DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

Les injections d’acide hyaluronique au niveau du Point G.

Une efficacité qui n’est pas scientifiquement prouvée

Une de mes patientes souffrant d’anorgasmie vaginale et ayant entendu parler des injections d’acide hyaluronique au niveau du point G me demande si cela pourra l’aider à résoudre son problème.

S’il fallait répondre franchement, je dirais qu’aucune preuve n’a été apportée en ce sens et que toutes les études scientifiques sérieuses concernant la sexualité féminine ignorent cette technique. Ce n’est pas sans raisons, jugeons en par un simple rappel de données anatomiques et physiologiques.

D’abord le fameux point G n’existe pas sur le plan anatomique:

Le point G vient de l’anglais G spot qui désigne une zone. C’est la partie du vagin qui est en rapport avec l’urètre. Il existe autour de l’urètre féminine un tissu richement vascularisé et également des reliquats embryonnaires de la prostate qui vont jouer un rôle dans l’éjaculation féminine. C’est en fait l’urètre qui est sensible ce qui explique d’ailleurs l’effet “érotique” de certains aliments épicés. L’urètre féminine a une sensibilité comparable à l’urètre postérieure de l’homme (la partie qui traverse la prostate). (Les homosexuels masculins savent très bien pour l’avoir expérimenté qu’une stimulation de la prostate lors de la sodomie peut provoquer un orgasme et une éjaculation.)
A “froid” la stimulation manuelle de cette zone aura tendance à provoquer un besoin d’uriner chez celle-ci. Le désir et surtout l’excitation sexuelle sont alors des préalables indispensables pour que cette même stimulation devienne source de plaisir.
Lors du rapport sexuel avec pénétration, la femme qui connaît son vagin et son plaisir va naturellement relever ses jambes afin de modifier l’axe de son vagin pour que le gland du pénis de l’homme vienne en contact avec cette fameuse zone située donc au niveau de la paroi antérieure du vagin lors des mouvements de va et vient et la caresser. Cela ne veut pas dire pour autant que la seule stimulation mécanique puisse déclencher un orgasme. En effet d’autres conditions sont nécessaires qui relèvent du psychisme féminin comme l’érotisation du vagin et où la relation amoureuse va jouer un rôle essentiel.

Certains praticiens “mécaniciens du sexe” croient et propagent l’idée qu’en rendant la zone G plus volumineuse par l’injection d’acide hyaluronique, ils vont développer et augmenter le plaisir féminin; c’est prendre le problème à l’envers, en effet il est tout à fait vrai que cette zone peut augmenter de volume, mais cela doit se faire naturellement et physiologiquement comme conséquence de l’excitation sexuelle et non l’inverse. Il est néanmoins possible que l’injection “irrite” l’urètre, faisant croire à la femme qu’elle est devenue plus sensible.


Chacune jugera si elle doit contribuer à augmenter le volume du compte en banque du “mécanicien” (l’intervention coûte plus de 1000 € et doit être régulièrement répétée car le collagène est résorbé progressivement par l’organisme) pour découvrir et développer le plaisir vaginal. Il ne faut jamais oublier que l’organe essentiel de notre plaisir est notre cerveau. Ce n’est pas en agrandissant nos oreilles que nous entendrons mieux!

Postures amoureuses du Tao

« L’union des Martins Pêcheurs » 

L’homme et la femme sont face à face, l’homme s’agenouille, il tient la femme par la taille, elle a les jambes détendues et lui sourit.

Aphrodite, Déesse de l’amour

Depuis la plus lointaine Antiquité, la plupart des civilisations ont vénéré une déesse, symbole de la féminité, de la fécondité, et de l’amour.

Le culte d’Aphrodite vient d’Asie, il émane de celui d’Astarté, divinité lunaire et principe de fécondité. Les Phéniciens firent connaître ce culte aux Grecs qui lui dédièrent de célèbres temples, comme à Paphos dans l’île de Chypre, ou Amathonte, dans l’île de Cythère… La plupart des cités grecques honoraient Aphrodite : Athènes, Thèbes, et surtout Corinthe, où un millier d’hétaïres (courtisanes) attendaient les pèlerins. Ce culte se développa très régulièrement jusqu’à l’époque romaine où Aphrodite renommée Vénus fut considérée, grâce à son fils Enée, comme la mère du peuple romain.

Aphrodite représente à la fois la beauté, l’amour, la vie, la mer et la victoire

les artistes depuis l’Antiquité la représentent entourée de symboles significatifs de sensualité (plantes et fleurs parfumées, myrte, œillet, jasmin) et d’ardeur sexuelle (animaux réputés très actifs comme le bouc ou le lièvre). Aphrodite possède en outre une ceinture magique (cadeau de Zeus) capable de réveiller l’ardeur des hommes et des Dieux engourdis dans la routine érotique ; selon la mythologie il arrive à la belle Déesse de prêter cet intéressant accessoire à Héra pour ranimer la flamme de son époux volage… 
Le terme « aphrodisiaque » décrit un attrait puissant pour l’amour sensuel ; la sexologie utilise le terme «anaphrodisie» pour désigner un manque ou une absence de désir.

La naissance d’Aphrodite reste un mystère

Pour Homère, elle était la fille de Zeus et de Dioné, et l’épouse d’Héphaïstos, les artistes et les poètes ne retiendront pas cette hypothèse trop banale. La version d’Hésiode, diffère complètement, il affirme qu’elle serait sortie de l’écume des vagues à Paphos ou à Cythère, sous sa forme parfaitement accomplie. Et il précise que cette écume provenait des organes sexuels que Cronos, Dieu du temps, avait tranché à Ouranos, Dieu du ciel et jetés à la mer. Aphrodite fut accueillie par Eros et chacun de ses pas fit naître des fleurs. 

Sa beauté est parfaite et sa sensualité illimitée, Aphrodite rend les dieux comme les hommes fous amoureux, et la liste de ses conquêtes est impressionnante.

Elle représente la transgression de l’ordre, le règne des passions, la toute puissance de l’élan vital que la société cherche à apprivoiser par ses lois, notamment celles visant à contrôler les femmes.
Épouse d’Héphaïstos, Aphrodite, fidèle à sa réputation multiplie les aventures; la mythologie grecque ancienne la présente sous un jour versatile et fantasque. La misogynie est une constante de la littérature comme l’illustrent notamment les maximes de Ménandre, le théâtre ou l’épopée, la femme précipite souvent l’innocent héros dans de périlleuses aventures. Homère raconte comment Hélios, le Soleil, révèle à Héphaïstos l’adultère de sa femme avec Arès; Héphaïstos les surprend ensemble, nus dans son lit, il les fait prisonniers dans un filet invisible. Puis convoque tous les dieux, à se régaler du spectacle, jusqu’au moment où Poséidon, Dieu de la mer, les incite à faire la paix. Des amours d’Arès et d’Aphrodite naissent Deimos et Phobos la Terreur et la Crainte. Arès, est le dieu de la guerre pour les Grecs, il représentent la barbarie, la sauvagerie, et non la gloire ou la vaillance que les Romains attribuèrent ensuite à Mars.

Pour la punir de ses inconduites Zeus inspire à la déesse l’amour d’un mortel, Anchise.

Mais cela n’arrêtera pas l’indomptable déesse, de ses amours avec Dionysos naît Priape, la divinité phallique, et de Poséidon, Eryx. Hermès, dieu des voleurs et messagers des dieux la courtise assidûment, en vain. Zeus, amateur de plaisanteries douteuses, vient en aide à Hermès en envoyant son aigle voler la sandale d’Aphrodite. Pour la récupérer, la déesse doit se soumettre aux ardeurs du fourbe. De leur union naît Hermaphrodite, de nature à la fois masculine et féminine.

Aphrodite n’a pas bon caractère, elle se venge des dieux et des humains qui l’offensent:

de Minos, roi de Crète, tombe amoureuse d’un taureau, et donne naissance à un monstre le Minotaure, qu’il faudra enfermer dans le labyrinthe du palais de Cnossos, et dévorera allègrement sa ration de jeunes gens, jusqu’à l’arrivée d’une certain Thésée.

