Les injections d’acide hyaluronique au niveau du Point G.

Une efficacité qui n’est pas scientifiquement prouvée

Une de mes patientes souffrant d’anorgasmie vaginale et ayant entendu parler des injections d’acide hyaluronique au niveau du point G me demande si cela pourra l’aider à résoudre son problème.

S’il fallait répondre franchement, je dirais qu’aucune preuve n’a été apportée en ce sens et que toutes les études scientifiques sérieuses concernant la sexualité féminine ignorent cette technique. Ce n’est pas sans raisons, jugeons en par un simple rappel de données anatomiques et physiologiques.

D’abord le fameux point G n’existe pas sur le plan anatomique:

Le point G vient de l’anglais G spot qui désigne une zone. C’est la partie du vagin qui est en rapport avec l’urètre. Il existe autour de l’urètre féminine un tissu richement vascularisé et également des reliquats embryonnaires de la prostate qui vont jouer un rôle dans l’éjaculation féminine. C’est en fait l’urètre qui est sensible ce qui explique d’ailleurs l’effet “érotique” de certains aliments épicés. L’urètre féminine a une sensibilité comparable à l’urètre postérieure de l’homme (la partie qui traverse la prostate). (Les homosexuels masculins savent très bien pour l’avoir expérimenté qu’une stimulation de la prostate lors de la sodomie peut provoquer un orgasme et une éjaculation.)
A “froid” la stimulation manuelle de cette zone aura tendance à provoquer un besoin d’uriner chez celle-ci. Le désir et surtout l’excitation sexuelle sont alors des préalables indispensables pour que cette même stimulation devienne source de plaisir.
Lors du rapport sexuel avec pénétration, la femme qui connaît son vagin et son plaisir va naturellement relever ses jambes afin de modifier l’axe de son vagin pour que le gland du pénis de l’homme vienne en contact avec cette fameuse zone située donc au niveau de la paroi antérieure du vagin lors des mouvements de va et vient et la caresser. Cela ne veut pas dire pour autant que la seule stimulation mécanique puisse déclencher un orgasme. En effet d’autres conditions sont nécessaires qui relèvent du psychisme féminin comme l’érotisation du vagin et où la relation amoureuse va jouer un rôle essentiel.

Certains praticiens “mécaniciens du sexe” croient et propagent l’idée qu’en rendant la zone G plus volumineuse par l’injection d’acide hyaluronique, ils vont développer et augmenter le plaisir féminin; c’est prendre le problème à l’envers, en effet il est tout à fait vrai que cette zone peut augmenter de volume, mais cela doit se faire naturellement et physiologiquement comme conséquence de l’excitation sexuelle et non l’inverse. Il est néanmoins possible que l’injection “irrite” l’urètre, faisant croire à la femme qu’elle est devenue plus sensible.


Chacune jugera si elle doit contribuer à augmenter le volume du compte en banque du “mécanicien” (l’intervention coûte plus de 1000 € et doit être régulièrement répétée car le collagène est résorbé progressivement par l’organisme) pour découvrir et développer le plaisir vaginal. Il ne faut jamais oublier que l’organe essentiel de notre plaisir est notre cerveau. Ce n’est pas en agrandissant nos oreilles que nous entendrons mieux!

Postures amoureuses du Tao

« L’union des Martins Pêcheurs » 

L’homme et la femme sont face à face, l’homme s’agenouille, il tient la femme par la taille, elle a les jambes détendues et lui sourit.

Aphrodite, Déesse de l’amour

Depuis la plus lointaine Antiquité, la plupart des civilisations ont vénéré une déesse, symbole de la féminité, de la fécondité, et de l’amour.

Le culte d’Aphrodite vient d’Asie, il émane de celui d’Astarté, divinité lunaire et principe de fécondité. Les Phéniciens firent connaître ce culte aux Grecs qui lui dédièrent de célèbres temples, comme à Paphos dans l’île de Chypre, ou Amathonte, dans l’île de Cythère… La plupart des cités grecques honoraient Aphrodite : Athènes, Thèbes, et surtout Corinthe, où un millier d’hétaïres (courtisanes) attendaient les pèlerins. Ce culte se développa très régulièrement jusqu’à l’époque romaine où Aphrodite renommée Vénus fut considérée, grâce à son fils Enée, comme la mère du peuple romain.

Aphrodite représente à la fois la beauté, l’amour, la vie, la mer et la victoire

les artistes depuis l’Antiquité la représentent entourée de symboles significatifs de sensualité (plantes et fleurs parfumées, myrte, œillet, jasmin) et d’ardeur sexuelle (animaux réputés très actifs comme le bouc ou le lièvre). Aphrodite possède en outre une ceinture magique (cadeau de Zeus) capable de réveiller l’ardeur des hommes et des Dieux engourdis dans la routine érotique ; selon la mythologie il arrive à la belle Déesse de prêter cet intéressant accessoire à Héra pour ranimer la flamme de son époux volage… 
Le terme « aphrodisiaque » décrit un attrait puissant pour l’amour sensuel ; la sexologie utilise le terme «anaphrodisie» pour désigner un manque ou une absence de désir.

La naissance d’Aphrodite reste un mystère

Pour Homère, elle était la fille de Zeus et de Dioné, et l’épouse d’Héphaïstos, les artistes et les poètes ne retiendront pas cette hypothèse trop banale. La version d’Hésiode, diffère complètement, il affirme qu’elle serait sortie de l’écume des vagues à Paphos ou à Cythère, sous sa forme parfaitement accomplie. Et il précise que cette écume provenait des organes sexuels que Cronos, Dieu du temps, avait tranché à Ouranos, Dieu du ciel et jetés à la mer. Aphrodite fut accueillie par Eros et chacun de ses pas fit naître des fleurs. 

Sa beauté est parfaite et sa sensualité illimitée, Aphrodite rend les dieux comme les hommes fous amoureux, et la liste de ses conquêtes est impressionnante.

