La castration volontaire

Les eunuques sont une population relativement discrète que l’on remarque peu et que l’on connaît mal. Pendant de nombreuses années, on a considéré que la castration volontaire était le désir d’individus majoritairement psychotiques. Or, l’on découvre aujourd’hui que ce n’est pas le cas, et que de nombreuses raisons peuvent pousser un homme à souhaiter une castration chimique ou physique. Un comportement qui va complètement à l’encontre des normes sociales, selon lesquelles le sexe est un élément majeur pour l’individu et pour la société. A l’heure où chacun se doit de s’émanciper par le sexe, d’en montrer, d’en voir et d’en faire un maximum pour coller aux normes, qui sont ces individus qui ne rentrent pas dans les cadres ?

Toute société articule les interactions humaines autour de normes et de codes essentiels. Si l’on ne fait pas comme tout le monde, ou pire, si l’on n’est pas comme tout le monde, autant se trouver un radeau et partir se noyer quelque part… Dans notre monde baigné de sexe et de sexualité, être soupçonné d’un vague désintérêt pour la chose peut coûter un bannissement immédiat et définitif de la sphère du branché : la pire punition qui soit. Hélas, la société du sexe libéré, celle qui en montre et en parle beaucoup mais n’y connaît pas grand-chose, contient un élément fourbe et éminemment subversif : l’eunuque, le castré, le châtré en somme. Ainsi se définissent ceux qui, par choix conscient et étudié, se privent de la majeure partie de leur libido. Horreur ! (pensent les mâles). Comment expliquer l’inexplicable ?.

Atypiques mais très communs : profil d’un genre discret

Plusieurs études ( Étude du Département d’Anthropologie de l’Université de l’État de Californie publiée dans « The Journal of sexual Medecine », n°4, 2007. Sondages de janvier 2007) viennent aujourd’hui éclairer un phénomène que l’on comprend généralement mal. Auparavant, les éminents spécialistes (études de Greilsheimer et Groves « Male genital self-mutilation », 1979, et de Romilly et Isaac, sous le même nom, 1996.) qui s’étaient penchés sur la question avaient conclu de manière unanime que la castration volontaire était la manifestation évidente d’un trouble psychotique. Or, il apparaît désormais que seul un cinquième de ces phénomènes est le fait d’individus psychotiques, et le cancer de la prostate est très loin d’expliquer tous les autres cas. 


Il existe en réalité une grande variété de profils d’hommes qui choisissent de se faire castrer voire émasculer (les nullos). D’âges très différents, il commencent généralement à envisager la possibilité aux alentours de 20 ans et passent à l’acte en moyenne vers 40 ans. Contrairement au psychotique, dont le niveau intellectuel est bas, l’eunuque est en général une personne éduquée, parfois issue d’un milieu culturel élevé, et qui ne se distingue par aucune manifestation physique (à l’exception notable des transsexuels). Il faut en effet souligner que les eunuques connaissent parfaitement les faits historiques rattachés au phénomène, ainsi que les conséquences qui résultent de leur décision. Un certain niveau intellectuel est également requis pour concevoir en toute conscience un acte aussi subversif au regard des normes sociales. Enfin, si la majorité d’entre eux est homosexuelle, une partie non négligeable des eunuques est aussi hétérosexuelle et mariée.

Les nazis considèraient la castration comme un moyen prophylactique ou thérapeutique pour éradiquer l’homosexualité ou rééduquer les homosexuels. En 1935, le code pénal est modifié pour permettre la castration « volontaire » des délinquants sexuels condamnés au titre du Paragraphe 175. Le 20 mai 1939, le Reichsführer-SS Himmler autorise la castration forcée des délinquants sexuels. Leur consentement n’est pas requis, explique-t-il, car ces détenus savent qu’ils pourront être libérés une fois l’intervention réalisée avec succès. Il est fort probable cependant qu’avant cette date de nombreux homosexuels (en particulier ceux condamnés à de longues peines au terme de leur détention préventive) aient consenti à subir cette mutilante opération. »
The Hidden Holocaust , Günter Grau
Photo : Avant et après la castration. N. Jensch, Untersuchungen an entmannten Sittlichkeitsverbrechern (orig : Hidden Holocaust ?, de Günter Grau).

Le calme de l’eunuque ou les raisons qui poussent à la castration

Les conséquences les plus connues de la castration, physique ou chimique, sont une chute de la libido, un « rétrécissement génital », un certain gain de poids et une diminution de la pilosité. Le fait est que ce sont précisément ces manifestations qui sont recherchées. Il ressort des études et des témoignages recueillis que les hommes concernés cherchent avant tout à récupérer le contrôle de leurs organes génitaux, vécus comme indépendants et fauteurs de troubles, ou d’offrir ce contrôle à un autre. 
Lorsque l’on demande à un panel d’eunuques de préciser les causes de leur castration, le jeu se complique sensiblement car moins de 30% d’entre eux semble capable de le faire avec précision. Preuve que les mécanismes de contrôle précédemment évoqués restent assez flous pour les principaux concernés.

Il existe en réalité une grande variété de raisons qui poussent un individu à désirer la castration. Cependant, la cause majeure qui se dégage est la volonté de perdre sa libido, afin de s’en rendre maître. Répondant au questionnaire d’étude statistique, un homme s’explique de la façon suivante : « Les problèmes que me causait ma libido affectaient mon travail et la qualité de mon sommeil. Mes pensées sexuelles étaient obsessionnelles et je ne pouvais pas m’en libérer».

Certains hommes évoquent des raisons religieuses pour expliquer leur castration, en annihilant leur désir ils cherchent à d’éliminer un élément de trouble dans leur foi. Ainsi certaines sectes chrétiennes américaines prennent-elles au pied de la lettre des passages de la Bible, comme cet homme, devenu eunuque pour appliquer les paroles de Jésus : « Si ta main droite te conduit au péché, coupe là ».

Enfin, beaucoup d’eunuques souffrent d’une vision déformée de leur appareil génital. Il s’agit là de la seconde grande cause évoquée, qui concerne un tiers des castrations volontaires, et qui se traduit par une ablation parfois totale de l’appareil génital. Par la castration, il souhaitent ainsi corriger « une erreur de la nature ». Parmi eux, on trouve bien sûr des transgenres en cours de transformation, mais pas seulement car ceux-ci ne représentent qu’environ 15% du total. Il existe donc malgré tout une partie assez importante d’eunuques qui souffrent d’un trouble de l’identité, et la castration relève alors d’un comportement autodestructeur.

Cela nous amène à considérer un facteur transversal, présent dans de nombreux cas et qui se révèle important : les traumatismes de l’enfance. Les individus ayant subi, par exemple, un père ou une mère ultra dominants seront plus susceptibles de présenter un rejet complet de leur sexualité. Des traumatismes de cette nature expliquent également le fait qu’assez peu d’eunuques puissent évoquer une raison claire et précise à un désir qui peut devenir obsessionnel.

La perception du genre : my eunuch is not a girl

La question qui se pose tout naturellement vis-à-vis des eunuques est celle du sexe et du genre. Ainsi, si l’on exclut certains transgenres, pour qui la castration n’est qu’une étape vers la féminisation, la majorité des eunuques se perçoit en tant qu’hommes. Une autre partie, à peine moins importante, se voit comme un troisième genre.