Aphrodite châtie les femmes de Lemnos qui négligent son culte en les affligeant d’une odeur qui fait fuir leurs maris, mais, elle cède aux prières d’Héphaïstos et, à l’arrivée des Argonautes, les délivre de leur puanteur. Elle se montre particulièrement cruelle envers le fils de Thésée, Hippolyte, qui se croit hors d’atteinte des feux de l’amour; elle inspire à Phèdre, sa jeune et jolie belle-mère, une vive passion pour lui. Hippolyte repousse les avances de Phèdre, celle-ci, humiliée l’accuse d’avoir tenté de la violer, puis met fin à ses jours. Thésée, l’époux de Phèdre maudit alors son fils et le bannit. Hippolyte, muré dans son silence périt peu après de mort violente. 

Aphrodite se venge encore de la muse Clio, qui s’est moquée de sa passion pour un simple mortel Adonis, en la faisant à son tour tomber amoureuse d’un homme. La muse Calliope, pour avoir arbitré le conflit entre Perséphone et Aphrodite, au sujet d’Adonis, assiste impuissante à la mort de son fils Orphée. Pour avoir dévoilé à Héphaïstos son aventure avec Arès, Hélios subit aussi la vengeance d’Aphrodite. 

Enfin, la responsabilité d’Aphrodite dans la guerre de Troie n’est plus à démontrer! Jacques Offenbach, dans son opéra bouffe « La belle Hélène » fait chanter un air devenu célèbre  » dis-moi Vénus, quel plaisir trouves-tu à faire ainsi cascader la vertu? »

La littérature grecque, n’a aucune indulgence à l’égard d’Aphrodite, la passion amoureuse qu’elle provoque génère des troubles et constitue une menace pour l’ordre établi.

Aphrodite, en attisant les désirs sexuels se situe à l’opposé d’Héra, protectrice du couple et garante de la famille. Les Romains vont interpréter autrement le personnage, et mettront l’accent sur les forces bénéfiques de la déesse, le poète Lucrèce, (de naturae rerum)voit en elle le principe même de la vie.
Les innombrables représentations d’Aphrodite ont évolué au fil du temps. On la trouve d’abord à Paphos, sous la forme très orientale d’un simple cône ou d’une pyramide entourée de flambeaux. Plus tard, on la retrouve à Chypre sous la forme d’une idole, entièrement nue. Vers le début du IV siècle avant notre ère, elle adopte un nouveau look : grave, virginale, drapée dans un long chiton, et couronnée d’un diadème. L’Aphrodite voilée du Parthénon en est l’exemple caractéristique. Aphrodite Nikêphore (porteuse de la victoire), nue jusqu’à la ceinture, beaucoup plus sensuelle, se régale de son reflet dans un bouclier. L’Aphrodite de Capoue, d’Arles et de Milo illustrent cette version. Enfin, vers le milieu du IV siècle, le célèbre sculpteur Praxitèle montre Aphrodite entièrement nue, symbole de l’amour et de la grâce voluptueuse: sa célèbre Aphrodite de Cnide servit de modèles à de très nombreux artistes, notamment romains. 
Aphrodite, devenue Vénus a aussi inspiré les artistes de la renaissance comme Botticelli, Titien. L’universalité de Vénus traverse le temps, et depuis l’origine, les plus grands artistes ont honoré le culte de la Déesse à travers leurs chefs d’œuvre.

LES DYSÉRECTIONS

Entretien avec le Dr Patrice Cudicio, médecin, responsable d’enseignement pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie du Grand Ouest

En tant que sexologue, rencontrez-vous beaucoup de patients qui viennent vous voir pour des troubles de l’érection ? Constatez-vous une recrudescence particulière de ce phénomène ? Et si oui, comment l’expliqueriez-vous ?

Oui, c’est un des principaux motifs de consultation, cependant, on ne peut pas dire qu’il y en ait plus aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. La demande évolue cependant car aujourd’hui on sait qu’il est possible d’y remédier grâce à certains medicaments. La médiatisation du symptôme et de ses traitements expliquent aussi que si le nombre de cas n’est peut-être pas plus important qu’il y a 20 ans, les demandes sont cependant plus fréquentes! Par ailleurs, les patients qui viennent consulter ont parfois déjà eu un traitement qui n’a pas donné les résultats attendus, dans ce cas, des examens complémentaires doivent être envisagés avant d’adopter une attitude thérapeutique.

Quels « conseils d’urgence » donneriez-vous à un homme – et à un couple ! – confronté pour la première fois à une panne d’érection ? 

Pas de panique! Il peut s’agir simplement d’une fatigue ou d’un stress passager. Surtout s’il s’agit d’un homme jeune et en bonne santé. La survenue d’érections matinales et nocturnes doit rassurer. 

En cas de dysérection, préconisez-vous de consulter dès les premières manifestations ? Ou au contraire d’attendre de voir la durée et l’importance du trouble ? 

Oui, il faut consulter rapidement notamment si cette dysérection est source d’inquiétude. L’angoisse d’un nouvel échec s’ajoute alors au symptôme et l’aggrave. 

Comment les hommes réagissent-ils face à ce problème ? Pensez-vous que beaucoup d’hommes ont tendance à reculer l’échéance de la consultation, par gêne ou honte ? Ont-ils tendance à se dire « ça va s’arranger » ou à jouer la politique de l’autruche ? Et sont-ils à l’aise quand vient l’heure de consulter ? 

Ce n’est pas si simple, tout dépend d’abord de qui émane la demande. Une panne sexuelle peut aussi être en rapport avec un manque de désir. Il arrive qu’elle ne survienne que dans certaines circonstances. Quand le patient est motivé, il n’hésite pas à consulter. Malheureusement, on voit encore trop fréquemment des hommes venir consulter, plusieurs mois, voire plusieurs années après l’apparition des premiers symptômes.
Il faut également savoir, chose très importante qu’une dysérection peut être un signe évocateur d’un risque cardio-vasculaire (infarctus, AVC). 

Dans le même ordre d’idée, est-ce que dans la psyché masculine, la dysérection est vécue comme une atteinte grave à l’identité sexuelle, à la virilité ? Quelle est votre position à ce sujet ? 

Tout dépend de l’investissement personnel et de la place que tient la sexualité. Bien entendu, le retentissement psychologique est toujours présent. L’identité sexuelle n’est pas remise en cause, mais davantage le rôle sexuel. Certains hommes pensent qu’arrivés à un certain âge, c’est normal. L”’impuissance” sexuelle peut être évocatrice d’autres impuissances: vis à vis de soi, de l’autre ou de la société! 

En général, comment le vit la (le) partenaire ? On parle rarement de l’impact d’une dysérection sur l’autre membre du couple…? 

L’autre membre du couple peut aussi se sentir en échec, penser qu’il (elle) n’est plus desirable; nombreuses sont les femmes qui évaluent l’amour de leur conjoint à la qualité de leur érections! Mais le plus souvent, c’est une frustration qui apparaît. Dans certains couples, le (la) partenaire préfère passer le problème sous silence, ou tenter d’appliquer des recettes érotiques pour stimuler le désir de l’autre, ce qui peut avoir un effet encore plus inhibant

En tant que sexologue faites-vous le distinguo entre une panne d’érection passagère, circonstanciée, et un problème plus long, plus profond ? 

Une panne d’érection doit toujours être considérée dans tous ses aspects. Le médecin sexologue fera un bilan afin de vérifier si le patient présente des problèmes hormonaux, cardio-vasculaires, urologiques, neurologiques, ou psychiatriques. Il tiendra compte également des conditions psychologiques, et du climat relationnel au sein du couple, ainsi que du contexte social: chômage, licenciement,etc….


En matière de dysérection, où s’arrête le travail du sexologue et où commence celui de l’urologue, de l’endocrinologue ou autre spécialiste ? 

La mission du médecin sexologue consiste à porter un diagnostic précis et de conseiller une attitude thérapeutique. Il arrive en effet qu’il soit amené à diriger son patient vers un autre spécialiste notamment si une intervention chirurgicale est envisagée ou encore chez un angiologue ou radiologue. A l’heure actuelle, on peut considerer la sexologie ou plutôt la médecine sexuelle comme une spécialité à part entière nécessitant une formation spécifique. 

