris fonctionne un peu de la même façon sauf que chez elle, le mécanisme d’érotisation est plus diffus et implique plus de parties du corps ainsi que l’affectivité. D’où une plus grande difficulté à arriver au seuil nécessaire. Par contre, s’il est atteint, s’y associeront souvent, mais pas toujours d’autres parties du corps érotisées d’où un orgasme plus intense. Un plus grand nombre de neurones cérébraux est impliqué.

On comprend mieux que nos «mécaniciens» du sexe qui raisonnent en termes de stimulus-réponse polémiquent sur l’existence ou non du point G, de l’orgasme clitoridien ou vaginal. L’orgasme est une réaction physique qui repose sur des mécanismes psychiques. La variabilité des points de départs et l’intensité de l’orgasme sont tout à fait réelles. Leur interprétation ne peut se faire que sous l’angle de la psychosomatique.

Des orgasmes ont pu être décrits au cours des rêves. Il a même été possible de déclencher un orgasme à l’aide de l’hypnose dans un contexte expérimental avec des sujets volontaires.

Une intensité variable

Plus il y a de parties du corps concernées érotisées, plus l’orgasme pourra être intense et envahissant. Ce qui nous permet d’affirmer que si l’orgasme féminin est moins «facile» que celui de l’homme, il est le plus souvent plus intense, permettant parfois le phénomène décrit de « petite mort », tout à fait comparable, mais dans une moindre mesure à une crise d’épilepsie.

L’érotisation

Elle est difficile à définir: il s’agit d’attribuer une valeur sensorielle, émotionnelle et affective à une zone corporelle. Dans notre société occidentale à la bouche est devenu un organe  à caractère sexuel. C’est le baiser profond, le french kiss dans tout ce qu’il représente pour nous. Dans d’autres sociétés, il est considéré comme répugnant et sale. Les parties du corps érotisées sont très variables. Le contexte socio-culturel et temporel y jouent un très grand rôle. Aujourd’hui, les réseaux sociaux nous montre une érotisation importante de la poitrine et des fesses. Ce n’était pas de cas dans les années 70.

Une conclusion? Un espoir?

Comprendre l’orgasme exige une compréhension étendue des réalités humaines, les approches purement mécaniques ne rendent compte que d’une menue partielle de l’expérience vécue... Mais ce n’est pas toujours simple, il est parfois nécessaire d’être aidé par un sexothérapeute compétent!

Le sexe a-t-il du cœur?

Non, il ne s’agit pas ici de sentiment, mais de l’organe!

Une récente étude publiée ce mois de janvier 2023 a montré que les hommes qui prenaient du Viagra®, Cialis®, Levitra® et autres médicaments apparentés pour une dysfonction érectile (troubles de l’érection) et qui étaient soignés pour une maladie cardiovasculaire étaient nettement moins sujet à des événements cardiaques indésirables majeurs que ceux qui n’en prenaient pas!

Parmi les 70 000 hommes présentant une dysfonction érectile, on a comparé ceux qui prenaient ces médicaments aux autres qui n’en prenaient pas.

Les résultats

  • 39% de taux de mortalité en moins par maladie cardiaque
  • 22% de réduction du taux d’angor instable (angine de poitrine)
  • 17% de taux d’insuffisance cardiaque en moins
  • 15% de réduction du taux de revascularisation: angioplastie, stent et pontage coronarien
  • 13% de moins d’autres événements cardiovasculaires

Le taux de mortalité était inférieur de 25% quelqu’en soit la cause.

Ce bénéfice sur les événements cardiaques majeurs a été également observée chez les diabétiques qui comme nous le savons, présentent des risques CV importants.

Cette étude n’est qu’une observation a posteriori. D’autres études sont nécessaires pour affirmer que ces médicaments inhibiteurs de la PDE5 ont des propriétés cardioprotectrices. Un avis médical est toujours utile voire nécessaire avant l’utilisation des IPDE5.

Auteurs de cette étude:

Robert A. Kloner, MD, PhD1,2,*, Eric Stanek, Pharm D3,4, Christopher L. Crowe, MPH3, Mukul Singhal, PhD3, Rebecca S. Pepe, MPH3, Julia Bradsher, PhD, MBA1,
Raymond C. Rosen, PhD
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Un heureux événement?

La venue d’un enfant dans un couple semble être, à priori, un heureux événement, sauf que dans les deux ans qui suivent 25% des couples concernés se séparent! Seule une poignée, de nos jours, arrive à surmonter «ces moments de bonheur»! 

Explications…

Avant la grossesse de Madame on imagine que la venue d’un enfant va consolider le couple, le renforcer, le solidifier…On n’imagine jamais qu’une personne aussi petite puisse provoquer autant de chamboulements sur ce couple qui devient une famille. Auparavant tout semblait se passer pour le mieux: les yeux dans les yeux, l’amour et le désir étaient presque toujours au rendez-vous. Puis brutalement, elle sent son désir diminuer, l’amour est présent, mais elle ressent plus de fatigue, de nausées. Des changements hormonaux sont en cours ; ils vont modifier profondément la sexualité du couple.  En effet si la femme toujours amoureuse ressent moins de désir, son partenaire ne comprend pas qu’elle ait moins envie de faire l’amour, c’est le début des frustrations. 

