DE L’IMAGERIE ÉROTIQUE AUX POSITIONS SEXUELLES

Les molécules de l’amour

Dernièrement ont fleuri sur les réseaux sociaux des publicités vantant le pouvoir merveilleusement attractif sur la gente féminine de certains parfums!

Qu’en est-il?

Je reprendrai ici l’essentiel d’un article d’Ariel Fenster publié, il y a quelques années en y ajoutant quelques commentaires.

On dit que lorsque deux personnes s’entendent bien, elles ont les atomes crochus. C’est pourquoi on peut se demander si l’amour est une question de chimie. En fait, les scientifiques ont identifié plusieurs molécules qui joueraient un rôle dans les relations amoureuses. Mais quelles sont-elles?

L’androstenol

Saviez vous que nous avons des points communs avec le cochon? L’androstenol, est l’attirant sexuel (phéromone) du cochon. La phéromone est présente dans l’haleine du mâle qui l’utilise pour attirer la femelle. Quand les scientifiques ont découvert que l’androstenol est une des composantes de la sueur des hommes ils se sont demandés si la molécule pouvait aussi agir comme phéromone et était capable d’attirer les femmes. Plusieurs études ont été faites pour vérifier cette hypothèse avec des résultats plus ou moins concluants. Une est souvent citée par ceux qui croient aux effets de l’androstenol. La phéromone a été appliquée sur des sièges de cinéma et les femmes ont choisi massivement ces sièges par rapport à ceux sans la phéromone.

Malheureusement pout l’être humain, l’organe voméro-nasal situé dans les fosses nasales normalement réceptif aux phéromones s’est tellement atrophié qu’il n’a plus aucune connexion nerveuse avec l’hypothalamus. Il faut reconnaître que ne nous déplaçant plus à quatre pattes, son utilité s’en ait trouvé réduite! Ce qui n’est pas le cas pour le cochon et autres quadrupèdes. Donc inutile de vous vaporiser! Pour plus de détails, suivre le lien.

La phényléthylamine

Certaines personnes ont le besoin de se sentir constamment dans un état amoureux, un état psychologique qui a soulevé l’intérêt des chercheurs. Des scientifiques de l’Université de New York ont découvert que le cerveau de ces personnes contenait de grandes quantités de phényléthylamine, une molécule de la famille des amphétamines. Comme les amphétamines agissent comme des stimulants et produisent un effet d’euphorie on voit pourquoi la phényléthylamine correspond bien à ce l’on imagine être une molécule de l’amour. De plus on trouve aussi la phényléthylamine dans le chocolat et celui n’est-il pas le cadeau des amoureux? Ce pourrait-il que l’on offre du chocolat pour augmenter le sentiment d’amour chez notre partenaire? Et lorsque celui-ci nous quitte ne nous rabattons nous pas sur le chocolat pour retrouver ce sentiment qui nous transporte dans un autre monde? Tout cela a l’air bien plausible mais il y a un problème avec cette théorie. La phényléthylamine est bien produite par le cerveau où elle semble être associée à la passion amoureuse. Elle est aussi présente dans le chocolat mais la phényléthylamine du chocolat ne peut pas pénétrer dans le cerveau.

Elle est bloquée par la barrière hématologies-méningée.Il y a néanmoins un moyen de la contourner. Un précurseur de la phényléthylamine, la phénylalanine peut pénétrer dans le cerveau et former la molécule désirée. Offrez un produit riche en phénylalanine… On peut bien sûr offrir du tofu ou du parmesan, ou des noix, très riches en phénylalanine, mais ce n’est pas très glamour. Une invitation à diner dans un restaurant italien (pour le parmesan) sera peut-être plus efficace!

L’ocytocine

Après la passion engendrée par la phényléthylamine viennent les moments de tendresse, l’apanage des relations durables. Là encore une molécule semble jouer un rôle déterminant. L’ocytocine, joliment surnommée « molécule de câlinage » est présente chez tous les mammifères, y compris chez les humains, et joue un rôle primordial dans le comportement. Quand on injecte de l’ocytocine dans le cerveau de souris on remarque une diminution de l’agressivité et une augmentation de la sociabilité. Chez la femelle l’ocytocine favorise l’attachement qu’elle développe avec ses petits. Ceci est également observé chez l’humain. Chez la femme la période qui suit l’accouchement, qui est normalement associé à un grand sentiment de tendresse, correspond à des maximums d’ocytocine chez la mère. Par contre chez l’homme, ces maximums se retrouvent juste après l’acte sexuel. On comprend pourquoi!

La dopamine

Cette molécule est un neurotransmetteur qui est associée chez les utilisateurs de drogues à la sensation de plaisir et de dépendance. Elle est sécrétée par le cerveau lors de l’excitation sexuelle, initiant ainsi le mécanisme de l’érection. Des études de laboratoire suggèrent qu’elle pourrait aussi être un facteur dans les sentiments de fidélité. Plus de 95% des mammifères sont polygames. Une des exceptions est un petit rongeur, le campagnol des prairies, où le mâle forme un attachement durable avec sa partenaire. Les chercheurs ont déterminé que dès le premier accouplement le cerveau du mâle produit de larges quantités de dopamine. Par contre lorsqu’on injecte un composé qui bloque les effets de la dopamine il change complètement d’attitude. Il oublie sa compagne et cherche à s’accoupler avec toutes les femelles du voisinage. Une bonne excuse pour l’homme pris en flagrant délit… »Ce n’est pas ma faute, je suis déficient en dopamine »!

C’est très discutable car il faut distinguer une sexualité récréative sans limite, à une sexualité reproductive plus attachante !

Consulter?

De la servitude amoureuse

Ce texte malgré sa longueur devrait intéresser voire plaire à de nombreuses femmes. Vos commentaires nous permettront de le savoir!

Une psychologie du bonheur dans l’air du temps.

Dans un concert de nombreuses notes contribuent à l’harmonie de l’ensemble. De même, dans les rapports entre hommes et femmes, de nombreuses variantes sont possibles. Ainsi, il existe des hommes qui éprouvent – parfois à contrecœur et sans oser se l’avouer – un besoin vital de se soumettre  à la femme qu’ils aiment et admirent. Selon certaines philosophies, la nature a fait que, au sein de la société,  d’aucuns sont nés pour servir et obéir, d’autres pour dominer. Ces hommes trouveront donc en face d’eux des femmes dotées d’une autorité naturelle, lassées de l’arrogance conquérante et du sentiment de supériorité de la plupart des hommes, lesquels n’hésitent pas à leur imposer leur volonté et leur domination. D’autres encore, surtout aux Etats-Unis,  estiment qu’il appartient à la femme – à toutes les femmes – de diriger l’homme qui a trouvé grâce à ses yeux,   à l’homme de se courber sous sa volonté (voir le livre de Terrence C. Sellers, Dominant Women/Submissive Men).

Quoiqu’il en soit, l’homme que sa nature profonde, ou le désir d’établir des rapports amoureux sortant de la banalité, ou le goût du jeu de rôles pousse à se soumettre de plein gré n’est pas un malheureux, car, à l’instar du cheval ou de l’éléphant, plus il sent la main ferme qui le dirige, plus il s’épanouit;  et plus aussi il s’attache à la femme qui lui impose son autorité.

L’homme soumis, fasciné par la ferme volonté d’une femme aimée, l’est aussi par son charme et sa présentation. Alors sa propre volonté fond comme la neige au soleil: il ressent un besoin irrésistible de s’incliner devant cette femme enchanteresse. De même que le bœuf ne peut s’empêcher de brouter l’herbe,  de même l’homme soumis ne  peut faire autrement – c’est plus fort que lui – que d’obéir à celle qui l’ensorcelle, de la servir avec joie, de l’approcher avec  déférence et adoration. 

A son tour, la femme exigeante trouve dans l’homme soumis un partenaire idéal, car elle découvrira en lui un être certes viril, mais serviable, docile et zélé, toujours prêt à prévenir ses moindres désirs, à prendre soin de sa personne, de ses vêtements, de son logement. L’homme soumis est en quelque sorte l’instrument complaisant du bien-être et du bonheur de la femme au caractère fort. Dans le domaine des relations intimes, l’homme soumis ne se montrera pas envahissant car il sait qu’il n’a pas un droit acquis sur elle. Se préoccupant prioritairement du plaisir de sa compagne, il se contentera des faveurs qu’elle voudra bien lui accorder à son rythme à elle, d’autant plus qu’un homme affamé se montre plus empressé qu’un homme repu. La raison de vivre d’un homme soumis volontairement à sa compagne se résume en deux mots : servir, obéir, vénérer.

Le bonheur requiert de vivre en accord avec soi-même. Entre ces deux êtres que sont la femme dominante et l’homme soumis, il y a donc une totale complémentarité , chacun répondant parfaitement aux besoins vitaux de l’autre. On peut parler d’une véritable symbiose au sens biologique du terme.

Quelques modèles historiques

Les grands sages

Fig.1 Socrate et Xanthippe

L’histoire nous fournit de nombreux exemples d’hommes de valeur se soumettant à la grâce féminine. Socrate (Fig. 1) , le grand philosophe, se soumettait de bonne grâce à l’autorité despotique de son épouse Xanthippe, Aristote (Fig. 2) à celle de Phyllis. Hercule, le célèbre héros, accepta de devenir pendant un temps, l’esclave d’Omphale, reine de Lydie, laquelle l’accablait de travaux dégradants, avant de s’en servir comme esclave sexuel. La magicienne Circé, dont les charmes faisaient tourner la tête  à tous les hommes, sauf à Ulysse, qui l’approchaient, transformait ceux-ci, à l’aide de sa baguette magique, en animaux dociles rampant  à ses pieds.

Fig.2 Aristote et Phyllis

Aux pieds d’Omphale

Le héros de cette histoire est Hercule, symbole de la force virile et du courage. Hercule avait perpétré un crime : il s’était rendu coupable de meurtre sur la personne d’un honorable citoyen : Iphitos. Étant à l’abri de poursuites judiciaires en raison de son rang social, il se rendit au temple et demanda aux prêtres ce qu’il devait faire pour se laver de cette faute. Les prêtres répondirent qu’il devrait travailler comme un esclave pendant trois ans et qu’il devrait obéir au doigt et à l’œil à son maître, qu’il devrait faire tout ce qu’il lui commanderait de jour comme de nuit et ceci pendant trois ans. Hermès, patron de toutes les transactions financières importantes et l’exécuteur du contrat, vendit le héros et, par la suite, remit l’argent de la vente, trois talents d’argent  aux enfants d’Iphitos. 

Fig.3 Hercule (Héraclès) aux pieds d’Omphale, peinture de Ch GLEYRE

Il fut acheté par Omphale, une femme qui s’y entendait en affaires. Ainsi commença le rôle d’esclave de Hercule. Sa maîtresse était Omphale, la belle veuve de Lydie, dont il assouvissait tous les désirs et toutes les volontés. D’après les dires, il paraîtrait qu’il n’eut pas trop de mal à exécuter ce rôle d’esclave. Au contraire, on dit qu’il y passa de beaux jours et qu’il remémora toujours plus tard ses jours passés à Sardes en Lydie. Il lui rendit de loyaux services pendant trois ans, accomplissant des corvées domestiques, mais aussi  lui servant de garde de corps en débarrassant  la région (l’Asie Mineure) des brigands qui l’infestaient.

Fig.4 Omphale et Hercule par BOUCHER

Hercule ne quittait pas sa maîtresse d’une semelle. Ils passaient ensemble les jours comme les nuits, l’un à coté de l’autre. Ensemble ils tissaient et faisaient des broderies. Ils se rendaient ensemble à la campagne, dans les vallées, qui sentaient bon le thym et la menthe. Ils se lavaient afin de se rafraîchir dans l’eau des rivières. Omphale, même si elle était une princesse et une femme d’affaires, n’était qu’une femme et même une très belle femme ; et Hercule, même si ce n’était qu’un esclave, était un homme fort et robuste. Ils finirent donc par s’aimer. Cet épisode a inspiré le beau roman d’Henri Raynal, Aux pieds d’Omphale (Jean Jacques Pauvert, éditeur, 1957). Car Omphale avait  acheté Hercule comme amant, plutôt que comme guerrier. Pour briser son caractère de guerrier et de macho, Omphale eut à son égard d’étranges exigences. Elle l’obligea parfois à s’habiller en femme et lui apprit à filer. On représente souvent le héros filant aux pieds d’Omphale. Des nouvelles parvinrent en Grèce annonçant qu’Hercule avait quitté sa peau de lion et sa couronne de tremble et portait maintenant des colliers de pierreries, des bracelets d’or, un turban de femme et un châle pourpre. Il passait son temps, disait-on, entouré de jeunes filles lascives et débauchées filant et tissant la laine; et qu’il tremblait lorsque sa maîtresse le grondait parce qu’il s’y prenait mal. Elle le frappait de sa pantoufle d’or quand ses gros doigts malhabiles écrasaient le fuseau, et lui faisait raconter, pour la distraire, ses exploits passés; mais il n’en éprouvait apparemment aucune honte. Il devint le père de ses trois enfants.  D’après les dires, il paraîtrait qu’il n’eut pas trop de mal à exécuter ce rôle d’esclave. Au contraire, on dit qu’il y passa de beaux jours et qu’il remémora toujours plus tard ses jours passés à Sardes en Lydie. 

Ainsi, un jour qu’Hercule et Omphale visitaient les vignes de Timolos, elle vêtue d’une robe rouge brodée d’or, les cheveux ondulés et parfumés, lui, portant également un parasol d’or au-dessus de sa tête, Pan les aperçut du haut d’une colline. Il tomba amoureux d’Omphale et dit adieu aux divinités de la montagne:  » Désormais, c’est elle seule que j’aimerai « , s’écria-t-il. Omphale et Hercule arrivèrent à la grotte retirée où ils se proposaient de se rendre et où il eurent la fantaisie de faire l’échange de leurs vêtements. Elle l’habilla d’une ceinture en filet transparente, ridiculement étroite pour lui, et lui passa sa robe rouge. Bien qu’elle ait déboutonné celle-ci le plus possible, il fit craquer les manches; quant aux cordons de ses sandales, ils étaient trop courts et n arrivaient pas à croiser sur son pied. Après avoir dîné, ils allèrent se coucher dans des lits séparés ayant décidé de faire le sacrifice de l’aube à Dionysos, qui requiert que les sacrifiants soient en état de pureté. A minuit, Pan se glissa dans la grotte, et en tâtonnant dans l’obscurité il atteignit ce qu’ il prit pour le lit d’Omphale parce que la personne qui l’occupait avait des vêtements de soie. En tremblant, il releva les couvertures dans le bas du lit et se faufila à l’intérieur, mais Héraclès s’étant réveillé, releva sa jambe et le projeta au fond de la grotte Omphale, qui avait entendu un bruit de chute et un grand cri, se jeta hors de son lit et demanda des torches; quand les lumières arrivèrent, Héraclès et elle se mirent à rire aux larmes à la vue de Pan recroquevillé tout endolori dans un coin en train de se frotter le dos. Depuis lors, Pan voua une haine farouche à tout vêtement et demanda à ses adeptes de venir nus célébrer ses rites c’est lui qui, pour se venger, fit courir le bruit que cet échange bizarre de vêtements avec Omphale était un vice et qu’ils en étaient l’un et l’autre coutumiers.

Circé

Fig.5 Circé Triomphante entourée de bêtes sauvages par BARKER
(Art Galleries and Museums, Bradford, England )

Magicienne qui habitait l’île d’Aéa, Circé  était la fille d’Hélios et de l’océanide, Perséis. Douée de pouvoirs extraordinaires, capable de faire descendre du ciel les étoiles, elle excellait dans la préparation de philtres et de breuvages de toutes sortes, propres à transformer les êtres humains en animaux dociles rampant  à ses pieds. Selon l’odyssée, Ulysse envoya à la découverte de l’île Aeaea vingt trois compagnons; ils furent changés par la déesse en pourceaux, sauf Euryloque qui réussit à venir l’avertir. Le héros, guidé par Hermès qui lui conseilla de mélanger à son breuvage la plante magique appelée moly, se fit aimer de Circé et obtint que ses compagnons reprennent leur forme humaine.