Justement lorsque la dysérection a une origine physique, médicale, quelles peuvent être les différentes causes identifiables ? (vous pouvez faire court là-dessus, j’ai les informations sur votre site) L’alimentation et l’hygiène de vie jouent-elles un rôle important ? 

Pour que l’érection puisse se produire, il faut que le climat hormonal soit normalement équilibré, que la circulation sanguine soit satisfaisante et qu’il n’y ait pas de lésion neurologique. On va donc rechercher des causes dans ces directions. Il y a bien sûr des facteurs favorisant: diabète, tabagisme, alcoolisme, toxicomanie. Les dysérections peuvent aussi être un signe d’une maladie cardio-vasculaire. Enfin, il vérifiera également s’il existe une cause iatrogène, c’est-à-dire un traitement médical qui peut perturber l’érection. 

Lorsque la dysérection a une origine psychologique, quelles peuvent être les différentes causes identifiables? 

Le climat relationnel au sein du couple peut être responsable de pannes d’érection, mais celles-ci peuvent aussi être un indice révélateur d’une dépression ou d’un stress: soucis professionnels, conditions de travail, problèmes d’argent… Tout ce qui est facteur d’inquiétude et génère un sentiment d’insécurité peut avoir un retentissement sur la sexualité: baisse du désir, et dysérections. Toute situation où l’homme éprouve la sensation d’avoir perdu son pouvoir: pouvoir par rapport à lui même, à son épouse, sa famille ou vis-à-vis de la société peut être responsable d’un sentiment d’impuissance donc de dysérection. 

Prenons le cas d’un homme, 35-45 ans, en assez bonne santé, cadre citadin, vivant en couple. D’où peut venir la dysérection ? Comment va-t-il la vivre ? Comment allez-vous l’aider à y remédier? 

A priori, elle est plutôt et par expérience d’origine psychologique, mais il faudra toujours faire la part des causes organiques et psychologiques, puis s’assurer que le couple n’a pas de conflit important. Si le patient consulte rapidement, le sexologue pourra dissiper nombre de ses inquiétudes, lui expliquer les choses, lui donner des conseils et prescrire un traitement adapté. 

Globalement quels sont les différents traitements ou solutions contre les troubles de l’érection ? Vous-même, en tant que sexologue, que préconisez-vous le plus souvent à vos patients ? Et que pensez-vous des solutions chimiques, Viagra ou autres ?


Depuis quelques années la sexologie médicale dispose de médicaments très efficaces pour soigner les troubles de l’érection que ceux-ci soient d’origine physique ou psychique: ce sont le Viagra®, le Cialis®, et le Levitra®, (les IPDE5 inhibiteurs de la phosphodiestérase 5). Ils agissent tous les trois de la même façon. Ce sont de véritables médicaments et non pas des formules magiques. Ils ont pour avantage de pouvoir être pris par voie orale. Cette prescription sera d’autant plus efficace, qu’elle sera accompagnée d’explications et conseils pratiques. En cas d’échec de ce type de traitement on pourra faire appel aux injections intracaverneuses qui court-circuitent en grande partie la dimension psychologique; ce sont l’Edex® ou le Caverject®. 

Comment agissent-ils de manière simple?


L’excitation est un processus psychique; elle déclenche la sécrétion par le cerveau d’un neuro-médiateur appelé dopamine (disons pour simplifier que c’est l’hormone de l’excitation sexuelle). La dopamine va être responsable d’une réaction en chaîne dans l’organisme et induire la sécrétion d’une substance responsable du relâchement de petits muscles de la verge (les fibres musculaires lisses). Le sang va pouvoir entrer dans la verge et l’érection se met en place, à condition que l’anxiété et le stress ne soient pas trop importants; en effet l’adrénaline sécrétée en cas de stress agit en sens inverse sur ces petits muscles.
Mais au fur et à mesure que cette substance active relaxante est fabriquée, elle est transformée en substance inactive par une enzyme, la fameuse PDE5.
Donc ces trois médicaments vont empêcher cette transformation et permettre à l’érection de se maintenir.
Nous comprenons donc qu’ils ne sont efficaces que s’il y a de la dopamine donc de l’excitation. Ils sont totalement inefficaces dans le cas contraire.


Il existe de plus en plus de produits vendus en parapharmacies supposés combattre les troubles de l’érection. Qu’en pensez-vous ? 

Il s’agit généralement de substances supposées stimulantes, voire aphrodisiaques. Cependant leur efficacité comme leur innocuité restent à démontrer. Mieux vaut s’abstenir… Ces produits n’ont d’intérêt réel que pour les fabricants! 

Vous semblez réfuter l’efficacité de la psychanalyse lorsqu’il s’agit de solutionner les problèmes de l’érection ? Pouvez-vous nous expliquer pourquoi? 

La psychanalyse conduit dans un parcours introspectif et ne prétend pas avoir pour objectif de faire disparaître les symptômes, d’ailleurs, si cela se produit, cela ne signifie pas que le problème soit résolu en regard de la perspective psychanalytique. Il s’agit d’une démarche qui s’inscrit dans une durée de plusieurs années. Les patients qui souffrent de pannes sexuelles, ont hâte de voir disparaître le symptôme. Je ne mets pas en doute l’intérêt de la psychanalyse dans une trajectoire d’exploration de soi, je précise seulement qu’il ne s’agit pas d’un outil utilisable en médecine sexuelle. 

Finalement, est-ce qu’on peut dire qu’à moins d’un gros handicap physique, c’est « dans la tête que ça se passe » ? 

Les causes physiques ne sont pas nécessairement de gros handicap, un léger déficit hormonal peut être à l’origine d’une panne sexuelle. Cependant, les facteurs organiques, psychologiques et relationnels sont souvent étroitement mêlés. Enfin, l’importance et le sens donné à la sexualité jouent un rôle dont il convient de souligner l’importance. Disons qu’avant 50 ans, l’étiologie est plus souvent psychologique , par contre après 50 et surtout si on a été fumeur, qu’on a un cholesterol élevé, elle sera plutôt organique (physique).

Baby on board… Grossesse et sexualité 3

Et après la naissance?

Une vie sexuelle non contraignante, tout en douceur et en tendresse jusqu’à la fin de la grossesse, permet au couple de se retrouver plus facilement après la naissance. 
Les jeunes mamans doivent s’accorder du temps et ne pas précipiter les choses. Une mauvaise expérience peut entraver le bon déroulement de la reprise d’une sexualité épanouie. 


Il est normal que dans les jours et semaines qui suivent la naissance, la jeune mère soit focalisée sur son bébé. Son partenaire joue évidemment un rôle important mais en tant que père et non d’amant. Le réintroduire dans une intimité et lui faire une place différente, privilégiée, en dehors de l’enfant est nécessaire sans pour autant forcer les choses.


La vie érotique dans un couple ne doit pas être un devoir. Se permettre des escapades, de petites promenades, laisser de la place aux massages, aux caresses, aux petits jeux, au partage, à la douceur. Ne pas se sentir obligée d’aller plus loin est préférable. Voler quelques instants au bébé pour retrouver une intimité, un espace propre au couple prépare lentement mais sûrement la reprise d’une sexualité complète quand elle se sentira prête aussi bien physiquement que moralement.


La sexualité peut reprendre dès que le couple le désire et lorsque toute la région génitale aura retrouvé un aspect satisfaisant : un col bien fermé, disparition des lochies (écoulements séro-sanglants après l’accouchement), disparition des douleurs et une bonne cicatrisation de l’épisiotomie (5à15j) ou de lésions vaginales éventuelles. La période est variable d’une femme à l’autre, la moyenne est d’un mois environ.


