DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

Les secrets ou mystères du plaisir sexuel féminin

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Si la plupart des femmes peut avoir des rapports sexuels, le plaisir qu’elles peuvent en éprouver est très variable.
Comme chez l’homme, il existe chez la femme une certaine dimension mécanique ou pulsionnelle à la sexualité, sans doute moins importante malgré tout que la dimension relationnelle.
Nous pouvons ainsi définir, chez elle, trois façons d’avoir un plaisir sexuel, voire d’atteindre l’orgasme avec celui-ci. Néanmoins, il ne faut pas oublier l’importance des préliminaires, car le plaisir de la femme ne se réduit pas qu’à son sexe; en effet, la bouche, les seins, les cuisses , les fesses souvent être aussi source de plaisir. Il faut également toujours garder à l’esprit que le principal organe du plaisir est le cerveau.

La première est très mécanique

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C’est la stimulation du clitoris. Elle peut se faire
– par la masturbation manuelle ou à l’aide d’un sex-toy.
– en serrant de manière rythmique les cuisses croisées.
– Les caresses manuelles ou buccales du partenaire.
La dimension relationnelle est peu importante, dépendante de fantasmes plus ou moins élaborés.

La seconde est un peu moins mécanique, bien que…


– Lors de la pénétration, les mouvements de va-et-vients du pénis ou d’un sex-toy vont provoquer une stimulation indirecte du clitoris et de ses branches internes. Le point de départ de l’orgasme quant il survient est en fait clitoridien. Il nécessite souvent une stimulation intense dépendante de l’anatomie féminine, c-a-d de la taille du clitoris et des petites lèvres, de la largeur vaginale, de la tonicité du périnée, mais aussi de la largeur du pénis. Il nécessite de la part de l’homme une grande maîtrise de son éjaculation. En absence de celle-ci, elle favorise plutôt la survenue d’une éjaculation prématurée, en effet les mouvements coïtaux de la femme qui cherche son plaisir vont rendre la gestion de l’excitation masculine pour le moins compliquée surtout s’il doit se comporter en « marteau-piqueur »
– Il peut exister néanmoins une petite dimension relationnelle lié eau plaisir de s’unir à l’être aimé et à son plaisir. Cette dimension relationnelle ne peut à elle seule provoquer un orgasme.

La troisième façon selon les 20 à 30% des femmes qui le connaissent est surtout relationnelle.


Ce qui ne peut pas dire que la dimension mécanique ne soit pas présente et n’ai pas son importance. Liée à la pénétration, cette jouissance vaginale profonde trouve son point de départ dans la représentation, et l’investissement émotionnel et affectif que la femme va réussir à faire de son vagin. Faisant de celui-ci un véritable instrument de communication. Elle le vit comme le lieu où elle accueille amoureusement l’être désiré ou l’organe qui va le prendre, l’absorber, le « dévorer ». Le fond du vagin s’agrandit, se ballonise comme pour agrandir le lieu de ce désir fusionnel.
L’orgasme est d’autant plus intense qu’il n’est pas recherché, mais le fruit de ce dialogue érotique des deux sexes, l’éjaculation masculine n’étant que sa pause voluptueuse utile, mais non nécessaire!


– La taille du sexe masculin peut avoir une certaine importance, adapté à la morphologie du vagin féminin. Cette importance était déjà mentionnée par le sage indien Vâtsyâyana dans le Kâma-Sûtra.
– Il est aussi essentiel que l’homme ait une certaine maîtrise de son instrument, de son éjaculation, et il n’est plus nécessaire de jouer uniquement de la « techno » pour qu’elle accède à l’extase, à la petite mort, au septième ciel.

L’association plus ou moins importante de ces deux composantes expliquent la variabilité de l’orgasme féminin, amplifiée des capacités ou incapacités masculines. Ainsi, selon ses dispositions, circonstances, relation avec le ou la partenaire, elle aura ou n’aura pas de plaisir et ce dernier pourra être à chaque fois différent. Plus que chez l’homme, chez la femme c’est la tête qui a toujours le dernier mot! Pour la garder (sa tête), il vaut mieux éviter l’usage ou l’abus d’un certain nombre de substances plus ou moins licites ou illicites. Si le Chemsex facilite les rapports, il est plutôt une entrave à l’orgasme.

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Pornographie, quelles conséquences sur l’identité sexuelle et la santé mentale ?

La Pornographie: un remède contre la dépression?

Probablement pas! Mais certaines études récentes (J Nerv Ment Dis. 2023 Aug) semblent montrer que la consommation croissante de la pornographie sur internet et les réseaux sociaux serait un mécanisme de défense contre un stress excessif. Elle permettrait de réguler l’humeur en diminuant la dépression et l’anxiété.

Une addiction?

Ces mêmes recherches axées sur la dépendance à la pornographie indiquent que l’augmentation progressive de la disponibilité d’Internet, ainsi que l’anonymat et la confidentialité de son utilisation, ont considérablement augmenté la consommation de la pornographie, surtout parmi la population masculine Cette disponibilité accrue d’Internet joue également un rôle important dans le processus de perte de contrôle de soi, qui augmente chez certains et provoque le développement de conflits psychologiques et un sentiment de culpabilité. Cette situation de détresse psychologique serait, selon ces études plus fréquentes chez l’homme qui vit seul ou avec ses parents, donc plutôt une population de jeunes adultes.

Quelles conséquences sur le cerveau?

Pour 56% des hommes dépendant à la pornographie, elle représente une forme de relaxation qui va trouver son aboutissement dans la masturbation. Ce comportement masturbatoire va finir devenir compulsif. En effet la résolution de tension par la sécrétion d’endorphines (morphine naturelle sécrétée par le cerveau au moment de la jouissance) n’est que passagère. On comprend donc la nécessité de répéter l’expérience pour soulager ce mal-être existentiel plus ou moins permanent. L’image pornographique va permettre de retrouver une excitation devenant de plus en plus défaillante avec le temps. On comprend mieux la nécessité de « stimuli pornos » de plus en plus violents « hard » et fréquents afin d’obtenir une excitation suffisante grâce à la sécrétion de dopamine (neuro-transmetteur du désir) puis le soulagement final mais provisoire. Cette sexualité virtuelle a pour effet de déconnecter totalement le jeune d’une sexualité relationnelle effective.