Un répit provisoire…

Fort heureusement, un répit survient: le deuxième trimestre de grossesse s’annonce sous de meilleurs auspices: l’augmentation de sécrétion de la progestérone et de la testostérone associée redonne un coup de vigueur au désir féminin, sauf que son ventre rond commence à troubler Monsieur. Ce n’est plus vraiment sa femme, mais une future mère qu’il a devant lui. Ce n’est plus la même, aussi séduisante et puis ne craint-t-il pas de détraquer quelque chose, de blesser l’enfant à naître. Il n’est plus le seul avec elle

Et de courte durée…

Le troisième trimestre est là: le ventre devient plus gros, la fatigue s’accentue ainsi que tous les petits problèmes liés à la grossesse, douleurs, insuffisance de lubrification, gênes, etc… Il n’est pas nécessaire d’entrer dans les détails. 

Un conflit conjugal latent…

Monsieur commence à se sentir en situation de manque. Il contient sa frustration, en se disant que dans quelques semaines tout sera revenu dans l’ordre…sauf qu’après avoir accouché, les choses ne vont pas s’améliorer. L’appareil génital féminin a besoin de temps pour retrouver sa configuration normale. Et par ailleurs, elle déprime (le fameux baby blues), indifférente, totalement centrée sur son enfant. Les nuits sont plus difficiles, entrecoupées des biberons ou de la tétée. Il se réveille de mauvaise humeur surtout que les rapports sexuels n’ont toujours pas repris: «excuse moi, je suis fatiguée, soit patient; cela ira mieux dans quelques temps».

Les illusions perdues

Déçu ne pas retrouver la femme des débuts, il regarde les autres femmes. À la maison, elle lui demande de l’aider, de s’occuper un peu plus de l’enfant. Il le fait avec plus ou moins bonne grâce; mais c’est vraiment pas trop son truc! Peut-être plus tard quand il pourra s’en faire un copain ou une amie, les choses seront différentes. Quant à elle? Elle se sent incomprise, son désir devient de moins en moins important. Déjà avant la grossesse, ce n’était pas extraordinaire, mais elle était amoureuse et avait envie de lui faire plaisir de lui montrer son amour. Comme si faire l’amour fabriquait de l’amour. Il devient désagréable, toujours en train de critiquer la moindre chose. Ayant repris son travail, fatiguée, voire épuisée, elle doit s’offrir en plus les corvées ménagères. 

Une caricature?

Pas tant que cela! C’est un reflet très proche de la réalité vécue par de nombreux couple. « Il est bien sûr simple, voire simpliste d’en attribuer l’entière responsabilité à cet «heureux événement« . On ne peut nier que la grossesse, l’accouchement, le post-partum, l’ »élevage » et l’éducation d’un ou de plusieurs enfants ne puissent transformer le couple. En fait les «difficultés» inhérentes à la vie ne sont la plus part du temps que les révélateurs d’une situation préexistante. L’euphorie de l’amour naissant masque la réalité de chacun. C’est la phase de séduction. On ne voit et ne montre que les choses qui nous plaisent. Bien sûr les défauts de chacun sont présents, mais avec le temps, cela s’arrangera. Il ou elle finira bien par changer!

La solution

Passé les premiers feux de l’amour, les voiles commencent à s’entrouvrir ; on découvre que l’autre n’est pas l’homme ou la femme idéale. Les choses semblent subtiles et sans importances et pourtant, elles seront le terreau sur lequel le couple risque d’aller à sa destruction. La première chose à faire est donc de jouer carte sur table ; s’il y a erreur de casting il vaut mieux agir dès maintenant car la naissance d’un enfant  qui devrait symboliser l’union du couple ne va pas arranger les choses mais plutôt les compliquer.  L’amour devrait nous permettre d’accepter l’autre dans ses différences à condition d’en être conscient. Avant la rencontre chacun avait sa propre histoire, son propre système de référence, un dictionnaire différent, il va falloir en construire un commun où mes mots, les expressions, les attitudes auront le même sens et ne seront plus source d’interprétation et de distorsion.

Une rupture nécessaire

Il ne faut jamais perdre de vue non plus que créer un couple puis une famille, c’est « rompre » les liens avec celle d’où on est issu. Si nos parents sont « aimables », nous ne sommes plus les enfants de… Facile à dire mais pas toujours facile à faire quand sa compagne passe chaque jour 1h au téléphone avec sa mère ou quand Monsieur va bricoler tous les samedis avec son père. Ne parlons pas des déjeuners dominicaux hebdomadaires! Cette rupture qui n’est pas un manque d’affection est  indispensable si on désire vraiment construire sa propre vie. Se parler, communiquer, échanger, se respecter, s’accepter dans ses différences, rompre avec son passé permettront au couple de se construire et d’envisager toutes les perturbations  naturelles de la grossesse, de la maternité et l’arrivée d’une nouvelle personne avec le maximum de sérénité.

D’OÙ L’IMPORTANCE DE FAIRE LE DEUIL DE CE QUE L’AUTRE N’EST PAS. C’est à partir de cet instant que le couple pourra ne pas se construire pour le pire, mais pour le meilleur.

Une fellation mortelle!