Elle représente la transgression de l’ordre, le règne des passions, la toute puissance de l’élan vital que la société cherche à apprivoiser par ses lois, notamment celles visant à contrôler les femmes.
Épouse d’Héphaïstos, Aphrodite, fidèle à sa réputation multiplie les aventures; la mythologie grecque ancienne la présente sous un jour versatile et fantasque. La misogynie est une constante de la littérature comme l’illustrent notamment les maximes de Ménandre, le théâtre ou l’épopée, la femme précipite souvent l’innocent héros dans de périlleuses aventures. Homère raconte comment Hélios, le Soleil, révèle à Héphaïstos l’adultère de sa femme avec Arès; Héphaïstos les surprend ensemble, nus dans son lit, il les fait prisonniers dans un filet invisible. Puis convoque tous les dieux, à se régaler du spectacle, jusqu’au moment où Poséidon, Dieu de la mer, les incite à faire la paix. Des amours d’Arès et d’Aphrodite naissent Deimos et Phobos la Terreur et la Crainte. Arès, est le dieu de la guerre pour les Grecs, il représentent la barbarie, la sauvagerie, et non la gloire ou la vaillance que les Romains attribuèrent ensuite à Mars.

Pour la punir de ses inconduites Zeus inspire à la déesse l’amour d’un mortel, Anchise.

Mais cela n’arrêtera pas l’indomptable déesse, de ses amours avec Dionysos naît Priape, la divinité phallique, et de Poséidon, Eryx. Hermès, dieu des voleurs et messagers des dieux la courtise assidûment, en vain. Zeus, amateur de plaisanteries douteuses, vient en aide à Hermès en envoyant son aigle voler la sandale d’Aphrodite. Pour la récupérer, la déesse doit se soumettre aux ardeurs du fourbe. De leur union naît Hermaphrodite, de nature à la fois masculine et féminine.

Aphrodite n’a pas bon caractère, elle se venge des dieux et des humains qui l’offensent:

de Minos, roi de Crète, tombe amoureuse d’un taureau, et donne naissance à un monstre le Minotaure, qu’il faudra enfermer dans le labyrinthe du palais de Cnossos, et dévorera allègrement sa ration de jeunes gens, jusqu’à l’arrivée d’une certain Thésée.

Aphrodite châtie les femmes de Lemnos qui négligent son culte en les affligeant d’une odeur qui fait fuir leurs maris, mais, elle cède aux prières d’Héphaïstos et, à l’arrivée des Argonautes, les délivre de leur puanteur. Elle se montre particulièrement cruelle envers le fils de Thésée, Hippolyte, qui se croit hors d’atteinte des feux de l’amour; elle inspire à Phèdre, sa jeune et jolie belle-mère, une vive passion pour lui. Hippolyte repousse les avances de Phèdre, celle-ci, humiliée l’accuse d’avoir tenté de la violer, puis met fin à ses jours. Thésée, l’époux de Phèdre maudit alors son fils et le bannit. Hippolyte, muré dans son silence périt peu après de mort violente. 

Aphrodite se venge encore de la muse Clio, qui s’est moquée de sa passion pour un simple mortel Adonis, en la faisant à son tour tomber amoureuse d’un homme. La muse Calliope, pour avoir arbitré le conflit entre Perséphone et Aphrodite, au sujet d’Adonis, assiste impuissante à la mort de son fils Orphée. Pour avoir dévoilé à Héphaïstos son aventure avec Arès, Hélios subit aussi la vengeance d’Aphrodite. 

Enfin, la responsabilité d’Aphrodite dans la guerre de Troie n’est plus à démontrer! Jacques Offenbach, dans son opéra bouffe « La belle Hélène » fait chanter un air devenu célèbre  » dis-moi Vénus, quel plaisir trouves-tu à faire ainsi cascader la vertu? »

La littérature grecque, n’a aucune indulgence à l’égard d’Aphrodite, la passion amoureuse qu’elle provoque génère des troubles et constitue une menace pour l’ordre établi.

Aphrodite, en attisant les désirs sexuels se situe à l’opposé d’Héra, protectrice du couple et garante de la famille. Les Romains vont interpréter autrement le personnage, et mettront l’accent sur les forces bénéfiques de la déesse, le poète Lucrèce, (de naturae rerum)voit en elle le principe même de la vie.
Les innombrables représentations d’Aphrodite ont évolué au fil du temps. On la trouve d’abord à Paphos, sous la forme très orientale d’un simple cône ou d’une pyramide entourée de flambeaux. Plus tard, on la retrouve à Chypre sous la forme d’une idole, entièrement nue. Vers le début du IV siècle avant notre ère, elle adopte un nouveau look : grave, virginale, drapée dans un long chiton, et couronnée d’un diadème. L’Aphrodite voilée du Parthénon en est l’exemple caractéristique. Aphrodite Nikêphore (porteuse de la victoire), nue jusqu’à la ceinture, beaucoup plus sensuelle, se régale de son reflet dans un bouclier. L’Aphrodite de Capoue, d’Arles et de Milo illustrent cette version. Enfin, vers le milieu du IV siècle, le célèbre sculpteur Praxitèle montre Aphrodite entièrement nue, symbole de l’amour et de la grâce voluptueuse: sa célèbre Aphrodite de Cnide servit de modèles à de très nombreux artistes, notamment romains. 
Aphrodite, devenue Vénus a aussi inspiré les artistes de la renaissance comme Botticelli, Titien. L’universalité de Vénus traverse le temps, et depuis l’origine, les plus grands artistes ont honoré le culte de la Déesse à travers leurs chefs d’œuvre.

LES DYSÉRECTIONS

Entretien avec le Dr Patrice Cudicio, médecin, responsable d’enseignement pour le Diplôme Inter Universitaire de Sexologie du Grand Ouest

En tant que sexologue, rencontrez-vous beaucoup de patients qui viennent vous voir pour des troubles de l’érection ? Constatez-vous une recrudescence particulière de ce phénomène ? Et si oui, comment l’expliqueriez-vous ?