En vérité, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la volonté de contrôle qui dicte la castration ne s’accompagne nullement d’un désir de vie monastique, et encore moins sous la cornette. Ainsi 90% des eunuques, y compris ceux qui ne prennent aucun traitement hormonal associé, souhaitent toujours avoir une vie sexuelle active. Simplement une vie à leur rythme, un sexe qu’ils pourraient contrôler. On le voit bien au sens de leur démarche, les eunuques ne sont guère voyants ni revendicatifs. La honte qu’ils éprouvent devant un désir qui va à l’encontre de tous les critères de la masculinité les isole. Pour cette raison, la plupart des hommes qui désirent passer à l’acte n’osent pas en parler à leur médecin, et Internet regorge de « cutters » aux qualifications douteuses et aux méthodes criminelles. Dernièrement en Grande Bretagne un faiseur d’eunuques a été condamné à la prison à vie.


Selon nos critères modernes, l’homme castré est la quintessence de l’humiliation et de la soumission. Souhaiter cet état, ainsi que le note C. Cheng ( » Marginalized masculinities and hegemonic masculinity : an introduction ». J Men’s Stud 1999)   ne peut être pensé par la société que comme une déviation majeure, le désir d’un fou, d’un psychotique. En réalité la société du trash, du sexe et de la violence a trouvé plus subversif qu’elle, son pire cauchemar : l’homme qui ne voulait pas de sexe.

Castration physique, castration chimique : quelle différence ?

Il existe des différences de point de vue entre les deux groupes qui ne sont pas négligeables. On remarque par exemple que les castrations issues de jeux sado-masochistes sont physiques (elles sont le plus souvent purement virtuelles: la chasteté forcée), et que les transgenres se retrouvent plutôt dans une castration chimique, laquelle peut être une étape vers leur changement plus radical de sexe. Ce qui est alors en jeu, c’est la raison qui pousse à la castration. Les hommes qui souffrent de vision déformée de leur sexe ou qui s’adonnent à des jeux SM extrêmes ont un problème avec la manifestation extérieure de leur libido : le sexe en lui-même. Ceux qui ne veulent qu’annihiler leur libido sont statistiquement plus susceptibles de choisir la castration chimique, la disparition physique n’ayant pour eux aucun sens symbolique. 
Il faut préciser que si la castration est la destruction physique ou chimique des testicules, l’émasculation correspond à l’ablation complète des organes génitaux masculins.

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

L’identité sexuelle et le genre

Sujet fort sensible que je vais tenter d’expliquer et démystifier afin de mieux comprendre la notion d’identité sexuelle et de trans-identité.

Quelques définitions pour commencer

Il est difficile de définir l’identité sexuelle aussi nous devons faire appel aux concepts d’identité sexuée et d’identité de genre pour donner une vision complète de cette notion. Nous définirons donc comme faisant partie de l’identité sexuée tout ce qui concerne le biologique et l’expression de ce biologique, c’est-à-dire  le sexe génétique, le sexe gonadique et le sexe phénotypique (corporel);  l’identité de genre, quant à elle, fait référence à des critères comportementaux, sociaux et légaux, donc en rapport avec les représentations de ce qui est de l’ordre du masculin ou du féminin. Le rôle du genre en est l’expression individuelle effective et visible telle qu’elle est manifestée par l’individu (Corraze, 2004).

Si en général l’identité sexuée et l’identité de genre sont cohérentes et convergentes chez un même individu, il existe chez certains des divergences qui se manifesteront par ce que nous nommons « trouble » de l’identité de genre ou transidentité.
Sur le plan biologique, nous connaissons un certain nombre d’anomalies génétiques et chromosomiques que sont les syndromes de Turner, syndrome XXX, le syndrome de Klinefelter, le syndrome XYY, l’hermaphrodisme et les pseudo-hermaphrodismes que nous n’aborderons pas dans cet article.

Le déterminisme sexuel est d’abord d’ordre biologique et nous faisons la distinction de ce qui est de l’ordre du génétique et de ce qui est de l’ordre du chromosomique. Chez l’homme comme chez l’animal, le sexe de l’individu est déterminé dès la fécondation par les chromosomes sexuels : XX chez la fille, XY chez le garçon.

Les tests prénataux

En plus de détecter certaines anomalies génétiques, les tests prénataux non invasifs (NIPT) et les tests génétiques préimplantatoires (PGT) peuvent discerner le sexe chromosomique d’un fœtus avant la naissance. Lors du scanner anatomique de 20 semaines, l’échographiste peut détecter la présence d’organes génitaux externes pour déterminer le sexe. 

Construction de l’identité sexuelle

L’identité sexuelle se définit comme un ensemble de comportements, d’attitudes, de symbolisations et de significations qui s’élaborent au cours du développement psycho-sexuel. Elle est un long processus d’imitation, d’éducation et d’apprentissage et se modèle à partir des représentations que l’enfant intériorise sur la façon dont il doit se penser et se comporter comme être sexué.

Si le sexe biologique nous définit comme mâle ou femelle, ce n’est pas suffisant pour nous qualifier de masculin ou de féminin.Selon Chiland (1988), « l’être humain est une abstraction, seuls existent des hommes et des femmes ».  Devenir un individu sexué fait partie intégrante de la construction de son identité. Mais le problème n’est pas là. Il se situe dans la perception et l’acceptation qu’une société majoritaire où sexe et genre sont cohérents a d’une minorité revendicatrice et turbulente. Doit-elle y répondre? Et comment y répondre? Selon que l’on se reconnait dans la majorité ou la minorité, le point de vue est forcément différent et souvent conflictuel.

Approches théoriques de la construction

Plusieurs modèles théoriques ont été développées: le modèle psychanalytique, le modèle cognitiviste et le modèle de l’apprentissage social. Nous verrons qu’ils ne sont pas très satisfaisants.

Le modèle psychanalytique:

Selon Freud, les différences psychiques entre les hommes et les femmes dépendent de leurs différences anatomiques : « L’anatomie, c’est le destin » a-t-il ainsi pu écrire. S’appuyant par ailleurs sur des données anatomiques et embryologiques, Freud élabora une théorie de la bisexualité psychique : « Ni du point de vue biologique, ni du point de vue psychologique, les caractères d’un des sexes chez un individu n’exclut ceux de l’autre. » Pour Freud l’enfant est d’abord psychologiquement bisexuel; c’est son organisation œdipienne qui lui permettra de se différencier. Pour lui, l’organe génital ne peut être que phallique. Ainsi la petite fille méconnaîtrait son vagin et ne connaîtrait que son clitoris, considéré comme un pénis atrophié. Se sexuer, reviendrait alors se positionner par rapport au phallus : la petite fille s’estime dépourvue (complexe de castration), le petit garçon a peur de le perdre (angoisse de castration). Dans ce modèle, le masculin-phallique s’oppose au féminin-châtré et dans ce contexte, la petite fille est d’abord un petit garçon, ce qui n’est pas sans rappeler le modèle biblique : la femme créée à partir de l’homme… 

Par contre pour Winnicot (1971), l’enfant de par sa fusion à la mère au cours de la grossesse serait d’abord féminin. Ce n’est que parce qu’il se différencie de sa mère qu’il peut accéder au masculin!

Enfin Stoller (1978) dégage le concept d’identité de genre, opérant une distinction entre « sexe », qui désigne ce qui est relatif à la sexualité, et « genre», qui renvoie au sexe social. L’un serait le sexe anatomique, l’autre le sexe psychologique. Cette théorie ne laisse que peu de place au choix du sujet dans la sexuation qui est essentiellement l’œuvre des autres. (j’ai résumé car c’est un peu plus compliqué).