« Par exemple, une étude de Pizzol et al. (2016) examinant 1 500 adolescents du secondaire âgés de 18 à 19 ans au cours de leur dernière année d’études suggère que la pornographie peut affecter les habitudes, les modes de vie et les attitudes sexuelles. L’étude a également révélé qu’environ 21,9 % des participants ont tendance à considérer les sites pornographiques comme leur habitude personnelle et qu’environ 10 % d’entre eux ont signalé un intérêt sexuel réduit pour avoir des partenariats dans la vie réelle et préfèrent le « sexe virtuel » comme étant plus rapide, plus sûr, moins exigeants et satisfaisant leurs fantasmes sexuels particuliers (Pizzol et al., 2016)« .

Il est ainsi possible que l’excitation sexuelle provoquée par la pornographie puisse rendre la relation sexuelle réelle avec un partenaire insuffisante pour provoquer une excitation ( par épuisement dopaminergique) et donc une érection suffisante au rapport sexuel. On imagine facilement les conséquences de cette insuffisance érectile…

Une influence sur l’identité sexuelle

Certains auteurs suggèrent que le visionnage d’images pornographiques pendant l’enfance et l’adolescence puisse avoir un impact négatif sur la formation de l’identité sexuelle: le sexe et le corps de l’autre deviennent ainsi des produits de consommation dont on se débarrasse après « usage ». Il aurait été noté chez les jeunes femmes un nombre croissant d’interventions de chirurgie esthétique: augmentation du volume des seins, labiaplastie (chirurgie plastique des petites lèvres) et autres…Elle est en rapport avec une mauvaise image de soi et donc d’estime de soi. L’augmentation de la chirurgie du pénis est moins fréquente. S’il est difficile de l’affirmer il est probable qu’elle ait un impact sur la trans-identité.

Cette étude met en évidence la relation existante entre une forte consommation des sites pornographiques, voire une addiction chez les jeunes et les situations, de stress, d’anxiété et de dépression ainsi qu’une incidence sur l’identité sexuelle. La question qui se pose est de savoir de qui l’œuf ou de la poule a commencé?

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L’extase sexuelle

L’extase de Marie-Madeleine par Il Caravaggio

Expérience incomparable, appelée le plus souvent « petite mort« ou « septième ciel« , elle peut survenir de manière tout à fait aléatoire au cours d’une relation sexuelle. Elle semble plus fréquente chez la femme que chez l’homme. Si, l’extase apparaît le plus souvent au décours d’un orgasme sexuel, elle n’y est pas toujours associée du moins dans son déclenchement.

Définir l’extase

Elle est difficile à définir car particulier à chacun (e) et nous verrons pourquoi un peu plus loin. Selon les auteurs, c’est un état mental particulier caractérisé par une contemplation profonde intériorisée, avec abolition de la sensibilité et de la motricité (Garnier et Delamare). Volupté intime qui absorbe tout autre sentiment. Dans l’extase, les fonctions intellectuelles sont détournées et le monde extérieur s’efface. Un sentiment de bonheur, de joie indéfinissable envahit l’esprit (Pierre Janet: Une extatique). Pour Boutroux : Le Mysticisme, l’extase est la réunion de l’âme à son objet.

Une transe particulière

Depuis la nuit des temps, les pratiques des chamanes ont permis de créer chez certains individus un état psychique particulier appelé transe. Selon Pierre Janet (médecin, philosophe et psychologue), il existe en chacun de nous une dualité sous la forme d’une personnalité première présente au monde et une personnalité seconde à laquelle un autre monde se rend présent, émerge avec la transe. Lors de la transe induite par certaines situations ou provoquée au cours de séances d’hypnose, il y a altération de la conscience de la personnalité première. Elle se trouve plus ou moins « endormie »selon la profondeur de celle-ci.

Extase de Ste Thérèse Le Bernin

Les neuro-sciences ont pu mettre en évidence grâce à l’imagerie cérébrale fonctionnelle (pet-scan) un déplacement des zones d’activité cérébrale au cours de l’hypnose. Lorsque nous vivons un événement, notre cerveau n’enregistre pas toutes les informations au même endroit. Ainsi le souvenir est toujours une reconstruction associant les informations factuelles conscientes et les informations sensorielles et émotionnelles inconscientes stockées dans des zones cérébrales différentes. Ce sont ces dernières qui vont s’exprimer lors des phénomènes de transe et cela en fonction du contexte socio-culturel ou factuel. Ce sont elles que l’on cherche à activer avec l’hypnose. Cette recherche de l’extase sexuelle prendra un caractère mystique et spirituel dans le taoïsme ou tantrisme, malheureusement inadaptée à notre historicité. En effet, ces pratiques ne sont signifiantes que dans un monde historique donné ( Le Monde Magique, Ernesto di Martino ethnologue Italien).

Il existe ainsi différents types de transes: chamanique, religieuse, mystique, et sexuelle, selon le contexte de survenue.

En pratique

Quelque-soit le type de transe, on y retrouve presque toujours des stimulations répétitives afin d’accéder à son intériorité: Elle peut être visuelle, auditive ou kinesthésique. -Visuelle: par fixation d’une flamme vacillante, d’un pendule, d’un mouvement régulier. Il est plus ou moins rapide… – Auditive: mélopée, pendule d’une horloge, musique rythmée, mantra… – Kinesthésique: sensations comme les mouvements réguliers de la respiration ou du coït… Ces stimuli peuvent être isolés ou multiples, mais toujours réguliers en rapport avec ses perceptions internes et associés aux représentations analogiques, métaphoriques des affects, sentiments ou émotions indéfinissables si ce n’est par la poésie.