L’histoire est rapportée dans le revue canadienne Allergy, Asthma & Clinical Immunology. Les Urgences sont appelées pour un jeune homme qui présente d’importantes difficultés respiratoires avec une perte de connaissance. Elles sont apparues au cours d’une fellation avec un partenaire rencontré sur un site de rencontre. Malgré le traitement effectué par les secours, il décédera à l’hôpital 24h plus tard.

On apprendra par la suite qu’il était allergique aux arachides (cacahuètes) et que son compagnon avait consommé du beurre de cacahuètes quelques heures avant la rencontre.

Il faut savoir que les allergènes, ces protéines alimentaires peuvent persister plusieurs heures après leur ingestion. Présentes dans la bouche, on les retrouve aussi dans le liquide séminal (le sperme). Selon un allergologue italien il est même possible de développer une réaction allergique légère ou modérée (rougeur, démangeaison) à la suite d’un baiser. Le corps à corps des relations intimes peut provoquer parfois quelques réactions allergiques. Penser aux parfums et eaux de toilette.

Si ce cas reste exceptionnel, les relations intimes sont parfois responsables de réactions allergiques, généralement modérées. Elles vont s’aggraver avec leur répétition si elles sont ignorées. Le latex des préservatifs en est le plus souvent responsable. Certaines personnes sensibles peuvent présenter des réactions allergiques (rhinite ou asthme) au sperme ou même à l’activité physique lors des rapports sexuels. C’est l’asthme de la lune de miel!

La Prévention

Si ces allergies sont connues et elles sont nombreuses, il semble utile de prévenir le ou la partenaire! Il existe des préservatifs sans latex. En cas de risque d’anaphylaxie sévère, il est impératif d’avoir avec soi de l’adrénaline injectable. Elle est prescrite systématiquement par le médecin, dans ce cas.

Comment se forment les couples, suite et fin…

Le seuil de rupture ou…

Alexis termine sa journée de travail, il est sur le point de rentrer quand un de ses copains l’appelle pour l’inviter à une sortie entre amis. Il accepte et rejoint le groupe. Il ne téléphone pas pour prévenir Véronique qu’il ne sera pas là ce soir, cela ne lui vient même pas à l’idée, une scène de plus ou de moins, il ne se sent plus concerné par leur relation, il n’a même plus l’impression de faire partie d’un “couple”. Il ressent surtout de la lassitude et espère que la séparation ne sera pas trop pénible…

Quand les griefs atteignent un certain seuil, le contrat est rompu. Le membre du couple du couple qui a franchi cette limite passe dans une perception toute différente de l’autre. Des paroles ou des actes irréparables viennent séparer le présent de l’avant et interdisent tout espoir de renouer une relation. Le couple se sépare, et bien que ce soit facilité en regard des moeurs et des lois, le vécu de la rupture renvoie à un sentiment d’échec, une meurtrissure de l’ego…

La rupture est d’autant plus difficile que chaque membre du couple n’a pas le même schéma de seuil. Un décalage entre les deux accroît la souffrance et le ressentiment, celui qui n’a pas atteint le seuil veut croire qu’un retour en arrière reste possible. Celui qui a franchi le seuil se sent désormais étranger à ce qui fut son couple, l’autre lui semble trop prévisible et trop différent de l’âme soeur qu’il avait cru trouver. Un sentiment d’incompréhension et d’abattement s’installe face à l’absence de réponse à la question: “comment en est-on arrivé là?”.

Deux possibilités s’offrent alors au couple dont au moins l’un des membres a dépassé le seuil: la rupture, ou le nouveau départ. Cette seconde chance s’appuie sur le deuil de sa quête initiale et sur la capacité de chacun à réaliser une remise en question réaliste.

Pour beaucoup de couples, c’est à partir de ce deuil qu’une relation véritablement authentique s’est mise en oeuvre.

Les tempêtes du seuil ont fait apparaître les valeurs essentielles de chacun. Elles ont mis à nu les caractères, ont révélé les facettes sombres de chaque personnalité. Chaque partenaire soudain devenu étranger à son couple peut du même coup bénéficier d’un nouveau potentiel d’intérêt, rendu plus sage par la traversée des chaos, on est capable d’énoncer clairement les règles d’un nouveau contrat, d’autant plus qu’on aura mesuré concrètement les risques du non-dit.

Désormais, on apprend à se contenter de ce que l’autre apporte et l’on cesse de vouloir rendre la réalité conforme à ses illusions.

Et surtout on découvre dans le calme qui suit la tempête combien il est sécurisant de naviguer avec une carte fidèle des courants, des écueils, des havres de paix et des zones à risque qui jalonne l’océan de la vie à deux…

Après la déconstruction…

Véronique a décidé de partir, ou plutôt, elle s’est laissé convaincre que la rupture était nécessaire, malgré sa peine, elle a repris ses habitudes, juste un peu amère de temps en temps… Pourtant, quelque part en elle, elle a la certitude qu’elle l’aime encore, qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer, elle a beau se dire que c’est absurde… Plusieurs mois ont passé, Alexis s’est d’abord senti comme soulagé après le départ de Véronique, il a multiplié les rencontres, les sorties, sans jamais parvenir à se sentir pleinement satisfait. Véronique lui manque, et il ose enfin se l’avouer. 