Le modèle cognitiviste

D’après ce modèle, la mise en place des comportements sexués et l’acquisition de l’identité sexuelle (le genre) s’élaborent par stades, le passage d’un stade à un autre s’accompagnant chez l’enfant d’une augmentation des connaissances relatives à l’identité sexuelle et aux rôles qu’elle  implique. Ici l’enfant prend donc une part active dans la structuration de cette identité grâce à la mise en œuvre d’activités cognitives donnant naissance à un « schéma de genre ».  Il introduit la notion d’appartenance ou non à un groupe-sexe: « Les filles jouent à la poupée, pas les garçons« ; donc « je suis un garçon car je ne joue pas à la poupée« . L’élaboration du genre ou de l’identité sexuelle se fait donc à partir de ses cognitions, en l’occurence de l’activité de l’enfant et ses capacités intellectuelles.

Le modèle de l’apprentissage social 

Selon cette théorie, l’apprentissage des rôles sexués s’effectue selon les règles qui régissent toute forme d’apprentissage. Ainsi, l’adoption de comportements par l’enfant s’effectue sur la base de renforcements positifs et négatifs. L’enfant apprend également en imitant tous les modèles potentiels qui lui sont proposés : parents, autres adultes, fratrie, pairs, média. ce qui lui permet de se classer comme masculin ou féminin. Progressivement, l’enfant prend conscience des attentes que son entourage exerce à son égard et adopte les conduites qu’il a préalablement codifiées comme celles appartenant à son sexe.

Un nouveau modèle théorique

Dès sa naissance, l’individu va se construire sur deux plans qui vont évoluer en parallèle, mais aussi en perpétuelle interaction. (C’est l’hypnose qui reposant sur la dissociation de ces deux plans, m’a permis d’élaborer cette hypothèse) Un plan que l’on peut qualifier de rationnel ou raisonné qui restera conscient: il sera alimenté par le langage à travers les mots nommant les choses de lui-même et de tout son environnement. Ainsi sera défini l’appartenance objective à tel ou tel sexe. Il définit l‘identité sexuée. Un plan symbolique inconscient construit uniquement à partir de sensations ou d’émotions (les affects) perçues comme agréables ou désagréables (positives ou négatives), d’intensité variable et fonction de nombreux facteurs environnementaux: parents, famille, école, société, etc…: l’identité de genre. Les neuro-sciences nous ont permis d’objectiver leur localisation différente dans le cerveau. Ainsi le souvenir est-il toujours une reconstruction: associant éléments factuels et affects: identité sexuée et identité de genre.

L’identité sexuelle va se construire sur ces deux plans qui peuvent plus ou moins coïncider ou s’accorder. Il est ainsi possible de posséder un physique masculin, tout en se sentant femme ou inversement. Cette double « identité »est présente chez tous les êtres humains, faisant partie intégrante de notre constitution. Mais la position du curseur est variable d’une personne à l’autre, d’un sexe à un autre. Nous allons nous sentir plus ou moins homme ou femme et ce quelque soit notre sexe anatomique. « En statistique, c’est toujours au milieu (courbe de Gauss) que se situe le maximum. Et c’est ainsi que la société définit une « normalité », à partir d’un maximum; ce qui ne veut pas dire que le reste de la courbe est anormal!« 

C’est tout là le problème, mais aussi la richesse de notre humanité si nous sommes capables d’accepter nos différences et de profiter de ce que la nature nous a donné.

Quel genre?

Lorsque les opposants aux soins d’affirmation de genre affirment qu’aucune personne ne peut changer de sexe, ont-ils raison ou sont-ils dans l’erreur ? La réponse à cette question dépend entièrement de la définition du sexe utilisée. Chromosomique ? Gonadique ? Phénotypique ? C’est un fait immuable qu’aucun humain ne peut changer de sexe chromosomique. Personne dans la communauté transgenre ne le contesterait. Cependant, nous pouvons supprimer les gonades et modifier le sexe phénotypique. L’objectif du traitement hormonal et de la chirurgie d’affirmation de genre n’est pas de changer le sexe chromosomique, mais de modifier le sexe phénotypique (corporel) pour faire en sorte que le corps physique qu’un patient voit, et que d’autres voient, reflète ce que ressent le patient. En fait, de nombreuses personnes cisgenres révisent également leur sexe phénotypique lorsqu’elles subissent une plastie mammaire, une modification du pénis ou une vulvoplastie pour exactement la même raison. Mais ces changements longs et couteux resteront toujours imparfaits, artificiels , incapables de remplacer le biologique. Si ce « 3ème » genre est toléré par la société majoritaire est-il vraiment accepté? Un revirement récent du NHS anglais semble montrer le contraire:  » « De fait, il ne sera plus possible pour les femmes transgenres, c’est-à-dire de sexe biologique masculin, de demander l’accès aux espaces de repos et d’hygiène réservés aux femmes. « 

Pas toujours simple…

Dans le cas d’un nourrisson qui a un caryotype XY (sexe génétique) connu avant la naissance mais un phénotype (sexe corporel) féminin à la naissance (comme on l’observe dans une affection rare appelée (testicules féminisants), quel sexe faut-il attribuer à ce bébé ? L’enfant doit-il être élevé selon le genre masculin ou féminin? De nombreux préjudices involontaires mais importants ont résulté du fait que les médecins et les parents ont tenté de répondre à cette question. Les mauvais soins infligés aux patients intersexués par des traitements médicaux et chirurgicaux forcés et coercitifs, souvent pendant la petite enfance, devraient nous rappeler que le sexe et le genre ne sont pas aussi biologiquement aussi binaires comme nous avons pu l’expliquer précédemment.

Ref: The Multiple Meanings of Sex K. Ashley Brandt, DO; Medscape Professional Network.

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

Sport et dangers sexuels

Bientôt les jeux olympiques de Paris!

On ne manquera pas de parler du dopage, ni de montrer du doigt les coupables. Au chapitre des dangers qui menacent les athlètes, il faudra aussi évoquer un mal plus pernicieux, qui se fait jour de plus en plus avec le mouvement MeToo et qui doit nous interpeller: les abus sexuels en milieu sportif.

Le CIO a publié, il y a déjà quelques temps une déclaration de consensus inspirée des travaux de la sociologue britannique Celia Brackenridge afin d’examiner avec minutie tous les comportements d’abus sexuel et de préconiser des moyens de protection des athlètes.

a woman sitting on the clay court while holding a tennis racket
Photo by cottonbro studio on Pexels.com

Le culte de la performance met les athlètes à la merci de tous les abus de pouvoir d’un entourage surtout intéressé par les gains d’un futur champion. Les sportifs sont quasiment prêts à tous les sacrifices dans l’espoir d’obtenir une récompense, et l’entourage des sportifs prêt à tout pour les conduire à la victoire. Quelques affaires dans le milieu du tennis, de la natation et même du foot aux USA sont venus confirmer ces risques!

Harcèlement et abus sexuels font partie de ce tableau de domination.

Le CIO définit le harcèlement en ces termes: ”Par harcèlement sexuel on entend tout comportement verbal, non verbal ou physique à connotation sexuelle envers une personne ou un groupe de personnes, qu’il soit intentionnel ou non, légal ou illégal, reposant sur un abus de pouvoir et de confiance et considéré par la victime ou un témoin comme non voulu ou contraint.” Quant aux abus, il s’agit d’activité sexuelle sans consentement qu’elle qu’en soit la raison.