Oui, c’est un des principaux motifs de consultation, cependant, on ne peut pas dire qu’il y en ait plus aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. La demande évolue cependant car aujourd’hui on sait qu’il est possible d’y remédier grâce à certains medicaments. La médiatisation du symptôme et de ses traitements expliquent aussi que si le nombre de cas n’est peut-être pas plus important qu’il y a 20 ans, les demandes sont cependant plus fréquentes! Par ailleurs, les patients qui viennent consulter ont parfois déjà eu un traitement qui n’a pas donné les résultats attendus, dans ce cas, des examens complémentaires doivent être envisagés avant d’adopter une attitude thérapeutique.

Quels « conseils d’urgence » donneriez-vous à un homme – et à un couple ! – confronté pour la première fois à une panne d’érection ? 

Pas de panique! Il peut s’agir simplement d’une fatigue ou d’un stress passager. Surtout s’il s’agit d’un homme jeune et en bonne santé. La survenue d’érections matinales et nocturnes doit rassurer. 

En cas de dysérection, préconisez-vous de consulter dès les premières manifestations ? Ou au contraire d’attendre de voir la durée et l’importance du trouble ? 

Oui, il faut consulter rapidement notamment si cette dysérection est source d’inquiétude. L’angoisse d’un nouvel échec s’ajoute alors au symptôme et l’aggrave. 

Comment les hommes réagissent-ils face à ce problème ? Pensez-vous que beaucoup d’hommes ont tendance à reculer l’échéance de la consultation, par gêne ou honte ? Ont-ils tendance à se dire « ça va s’arranger » ou à jouer la politique de l’autruche ? Et sont-ils à l’aise quand vient l’heure de consulter ? 

Ce n’est pas si simple, tout dépend d’abord de qui émane la demande. Une panne sexuelle peut aussi être en rapport avec un manque de désir. Il arrive qu’elle ne survienne que dans certaines circonstances. Quand le patient est motivé, il n’hésite pas à consulter. Malheureusement, on voit encore trop fréquemment des hommes venir consulter, plusieurs mois, voire plusieurs années après l’apparition des premiers symptômes.
Il faut également savoir, chose très importante qu’une dysérection peut être un signe évocateur d’un risque cardio-vasculaire (infarctus, AVC). 

Dans le même ordre d’idée, est-ce que dans la psyché masculine, la dysérection est vécue comme une atteinte grave à l’identité sexuelle, à la virilité ? Quelle est votre position à ce sujet ? 

Tout dépend de l’investissement personnel et de la place que tient la sexualité. Bien entendu, le retentissement psychologique est toujours présent. L’identité sexuelle n’est pas remise en cause, mais davantage le rôle sexuel. Certains hommes pensent qu’arrivés à un certain âge, c’est normal. L”’impuissance” sexuelle peut être évocatrice d’autres impuissances: vis à vis de soi, de l’autre ou de la société! 

En général, comment le vit la (le) partenaire ? On parle rarement de l’impact d’une dysérection sur l’autre membre du couple…? 

L’autre membre du couple peut aussi se sentir en échec, penser qu’il (elle) n’est plus desirable; nombreuses sont les femmes qui évaluent l’amour de leur conjoint à la qualité de leur érections! Mais le plus souvent, c’est une frustration qui apparaît. Dans certains couples, le (la) partenaire préfère passer le problème sous silence, ou tenter d’appliquer des recettes érotiques pour stimuler le désir de l’autre, ce qui peut avoir un effet encore plus inhibant

En tant que sexologue faites-vous le distinguo entre une panne d’érection passagère, circonstanciée, et un problème plus long, plus profond ? 

Une panne d’érection doit toujours être considérée dans tous ses aspects. Le médecin sexologue fera un bilan afin de vérifier si le patient présente des problèmes hormonaux, cardio-vasculaires, urologiques, neurologiques, ou psychiatriques. Il tiendra compte également des conditions psychologiques, et du climat relationnel au sein du couple, ainsi que du contexte social: chômage, licenciement,etc….


En matière de dysérection, où s’arrête le travail du sexologue et où commence celui de l’urologue, de l’endocrinologue ou autre spécialiste ? 

La mission du médecin sexologue consiste à porter un diagnostic précis et de conseiller une attitude thérapeutique. Il arrive en effet qu’il soit amené à diriger son patient vers un autre spécialiste notamment si une intervention chirurgicale est envisagée ou encore chez un angiologue ou radiologue. A l’heure actuelle, on peut considerer la sexologie ou plutôt la médecine sexuelle comme une spécialité à part entière nécessitant une formation spécifique. 

Justement lorsque la dysérection a une origine physique, médicale, quelles peuvent être les différentes causes identifiables ? (vous pouvez faire court là-dessus, j’ai les informations sur votre site) L’alimentation et l’hygiène de vie jouent-elles un rôle important ? 

Pour que l’érection puisse se produire, il faut que le climat hormonal soit normalement équilibré, que la circulation sanguine soit satisfaisante et qu’il n’y ait pas de lésion neurologique. On va donc rechercher des causes dans ces directions. Il y a bien sûr des facteurs favorisant: diabète, tabagisme, alcoolisme, toxicomanie. Les dysérections peuvent aussi être un signe d’une maladie cardio-vasculaire. Enfin, il vérifiera également s’il existe une cause iatrogène, c’est-à-dire un traitement médical qui peut perturber l’érection. 

Lorsque la dysérection a une origine psychologique, quelles peuvent être les différentes causes identifiables? 

Le climat relationnel au sein du couple peut être responsable de pannes d’érection, mais celles-ci peuvent aussi être un indice révélateur d’une dépression ou d’un stress: soucis professionnels, conditions de travail, problèmes d’argent… Tout ce qui est facteur d’inquiétude et génère un sentiment d’insécurité peut avoir un retentissement sur la sexualité: baisse du désir, et dysérections. Toute situation où l’homme éprouve la sensation d’avoir perdu son pouvoir: pouvoir par rapport à lui même, à son épouse, sa famille ou vis-à-vis de la société peut être responsable d’un sentiment d’impuissance donc de dysérection. 