Le “hasard” va s’en mêler…

Un soir ils se croisent en faisant leurs courses, ils échangent quelques banalités, rien de plus, mais décident de se revoir..

Ce qui les lie l’un à l’autre a plus de force que ce qui les sépare, au prix de quelques recadrages, Véronique et Alexis forment un couple uni où chacun parvient à s’épanouir.
Tout se passe comme si on se redécouvrait, mais cette fois, on se montre tel qu’on est. On a fait le deuil de l’inaccessible image, on a cessé de jouer un rôle pour s’accepter avec ses qualités et ses défauts, une relation solide peut à présent se construire.

La première fois, on avait voulu bâtir un somptueux château, mais le terrain manquait de stabilité, on avait sacrifié les fondations et tout misé sur la décoration.

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Aujourd’hui, le couple élabore un projet qui lui ressemble, construit à partir de ce que chacun apporte réellement. Il faut aussi redéfinir un véritable contrat de couple, en indiquer clairement les valeurs fondatrices, et spécifier les transgressions qui conduiraient à la rupture. Cela demande du courage et de la détermination, construire une alliance avec l’autre, c’est accepter le risque du dévoilement de soi dans le regard de l’autre comme vis-à-vis de soi. C’est une chose de connaître ses faiblesses, c’en est une autre que d’accepter leur visibilité.

Être deux n’implique ni de renoncer à ses idéaux, ni à son identité mais de les accomplir ensemble.

Tout ne se finit pas aussi bien. Une aide extérieure est parfois nécessaire.

Comment se forment les couples, suite…

Les attentes

Alexis regarde sa montre, et il prend congé de ses amis, il se hâte de rentrer retrouver sa chérie, de la prendre dans ses bras, l’embrasser et l’entraîner vers la chambre… En même temps, il éprouve une légère tension, il n’aime pas beaucoup la tenue jogging informe qu’elle porte “à la maison”, il rêve de la trouver ardente et passionnée… Peut-être aura-t-elle allumé les bougies, mis une musique douce… Ah, non, on est lundi, aucune chance pour ça. La fête c’est le jeudi soir…

Quand la relation s’installe dans la durée, survient une phase de construction d’habitudes, d’attentes, d’une sorte de culture “nous deux”. Le couple fonctionne sur les présupposés que chacun attribue à la “belle image”, sans toutefois vérifier qu’ils lui appartiennent. Plus le système de valeurs du couple repose sur un idéal d’égoïsme à deux et plus facilement le quotidien se jalonne d’habitudes et d’attentes. Or, quand s’installent les routines, l’autre finit par perdre de son attrait, de son mystère. Les attentes deviennent si présentes qu’elles remplacent peu à peu le goût de la surprise, la spontanéité. Le couple en vient à s’organiser; des plaisirs et les rituels remplacent peu à peu les improvisations créatives, palliant l’extinction de la découverte.

Répéter à l’infini les mêmes gestes, les mêmes mots prend une allure incantatoire, comme s’il fallait conjurer la menace de l’extinction d’une flamme vacillante. Elle parle de “son couple” comme d’une entité virtuelle mise à distance, il évoque “sa chérie” comme une sorte de tyran et feint de craindre ses reproches s’il fait un écart de conduite ou manque à ses “devoirs”.

Le couple peut s’installer très durablement dans cette logique relationnelle: chacun prend ses distances, mais reste relié à l’autre par un fil invisible fait de divers intérêts partagés. Le couple vogue sur un océan ou se succèdent tempêtes et calme plat, faisant escale dans des ports connus à l’abri des surprises. Il n’évolue pas, il garde la nostalgie des premiers temps, et tente avec plus ou moins de réussite de recréer l’ambiance.

Le Ras-le-bol…

Le 3, puis le 4 Février ont passé, Alexis n’a même pas pensé à lui souhaiter sa fête. Véronique est déçue, du coup, elle n’a pas envie de faire le moindre effort, d’ailleurs, en fait-il lui des efforts? Combien de fois lui a-t-elle demandé d’être à l’heure quand ils se donnent rendez-vous et combien de fois a-t-elle attendu en vain, avant qu’il l’avertisse pas sms qu’il ne viendrait pas? Véronique ne compte plus les détails, ce qui n’était qu’un vague doute, est devenu une intuition et tout le prouve: il ne l’aime pas! Du moins pas comme elle voudrait être aimée, au fil des habitudes, il ne fait plus attention à elle.

La phase de construction des attentes peut aussi évoluer vers une attitude comptable des manquements de l’autre: l’accumulation, le ras-le-bol. La substitution de l’improvisation par les rituels minimise sans aucun doute le risque des surprises, mais pousse bientôt chacun à observer impitoyablement les fautes de l’autre. Et tous deux de guetter l’erreur, l’oubli, le manquement pour mieux justifier les reproches qu’ils s’adressent.

Les justifications, même fondées seront désormais comprises comme de nouvelles hypocrisies, des mensonges de mieux en mieux élaborés. Le couple est entré dans une logique d’affrontement, l’autre n’est plus un partenaire mais un ennemi, et l’enjeu de la relation se centre désormais sur les victoires d’amour-propre.