Fig. 6 Circé dominante Circe invidiosa par Waterhouse 
(Art Gallery South Australia, Adelaide)

L’amour courtois

Fig. 7 La dame et son chevalier

Lorsqu’il cherche à se référer à un modèle culturel plus récent, l’homme soumis puisera son inspiration dans le mythe du chevalier servant (voir Denis de Rougement, L’Amour et l’Occident, Plon 1972). A l’époque de la chevalerie, les mœurs rudes de l’époque se sont soudain affinées avec l’apparition du chevalier errant. Certaines dames, reines, princesses ou châtelaines, s’attachaient les services d’un chevalier qui leur vouait un amour parfois impossible, avec la complaisance de leur mari, le châtelain. Le chevalier servant, reconnu et accepté par elle comme tel, s’engageait à appartenir à la Dame de son cœur, à la servir avec empressement, à lui vouer une vénération exclusive, et cela sans espoir de retour. La Dame adorée, laquelle était désormais sa maîtresse et souveraine, était au centre de toute son attention. Certains chevaliers à la veine poétique devinrent troubadours et chantaient des poèmes à la gloire de leur Dame (voir René  Nelli, L’érotique des troubadours, Plon 1974). Sans jamais abandonner tout espoir – et en vérité, il y eut des cas où son assiduité fut récompensée – le chevalier servant sublimait ses élans amoureux dans le cadre d’une liaison platonique. Lui refusant son corps, la Dame de son cœur lui octroyait cependant des baisers, des caresses, voire même un gage d’affection sous forme d’un mouchoir, d’un foulard ou d’un bas que le chevalier portait sur son cœur ou qu’il pressait contre ses lèvres quand il partait au combat pour défendre l’honneur de sa dame. Il s’en suivit que les relations entre amant et maîtresse (on voit là l’origine du mot!) dans certains milieux d’abord, puis au sein de la société en général, devinrent plus raffinées. Ce fut le début de la courtoisie, le chevalier ou l’amant devant courtiser la dame adorée, c’est-à-dire, lui faire la cour en la servant. Même le roi n’entrait dans le lit de la reine que lorsqu’il était invité dans sa chambre somptueuse et lorsqu’il s’y était dûment préparé.

Du raffinement érotique

Pour revenir à notre époque, on peut penser que, contrairement aux apparences, l’homme soumis, loin d’être un handicapé psychique ou un pauvre d’esprit, est au contraire un pionnier, un mutant peut-être, dans son approche des relations entre hommes et femmes, augurant d’une ère nouvelle dans un monde de plus en plus sauvage. Car cette approche rompt avec l’habitude de l’homme de considérer la femme comme une proie à conquérir, une proie qu’on courtise, il est vrai, mais qu’on domine dès qu’elle a cédé aux avances de l’homme. Elle rompt aussi avec la monotonie pornographique sur papier glacé. Car l’amour, la sexualité, l’érotisme requièrent un minimum de mystère pour être 

Peut-on expliquer le phénomène de la soumission volontaire à la femme autrement que par une simple singularité psychologique ou une déviation pour être plus clair ? Y aurait-il éventuellement une raison naturelle à se soumettre au pouvoir féminin ? Bien que cet aspect mériterait un approfondissement, nous nous bornons ici à l’évoquer dans son expression de piste de réflexion, sous risque de paraître superficiel. Un des traits caractéristiques de la féminité est d’être particulièrement sensible à l’admiration, n’en déplaise aux adeptes de la misogynie. Cette admiration à laquelle pratiquement aucun homme ne peut échapper, est focalisée d’instinct sur les valeurs positives que sont la grâce, la beauté, l’esthétique. Aucune femme ne renonce à accentuer et à souligner ces valeurs, ne serait-ce qu’en se servant de son bâton de rouge à lèvres. Or, l’admiration est un sentiment d’émerveillement devant ce qu’on juge supérieurement beau ou grand. L’homme amoureux (ou feignant de l’être pour arriver à ses fins !) se montre toujours attentionné, empressé, serviable, adoptant une attitude soumise vis-à-vis d’un être présumé supérieur, la femme. Tout homme follement amoureux tend à idolâtrer l’objet de son amour. L’admiration implique donc intrinsèquement une forme de subordination, de soumission. 

En quoi se distingue la sexualité ordinaire, celle du plus grand nombre, d’une approche qu’on peut décrire comme étant un érotisme raffiné ? Le mécanisme de la sexualité ordinaire est le suivant : approche de la femme convoitée dans un esprit de chasseur ; souvent recours à un imaginaire pornographique, ainsi qu’à un vocabulaire vulgaire et dévalorisant pour la femme ; recherche de la satisfaction rapide d’un besoin biologique et animal ; passage à l’acte le plus rapidement possible, avec ou sans sentiments ; banalisation progressive de la relation entre les partenaires et chute de la tension amoureuse.

L’adepte d’un érotisme raffiné au contraire s’abstient d’exiger ou de forcer l’accomplissement d’un acte parfois traumatisant, destiné avant tout à assouvir des instincts égoïstes. Il procède tout en douceur, en suggérant, en découvrant, en dévoilant, en explorant, en caressant sans jamais forcer, en cherchant à créer avant tout une ambiance propice à l’éclosion d’un sentiment sublime et à l’accomplissement d’un acte à un moment où les deux partenaires auront atteint un état d’harmonie suprême. De nombreux facteurs contribuent à atteindre cet état : des caresses subtiles, le raffinement d’un maquillage, le crissement d’un tissu sur la peau, les mèches d’une chevelure, les plis d’un vêtement, les fragrances d’un parfum, les harmonies d’une musique, des jeux de rôles  amoureux..

Entre les deux extrêmes, il existe bien entendu des approches intermédiaires, selon l’attitude plus ou moins attentive de chaque homme.

Or, il ne fait pas de doute que l’homme soumis, le chevalier servant, est le mieux préparé parmi les hommes pour savourer l’approche raffinée dont la durée et l’aboutissement ne sont pas prévisibles, car dépendant de l’état de préparation de la femme. Renonçant, du moins momentanément, à une réalisation immédiate, il doit, par la force des choses, cultiver l’art du raffinement érotique. Tout en l’aimant et en la désirant passionnément, il n’imposera à sa princesse aucun geste déplacé, non souhaité par elle. Il dormira à ses pieds, à côté de son lit, voire dans la chambre voisine tant qu’elle ne l’y a pas invité, lui prodiguera des caresses à la mesure de ce qu’elle est prête à accepter, considérant son corps comme un autel auquel il aspire à rendre hommage (voir René Nelli, l’érotique des troubadours). Mais, surtout, son exaltation érotique est permanente et durable, car elle ne se nourrit pas seulement de l’accomplissement momentané d’un acte : elle est alimentée à chaque instant par la fascination et l’autorité que sa partenaire exerce sur lui. C’est pourquoi sa maîtresse a elle aussi intérêt à entretenir la flamme de son chevalier servant, si son dévouement lui convient et lui est agréable. Tout en se servant de lui pour son propre confort, elle lui prodiguera bienveillance et affection et, si elle est sensible à ses assiduités, des encouragements, pour lui indiquer que son parcours n’est pas vain.

La sublimation de la passion amoureuse ne semble pas être une spécificité de la culture occidentale. Pour illustrer notre propos, rappelons cette belle légende qui nous vient d’Afrique. Pour des raisons politiques, une princesse du Rwanda est promise à un prince du Burundi. Le jour de son départ pour le Bµrundi, sur sa route, un jeune homme tombe amoureux d’elle. Elle ignore que c’est le prince héritier du Rwanda.  Le jeune homme languit et se laisse mourir d’amour. Au bout de quelques semaines, un conseiller du roi du Rwanda l’habille en femme et l’amène auprès de la belle pour y passer une nuit d’amour. Le lendemain de la nuit mémorable, le prince rassemble ses guerriers qui l’avaient attendu aux confins du Rwanda. Il livre une bataille au prince du Burundi ; en sort vainqueur et repart ave c la princesse.

Le prince du Burundi se jette dans la poussière et implore la princesse :

– Sache que je t’aime plus que quiconque. Puisque je ne peux pas être ton mari et ton prince, amène-moi comme ton esclave !

La princesse réfléchit puis elle dit :

– Si tu m’aimes tant, prends ton épée et châtre-toi !

Le prince s’exécuta sur le champ.

La princesse l’amena avec lui, se maria avec le prince du Rwanda, devint reine. Elle mourut au bout de trois ans, laissant le roi son mari seul en compagnie de son adorateur. Les deux, à présent amis intimes, ne parvinrent pas à se consoler.

L’homme de respect, le chevalier servant, est parmi les hommes le mieux préparé pour savourer l’approche raffinée dont la durée et l’aboutissement ne sont pas prévisibles, car dépendant de l’état de préparation de la femme courtisée. Renonçant, du moins momentanément, à une réalisation immédiate du désir, il lui incombe, par la force des choses, de cultiver l’art du raffinement érotique. Tout en l’aimant et en la désirant passionnément ; il n’imposera à sa princesse aucun geste intempestif, déplacé, non souhaité par elle. Il dormira le cas échéant à ses pieds, à côté de son lit, voire dans la chambre voisine tant qu’elle ne l’y a pas convié, il lui prodiguera des caresses à la mesure de ce qu’elle est prête à accepter, considérant son corps comme un autel auquel il aspire à rendre hommage. Mais, chose importante, son exaltation érotique est permanente et durable, car elle ne se nourrit pas seulement (ne s’épuise pas dans) de l’accomplissement momentané d’un acte, d’un désir : elle est alimentée à chaque instant par la fascination que sa partenaire exerce sur lui.

C’est pourquoi la dame a elle aussi intérêt à entretenir la flamme de son chevalier servant, si son dévouement lui convient et lui est agréable. Tout en se servant de lui pour son propre confort, elle lui prodiguera bienveillance et affection et, si elle est sensible à ses assiduités, des encouragements pour lui indiquer que son parcours n’est pas vain.

Le pacte gynarchique

Nous avons vu que certains hommes, de plus en plus nombreux ,  présentent la particularité psychologique d’être d’autant plus dévoués   à une femme que celle-ci se montre autoritaire voire dominante. L’autorité féminine déclenche chez ces hommes un désir de se soumettre, associé à un sentiment d’excitation et de bonheur. Il est important de ne pas confondre l’homme soumis avec un masochiste. Ce dernier ne recherche généralement qu’un plaisir égoïste, dans un décor en dehors de la réalité. Sa « maîtresse » est généralement une actrice jouant un rôle selon le scénario établi par lui. Beaucoup de femmes ne comprennent pas qu’un homme veuille se soumettre à leur autorité. Qu’elles sachent que c’est le seul moyen pour elles de ne pas voir fléchir l’ardeur que leur homme leur témoigne. L’homme qui se croit en pays conquis, voit souvent tomber rapidement sa passion, parfois dès le lendemain du mariage ! Même quand cet homme n’est pas soumis par nature, elles auraient tout intérêt à l’y habituer et à l’inciter à perpétuer l’attitude déférente dont il faisait étalage pendant qu’il la courtisait. Lorsque, comme en ce moment, un ami me demande : tu as des nouvelles de la petite princesse ? (pour être précis, il s’agit d’une jeune femme de 24 ans dont il n’est pas du tout  amoureux), c’est  que cette jeune femme l’a impressionné par son autorité naturelle alliée à une certaine grâce. On n’emploie pas une telle expression à propos de n’importe quelle fille. Il est des femmes qui, par leur attitude, donnent l’impression qu’on peut se permettre d’en faire ce qu’ont veut, qui provoquent les gestes agressifs, insolents, méprisants, il en est d’autres au contraire qui savent inspirer le respect, tout en étant coquettes et séduisantes.

Lorsqu’une femme éprouve le même sentiment d’excitation et de bonheur vis-à-vis d’un homme docile, respectueux et déférent, et que les deux partenaires, après une période d’essai, décident de vivre ensemble, ils concluent un pacte dit gynarchique. L’homme soumis s’engage à appartenir à sa partenaire, à lui obéir sans discuter, à la servir avec empressement, à lui vouer une vénération exclusive. La femme dominante, laquelle est désormais sa maîtresse et souveraine, – ou, pour parodier une expression stéréotypée encore couramment employée par certaines femmes parlant de leur conjoint comme de leur « seigneur et maître » – leur « seigneure « et maîtresse, sera désormais le centre de toute son attention. 

Dans le domaine des relations sexuelles, l’homme soumis qui a signé le pacte, n’a aucune prétention à faire valoir, car il doit se préoccuper essentiellement du plaisir de sa maîtresse. Il doit être toujours disponible pour assouvir ses appétits et ses caprices, et cela de la manière la plus zélée. Il aura à coeur de tout faire pour lui plaire et lui être agréable. Il doit se contenter des plaisirs qu’elle veut bien lui accorder, d’autant plus qu’un homme affamé se montre plus empressé qu’un homme repu. Toutefois, sa maîtresse adorée a aussi intérêt a entretenir sa flamme, notamment en explorant et en découvrant les faiblesses de son homme soumis (chaque homme a un point faible qui le rend complètement à la merci d’une femme qui sait s’en servir : cela peut être une pièce d’habillement, un parfum, une mèche de cheveux, une façon de rire, un comportement spécial parfois bizarre).  Sans s’en rendre esclave à son tour et sans le gâter, elle en tiendra parfois compte, quand cela lui chante, pour l’exciter davantage, aux fins de renforcer encore son autorité sur lui.

Dans une telle relation, il est très important que la maîtresse – nous retrouvons ici le sens originel du terme ! – ne confonde pas domination et méchanceté gratuite : il n’y a vraiment aucune raison de mépriser cet homme, cette perle rare qui ne demande qu’à faire ses quatre volontés. Ce serait le signe d’une grande immaturité et une telle femme ne mérite pas mieux qu’un partenaire macho. Une femme qui ne peut respecter qu’un homme roulant les mécaniques doit en tirer les conséquences. L’auteur a fait l’expérience de se laisser dire : toi tu es un vrai homme, parce que tu m’obéis. Quel beau compliment ! Cela lui est arrivé au magasin de chaussures, quand, à genoux et ignorant les autres clientes, il a déchaussé et rechaussé sa maîtresse le temps qu’il fallait pour essayer quelques paires de chaussures. L’autorité féminine s’accompagne normalement de gentillesse et de bienveillance et, pour le moins, de la même affection que l’on témoignerait à son animal préféré. Cela n’empêche pas la maîtresse d’avoir ses moments de colère, d’être injuste envers son adorateur si elle en a envie, et même peut-être de le gifler en public pour se calmer les nerfs.

La femme dominante, tout en se servant de son homme soumis pour son propre confort, s’engage donc par le pacte à lui prodiguer bienveillance et affection. De même que la cavalière veille au bien-être de son cheval, il est dans son propre intérêt de veiller à ce que son homme, qui est maintenant à sa merci, maintienne sa bonne condition physique et sa santé, de même que son efficience professionnelle, s’il n’est pas homme au foyer. Cependant, quand cela est nécessaire, elle sait se montrer rigoureuse et sévère. Elle a le droit de l’éduquer à plus d’obéissance et d’humilité, et, le cas échéant, de lui infliger sans faiblesse les corrections qu’elle jugera nécessaires, tout en respectant son intégrité physique. 

L’homme soumis s’abstiendra de critiquer sa maîtresse, il peut cependant la faire bénéficier de son expérience, en lui proposant humblement ses conseils dans les domaines de sa compétence. Profiter le cas échéant du cerveau et de forces de son ami soumis, ne diminue en rien son autorité, pas plus que si elle utilisait son ordinateur ou si elle dirigeait un éléphant assis sur sa nuque. La maîtresse, tout en prenant les décisions après l’avoir éventuellement consulté, doit s’engager aussi à se montrer responsable et raisonnable dans la conduite de leurs affaires communes pour ne pas mettre leur sécurité matérielle en danger. Elle pratiquera la loyauté et la fidélité autant qu’elle attend ces mêmes vertus de la part de l’homme qui s’est livré et confié à elle. 