Prenons le cas d’un homme, 35-45 ans, en assez bonne santé, cadre citadin, vivant en couple. D’où peut venir la dysérection ? Comment va-t-il la vivre ? Comment allez-vous l’aider à y remédier? 

A priori, elle est plutôt et par expérience d’origine psychologique, mais il faudra toujours faire la part des causes organiques et psychologiques, puis s’assurer que le couple n’a pas de conflit important. Si le patient consulte rapidement, le sexologue pourra dissiper nombre de ses inquiétudes, lui expliquer les choses, lui donner des conseils et prescrire un traitement adapté. 

Globalement quels sont les différents traitements ou solutions contre les troubles de l’érection ? Vous-même, en tant que sexologue, que préconisez-vous le plus souvent à vos patients ? Et que pensez-vous des solutions chimiques, Viagra ou autres ?


Depuis quelques années la sexologie médicale dispose de médicaments très efficaces pour soigner les troubles de l’érection que ceux-ci soient d’origine physique ou psychique: ce sont le Viagra®, le Cialis®, et le Levitra®, (les IPDE5 inhibiteurs de la phosphodiestérase 5). Ils agissent tous les trois de la même façon. Ce sont de véritables médicaments et non pas des formules magiques. Ils ont pour avantage de pouvoir être pris par voie orale. Cette prescription sera d’autant plus efficace, qu’elle sera accompagnée d’explications et conseils pratiques. En cas d’échec de ce type de traitement on pourra faire appel aux injections intracaverneuses qui court-circuitent en grande partie la dimension psychologique; ce sont l’Edex® ou le Caverject®. 

Comment agissent-ils de manière simple?


L’excitation est un processus psychique; elle déclenche la sécrétion par le cerveau d’un neuro-médiateur appelé dopamine (disons pour simplifier que c’est l’hormone de l’excitation sexuelle). La dopamine va être responsable d’une réaction en chaîne dans l’organisme et induire la sécrétion d’une substance responsable du relâchement de petits muscles de la verge (les fibres musculaires lisses). Le sang va pouvoir entrer dans la verge et l’érection se met en place, à condition que l’anxiété et le stress ne soient pas trop importants; en effet l’adrénaline sécrétée en cas de stress agit en sens inverse sur ces petits muscles.
Mais au fur et à mesure que cette substance active relaxante est fabriquée, elle est transformée en substance inactive par une enzyme, la fameuse PDE5.
Donc ces trois médicaments vont empêcher cette transformation et permettre à l’érection de se maintenir.
Nous comprenons donc qu’ils ne sont efficaces que s’il y a de la dopamine donc de l’excitation. Ils sont totalement inefficaces dans le cas contraire.


Il existe de plus en plus de produits vendus en parapharmacies supposés combattre les troubles de l’érection. Qu’en pensez-vous ? 

Il s’agit généralement de substances supposées stimulantes, voire aphrodisiaques. Cependant leur efficacité comme leur innocuité restent à démontrer. Mieux vaut s’abstenir… Ces produits n’ont d’intérêt réel que pour les fabricants! 

Vous semblez réfuter l’efficacité de la psychanalyse lorsqu’il s’agit de solutionner les problèmes de l’érection ? Pouvez-vous nous expliquer pourquoi? 

La psychanalyse conduit dans un parcours introspectif et ne prétend pas avoir pour objectif de faire disparaître les symptômes, d’ailleurs, si cela se produit, cela ne signifie pas que le problème soit résolu en regard de la perspective psychanalytique. Il s’agit d’une démarche qui s’inscrit dans une durée de plusieurs années. Les patients qui souffrent de pannes sexuelles, ont hâte de voir disparaître le symptôme. Je ne mets pas en doute l’intérêt de la psychanalyse dans une trajectoire d’exploration de soi, je précise seulement qu’il ne s’agit pas d’un outil utilisable en médecine sexuelle. 

Finalement, est-ce qu’on peut dire qu’à moins d’un gros handicap physique, c’est « dans la tête que ça se passe » ? 

Les causes physiques ne sont pas nécessairement de gros handicap, un léger déficit hormonal peut être à l’origine d’une panne sexuelle. Cependant, les facteurs organiques, psychologiques et relationnels sont souvent étroitement mêlés. Enfin, l’importance et le sens donné à la sexualité jouent un rôle dont il convient de souligner l’importance. Disons qu’avant 50 ans, l’étiologie est plus souvent psychologique , par contre après 50 et surtout si on a été fumeur, qu’on a un cholesterol élevé, elle sera plutôt organique (physique).

Baby on board… Grossesse et sexualité 3

Et après la naissance?

Une vie sexuelle non contraignante, tout en douceur et en tendresse jusqu’à la fin de la grossesse, permet au couple de se retrouver plus facilement après la naissance. 
Les jeunes mamans doivent s’accorder du temps et ne pas précipiter les choses. Une mauvaise expérience peut entraver le bon déroulement de la reprise d’une sexualité épanouie. 


Il est normal que dans les jours et semaines qui suivent la naissance, la jeune mère soit focalisée sur son bébé. Son partenaire joue évidemment un rôle important mais en tant que père et non d’amant. Le réintroduire dans une intimité et lui faire une place différente, privilégiée, en dehors de l’enfant est nécessaire sans pour autant forcer les choses.


La vie érotique dans un couple ne doit pas être un devoir. Se permettre des escapades, de petites promenades, laisser de la place aux massages, aux caresses, aux petits jeux, au partage, à la douceur. Ne pas se sentir obligée d’aller plus loin est préférable. Voler quelques instants au bébé pour retrouver une intimité, un espace propre au couple prépare lentement mais sûrement la reprise d’une sexualité complète quand elle se sentira prête aussi bien physiquement que moralement.


La sexualité peut reprendre dès que le couple le désire et lorsque toute la région génitale aura retrouvé un aspect satisfaisant : un col bien fermé, disparition des lochies (écoulements séro-sanglants après l’accouchement), disparition des douleurs et une bonne cicatrisation de l’épisiotomie (5à15j) ou de lésions vaginales éventuelles. La période est variable d’une femme à l’autre, la moyenne est d’un mois environ.