Là encore, cela peut durer très longtemps, chacun campe sur sur son terrain, les conflits deviennent le mode de communication dominant, et, si on parvient de temps en temps à se réconcilier sur l’oreiller, la trêve n’est que momentanée, les hostilités reprennent dès que l’apaisement bienfaisant de l’orgasme se dissipe. Tout s’articule autour d’un contrat tacite que l’autre transgresse d’autant mieux que poser clairement les termes de l’accord risquerait de rencontrer un refus de l’accepter.

Alors, pour mieux éviter de confronter pacifiquement ses attentes, on a préféré faire comme si elles étaient connues et acceptées, et se laisser croire que l’autre aurait du le savoir… Pour éviter de reconnaître ses torts, son manque de courage, et surtout d’admettre qu’on s’est trompé, on trouvera plus économique pour l’orgueil de faire porter à l’autre la responsabilité de la dérive conflictuelle de la relation.

À suivre…

Comment se forment les couples?

Ni les réponses de la sociologie, ni celles de la psychologie et encore moins celles de la philosophie n’apportent de certitude absolue. Faut-il se résigner et attendre d’un art divinatoire qu’il nous révèle notre destin conjugal? Envoyez “mon chéri” par SMS et obtenez une réponse “personnalisée” pour savoir si c’est juste un gentil flirt ou l’homme de votre vie! Et si on prenait le risque de réfléchir pour comprendre comment on passe de l’émerveillement de la rencontre, du “coup de foudre” à l’accumulation de griefs ou bien à la construction d’une relation épanouissante et durable?

L’émerveillement

avec modération

Alexis a rencontré Véronique chez des amis, il sont tombés follement amoureux dès cet instant et depuis ils ne se quittent plus. Alexis a le sentiment d’avoir enfin trouvé celle qu’il cherchait en vain dans ses précédentes aventures amoureuses, cette fois c’est la bonne! Il ne doute pas, Véronique est bien la femme de sa vie, pour un peu il se mettrait à croire en la magie, tant ce rêve lui semblait jusqu’alors pure fiction. Véronique est belle, elle le comprend sans qu’ils se parlent comme si elle le connaissait depuis toujours, elle suscite en lui des émotions et des désirs d’une intensité jamais encore éprouvée. Alexis déborde d’optimisme et de bienveillance, il se surprend à faire des projets qu’il s’interdisait avant, Véronique à ses côtés, il se sent plus fort et capable de mener à bien les plus audacieuses entreprises.


Souvent décrit dans les récits, les romans et les traités de psychologie, ce moment exceptionnel surgit brutalement, rompant d’un coup avec nos habitudes et balayant nos convictions. Ce que l’on tenait pour de naïfs bavardages de romans à l’eau de rose prend une dimension surprenante, et si c’était vrai, ces histoires de coup de foudre, de femme fatale, d’homme de sa vie? L’autre a fait irruption dans notre paysage sentimental et tout est changé. Délicieusement bouleversés, nous voyons soudain ce que nous ignorions la veille, nos perceptions gagnent en intensité, une vigueur nouvelle baigne nos émotions. C’est comme si l’on se réveillait après une longue hibernation en demi teintes, cette mise en sommeil des sens semble les aiguiser, un immense appétit de vie s’impose: aucun doute, on est amoureux!


On chercherait en vain une explication scientifique, l’état amoureux, s’il peut être constaté, observé, pourtant échappe aux critères, aux normes. Le sociologue italien Francesco Alberoni, dans son ouvrage intitulé “Le choc amoureux” (1993) décrit avec précision ce qui se passe quand on “tombe” amoureux, comment l’amour transforme notre vision de l’autre, et le sens que nous donnons à notre vie, cependant, on chercherait en vain une explication…

La belle image

Véronique a changé, sa meilleure amie jalouse son teint parfait, sa ligne fluide, et cette sorte de légèreté lumineuse qui émane de sa personne. Aucun doute, elle est amoureuse, et son chéri possède toutes les qualités qu’elle attend d’un homme. Il est gentil, attentif, sentimental, romantique, il fait l’amour comme un dieu et il n’a peur de rien. Il lui dit des mots qu’aucun homme auparavant n’a prononcés, il l’aime et ne craint pas de montrer ses sentiments. Alexis, c’est “son” homme, elle le sait, ils sont faits l’un pour l’autre! Certes, il est un peu brouillon, il ne range pas ses affaires, mais quoi, avec ses responsabilités il ne peut pas penser à tout, Véronique adore sa décontraction en toutes circonstances, avec un homme tel que lui, elle se sent prête à affronter la vie…

L’amour étant reconnu, accepté, il convient maintenant de faire coïncider l’autre avec la belle image, le plus souvent inconsciente de l’être aimé. Nous sommes tous porteurs d’une image idéale de l’être aimé, les disciples de Freud y verront l’émanation d’une mère mythifiée, d’autres un reflet de déterminismes culturels et sociaux, d’autres encore comprennent cette construction comme un modèle narcissique: l’autre ne serait qu’un support à l’amour de soi même…

C’est une phase où l’on voit la vie “en rose”, tout ce qu’on découvre de l’autre, même des traits que l’on déteste d’habitude, revêt à présent une saveur irremplaçable. Quoiqu’il arrive, la vie n’a de sens que près de l’être aimé.