Ne pas oublier une contraception, en effet une nouvelle grossesse est possible avant le retour des règles même si elle allaite.
A ce stade, la lubrification est parfois moins intense et plus longue à se faire, le recours aux lubrifiants est recommandé. L’allaitement peut entraîner un désinvestissement étatique. Il n’est que provisoire et ne doit pas instaurer une compétition avec le bébé!
Le vagin même s’il a été distendu pendant l’accouchement, reprend vite sa forme et son élasticité. La rééducation périnéale renforcera la musculature périnéale. 
En général la sexualité reprend sept semaines après l’accouchement chez la majorité des couples.

Pourquoi certains tardent à reprendre ?

La fatigue et le besoin de sommeil inhibent le désir sexuel et laissent les partenaires moins disponibles. Avec la prise de poids, elle se sent parfois moins désirable et peut rejeter tout contact érotique. Un régime diététique adapté est conseillé. En attendant la perte de poids, être aimée et désirée améliore l’image de soi, alors pourquoi s’en priver ? 


A cela s’ajoutent les douleurs périnéales liées à la cicatrisation de l’épisiotomie. La vulve peut rester sensible pendant quelques temps. Un vaginisme peut se développer: peur d’avoir mal ou problème de cicatrisation d’une épisiotomie . Dans ce cas, nous conseillons certaines position plus favorables : la femme est sur son partenaire, ils sont côte à côte (en petite cuillère).

La présence de l’enfant dans la chambre ou dans la pièce voisine peut représenter une entrave à l’intimité nécessaire au bon déroulement de la relation sexuelle. De plus, le changement de « statut » au sein du couple peut perturber le conjoint qui ne retrouve pas sa place d’amant dans ce nouveau couple. Il n’est pas toujours facile de séparer vie conjugale et vie familiale


Si les difficultés persistent,(elles étaient peut-être latentes avant la naissance.) Il est souhaitable de consulter assez rapidement un sexologue. Si elle n’en n’a pas le courage, nous conseillons vivement aux femmes de se donner le temps de renouer avec leur corps et surtout de ne pas se forcer. Le désir reviendra de lui-même lorsque les conditions seront meilleures. Aussi le dialogue est-il très important afin d’éviter les malentendus. C’est un remède à bien des maux.

En collaboration avec le Dr Sandrine Attalah

Positions amoureuses du Tao

« Les hirondelles amoureuses  » 

L’homme et la femme sont face à face, ils s’enlacent par la taille et le cou.
Cette illustration provient des collections de l’Institute of Sex research de l’Université d’Indiana, elle figure dans le livre de Marc de Smedt intitulé l’Erotisme Chinois, paru aux éditions Solar en 1984

Baby on board… Grossesse et sexualité 2

Le neuvième mois.

Le futur schéma familial se met en place, emportant son lot d’enthousiasme, d’impatience, mais aussi parfois de tensions ! Durant cette « dernière ligne droite », de nombreux questionnements émergent au sein du couple, et la sexualité peut s’en trouver affectée. 
Le ventre est désormais très imposant, mais n’affecte pas nécessairement la régularité des rapports, dont la fréquence baisse malgré tout. En effet, la prise de poids chez la femme entraîne fatigabilité, insomnie et difficultés respiratoires diminuant beaucoup la disponibilité et le désir de la femme.
Il faut s’adapter aux contraintes physiques en ayant recours à des positions moins habituelles pour certaines femmes. L’homme devra nécessairement se trouver derrière ou sur le côté ce qui peut mettre mal à l’aise certaines personnes plus conformistes. Le dialogue avec le partenaire peut là encore s’avérer salvateur ! 


De plus, psychologiquement, le couple peut avoir un vécu très négatif des modifications corporelles, vergetures, déformation et dégradation peuvent bloquer le partenaire et même dégoûter la femme de son propre corps. La peur de rester abîmée physiquement de façon durable crée une anxiété. A ceci, se rajoutent l’angoisse de l’accouchement, de la douleur, de la péridurale, et la peur d’un accouchement prématuré ou de complications…et l’on sait bien qu’anxiété et stress inhibent le désir sexuel et détruisent la détente propice aux rencontres harmonieuses. Le partenaire de son côté, a de plus en plus peur de faire du mal à l’enfant lors des relations sexuelles et peut même percevoir le fœtus comme un intrus ou avoir du mal à percevoir la future mère comme une amante…
Ce dernier mois est donc une longue et dure épreuve pour le couple, mais la communication, la compréhension et surtout la tendresse pour calmer le désarroi, permettent souvent de limiter les dégâts et de conserver une bonne ambiance. Ainsi, lorsque l’harmonie sexuelle persiste, la douceur et l’affection sont beaucoup plus marquées lors des rapports.

Et les risques alors ?

C’est dans ce domaine que circulent le plus grand nombre d’idées reçues le plus souvent fausses. A titre d’exemple, il est tout à fait faux de penser que les rapports sexuels puissent être responsables de fausses couches lors du premier trimestre de grossesse. De la même façon, l’orgasme ne provoque que très rarement des contractions utérines préjudiciables lors du premier et du second trimestre de la grossesse.
Cependant, toute pénétration reste hautement contre-indiquée dans certains cas (MAP: menace d’accouchement prématuré), ou en présence d’une maladie sexuellement transmissible avérée chez l’homme. La plus grande prudence est évidemment de mise dans cette hypothèse, et il conviendra alors de suivre l’avis de l’obstétricien.


On peut conclure en affirmant que le maintien d’une sexualité active et harmonieuse durant la grossesse contribue à renforcer encore les liens entre les parents en devenir, en étant source de plaisir bien évidemment, mais également de sécurité et d’équilibre. Parmi de nombreuses modifications psychologiques, la future maman est en quête de sécurité affective, tandis que l’homme se fait doucement à l’idée qu’il va passer du « statut » d’amant à celui de père. Sans pour autant rechercher le plaisir à tout prix, la sexualité durant la grossesse peut être vue comme une phase de préparation et d’harmonie dans le couple, une fusion entre deux êtres débouchant sur l’arrivée d’un troisième, l’enfant.

à suivre

Positions amoureuses du Tao

« Les deux poissons côte à côte » 

L’homme et la femme sont face à face, ils s’embrassent avec passion, les jambes de la femme sont relevées.

Cette illustration provient des collections de l’Institute of Sex research de l’Université d’Indiana, elle figure dans le livre de Marc de Smedt intitulé l’Erotisme Chinois, paru aux éditions Solar en 1984

Baby on board… Grossesse et sexualité

Un article original du Dr Sandrine Atallah, médecin sexologue, hypnothérapeute

Test de grossesse

La grossesse se trouve être le moment idéal pour envisager la sexualité au sein du couple sous un jour nouveau. En dehors de toute relation à la procréation, elle peut devenir une formidable expérience pour les futurs parents, soit de renforcement de leur complicité sexuelle, soit de découverte réciproque. Dans l’attente de l’heureux évènement, on a trop longtemps considéré la sexualité comme un sujet tabou, n’ayant pour seul enjeu que désir et plaisir. À cela s’ajoutent un certain nombre d’obstacles culturels, sociaux ou familiaux, comme autant de barrières face à l’épanouissement sexuel des parents en devenir. Il est d’autant plus regrettable de constater qu’en dehors d’éventuelles complications – en présence desquelles les rapports sexuels peuvent s’avérer contre-indiqués – les craintes liées à la sexualité durant la grossesse sont parfois entretenues par les professionnels de la santé eux-mêmes. Que l’on considère cette période comme une phase d’épanouissement, de découverte, ou qu’elle soit même l’occasion de résoudre des difficultés passées, il faut s’attacher à accompagner les femmes dans cette acceptation de l’idée d’une sexualité « autre » durant la grossesse, tout en faisant comprendre aux hommes que se préparer à être père n’empêche aucunement de rester un amant. 
La sexualité évolue au cours des quatre phases successives de la grossesse…

De la conception à 2 mois et demi : 

Les importantes modifications physiques et psychiques intervenant lors de cette période initiale de 12 semaines peuvent entraîner des difficultés au plan sexuel. Outre les changements corporels ainsi que les éventuels inconvénients liés à l’état de grossesse (nausées voire vomissements, hypersomnie et modifications du goût et de l’odorat), la baisse du désir chez la femme est caractéristique de cette première période. Tout ces éléments conjugués conduisent à une baisse d’en moyenne 20% des rapports.
Surtout s’il s’agit de sa première grossesse, la femme se trouvant alors dans une situation inédite, elle est souvent en position de recherche de protection dans laquelle la séduction n’est pas la première de ses priorités. Ce recentrage affectif de la femme, qui a pour corollaire une sorte de voyage à rebours vers sa propre enfance, n’est pas forcément propice à des rapports sexuels fréquents et harmonieux.
Ainsi, beaucoup de facteurs psychologiques peuvent perturber les futurs parents qui ont peur de leur future responsabilité de parents et peur d’une fausse couche qu’ils imputent faussement aux rapports sexuels.