Aucune discipline sportive n’est épargnée par ces dangers; ils sont plus fréquents toutefois à très haut niveau. Si on en juge d’après les spécialistes du CIO, les situations à risque sont très nombreuses: vestiaires, terrains de jeu, voyages, logement ou véhicule de l’entraîneur, ainsi que les réceptions et autres galas, surtout si des boissons alcoolisées sont servies… L’accent est mis sur les bizutages ou rites d’initiation de nouveaux venus dans l’équipe car des pratiques sexuelles brutales ne sont pas rares.

Une vulnérabilité accrue

Non content d’affronter les tourments du stress, d’endurer les souffrances de l’entraînement intensif, l’athlète est souvent soumis à des comportements sexistes, allant de la discrimination sexuelle, à l’insulte pour aboutir souvent à des relations sexuelles imposées.

Les sportifs et surtout les sportives sont d’autant plus vulnérables qu’ils manquent de maturité, et ne peuvent pas compter sur un adulte de référence qui garde la tête froide et voit d’abord, l’enfant, l’adolescent avant le champion. Une étude sous la direction du Pr Brackenbridge montre l’existence d’un stade de vulnérabilité accrue aux abus sexuels. L’âge, le développement physique, le degré de maturité sexuelle sont pris en compte, mais aussi le niveau sportif. Plus on se rapproche de l’élite et plus le risque s’accroît. L’entraîneur exerce une influence considérable sur les jeunes athlètes que les enjeux de la compétition placent en situation de dépendance et de soumission.

Surveillance de la sexualité des sportifs

L’encadrement de la sexualité des sportifs est une pratique largement admise bien qu’il viole l’intimité et la pudeur des intéressés. Après tout, ce que les gens font de leur sexe, n’est pas l’affaire de l’entraîneur, il s’agit de la vie privée. Mais là, bizarrement, personne ne bronche…

Abstinence, réglementation , tolérance zéro

Deux camps s’opposent, d’une part ceux qui estiment que l’abstinence sexuelle favorise la performance sportive, et de l’autre ceux qui pensent le contraire… Dans le premier cas, l’abstinence pour les hommes épargne leur précieuse énergie, et est censée les rendre plus agressifs. Dans son ouvrage “L’harmonie des plaisirs” Alain Corbin explique que depuis la plus lointaine antiquité, le sperme est considéré comme une substance dont l’épanchement entraîne faiblesse et langueur, et que cette croyance, pourtant fausse perdure aujourd’hui… La menace de voir s’échapper la vigueur a conduit à des pratiques mutilantes comme l’infibulation du prépuce pour interdire toute pratique sexuelle, et surtout la masturbation. Soyons rassuré, cela ne se fait plus depuis… Le début du XXe siècle.

Dans le camp d’en face, on estime que l’activité sexuelle et le sport, loin d’être ennemis jouent plutôt en faveur des performances car le plaisir est un anti-stress naturel, et l’on sait à quel point les athlètes sont sous pression. Il reste que c’est souvent l’entraîneur qui décide quand ses “protégés” ont le droit de faire l’amour. En Italie, les joueurs de football de la Sampdoria étaient autorisés à avoir des relations sexuelles seulement trois fois par semaine… et les jours indiqués par l’entraîneur…

Aucune conséquence

Bien qu’il soit établi que l’activité sexuelle n’a pas de conséquence directe sur la performance sportive, cela n’empêche pas de vouloir la contrôler, faute sans doute de pouvoir en faire autant avec les résultats de la compétition… Quant aux athlètes dopés aux “engrais musculaires” c’est à dire à la Testostérone leur appétit sexuel augmente ainsi que leur tendance à la violence.

La pratique du sport, présentée comme une vertu, pourrait bien avoir des effets plus que douteux sur la santé psychologique et physique des athlètes. Soyons clair, une vie amoureuse satisfaisante ne nuit en rien aux performances sportives. Évitons de comparer cela avec des pratiques sexuelles devenues courantes: consommation, prédation, domination.

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partager

Un orgasme particulier

ll est écrit dans la Genèse, 3:16: Il dit à la femme « J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi…  » Fort heureusement cela ne correspond pas toujours à la réalité. Et pour preuve ce témoignage de Séverine. Imprégnées consciemment ou inconsciemment de culture judéo-chrétienne, de nombreuses femmes se refusent à le reconnaître.

« Cette sensation pour moi a eu quelque chose de profondément jouissif … surtout la poussée juste avant l’expulsion … c’est véritablement bon de pousser à ce moment-là̀, on ne veut plus que ça, tout le corps le réclame avidement ! … et puis la tête sort, ah soulagement ! Là aussi c’est vraiment bon… Je sens encore en moi ce plaisir intense de la naissance … et pour rien au monde je ne voudrais m’en priver … Comme une vague … ça te met dans un état particulier … pas juste un arrêt [de la douleur] »

L’extase

Ça a eu lieu durant la poussée réflexe, durant la montée en puissance de la poussée et la poussée elle-même, pendant une contraction : le corps pousse tout seul, le conscient, la volonté́ sont renvoyés dans leurs 18 mètres… une sensation de puissance comme je n’avais jamais et comme je n’ai jamais plus ressenti, une sensation d’exultation, d’exaltation sauvage du corps, comme une immense vague d’une puissance inconnue, quelque chose d’incroyable, d’extraordinaire, bien au-delà̀ du plaisir physique «bête», rien à voir avec une sensation sexuelle. Je ressentais « par derrière » des sensations d’écartèlement et de brûlure, mais ça n’avait pas d’importance, la seule chose qui comptait c’était cette sensation. Dans ces moments là on est dans un état d’esprit très particulier qui n’a rien à voir avec l’état d’esprit conscient habituel, la conscience du temps est totalement différente. Elle prend tout le ventre et le bas du corps…

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partager

Les Dangers du CHEMSEX

Le Chemsex, de l’expression anglaise chemical sex associe les rapports sexuel à la prise concomitante de drogue: cocaïne, ketamine et surtout cathinones.

Apparu aux USA, au début du siècle, et touchant le milieu gay (HSH), sa pratique a tendance à se généraliser.

Les cathinones sont des produits synthèse dérivés du Khat. Elles font partie de la famille des amphétamines. Elles ont des propriétés stimulantes.

Plusieurs facteurs ont favoriser son développement: les rencontres faciles gràce au Apps de rencontres comme Grindr ou Tinder, la prise associée de GHB pour ses effets sédatif et desinhibiteur, la PrEP ainsi que l’efficacité et la tolérance des nouveaux traitements contre le VIH.

Ses Dangers

Si cette possibilité de sexualité débridée ne débouchent plus aussi facilement à une maladie potentiellement mortelle comme le VIH, avec la PrEP et les nouveaux traitements anti-viraux, on voit se développer un certain nombre d’IST comme la Syphillis, l’Hépatite C, la Gonococcie, les Chlamidiae et plus récemment la Variole du Singe.

Les propriétés amphétaminique des cathinones associées au GHB vont augmenter dans un premier temps la libido, permettant ainsi une augmentation de la fréquence des rapports sexuels, mais provoquer, dans le même temps des troubles de l’érection nécessitant une prise régulière d’IPDE5 (Viagra, Cialis, Levitra).