La base d’une liaison heureuse entre deux êtres réside dans la possibilité pour chacun d’eux de s’épanouir selon ses tendances et ses aspirations profondes, sans préjugés et sans devoir les réprimer, sous prétexte de conventions sociales ou d’habitudes conformistes. Si deux partenaires parviennent à s’harmoniser sur cette base, ils détiennent le secret d’une vie à deux dans le bonheur, à l’abri de l’affadissement résultant de la routine du quotidien.

Auteur anonyme: Genève (il y a quelques années)

L’addiction sexuelle existe-t-elle?

On ne devrait pas parler d’addiction sexuelle ou d’hypersexualité dans la grande majorité des cas, mais plutôt d’addiction à la masturbation ce qui est pour la sexologie (il existe un DIU national) bien différent. En effet la finalité n’est pas la identique même si l’organe utilisé est le même. Il existe, en effet, dans la sexualité une dimension relationnelle, absente de ce fait dans la masturbation.

Minitel Rose (une autre époque!)

Dans cette dernière, le sexe est utilisé en tant que produit de consommation et aussi comme moyen de résolution de tensions. La masturbation et l’éjaculation, son aboutissement, ont une fonction anxiolytique par la secrétion d’endorphine au moment de l’orgasme.

« Soigner » le symptôme est une chose en soigner les causes une autre. On retrouve le plus souvent dans cette addiction masturbatoire un état anxio-dépressif. Les antidépresseurs comme les TCC (thérapies cognitives et comportementales) seront sans aucun doute efficaces, mais limités dans le temps si on ne s’attaque pas aux causes profondes du mal être. L’hypnose en agissant au niveau inconscient donne souvent de bons résultats.

Le problème est beaucoup moins fréquent chez la femme car la dimension relationnelle de la sexualité est souvent plus importante. Elles ont par contre d’autres exutoires comme des compulsions ou « addictions » alimentaires ou vestimentaires.

Consulter un sexologue

Le Massage prostatique/ «La Traite » (Milking des anglo-saxons)

Une fantaisie érotique bien connue et pratiquée dans certains milieux

Rappel Anatomo-physiologique

Quelque-soient les motivations justifiant cette pratique, la physiologie de l’éjaculation masculine reste la même.

Le massage prostatique va agir sur trois organes de l’appareil reproducteur masculin que sont la prostate, les vésicules séminales et les glandes bulbo-uréthrales ou glandes de Cowper. (voir le schéma).

En fonctionnement normal, les testicules fabriquent les spermatozoïdes en continue. La maturation de ceux-ci se fait en 75 jours en moyenne avant d’être fonctionnels et permettre une éventuelle fécondation. Cette maturation se fait dans les épididymes où ils sont stockés. Non évacués lors d’une éjaculation, ils se résorbent naturellement. Bien qu’un éjaculat contienne plusieurs dizaines de millions de spermatozoïdes, il ne constitue qu’une très faible partie du volume de celui-ci. L’essentiel est assuré par les sécrétions de la prostate et des vésicules séminales. 

Lors de l’excitation sexuelle, il y a afflux sanguin dans toute la zone génitale provoquant l’érection. Dans le même temps la prostate secrète une certaine quantité de liquide alcalin ayant pour but de neutraliser l’acidité vaginale et protéger ainsi les spermatozoïdes. Les glandes de Cowper vont lubrifier l’urètre et faciliter l’éjection du sperme. La plus grande partie du sperme est produit par les vésicules séminales. 

En fonction de son intensité, une quantité plus ou moins importante de liquide séminal s’accumule dans l’urètre postérieure (elle traverse la prostate). Cette partie de l’urètre est vérouillée par deux sphincters (valves): le lisse situé à la base de la vessie et le strié à la base de la prostate. Lorsque la tension est devenue trop forte, le sphincter strié s’ouvre et l’éjaculation se produit accompagnée des spasmes orgasmiques.

Le sphincter lisse est plus puissant que le strié, empêchant une éjaculation rétrograde (dans la vessie). C’est fréquent après chirurgie prostatique. 

On comprend donc bien que la maîtrise de l’éjaculation ne peut se faire que par un contrôle de l’excitation sexuelle.

Si pour une raison quelconque, l’éjaculation ne se produit pas, le sperme constitué pour sa plus grande partie d’eau sera réabsorbé par l’organisme.

Par ailleurs le fait de ne pas avoir d’éjaculation pendant un certain temps et s’il n’y a pas d’excitation sexuelle n’aura pas d’incidence sur la santé ni favoriser une éjaculation prématurée. Néanmoins, il semblerait que des éjaculations régulières, ce qui ne veut pas dire fréquentes, puisse diminuer le risque de cancer de la prostate (voir l’article).

Le Contrôle de l’orgasme et donc de l’éjaculation

Si l’orgasme et son corolaire l’éjaculation sont très faciles et le plus souvent rapides chez l’homme, la jouissance est beaucoup plus compliquée et nettement moins rapide chez la femme. Une étude canadienne récente a montré qu’une femme avait besoin d’une quarantaine de minutes en comptant tous les préliminaires pour espérer avoir un orgasme au cours de la pénétration. Il s’avère donc important pour l’homme de contrôler le moment de survenue de son éjaculation. En effet il existe après cette dernière une phase réfractaire (sa durée s’allonge physiologiquement avec l’âge) qui va empêcher de «remettre le couvert» et laisser la partenaire sur sa «faim» donc frustrée, l’homme se retournant pour «ronfler dans son coin ».

Par ailleurs de nombreuses femmes ont pu constater qu’à la suite de l’éjaculation, le mâle était beaucoup moins disponible, serviable, attentionné (post coïtum, animale triste). 

Donc maintenir le mâle dans un état d’excitation plus ou moins permanent va le rendre beaucoup plus agréable et serviable (c’est la politique de la carotte). Il est vrai qu’il a toujours la possibilité de se masturber pour se soulager de cette tension. Mais on peut désormais trouver dans le commerce des dispositifs de chasteté masculins qui vont pallier ce problème et empêcher toute activité sexuelle. La femme en conserve bien entendu la clef!

Il ne reste plus qu’à «titiller» régulièrement le mâle entravé pour le « soumettre » à ses désirs et envies. Au bout d’un certain temps qui va de quelques heures à plusieurs jours, l’excitation sexuelle va provoquer, malgré tout, un certain engorgement de la prostate et des vésicules séminales qu’il va falloir soulager.

L’orgasme lors d’un rapport sexuel ou la masturbation et l’éjaculation qui suit en sont le moyen le plus simple. Mais il est possible d’utiliser le massage prostatique qui s’il est bien réalisé, va provoquer une éjaculation sans orgasme. 

Elle en perçoit tout de suite l’avantage en soulageant ainsi son compagnon tout en le maintenant toujours très excité.

La technique

Il est possible de percevoir une prostate gonflée par un léger gonflement au milieu du périnée (à l’arrière du scrotum). C’est une masse arrondie de la taille d’une grosse bille ou d’une balle de golf. Elle est également accessible en mettant un doigt dans l’anus. Elle est perçue comme une masse arrondie vers à une profondeur d’un index. La meilleure façon de la trouver à partir de l’anus est d’insérer le majeur et de le faire glisser jusqu’à ressentir cette masse arrondie. C ‘est la prostate. Et juste à l’arrière (au-dessus de) la prostate se trouve la partie inférieure des vésicules séminales où la majeure partie du liquide séminal produit lors de l’excitation s’est accumulé. Le massage des vésicules séminales, de l’ampoule séminale et de la prostate va permettre de les vider. Sa réalisation se fait par un mouvement de va et vient régulier à l’aide d’un «god», ou ce qui est plus simple et plus efficace avec l’index le majeur  ou les deux bien lubrifiés. Le massage forcera le liquide séminal et le sperme à passer le sphincter strié. 

Il ne doit jamais être brutal.

Une fois que le sperme commence à apparaitre au niveau du méat urinaire, on l’accompagne en exerçant une pression de l’urètre en allant de la racine de la verge vers son extrémité comme une « traite ». Voir le schéma.

Selon l’intensité de l’excitation sexuelle préalable, le volume de l’éjaculat sera plus ou moins important. Un massage léger ou doux de la prostate à travers le rectum, ou de l’anus lui-même, est généralement perçu comme érotique et agréable. Il va provoquer l’orgasme lorsque la zone a été investie sur le plan érotique. C’est le point P, équivalent du point G féminin. Le massage de la prostate, avec ou sans excitation sexuelle préalable, a pour effet de soulager une partie de sa tumescence.

Lorsque cette technique est utilisée dans le cadre de jeux de contrôle de l’orgasme, une question fondamentale doit être abordée

Est-elle destinée à être agréable ou non pour l’homme ? 

Si son but est le plaisir, elle ira jusqu’à l’orgasme complet aidé et augmenté par la stimulation de la prostate et du pénis.

Dans le cas contraire elle ira jusqu’à ce qu’on appelle « l’orgasme ruiné » où la stimulation est soudainement interrompue au premier signe d’éjaculation. L’éjaculation sera baveuse. Moins satisfaisante pour l‘homme (mais c’est le but) qui n’a pu aller jusqu’à l’orgasme, elle a pour avantage de le maintenir dans un certain degré d’excitation et donc de disponibilité et d‘attention.

Que conclure?

C’est une fantaisie érotique bien connue et pratiquée dans le milieu BDSM. Elle ne doit rester qu’un jeu entre adulte consentant et complice dont la durée est très variable de quelques jours à quelques semaines. Des difficultés urinaires répétées doivent amener à consulter.

Pour une consultation, suivre le lien

LA BISEXUALITÉ

Un tour d’horizon d’une sexualité « hors-norme » et quelques tests pour se situer…

Les rôles sociaux attribués à chaque sexe ont évolué et de nombreuses tâches dévolues à l’un ou l’autre sont désormais devenues interchangeables. En réalité il semble bien que l’homme ait perdu de ses prérogatives au profit de la femme, les sociétés occidentales octroient au moins en théorie les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes. Les grandes batailles féministes pourraient sembler quelque peu démodées en regard de l’évolution de la condition féminine, mais l’égalité des sexes n’implique pas nécessairement la liberté sexuelle… 

La question de savoir s’il faut préférer l’égalité à la liberté ou bien l’inverse demeure toujours d’actualité, mais aujourd’hui, elle se pose autrement… 

Résolument contestataires des normes en vigueur, des mouvements associatifs revendiquent une reconnaissance psychosociale de leur différence sexuelle: la bisexualité représente une voie alternative à l’expression sexuelle de soi. Comment se définit la bisexualité? Que identité désigne-t- elle? Comment se reconnaît-on « bisexuel »? Comment vivre sa différence? Voici les questions que nous vous proposons d’examiner à travers les articles de ce dossier. 

Définir la bisexualité: l’identité bisexuelle Tests et échelles de Kinsey à Fisher
les mouvements militants
Bisexualité et hédonisme 

Vivre sa différence au quotidien La bisexualité et les fantasmes notes de lecture
bibliographie 

Définir la bisexualité 

Un dictionnaire classique comme le Robert propose la définition suivante de la bisexualité comprise dans son sens psychologique « dispositions psychiques à la fois masculines et féminines inhérentes à tout individu ». Notons au passage que, lorsqu’il s’agit de plantes ou d’animaux, la bisexualité désigne plutôt le caractère bisexué, voir hermaphrodite, c’est à dire qui possède les caractéristiques des deux sexes à la fois, les escargots par exemple sont bisexués. Quand il s’agit d’humain, on n’emploie ces termes qu’en cas d’ambiguïté de genre. C’est important de garder cela en mémoire parce que, la bisexualité désigne des choix, des absences de choix et des comportements, or les revendications actuelles de la mouvance bisexuelle cherchent à étayer leurs prises de position de preuves scientifiques en faveur d’une « nature » bisexuelle des êtres humains. La bisexualité ne serait plus limitée à un choix comportemental mais tendrait alors à reléguer aux oubliettes le modèle hétérosexuel traditionnel, comme le choix « gay ». 

Le dictionnaire de Sexologie, ouvrage collectif dirigé par Philippe Brenot nous donne une définition précise. « Le terme bisexualité a une signification à la fois psychosociologique et biologique. En premier lieu, il faut différencier des comportements ou des attitudes renvoyant à une orientation sexuelle de ceux exprimant un rôle sexuel…. Jacques Corraze, auteur de l’article, ajoute : « On devrait réserver le mot bisexualité pour qualifier une orientation sexuelle et le terme bisexuel comme se référant à certains caractères de la personne. » Les bisexuels se revendiquent comme un groupe social à part entière au même titre que les hétérosexuels et les homosexuels dont ils tiennent toutefois à se démarquer. Cette définition doit ensuite tenir compte davantage des individus que d’un groupe tant les choix individuels varient: le choix des partenaires sexuels peut être tout à tour hétérosexuel, homosexuels, bisexuel, tout dépend de l’histoire de chacun, de plus l’investissement affectif n’est pas toujours constant, comme cela arrive chez la plupart des gens quelle que soit leur orientation. La bisexualité serait donc le cadre d’expression le plus ouvert de la sexualité. 

La bisexualité selon Lo Duca, c’est toujours en première lecture la « présence des caractère des deux sexes à la fois dans le même individu ». Cette organisation est naturelle, on ne peut pas être psychologiquement 100% masculin ou féminin… L’auteur du Dictionnaire érotique évoque les recherches de Freud et sa tendance à voir de l’homosexualité refoulée un peu partout, ainsi que les explications scientifiques des différences sexuelles en vigueur à l’époque. L’influence de l’inventeur de la psychanalyse se manifeste par le fait que la bisexualité comme l’homosexualité sont considérées comme des pathologies : « ce n’est que lorsque la bisexualité est très accentuée et se lie à une vie impulsive intense que nous avons des prédispositions à la névrose dont souffrira la vie amoureuse. » 

Le Dr Jacques Waynberg, dans son dictionnaire de l’amour et des comportements sexuels, décrit la bisexualité comme une « ambivalence érotique absolue, c’est a dire une homosexualité assidue et un vécu hétérosexuel tout aussi important. Une telle parité du couple masculinité/féminité est exceptionnelle, mais fait l’ objet d’une propagande appétissante dans les messages pornographiques. » 

L’écrivain Dominique Fernandez avait posé le problème sur l’idée de choix et de nature, il écrivait en 1978 : « L’hétérosexualité n’est jamais envisagée comme un choix: elle exprime la nature humaine, comme le fait d’avoir un nez au milieu de la figure ou de marcher sur ses pieds…» 

La bisexualité se définit aussi comme l’attraction sexuelle ou amoureuse pour les personnes des deux sexes. Cette attraction n’est pas toujours égale, elle s’organise selon chacun: certains bisexuels éprouvent une préférence pour un sexe, mais ne renient pas leur attirance pour l’autre. Il existe aussi des bisexuels qui n’ont pas de préférence, et s’intéressent davantage à la qualité de l’individu plutôt qu’à son genre. 

Il reste qu’à partir des données de départ à la naissance, que l’on soit fille ou garçon, nous allons apprendre à devenir des femmes et des hommes. On dira alors que le sexe est une donnée biologique, et le genre une acquisition sociale. 

Or, les représentations sociales des rôles masculins et féminins ont changé au cours du temps, de nombreux auteurs en témoignent comme Élisabeth Badinter, et surtout André Rauch pour ses études sur l’identité masculine du 19ème siècle à aujourd’hui. L’épanouissement individuel n’exige plus de satisfaire les mêmes critères. Aujourd’hui, devenir et être soi, passent par une singularisation organisée. Ainsi, plus on se singularise et plus on resserre ses liens d’appartenance à la société. 