Cette phase est la plus caractéristique de l’amour, du moins selon la littérature et une sorte de tradition tacitement admise qui prône que l’amour ne s’explique pas, qu’il s’empare des coeurs sans tenir compte d’aucune règle. Blaise Pascal (1623-1662) écrivait dans ses Pensées “Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point”, cette phrase est demeurée célèbre et ne cesse de s’illustrer dans la littérature. L’amour impossible, l’amour qui donne la force d’affronter toutes sortes d’obstacles, n’ont jamais cessé de hanter l’imaginaire: littérature, cinéma, chanson, poésie .

Au cours de cette phase s’installe parfois une relation de dépendance: l’autre comble un manque structurel, c’est la “moitié” manquante, “l’âme soeur”. On croit alors que la présence de l’autre est seule capable de nous délivrer d’une constante frustration, d’une quête permanente qui échoue à fournir la complétude et renforce le manque.

L’autre se trouve bientôt investi d’un rôle qu’il n’a pas choisi, mais s’il y trouve son compte de satisfaction, la relation peut s’installer dans la durée. La passion amoureuse, la jalousie, les sentiments occupent toute la scène psycho-émotionnelle, et chacun reconnaît en l’autre son idéal… Enfin, la phase de la belle image renforce le sentiment de ne plus être tout à fait maître de la situation, l’amour pilote et on lui prête volontiers une forte propension à prendre et à exercer le pouvoir sur les êtres devenus ses proies.

A suivre…

Désir et Plaisir de la Femme, les étapes vers une réjouissante révolution

La tenture de la Dame à la Licorne intitulée «à mon seul désir» fut découverte en 1841 par Prosper Mérimée dans le château de Boussac, alors sous-préfecture de la Creuse. C’est l’écrivain George Sand qui la fit connaître et entrer dans la légende. Edmond Du Sommerard fit l’acquisition de cette tapisserie, et en précisa l’origine (fin du 15ème siècle). Six pièces composent l’ensemble, cinq d’entre elles illustrent chacun des sens. La sixième « A mon seul désir » se distingue des autres. Des animaux fabuleux, lion et licorne, portent des armoiries, qui ont permis d’identifier le commanditaire Jean Le Viste, puissant personnage proche du roi Charles VII. Des animaux familiers, lapin, oiseaux, singe, habitent les fonds des tapisseries et créent un univers de rêve. Les symboles de l’amour et de l’érotisme foisonnent.

Ces thèmes ô combien ressassés n’offrent plus guère de surprises, piégés dans un discours «sexologiquement correct», composé original d’angélisme, de pruderie (et oui !) , teinté de quelque jargon psy pour agrémenter le tout, et placé sous l’aile largement complaisante de la science. Une avalanche de recettes toutes plus miraculeuses les unes que les autres, nous promettent le septième ciel en un temps record, et gare aux récalcitrantes, aux réfractaires à l’orgasme, on aura tôt fait de les classer irrécupérables et de leur conseiller avec une bonne dose de commisération méprisante de confier leurs troubles à un « psy. »

Et si on avait tout faux ? Et si on n’avait rien mais alors rien compris au plaisir féminin et encore moins à son désir…

Dans notre dossier, nous allons d’abord rappeler les bases qu’on a tendance à oublier, puis cheminer à travers différents contextes, anatomie, physiologie, mais aussi mode de pensée, langage, représentation, au passage, nous en profiterons pour tordre le cou à quelques idées toutes faites… Un fois compris le mécanisme psychologique initial, les quelques barrières qui subsistent ne résisteront pas longtemps face à la nouvelle énergie d’un désir tout neuf et prêt à conduire vers la plus totale jouissance.

Nous allons donc aborder ces différents sujets (suivre les liens)

Les différents niveaux de la sexualité

Le plaisir et le désir

Le désir fusionnel et le mythe de l’androgyne

La pensée analogique

Savoir ne suffit pas!

Sexualité et biologie

Un sujet qui fâche: le point G

Les entraves au désir

La thérapie 

Eros et Psyché, une histoire où l’amour triomphe

Ou comment le Mythe indique les chemins de l’extase.

Les histoires d’amour qui hantent les romans depuis des siècles, prennent leurs sources dans les récits mythiques. Aphrodite, Déesse de l’amour, y joue un rôle plus ou moins direct, toujours passionnel, mettant l’accent sur son exigence de pouvoir sur les cœurs et les désirs.
Les mythes présentent aussi des thèmes fantasmatiques intemporels. Enlèvement, rapt, amour les yeux bandés,vulnérabilité de l’amant ou de l’amante, dangerosité de la femme, transgression de l’interdit, tout est déjà là, prêt à franchir allègrement les siècles…
Psyché, qui signifie « âme » en grec ancien, est représentée sous les traits d’une ravissante jeune fille munie d’ailes de papillon, un peu à la manière dont on représente les fées dans les contes anglo-saxons. Voici son histoire, d’après le poète Latin Apulée (Métamorphoses IV).