L’extase sexuelle survient plus facilement lors d’un état passionnel où par exemple le mouvement de va et vient régulier de la pénétration s’associe au désir de fusion et/ou d’abandon à l’autre en se sentant soit envahi(e) soit possédé(e). La jouissance et ce à condition qu’elle soit prolongée facilitera sa survenue. Mais si on peut en créer des conditions favorables, sa survenue demeure toujours imprévisible. Cette représentation de la fusion peut se manifester sous différentes formes métaphoriques, particulières à chacun(e). Et dans certaines conditions le fantasme peut parfois suffire. Par contre un orgasme trop rapide va interrompre le processus.

L’extase masochiste

L’extase masochiste ou subspace des anglo-saxons est un état de transe provoqué lors de scènes BDSM. La réduction du champ de conscience en situation d’abandon du fait de liens, d’un éclairage tamisé, des yeux bandés, et des sensations régulières du fouet sur le corps en résonance à une musique répétitive va provoquer chez certains soumis et surtout soumises un état de transe extatique avec ou sans contact sexuel direct. Le « dom » doit bien connaître sa partenaire et parfaitement maîtriser la situation. On y retrouve du fait de la dissociation psychique une abolition de la sensibilité et de la motricité surprenante voire inquiétante pour les non-initiés à ces pratiques.

Les chemins de l’extase sont invisibles aux aveugles.

Dans le cadre d’un mémoire de sexologie que réalise une étudiante au DIU de sexologie, la rédaction recherche des témoignages d’extase sexuelle et d’extase masochiste. Laissez vos témoignages et un contact dans les commentaires. (anonymat assuré)

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Dysfonction érectile: L’exercice physique aussi efficace que le Viagra?

Selon une étude récente publiée, ce mois-ci dans le Journal of Sexual Médecine, une activité physique de 3O minutes 3 fois par semaine serait aussi efficace que les IPDE5 (Viagra, Lévitra, Cialis) pour améliorer les érections.

Ainsi il a été constaté que les activités physiques aérobies comme la marche, le footing, le vélo, etc… améliorent la fonction érectile des homme quelque soit leur poids, leur état de santé et leurs antécédents médicaux.

L’étude (1)

« Les chercheurs ont parcouru la littérature scientifique et trouvé 11 essais contrôlés randomisés – un modèle d’étude de référence dans lequel les participants sont assignés au hasard pour recevoir ou non une intervention. Sur les 1 100 hommes impliqués dans les études, 600 ont été affectés à des groupes « expérimentaux » qui faisaient généralement de l’exercice pendant 30 à 60 minutes, trois à cinq fois par semaine, tandis que 500 ont été affectés à des groupes « témoins » sans plan d’exercice.

Plus la dysfonction érectile était grave, plus l’exercice était utile, ont découvert les chercheurs. Sur une échelle standardisée de 6 à 30, les hommes souffrant de dysfonction érectile sévère qui faisaient de l’exercice ont signalé une amélioration de 5 points de leur fonction érectile. Ceux souffrant de dysfonction érectile légère et modérée ont vu des améliorations de 2 et 3 points, respectivement.

En comparaison, les inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 – comme le sildénafil (Viagra) ou le tadalafil (Cialis) – peuvent conduire à des améliorations de 4 à 8 points, notent les auteurs de l’étude. Et la thérapie de remplacement de la testostérone peut conduire à une amélioration de 2 points.« 

Explications

Nous savons que la plupart des dysfonctions érectiles a une origine vasculaire, au même titre que le plus grand nombre de maladies cardiaques: angor, infarctus , hypertension et autres maladies vasculaires. Ainsi la survenue de difficultés érectiles doit faire rechercher systématiquement d’autres maladies cardio-vasculaires.

Nous savons que l’exercice physique améliore de manière significative la qualité de la circulation du sang dans les artères. Mais peut-on affirmer que cela sera suffisant et que le médicament ne sera pas utile voire nécessaire dans un certain nombre de cas? Et quid de ceux qui ont des troubles de l’érection malgré une activité physique régulière?

Complèment d’enquête: L’angor de la Verge

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(1)Sources

Larry E. Miller, PhD, president, founder, Miller Scientific Consulting, Johnson City, TN.Rahul Mehan, MD, founder, East Valley Urology Center; chief medical officer, Geviti, Mesa, AZ.Amy Pearlman, MD, urologist specializing in sexual and hormonal health, Prime Institute, Miami.Cleveland Clinic: « Phosphodiesterase Inhibitors. »The Journal of Sexual Health: « Effect of aerobic exercise on erectile function: systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. »Cite this: Exercise as Good as Viagra for ED: Study – Medscape – Oct 23, 2023.

La sècheresse vaginale de la ménopause

Responsable de douleurs lors des rapports sexuels et donc d’une plus grande difficulté à atteindre l’orgasme, elle fait partie d’une symptomatologie plus vaste: Le syndrome génito urinaire de la ménopause (GSM pour les anglo-saxons).

Le SGUM

Il se manifeste par un certains nombre de symptôme génito-urinaires: sécheresse vaginale, démangeaisons, brûlures, irritations, fuite urinaires, cystites plus fréquentes. L’arrêt de la sécrétion d’hormones: essentiellement les œstrogènes, mais aussi de testostérone en est responsable. Il faut savoir que toute la sphère génito-urinaire contient de très nombreux récepteurs hormonaux.

Le traitement

Si un traitement hormonal substitutif est peu conseillé (voir avec son médecin traitant ou gynécologue), il existe un certain nombre de produit hormonaux vaginaux, efficaces et sans danger car il n’y pas de passage systémique (dans le corps): inserts vaginaux d’œstrogènes, crèmes, ovules contenant des œstrogènes, DHEA vaginale. Tous ces produits sont sur prescriptions après avis médical. Ils peuvent même être utilisés après cancer du sein.