La plupart du temps, une prise ponctuelle sera sans conséquence majeure sur la santé si ce n’est un désintérêt progressif de la sexualité. Par contre une prise régulière, hebdomadaire ou plus va rapidement entraîner une addiction et faire entrer le consommateur dans une toxicomanie et son cortège de conséquences: décès par accident domestique ou de la voie publique, suicide ou arrêt cardiorespiratoire par overdose comme on vient de le voir récemment à Bordeaux.

Pour en savoir plus

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partag

Le sexe « fragile » n’est peut être plus…

Celui qu’on pense!

Depuis plusieurs années, de nombreuses publications brossent le portrait d’un homme affaibli, fragilisé dans sa sexualité !

Beaucoup se plaisent à le dire, l’émancipation de la femme n’est pas source d’épanouissement pour l’homme. Il fut un temps où ce dernier était « puissant ». A tel point que lorsque la femme ne le trouvait pas assez, elle se devait de simuler son plaisir pour ne pas heurter la sensibilité de son partenaire. A cette époque, l’homme était une machine à faire l’amour ; machine du tout biologique sans ratés (mais pas sans à-coups). A tel point qu’il pouvait appréhender son sexe comme un prolongement de sa personne voire une entité extériorisée (un objet ?) source, selon lui, de plaisir inconditionnel pour ses dames. Un problème ? Rien de plus facile, il suffisait de réparer la mécanique.

La prise de conscience pour l’homme de la sexualité des femmes l’a fait redescendre de son nuage. Les femmes veulent autre chose, elles veulent jouir pour de vrai : on s’engage alors sur la voie de la performance. Aïe ! Mais comment faire si ce sont elles qui demandent ? Le corps médical a résolu en partie le problème : mise sur le marché des IPDE5 5 (Viagra, Cialis, etc…. Ces messieurs sont rassurés, leur belle mécanique peut repartir sur commande. Le contrôle de l’éjaculation n’est pas toujours assuré ! 

Mais rien n’y fait, ce n’est toujours pas la solution miracle tant attendue. Les difficultés persistent. Mais là, Monsieur n’est plus d’accord, il sent le piège : dévoilement de son intimité, préoccupation de sa partenaire, demande de performance et de résultat, …Mais où va-t-on ? On veut lui retirer sa virilité ? Pour vous, Mesdames, vos conjoints ne sont plus un tout mais seulement un sex toy organique. Vous vous en contentez à moins qu’ils ne défaillent. « Les magazines féminins et les réseaux sociaux construisent la figure d’une femme doublement « libérée » : elle veut jouir dans les cadres inchangés de la sexualité sexiste et elle est une consommatrice décomplexée ». La femme castratrice, la femme couguar fait peur, les fait fuir. Quel revirement de situation, l’homme devient proie et objet sexuel à son tour. Peu satisfaisant, il est rejeté ; après tout le vibro est plus efficace et n’a pas d’état d’âme.

Ainsi, les partenaires sont devenus adversaires sur le terrain de la sexualité. C’est à celui qui jouira le plus fort. La sexualité se pratique en solo, chacun dans son coin : « je dois bander pour qu’elle jouisse ; je dois jouir pour qu’il bande ». Cela dit, l’homme a de la ressource et sait apprendre du passé. Il ne va pas lâcher aussi facilement sa position de « dominant ». Regardez bien autour de vous ; ne voyez-vous pas poindre les Mouvements de Défense des Hommes Fragiles ? La migraine du soir ou l’abstinence masculine émerge dans les ménages. Pour se protéger d’éventuelles désillusions ? Ou tout simplement pour affirmer, de nouveau, leur pouvoir de domination comme le rapporte certains. C’est peut-être une explication parmi d’autres de l’augmentation des violences féminines et des féminicides.

Après avoir perverti les hommes pendants des siècles, les femmes les fragiliseraient à présent. Que certains se sentent le devoir de trouver des explications aux menus tracas de leurs semblables est compréhensible. Cependant, que certaines trouvent leurs justifications acceptables, est plus discutable. N’ouvrons pas la porte à de nouvelles polémiques délétères pour le couple. Aussi, Mesdames, puisque vous êtes la cause de tous les maux de tête à venir de vos partenaires plus «fragiles », laissez-leur le temps de s’habituer à cette sexualité qui est la vôtre et qu’ils découvrent bien malgré eux. Ce n’est pas gagné !

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partag

Le Pénis: ses dimensions sont elles importantes?

Il semble que de nos jours, ce soit une préoccupation importante de la gente masculine, plus que la féminine d’ailleurs! La réponse n’est pas aussi simple, mais nous y reviendrons après un petit rappel anatomique, étape indispensable pour ne pas s’angoisser inutilement!

Le sexe de l’homme et ses particularités :

Anatomie externe

La verge

Le sexe de l’homme est composé de la verge et des bourses qui contiennent les deux testicules :

Elle a deux usages : au repos, elle contribue à la miction et en érection aux rapports sexuels, que ceux-ci aient une finalité procréatrice ou bien ludique.

Si on peut l’appeler aussi pénis, le langage populaire toujours très imagé lui a donné de très nombreux noms : queue, braquemard, kekette, biroute, et de nombreux autres « noms d’oiseau »…… !!

Elle est fixée aux os du pubis par l’intermédiaire des corps érectiles et plus particulièrement par les deux corps caverneux. La verge est recouverte en partie de poils qui deviennent plus denses au fur et à mesure que l’on se rapproche de sa racine ; cette pilosité qui est variable selon chaque personne, se prolonge au niveau des bourses et du pubis. La répartition des poils de ce dernier est particulière à l’homme : elle est triangulaire, pointe en haut.

La taille et le volume de la verge se modifient lors des érections.

Selon certaines données statistiques, au repos la longueur varierait de 7,25 cm à 11,5 cm pour une circonférence de 7,5 cm à 10,5 cm  alors qu’en érection une longueur irait de 12 à 21 cm et la circonférence allant de 8,5 cm à 12 cm. Il est inutile de préciser qu’il n’y a pas de corrélation entre la longueur du nez et celle de la verge. Il faut savoir que pour un même individu, la taille de la verge est toujours la même en érection, ce qui n’est pas le cas au repos, où toute situation de stress qu’elle soit physique comme le froid ou psychique comme la peur va en réduire la taille. Mécanisme de protection de « l’engin ».

Il est fréquent d’avoir en consultation des hommes jeunes qui viennent consulter pour un sexe de « petite taille ». Ils ont tendance à se comparer aux camarades dans les vestiaires ou dans les douches ou encore à certaines anatomies des films pornos. La croyance en cette petite taille provoque un stress qui va de fait en réduire plus encore la taille et le volume!

La forme et la pigmentation de la verge (coloration plus ou moins brune) varient selon chaque individu et sont la plus part du temps normales, exceptées lorsque ces modifications sont récentes. De manière naturelle, les méditerranéens d’origine européenne ont une pigmentation plus foncées des organes génitaux ; qui plus est, cette pigmentation n’est pas totalement homogène sur toutes les parties de la verge et du sexe en général.

Sa forme peut présenter une courbure qui est parfaitement normale lorsqu’elle reste harmonieuse et modérée. Nous verrons dans un autre dossier que certaines maladies ou malformations congénitales peuvent provoquer une courbure ou plutôt une coudure plus importante et gênant les rapports. 

La verge est recouverte d’une peau relativement fine, parcourue par de nombreuses veines superficielles dont certaines sont bien visibles surtout en érection. Cette peau se prolonge vers l’extrémité de la verge, le gland, possédant une consistance différente du reste de la verge.