Le corps est un lieu de pouvoir personnel, et peut être même pour certains le seul terrain dont ils disposent pour s’exprimer. Le culte de l’apparence, la déification de l’image idéale, expriment des choix personnels. Les mouvances bisexuelles revendiquent la reconnaissance de leur identité originale: ni homo ni hétéro ce serait trop simple, les « bi » se définissent davantage comme une nouvelle tendance, plus conforme à la « nature » humaine qui serait donc selon intrinsèquement « bi »… 

Il reste que l’identité bisexuelle n’est pas facile à cerner, dans son livre « Bisexualité le dernier tabou », Catherine Deschamps explique que cette notion dérange car elle recouvre des réalités difficilement superposables, les « bi » ne se ressemblent pas, ni dans leurs pratiques, ni dans leurs attentes identitaires. L’auteure montre ensuite que la plupart des gens ayant une pratique bisexuelle se disent homo ou hétéro. « Ce sont des catégories socialement mieux acceptées et l’attirance envers les hommes et les femmes n’est pas nécessairement égale ». En effet, il ne suffit pas d’avoir des relations sexuelles avec des hommes et des femmes pour acquérir une identité bisexuelle. 

Le sociologue et anthropologue canadien, Michel Dorais décrit les bisexuels comme “les trouble- fête de l’intégrisme identitaire. Ils nous rappellent surtout que tout le monde n’est pas forcément d’un bord ou de l’autre.” Ceci explique aussi que l’on observe des gens qui se disent bisexuels mais n’ont pas de relations avec les deux sexes: inhibition, contraintes sociales les empêchent de passer à l’acte. Enfin, la bisexualité peut être parfois une étape entre hétérosexualité et homosexualité. 

L’identité bisexuelle telle qu’elle se dessine au travers de nombreuses publications, livres, presse, internet, associations diverses, correspond à un mode de vie qui tente de déconstruire les normes traditionnelles pour les remplacer par les leurs jugées plus conforme à la réelle ambiguïté humaine. 

Langoureuses étreintes de l’escargot bisexué. 

Tests et échelles de Kinsey à Fisher

L’échelle de Kinsey 

Le Docteur Alfred Kinsey, zoologiste américain, est célèbre pour ses études sur la sexualité, en 1948 il publie ses premiers constats sur la sexualité masculine et en 1953 les résultats de son enquête sur la sexualité féminine. Ces rapports font scandale mais créent un précédent, désormais, la science n’aura de cesse de disséquer les comportements sexuels. 

Alfred Kinsey a donc imaginé une échelle, graduée entre hétérosexualité (0) et homosexualité (6), pour évaluer les orientations sexuelles individuelles. 

Les graduations sont les suivantes:
0 = Entièrement hétérosexuel(le)
1 = Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
2 = Prédominance hétérosexuelle, avec un «passé» homosexuel bien distinct 3 = Également hétérosexuel(le) et homosexuel(le)
4 = Prédominance homosexuelle, avec un «passé» hétérosexuel bien distinct 5 = Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
6 = Entièrement homosexuel(le) 

De ce fait, un individu évalué de 1 à 5 est considéré comme bisexuel. Cette classification ne rend évidemment pas compte du vécu psychologique, car, une personne peut avoir occasionnellement des relations homosexuelles sans pour autant se reconnaître en tant que bisexuel ou homosexuel. 

Cette classification simpliste qui a fait pourtant figure de référence, semble cependant fondée sur une imprécision de taille! En effet, puisqu’on admet que tout être humain possède tout à la fois, à un certain degré, des éléments caractéristique des deux sexes, on ne peut donc jamais être « entièrement » hétérosexuel ni homosexuel. 

Une confusion entre le comportement et le vécu propre à chacun est très fréquente, c’est un peu le même décalage qu’entre «être» et «paraître», de nombreux éléments influencent les choix individuels. 

Catégorie 

G Total 

Questions 

Comment je me définis 

Note Passé 

Note Présent 

Note Idéal 

La Grille de Klein 

Faites votre propre évaluation grâce à la grille de Klein 

Répondez aux questions, relevez la note attribuée à la réponse et reportez-la dans dans la case correspondante de la grille ci-dessous. Il y a 7 catégories codées de A à G et 3 questions pour chaque catégorie. Vous pourrez ainsi évaluer votre orientation sexuelle depuis vos expériences passées jusqu’à vos choix actuels. 

AMon attirance


BMon comportement


CMes fantasmes


DMes sentiments


EMes contacts sociaux


FMon mode de vie


/49 

/49 

/49 

A- Dans le passé, j’étais attiré sexuellement par

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


A- Aujourd’hui, je me sens attiré sexuellement par :

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement 

A- Dans l’idéal, je suis attiré(e) sexuellement par : 

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement 7 = Le même sexe uniquement 

B- Dans le passé, j’avais des relations sexuelles avec: 

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


B – Aujourd’hui j’ai des relations sexuelles avec:


1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


B- Dans l’idéal, j’aimerais avoir des relations sexuelles avec: 

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement

3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes 

5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement

7 = Le même sexe uniquement 

C- Dans le passé j’avais des fantasmes qui mettaient en scène

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


C- Actuellement, mes fantasmes sexuels mettent en scène:

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


C- Dans l’idéal, mes fantasmes mettent en scène:


1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement 

D- Dans le passé, j’éprouvais des sentiments pour: 

1 = L’autre sexe uniquement

 2 = L’autre sexe principalement

3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt 

6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


D- Actuellement j’éprouve des sentiments pour:

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement
D- Dans l’idéal j’éprouve des sentiments pour :

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement 

E- Dans le passé, je cherchais des contacts sociaux plutot avec: 

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


E- Actuellement je recherche des contacts sociaux avec

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement


E- Dans l’idéal, je préfère avoir des contacts sociaux avec:

1 = L’autre sexe uniquement
2 = L’autre sexe principalement
3 = L’autre sexe plutôt
4 = Les deux sexes
5 = Le même sexe plutôt
6 = Le même sexe principalement
7 = Le même sexe uniquement 

F- dans le passé, mon mode de vie était

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement
3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également 5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement
7= Gai/Lesbienne uniquement


F- Actuellement mon mode de vie est:

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement
3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également 5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement
7= Gai/Lesbienne uniquement 

F- dans l’idéal, je préfèrerais un mode de vie

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement

3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également

5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement

7= Gai/Lesbienne uniquement 

G– Dans le passé, je me définissais comme

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement
3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également

5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement
7= Gai/Lesbienne uniquement


G- Actuellement je me définis comme:

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement
3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également

5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement
7= Gai/Lesbienne uniquement


G– Dans l’idéal, je me définis comme:

1 = Hétérosexuel(le) uniquement
2 = Hétérosexuel(le) principalement
3 = Hétérosexuel(le) plutôt
4 = Hétéro/Gai-Lesbienne également 5 = Gai/Lesbienne plutôt
6 = Gai/Lesbienne principalement 

7= Gai/Lesbienne uniquement 

Catégorie 

G Total 

Questions 

Comment je me définis 

Résultats 

Note Passé 

Note Présent 

Note Idéal 

AMon attirance


BMon comportement


CMes fantasmes


DMes sentiments


EMes contacts sociaux


FMon mode de vie


 

Moins de 24 points orientation hétérosexuelle
De 25 à 35 points orientation bisexuelle
Au-dessus de 35 points orientation homosexuelle
Résultat

/49 

/49 

/49 

/49 

La grille d’orientation sexuelle de Klein, plus récente tente une meilleure description des préférences de chacun. Klein définit sept variables qui composent l’orientation sexuelle d’une personne , celles- ci sont représentées à la colonne de gauche du tableau et codées de A à G. Les trois autres colonnes concernent le passé le présent et l’idéal. La grille est remplie au cours d’un entretien, et on attribue à chacune des 21 combinaisons une note de 1 à 7. 

Un des avantages de cette grille c’est de tenir compte des changements possibles au cours du temps. En effet, l’orientation sexuelle évolue ainsi que les comportements, il s’agit de comprendre la sexualité comme un processus dynamique et non un état de faits déterminé une fois pour toutes. Elle présente toutefois les mêmes prémisses contestables que l’échelle de Kinsey. 

Le questionnaire de Fisher 

Il s’agit d’une sorte de jeu-test, plus ludique que vraiment sérieux. A partir de quelques situations spécifiques, des questions sont posées et, quatre réponses codées R,U, L, M sont alors proposées. Il s’agit de compter ensuite quel code de réponse est majoritaire. Cela permet de définir un « profil » d’orientation sexuelle. Ce test a souvent été proposé dans les mouvements gays, et, contrairement à ce que croient la plupart d’entre eux (elles), la bisexualité n’est pas de l’homosexualité mal assumée. C’est une orientation sexuelle à part entière. Elle est très répandue, même s’il est difficile de dire dans quelles proportions. 

1 – Vous vous surprenez à ressentir de l’attirance pour un partenaire du même sexe : 

R Fréquemment 

U Jamais 

L De temps en temps 

M Là n’est pas la question, le sexe sert avant tout à procréer 

2 – A l’issue d’une chaude soirée, vous préférez recevoir une fellation (ou un cunnilinctus) : 

R D’un partenaire du même sexe, il saura mieux faire 

U D’un partenaire de l’autre sexe, évidemment 

L Peu importe, l’important c’est de jouir, non ? 

M De personne d’autre que votre partenaire si c’est son habitude 

3 – Invité à une partouze, vous surprenez vos amis : 

M En leur posant un lapin ; ils vous connaissent mal, la partouze c’est pour les obsédés. 

L En léchant une femme tout en vous faisant sodomiser par un homme 

U En chevauchant le plus grand nombre possible de représentants de l’autre sexe 

R En faisant jouir une personne du même sexe que vous 

4 – Vous regardez un film porno avec une agréable personne du même sexe que vous: 

U Dommage qu’il n’y ait pas d’autres personnes du sexe opposé, ils auraient pu apprendre quelque chose 

M Le porno ? C’est toujours la même chose !
R C’est l’occasion rêvée pour faire un 69
L Pour rigoler, vous vous masturbez l’un (e) l’autre


5 – On vous a vanté les joies du plaisir anal, vous essayez la sodomie :

U Avec un partenaire du sexe opposé 

L Avec un beau garçon de votre choix
R Avec un partenaire du même sexe, il sera forcément plus attentionné
M Seul (e) avec un gode ; on n’est jamais si bien servi que par soi-même


6 – Vous vous rendez à l’inauguration d’une boite gay :


L Vous espérez que l’ambiance sera propice aux rencontres
M Absurde, c’est un coup à attraper le SIDA
U Aucun intérêt, vous préférez draguer dans la boite que vous connaissez
R Vous êtes certain(e) de ne pas passer la nuit seul(e)


7 – Quel est l’intérêt de faire partie des Scouts de France :


M Aucun, on est bien mieux chez soi
R Ils peuvent se masturber sous la tente entre copains (copines)
L Il faut tenter le maximum d’expériences pour savoir ce que l’on aime
U C’est une bonne école pour apprendre à se débrouiller


8 – Un ami vous offre le Kamasoutra pour votre anniversaire :


R Il vous sera difficile de réaliser toutes les positions décrites
U Intéressé(e), vous allez vous y mettre dans les plus brefs délais
L Déjà lu
M Tout ça c’est trop compliqué, vive les plaisirs simples


9 – Votre partenaire vous propose d’inviter dans votre lit quelqu’un de l’autre sexe que lui : L Vous êtes sûr(e) de son goût, vous acceptez, et baisez avec les deux


R Vous découvrez sa véritable orientation sexuelle
M C’est la preuve qu’il (elle) ne vous aime pas vraiment pour ce que vous êtes
U Vous espérez qu’il (elle) ne vous demandera pas de jouir avec l’intrus(e)


10 – A l’occasion d’un jeu érotique vous choisissez le gage suivant :


U Sodomiser une personne prise au hasard
M Vous masturber
R Sucer ou lécher quelqu’un du même sexe que vous
LVoir votre partenaire se faire sodomiser par une personne prise au hasard 

RESULTATS 

Comptez le nombre de R; M, L et U obtenus
Si vous comptez une majorité de :
R : Votre orientation sexuelle est l’homosexualité. U : Votre orientation sexuelle est l’hétérosexualité. L : Vous êtes bisexuel(le). 

M : Le sexe ne vous intéresse plus ou… pas encore assez. Vous préférez l’amour platonique et/ou la masturbation au contact physique. Nombreux sont celles et ceux qui sont heureux avec une vie affective sans relation charnelle. 

les mouvements militants 

En Europe comme en Amérique du Nord, on observe des mouvances bisexuelles véhémentes, qui militent en faveur de la reconnaissance de la bisexualité en tant qu’orientation sexuelle au même titre que l’homosexualité. Ces mouvances, comme tant d’autres tendances, ont suivi les habituels courants migratoires jusqu’en Europe. 

Se faire voir 

La mouvance bisexuelle a démarré dans les années 70 sur la côte Ouest des États Unis. C’est Maggy Rubinstein, thérapeute, sexologue et avocate qui, invitée à un congrès gay, exige que la bisexualité soit présentée comme une orientation sexuelle. Depuis le mouvement a beaucoup progressé et actuellement, on ne compte pas moins de 350 associations aux USA. L’invisibilité semble la première chose à combattre, en effet, parmi les multiples idées reçues à propos de la bisexualité il est est une qui a de quoi froisser les intéressés (es). « La bisexualité ça n’existe pas ! » Mais alors que fait-on des gens qui se présentent comme tels? Il est évident que le meilleur moyen d’éliminer un problème c’est de faire comme s’il n’existait pas… Donc, pour devenir visibles, comme les gays, les « bi » se sont dotés d’un drapeau depuis le 5 décembre 1998.

La couleur rose représente l’attirance homosexuelle, le bleu la préférence hétérosexuelle. Quand on mélange ces deux couleurs, on obtient du violet qui représente donc les deux tendances à la fois, c’est-à-dire la bisexualité. Ce drapeau est destiné à donner une visibilité à ce qu’on appellera bientôt la communauté bisexuelle. Pour bien saisir la symbolique des couleurs, il faut comprendre que la couleur violette est souvent difficile à voir, à identifier à reconnaître, tandis que le bleu et le magenta qui représentent respectivement les hétérosexuels et les homosexuels se perçoivent facilement. Le violet symbolise donc une certaine invisibilité de l’orientation bisexuelle. 

Se faire entendre: actes de foi et auto-proclamation 

Non contents d’avoir une bannière, il fallait aussi un programme, c’est désormais chose faite avec le « manifeste bisexuel » qui énonce les revendications spécifiques à la cause. Voici, en exemple le passage qui définit l’identité bisexuelle. 

« La bisexualité existe. Elle existe parce que nous, bisexuel(le)s, déclarons l’être. C’est un sentiment d’être au monde avant d’être un style de vie« . 

Nous sommes attirés affectivement ou sexuellement par des personnes de tout sexe et de tout genre sans nécessairement avoir de pratiques sexuelles, et nous l’assumons. 

Nous aimons vivre nos désirs, nos plaisirs, nos amours successivement ou simultanément. 

Nous les vivons – comme les autres – de façon permanente ou transitoire. 

Nous nous octroyons un large choix de possibilités sexuelles (de la virginité au multipartenariat). Nous ne différons des personnes monosexuelles que par cette double attirance. 