Pour les anglo-saxons uniquement, il existe également une pilule orale faiblement dosée en œstrogènes: l’ospémifène (Osphena) et en europe il est commercialisé sous le nom Senshio.

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Les Mots du Sexe: La Fellation

Pratique fort bien connue et répandue quoiqu’interdite dans certains états Américains. Elle désigne non seulement l’introduction du pénis dans la bouche, mais également toutes les stimulations buccales du pénis et des bourses: baisers, léchages, mordillages…

Selon la psychanalyse freudienne

Elle représenterait symboliquement l’acte de téter. Le « Sexologia Lexikon« nous dit que dans ce cas: « le pénis est le substitut du sein et que par conséquent les pulsions cannibaliques, destructrices et castratrices vont pouvoir trouver une satisfaction compensatrices (vagin denté)« . Et toujours selon cette interprétation « fumeuse », les réactions de dégouts de certaines femmes vis à vis de cette pratique ne serait qu’une expression allant à l’encontre de ce désir inconscient (une forme d’hystérie!). Croyances douteuses d’une autre époque.

Manifestation phallocratique

Sans aucun doute, a-t-elle pu être et l’est peut-être encore chez certains, une expression de la domination masculine: soumission et humiliation féminine! On en trouve d’ailleurs toujours des traces dans le langage vulgaire: « tailler une pipe », faire un pompier », expressions beaucoup moins tendres que « faire minette » pour le cunnilingus.

Trop rarement expression d’une relation d’amour et de tendresse, la fellation est très souvent vécue comme un acte technique, un échange de bons procédés, de services rendus: « une sorte de masturbation buccale », ou encore pour se sentir « normale ».

Alors que…

Faite avec affection, amour, elle peut exciter la femme jusqu’à, parfois, la survenue d’un orgasme. On sait fort bien que les lèvres de la bouche sont une zone érogène. Responsable d’une belle érection, elle peut avoir envie de déguster l’instrument, voire de le dévorer avec tendresse.

Pratique

Achille Deveria (1800/1857)

Il n’existe pas de bons ou de mauvais endroits pour pratiquer une fellation. Tout est une question de situation et de désir partagé, de consentement. Quand la situation s’y prête elle peut remplacer une pénétration vaginale. Dans une revue de sexologie grand public du siècle dernier, « Le Dictionnaire de la sexualité » on pouvait lire: « Lorsqu’elle est pratiquée après un coït (pénétration) en guise de remerciement, l’homme apprécie infiniment que sa partenaire lèche avec gourmandise son sexe, encore humide des sécrétions sexuelles mélangées. Quant à elle , elle aimera qu’il l’embrasse d’un baiser long et profond, plein de saveurs au goût délicieux ». En remplacement d’un rapport sexuel, il est préférable qu’elle aille jusqu’à l’éjaculation dans la bouche ou sur celle-ci. Une éjaculation dans le vide, elle perd sa dimension relationnelle, affective, sauf si la frustration fait partie du jeu (orgasme ruiné dans le BDSM).

Pratiquée comme préliminaire, ou fantaisie érotique, il est préférable qu’elle demeure incomplète, si la femme souhaite que l’instrument reste fonctionnel. Il n’y a bien-sûr aucune limite de durée. De toute façon, c’est elle qui décide et il n’y a aucun intérêt à se luxer les mâchoires ou à jouer « à gorges profondes », fantasme pornographique essentiellement masculin à moins de vouloir jouer aux « performeuses ».

Le faire à la sauvette, dans un lieu incongru, peut s’avérer très excitant.

Quant à la position, agenouillée, accroupie, c’est selon le lieu, les circonstances, le désir, le jeu. Il est vrai que la position allongée est souvent plus confortable.

Exemple de position

L’homme est allongé sur le dos, jambes écartées. La femme se place entre ses jambes, à plat ventre, appuyée sur ses coudes ou agenouillée, sur ses talons, le buste penché en avant. D’une main, elle tient la verge dressée, tandis que de l’autre, elle peut stimuler les bourses, l’anus de son partenaire ou encore se caresser le clitoris. Cette position permet également une stimulation prostatique fort appréciée par certains hommes. Elle permet à la femme de jouer facilement avec sa bouche, ses lèvres et sa langue. Si le membre est flacide, elle peut en prendre l’intégralité dans sa bouche et tout en jouant de sa langue, elle aura tôt fait de lui rendre force et vigueur. « Lorsque l’érection a lieu, il convient de retirer la verge de la bouche et de procéder comme au début d’une fellation. Du bout de la langue, elle caresse le pénis sur toute sa longueur et surface. Cette stimulation sera lente et légère et de plus en plus appuyée et mouillée de sa salive. Elle descend jusqu’aux bourses, le périnée, l’anus, tout en léchant, mordillant, suçotant et jouant particulièrement avec le frein du prépuce, zone particulièrement sensible ». Il est important de prendre son temps et de faire durer le plaisir aussi longtemps que souhaité. Il est bien sûr possible de combiner masturbation et fellation. « Lorsqu’elle ressent que l’orgasme approche et si elle souhaite lui provoquer un maximum de jouissance, elle garde dans sa bouche une bonne moitié du phallus, accentue la succion, salive abondamment sur le gland, place bien sa langue sous celui-ci en stimulant le frein du prépuce et garde ses lèvres serrées sur la hampe. Sa jouissance sera d’autant plus importante que celle-ci accueillera avec plaisir sa semence dans sa bouche » comme preuve d’amour.

La fellation devient ainsi un véritable art, une expression fusionnelle de deux personnes amoureuses.