Cette partie de peau qui recouvre le gland se nomme le prépuce.

Le prépuce

Le prépuce est retenu à la partie inférieure du gland par un filet que l’on nomme le frein. Si en général le gland est recouvert par le prépuce au repos, il l’est beaucoup moins, voire plus du tout en érection. Il existe parfois une brièveté du frein empêchant de décalotter complètement. La rupture du frein peut survenir lorsque celui est trop court et la partenaire un peu trop serrée ou peu lubrifiée ; cette rupture est parfois partielle ce qui va rendre les rapports sexuels douloureux du fait de micro-coupures du frein. Complète elle est impressionnante. Il existe au niveau du frein une petite artère et non une veine qui va se rompre. Le saignement peut sembler important. Ce n’est pas très grave : il faut comprimer avec son doigt, passer sa verge sous l’eau froide pour provoquer une détumescence (perte d’érection) et aller voir son médecin.

D’autre part il arrive que  l’anneau réalisé par l’extrémité du prépuce soit trop petit interdisant de décalotter, soit en permanence soit en érection : c’est un phimosis; il est plus ou moins serré. Dans ce cas réaliser une petite intervention bénigne consistera soit à enlever le prépuce, c’est la circoncision qui n’est plus réalisée la plus-part du temps, soit à élargir celui-ci.

La circoncision est pratiquée encore à l’heure actuelle de manière rituelle par les personnes de confession juive ou musulmane et ce, sans aucune raison médicale, mais uniquement religieuse. Pendant longtemps celle-ci a été pratiqué aussi de manière systématique par les Nord-Américains pour des « raisons » d’hygiène, chose qui n’a jamais été scientifiquement prouvée ! Cette pratique aurait tendance à disparaître actuellement

Il est important que l’homme apprenne très tôt à décalotter afin d’une part d’éviter la constitution d’adhérences (c’est la peau du prépuce qui se colle à la « peau » du gland) et d’autre part pour éliminer le smegma (c’est une substance blanchâtre qui de développe naturellement  au niveau de la couronne du gland dans le sillon balano-préputial) ; non enlevé, il fermente provoquant une odeur nauséabonde. Il peut être aussi source d’inflammation, voire d’infection.

L’extrémité du gland se termine par le méat urétral par où s’écoule l’urine lors de la miction et le sperme lors de l’éjaculation.

Il faut savoir, car source fréquente d’inquiétude, qu’il existe chez certains hommes, autour de la couronne du gland de minuscules petits boutons blancs, gros comme des têtes d’épingle : c’est la couronne perlée du gland : papules ou papilles; elle est physiologique et persistera toute la vie. Il ne faut donc surtout pas chercher à les enlever . C’est la même chose pour les grains de Fordyce : ce sont des papules jaunâtres comme de petits grains de semoule de blé visibles sous la peau de la verge et même des bourses. Ce sont de petits amas de sébum, lubrifiant naturel de la peau.

L’anatomie interne de la verge,

 les 2 corps caverneux

La verge est constituée de 3 corps érectiles : situés sur le dessus comme les canons juxtaposés d’un fusil. Chaque corps caverneux est entouré d’une membrane inextensible : l’albuginée qui sera responsable de la rigidité mécanique de la verge. (elle n’existe pas au niveau du clitoris)

le corps spongieux

Il entoure l’urètre et se termine par le gland ; celui-ci n’est jamais totalement rigide pour ne pas écraser l’urètre et empêcher l’éjaculation de se produire.L’intérieur des corps caverneux est constitué de travées de fibres musculaires lisses qui doivent se relâcher pour permettre l’érection par remplissage sanguin.Il est important de savoir qu’une substance comme l’adrénaline secrétée de manière excessive lors d’une situation de stress ou d’anxiété va empêcher le relâchement de ces fibres et par conséquence l’érection.

Les Bourses

C’est le scrotum des anatomistes : c’est une sorte de sac libre et pendant . Elles contiennent les testicules lieu de fabrication des spermatozoïdes et de la testostérone, hormone mâle indispensable à un bon fonctionnement sexuel ; chaque testicule est recouvert par les epidydimes qui ont pour fonction essentielle la maturation des spermatozoïdes. Les bourses (elles sont deux) sont séparées par un petit bourrelet longitudinal : le raphé médian ; il se prolonge jusqu’à la marge de l’anus. En général, la bourse gauche et plus basse que la droite. Ce ne serait pas facile de marcher et encore moins de courir si elles étaient situées sur le même plan !

A l’âge adulte, elles sont recouvertes de poils et leur pigmentation brune est plus ou moins importante.

L’aspect des bourses varie en fonction : 

  • de l’âge : toniques et rondes chez l’enfant, elles deviennent de plus en plus flasques et distendues en vieillissant.
  • de la température : le froid les rétracte, les rendant plus plissées et que la chaleur les fait plus lisses et distendues. Intervient dans ce mécanisme un muscle situé sous la peau des bourses : le dartos
  • du stress qui les rétractent également
  • de certaines pathologies : hernie, hydrocèle, varicocèle

Ai-je la bonne taille?

Penser avoir un sexe de petite taille est une source fréquente d’angoisse pour de nombreux hommes surtout lorsqu’ils sont jeunes et imprégnés d’images pornographiques mettant en valeur des instruments de taille gigantesque.

La longueur

Données statistiques au repos

Est-elle aussi importante que cela quand on sait qu’un vagin ne dépasse guère 8 cm de profondeur? C’est une stupidité que de croire que plus c’est grand, meilleur c’est! Ce qui ne veut pas dire que cela n’a aucune espèce d’importance. En effet, c’est la croyance ou le fantasme qui peut rendre l’instrument attrayant ou effrayant car le vagin est très souple et élastique et va pouvoir d’adapter à l’organe qui y pénètre. Donc ce n’est pas une question d’anatomie mais plus la qualité de la relation qui est importante. Faire l’amour c’est d’adapter l’un à l’autre et pas un concours. Un sexe très long peut-être source de problème: fracture de la verge lors d’une fausse route, malaise par vol (l’érection complète nécessite une plus grande quantité de sang et en position debout, il peut manquer un peu de pression au niveau du cerveau; c’est assez rare). Dyspareunie profonde (douleur au fond du vagin, le pénis venant heurter le col de l’utérus) surtout si l’excitation féminine n’est pas suffisante.

La grosseur

Elle semble jouer un rôle moins important dans la fantasmatique féminine. En effet un périnée un peu tonique ou serré peut rendre la pénétration désagréable ou douloureuse. Beaucoup de jeunes femmes présentent, surtout, au début de leur vie sexuelle un certain degré de vaginisme (contraction involontaire de muscles entourant l’entrée du vagin). Il arrive néanmoins qu’après plusieurs grossesses et une lubrification importante que les sensations soient moins intenses. Mais si le couple fonctionne bien, un changement de position permettra de régler facilement le problème. N’oublions jamais que faire l’amour c’est avant tout une relation et pas une recherche de performance. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas chercher à s’améliorer.

Que dire de la chirurgie de la verge?

Exception faite de micropénis (rare). Sur plusieurs milliers d’hommes vus en consultation, j’ai du observer 2 à 3 cas dont la solution a été médicale et non chirurgicale. Elle est plus source d’ennuis qu’autre chose. Il est impossible d’allonger la verge. L’astuce est de sectionner des muscles suspenseurs au niveau du pubis pour donner l’illusion d’un allongement au prix d’une instabilité latérale. Quant à augmenter sa taille, elle provoque à moyen terme assez souvent une déformation de la verge, assez effrayante!