Ne pas oublier une contraception, en effet une nouvelle grossesse est possible avant le retour des règles même si elle allaite.
A ce stade, la lubrification est parfois moins intense et plus longue à se faire, le recours aux lubrifiants est recommandé. L’allaitement peut entraîner un désinvestissement étatique. Il n’est que provisoire et ne doit pas instaurer une compétition avec le bébé!
Le vagin même s’il a été distendu pendant l’accouchement, reprend vite sa forme et son élasticité. La rééducation périnéale renforcera la musculature périnéale. 
En général la sexualité reprend sept semaines après l’accouchement chez la majorité des couples.

Pourquoi certains tardent à reprendre ?

La fatigue et le besoin de sommeil inhibent le désir sexuel et laissent les partenaires moins disponibles. Avec la prise de poids, elle se sent parfois moins désirable et peut rejeter tout contact érotique. Un régime diététique adapté est conseillé. En attendant la perte de poids, être aimée et désirée améliore l’image de soi, alors pourquoi s’en priver ? 


A cela s’ajoutent les douleurs périnéales liées à la cicatrisation de l’épisiotomie. La vulve peut rester sensible pendant quelques temps. Un vaginisme peut se développer: peur d’avoir mal ou problème de cicatrisation d’une épisiotomie . Dans ce cas, nous conseillons certaines position plus favorables : la femme est sur son partenaire, ils sont côte à côte (en petite cuillère).

La présence de l’enfant dans la chambre ou dans la pièce voisine peut représenter une entrave à l’intimité nécessaire au bon déroulement de la relation sexuelle. De plus, le changement de « statut » au sein du couple peut perturber le conjoint qui ne retrouve pas sa place d’amant dans ce nouveau couple. Il n’est pas toujours facile de séparer vie conjugale et vie familiale


Si les difficultés persistent,(elles étaient peut-être latentes avant la naissance.) Il est souhaitable de consulter assez rapidement un sexologue. Si elle n’en n’a pas le courage, nous conseillons vivement aux femmes de se donner le temps de renouer avec leur corps et surtout de ne pas se forcer. Le désir reviendra de lui-même lorsque les conditions seront meilleures. Aussi le dialogue est-il très important afin d’éviter les malentendus. C’est un remède à bien des maux.

En collaboration avec le Dr Sandrine Attalah

Positions amoureuses du Tao

« Les hirondelles amoureuses  » 

L’homme et la femme sont face à face, ils s’enlacent par la taille et le cou.
Cette illustration provient des collections de l’Institute of Sex research de l’Université d’Indiana, elle figure dans le livre de Marc de Smedt intitulé l’Erotisme Chinois, paru aux éditions Solar en 1984

Baby on board… Grossesse et sexualité 2

Le neuvième mois.

Le futur schéma familial se met en place, emportant son lot d’enthousiasme, d’impatience, mais aussi parfois de tensions ! Durant cette « dernière ligne droite », de nombreux questionnements émergent au sein du couple, et la sexualité peut s’en trouver affectée. 
Le ventre est désormais très imposant, mais n’affecte pas nécessairement la régularité des rapports, dont la fréquence baisse malgré tout. En effet, la prise de poids chez la femme entraîne fatigabilité, insomnie et difficultés respiratoires diminuant beaucoup la disponibilité et le désir de la femme.
Il faut s’adapter aux contraintes physiques en ayant recours à des positions moins habituelles pour certaines femmes. L’homme devra nécessairement se trouver derrière ou sur le côté ce qui peut mettre mal à l’aise certaines personnes plus conformistes. Le dialogue avec le partenaire peut là encore s’avérer salvateur ! 


De plus, psychologiquement, le couple peut avoir un vécu très négatif des modifications corporelles, vergetures, déformation et dégradation peuvent bloquer le partenaire et même dégoûter la femme de son propre corps. La peur de rester abîmée physiquement de façon durable crée une anxiété. A ceci, se rajoutent l’angoisse de l’accouchement, de la douleur, de la péridurale, et la peur d’un accouchement prématuré ou de complications…et l’on sait bien qu’anxiété et stress inhibent le désir sexuel et détruisent la détente propice aux rencontres harmonieuses. Le partenaire de son côté, a de plus en plus peur de faire du mal à l’enfant lors des relations sexuelles et peut même percevoir le fœtus comme un intrus ou avoir du mal à percevoir la future mère comme une amante…
Ce dernier mois est donc une longue et dure épreuve pour le couple, mais la communication, la compréhension et surtout la tendresse pour calmer le désarroi, permettent souvent de limiter les dégâts et de conserver une bonne ambiance. Ainsi, lorsque l’harmonie sexuelle persiste, la douceur et l’affection sont beaucoup plus marquées lors des rapports.

Et les risques alors ?

C’est dans ce domaine que circulent le plus grand nombre d’idées reçues le plus souvent fausses. A titre d’exemple, il est tout à fait faux de penser que les rapports sexuels puissent être responsables de fausses couches lors du premier trimestre de grossesse. De la même façon, l’orgasme ne provoque que très rarement des contractions utérines préjudiciables lors du premier et du second trimestre de la grossesse.
Cependant, toute pénétration reste hautement contre-indiquée dans certains cas (MAP: menace d’accouchement prématuré), ou en présence d’une maladie sexuellement transmissible avérée chez l’homme. La plus grande prudence est évidemment de mise dans cette hypothèse, et il conviendra alors de suivre l’avis de l’obstétricien.


On peut conclure en affirmant que le maintien d’une sexualité active et harmonieuse durant la grossesse contribue à renforcer encore les liens entre les parents en devenir, en étant source de plaisir bien évidemment, mais également de sécurité et d’équilibre. Parmi de nombreuses modifications psychologiques, la future maman est en quête de sécurité affective, tandis que l’homme se fait doucement à l’idée qu’il va passer du « statut » d’amant à celui de père. Sans pour autant rechercher le plaisir à tout prix, la sexualité durant la grossesse peut être vue comme une phase de préparation et d’harmonie dans le couple, une fusion entre deux êtres débouchant sur l’arrivée d’un troisième, l’enfant.