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Tendre adieu Gravure Belle-époque

Dossier Pornographie

Mise à jour

Elle envahit inexorablement l’univers médiatique soulevant des réactions fortement contrastées dont nous allons faire l’écho dans ce dossier. Pourquoi est-ce si compliqué de définir la pornographie? Peut-on parler d’une histoire de la pornographie? Quels sont ses buts, ses cibles, pourquoi fait-elle peur à certains tandis qu’elle en fait rire ou en dégoûte d’autres? Lien ci-dessous

https://sexologie-magazine.com/societe-2/la-pornographie/

Que penser du rapport du HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes) sur l’industrie pornographique.

https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-faites-aux-femmes/actualites/article/rapport-pornocriminalite-mettons-fin-a-l-impunite-de-l-industrie-pornographique

Il ne s’agit pas de défendre l’industrie pornographique et ses dérives humiliantes, dégradantes et violentes, mais de la replacer dans son contexte sociétal. En effet, sans vouloir faire une leçon de morale, ces dérives ne sont pas que sexuelles, mais se manifestent, également, dans tous les autres domaines de la vie sociale: politique, économique, média… la liste est trop longue!

La pornographie n’en est qu’une caricature. Le problème est bien plus vaste et dramatique. Mais il est plus facile de désigner un bouc-émissaire, évitant ainsi de réfléchir sur les problèmes de fond.

Qui a peur des minorités sexuelles ?

Reflexions sur le genre

Sur le thème de « qui a peur du grand méchant loup », la question des minorités sexuelles semble banale, presque autant que le chômage, et la réponse qui nous vient tout naturellement à l’esprit est « personne ». Il faut en effet préciser que le loup ayant connu 68, les questions sexuelles ne terrorisent plus grand monde. Chacun de nous se targue d’avoir un ami homosexuel et discute en toute liberté de vibromasseurs et de fétichisme. L’image est plaisante d’un monde où la sexualité, acceptée et libérée des carcans moraux et sociaux, ne serait plus un tabou mais un facteur d’épanouissement collectif. Ainsi les enfants croient-ils au père Noël et les adultes à la libération sexuelle… Malheureusement, il faut bien se rendre à l’évidence : ils sont aussi légendaires l’un que l’autre. Pour s’en convaincre, retrouvons dans nos mémoires la stupeur du simple citoyen se trouvant tout à coup face à un être dont il ne parvient pas à déterminer le genre, féminité sulfureuse montée sur d’interminables talons aiguilles, travesti épanoui et transsexuel accompli…

Sexe, culture et tabous

Identité et rapport à l’autre

De tous temps, les hommes ont cherché à encadrer et à limiter la sexualité dont le pouvoir les renvoyait un peu trop à leur animalité. L’histoire de la morale et des questions sexuelles est donc avant tout l’histoire de l’hominisation. Les questions sexuelles interviennent dès notre plus jeune age, notre identité se construisant autour du genre et des valeurs qui y sont associées. Pendant des siècles, moraliser le sexe a permis de créer des cadres rassurants si nécessaires à la construction de l’individu, tels que la famille ou le couple. Le sexe touche donc au cœur même de notre identité, ce qui en fait un sujet si sensible. Lorsque ces cadres tombent, ce sont tous nos repères qui s’effondrent en même temps, et d’avoir voulu se libérer l’individu se retrouve seul, flottant au milieu d’un monde changeant qui n’offre plus aucune prise auxquelles se raccrocher. Transformer nos représentations sexuelles revient ainsi à relativiser une donnée sur laquelle toute notre personnalité s’est construite, et qui contribue à fonder notre culture. L’homophobie qui touche certains hommes se comprend ainsi comme un ébranlement profond des schémas socio-sexuels qui forgent l’identité masculine. L’homosexualité devient alors une preuve insupportable de la relativité du genre, et il paraît moins déstabilisant de stigmatiser une « erreur de la nature » que d’envisager que sa propre identité sexuelle puisse être déstabilisée. 

Le genre et l’identité sexuelle, c’est aussi le rapport à l’autre. Une société partage des codes et un langage, ce qui nous permet de communiquer et nous rassure. Lorsque ces codes se trouvent détournés, comme dans le cas de l’homosexualité, l’autre devient un étranger puisque nous ne partageons plus le même langage. Pour certains, il est même à peine humain. Face à l’incommunication, la réaction naturelle de tout être humain est de se raccrocher à ses repères et à sa « normalité », incapable que nous sommes de comprendre un langage qui en détourne les codes. 

De la morale et de la normalité…

Mais qu’est-ce que la normalité ? Toute société en a naturellement élaboré sa propre conception, qui lui paraît tout à fait inattaquable, parce qu’une culture a aussi besoin de repères stables pour se construire et se projeter dans l’avenir. La culture occidentale, par son caractère dominant dans l’histoire, a construit une morale qu’elle est parvenue à imposer tout autour d’elle. Au temps de la colonisation, les « sauvages » pouvaient avoir d’autres valeurs, mais parce que, précisément, ils n’étaient pas « civilisés ». De même, parmi ses propres citoyens, la société occidentale a-t-elle tout fait pour réprimer ce que l’on appelle aujourd’hui des « minorités sexuelles », mais que l’on a appelé pendant très longtemps des maladies mentales. Seul un dérangement mental pouvant en effet conduire quelqu’un à narguer les principes même de la nature qui s’imposent si facilement à chacun de nous. 

Cette morale, on le sait, s’enracine dans la religion chrétienne, fondement incontestable de la culture occidentale. Au fil du temps, elle a érigé une conception essentialiste, mêlant volonté de Dieu et principes naturels, qui s’est efficacement implantée dans les consciences pour des générations. La morale du couple occidental moderne est donc encore fortement marquée, et c’est naturel, par cet héritage culturel et historique. La notion de couple, unique et solidaire, s’enracine dans la tradition du peuple hébreux. Le mariage ayant pour but la procréation, l’homme et la femme prolongeaient l’œuvre de Dieu. De ce fait, toute pratique n’ayant pas cet objectif sera renvoyée pour longtemps à une volonté délibérée de contrarier les desseins de Dieu.  Ainsi en est-il de l’homosexualité et de toutes les pratiques jugées « bestiales » telles que la sodomie, la fellation, ou le coït interrompu. Le christianisme va encore durcir ce point de vue et Saint Augustin n’hésitera pas à dénoncer la sexualité comme le mal suprême. Une conception qui connaîtra plus ou moins de succès mais qui saura fort bien s’implanter pour durer. 