De deux mois et demi au début du huitième mois :

C’est la période d’embellie pour le couple au plan sexuel. Les petits inconvénients liés à l’état de grossesse ont disparu, les rondeurs apparaissent mais n’entravent aucunement la femme dans ses mouvements, et constituent l’un des éléments déclenchant du désir, dont le retour est caractéristique de cette seconde étape. La femme a retrouvé son énergie et s’est adaptée à son nouvel état, cette acceptation de la grossesse la mène à aimer ses nouvelles formes, à les montrer sans complexes et donc à accepter et aimer son nouveau corps, objet de transformations continues. De plus, la vaso-congestion pelvienne favorise excitation et plaisir, et l’imprégnation hormonale donne une tonalité euphorique. La future mère est donc plus disponible et mieux dans sa peau, a retrouvé sa confiance en soi et est radieuse sous les regards de son conjoint…éléments propices pour une bonne entente sexuelle. 
C’est véritablement à ce stade que peut se mettre en place une véritable complicité sexuelle épanouissante pour les futurs parents rassurés que la grossesse se déroule bien. La communication et le partage sont à leur apogée entre préparatifs et planification, le couple s’isole un peu du monde extérieur dans un petit cocon ce qui lui permet de se recentrer sur son intimité.
Ce rapprochement, couplé à la joie commune de se préparer à être parents, favorisent un climat ludique et détendu et renforcent la « sécurité affective » du couple, qui est un élément essentiel du désir chez la femme. Ceci enrichit et améliore la qualité des rapports sexuels et du coup cristallise l’ambiance de détente et de joie…

À suivre

Positions amoureuses du Tao

« Le dragon qui s’enroule  » 

L’homme de sa main gauche a relevé les pieds de la femme et de sa main droite il a glissé sa Tige de Jade dans la Porte de Jade

Cette illustration provient des collections de l’Institute of Sex research de l’Université d’Indiana, elle figure dans le livre de Marc de Smedt intitulé l’Erotisme Chinois, paru aux éditions Solar en 1984

Le Sexe, comprendre comment ça marche…

C’est aussi comprendre comment et pourquoi ça ne marche pas

Notre organe sexuel le plus important est notre cerveau, les organes génitaux n’en étant que les instruments ; comme en musique, l’instrument ne sert à rien s’il n’y a pas un musicien qui sache en jouer.

Il ne s’agit pas de s’étendre sur l’anatomie ou la physiologie,

PierrePaul Rubens (Le jugement de Pâris,1639. Laquelle de ces trois déesses saura éveiller le désir du Héros)

mais bien davantage de comprendre comment certains mécanismes se mettent en œuvre pour permettre à l’homme et à la femme d’avoir une relation amoureuse et sexuelle satisfaisante.
Il faut d’abord savoir que notre organe sexuel le plus important est notre cerveau, les organes génitaux n’en étant que les instruments ; comme en musique, l’instrument ne sert à rien s’il n’y a pas un musicien qui sache en jouer.
Autre chose, la sexualité dépend essentiellement du système nerveux autonome ou involontaire ; en général, si on cherche à y mettre la volonté, cela ne fonctionne plus.
Enfin, c’est un mécanisme en moins et non en plus, autrement dit l’activité sexuelle commence par une levée ou suppression d’inhibitions. Il faut être détendu, relaxé, disponible pour que l’excitation sexuelle se manifeste.

Le rôle de l’adrénaline

La plupart du temps, notre cerveau commande la sécrétion d’un neuro-transmetteur appelé Adrénaline : elle permet le maintien de la vigilance ; c’est l’état naturel. La quantité d’Adrénaline s’élève lorsqu’il y a du stress ou de l’anxiété et diminue lorsque l’on est détendu. Elle augmente le débit sanguin par dilatation des artères vers des organes comme le cœur, le cerveau et les muscles, par contre elle diminue ce même débit vers les organes digestifs et sexuels. 

L’adrénaline a pour but de protéger l’organisme d’un danger

A l’époque préhistorique, elle permettait à l’homme de fuir ou de combattre les animaux sauvages ou un ennemi et on imagine facilement qu’il n’était pas opportun d’avoir une érection à ce moment là. Il se passe la même chose chez la femme bien que ce soit moins visible!
Par contre quand on est détendu, la sécrétion d’adrénaline diminue et le phénomène précédent s’inverse : par exemple à la suite d’un bon repas, il est fréquent d’être un peu somnolent ; c’est dû à une augmentation de la circulation sanguine vers les organes digestifs et une diminution vers le cerveau.

Tiziano Vecellio dit le Titien Venus avec un joueur d’orgue, 1545

Elle transforme la surface cutanée en une sorte de carapace.

Ainsi lorsque nous sommes trop vigilants, stressés ou angoissés, nous nous transformons en «hérisson». Le moindre contact, n’est au mieux pas ressenti et au pire perçu comme désagréable.
Sur le plan sexuel, la femme a tendance à se fermer ; son désir ne peut pas s’exprimer dans de telles condition et encore moins le plaisir. Cette attitude de fermeture a pour conséquence d’empêcher la lubrification vaginale et de provoquer une contraction des muscles du périnée. Le rapport sera désagréable voire douloureux.
Le malheur est que trop souvent la femme ne veut pas s’avouer ce problème et qu’elle acceptera d’avoir des rapports dans ces conditions. Les problèmes sexuels vont s’aggraver à chaque rapport.
Chez l’homme c’est plus « simple » : il ne peut avoir une bonne érection ou d’érection du tout et son éjaculation prématurée aura tendance à s’aggraver.
Ainsi lorsque la détente physique et psychique (en fait, c’est une peu la même chose) est obtenue, les stimulations amoureuses, érotiques, sexuelles, (l’excitation) autorisent la mise en marche de cette délicate « mécanique sexuelle ». La sécrétion par le cerveau d’un autre neuro-transmetteur : la dopamine, va augmenter la circulation du sang dans les organes sexuels pour les rendre fonctionnels. L’érection se manifeste chez l’homme, la lubrification et l’« ouverture » chez la femme.
L’acte sexuel peut débuter…
Quant au plaisir et à l’orgasme c’est une autre histoire : ils dépendront du «morceau de musique » qui sera joué. N’oublions pas, cependant, que pour bien jouer il faut accorder ses instruments !

Petite histoire de la masturbation 3

Autres caresses pratiquées par les hommes et les femmes

Hommes et femmes peuvent se masturber l’anus, en stimulant l’orifice ou en y introduisant le doigt ou un gode miché. Chez l’homme, ces caresses sont souvent voluptueuses car elles stimulent la prostate.
La masturbation s’accompagne aussi de caresses sur d’autres parties du corps : seins, tétons, ventre… En fait tout le corps peut devenir source de plaisir.
Quand les plaisirs de la masturbation sont partagés avec un(e) partenaire, tout le corps peut participer et servir à des caresses : aisselles, cuisses, seins…

Quelques chiffres

Sur Youtube

Dans les années 60, selon le rapport Kinsey , 95,4% des hommes de 18 ans et 46,3% des femmes, auraient pratiqué la masturbation. 