à suivre

Positions amoureuses du Tao

« Les deux poissons côte à côte » 

L’homme et la femme sont face à face, ils s’embrassent avec passion, les jambes de la femme sont relevées.

Cette illustration provient des collections de l’Institute of Sex research de l’Université d’Indiana, elle figure dans le livre de Marc de Smedt intitulé l’Erotisme Chinois, paru aux éditions Solar en 1984

La petite histoire de la masturbation (2)

Les préjugés ont la vie dure!

Les préjugés se sont durablement installés, et jusque dans les années 50 l’autorité médicale jugeait la masturbation responsable de nombreux troubles de la santé physique et mentale, et qualifiait des pratiquants de «dégénérés », «pervers », ou « déséquilibrés ».
André Lorulot, auteur de nombreux livres de sexologie destinés au grand public nuance ces propos mais reste convaincu que la masturbation présente des risques importants. Il écrit en 1957 :
« Non seulement tous les masturbateurs ne sont pas des malades et des déséquilibrés, mais il existe une quantité importante de gens normaux qui pratiquent ou ont pratiqué la masturbation. »
Le principal danger de la masturbation serait, selon cet auteur, de détourner le désir d’une relation sexuelle avec une (un) partenaire..

Répression moderne

Au début du 20e siècle, il existe encore des gens qui croient que la masturbation rend sourd ou aveugle, la nécessité de combattre la tendance s’impose donc et ce d’autant plus qu’il semble que plus de 90% des hommes la pratiquent ! On s’étonne toujours que le nombre de déficients visuels et auditifs ne soit pas plus élevé…


On assiste donc à une mode de la circoncision pour « raison d’hygiène ». Une grande majorité d’américains sont circoncis, cette opération étant réputée rendre la masturbation plus difficile, voire impossible. Quant aux petites filles, nombreuses sont excisées pour les mêmes raisons.


De nos jours, la société occidentale est plus tolérante, mais les interdits d’ordre religieux ou psychologiques demeurent puissants.
Les outils de répression sont surtout psychologiques, basés sur l’exploitation de la peur et de certaines croyances relatives au sperme et à l’énergie. D’autres outils comme les dispositifs de chasteté traversent allègement les siècles…

La masturbation présente-t-elle des risques réels pour la santé ?

Quand on pratique seul(e), il n’y a évidemment aucun risque de contracter une maladie sexuellement transmissible. Si on utilise un gode miché ou un autre jouet, il faut le tenir propre.


Mais on peut aussi pratiquer la masturbation avec un(e) partenaire, dans ce cas il faut respecter quelques règles :
– avoir les mains propres et exemptes de plaies
– éviter que le sperme ou les fluides du vagin n’entrent en contact avec des muqueuses (peau qui recouvre l’intérieur de la bouche, du vagin ou de l’anus).
– Si on utilise un gode miché il faut le protéger avec un préservatif avant de le partager.


Selon une étude conduite par le Conseil du cancer de l’État de Victoria, dans le British Journal of Urology International vol 92, p 211; 17 juillet 2003, la masturbation masculine diminuerait les risques de cancer de la prostate.

La masturbation au masculin

Comment les hommes se masturbent-ils ?

Chacun a sa propre technique, mais en général, elle consiste en un geste de va-et-vient de la main sur le pénis. Si les hommes jeunes cherchent un plaisir très rapidement, après 40 ans, les séances de masturbation peuvent durer beaucoup plus longtemps, « faire durer le plaisir » semble bien plus agréable. 
Les hommes circoncis utilisent le bout de leurs doigts pour stimuler le frein de leur prépuce. Étant davantage exposé, le gland est moins sensible. L’utilisation d’un lubrifiant facilite le mouvement qui pourrait être irritant.


Certains hommes se masturbent allongés à plat ventre en frottant leur pénis, mais la majorité préfère une solide prise en main de la situation.
Prise en main n°1 : La main enserre le pénis comme elle saisirait le manche d’une raquette de tennis. L’enveloppement est maximal, mais la liberté de mouvement est relativement restreinte.
Prise en main n°2 : C’est la même sauf que la main est à revers, le pouce vers le bas. Cette technique doit être pratiquée de la main gauche pour les droitiers, et inversement.
Prise en main n°3 : On saisit le pénis en gardant le pouce dessous et les quatre doigts sur le dessus. Cette technique offre plus de souplesse dans le mouvement.
Prise en main n°4 : On saisit le pénis comme un stylo, avec seulement trois doigts. Cette technique permet des mouvements très rapides et légers…

La masturbation au féminin

Comment les femmes se masturbent-elles ?

Les femmes pratiquent la masturbation de façon très variée, en général, elles stimulent leur clitoris avec leurs doigts ou en se frottant à un objet (oreiller, coussin, vibromasseur, jet d’eau de la douche…). Tout en caressant leur clitoris, beaucoup de femmes stimulent aussi leur vagin en y introduisant un doigt ou un gode miché. L’orgasme peut venir d’un point de départ clitoridien ou vaginal, les femmes ont donc plus de choix dans leur technique de masturbation.


Les femmes peuvent aussi se passer de leurs mains ! La technique dite du « sciage » consiste à serrer fortement les cuisses pour exercer une pression sur le clitoris, en faisant varier cette pression, l’excitation croît jusqu’à la jouissance.


85 % des femmes se masturberaient selon Shere Hite (Le nouveau rapport Hite, 1976, Editions J’ai Lu, Collection Bien être, Paris, 2004). Mais aussi et surtout parviendrait beaucoup plus facilement à l’orgasme de cette manière plutôt qu’en faisant l’amour… 


Des femmes croient encore que c’est anormal voire honteux de se masturber, le plaisir obtenu ainsi est souvent gâché par un sentiment de culpabilité bien inutile. 