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partag

À quoi sert le clitoris? Le cunnilinctus?

Mais a-t-il vraiment une fonction?

Une majorité de femmes et d’hommes répondra que sa seule fonction est de donner du plaisir, de jouir.

Ce n’est pas tout à fait exact comme l’écrit fort bien mon ami Gérard Verroust.

« Je voudrais ajouter un commentaire scientifique sur la fonction du clitoris.
Nous sommes les héritiers d’une lignée de primates, et donc de mammifères. Chez le primate humain, sexuellement actif en permanence, la sexualité a deux fonctions biologiques : relation interindividuelle et reproduction. Alors que chez les animaux à œstrus (rut) la sexualité est uniquement la fonction de reproduction. Le primate humain est biologiquement un animal social.
Chez les mammifères (y compris ceux à œstrus), la période d’excitation de la femelle en ovulation s’accompagne d’une sécrétion de goût agréable qui attire la langue du mâle, l’odeur des phéromones l’ayant fait venir (parfois de loin). La sécrétion vulvaire attire la langue du mâle. Léchant la vulve, il lèche le clitoris et ce plaisir provoque l’ouverture du vagin que le mâle pénètre. La fonction du clitoris est bel et bien d’être léché (le cunnilingus ou cunnilinctus). Et la cyprine a un goût agréable et personnel. (d’où le gentil nom de « goudous » – goût doux – que se donnent les lesbiennes).
On sait que le coït prend des formes diverses chez les divers mammifères après ce préliminaire. Chez le chien par exemple, un gros bulbe situé à la base du pénis se gorge de sang et coince le pénis dans le vagin de la chienne pendant la durée de l’éjaculation.
Marie Bonaparte, groupie de Freud, s’était fait déplacer le clitoris afin qu’il soit excité par le coït qui selon Freud était le seul acte légitime. C’est à peu près comme si un physicien truquait une expérience pour rendre ses résultats conformes à sa théorie… »

Son excitation favorise la lubrification et donc la pénétration.

Le cunnilinctus

Ce sont des caresses bucco-linguales du clitoris et de la vulve ayant pour but de donner du plaisir et parfois un orgasme. Fréquent dans les préliminaires, il peut être pratiquer à n’importe quel moment de la relation sexuelle.

Il aurait une triple signification

Selon les anthropologues, il permettrait comme chez certains animaux, la prise de possession du corps féminin en le marquant par sa salive. Ce serait une survivance du stade oral où on goûte sa partenaire avant se s’en servir. (Peut-être à l’époque préhistorique!) Pour la femme , il représenterait une offrande totale de son corps.

Selon les sexologues, il a pour but du donner du plaisir soit de manière altruiste, soit par ce désir « machiste » de faire jouir sa partenaire dans une optique dominatrice très excitante pour beaucoup d’hommes.

Pour les psychanalystes, ce serait une pulsion libidinale fondamentale de l’homme. Il exprimerait son désir de retourner dans les eaux calmes du liquide amniotique maternel. En plongeant sa tête entre les cuisses de la femme, il simulerait une accouchement à l’envers, un sorte de retour aux sources: de la mère à la mer, origine de toute vie. Chez les lesbiennes il serait l’expression de la relation mère-fille.

À chacun(e) de trouver son bonheur!

Mode d’emploi

Nato 1975

Chaque femme et chaque clitoris étant différent, il est difficile de donner des règles précises, mais la délicatesse est de mise. Ainsi selon l’intensité de l’excitation (ce qui nécessite d’être à l’écoute), il peut être léché, sucé, aspiré, mordillé. Sa langue sera d’autant plus efficace (parfois trop)qu’il est toujours excité. Il est donc préférable qu’il n’ait pas joui. Certaines femmes aiment être « bue », d’autres (mais c’est plus rare) qu’il nettoie sa vulve rempli de ce mélange de cyprine et de sperme de sa langue et de sa bouche.

Pour le plaisir des mots, un peu de culture: LE PETIT CITATEUR (curiosités érotiques 1881)

CLITORISER (se): se branler entre femmes; se chatouiller le clitoris, seule ou à deux, réciproquement.  » La nature le veut; c’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser. » MERCIER DE COMPIÈGNE

 » Quelle vision! grand Dieu!…Ma mère sur le dos, les cuisses repliées vers sa poitrine et les jambes en l’air, d’une main tenant un livre et de l’autre… se chatouillant le clitoris avec la plus belle vivacité… » JOIES DE LOLOTTE

Vous voulez consulter: Sexothérapeute-Hypnothérapeute

Sur amazon ,Kindle

Connaissez-vous le kunyaza?

Le kunyaza est une technique sexuelle originale utilisée traditionnellement au Burundi, au Rwanda, à l´Est du Congo-Kinshasa et à l`ouest de la Tanzanie (Afrique Centrale) pour déclencher l’orgasme féminin. Elle consiste essentiellement à stimuler avec le pénis presque toutes zones érogènes génitales de la femme. Pour éviter quelques désagréments au pénis, la femme s’épile le pubis. Que ce soit la stimulation externe ou interne ou la combinaison des deux, le rythme au début, et la force des mouvements sont de faible intensité. Ils s´accélèrent au fur et à mesure de l’excitation féminine.

Stimulation des zones érogènes externes

Le couple pratique ses préliminaires habituels ; le vagin devenu suffisamment lubrifié, l´homme en profite pour humidifier son pénis en faisant quelques mouvements de va-et-vient. Le pénis devenu suffisamment humidifié, il se retire du vagin pour stimuler les zones érogènes externes de la femme. En commençant par le clitoris pour aboutir à l´entrée vaginale, il tapote dans un seul mouvement régulier et continue la vulve avec le bout de son pénis de haut en bas ou de droite à gauche et inversement, comme indiqué dans les schémas joints. Cette stimulation à elle seule peut provoquer l’orgasme chez les deux partenaires. Ceci vaut surtout pour la femme. Si l´homme n´atteint pas l´orgasme de cette façon, il peut terminer l’acte par une pénétration.

Stimulation des zones externes par des mouvements horizontaux ou en zigzag
Pénis dans la main
Stimulation des zones externes par des mouvements verticaux

Stimulation des zones érogènes internes

En tenant son pénis dans la main, l´homme pénètre progressivement le vagin de la vulve au col de l’utérus et inversement, le faisant se mouvoir d’une paroi vaginale à l’autre. Il réalise également des mouvements intra-vaginaux avec le corps de son pénis de bas en haut et inversement, ainsi que de gauche à droite et inversement ou bien il exécute des mouvements circulaires avec le corps de son pénis tout au long des parois vaginales dans le sens des aiguilles d’une montre et inversement. 

Stimulation des deux zones érogènes

L´homme stimule la vulve comme décrit plus haut et passe dans un second temps à la stimulation interne en utilisant une des variantes décrites plus haut avant de revenir de nouveau à la stimulation externe et ainsi de suite. Pour se faire une idée: vidéo (réservé au plus de 18 ans)

Pour citer cet article : Bizimana N. Une variante africaine de l’amour: le kunyaza, technique sexuelle tra- ditionnelle de déclenchement de l’orgasme féminin lors des rencontres hétérosexuelles. Sexologies (2010), doi:10.1016/j.sexol.2009.12.004

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partager.