La proportion est probablement légèrement plus élevée de nos jours,, mais surtout il semble que les garçons commencent à se masturber de plus en plus tôt, même s’ils n’éjaculent pas. L’âge moyen de la première masturbation se situe entre 12 et 14 ans pour les adolescents américains, anglais et australiens, et ils y auraient recours environ 12 fois pas semaine. Il faut rester prudent à l’égard des chiffres car ils ne sont pas toujours obtenus des intéressés mais des adultes de leur entourage : parents et enseignants. La tendance est à minimiser la pratique de la masturbation pour des raisons idéologiques mais aussi probablement par ignorance.
SI l’on considère que la masturbation fait partie du parcours de découverte de sa sexualité, on peut estimer que la quasi totalité des adolescents y ont eu recours…

En 2002, une enquête réalisée dans le cadre d’une Université canadienne montre que 94% des hommes se masturbent régulièrement avant l’âge de 20 ans avec une fréquence d’autant plus élevée que l’habitude est ancienne. Ces hommes continuent généralement à se masturber plus ou moins régulièrement, même si par ailleurs ils ont des relations sexuelles avec une partenaire. Ce n’est qu’après 40 ans que certains abandonnent la masturbation.

Les derniers chiffres Ifop de 2019: 85 % des Français l’ont déjà pratiquée dont 76 % de femmes et 95 % de hommes. Il semblerait néanmoins que celle-ci ne soit pratiquée régulièrement que par 50% des femmes.

Quelques bonnes raisons de se masturber

Après avoir été longtemps et lourdement condamnée, la masturbation reprend sa place naturelle dans la sexualité. Voici les avantages que lui reconnaît le Pr Gérard Verroust, Anthropologue.

« La masturbation est une activité culturelle par laquelle on construit et enrichit sa personnalité et on cultive sa sensualité (comme on cultive son corps par le sport et ses capacités intellectuelles par l’étude). La masturbation ne doit donc pas être pratiquée à la va-vite comme une regrettable activité nécessaire mais consciemment et en cultivant ses riches fantasmes à soi, expression de sa richesse personnelle, unique. La masturbation peut être un cérémonial que chacun organise et développe selon sa personnalité, coordonnant le développement de son imagination, l’élaboration de ses fantasmes avec le plaisir des caresses. La recherche d’accessoires (matières, objets, situations) est un vaste domaine. Une place doit être faite aux jeux d’eau : la douchette du bain est un des grands moyens de masturbation féminine. Un lavement chaud provoque des sensations inédites etc. 

Renoir



Chez l’humain la masturbation est une activité artistique créatrice. Elle crée avant l’orgasme un état second d’excitation dit État de conscience modifié (avec sans doute production de neuro- stimulateurs : dopamine et autres) propice à l’exaltation créatrice. Nombre d’artistes se mettent dans cet état de plaisir, d’ivresse quasi-psychotique durant leur activité de création. Certains ne s’en sont pas cachés (Renoir). Nous retrouvons là une activité spécifique de l’être humain qui transforme une fonction biologique en moyen de création. La jouissance qui conclut la masturbation est une source d’apaisement, et de ce fait, beaucoup l’utilisent pour calmer le stress, ou réduire leur excitation s’ils sont en présence d’un(e) partenaire et ne peuvent avoir de relations sexuelles, ou encore prévenir la survenue d’érections spontanées. « 


Les trois quarts des hommes déclarent se masturber pour le plaisir et un quart pour calmer le stress. 

Les femmes, dans leur majorité, se masturbent pour le plaisir.


Beaucoup d’hommes disent aussi que, pour eux, la masturbation a été un apprentissage pour le contrôle de leur excitation, la jouissance n’est que plus forte si elle est attendue longtemps.

Quelques masturbateurs célèbres

Le philosophe Cynique, Diogène de Sinope ( 413-327 avant JC, ci-dessus d’après un tableau de Raphael,) avait pour habitude de se masturber en public. Il disait qu’il « prenait son petit déjeuner » et voulait ainsi dénoncer l’hypocrisie qui entoure les pratiques sexuelles, mais aussi contester les normes, la bienséance pour s’en affranchir. Si on lui faisait remarquer que ce comportement était inconvenant, il se contentait de répondre qu’il satisfaisait un besoin de façon aussi simple que manger et boire apaisent la faim et la soif…


Woody Allen, réalisateur et acteur de cinéma, connaît une grande popularité en France. Il explique qu’il fait très bien l’amour car il s’est longtemps astreint à un intense entraînement solitaire. Son film « Annie Hall », 1977, il place la réplique suivante : « don’t knock masturbation, it’s sex with someone I love » (Ne critiquez pas la masturbation, c’est faire l’amour avec quelqu’un que j’aime)