Le marché offre un vaste choix d’accessoires à usage féminine. Comme on le sait la masturbation n’a pas d’âge, on a retrouvé des olisbos et autres gode miché dans les vestiges des plus grandes civilisations antiques d’Orient comme d’Occident. Ces jouets sont généralement de forme phallique excepté le linguam,le linguam, œuf de pierre dure qui s’introduit dans le vagin, venant comprimer la base du clitoris ; le plaisir est atteint en serrant rythmiquement les cuisses. Nombre de femmes se masturbent ainsi en se mettant sur le ventre et en serrant très fort les muscles des cuisses. C’est ce qu’on appelle la masturbation par « sciage ». 


La collection du Musée de l’Érotisme à Paris montre une grande variété d’objets dédiés au plaisir de la femme. 
L’utilisation de vibro-masseurs médicaux aux fins de masturbation s’est répandue spontanément autour des années 40/50. Aujourd’hui, les godes (en anglais dildos) intégrent un vibrateur. Malgré leur forme phallique à charge surtout symbolique, les femmes l’utilisent en général non par pénétration mais en l’appliquant sur le clitoris. D’où le développement de bon nombre de sextoys féminins uniquement clitoridiens.

Le gode miché, quelle que soit sa forme est devenu aujourd’hui un objet que toute femme peut légitimement posséder pour son plus grand plaisir…

QUAND L’AMOUR FAIT MAL

Les dyspareunies féminines: comprendre et soigner

L’amour physique est synonyme de plaisir et de détente et pourtant…
Les statistiques nous disent que 15 à 20% des femmes en âge de procréer (18-45 ans),a des rapports sexuels douloureux et cela de manière régulière. La dyspareunie: cette douleur ressentie, lors de la pénétration, ou lors des mouvements de va et vient de la verge dans le vagin est donc une plainte fréquente.. Si la douleur survient au début de la pénétration, cette dyspareunie est dite superficielle. Si la douleur n’existe que lors d’une pénétration profonde, la dyspareunie est dite profonde.

L’engrenage de la douleur

Cette douleur n’a pas sa place dans une vie sexuelle épanouie et ne devrait pas être tolérée. Beaucoup de femmes négligent ce symptôme à ses débuts et le laissent peu à peu envahir leur vie sexuelle et ronger leur désir jusqu’à son extinction. D’autres se laissent convaincre par leur médecin ou leur entourage que tout est dans la tête, culpabilisent en se croyant à la source de leur souffrance et évitent les contacts intimes… Sans oublier que toute expérience douloureuse entraîne une peur de sa répétition et génère un stress anticipant la douleur… Ainsi, la rencontre avec l’être aimé est crainte et n’est plus source d’échange et de rapprochement. De plus, l’appréhension de la douleur provoque une contraction musculaire généralisée, en particulier des muscles du plancher pelvien, contraction qui engendre elle-même douleurs et pénétrations difficiles, d’où une baisse de l’excitation et de la lubrification ,ce qui interdit toute sensation de plaisir. L’anxiété émotionnelle générée par cet engrenage, quant à elle, déculpe la perception de la douleur. Il est inutile de préciser que le climat relationnel s’en trouve souvent perturbé, augmentant d’autant plus le stress. La femme se retrouve ainsi piégée dans l’engrenage de la douleur qui va être responsable d’une baisse de l’estime de soi, d’une diminution de la libido et même d’une dépression. Le non-dit, plutôt que de préserver le couple et la relation, amplifie la souffrance.

Des causes facilement identifiables

Il est assez facile d’en faire le diagnostique et de les soigner. La dyspareunie n’est pas une pathologie en soi, mais le symptôme d’un mauvais fonctionnement. Il est soi d’origine organique (physique) et/ou d’ordre psycho-relationnel.
Il existe des causes banales comme une insuffisance de préliminaires ou une absence de désir. La lubrification et le relâchement musculaires sont insuffisants pour permettre une pénétration agréable.


Physique: il faut rechercher une origine gynécologique, urinaire, vasculaire, dermatologique, ligamentaire.

Psychologique: la représentation inconsciente que la femme a de son vagin et de son utilisation va être très souvent responsable de douleurs . Le plus souvent plusieurs facteurs interagissent, du fait de la perte de confiance en soi et de la culpabilisation. Ils vont prendre le dessus si les facteurs organiques ont beaucoup duré.

De même, la qualité de la relation dans le couple est très importante: communication, confiance et respect sont essentielles pour une sexualité épanouie à deux. Enfin, le vécu personnel de chaque femme affecte sur le plan des émotions sa sexualité. Une éducation très stricte et culpabilisante, une forte pression sociale et/ou familiale mais aussi des traumatismes psychologiques graves (viol, inceste…) peuvent conduire à une dyspareunie sévère.

Les différentes dyspareunies

Douleurs à la pénétration profonde
On retrouve le plus souvent des maladies gynécologiques : infections génitales hautes (au niveau de l’utérus, des ovaires et des trompes) ou ses séquelles, fibromes utérins et kystes ovariens volumineux, endométriose (stérilité, douleurs importantes lors des règles), traitement chirurgical, lésions du col de l’utérus.

« Les monologues de la vulve »
Beaucoup d’inconnues et de mythes subsistent autour des douleurs et des maladies de la vulve tant les facteurs psychologiques et physiques interfèrent et s’intriquent. Il est nécessaire cependant de souligner quelques notions importantes

La vestibulite :
Il s’agit d’une dyspareunie superficielle localisée à l’entrée du vagin, au niveau du vestibule (intérieur des petites lèvres et ouverture vaginale) et de la fourchette vulvaire. Les femmes souffrant de vulvodynie ressentent des brûlures, des sensations de coups de couteau ou de déchirure lorsqu’il y a pénétration dans le vagin (pénis, doigt, tampon, etc.). Chez certaines, la douleur apparaît aussi lorsqu’elles portent des pantalons serrés ou des strings. 
Souvent mal diagnostiquée du fait que la vulve a l’air tout à fait normale (il existe parfois une petite rougeur) la vestibulite, elle, est bien réelle dans sa douleur. En effet, le gynécologue à l’aide d’un coton tige peut repérer les points douloureux communs à toutes les doléantes.