Parmi nous, certain(e)s vivent leur bisexualité comme un choix, pour d’autres, elle va de soi. Ce que nous partageons, c’est la volonté de l’assumer. » 

Ces quelques lignes font apparaître un recours systématique à l’acte de foi, et à l’auto-proclamation. La recherche du plaisir, une liberté illimitée, un large choix sexuel servent de justification. Ce manifeste s’inscrit dans une dialectique militante, une lecture humoristique de ces proclamations serait perçue comme une manifestation d’hostilité. Il s’agit de rester sérieux et bisexuellement correct! C’est qu’être bisexuel entraîne nécessairement la rencontre avec la « biphobie » une forme de racisme spécialement adaptée. La biphobie, offre un champ de bataille idéal, sur lequel vont pouvoir prendre place les arguments habituels des mouvements anti racistes classiques. Voici ce qu’on peut lire à ce sujet sur un site personnel : 

« Les bisexuel(le)s sont à la fois rejetés par les hétérosexuels et gays. Pour tous, les bisexuel(e)s ne sont que des gays/lesbiennes qui renient leur homosexualité et se cachent derrière l’étiquette bi. On dit aussi que nous nous servons de notre bisexualité pour mieux être acceptés socialement des hétérosexuels et de profiter de cet avantage social. » 

Ce constat n’est qu’un variation sur le thème de la non existence de la bisexualité en tant qu’orientation. Plus grave encore, les « bi » sont souvent vécus comme des traîtres à la cause gay dont ils gêneraient l’expression et l’épanouissement. Évidemment, les activistes bisexuels sont en désaccord avec ce point de vue ! 

« Être « bi » n’empêche pas de militer aux côtés des gays et des lesbiennes pour plus de droits, de reconnaissance sociale, d’acceptation. N’en déplaise aux gays, les bisexuel(le)s sont aussi un peu (ou beaucoup) homosexuels. A ce titre, ils subissent les mêmes problèmes de discriminations, violences verbales et/ou physiques, moqueries… » 

Liberté, Bisexualité…. Félicité? Pas si sur… 

Vivre et choisir librement sa vie pose quelque problèmes aux « bi », l’intégration sociale leur semble plus difficile dans un monde pétri de contraintes et qui tend à aplanir ou à refuser les différences. 

Les revendications des bisexuels s’organisent le plus souvent dans une opposition aux normes établies. D’une part on rejette la « domination masculine » et la norme hétérosexuelle , d’autre part on n’accepte pas le modèle homosexuel des gays et des lesbiennes. Un autre passage du manifeste permet de mieux situer la délicate position des bisexuels. 

« Nous luttons contre toute hiérarchie des genres et contre l’ordre normatif masculin qui impose la marginalité aux personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles et transgenres. Nous refusons également la nouvelle normativité gaie et lesbienne, qui voudrait réduire la sexualité aux deux seules catégories hétérosexuelle et homosexuelle. Nous sommes pour une bisexualité qui permette à chacune et à chacun de vivre ses désirs sans être stigmatisé(e). » 

Égalité avec hétérosexuels et homosexuels 

Les « bi » demandent donc à ce que leur droits soient reconnus et acceptés, notamment ceux de vivre leur sexualité comme bon leur semble sans avoir à se justifier, de fonder une famille selon leurs désirs, seul à deux ou à plusieurs et de se voir octroyer le statut de « parent », d’avoir des espaces médiatiques réservés , et des lieux d’échange et de rencontre… Enfin que leurs choix soient traités avec un égal respect, notamment dans les actions de lutte et de prévention du sida et autres IST (infections sexuellement transmises). 

Les actions
En France, une association « bicause.asso.fr », occupe le terrain et propose de nombreux services à ses adhérents, groupes de parole, soutien, rencontres conviviales, soirées à thèmes, débats. Leur site internet rend compte de tous ces événements. L’association diffuse en outre un manuel de prévention des IST, très complet, il répond en langage clair à la plupart des questions qu’un « bi » peut se poser en raison de son orientation.
Cette association reste très BCBG, il en existe d’autres, nettement plus virulentes appelant ses adhérents à une action souvent provocatrice, toujours très agressive vis à vis du reste du monde. Comme quoi, sous prétexte d’exiger de la tolérance, on donne l’exemple inverse…
Au canada, il existe plusieurs associations « bi », qui semblent pour leur part vivre des relations plus courtoises avec leur environnement, et entretiennent des liens avec les mouvances gay. 

Pourquoi cette éclosion « bi »
L’abondance de sexe dans les médias attire l’attention sur des pratiques particulières, homosexualité, fétichismes divers, mais aussi violences sexuelles, délinquance, agression pornographique. L’exploitation commerciale du sexe normalise des pratiques marginales, parfois extrêmes, qui en fait n’ont pas grand chose à voir avec la sexualité réelle que vivent les gens au quotidien. L’apparence physique, les vêtements, le moindre détail compte qui a vite fait de vous classer « sexy » ou « pas sexy »… Et ceci vaut désormais autant pour les hommes que pour les femmes. Autre aspect important, l’individualisme qui paradoxalement exige de se singulariser pour prétendre à faire partie d’un groupe d’une tribu sociale … D’un côté l’espace social et médiatique est envahi d’images à caractère érotique, voire pornographique, d’un autre il est devenu difficile de rencontrer des gens ce qui explique en partie pourquoi les sites de rencontre et les chats obtiennent un vif succès sur Internet.
La peur de l’autre, la peur des IST, la peur d’échouer dans ses tentatives relationnelles ne vient cependant pas à bout des désirs hédonistes de certains (es). D’une certaine manière, les « bi » revendiquent un droit au plaisir qu’interdisent différentes tendances au nom de la protection, du refus du moindre risque, et surtout de la bien pensance sexuelle. 

Bisexualité et hédonisme 

Est-il vraiment nécessaire de rappeler que la bisexualité ne répond pas aux objectifs de reproduction de la sexualité, mais bien davantage d’un projet hédoniste, c’est-à-dire d’une recherche de plaisirs. Si on ouvre un livre érotique, il est rare qu’une scène bisexuelle n’y figure, présentée comme l’aboutissement logique d’une voie érotique accomplie. L’Hermaphrodite de Canova, ci-contre évoque la sensualité de la double orientation sexuelle. 

Les Grecs de l’Antiquité avaient parfaitement intégré ce modèle à ceci près que le couple amoureux était le plus souvent symbolisé par deux hommes: un jeune et son aîné. Leurs rapports s’inscrivent dans une relation de maître à disciple, et évoquent l’initiation. Dans son célèbre dialogue sur l’amour, Platon décrit parfaitement cette relation particulière, tout en prenant soin d’en évacuer le caractère sexuel dont, selon lui, les sentiments peuvent aisément se passer. La notion d’homosexualité n’existe pas en tant que telle et ne fait pas l’objet d’une répression. C’est Plutarque, dans son livre « vies parallèles » qui décrivant les moeurs spartiates, explique que dans l’armée, on favorisait les couples d’amants, afin qu’en cas de danger, ils soient plus prompts à voler au secours de l’autre. 

Les Romains, quant à eux, ne se posaient pas trop de questions et prenaient du plaisir avec qui bon leur semble, leurs esclaves sont là pour cela, les courtisanes aussi. Cela ne concernait bien entendu que les aristocrates et les classes dirigeantes, on ne possède pas de source bien précise sur les moeurs des classes populaires. La seule restriction c’est de jouer un rôle dominant: le romain peut en effet s’offrir des joies érotiques avec des partenaires des deux sexes, mais s’il lui prenait envie de tenir un rôle passif, il se couvrirait de honte. Caïus Julius, plus connu sous le nom de Jules César avait fait les frais de ses penchants on cite ce commentaire qui le présente comme « le mari de toutes les femmes et la femme de leur mari »… 

Pourtant, l’avènement du christianisme et des religions monothéistes a rapidement mis hors la loi l’usage non procréatif de la sexualité. Aujourd’hui encore, l’Église catholique réprouve énergiquement l’homosexualité, mais elle qualifie de pure perversité le comportement qui consiste à rechercher du plaisir avec des partenaires des deux sexes. 

Si l’on se réfère aux sources littéraires il semble bien que les pratiques bisexuelles aient depuis toujours recueilli la faveur des libertins (es). Quoi de plus naturel en effet que d’apprécier une personne du même sexe que soi? Elle partage la même sensibilité, elle saura mieux qu’une autre répondre aux attentes sensuelles, et par dessus tout se livrer avec elle aux joies de l’amour est le meilleur moyen d’échapper à l’utilisation utilitaire de la sexualité. Quoi de plus naturel que 

d’apprécier aussi une personne de sexe opposé? La découverte de ce corps amoureux rendra les jeux érotiques encore plus passionnants… 

Le plaisir érotique est une sorte de jeu, il exige de la part des joueurs (es) de se sentir libre de toute contrainte qu’elle soit matérielle (temps, bruit, promiscuité) et surtout psycho sociale. Les relations amoureuses ont besoin de confiance et de curiosité, elles ne se développent pas dans un climat de honte ou de gêne. Un arbre planté sur un terrain difficile et rocailleux devient souvent rabougri et tordu dans tous les sens, il ne déploie pas ses branches et son feuillage, mais se resserre pour s’adapter à ses maigres ressources. 

Pour certains, la bisexualité représente le développement naturel de l’humain accompli, voici quelques citations extraites du livre L’érotisme divinisé de A.Daniélou, orientaliste, parfois appelé par son nom indien « Shiva Sharan» (protégé de Shiva): «tout être bisexuel peut être considéré comme une émanation de la transcendance du dieu » , « le but vers lequel doit tendre l’espèce humaine est la réintégration progressive des sexes jusqu’à l’obtention de l’androgynie » et « l’être évolué tend vers la bisexualité. » 

Ce constat rejoint les prévisions que Masters et Johnson suggéraient dans leur ouvrage Les perspectives sexuelles . Les célèbres sexologues américains prévoyaient en effet le développement des pratiques bisexuelles comme une évolution des relations amoureuses. 

Si l’on en croit la littérature et la poésie, il semble à première vue que les femmes soient plus souvent et plus « naturellement » bisexuelles que les hommes. Ce qui, dans la réalité des faits n’est pas prouvé. Les ébats amoureux des femmes entre elles ont souvent fasciné l’écrivain voyeur dont les textes s’adressaient en priorité à un lecteur… Le célèbre Giacomo Casanova, amoureux inconditionnel des femmes relate dans ses volumineuses mémoires de nombreuses scènes d’amour au féminin dans lesquelles il se régale d’intervenir pour le plus grand plaisir de chacune… 

La femme a été longtemps considérée dans la culture occidentale comme étant plus sensible, plus sensuelle et plus à l’écoute de ses sensations que l’homme, sensé demeurer maître de ses émotions, de ses sentiments, et centré d’abord sur son propre plaisir. L’évolution des moeurs a changé les rôles traditionnels, la femme émancipée, joue d’autres rôles que ceux d’épouse et de mère. L’homme a vu son pouvoir viril déstabilisé et se réorganise aujourd’hui selon d’autres critères et d’autres valeurs . L’historien André Rauch dans son livre l’identité masculine à l’ombre des femmes évoque cette évolution depuis la première guerre mondiale jusqu’à la Gay Pride. 

Faut-il sortir la bisexualité du placard? 

Ce qui change aussi c’est que dans le passé, les pratiques bisexuelles demeuraient constantes, mais secrètes et réservées à une élite libertine affranchie des contraintes morales imposées par la religion et les pouvoirs en place. Aujourd’hui, les gens qui vivent une sexualité différente (gay, lesbiennes, bi et transgenre) veulent pouvoir l’afficher au grand jour sans encourir la réprobation sociale. On peut se demander si cela va vraiment dans le sens d’une réelle liberté sexuelle et d’un épanouissement érotique. En effet, la visibilité tant demandée vient banaliser les choix, et repousse dangereusement vers l’extrême les limites des interdits traditionnels . Une grande partie du désir et du plaisir érotique prend corps dans la transgression, le désir se nourrit d’attente, de la prise de risque dans le jeu de la séduction, d’une certaine frustration… Si tout est offert à la consommation sexuelle immédiate ne finit-on pas par perdre l’appétit? 

Au cours d’échanges et de conversations, la question de savoir si l’épanouissement érotique passe par la bisexualité et si celle-ci pouvait devenir une « norme » a suscité des réponses telles que celle de Karim, 30 ans:

« ça peut sous-entendre une idée d’obligation alors que je connais des hétéros ou des gays qui sont bien comme ils sont. En réalisant et vivant ma bisexualité, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’une orientation sexuelle qui mérite autant de considération que l’hétérosexualité et l’homosexualité. Je me sens vraiment épanoui depuis que je suis bi. J’aime les deux sexes tout simplement. Autre chose, je pense que le le mot « norme » est plutôt mal venu pour parler de ce que je considère comme mon orientation sexuelle. On m’a longtemps parlé de phénomène de mode également. Mais comme je le dis c’est plus subtil que ça. » 

Ariane, une jeune femme épanouie écrit: 

« Ma bisexualité représente un précieux avantage: toutes mes facettes érotiques « féminines » et « masculines » s’expriment, surtout si je peux les partager avec d’autres bisexuels, hommes ou femmes qui sont l’un ou l’autre ou les deux… L’imagination n’a pas de limites, on va se perdre, se retrouver, se découvrir… Aventure de soi? vers l’autre, vers les autres , vers « l’autre en soi » pour plagier Daniel Welzer Lang… Ma joie érotique plurielle et fluide, ne saurait se contenter ni d’un duo classique hétéro ni d’un trio homo, pas plus que d’un duo lesbien ou d’un trio varié… Chacun met en scène une ou plusieurs de ses facettes, fantasme ou réalité, dit, murmuré ou pensé, deviné, rêvé, suscité, suggéré… 

Ma vie « bi »: tout y est possible, infiniment, érotiquement, toutes les découvertes, les ententes, tous les voyages, les poèmes… La vie en double, en triple, en quadruple, la vie en duo, la vie en solo, Eros est là, il joue, il jouit, il grandit, l’amour est là, dans l’écoute de l’autre, de son murmure, de son désir… J’entends quelque fois: Tu te disperses et ne sais plus qui tu es!
Savoir se perdre, avoir envie de perdre, de donner, c’est se retrouver merveilleusement… 

Vision idéalisée de la bisexualité? Je n’évoque que la mienne, elle est magnifique, généreuse et épanouie: du mal à croire à ces discours exaltés? l’exaltation, c’est ma vie. La patience aussi. 

Parlons d’érotisme, de jeu, de je, de tu et de vous, et pas seulement de généralités, de solution et pas toujours de problèmes, de partage et pas de jalousie… Respirons un autre air, que diable, respirons, jouissons, agissons… » 

Vivre sa différence au quotidien 

expression de sa double nature… 

Les « bi » s’expriment volontiers sur les difficultés qu’ils (elles) rencontrent dans leur vie quotidienne. Admettre sa bisexualité n’est pas toujours facile, c’est notamment le cas dans un couple où l’un des deux se découvre et se tourmente : comment en parler à l’autre? Ne risque-t-on pas d’être rejeté en le disant, et de se sentir coupable en ne le disant pas? 

Sylvie témoigne: « Je n’ai pas le courage d’oser répondre à celle qui me demande « Tu aimes les femmes? Tu n’es pas bi, j’espère?  » Je suis amoureuse et j’ai peur qu’elle me rejette, cela me semble impossible de lui dire . Pourtant, j’ai aussi aimé des hommes, et je n’ai pas ressenti de rejet de leur part quand je leur racontais mes amours féminines. Je veux avoir le droit d’aimer une personne pour elle-même, pas pour son sexe. » 

Ci-dessus, Hermaphrodite découvre avec une indicible curiosité son ambivalence.

La difficulté de dire sa bisexualité renvoie à une idée reçue très répandue qui consiste à croire que cela n’existe pas. Les gens qui se reconnaissent comme bisexuels se sentent alors nécessairement privés d’existence ce qui leur rend la vie impossible dans tous les sens du terme… 

Mario raconte qu’il a eu sa première expérience sexuelle avec un garçon de son âge, pendant des vacances: « je pensais que c’était normal de débuter avec quelqu’un du même sexe que moi, mais, après, j’ai eu des petites amies, et je n’ai jamais cessé d’éprouver de l’attirance pour les garçons. Je pensais que c’était une étape dans ma vie, mais pas un style de vie … » 

Si beaucoup de gens débutent leur vie érotique par des expériences homosexuelles, avant de s’installer durablement dans une vie hétérosexuelle, certaines personnes demeurent attirées par les deux sexes tout au long de leur vie . La bisexualité n’est pas nécessairement une étape de développement de la sexualité, considérée sous l’aspect de l’épanouissement érotique, elle peut même être comprise comme un aboutissement. 