Les mutilations sexuelles féminines 

Une tradition cruelle pour s’assurer de la virginité et la fidélité de la femme

  • On estime que plus de 200 millions de jeunes filles et de femmes, toujours en vie, ont été victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 30 pays africains, du Moyen Orient et de l’Asie où ces pratiques sont concentrées.
  • Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.
  • Les mutilations sexuelles féminines sont une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
  • Le coût du traitement des complications découlant des mutilations sexuelles féminines dans 27 pays à forte prévalence s’élève à US$1,4 milliard par an. (OMS 5 février 2024)

La peur de perdre est sans conteste l’une des force les plus puissantes qui s’exerce sur les choix individuels et collectifs, qu’il s’agisse de ce qu’on possède ou qu’on croit posséder. Les biens, les terres, la patrie, passent encore… Mais quand on dit « ma femme », « mon épouse », « mon mari », « mes enfants » , cela ne signifie pas qu’on en soit propriétaire ce qui impliquerait qu’on pourrait vendre, échanger, acquérir, femmes, maris ou enfants… Pourtant, cette façon d’envisager les relations, n’a jamais disparu. Certaines cultures n’accordent que très peu d’importance à la femme, elles sont considérées ni plus ni moins comme des esclaves, et surtout des utérus. Dans beaucoup de sociétés traditionnelles, la virginité de la fiancée, est une valeur inestimable qui justifie des sacrifices, enfin, surtout de la part de la jeune fille.


C’est ainsi que, pour s’assurer que la virginité sera préservée jusqu’au mariage, et que l’abstinence totale sera observée, a-t-on recours à des pratiques telles que l’excision et l’infibulation. Ces mutilations ont pour but d’entraver tout plaisir sexuel, en associant douleur et sexe, afin de garantir la chasteté la plus rigoureuse. 

Mutilation des organes génitaux féminins.

Il s’agit de l’excision rituelle d’une partie ou de l’intégralité des organes génitaux externes d’une femme ou d’une fille, explique le Dr Kintega Boulma dans sa thèse soutenue à l’Université de Casablanca. Il poursuit :  » C’est une pratique culturelle ancienne qui subsiste aujourd’hui principalement dans certaines régions d’Afrique. Très souvent appelé « circoncision féminine » par analogie à la circoncision masculine,  la circoncision féminine n’est pratiquée ni par tous les musulmans ni par tous les arabes. » Il convient de savoir qu’aucun texte religieux n’exige de telles pratiques : pas plus la Bible que le Coran. Les mutilations sexuelles féminines sont pratiques courantes dans 28 pays africains et quelques régions du Moyen-Orient et d’Asie. Plus de 200 millions de femmes en sont victimes ( chiffre malheureusement en augmentation).Dans la plupart des cas, cette soi-disant circoncision féminine est exécutée sans anesthésie, par des barbiers ou des sages-femmes, avec des instruments rudimentaires. Des complications qui mènent parfois à la mort ne sont pas exceptionnelles.

On distingue trois sortes de « circoncisions féminines « :

La circoncision féminine dite sunnah

ou en conformité à la tradition de Mohamed, bien qu’on ne puisse pas se référer à un ordre précis du Coran. Selon un auteur classique, Al-Mawardi, elle consiste à couper la peau en forme de noyau qui se trouve au sommet de l’organe. On doit donc en couper l’épiderme protubérant, sans aller jusqu’à l’ablation. Pour le docteur Hamid Al-Ghawabi , il s’agit de couper aussi bien le capuchon du clitoris que les petites lèvres. Et selon le docteur Mahran , on excise le capuchon du clitoris ainsi  que les parties postérieures les plus importantes des petites lèvres.

La clitoridectomie ou excision

C’est l’ablation du clitoris et des petites lèvres. C’est l’opération pratiquée le plus fréquemment en Egypte.

L’infibulation ou circoncision pharaonique

Le terme « infibulation » provient d’un mot latin signifiant « bouclé ensemble ».  Elle est pratiquée notamment au Soudan et en Somalie et consiste en l’ablation totale du clitoris, des petites lèvres et d’une partie des grandes lèvres. Les deux parties de la vulve sont alors cousues ensemble au moyen de points de suture de soie ou de catgut (au Soudan) ou au moyen d’épines (en Somalie) pour que la vulve soit fermée à l’exception d’un minuscule orifice pour le passage de l’urine et du flux menstruel. Au cours de la nuit de noces, l’époux devra « ouvrir» sa femme, le plus souvent à l’aide d’un poignard à double tranchant. Dans certaines tribus , la femme est recousue à chaque départ du mari et « réouverte » à chaque retour de celui-ci. On ferme l’ouverture en cas de divorce pour éviter que la femme ait des rapports sexuels. 

Une pratique illégale mais persistante

Il faut savoir que cette pratique est dénoncée et rendue illégale dans de nombreux pays occidentaux et africains, mais se heurtant au poids des traditions, aujourd’hui encore, en Somalie et à Djibouti, 98% des petites filles sont mutilées. En Égypte, au Burkina-Faso, au Mali, en Gambie, ce taux dépasse 80%. Au Tchad, au Bénin, au Togo, au Libéria, en Côte-d’Ivoire, une fillette sur deux subit cette mutilation. Dans les pays du Magreb, on ne pratique pas ces mutilations.
L’ Occident n’a pas toujours été indemne de ces pratiques; l’infibulation a été longtemps pratiquée, associée à une ceinture de chasteté. On faisait passer des anneaux dans les lèvres et fermait ensuite la vulve par un fil de fer ou par un cadenas dont le mari gardait la clef même et surtout quand il s’absentait. 

Toute pratique peut aussi être détournée de son intention. On sait que les mutilations sexuelles féminines ont pour but d’interdire les relations sexuelles et la découverte du plaisir. Pourtant, une certaine forme de circoncision féminine, pratiquée dans la tribu des Kikuyu du Kenya, serait effectuée aujourd’hui dans certains hôpitaux de Paris pour accroître la capacité de jouissance de certaines femmes aisées. On dégage le clitoris et on le rabat à l’intérieur du vagin. Une telle pratique augmenterait la jouissance sexuelle des femmes… (On sait que Marie Bonaparte, la célèbre psychanalyste, élève de Freud, se l’était fait déplacer pour augmenter son plaisir sexuel)

Répression du désir sexuel

Il reste que l’objectif des mutilations sexuelles féminines est bien de réprimer le désir sexuel, et donc de s’assurer de la chasteté. L’intervention provoque un traumatisme violent, qui va marquer à jamais toute l’existence.
Samia, musulmane, née dans un petit village égyptien près de la frontière soudanaise et qui vit au Caire témoigne: « J’avais sept ans lorsque j’ai été excisée. Je me souviens des récits des femmes de mon village qui parlaient de cette opération comme si leur vie s’était arrêtée là. L’atrocité de leurs descriptions et en même temps le sentiment d’une fatalité à laquelle je ne pourrais pas échapper, avaient provoqué en moi une telle panique que lorsque arriva le jour tant redouté, je fus prise de vomissements. Ce qui se passa alors est encore si brûlant dans ma chair qu’il m’arrive souvent de me réveiller en pleine nuit en hurlant et d’appeler ma mère ».

En France, quelques chirurgiens se sont spécialisé sans la réparation de ces mutilations.

Vous souhaitez consulter: sexothérapeute, hypnothérapeute, thérapie de couple

  • Si ces articles vous intéressent et vous plaisent, merci de les partager.