Eros et Psyché par Batoni

 » Il était une fois un roi, père de trois filles, dont la cadette, Psyché, était d’une si parfaite beauté que les habitants du pays en négligeaient le culte d’Aphrodite pour venir l’adorer. Offensée, la déesse décide de punir la jeune fille, et envoie Eros, son fils, avec pour mission de lui inspirer une passion pour l’être le plus monstrueux qu’il trouverait. Mais les choses ne se passent pas comme prévu, Eros tombe éperdument amoureux de la belle princesse et désobéit à sa cruelle maman. Toutefois, il redoute, non sans raison la fureur d’Aphrodite, et, pour la ménager convainc Apollon d’envoyer un oracle au père de Psyché afin qu’il l’abandonne sur un rocher isolé, dans sa tenue funéraire qui n’est autre que sa robe de mariée.« 

L’enlèvement de psyché par William Bouguereau

Psyché, toute vêtue de noir, attend, soumise et résignée d’être emportée par un monstre. Mais, ce n’est que l’innocent Zéphyr qui l’enlève et la transporte sur son souffle léger jusqu’en un mystérieux palais magique dont elle est la seule habitante. La nuit, Eros, son amant ayant pris forme humaine, la rejoint… Il lui fait promettre de ne pas chercher à le voir, ni à savoir qui il est, si elle rompt cette promesse, l’enfant qu’elle porte ne sera qu’un être mortel alors qu’elle peut donner le jour à un véritable dieu immortel.

Psyché s’ennuie un peu et implore son amant de lui permettre d’aller voir ses deux sœurs, il accepte de les faire venir au palais, mais exige à nouveau la totale discrétion de Psyché. Cependant, ses sœurs, malades de jalousie devant les richesses du palais et le bonheur de leur cadette, la persuadent qu’elle est en danger et que son amant est en fait un horrible monstre qui va tôt ou tard la dévorer…Elle et l’enfant qu’elle porte. La pauvre Psyché, folle d’angoisse va rompre sa promesse… Munie d’une lampe à huile et d’un poignard, elle attend que son amant soit endormi et le regarde. Elle s’émerveille de sa beauté, mais, maladroitement le blesse en faisant tomber sur sa peau une goutte d’huile brûlante de la lampe. La douleur éveille Eros qui s’enfuit, le palais magique disparaît à son tout. Les sœurs de Psyché, persuadées que le beau fugitif va se tourner vers elles, se jettent l’une après l’autre du haut du rocher, mais périssent écrasées, nul Zéphyr ne les sauve.

Psyché décide coûte que coûte de retrouver son amant, et part à sa recherche, mais elle ne rencontre qu’hostilité et finit par arriver chez Aphrodite qui l’accueille pour en faire son esclave et l’accabler de tourments. C’est ainsi qu’elle lui demande d’effectuer quatre tâches réputées impossibles, pourtant, chaque fois Psyché réussira.

La vengeance d’Aphrodite

Aphrodite répand sept sortes différentes de graines dans une pièce et ordonne à Psyché de les trier avant la tombée de la nuit. Une colonne de fourmis viendra l’aider. Elle exige ensuite que Psyché lui apporte un écheveau de la laine de moutons dorés réputés mangeurs d’hommes. Un roseau lui apprendra comment obtenir la laine des moutons endormis. Psyché devra ensuite remplir une jarre de l’eau du Styx, dans les montagnes d’Arcadie. Mais elle est terrifiée par les précipices, mais un aigle, qui a une dette envers Eros, ira chercher l’eau. Aphrodite exige enfin que son esclave aille chercher un flacon d’onguent chez Perséphone, la déesse des Enfers. Cette fois Psyché se désespère et elle tente de mettre fin à sa vie en se jetant du haut d’une tour. Sa détresse émeut les vieilles pierres et, la tour, prenant une voix humaine lui donne, des instructions pour surmonter l’épreuve.

«Arrête-toi, pauvre petite. Pourquoi veux-tu te détruire ? Si tu meurs, tu ne pourras plus jamais revenir dans le monde. Marche toujours vers l’Ouest jusqu’à ce que tu atteignes une. grotte cachée dans des rochers noirs. Entres-y et traverse le sombre couloir qui mène aux Enfers. Mais tu ne dois pas partir les mains vides : prends avec toi deux gâteaux au miel et mets deux petites pièces d’argent dans ta bouche. Sur ta route, ne parle à personne. Jette un gâteau à Cerbère, le chien à trois têtes, et il te laissera passer. Lorsque tu auras atteint les bords du Styx, laisse Charon lui-même prendre une pièce de monnaie dans ta bouche. Le cadavre d’un vieil homme flottera sur l’eau et te suppliera, les bras tendus, de le faire monter dans ta barque. Ne fais pas attention à lui. N’aide personne sur ton chemin, tu pourrais ainsi perdre ton gâteau et plus jamais tu ne reverrais la lumière du jour. Quand Perséphone aura rempli la boîte avec la pommade, ne l’ouvre pas. Rapporte-la fermée à Aphrodite. Au retour, offre une autre pièce à Charon et jette le deuxième gâteau au chien à trois têtes. Si tu suis très scrupuleusement tous mes conseils, ta mission sera couronnée de succès. »