Le modèle majoritaire hétérosexuel repose cependant sur des bases beaucoup plus solides que simplement religieuses. En effet, ainsi que Marx le théorisera, il a surtout été valorisé, non pas parce que les Occidentaux étaient exceptionnellement pieux, mais parce qu’il correspondait à un modèle économique et social susceptible de faire fonctionner la société. Ainsi en va-t-il des mécanismes de transmission du patrimoine, de limitation de la charge des familles par l’abstinence, etc.

Essentialisme et culturalisme : la précarisation du genre

L’essentialisme traditionnel occidental

L’essentialisme et le culturalisme sont les deux théories des genres qui s’affrontent. La théorie essentialiste considère que le genre est lié aux caractéristiques biologiques. De fait, l’essentialisme ne peut guère faire autrement que d’assimiler minorités sexuelles et anomalies biologiques ou psychologiques. L’homosexualité, les transgenres (travestis, transsexuels), apparaissent comme une incongruité peu susceptible de déstabiliser la société, à condition que l’intérêt qu’on leur porte reste médical… La culture occidentale s’est construite dans ce sens. N’oublions pas qu’il faudra attendre 1984 pour que l’homosexualité disparaisse du DSM (diagnostic officiel et manuel statistique des désordres mentaux). 

Si la laïcisation de la société renforçait la tolérance vis-à-vis des minorités sexuelles, la médicalisation entretiendrait encore longtemps une grande méfiance vis-à-vis des « perversions ». Freud introduira un facteur de profonde déstabilisation en affirmant l’existence de différents degrés de bisexualité en chacun de nous, remettant ainsi en question le lien jusque là « naturel » entre biologie et expression du genre. Plusieurs tendances contribueront par la suite à faire évoluer les mentalités, et les mouvements homosexuels se développeront souvent avec les mouvements féminismes, en particulier à partir des années 1960 et 1970. Leur visibilité, surtout aux Etats-Unis, rendra de plus en plus difficile l’affirmation d’une norme sexuelle inaltérable. D’ailleurs, à cette même époque, toutes les normes sont remises en question puisque mai 1968 se chargera de libérer la société de ses carcans : famille, couple, religion, … La « libération sexuelle » permettant à tous les particularismes sexuels de s’affirmer, les transgenres, les mouvements SM, les différents courants lesbiens et gay accèdent à une large visibilité. Leurs revendications porteront un coup mortel à l’essentialisme, pourtant si stable et rassurant…

Culturalisme et relativisme modernes

A ce stade de notre histoire, le culturalisme reste la seule option possible. Ainsi que l’affirment les mouvements gay et les transgenres, le sexe biologique n’a correspondu au genre que tant que la culture l’a imposé, fournissant les carcans d’une sexualité obligatoirement hétérosexuelle. 

En vérité, cette affirmation toute simple et qui porte un parfum de liberté si agréable, est à l’origine d’un profond désarroi. Toutes les personnalités ne sont pas si affirmées et libérées qu’elles puissent envisager cette angoissante libération. Il reste une « ex-majorité sexuelle », inquiète, déstabilisée, qui ne parvient plus à trouver les cadres nécessaires à son équilibre. L’homosexualité masculine n’en finit pas d’être inquiétante car une certaine virilité reste valorisée dans la vie quotidienne et constitue un support essentiel d’identification collective. La libération de tout ce qui s’est appelé « valeurs », puis « carcans », montre aujourd’hui son mauvais côté : une relativisation générale, un monde flottant ou l’individu isolé, débarrassé des cadres traditionnels de sociabilité se retrouve seul, confronté à une panoplie de choix dont il n’a que faire. Pour se rassurer, les plus fragiles d’entre nous se raccrochent à des lambeaux de morale, productrice d’une normalité qui les rassurent…

Ainsi assiste-t-on aujourd’hui à l’aboutissement logique d’un vaste mouvement individualiste, qui a produit chez nous mai 68, et de ce que l’on a appelé la « libération sexuelle ». Devant un phénomène sociologique général de perte de ses repères*, la société en vient à une recherche désespérée de nouveaux cadres, de communautés de pensées et de solidarité. Les associations se développent, les sectes également, et les gens ne se sont jamais autant mariés… Dans ce contexte propice, le modèle binaire hétérosexuel connaît un regain de sacralisation que l’on assimile à un retour du conservatisme sexuel. L’hétérosexualité est une norme à réinventer, mais une norme néanmoins et les société se découvrent en attente de cela. 


La politisation des questions sexuelles

La question des minorités et la remise en cause du modèle universaliste

Du reste, si les questions sexuelles sont des constructions sociales, elles engagent nécessairement des choix et des définitions qui sont politiques. C’est au nom de l’égalité que le débat public se porte sur le Pacs, le mariage homosexuel et la parité, mais c’est au nom de la liberté que s’élèvent de nouvelles critiques : peut-on laisser le droit et la politique s’emparer des questions sexuelles alors même que celles-ci relèvent de la vie privée et de la liberté de chacun ?

Les années 1970 sont la période faste de développement et de politisation des mouvements engageant les minorités : mouvements gay et lesbien, mouvements féministes, mouvement des minorités ethniques, etc. En France, ceux-ci s’inscrivent d’abord, en toute logique, dans une perspective universaliste : ils réclament que soit enfin appliquée l’universalité des droits et l’égalité de reconnaissance et de traitement. Leur approche n’est pas encore spécifiquement identitaire comme elle l’est aux Etats-Unis, et ils ne se réclament pas encore de « communautés ».