Témoignage d’un adolescent dans les années 60

Je n’ai encore jamais écrit sur ce sujet. Je voudrais le faire franchement, peut-être crûment, en tout cas sans concession.
La masturbation (en l’occurrence masculine, celle que je connais) est pour tout le monde, j’imagine, le premier acte sexuel qu’on expérimente, bien avant le coït. L’intervalle de temps écoulé entre la première masturbation et le premier coït varie selon les individus. Pour moi il a été relativement long (environ 7 ans), et je pense que selon cette durée, la technique masturbatoire prend figure de simple étape initiatique ou revêt une importance particulière, parfois démesurée, dans les mécanismes physiologiques et psychologiques qui mènent au plaisir de l’éjaculation.
Il faut d’abord situer le contexte. Le mien : une petite ville de province, une famille pétrie de dévotion (religion catholique traditionnelle). Un silence total sur la sexualité et, en conséquence, une ignorance tout aussi totale. A l’école des Frères, une retraite spirituelle était organisée chaque année. J’avais 12 ou 13 ans quand le prédicateur nous tint des discours complètement hallucinés sur la « pureté ». Il voyait la main du Diable dans certaines revues dans lesquelles il avait une fois décompté « plus de 500 femmes nues » !
Il y avait dans la même classe des « grands » de 14/15 ans mais pour ma part, je ne comprenais absolument rien à cette furie. Pourquoi des femmes nues ? Quel intérêt ? L’ignorance était si totale que lors des premiers « émois sexuels », je ne savais pas de quoi il s’agissait.
La première fois qu’une onde de plaisir se manifesta, je fus affolé. Je me précipitais aux toilettes, pensant que c’était une envie pressante d’uriner. Et puis… rien ! Mais bientôt le phénomène se renouvela, et instinctivement me vint le premier mouvement masturbatoire. La première éjaculation fut une surprise absolue. Que m’arrivait-il ? Cette émission fluide était d’autant plus surprenante que je n’avais jamais reçu le moindre cours d’éducation sexuelle, et que même en sciences naturelles, le chapitre de la reproduction avait dû être sauté. 
En rassemblant le peu que je savais, je ne voyais qu’un liquide blanchâtre connu dans le corps humain : la lymphe. Je crus donc que j’avais provoqué un épanchement de lymphe, je pris peur, craignant que ce ne soit dangereux. Je me promettais bien de ne plus jamais toucher à ça… Mais le plaisir était évidemment plus fort.
Le rapport entre ce mécanisme et les représentations de la femme et de sa nudité apparurent relativement vite. Les pages du Petit Larousse sur la peinture, les catalogues de la Redoute, et même les journaux qui parfois laissaient passer une photo de chanteuse ou d’actrice avec un décolleté devinrent aussitôt ma pâture.
Je comprenais mieux désormais les admonestations du prédicateur hystérique, et je fis le rapprochement fatal : ce que je faisais était mal, autant que dangereux. C’est à peu près vers cette époque que je commençai à être sujet aux migraines ophtalmiques. Ignorant cette maladie, j’attribuais ces crises aux pratiques dont j’ignorais le nom.
Lorsque j’atteignis 14 ans, je fus envoyé (pour d’autres raisons) dans un centre hospitalier en bord de mer pour un an. Institut catholique, évidemment, tenu par des religieuses. Les garçons complètement séparés des filles, qu’on apercevait à la messe. Atmosphère de caserne, de corps de garde : obsession sexuelle généralisée, plaisanteries salaces, grande majorité de futurs beaufs.
Le soir avant de dormir, ou bien dans les douches, je poursuis l’habitude de la masturbation qui devient une addiction. Les moqueries de mes camarades, qui s’aperçoivent vite de mon « innocence » (ignorance), poussent un moniteur à me faire lire un livre d’éducation sexuelle. Je découvre là le sens exact de mes activités, ce qui cristallise le sentiment de culpabilité jusque là latent. Le moniteur me cuisine : ai-je « des problèmes de pureté » ? Gêne. J’élude. Il arrive que je sois surpris, pendant la sieste quotidienne obligatoire, sur la terrasse de l’Institut. Me masturbant sous la couverture, je suis trahi par les saccades : nouvelles moqueries, sentiment accru de clandestinité.
De retour dans ma famille à 15 ans, c’est une véritable frénésie. Pour la religion catholique, j’ai le sentiment de vivre en état de péché constant, et ça me gâche la vie. Je n’ose pourtant en parler en confession, ce qui aggrave les choses, ça devient du péché mortel. Enfin, je me décide, ce qui me délivre momentanément d’un grand poids, mais pas de mon addiction : je reprends de plus belle.
Matériellement, ce n’est pourtant pas facile. La maison est petite. A part les toilettes, rien ne ferme à clé : mais l’endroit n’est pas des plus agréables, et par ailleurs bien en vue. Y rester plus de 5 minutes se remarque et devient aussitôt suspect : « – Que se passe-t-il ? Tout va bien ? » Reste ma chambre, qui est au premier étage, et où je me réfugie souvent. Mais je ne peux m’y enfermer et ma mère n’arrête pas, sous mille prétextes, de monter au premier et de passer la tête pour voir « si tout va bien »… Il faut donc que je guette. Lorsque j’entends s’ouvrir la porte de la cuisine, il me reste 20 secondes pour me rajuster et être présentable au cas où elle monte l’escalier. Parfois, c’est limite.
Autre problème : que faire du sperme après la jouissance ? Je dispose de boîtes métalliques ou en plastique qui ont contenu des pastilles. Je les cache dans une armoire, mais il faut de temps en temps les descendre au rez-de-chaussée pour les laver sans me faire surprendre, et sans attendre sinon l’odeur finit par être gênante. 
La solution plus courante est d’éjaculer dans un mouchoir (à l’époque, on ignore le kleenex). Ainsi, pendant l’étude au collège où j’entre alors en classe de seconde. La technique consiste à élargir un trou qui s’est formé au fond de ma poche de pantalon, suffisamment pour y passer une partie du sexe et pour opérer à l’abri des regards, le mouchoir étant alors en place. Le problème provient de l’humidité, du débordement. Ensuite, en séchant, le sperme se solidifiant, le mouchoir en est comme amidonné. Pensant que je me trahirai, je n’ose donner ces mouchoirs sales à ma mère. J’en garde un certain nombre dans un tiroir de mon bureau, qui ferme à clé. Une provision qui augmente jusqu’au jour fatal où ma mère, intriguée par cette épidémie de disparition de mouchoirs, me dit qu’elle a découvert « le pot aux roses », en forçant le tiroir.
Cependant elle ne me sermonne pas ; je pense aujourd’hui qu’elle a préféré éluder le problème, trop gênée elle-même pour en parler. Peu avant, ou peu après, elle s’est enquise de mon éducation sexuelle, me demandant si on nous avait parlé de tout ça lors de la retraite. Epouvantablement gêné, je l’ai rassurée. A son grand soulagement : elle est aussitôt passée à un autre sujet.
Je deviens un champion de masturbation. Je cultive des phantasmes, j’écris des histoires érotiques, je fais des dessins, tout un monde se met en place. J’apprends à me contrôler, à planifier la montée de la jouissance, à prolonger le plaisir, à le perfectionner par toutes sortes d’artifices. Je suis alors à la meilleure période de la vie en matière d’érection et d’éjaculation, et j’en profite. Devenu étudiant à 18 ans, je ne vis plus en permanence chez mes parents, c’est la liberté. Pendant trois ans encore, la masturbation est ma seule activité sexuelle, à la fois réduisant et aiguisant ma frustration de ne pas avoir de relation avec des filles.
Lorsque je commence à avoir des partenaires, l’habitude ne cesse pas pour autant. Elle accompagne en parallèle ma vie sexuelle partagée, étant enrichie par elle et l’enrichissant. Au-delà du plaisir qu’on prend avec l’autre, et auquel se mêle une grande part d’affectivité et donc de psychologie, c’est dans la masturbation qu’on atteint des sommets inégalés dans la pure jouissance sexuelle, pour la très bonne raison qu’on se connaît soi-même mieux qu’on ne connaîtra jamais l’autre, et qu’alors on ne tient compte que de soi-même. 
La masturbation ne peut constituer toute la vie sexuelle, mais elle ne peut en être exclue, et je parle bien d’un exercice solitaire : se faire masturber par une femme (pour un hétérosexuel) est bien intéressant et excitant surtout si l’exercice se double d’une fellation, en alternance. Mais physiologiquement, on n’y trouvera jamais l’accord et l’harmonie parfaite dans le rythme, les pauses, le progrès vers le climax oscillant entre le résistible et l’irrésistible. Enfin, l’habitude de la masturbation et l’acquisition du self control qu’elle implique sont loin d’être inutiles en vue de coïts plus réussis et plus satisfaisants pour la partenaire féminine.

La petite histoire de la masturbation (2)

Les préjugés ont la vie dure!

Les préjugés se sont durablement installés, et jusque dans les années 50 l’autorité médicale jugeait la masturbation responsable de nombreux troubles de la santé physique et mentale, et qualifiait des pratiquants de «dégénérés », «pervers », ou « déséquilibrés ».
André Lorulot, auteur de nombreux livres de sexologie destinés au grand public nuance ces propos mais reste convaincu que la masturbation présente des risques importants. Il écrit en 1957 :
« Non seulement tous les masturbateurs ne sont pas des malades et des déséquilibrés, mais il existe une quantité importante de gens normaux qui pratiquent ou ont pratiqué la masturbation. »
Le principal danger de la masturbation serait, selon cet auteur, de détourner le désir d’une relation sexuelle avec une (un) partenaire..

Répression moderne

Au début du 20e siècle, il existe encore des gens qui croient que la masturbation rend sourd ou aveugle, la nécessité de combattre la tendance s’impose donc et ce d’autant plus qu’il semble que plus de 90% des hommes la pratiquent ! On s’étonne toujours que le nombre de déficients visuels et auditifs ne soit pas plus élevé…


On assiste donc à une mode de la circoncision pour « raison d’hygiène ». Une grande majorité d’américains sont circoncis, cette opération étant réputée rendre la masturbation plus difficile, voire impossible. Quant aux petites filles, nombreuses sont excisées pour les mêmes raisons.


De nos jours, la société occidentale est plus tolérante, mais les interdits d’ordre religieux ou psychologiques demeurent puissants.
Les outils de répression sont surtout psychologiques, basés sur l’exploitation de la peur et de certaines croyances relatives au sperme et à l’énergie. D’autres outils comme les dispositifs de chasteté traversent allègement les siècles…

La masturbation présente-t-elle des risques réels pour la santé ?

Quand on pratique seul(e), il n’y a évidemment aucun risque de contracter une maladie sexuellement transmissible. Si on utilise un gode miché ou un autre jouet, il faut le tenir propre.


Mais on peut aussi pratiquer la masturbation avec un(e) partenaire, dans ce cas il faut respecter quelques règles :
– avoir les mains propres et exemptes de plaies
– éviter que le sperme ou les fluides du vagin n’entrent en contact avec des muqueuses (peau qui recouvre l’intérieur de la bouche, du vagin ou de l’anus).
– Si on utilise un gode miché il faut le protéger avec un préservatif avant de le partager.


Selon une étude conduite par le Conseil du cancer de l’État de Victoria, dans le British Journal of Urology International vol 92, p 211; 17 juillet 2003, la masturbation masculine diminuerait les risques de cancer de la prostate.

La masturbation au masculin

Comment les hommes se masturbent-ils ?