Les causes de la maladie sont inconnues, mais plusieurs hypothèses sont envisagées. On recherche une inflammation ou une hyperalgie des nerfs de la région incriminée. Elle est souvent associée à d’autres maladies chroniques telle que la fibromyalgie, le syndrome du côlon irritable et la cystite interstitielle.

  • 1. La vestibulite est l’un des motifs de consultation les plus fréquents
  • 2.Ce n’est : ni une infection sexuellement transmissible ni un cancer, ni un signe précancéreux
  • 3. La vestibulite n’est pas une maladie incurable
  • 4.Pour guérir la vestibulite, il n’y a pas de recette miracle (comme celles que l’on trouve dans les forums féminins)
  • 5. La vestibulite n’est pas une « maladie dans la tête ».

Une prise en charge s’attaquant aux aspects organiques, émotionnels et psychologiques est la plus adaptée. Ainsi, pourront être associés des conseils pour une bonne hygiène féminine et des crèmes ou gels anesthésiques à un traitement antidépresseur (en cas de troubles de l’humeur) ou à une physiothérapie, ou à la relaxation voire à l’hypnose. Une thérapie de couple courte ou une thérapie cognitivo-comportementale peut être d’une grande utilité.


Persistance de la dyspareunie après traitement médical de la cause
La dyspareunie a le plus souvent comme point de départ une cause organique. Mais il faut bien comprendre qu’après traitement médical de la dyspareunie, il peut persister un phénomène de conditionnement à la douleur. Il est responsable d’une contraction involontaire des muscles qui entourent le vagin: la pénétration reste douloureuse, douleur qui n’est plus d’origine organique, mais psychologique ! 


Le traitement de cette dyspareunie résiduelle pourra faire appel à des thérapies comportementales comme une désensibilisation progressive de la peur de la douleur lors de la pénétration, associé à un travail musculaire programmé des muscles du plancher pelvien.
Ce travail, étape par étape, permettra de déconditionner la femme à son appréhension de la douleur, la supprimant progressivement lors de la pénétration. La participation du partenaire est recommandée.

Article réalisé avec la collaboration du Dr Sandrine Atallah

Les sextoys sont-ils dangereux pour la santé?

Selon les « Verts » allemands, ils contiendraient une grande quantité de phtalates destinés à assouplit le plastique dont ils sont constitués.

De nombreux sextoys en contiennent. Les phtalates sont des perturbateurs endocriniens associés à des maladies telles que diabète, stérilité et cancer.

Il faut savoir que les phtalates’ils ont été interdit dans la fabrication des jouets d’enfants par l’Union Européenne en 2005.

Fort heureusement, ils ne contiennent pas tous des phtalates. Ce sont surtout ceux en « Jelly ». Ils ont une mauvaise odeur au moment du déballage (elle disparaît ensuite). On peut néanmoins les utiliser après les avoir bien lavé et recouvert d’un préservatif. (Ne vous en débarassez pas n’importe où!)

Il est donc préférable de choisir des matières comme le verre (Pirex), le métal, la céramique ou silicone.

Quant aux gels et lubrifiants, il vaut mieux en éviter quelques uns, mais le choix est fort heureusement riche et varié selon les situations:

Gels

https://www.quechoisir.org/comparatif-ingredients-indesirables-n941/liste/lubrifiants-intimes-sci713/

Préservatifs

Certains de leurs constituants sont responsables d’allergie et irritations. https://sante.vip/vous-vous-demandez-de-quoi-sont-faits-les-preservatifs/

L’éjaculation précoce


Ou comment deux célèbres sexologues américains: William Masters et Virginia Johnson ont inventé une nouvelle maladie en publiant leur premier livre, Human Sexual Response en 1966! L’ouvrage fut traduit en Français, quelques années plus tard, par le Dr Michel Meignant, suivi quelques années après par Human Sexual Inadequacy. L’histoire est savoureuse, si l’on peut dire, car elle a plongé des millions d’hommes dans le désespoir dans l’angoisse en créant de toute pièce un problème qui n’existait pas auparavant. Ils ont néanmoins le mérite d’être parmi les premiers à aborder scientifiquement la sexualité.
Explications: L’homme est naturellement programmé pour éjaculer rapidement. C’est une question de survie de l’espèce et la naissance d’un enfant une finalité. Chez l’homme jeune, l’excitation est rapide, le plaisir intense, facilitant ainsi la survenue de l’éjaculation. La jeunesse permet une récupération rapide, il peut ainsi remettre facilement le « couvert ». Cela ne semblait guère poser de problème à la partenaire à l’époque. Bien sûr, elle ne « grimpait pas aux rideaux » lors de la pénétration, mais arrivait assez facilement à l’orgasme avec son clitoris. Quelques femmes américaines ont trouvé cela injuste (nous étions aux débuts de l’émancipation féminine). Il n’est pas normal que l’homme puisse jouir lors de la pénétration, alors qu’elles non! C’est de la faute à l’homme qui éjacule trop rapidement! Un mécanisme naturel, physiologique était en train de se transformer en problème qu’il fallait à tout pris résoudre!
Je dois reconnaître qu’à l’époque, commençant ma formation en sexologie, je suis tombé moi aussi dans le panneau.…

Alors comment passer d’une sexualité se reproduction naturelle à une sexualité ludique ?

Ce n’est pas aussi simple que cela, mais il est possible d‘apprendre à se maîtriser en quelques semaines avec un bon(ne) sexothérapeute.

La suite demain

Sexualité et cancer

Un sujet douloureux et difficile qui peut toucher aussi bien les hommes que les femmes.

La maladie et ses traitements peuvent perturber la sexualité et aggraver une relation de couple préalablement fragile.

Le dossier que vous trouverez en suivant le lien et réalisé avec le concours du Dr Sandrine Atallah permet de mieux comprendre ses conséquences et solutions.