De fait, jusque dans les années 1990, la France défendra avec opiniâtreté ce modèle universaliste dans un partage clair entre les sphères privée et publique, élément essentiel de l’ordre républicain. Au contraire, le modèle américain intégrera très tôt les questions sexuelles et les politiques minoritaire, faisant ainsi longtemps figure de repoussoir. Ainsi la France opposera-t-elle à la société américaine, jugée puritaine et communautariste, l’universalisme des Lumières. Les années 1990 viennent pourtant brouiller ce schéma, car la France connaît à son tour la nécessité d’engager un débat sur les politiques minoritaires. En 1997, le retour de la gauche au pouvoir introduira la nationalisation nécessaire des questions sexuelles. S’attachant simplement à poursuivre son travail contre les discriminations, ainsi que François Mitterrand l’avait amorcé, elle ne comprendra que plus tard la portée symbolique des mesures sur le Pacs et la parité. Car la politisation des questions sexuelles n’est alors autre chose que l’expression des enjeux sociaux sous-jacents : les discriminations des femmes au travail, l’immigration et les jeunes. Autant de questions qui surgissent au travers des débats sur la pornographie, le harcèlement et la parité. Portée par des débats sociaux, la France aura donc finalement accepté d’effacer la frontière sacrée entre public et privé.

Ainsi la République, toujours progressiste, se fait-elle désormais un devoir de défendre les politiques minoritaires qu’elle méprisait si bien il y quelques années, et rien n’est plus à la mode aujourd’hui que de parler de « discrimination positive » …

 La réaction libertaire

Cependant, cette nationalisation de questions traditionnellement privées ne fait pas l’unanimité. En effet, il apparaît que le désarroi d’une certaine population, face à des libertés qu’elle ne maîtrise pas, s’exprime politiquement par une demande de sécurité et, parfois, de moralisation (en général, l’on n’est alors pas bien loin des questions d’immigration…). C’est tout le sens de la loi sur la sécurité de 2002 et des débats qui ont suivi.Sur ce point, gauche et droite ne se différencient guère, et les critiques émanant de mouvements « libertaires » portent sur toute la politisation des questions sexuelles, au nom du principe de liberté. Directement inspirés des années 1970, ils voient clairement le danger qu’il peut y avoir à laisser l’État s’occuper de questions privées. Il n’est pas exclu, en effet, que s’exerce une certaine répression au nom de l’ordre public.  Cependant certains auteurs, tels Marcela Iacub **, dénoncent la criminalisation du désir d’une curieuse façon. Elles publient alors force romans et autobiographies dont l’objet est un témoignage libéré (de quoi ?) de leur sexualité quelque peu débridée. « Courageux » a-t-on entendu, pourquoi pas, bien que l’on ne voie pas très bien où se situe le risque, simplement l’objectif de ces manifestations n’est pas très clair. En vérité, toute l’ambiguïté de ces revendications est que, finalement, tout se passe comme si elles cherchaient en fait à évacuer la question angoissante de la relation derrière une sexualité un peu instinctive. Car l’hétérosexualité devient, paradoxalement, le cœur du problème. De plus en plus compliquée, elle est confrontée à l’acquisition de libertés bouleversantes qui laissent l’individu impuissant face à une infinité de choix et autant de possibilités d’échec…

La revendication libertaire traverse les courants féministes et homosexuels qui hésitent encore entre « embourgeoisement » et « marginalisation » volontaire. Le mouvement queer est le plus représentatif de cette quête de liberté absolue. Né aux Etats-Unis en 1991, il est la plus révolutionnaire et la plus déstabilisante des revendications sexuelles minoritaires. Les queers ne se contentent pas de contester l’hétéro-normativité car ils remettent également en cause tous les postulats sur l’identité et la culture. Ils déconstruisent totalement tous les liens entre genre et sexualité et s’ouvrent à toutes les formes de minorités sexuelles (transsexualisme, fétichisme, sado-masochisme, etc.), mais aussi à toutes les autres minorités (féministes, ethniques, etc.). Les queers refusent l’existence du genre et de tout ordre social imposé par l’État, ébranlant par là toutes les croyances que nous avons sur l’identité et sur la société.

Ainsi donc les minorités sexuelles, par leur marginalité et leur visibilité, sont avant tout un facteur de déstabilisation sociale. Bien que l’ordre publique cherche à les intégrer de son mieux, elles restent porteuses d’un malaise qui plonge les identités les plus fragiles dans un profond désarroi. Éternellement subversifs, certains de ces mouvements ne cessent de provoquer angoisse et repli sur une moralité traditionnelle. Cette réaction un peu confuse que l’on observe face aux minorités sexuelles touche, on l’aura compris, tout spécialement les hommes. En vérité, il faut bien admettre (à regret) que certains d’entre eux ne semblent pas encore prêts à s’assumer scintillants et emplumés, montés sur talons aiguille et réalisant enfin leur fantasme secret de danseuse de cabaret…

 *Gilles Lipoveski est à ce titre l’auteur d’un ouvrage qui analyse parfaitement cette évolution :  L’ère du vide 

 **Auteur  de  Qu’avez-vous fait de la libération sexuelle ? 

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Le clitoris et la psychanalyse

Une histoire savoureuse

La sexologie, discipline récente, apparue à la fin du XIXème siècle s’est d’abord intéressée à l’homme, «l’animal dominant». Il est aussi vrai qu’étant parfaitement visible, l’examen anatomique de son instrument était plus aisé.

Sa constitution avait été, certes, découverte de nombreux siècles auparavant, mais la médecine moderne balbutiante nous apportait un début de compréhension des mécanismes de son fonctionnement et plus particulièrement de l’érection et de l’éjaculation, processus essentiel à la reproduction et donc à la survie de l’espèce.

Le plaisir ressenti par l’homme et sa satisfaction de mâle ayant accompli son rôle de reproducteur donnaient des familles nombreuses bien que régulées par une mortalité infantile importante.