Laurent parle de sa relation avec son amie : « au début de notre histoire, tout allait bien, notre vie sexuelle était très intense, mais, je n’avais jamais cessé de voir d’anciens amis avec lesquels j’avais eu des aventures. Elle est devenue très jalouse, et m’a posé un ultimatum en exigeant que je fasse un choix. J’ai préféré la rupture parce que je ne pouvais pas et je ne voulais pas m’engager en sachant que cela ne correspondait pas à ce que je suis : bi » 

Assumer sa bisexualité c’est souvent s’attirer les réprobations symétriques des homos et des hétérosexuels ! La personne bisexuelle est considérée ni plus ni moins comme coupable de traîtrise par les deux camps… Pourtant il faut rapidement surmonter ce faux problème, vivre sa bisexualité 

c’est d’abord une question d’amour pour des personnes. Peut-on être amoureux(se) de plus d’une personne à la fois? Tous les couples, quelle que soit leur orientation sexuelle, rencontrent les mêmes problèmes. 

Cette question renvoie à un autre préjugé : l’infidélité présumée des bisexuels. On pourrait croire que, face à un choix deux fois plus vaste qu’une personne « monosexuelle », les « bi » soient deux fois plus tentés et surtout actifs, Woody Allen dit des « bi » qu’ils ont deux fois plus de chances que les autres de trouver leur moitié. Or, si l’on en croit les affirmations de Catherine Deschamps dans son livre Le miroir bisexuel , il n’en est rien, les « bi » ne sont pas plus infidèles que les autres, et n’ont pas nécessairement une vie érotique plus intense. 

Martin explique comment il parvient à garder l’équilibre : « J’ai la chance actuellement de vivre deux expériences simultanément mais je donne la priorité à ma relation avec elle. Je pense que dans une relation bi, il y a toujours une relation privilégiée avec une personne (quelque soit le sexe). Pour conserver mon équilibre, je privilégie la relation avec la personne avec laquelle je me sens le mieux. Il n’est pas nécessaire de tout dire à l’autre. Je pense avoir le droit à mon jardin secret. A partir du moment où cela ne nuit pas à la relation, je ne vois aucune raison d’en parler. 

Il y a eu un temps où je me sentais obligé de me « confesser » à l’autre et de lui faire porter inutilement le poids de mes propres incertitudes. Si une autre relation devait s’imposer dans ma vie je devrais en parler, mais ce n’est pas le cas. J’arrive à rester en équilibre et à vivre pleinement ma vie affective Pour le moment ça marche. » 

Dans une discussion sur un forum internet, une question est posée: comment aimeriez-vous vivre dans l’idéal votre bisexualité? Plusieurs options sont proposées: 

– Vivre en couple hétéro et avoir une relation sérieuse avec une personne du même sexe en parallèle de votre couple (cette personne là ne vivant pas sous votre toit) 

– Vivre en couple hétéro et avoir DES relations avec des personnes du même sexe en parallèle de votre couple (ces personnes là ne vivant pas sous votre toit) 

– Vivre en couple homo et avoir une relation sérieuse avec une personne du sexe opposé en parallèle de votre couple (cette personne là ne vivant pas sous votre toit) 

– Vivre en couple homo et avoir DES relations avec des personnes de sexe opposé en parallèle de votre couple (ces personnes là ne vivant pas sous votre toit) 

– Vivre en ménage à 3
– Vivre une vie de célibataire et vaguer à des relations mixtes… Ou autre solutions !!!!! 

Les participants ont répondu en choisissant en majorité la première option, et plus rarement la seconde. Le modèle traditionnel revu et corrigé en quelque sorte! 

La bisexualité et les fantasmes 

Les pratiques bisexuelles occupent une place importante dans l’univers des fantasmes masculins et féminins. Dans le cas d’un couple qui cherche à renouveler ses plaisirs, c’est probablement la manifestation la plus spontanée qui permet de changer de partenaire (au moins virtuellement) sans menacer l’équilibre du couple… 

Une visite sur les forums de différents portails féminins montre que cette situation fantasmatique est souvent vécue de façon gourmande et ludique, même si le passage à l’acte n’a pas lieu. 

Selon l’orientation plus ou moins bisexuelle du couple les jeux seront différents. Il reste que si la bisexualité de la femme est facilement acceptée, celle de l’homme peut poser quelques problèmes. Si la plupart des hommes apprécient la bisexualité de leur compagne, ce n’est pas réciproque et beaucoup de femmes éprouvent jusqu’à de la répulsion à l’idée de partager leur compagnon avec un « troisième larron ». 

Le triolisme 

Quand un couple hétérosexuel cherche à donner un peu de piment à sa vie érotique il a souvent recours au fantasme du trio: c’est le triolisme qui met en scène deux femmes et un homme ou deux hommes et une femme. Plus chaque participant est bisexuel et plus il y a de possibilités. 

Si le thème du trio fait partie des incontournables dans le monde des 

fantasmes, les scénarios peuvent varier considérablement selon les couples. Le fantasme se limite parfois à du voyeurisme, beaucoup d’hommes se plaisent à imaginer qu’ils assistent aux jeux érotiques de
deux femmes, en spectateurs et non en tant qu’invité. A droite, peinture
japonaise du 19ème siècle qui montre un homme découvrant son épouse
en compagnie de son jeune amant et qui s’adapte à cette situation pour sa
plus grande joie! A gauche, une autres peinture de la même époque montre une scène plus classique: un homme en compagnie de sa concubine, une jeune fille en kimono, se mêle à leurs jeux… 

L’échangisme 

Comme son nom l’indique sans ambiguïté, l’échangisme consiste à changer de partenaire. Familièrement cela s’appelle une « partie carrée » qui se joue à deux couples, la « partouze » , quant à elle, se joue à plusieurs. L’échangisme ne requiert pas de pratique bisexuelle, notamment de la part des hommes, les jeux érotiques féminins ne sont pas exclus, loin s’en faut, et parfois l’échangisme permet de découvrir une partie de soi bisexuelle. L’échange de partenaire tient également une place prépondérante dans les fantasmes et la littérature érotique. 

Le mélangisme 

On reprend les mêmes ingrédients, mais cette fois on ajoute la dimension bisexuelle. L’imagination et la recherche du plaisir mènent la danse… Cette pratique ne convient cependant qu’aux couples qui ont su reconnaître leurs facettes bisexuelles. Des scènes où les corps se mélangent sont très fréquentes dans la littérature érotique de toutes les époques, elles ont été également représentées dans l’art des fresques érotiques de Pompéi, à celles de l’Inde. 

Faut-il réaliser ses fantasmes ? 

En tout cas, rien ne devrait se faire sans que chacun soit pleinement d’accord. Accepter pour faire plaisir aboutit souvent à des catastrophes et peut perturber gravement la relation. Les joies érotiques ont un caractère ludique qu’il faut apprécier comme un bonheur sensuel, elles peuvent enrichir la relation d’un couple renforcer la complicité et la confiance. Le couple choisit son invité (e) qui se trouve ainsi investi d’une mission érotique. 

Il n’y a donc pas de norme et les repères sont ceux que chacun souhaite se donner. C’est au couple de décider des limites et des conditions dans lesquelles il veut réaliser son fantasme. Il faut toujours se donner la possibilité de faire marche arrière, si les réticences l’emportent sur les désirs, et respecter les émotions de chacun. Réaliser un fantasme peut présenter certains dangers, par exemple, faire l’amour dans un lieu public fait encourir une amende! Faire l’amour avec un (e) invité(e) peut faire surgir de la jalousie si la personne qu’on aime semble « trop » l’apprécier , ou si l’on se sent délaissé, ou pire « instrumentalisé ». C’est ce qui arrive quand on a l’impression de ne pas être aimé (e) pour soi-même, mais de ne servir qu’à satisfaire les fantasmes de l’autre. 

Notes de Lecture 

Le miroir Bisexuel Catherine Deschamps, Editions Balland, 2002 

« Les bisexuels, ça n’existe pas ! ». A-t-on déjà entendu proférer de tels propos sur les noirs, les blancs, les juifs, les femmes ou les gays ? Étrange démarche que de produire du sens au sujet d’une population dont la présence même est mise en doute. Mais ta demande de preuve adressée aux femmes et aux hommes bisexuels a pour leurs émetteurs une fonction: les protéger des doutes identitaires qu’ils suscitent. Fondé sur l’observation de la seule association bisexuelle française ayant pignon sur rue, le présent ouvrage met l’accent en priorité sur les caractéristiques identitaires, politiques et culturelles. La bisexualité apparaît alors , comme le terrain d’observation privilégié de l’ensemble des orientations sexuelles. Elle permet de la sorte une déconstruction des normes les plus insidieuses, communes à toutes et à tous. Car la bisexualité, plus qu’une identité pertinente en elle-même, est une délatrice de l’invisible, qui ouvre, non plus à une approche diffractée de 

la différence, mais à une compréhension holistique du phénomène des sexualités. 

La bisexualité créatrice – Louis Corman, éditions Granger, 1994 

A la conception courante d’une opposition tranchée des deux sexes, la Morphopsychologie nous permet aujourd’hui, par une compréhension plus profonde de ce problème, de substituer la notion de bisexualité. La thèse que Louis Corman expose dans cet ouvrage, est que cette bisexualité est générale, car toute femme a en elle du masculin, et tout homme du féminin. Dans l’examen morphopsychologique d’un visage, la composante sexuelle secondaire, même discrète, se révèle nettement. Sur cette base, l’Auteur souligne – et c’est la partie la plus originale de son étude – qu’il est essentiel de déterminer si les deux sexes, dans un même individu s’opposent, en créant dans la personnalité un déséquilibre plus ou moins perturbant, ou si au contraire, ils s’allient et s’enrichissent dans une action commune.Le docteur Corman étaie sa thèse sur l’exemple de personnages connus, femmes autant qu’hommes, dont l’oeuvre créatrice porte la marque de la bisexualité.On avait déjà souligné avant lui, que cet alliage des deux sexes se rencontre en 

particulier chez nombre de personnalités de génie. Ceci se confirme notamment dans une domaine où l’on ne s’y attendait guère : le domaine de la Science (ex: Einstein). 

Bisexualité le dernier tabou – Rommel Mendes-Leité, Calman Lévy, 1996 

La bisexualité reste un continent secret, inexploré, mystérieux. Avec la menace du SIDA, elle est aussi devenue un sujet d’inquiétude.Qui sont les bisexuels ? Sait-on combien ils sont, où ils se trouvent, comment ils se comportent ? Ils passent d’une sexualité à l’autre sans prévenir, se jouent des statistiques comme des discours normatifs. Ce livre leur donne la parole. Nous découvrons leur infinie variété, leur douleurs, leur plaisirs, leur histoire et leur quotidien. Comment peut-on se sentir hétérosexuel, vivre avec femme et enfants et avoir des rapports avec d’autres hommes ? La bisexualité « occasionnelle » ou non, implique-t- elle le multipartenariat, voir la promiscuité ? Contraint-elle au mensonge ? Pourquoi la voit-on plus souvent comme une variation de l’homosexualité que comme un élargissement du désir hétérosexuel ? Sommes-nous tous des bisexuels ?Rommel Mendès-Leité nous invite à faire un voyage troublant dans des régions le plus souvent cachées de nos désirs et penchants sexuels. Il a réuni, pendant trois ans, des 

centaines de témoignages dont il a gardé ici les plus significatifs. 

Bisexualité et différence des sexes – Collectif sous la direction de J.-B. Pontalis 

Au commencement était le mythe, limpide comme les eaux dans lesquelles se baignaient Hermaphrodite et Cénis. Le premier, bel adolescent, fut violé par la nymphe Salmacis ; dans sa détresse, il obtint des dieux, dit Ovide, « que tout homme après s’être baigné dans ces ondes, n’ait, quand il en sortira, que la moitié de son sexe » ; la deuxième, la plus belle des vierges de Thessalie, fut violée par Neptune, le dieu des eaux, qui exauça son voeu qu’après un tel outrage elle n’en subît plus aucun et lui accorda de n’être plus une femme, mais un guerrier que nulle flèche ne pourrait atteindre… 

l’érotisme Divinisé 

Photographies de Raymond Burnier 

Réédité en association avec le Temple Hindou. Préface de Jean-Louis Gabin.
Éditions du Rocher, 2002. 

Religion, Sexualité, Mystique. Avec son don de réduire à quelques formules très claires une matière complexe, Alain Daniélou a composé une initiation succincte mais complète au mysticisme hindou et à ses rapports avec l’érotisme. Jacques de Ricaumont, Combat, Mars 1974 Alain Daniélou (1907-1994), neuf ans après sa mort n’a pas été oublié par les éditeurs, au moment où Paris et la France honoraient les écrivains de l’Inde venus jusqu’à nous. 

Voici donc cette nouvelle édition de l’érotisme Divinisé suivi du Temple hindou, précédés d’une fort belle analyse de Jean-Louis Gabin, Les Pierres charnelles du temps. Le premier texte d’Alain Daniélou, de 1962, porte sur la métaphysique de l’érotisme, tel qu’il est vécu et représenté dans l’art et la littérature sacrés de l’Inde. Il nous fait pénétrer au c¦coeur de l’élément érotique en tant qu’il est l’un des plus puissants vecteurs de la pensée de l’hindouisme-et de la pensée humaine.
Dans ses deux parties suivantes (qui datent de 1977), consacrées au temple hindou, le célèbre indianiste et musicologue nous emmène dans une pénétration à la fois architecturale et mystique des temples (shikara), des sanctuaires (garbha griha, la « demeure de l’embryon) et finalement des mandapas ou vestibules, étant entendu que le linga, le saints des saints de chaque temple, symbolise l’axe du monde, dont le réceptacle est l’arghya, la matrice du monde ou yoni (vagin). Puis Daniélou en vient à traiter des dieux, qui peuplent ces temples élevés à leur gloire et à leur amours. Au sommet de la pyramide divine trouvent Shiva et sa Shakti, son énergie féminine, Vishnou, l’omniprésent, et Brahmâ. Dans un dernier chapitre, Daniélou nous explique la valeur pédagogique en même temps que contagieuse de cet art érotique de l’hindouisme, dont l’une des caractéristiques est d’attirer (sans doute aux deux sens du terme) les fidèles et de leur enseigner la libération sexuelle comme premier stade vers la libération mystique.
Cette édition, accompagnée de superbes photographies dont celles en noir et blanc sont de Raymond Burnier et Alain Daniélou, nous permet de retrouver enfin l’un des grands textes de l’indianiste français sur l’ineffable intrication qui existe entre l’érotisme bien compris et de divin- en Inde, et sans doute dans toutes les mystiques. 

Bibliographie 

Claude Aron, La Bisexualité et l’Ordre de la Nature, Odile Jacob, 1996 Élisabeth Badinter, XY, de l’identité masculine, Odile Jacob, 1986 

Eva Cantarella, La Bisexualité dans le monde Antique, selon la nature, l’usage et la loi, Éditions La Découverte, 1998 

Louis Corman La bisexualité créatrice 

Alain Daniélou, l’érotisme divinisé, Éditions du Rocher, 2002 

Christian David, La Bisexualité psychique, Payot 

Marie Delcourt, Hermaphrodite: mythes et rites de la bisexualité dans l’antiquité, P.U.F. 