Chacun a sa propre technique, mais en général, elle consiste en un geste de va-et-vient de la main sur le pénis. Si les hommes jeunes cherchent un plaisir très rapidement, après 40 ans, les séances de masturbation peuvent durer beaucoup plus longtemps, « faire durer le plaisir » semble bien plus agréable. 
Les hommes circoncis utilisent le bout de leurs doigts pour stimuler le frein de leur prépuce. Étant davantage exposé, le gland est moins sensible. L’utilisation d’un lubrifiant facilite le mouvement qui pourrait être irritant.


Certains hommes se masturbent allongés à plat ventre en frottant leur pénis, mais la majorité préfère une solide prise en main de la situation.
Prise en main n°1 : La main enserre le pénis comme elle saisirait le manche d’une raquette de tennis. L’enveloppement est maximal, mais la liberté de mouvement est relativement restreinte.
Prise en main n°2 : C’est la même sauf que la main est à revers, le pouce vers le bas. Cette technique doit être pratiquée de la main gauche pour les droitiers, et inversement.
Prise en main n°3 : On saisit le pénis en gardant le pouce dessous et les quatre doigts sur le dessus. Cette technique offre plus de souplesse dans le mouvement.
Prise en main n°4 : On saisit le pénis comme un stylo, avec seulement trois doigts. Cette technique permet des mouvements très rapides et légers…

La masturbation au féminin

Comment les femmes se masturbent-elles ?

Les femmes pratiquent la masturbation de façon très variée, en général, elles stimulent leur clitoris avec leurs doigts ou en se frottant à un objet (oreiller, coussin, vibromasseur, jet d’eau de la douche…). Tout en caressant leur clitoris, beaucoup de femmes stimulent aussi leur vagin en y introduisant un doigt ou un gode miché. L’orgasme peut venir d’un point de départ clitoridien ou vaginal, les femmes ont donc plus de choix dans leur technique de masturbation.


Les femmes peuvent aussi se passer de leurs mains ! La technique dite du « sciage » consiste à serrer fortement les cuisses pour exercer une pression sur le clitoris, en faisant varier cette pression, l’excitation croît jusqu’à la jouissance.


85 % des femmes se masturberaient selon Shere Hite (Le nouveau rapport Hite, 1976, Editions J’ai Lu, Collection Bien être, Paris, 2004). Mais aussi et surtout parviendrait beaucoup plus facilement à l’orgasme de cette manière plutôt qu’en faisant l’amour… 


Des femmes croient encore que c’est anormal voire honteux de se masturber, le plaisir obtenu ainsi est souvent gâché par un sentiment de culpabilité bien inutile. 

Le marché offre un vaste choix d’accessoires à usage féminine. Comme on le sait la masturbation n’a pas d’âge, on a retrouvé des olisbos et autres gode miché dans les vestiges des plus grandes civilisations antiques d’Orient comme d’Occident. Ces jouets sont généralement de forme phallique excepté le linguam,le linguam, œuf de pierre dure qui s’introduit dans le vagin, venant comprimer la base du clitoris ; le plaisir est atteint en serrant rythmiquement les cuisses. Nombre de femmes se masturbent ainsi en se mettant sur le ventre et en serrant très fort les muscles des cuisses. C’est ce qu’on appelle la masturbation par « sciage ». 


La collection du Musée de l’Érotisme à Paris montre une grande variété d’objets dédiés au plaisir de la femme. 
L’utilisation de vibro-masseurs médicaux aux fins de masturbation s’est répandue spontanément autour des années 40/50. Aujourd’hui, les godes (en anglais dildos) intégrent un vibrateur. Malgré leur forme phallique à charge surtout symbolique, les femmes l’utilisent en général non par pénétration mais en l’appliquant sur le clitoris. D’où le développement de bon nombre de sextoys féminins uniquement clitoridiens.

Le gode miché, quelle que soit sa forme est devenu aujourd’hui un objet que toute femme peut légitimement posséder pour son plus grand plaisir…

Petite histoire de la masturbation

Qu’est-ce que la masturbation ?

Chez l’homme comme chez la femme, la masturbation est une pratique qui consiste à stimuler les organes sexuels afin d’obtenir du plaisir. Bien que l’étymologie ne soit pas tout à fait claire entre « manus turbare » et « manus stuprare » qui signifient respectivement « troubler de la main » et « polluer de la main », le rôle de la main est essentiel.
La masturbation est un comportement naturel et normal. C’est d’abord un des moyens d’apprentissage de la sensualité et de la sexualité ; à l’âge adulte c’est une façon simple et naturelle d’apaiser ses tensions.

La masturbation est parfois appelée « onanisme » en référence à Onan, personnage biblique qui à la mort de son frère dût épouser sa veuve. Le premier enfant né de ce mariage devait porter le nom du défunt. Onan qui haïssait son frère ne voulait pas faire d’enfant à sa veuve, le récit biblique précise qu’il laissait couler son sperme par terre, et pour ce méfait fut mis à mort…
Ce n’est qu’en 1712 que John Martin, médecin et chirurgien anglais, attribua à la masturbation le nom d’onanisme.

Masturbation et répression

Jusqu’au 18e siècle, ce sont surtout les religieux qui condamnent la masturbation, pour les trois grands monothéismes, il s’agit d’un péché très grave, notamment pour l’homme qui disperse sa semence «inutilement»… 

À partir du 18e siècle, le relais répressif s’organise grâce à quelques médecins « bien » intentionnés. Un ouvrage intitulé « Onania » publié à Londres en 1715, montre les « méfaits » de la masturbation, il sera réédité de nombreuses fois.
Les religieux ne cesseront pas pour autant de faire la chasse aux masturbateurs, et notamment aux plus jeunes, n’ignorant pas que l’initiation à la masturbation a le plus souvent pour cadre la vie en groupe du même sexe (école, pensionnat, club…) 
Aujourd’hui encore, les religieux (chrétiens, juifs ou musulmans) condamnent la masturbation, ne faisant aucune différence entre les hommes et les femmes…

Une grande vague de répression « scientifique » a débuté au début du 18e siècle...

Croyances à propos du sperme et de l’éjaculation

Il faut comprendre que cette répression illustre des croyances particulières à propos du sperme. Cette « liqueur» est en effet censée symboliser la vigueur, l’énergie, la puissance, il faut donc se garder de la gaspiller n’importe comment et surtout pour son plaisir. 

On croit aussi que l’éjaculation peut être dangereuse si elle est « trop » fréquente, car la dépense d’énergie est considérable et que l’organisme se fatigue d’autant à refaire ses réserves….

On a longtemps cru ou fait croire qu’il fallait interdire aux hommes toute pratique sexuelle la veille d’une compétition ou d’une épreuve, de peur de « perdre » l’énergie…

Ce ne sont bien sûr qu’ineptie sans fondement scientifique.

Ce « bon » docteur Tissot

S’inspirant du précédent « Onania », Le docteur Tissot publie en 1760 un ouvrage intitulé « l’Onanisme » (réédité en 1991 aux éditions La Différence, Paris). Il veut convaincre que la masturbation est une pratique dangereuse et, pour convaincre, utilise deux méthodes redoutables. Des démonstrations scientifiques (les croyances valables à cette époque) et des récits destinés à épouvanter les pratiquants.


Il affirme que la masturbation fait appel à l’imagination et non à la nature. Elle «fatigue » donc davantage, devient une habitude qu’il qualifie de « morbide », et pire encore est suivie de « l’horreur des regrets… Quand les maux (qu’elle provoque) ont ouvert les yeux sur le crime et ses dangers. »


On peut donc dire que le Docteur Tissot a laïcisé le péché pour que la médecine se l’approprie. Il écrit dans la préface de l’édition de 1774: « Je me suis proposé d’écrire des maladies produites par la masturbation, et non point du crime de la masturbation : n’est-ce pas d’ailleurs assez en prouver le crime que de démontrer qu’elle est un acte de suicide ? »
Le Docteur Tissot prétendait que la masturbation pouvait rendre sourd, aveugle et amorphe, voire conduire à des déficiences mentales chez les hommes. Les femmes, quant à elles étaient menacées d’hystérie, maladie qui se soignait alors par l’enfermement, la camisole de force et l’ablation du clitoris… Cette « thérapie » sera d’usage jusqu’à la fin du 19e siècle.

à suivre…