Un vagin denté

On s’était bien aperçu que certaines «coquines adolescentes» se tripotaient un sorte de petit bouton, le fameux clitoris, situé à la naissance des petites lèvres, mais cela relevait de l’indécence et surtout était non productif. Sa constitution anatomique évoquait de loin et  en  forte réduction le gland du pénis masculin. En fait ce n’est pas tout à fait vrai (voir le schéma). Et c’est là que l’histoire commence vraiment, notre génial Dr Freud ayant fait du pénis masculin le symbole de virilité, de pouvoir masculin, le clitoris, cette sorte de petit pénis atrophié ne pouvait qu’être chez nos nouvelles féministes que source de frustration, et symboliser leur infériorité vis à vis du mâle. Insupportable! . On connaissait bien l’existence du vagin, mais à part la reproduction qu’elle pouvait être son utilité si ce n’est de «capturer, de dévorer» de ses petites dents l’organe masculin! Ainsi  naissent les mythes: vagin denté, angoisse de castration, etc…On comprend qu’une éjaculation rapide, voire prématurée ne pouvait être qu’un avantage, permettant à l’homme d’avoir son plaisir sans risque de se faire déposséder de sa virilité.Vite fait, «mâle» fait! Pour notre cher Dr, le vagin était une absence, un vide, le négatif du sexe masculin. Son seul rôle était d’être pénétré, possédé.

Marie Bonaparte: une élève parfaite

La seule jouissance féminine ne pouvait être que clitoridienne (toujours cette histoire de petit pénis). Il était donc curieux que certaines femmes puissent ressentir un autre plaisir survenant non pas par stimulation de celui-ci, mais au cours de la pénétration. Marie Bonaparte élève aussi géniale que son mentor se dit que si elle ne ressentait pas grand chose au cours des rapports sexuels, c’est que son clitoris devait être mal positionné! La solution est évidente: il faut le mettre au bon endroit d’où ses nombreuses interventions chirurgicales infructueuses.

Comme nous le savons la psychanalyse possède toujours une très forte influence en France, un des seuls pays avec l’Argentine qui lui accordent encore quelque crédit. Mais si cette influence exprimait uniquement une réflexion purement philosophique,  ce ne serait pas bien grave, mais elle a transformé des mythes en vérité scientifique impossible à remettre en question.

Il est important de rappeler que la psychanalyse n’est pas une science.

Un article scientifique français paru dans Le Journal of Sexual Médicin  nous montre toujours son influence. Il affirmait  que: « le clitoris et le vagin ne peuvent être envisagés que comme une unité anatomique et fonctionnelle activée par la pénétration lors des rapports sexuels .

S’il est tout à fait possible qu’un certain nombre de femmes peuvent éprouver un orgasme «clitoridien» lors de la pénétration qui va être qualifié de vaginal, il n’en demeure pas moins vrai que certaines autres femmes éprouvent un orgasme dont le point de départ et le ressenti sont différents. Il part du fond du vagin et n’a rien à voir selon elles avec le clitoridien qu’elles connaissent également.

Et la preuve vient de nous être apportée par le Dr Barry R Komisaruk et ses collègues  du département de Psychologie de l’Université Rutgers (USA) . Une exploration du cerveau par IRM a été réalisée. Elle montre que la stimulation du clitoris, du vagin et du col de l’utérus activent des zones cérébrales différentes (voir ci-dessous) Ainsi le Pr Stuart Brody de l’université de West of Scotland peut par cette étude affirmer la possibilité d’orgasmes différents chez les femmes.

Que toutes les femmes ne les connaissent pas est un fait, mais il faut savoir qu’ils sont accessibles à toutes celles qui le souhaite. Lorsqu’elle est découverte sa solution en est une évidence; une aide est souvent utile, mais il faut savoir frapper aux bonnes portes.

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À quoi sert le rapport sexuel: Se sentir normal (e)?

Certaines personnes pensent qu’il est nécessaire d’avoir des rapports sexuels régulièrement pour être « normal(e)». L’enjeu de l’acte est inscrit dans une dimension sociale. Cette interrogation sur la « normalité » peut être extrêmement forte et aller jusqu’à nourrir des doutes, et même provoquer une remise en cause. Or, on s’aperçoit que souvent, c’est la « normalité » de l’autre qui est visée en cas de dysfonctionnement sexuel. Une femme qui se plaint d’absence de désir et de plaisir se sent probablement très mal à l’aise et endosse tout ou partie de la responsabilité, mais ne peut s’empêcher de penser que son partenaire ne fait peut-être pas ce qu’il faut ou attend d’elle des comportements qu’elle se sent incapable d’accomplir.

Au nom de la « normalité », certaines attitudes ou pratiques s’imposent. Quand la mode prescrit d’être « sexy » et charge la femme de la responsabilité érotique de son couple, celle qui se rebiffe passe pour « pas normale ». Un sentiment d’incapacité, de manque de compétence s’installe insidieusement qui remet en question le sens même qu’elle donne à la sexualité.

Anne, 38 ans témoigne:

«  Je suis mariée depuis 13 ans, et je me dis que je n’aime plus mon mari. Quand je rentre après ma journée de travail et je le trouve vautré sur le canapé, il ne vient pas m’aider, j’ai donc la double journée. Ensuite, le soir, je suis épuisée et il me reproche de ne pas vouloir le satisfaire. Je ne suis pas « sexy », pas « coquine »… trop coincée, pas normale quoi… Si je proteste et lui demande de participer, il le fait un jour ou deux, puis les habitudes reprennent, il dit que ses soucis professionnels l’empêchent de s’intéresser aux travaux de la maison. Je n’ai aucune envie d’être « sexy », et surtout aucune énergie pour ça. »

Dans cet exemple, la relation est manifestement en déséquilibre, Anne ne peut pas assumer tous les rôles ce qui se manifeste par une fatigue permanente et une attitude de repli, parfois même d’agressivité. Le sentiment d’être « anormale »  accroît encore le malaise.

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