Catherine Deschamps, Le miroir bisexuel 

Jean-Luc Henning, Bi, Gallimard , 1996 

Klein, F, The bisexual option, Haworth Press, New York, 1993 

Michel Larivière, Homosexuels et bisexuels célèbres, Delétraz Éditions 

Collectif sous la direction de J.-B. Pontalis, Bisexualité et différence des sexes Éditions Gallimard, collection Folio, Essais 

André Rauch, L’identité masculine à l’ombre des femmes, Hachette Littératures, 2004 Rommel Mendes-Leité Bisexualité le dernier tabou – Éditions Calman Lévy Charlotte Wolff (Dr), Bisexualité, Stock 

Le Masochisme sexuel

Sujet à la mode abordé par la presse grand public le plus souvent superficiel.

Sexologie Magazine recommande donc le livre de Michel Mogniat aux éditions l’Harmattan très complet à tous ses lecteurs : un discours, d’un réalisme et d’une sensibilité exceptionnels sur un thème souvent méconnu.

https://www.amazon.fr/masochisme-sexuel-Michel-Mogniat/dp/2296092365

Cet auteur a publié chez l’Harmattan, il y a quelques années, un ouvrage original, savant et en même temps accessible sur le thème du masochisme sexuel. Si le sujet nous semble à tous bien connu, rares sont les livres qui en font une analyse aussi approfondie que celle de Michel Mogniat.

On commence par réviser ce que l’on croit savoir à propos du masochisme, l’auteur montre qu’il ne s’agit en aucun cas d’un sadisme à l’envers: «Dans la relation sadomasochiste le dominant semble plutôt être un masochiste actif qu’un sadique laissant libre cours à sa passion. Car s’ils entretiennent entre eux une curieuse dialectique, sadisme et masochisme ne sont pas du tout la même chose; le second n’est pas le négatif du premier.»

Le premier chapitre pose les différentes explications que fournit la psychanalyse, à laquelle l’auteur laisse la part du lion, non sans souligner les errances au rang desquelles figure notamment le discours sur la perversion, la création à point nommé par Freud de l’idée de «pulsion de mort», qui fondera ensuite une ligne orthodoxe considérant le masochisme comme une pathologie et le sadisme comme une donnée naturelle de la libido. «Bien que la psychanalyse freudienne parle de masochisme « érogène» ou primaire, le phénomène masochiste restera pour elle une pathologie: la fixation d’une pulsion à un stade, ce qui n’est pas le cas pour le sa- disme, reconnu lui, par Freud comme une composante « naturelle » de la libido.» 

Michel Mogniat ne s’arrête pas là et pose dans le second chapitre les bases d’une explication que fondent les thèses lacaniennes qui prend en compte les expressions variées du masochisme sexuel.  Lacan en effet évoque la notion d’une pulsion spécifique qu’il nomme «sado-masochique». Doit-on mettre dans le même panier le masochiste amateur de travestissement et celui qui apprécie d’être traité comme un paillasson, ou un chien? Ces différences d’expression sont-elles en rapport avec des différences d’origine? L’auteur établit bientôt la notion de «complexe matriciel» qui permet de conceptualiser le désir inconscient de féminisation de l’homme. De l’apparence, à la fonction, le désir d’être féminisé est au cœur de beaucoup de jeux masochistes, y compris sous les formes symboliques de la pénétration de la portation et de l’accouchement. 

Le chapitre suivant propose une classification du masochismes qui définit d’une part des tendances, et d’autre part des déclencheurs. Trois masochismes sont retenus, il ne s’agit pas de types mais de tendances dominantes qui peuvent cohabiter chez la même personne à des degrés différents toutefois. Le masochisme compulsionnel cherche à actualiser un fantasme bien défini, demeure relativement indifférent à d’autres pratiques, et ne fait pas preuve d’une grande imagination; l’amateur de piétinement ou de face sitting illustrent particulièrement bien ce style. 

Le masochisme déviant, bien plus polyvalent se caractérise par une imagination souple et fertile, la même personne peut jouer le rôle de dominant ou de soumis; joueur et un tantinet provocateur ce masochiste apprécie les soirées SM, il est amateur de sensations et vit sans gêne sa sexualité.

Le masochisme pervers s’exprime globalement à travers toutes les situations de la vie, la personne ne joue pas à des jeux masochistes, elle est masochiste. L’imagination est intense car toute expérience peut donner lieu à une interprétation qui entre dans un fantasme masochiste. La personne chez qui domine ce style est prête à aller très loin dans la soumission: «Son masochisme est à la fois moral, dans le sens d’une domination psychologique et déviant par son masochisme physique et son besoin réel de souffrance.» 

Les styles de masochismes se révèlent ensuite selon qu’ils apparaissent dans une situation donnée ou en présence d’un objet particulier. Le masochisme de situation s’articule autour d’un fantasme bien défini qui pourra se répéter sans perdre de sa valeur érotique, le ou la partenaire du jeu n’a d’importance que pour le rôle joué dans le fantasme.

Le masochisme d’objet s’inscrit dans une recherche toujours inassouvie de l’amour, de l’attention de l’objet vénéré. L’exemple le souvent cité est celui de Sacher Masoch qui met en scène le héros (Vénus à la fourrure) qui n’a d’existence érotique que dans l’aboutissement d’une quête par lui même rendue impossible. Le masochiste d’objet crée une relation inscrite dans la perversité: « C’est la personne épuisante, celle qui pompe toutel’énergiedupartenaireéluetformaté.Lapunitionetlemotifdelapunition,sonmoded’application,saduréeontbiensûruneimportancenonnégligeable,maiscequ’ildemandesurtoutc’estquel’ons’occupedelui,qu’onlebatte,qu’onlefrappe,qu’onl’humilie,qu’onlepunisse,maisqu’ons’occupedelui!» 

L’ouvrage de Michel Mogniat présente ensuite diverses formes de jeux masochistes. Il recommande d’essayer de les comprendre sans utiliser la grille de lecture psycho-pathologique, mais bien plutôt d’en saisir la dynamique et le sens. Ainsi, le lecteur peut-il redécouvrir le bondage, le jeu de l’araignée, celui du chien ou de cheval, les piétinements, la mise en croix, les travestissements et autres délices masochistes. 

L’auteur présente ensuite deux récits de masochistes différents qu’il analyse en soulevant les thèmes et les interrogations qu’ils suscitent. 

Au chapitre 5, c’est le point de vue du philosophe Gilles Deleuze qui est étudié et proposé en complément de ce que peut dire la psychanalyse à propos du masochismes. Il est vrai que le thème n’a pas été très souvent abordé de façon directe par les philosophes.

On peut se demander si l’étonnante omniprésence du masochisme n’entraîne pas une cécité paradoxale. Ainsi, toutes les grandes religions en banalisent la pratique présentée comme une voie d’accomplissement. «L’humiliation, la privation de liberté, de nourriture, de contacts, figurent aux programmes de ceux qui veulent faire leur salut dans la foi. La religion ayant pour message principal le renoncement à soi-même, le masochisme ne pouvait pas mieux l’entendre.» 

L’auteur montre comment le masochisme ordinaire entretenu par les religions, se retrouve aussi intimement mêlé à la culture et à la société. S’agit-il d’une constante humaine qui migre? Le débat reste entier et seules les réponses qui assument la complexité du phénomène peuvent espérer y apporter un éclairage fécond. L’auteur fait également un point sur le formatage du masochisme par les média opéré dans une perspective marchande. Puis de s’interroger sur la possibilité de vivre sa tendance: «Même si le masochisme semble prendre une certaine ampleur, que le pratiquant soit homme ou femme il aura encore longtemps à subir le mépris de ses contemporains. On est également en droit de se demander si une relation masochiste sexualisée est vivable à l’intérieur d’un couple constitué

Les paraphilies

Définitions

Le terme de “paraphilie” désigne ce qu’il était convenu d’appeler les “perversion sexuelles” : exhibitionisme, pédophilie, sadomasochisme, fétichisme, thèmes qui ont intéressé la sexologie depuis ses origines.

Richard Freiherr von Krafft-Ebing, psychiatre austro Hongrois,  Août 1840-Décembre 1902 , publie en 1886 un ouvrage intitulé “Psychopathia sexualis” qui est la première étude descriptive et explicative de ce qu’on nomme les perversions sexuelles. C’est à cet auteur que l’on doit d’avoir inventé le terme de sadomasochisme…

Le terme de paraphilie est issu de la psychiatrie américaine, et désigne les conduites sexuelles différentes d’une hétérosexualité procréative et puritaine, considérée comme normale. Il convient cependant de restreindre le champ sémantique des paraphilies aux comportements sexuels autrefois nommés perversions.

Pour porter un diagnostic réaliste, Il sera indispensable au sexologue de bien différencier la classification des paraphilies de celle des crimes et délits sexuels, et d’autre part de distinguer entre paraphilie et déviance sexuelle.

Ce qui pose problème c’est l’enfermement dans un système pervers interdisant toute autre pratique sexuelle, et utilisant les autres comme objets. Les pratiques induites par les paraphilies peuvent conduire leurs auteurs à une condamnation pénale. 

Les déviances sexuelles partagent quelquefois les attirances des paraphilies, mais peuvent demeurer au niveau du fantasme, ne nécessitent pas obligatoirement de passage à l’acte, et quand c’est le cas se déroulent entre partenaires consentants. 

Liste non exhaustive de quelques paraphilies pour se cultiver.

On pourra identifier de nombreuses formes de fétichisme.

L’exhibitionnisme,   qui consiste à montrer en public ses organes génitaux.

Le voyeurisme, c’est-à-dire le fait d’obtenir du plaisir sexuel en observant d’autres personnes, notamment dans leurs relations intimes, généralement illégale lorsque ces autres personnes sont observées à leur insu dans un lieu privé 

La nécrophilie, ou l’attirance sexuelle pour les cadavres ;

La pédophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les enfants ;

La pédérastie et plus généralement l’hébéphilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les adolescents, dont la légalité de l’acte dépend de l’âge de la majorité sexuelle ;

La zoophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les animaux, dont l’acte n’est pas systématiquement illégal en fonction des pays.

Le bondage, ou la pratique consistant à empêcher un partenaire de se mouvoir, à l’entraver, l’attacher au moyen de chaînes, de sangles ou de cordes dans des positions simples ou complexes ;

Les crachats, une pratique d’humiliation et de fétichisme ;

Le masochisme est le fait d’obtenir du plaisir en subissant de la douleur ou des humiliations ;

Le sadisme est le fait d’obtenir du plaisir en infligeant de la douleur ou des humiliations.

L’acomoclitisme, ou l’attirance sexuelle pour les pubis rasés .

L’acrotomophilie, ou l’excitation par l’idée d’avoir des relations sexuelles avec une personne amputée .

L’acupression, ou la stimulation par pression directe des doigts de certains centres nerveux correspondant généralement aux points définis par l’acupuncture .

L’anisonogamie, idem à la chronophilie.

L’autonepiophilie est l’attirance sexuelle pour les couches-culottes et par le désir d’être traité comme un bébé.

L’axilisme, ou l’attirance sexuelle pour les aisselles .

La chronophilie, ou l’attirance pour un partenaire d’âge complètement différent.

Le coït intercrural, ou l’excitation ressentie en insérant le pénis entre les cuisses du partenaire ;

La cryophilie, excitation due au froid .

Les douches (douches dorées), pratique sexuelle qui consiste à asperger son partenaire de ses liquides corporels (voir urophilie) .

L’échangisme, ou la sexualité de groupe .

L’émétophilie, ou l’attirance sexuelle pour le vomi .

L’éxobiophilie, ou l’attirance pour les extraterrestres.

Le fétichisme sexuel, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour certains objets ou catégories d’objets .

Le fist-fucking, ou l’insertion de la main ou du poing fermé dans le vagin ou l’anus.

Le frotteurisme (ou pelotage), l’acte de se frotter contre le corps de quelqu’un ou contre un objet à des fins érotiques .

La gérontophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les vieillards .

L’harpaxophilie, ou l’excitation sexuelle à l’idée d’un vol .

La hiérophilie, ou l’attirance érotique vers les choses sacrées .

L’hygrophilie (comprenant la nasomycinophilie, la dacryphilie, la salirophilie. l’urophilie, la coprophilie, …), ou l’attirance pour les sécrétions corporelles humides, gluantes ou visqueuses .

L’infantilisme, ou l’excitation ressentie en jouant le rôle d’un enfant ou d’un bébé .

La klysmaphilie, ou l’attirance sexuelle pour les lavements .

La lactophilie, ou l’attirance sexuelle pour les femmes allaitantes .

La lictiophilie, excitation sexuelle provoquée par l’action de lécher une personne.

La maïeusophilie, ou l’attirance sexuelle pour les femmes enceintes .

Le mélangisme, ou la sexualité de groupe.

La nanophilie, ou l’attirance sexuelle pour les gens de petite taille.

La nécrodendrophilie, ou l’attirance sexuelle pour les arbres morts ;

La pédiophilie, ou l’attirance pour les poupées, les ours en peluche, les jouets zoomorphes ou anthropomorphes ;

Les pinces, qui peuvent être utilisées dans le cadre des jeux érotiques ;

La podophilie, ou le fétichisme du pied ;

La pygmalionisme, ou le fétichisme des statues ;

La scatophilie, ou l’attirance sexuelle pour les excréments, ou pour les actes d’excrétion ;

La scopophilie, ou l’attirance fortement marquée pour tous les spectacles sexuels : en support média (revues, cinéma, vidéo, internet, …) ou en réel (strip-tease, peep-show, …) ; le scopophile ne cherche pas à se cacher ni à surprendre et se distingue en cela du voyeur ;

La sidérodromophilie, ou l’excitation sexuelle procurée par les trains ; ce fantasme conjugue plusieurs facteurs : l’intimité du compartiment et sa promiscuité obligée, l’exhibitionnisme sans risque du train passant devant les habitations mais aussi les trépidations du train ; de nombreux récits érotiques ont le train pour cadre (notamment les toilettes des trains) ;

La sitophilie, ou l’utilisation de la nourriture à des fins sexuelles ;

La somnophilie, excitation érotique provoquée par une personne qui dort, attirance sexuelle pour cette personne ;

La spermophilie, attirance sexuelle du sperme (et par extension de sa manipulation et de son ingestion). ;

La tératophilie, ou l’art de l’amour avec des êtres socialement considérés comme difformes, monstrueux, voire inhumains ;

La trichophilie, ou l’excitation sexuelle par les poils, les cheveux ;

La trimammophilie, ou le fantasme de la femme à trois seins ;

L’urophilie ou ondinisme, ou l’attirance sexuelle pour l’urine ou pour la miction.

Le vampirisme, ou excitation sexuelle provoquée à l’idée de sucer le sang de son/sa partenaire (ou vice versa) pendant l’acte sexuel.

D’autres considérées comme « troubles » de l’identité et du comportement seront abordées dans un autre article.

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La pudeur, l’intime et la relation à l’autre

Selon une authentique définition du dictionnaire (un Larousse de 1989, certes…), la pudeur serait reliée à la décence. Or la décence est un terme, au mieux suspect, au pire profondément oppressif. Dans le monde entier la décence a infériorisé et cloîtré les femmes, elle les a lapidées et grillagées. Aujourd’hui, la société occidentale en accepte une définition plus souple, même si elle demeure une valeur plutôt conservatrice. Mais qu’en est-il de la pudeur ? Doit-on connoter ce terme de la même façon ? La pudeur est-elle une invention de la société conservatrice, par opposition à la simple nature ?

Dans notre société en mal d’idéologie et se raccrochant à sa dernière utopie, la transparence généralisée, la pudeur et l’intime sont irrémédiablement rattachés à la honte. Et cette honte nous semble la pire de toutes : celle du corps. Qui a-t-il d’ailleurs de plus honteux que le fait même d’avoir honte ? La revendication d’un espace privé est elle-même hautement suspecte : on n’ose imaginer les horreurs qui s’y déroulent. Ou l’on imagine au contraire, ce qui est encore pire, qu’il ne s’y déroule rien, parce que l’intime dissimulerait la honte ridicule des corps empêtrés dans la décence et châtrés par la pudeur. 