Le baiser d’Eros et Psyché par Canova

Dans le même temps, Eros qui regrette sa femme, s’approche du trône de Zeus et avoue qu’il a désobéi à sa mère. Il obtient la permission d’épouser Psyché. Mais cette dernière, vaincue une fois encore par sa curiosité, ne peut résister au désir d’ouvrir le flacon malgré l’interdiction de la tour. Le flacon ne contient pas de baume mais un sommeil mortel qui envahit l’imprudente, et c’est ainsi qu’Eros la retrouve. Le jeune Dieu la ramène à la vie en la frappant d’une flèche, puis il s’empresse de rentrer au palais pour tenter de convaincre sa mère de pardonner. 
Il faudra cependant l’intervention directe de Zeus pour qu’Aphrodite consente à oublier sa colère. Psyché est conduite jusqu’à la demeure des Dieux sur l’olympe ou Zeus lui offre un coupe d’ambroisie qui la rendra à son tour immortelle. L’enfant d’Eros et Psyché est une fille qui reçoit le nom de Volupté… »

Lire le mythe entre les lignes

Psyché reçoit le premier baiser de l’Amour, François Gérard 1798

Chaque détour de l’aventure de Psyché révèle des métaphores qui renvoient à une certaine vision du monde réel et imaginaire. Par exemple, l’acharnement de l’héroïne à vouloir retrouver son amour, et la récompense de ses efforts, évoque l’immortalité de l’âme qui triomphe des épreuves que ses erreurs ont engendré. La curiosité de Psyché la pousse sans arrêt à commettre des fautes qui, paradoxalement, vont lui permettre d’affronter sans cesse de nouvelles épreuves, jusqu’à atteindre la « perfection »…Le personnage de Psyché est une incarnation de l’âme avec ses élans, ses contradictions, ses secrets…La Psychologie se donne pour ambition d’explorer cet univers…

L’insatiable curiosité de Psyché est aussi une métaphore du désir amoureux sans cesse en éveil qui conduit à prendre des risques…
De nombreux détails évoquent quant à eux, un lien puissant entre « aimer » et « s’abandonner aveuglément au plaisir » pour atteindre le « bonheur ». Psyché, au début de son aventure est livrée à un « monstre », elle accepte son destin et se trouve alors transportée jusqu’en un séjour paradisiaque. On peut comprendre ce récit comme une métaphore de l’accession au plaisir : s’abandonner, se laisser aller, pour mieux s’envoler vers le « 7ème ciel ! ». Un peu plus tard, elle doit accepter de s’abandonner « aveuglément » à son amant, faire confiance à ses sensations et non à ses savoirs, pour que la magie de l’amour perdure.
Lire les aventures amoureuses de la mythologie conduit le lecteur curieux à travers les chemins de traverse . C’est un retour aux sources des fantasmes qui hantent depuis lors l’imaginaire érotique
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Le couple et sa sexualité

La dissociation entre l’acte sexuel et la procréation rendue possible grâce à la contraception orale a donné à la sexologie actuelle ses raisons d’être, ses moyens et ses thérapies. La femme maîtrise désormais sa fécondité et peut faire valoir ses attentes sexuelles, à l’homme de faire ses preuves de partenaire compétent. Si l’équipement bio-physiologique masculin montre toute son efficacité dans la reproduction (érection facile, éjaculation rapide, phase réfractaire courte chez l’homme jeune), cela ne suffit pas. La médecine sexuelle vient donc prendre le relai et apporte des solutions médicamenteuses à ce que la sexologie pionnière a désigné en tant que troubles: éjaculation prématurée, dysérection. Cette nouvelle discipline chercher aujourd’hui à traiter les dysfonctions sexuelles féminines comme celles des hommes, ce qui montre une profonde méconnaissance de celles-ci.

Une misère sexuelle!

Cette approche s’intéresse aux aspects pulsionnels qui caractérisent la sexualité de l’homme jeune, et fait l’impasse sur la dimension relationnelle, primordiale pourtant de la sexualité féminine. Ainsi, la misère sexuelle de nombreux couples provient d’une méconnaissance, d’une incompréhension de soi, aggravées par la représentation erronée que donne la presse féminine et les autres média de la sexualité sans parler de la pornographie. D’une part cette lecture tend à faire porter la responsabilité érotique à la femme, d’autre part, elle met en exergue un modèle masturbatoire de la sexualité. L’acte sexuel y devient une sorte de masturbation un peu améliorée où l’autre ne joue au final qu’un rôle d’objet assujetti à l’accomplissement d’une performance. Ces recettes ne sont d’aucune efficacité pour avoir une sexualité épanouie. Il faut donc apprendre à connaître, comprendre, se représenter et jouer de son sexe, organe de communication capable de transmettre sensations, émotions, et sentiments.

C’est évidemment moins simple que d’avaler une potion magique ou d’appliquer une de ces merveilleuses recettes qui font florés sur les réseaux sociaux…

La métaphore

Le sexe féminin (c’est aussi valable pour le masculin) doit être comparé à un instrument de musique. Il est complexe et doit être connu dans ses moindres détails. Puis il faut apprendre à s’en servir, à en jouer seul, à écouter avec attention sa musicalité. Enfin il faut s’accorder avec l’autre instrument, choisir une musique et se laisser emporter par ses émotions, ses sentiments. La perfection, l’extase sont atteintes lorsqu’on oublie l’instrument

C’est tout un apprentissage