Tout cela serait fort triste si un tel discours n’était un peu trop imprégné d’idéologie moderne pour être crédible. Ah, la pureté de la transparence universelle et de la communication sans limite… Mais revenons un peu à la réalité. Car, oh surprise, nous sommes forcés de constater que nous ne ressentons pas tous les impératifs et les interdits de cette sournoise utopie. 

La vie privée est en effet une liberté fondamentale qui s’accommode mal de l’idéal de transparence. Bien des idéologies l’ont tenté, la plupart répressives, et il est assez étonnant de constater que, malgré cela, nous sommes toujours béats d’admiration devant ses avatars. 

Méfions-nous donc de la société translucide et sans tabou, sans pudeur ni fausse honte que l’on nous promet…

De la pudeur qui protège et du voyeurisme qui viole…

Les concepts de pudeur, de voyeurisme ou d’exhibitionnisme sont d’abord historiques et sociologiques. Toutes les sociétés ne les reconnaissent pas de la même façon, mais la plupart ont en commun d’avoir construit un système de tabous autour du corps et de ses manifestations : l’alimentation et le sexe. La honte, quant à elle, est culturelle et également historique dans l’acception que nous en avons. Elle est une construction occidentale à partir de la morale religieuse qui nous a guidé pendant des siècles. Mais la honte, telle que nous la définissons aujourd’hui, est aussi une conception très récente dont l’origine est à rechercher dans le puritanisme du XIXè siècle. En effet, les tabous au sens primitif ne suscitent pas la honte mais la peur, une somme d’interdits mystérieux émanant de forces supérieures. 

La pudeur est un sentiment naturel qui nous protège

Histoire de la pudibonderie anglaise (Anonyme)

Lorsque nous définissons la pudeur, nous faisons fréquemment appel à la honte, et en particulier à la « honte du corps ». Mais cette analogie est fausse car la pudeur n’est pas la pudibonderie. D’abord parce que celle-ci ne s’applique pas qu’au corps, ensuite parce qu’elle n’est ni un sentiment ni un comportement absolu. En effet, la pudibonderie cache le corps et ne le montre qu’avec honte et réticence, quand la pudeur se dévoile volontiers en certaines circonstances : la confiance ou l’amour. La pudeur est le sentiment naturel qui protège l’intime de l’autre, celui qui nous est étranger ; elle est la manifestation du besoin ontologique d’un espace privé pour s’épanouir. Car l’intime est ce qui touche au cœur de la personne, de son identité. Se « dévoiler corps et âme » est un geste qui n’a rien d’anodin : nous sommes soumis au jugement de l’autre, nous lui accordons notre confiance, nous nous fragilisons. D’ailleurs, pourquoi parlerait-on de « viol de l’intimité » si celle-ci n’était qu’un caprice dont on se libère aisément ?

La pudeur n’est rien d’autre que le sentiment naturel qui nous pousse à nous garder de l’autre-étranger, en lui cachant notre fragilité. Les vêtements semblent protéger un corps nu des coups et des atteintes physiques, les banalités que nous laissons échapper dans la conversation dissimulent notre personnalité.

« Over Exposed » par Paul Rader, 1962. Livre de Jason Hytes, Midwood F207

Le voyeurisme est la violence qui passe outre la pudeur. Elle ne peut être acceptée que lorsqu’elle répond à l’exhibitionnisme (qui n’est pas, soit dit en passant, inconciliable avec la pudeur, les deux pouvant s’exprimer chez le même individu à des moments différents). Sans l’exhibitionnisme, le voyeurisme est violence, il est viol. Car la pudeur s’exprime aussi bien moralement que physiquement : lire un journal intime malgré son auteur est le viol caractérisé d’une personne qui s’était « dévoilée », et donc fragilisée. Par ailleurs, l’expression « se mettre à nu » n’évoque guère la facilité. On sent au contraire derrière ces quelques mots la notion d’épreuve, de cadeau aussi, fait à un être digne de confiance. 

La libération sexuelle et la société transparente : sus à la pudeur honteuse !

Si nous ne nous dévoilons pas naturellement, cela veut-il dire que nous avons encore quelques carcans culturels à faire tomber ? Peut-on sérieusement se plaindre de censure à ce niveau ? Apparemment oui, puisque certains le font, au nom d’un bon vieux credo soixante-huitard remis au goût du jour : la nature est transparente, la nudité est naturelle, et la pudeur n’est que honte du corps.

De fait, la génération 70 a effectivement libéré la société de ses carcans moraux et porté un coup fatal à la pudibonderie traditionnelle. Là où elle s’est pourtant fourvoyée, c’est qu’elle a confondu « pudeur » et « pudibonderie », et a versé abondamment dans un idéal de transparence naturelle, mâtiné de communautarisme et d’idéal communiste. Conséquence : ce qui était la réaction logique de provocation d’une jeunesse éduquée dans un carcan moral, s’est transformé en idéologie. L’idée était simple : libérés et se confondant à nouveau avec la nature, le corps ni l’esprit n’avaient plus aucune raison de se cacher. Sus à l’obscurité de la honte : la transparence naturelle était seule signe de pureté… 

Tout cela était bel et bon, mais comment se fait-il que cette génération d’éclairés n’ait pas su maintenir ce mode de vie qui, étant si naturel, aurait dû perdurer tout aussi naturellement ? Autrement dit, pour poser la question de façon plus limpide (telle qu’elle me l’a été rapportée) : « Pourquoi les Babs ont-ils cessé de se promener à poils ? ». Parce qu’il s’agissait alors d’une tendance de la société, et nullement d’un pseudo « état de nature » qui n’a jamais existé dans la société occidentale. 

D’avoir confondu pudeur et pudibonderie, la libération sexuelle s’est fourvoyée. De son héritage mitigé naîtra la société du voyeurisme, corollaire incontournable et peu glorieux de la transparence et de la communication universelle. Si elle avait joué le rôle qu’elle prétend avoir eu, elle aurait au contraire offert à la pudeur un espace d’intimité ou la sexualité et la relation à l’autre auraient pu réellement s’épanouir, en toute liberté. 

30 ans plus tard la transparence est toujours de mise, mais elle a simplement été récupérée par le marketing, en même temps que le sexe. Nulle trace, certes, de pudeur-honte, mais une banalisation institutionnalisée du voyeurisme et de l’exhibitionisme. La sexualité s’expose, puisqu’elle est naturelle, et l’omniprésence médiatique de l’érotisme est sensée attester des progrès incontestables de la société occidentale en matière de mœurs.

L’importance de l’intime dans la relation à l’autre

La nature, certes, ne connaît ni honte, ni pudeur, ni intimité. Mais demandons-nous pourquoi. Les animaux s’accouplent ouvertement parce qu’ils n’attachent à cet acte aucune autre signification que celle de la reproduction. Ils n’ont pas le pouvoir de se « dévoiler » comme nous le faisons, ils n’attachent pas de sentiment, de sens à cela. Nous sommes humains parce que, justement, nous ne nous « accouplons » pas mais nous « faisons l’amour » (d’accord, pas tout le temps, mais le plus souvent quand même…). 

Depuis que les sociétés se sont formées, les hommes ont tout de suite attaché à l’acte sexuel une signification spéciale, mystérieuse, souvent religieuse. Lorsque nous rencontrons quelqu’un, nous parlons encore fréquemment de « magie » pour qualifier ce courant mystérieux. A cette personne choisie nous attachons du prix, nous lui accordons notre confiance et, pour être nous-même, nous avons besoins d’intimité. La pudeur laisse alors tout naturellement sa place à la confiance. Moins la relation porte de sens et de communication entre deux être, plus elle est sexuelle (au sens « d’instinctive »), et moins cette intimité sera nécessaire. 

La sexualité banalisée, l’intime inutile et la magie envolée…

Suivant ce raisonnement, la banalisation, la médiatisation de la sexualité n’élèvent pas franchement l’humanité, et le retour à la nature n’est pas exactement un progrès. 

Le sexe, débarrassé de l’intime, se trouve du même coup libéré de son poids émotionnel ; il devient aussi naturel et vide que l’accouplement animal. Saluons cet authentique progrès de la société transparente et la victoire de la nature sur la pudeur (non pas comme protectrice de l’intimité, mais toujours comme marqueur de honte). Au passage, demandons-nous pourquoi les Occidentaux, quand ils ont découvert qu’ils étaient des individus et non une stupide masse animale ont mené leur premier combat dans le but de se ménager un espace de libertés privées. 

La banalisation casse aussi irrémédiablement le mystère primitif qui pouvait encore être associé à l’acte sexuel. Or l’érotisme a besoin de conserver une part de cette magie, et quelques-uns de ses voiles, pour être en mesure de se renouveler continuellement. Au lieu de cela, chacun de nous baigne depuis toujours dans toutes les formes imaginables de représentation et d’exploitation commerciale du sexe : du panneau publicitaire au film, en passant par les journaux, les réseaux sociaux et l’ensemble des médias. Que reste-il de la magie ? L’impression que nous n’avons plus rien à voir que nous n’ayons déjà vu, rien à faire qui n’ait déjà été fait. Une relation ne peut plus porter l’illusion qu’elle est unique : elle ne fait que reproduire des schémas déjà reproduits par des millions, des milliards de nos semblables. Et ce qui est banal, malheureusement, n’a guère de prix. La banalisation, qui n’est pas la libération, n’est donc pas exactement un progrès pour l’humanité…

Quel est le sens de la société du voyeurisme ?

La pudeur n’a naturellement pas disparu, puisque nous revendiquons toujours un espace privé pour notre intimité, mais le voyeurisme et l’exhibitionnisme n’en sont pas moins de plus ne plus développés. Il y a une volonté avide d’entrer dans l’intimité de l’autre : par le cinéma, la télévision, la web-cam, internet, etc. Le voyeurisme est une attitude normale pour une société qui se veut transparente. Du reste, il n’est même surtout pas reconnu comme tel. La pudeur, elle, ne devrait pas avoir de place pour s’exprimer. Elle se manifeste pourtant parfois, et ce par un rejet, un refus, partagé par beaucoup d’entre nous (je l’espère en tout cas…), de se laisser transformer en voyeurs. Nous éteignons la télévision devant un Cyril Hanouna et n’apprécions que modérément le caractère érotique des panneaux publicitaires de 3 mètres sur 5. Le téléfilm du mercredi soir nous interpelle. Quel est le sens de montrer les ébats d’un couple, filmé sous tous les angles possibles, afin d’être certain que le téléspectateur ait bien compris ce qui se passait sous ses yeux ? Si la scène se veut à caractère érotique, ce qui n’est même pas le cas, puisqu’il ne s’agit que d’une simple expression d’un voyeurisme institutionnalisé et banal, un jeu de suggestions et de dévoilements n’aurait-il pas été plus fort ? 

Ce rapport de voyeurs à exhibitionnistes, qui caractérise la société de la transparence, aurait une autre interprétation complémentaire. L’idéal de la communication universelle ne s’est en effet pas construit à partir de rien, mais a profité du terreau fertile du désespoir individualiste du citoyen moderne. Expulsé volontairement de toutes ses communautés traditionnelles (famille, religion, etc.), l’homme moderne et occidental se découvre tout à coup seul et en mal de relationnel. Il est désireux de « partager » avec autrui, et s’attache à créer des liens en voulant à tout prix partager son intimité et rentrer dans celle de l’autre. Dans cette situation, toute pudeur est oubliée puisque chacun veut au contraire se mettre à nu, avide des relations de confiance que cela implique. En ce sens, la téléréalité est stupéfiante des réalités sociales et sociologiques qu’elle met en évidence : tout le monde se dévoile à tout le monde, et les malheurs communs créent des communautés relationnelles. L’exhibitionnisme du plateau de télévision fait écho au voyeurisme du salon, de l’autre côté de l’écran.

 Paradoxalement, la société du voyeurisme n’aurait donc pas éradiqué la pudeur, elle ne la ressentirait simplement pas, tout à son désir débordant de partager son intimité et celle d’autrui : l’impudeur moderne serait-elle simplement une quête d’amour ? On peut se le demander en constatant ces intimités dévoilées sur Twitter ou Tik-Tok.

Jasmine SAUNIER: sexothérapeute

Humeur du jour

Je n’évoquerai pas l’œuvre de Alfred Kinsey, dont la vie a été portée à l’écran, mais plutôt tout ce que l’on peut lire actuellement dans la presse grand publique et qui  donne à la sexologie un regain d’actualité. Elle met en lumière plus d’ignorances que de certitudes, plus de misère que de richesse.

L’invasion médiatique du sexe ne rend pas plus savant ni plus heureux, et chacun de s’apesantir sur les lacunes de l’éducation, sexuelle, en l’occurrence. Croire que tout est permis puisqu’il est permis de tout dire, voire de tout montrer, est un raccourci facile dans lequel n’hésite pas à s’engouffrer la bien pensance.

Le grand déballage exhibitionniste des réseaux sociaux provoquerait plutôt l’effet inverse. Les problèmes pris en charge par la sexologie ne reflètent pas seulement l’état de santé sexuel, mais surtout les difficultés relationnelles, l’impossible dialogue avec l’autre, l’affrontement cruel entre ce qu’on vit et ce qu’on rêve.

Discours éducatifs, et cours d’éducation sexuelle, s’ils ne sont pas inutiles, ne doivent pas faire illusion: utiliser son sexe pour se reproduire ne demande pas beaucoup d’efforts, en revanche, seul l’imaginaire érotique permet d’en jouir pleinement. Éprise de sa liberté, Carmen chantait « l’amour est un oiseau rebelle qui n’a jamais connu de loi ! ». Que faut-il penser de ces simulacres d’érotisme qui mettent en avant la loi du plus fort et celle, non moins, puissante du marché?

Mais attention, développer son imaginaire érotique n’est pas simple et n’a rien à voir avec la pornographie. 

Pour mieux comprendre: « De l’imagerie érotique aux positions sexuelles« 

Un avis, un conseil, une thérapie: Sexothérapie Hypnothérapie

En parler…Pour ne rien dire

On n’a jamais autant parlé de sexe, il y en a partout, les journaux, les films, la télé, le web…Cette débauche d’informations contribue à définir ce qui est «sexuellement normal » de ce qui ne l’est pas, on comprend alors que tous ces messages ne jouent aucun rôle en faveur de l’épanouissement, mais contribuent à nourrir angoisses, questions, incompréhension et frustration. L’utilitaire prend la place de l’utile, le « sexuellement correct » transmet surtout des idées fausses et des normes. Véhiculés par de pseudo-spécialistes de la sexualité qui n’ont pour seule expertise que leur propre expérience sexuelle, ou qui n’ont malheureusement pas compris grand-chose au fonctionnement de la sexualité.

Associer une réalité objective à une supposition ou supputation pour en faire une vérité se nomme manipulation.

On en comprend bien l’intérêt puisque le « bizarre », le scandaleux », « l’anormal » fait vendre ou permet d’entretenir sa patientèle!

Ce n’est pas en décrivant minutieusement ce qui se passe au cours d’un acte sexuel, qu’on en cerne la réalité individuelle, et encore moins celle des couples. Ni en culpabilisant les uns (unes) ou les autres qu’on améliore sa vie amoureuse. On oublie que, pour faire l’amour, il faut être deux. Faire l’amour c’est une expérience de communication particulière car intime et non une sorte de masturbation à l’aide du corps de l’autre réduit à l’état d’objet. Bref, on aimerait bien de temps en temps qu’on nous prenne pour des êtres humains, complexes, pleins de contradictions, mais aussi animés à chaque instant de ce désir d’accomplissement dont la sexualité est la pièce maîtresse.

Des voix s’élèvent contre la malbouffe, serons-nous dociles et passifs face à l’envahissement de la « malbaise » ?

Si la physiologie et les pathologies des sexes sont de mieux en mieux connues gràce aux progrès de la médecine et de la pharmacologie permettant de mieux soigner le « médical, la sexualité, n’en demeure pas moins un phénomène excessivement complexe nécessitant de bonnes connaissances en médecine psychosomatique.